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Y’a bon awards, le racisme a un prix

« Quand on est français, cela ne se voit pas » annoncent les Indivisibles sur leur site web. Leur nom provient de l’article premier de la constitution qui proclame notamment que « La France est une République indivisible ». Hier 17 mars, à Paris, les Indivisibles qui se proclament avec humour « Français sans commentaires », organisaient les premiers Y’a bon awards, une cérémonie destinée à combattre le racisme « ordinaire ». Afin que les « les célébrités réfléchissent avant de parler ».

Y’a bon awards. L’appellation rappelle évidemment le slogan de la marque Banania où l’on voyait un tirailleur sénégalais proclamer son goût immodéré pour la célèbre poudre chocolatée. Le soldat Banania où comment transmettre de génération en génération le stéréotype raciste. C’est contre ce racisme « ordinaire » que lutte l’association Les Indivisibles présidée par Rokhaya Diallo.

En organisant cette première cérémonie au centre Barbara, dans le 18ème arrondissement de Paris, les Indivisibles inaugure une nouvelle façon de militer. Sans gravité mais avec sérieux, légèreté et humour ils ont distingué hier des hommes politiques, chercheurs, journalistes, bref hommes et femmes publiques, qui ont récemment « brillé » pour leur déclaration plus que limite… sur la couleur de peau ou l’origine de nos concitoyens.

La soirée, piquante, était animée par la comédienne Aïssa Maïga et l’humoriste Blanche. Le footballeur Lilian Thuram et la journaliste de télévision Audrey Pulvar parrainaient cette manifestation.

Et les gagnants sont :

. Philippe Candeloro (patineur artistique) reçoit un prix pour avoir déclaré lors d’une compétition, « Je pense qu’elle aura mérité un bon bol de riz » (il parlait d’une patineuse chinoise).
. Luc Ferry (philosophe, ancien ministre) reçoit le Prix « Le bruit et l’odeur ». Il avait déclaré que les violences conjugales seraient des « traditions importées » des pays arabes ;
. Alain Finkielkraut (Philosophe) est distingué par le Prix « Tu l’aimes ou tu la quittes » qui avait déclaré dans la presse : « Les gens disent que l’équipe nationale française est admirée par tous parce qu’elle est black-blanc-beur. En fait, l’équipe de France est aujourd’hui black-black-black, ce qui provoque des ricanements dans toute l’Europe. »
. Sylvie Noachovitch (femme politique UMP) reçoit le Prix « Les Envahisseurs » pour avoir dit : « mon mari peut dormir tranquille. Dans ma circonscription, il n’y a que des Noirs et des Arabes. L’idée de coucher avec l’un d’entre eux me répugne ».
. Eric Raoult (Député maire du Raincy, 93) reçoit un Prix « Pour l’ensemble de son oeuvre » pour avoir lancé « Aminata (Konaté ) contre Brard, c’est Naomie (Campbell) contre Peppone ! C’est la Rama (Yade) de Montreuil » et « On est pas une communauté comme au village. Le Raincy, c’est pas Bamako ».
. Yvan Rioufol (éditorialiste au Figaro) reçoit le Prix de « L’académie bien française » pour l’ouvrage Où Va La France ? (Editions de Passy, 2008).
. Le Prix « A titre posthume » revient à Pascal Sevran pour sa fameuse tirade : « Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout-va, la mort est au bout de leurs bites, ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime impuni. On enverra même de l’argent pour qu’ils puissent continuer à répandre, à semer la mort. »

Dans 20minutes.fr, Rokhaya Diallo, présidente des Indivisibles nuance les propos des uns et des autres. Elle distingue entre les petites phrases récurrentes et les sorties maladroites ou de circonstances. Pour autant, explique, « On ne veut rien laisser passer. Pour que les personnalités réfléchissent avant de parler. On combat la banalisation de certains propos publics. »

Une manière originale, en ces temps plombés ou le sérieux est généralement de mise, de dénoncer les excès de langage et les comportements incivils. Jean-Marie Denquin, professeur de droit public et auteur de Langage et politique, interrogé par 20minutes.fr, estime que « brocarder, sur le mode humoristique, les comportements méprisants des célébrités se fait depuis des siècles.

Avant, on les représentait en marionnette, du plâtre sur la tête et on leur balançait des tomates en riant. Même si, comme ici, le fond était sérieux. Il s’agit à la fois d’un plaisir, d’une revanche et d’une manière de dissuader ».



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