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Accueil du site > Culture & Loisirs > L’été léger > Une sortie au cinéma

Une sortie au cinéma

Le Bonimenteur en vacances ...

L'aventure du grand écran.

Ce n'est pas une sortie facile quand on se profile l'heure du choix. Déjà, il faut se mettre d'accord sur le film. La chose n'est pas aisée quand nous sommes deux, imaginez les proportions que prend l'aventure quand il y a trois couples d'amis … Les palabres sont interminables ! Les positions souvent inconciliables.

Il y a d'abord les films vus par les uns ou les autres. Chacun a eu l'occasion de voir un film sur son lieu de résidence et naturellement, ce n'est pas le même que celui des autres. La liste des possibles se réduit comme peau de chagrin. Il faut alors supporter les regrets de ceux qui se trouvent ainsi privés du dernier film à ne pas manquer !

Puis il y a les rejets personnels. Celle-ci ne supporte pas Woody Allen, trop cérébral, pas assez différent depuis quelques années, trop bavard ou si prévisible. Celui-là n'aime pas les films faciles, ceux qu'il juge tout juste bons à regarder à la télévision un soir de déprime ; il irrite avec ses goûts compliqués et ses exigences de cinéphile de pacotille. Ceux-là sont bon public, ils se plient au choix des leaders d'opinion même s'ils aimeraient sans doute un film plus facile ou un sujet moins douloureux.

Puis surgit l'incontournable problème de l'horaire. Faut-il organiser la journée en fonction de la sortie au cinéma ou bien préférer un horaire qui laisse place à une autre activité ? Le débat fait rage, il y a les tenants de la séance de 21 heures, un incontournable des cinémas de province, quand d'autres aimeraient y aller à 19 heures afin de dîner en rentrant.

Les discussions entretiennent la conversation et le suspens. Il faut encore s'accorder avec la météo du moment. La pluie peut parfaitement supporter une séance dans l'après-midi ; le soleil n'aime guère ce choix par défaut. Mais les prévisions sont-elles fiables ? Peut-on faire confiance aux gens de météo-France ? Il y a un pari à faire qui n'est pas simple. Qui osera se mouiller dans ce domaine ?

Enfin, se pose l'épineuse question de la salle . La sagesse voudrait que l'on privilégie la plus proche mais les économies d'énergie, le gain de temps ne pèsent pas lourd face à l'attrait du cinéma de Contis. Ce lieu est unique, vétuste à souhait, chaleureux et original. Pour rien au monde, je ne passe une semaine à Mimizan sans me rendre dans cette salle à l'ancienne avec son décor incroyable.

Les gérants de la salle sont impayables. Ils attendent toujours un car de japonais qui va remplir le cinéma et nous pressent de prendre les dernières places. Naturellement, au final, hors saison, nous ne serons que quelques-uns dans cette immense salle. Qu'importe, nous aurons droit à une présentation du film, un petit commentaire agréable qui change de l'indifférence silencieuse de nos cinémas urbains.

Les gens se parlent avant que les lumières s'éteignent. On choisit sa place ou plus exactement un fauteuil qui ne soit ni bancal, ni trop défoncé. Quelques habitués aiment à prendre leur siège habituel, celui où il pourront étendre leurs jambes. La plupart bataillent pour occuper les places du milieu, quand votre serviteur recherche systématique un bord pour lutter contre sa claustrophobie.

La séance commence, les lumières s'éteignent. Le silence se fait. Ce n'est qu'à la fin de la projection que reprendront les conversations, les premiers commentaires. C'est au retour qu'il y aura les plus riches échanges. Jamais personne n'est du même avis : incroyable diversité des opinions et des goûts. On débat, on argumente, on s'enflamme où l'on s'indiffère suivant le spectacle qui nous fut proposé.

Pour ce soir, nous avons enfin choisi la séance de 19 heures et le film qui s'intitule : « Neuf mois ferme ! » J'avoue n'en rien savoir, n'ayant même pas participé à ce choix. Je pense même ne jamais avoir entendu parler de ce long métrage. Je me laisse mener ; pour moi, c'est le plaisir de retrouver cette salle qui me rend impatient. Je vous raconterai peut-être la suite de cette aventure …

Cinéphiliquement vôtre.

 


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10 réactions à cet article    


  • C'est Nabum C’est Nabum 29 octobre 2013 14:27

    Mon Oncle


    Merci pour ce témoignage

    Un problème de gaine, ça me tue .... Bravo pour le bel ouvrage.
    J’aurais meiux fait de quitter la salle au milieu du film, je n’ai pas aimé à partir de l’arrivée de Dupontel. 

    Pathétique et vulgaire ...

    La critique arrive !

    • C'est Nabum C’est Nabum 29 octobre 2013 17:32

      Mon oncle


      Vous devriez écrire les mémoires d’un cinéma.

      C’est passionnant.
      Je vous remercie

    • Bernie Bernie 29 octobre 2013 15:30

      Quelle aventure !! Il ne manquait plus que la vérification du bon éclairage de la voiture ainsi que la pression des pneus pour parfaire le tableau de cette expédition.

      C’est toujours aussi spontané chez vous ?

      Je suis surpris que vous n’ayez pas apprécié Dupontel smiley J’attends la critique avec impatience.


      • C'est Nabum C’est Nabum 29 octobre 2013 17:35

        Bernie


        Heureusement que vous étiez là, nous avions l’intention de retourner au cinéma de Contis pour une copie restaurée des visiteurs du soir et voilà que je vérifie les pneus à votre initiative. Il y avait un clou planté dans le pneu avant droit. Nous n’irons pas au cinéma et nous réparons la chose pour repartir demain.

        Encore merci à vous !

      • Bernie Bernie 29 octobre 2013 18:46

        Obligé de garder la chambre (à air) si je comprends, comme c’est dommage.

        Je vais peut être changer d’avatar pour prendre celui du chat feu vert finalement.

        Les visiteurs du soir ? c’est le 3éme opus du célèbre duo Clavier/Réno ?

        Cinéphilement votre.


      • Prudence Gayant Prudence Gayant 29 octobre 2013 21:39

        Pas de roue de secours ?

        Ou juste une excuse pour ne pas sortir dans la nuit noire et froide ?

      • C'est Nabum C’est Nabum 30 octobre 2013 06:59

        Bernie


        Soyez donc béni, Clavier Réno en voilà deux qui me sont parfaitement insupportables 

        Et Depardieu était en scéance de signature de passeport ...

        Vraiment merci 

      • C'est Nabum C’est Nabum 30 octobre 2013 07:00

        Prudence


        La nuit ne me fait pas peur ... Je dors !

      • C'est Nabum C’est Nabum 30 octobre 2013 11:43

        Morvandiau


        Ce n’est pas une correction, c’est une autre interprétation. Un changement de musique, voilà tout pour que ce billet ressemble au mien. Nous verrons s’il passe la sélection.

        Je ne passe pas vers vos rives, hélas. En février pas avant !
        Bonne journée l’ami

      • bakerstreet bakerstreet 30 octobre 2013 08:47

        Je me souviens des vieux cinémas, du rideau rouge, des entractes, de la sonnerie pour ramener la foule, des vieux sièges défoncés, de ceux en bois qui s’ouvraient sur le coté, pour ceux qui n’avaient plus d’autre place. 


        Je me souviens des ouvreuses, de leur lampe électrique de spéléologue, de leur soutien gorge plongeant vers des abimes vertigineux quand elles se baissaient vers vous en vous tendant plus tard un esquimeau glacé.
        Je me souviens du balcon là haut , et qui faisaient ressembler ces grands cinémas à de vieilles églises.

        Je me souviens qu’on fumait dans la salle, et qu’il était parfois difficile de savoir si la fumée venait de la cigarette des héros du film ou de celle des spectateurs. 
        C’était une sorte de dimension 3 D avant la lettre, avec ces filles qu’on parvenait parfois, en profitant de leur émotion, à caresser furtivement.
        Mais il fallait savoir bien choisir son film, ne pas se gourrer !

        Je me souviens de Bourvil à mon grand effarement d’enfant de choeur piquant dans un tronc d’église, avec un caramel au bout d’un fil de fer.

        Je me souviens de Jean Gabin dont la tête prenait tout l’écran, et qui faisait semblant de s’ennerver tout rouge en noir et blanc : « Et ben mon p’tit bonhomme, tu vas le cracher le morceau, ou alors on va voir ce qu’on va voir ! »
        Je me souviens du pont de la rivière Kwaï, de steve Mac Queen se faisant la belle en moto dans la grande évasion, avant de se prendre dans les barbelés. 

        C’était la séance du dimanche après midi.
        On ressortait du ciné un peu fierot, roulant des mécaniques, dans notre blouson en simili cuir, comme si on avait donné une bonne leçon aux japs et aux boches réunis !

        Mais le sale temps gris, et les gens, et les renault dauphines passant dans les flaques d’eau, vous remettaient vite fait les idées en place. 

        Parait que c’était les trente glorieuses !
        Mais personne encore n’avait jamais entendu parlé de ce foutu film !

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