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L’EEDD aux ANDD

Lors des Assises nationales du développement durable à Marseille (ANDD) les 25 et 26 novembre 2013, l'éducation à l'environnement et au développement durable (EEDD) était bien présente à sa façon. Une pratique qui s'élargit et se répand dans les territoires et chez toutes les parties prenantes, un espoir pour de plus en plus de gens.

Le GRAINE PACA a bien fait les choses, boite de com et tout, et du coup on peut dire que grâce à ce side event sur l’EEDD nos affaires ont bien avancées au sein des Assises nationales du développement durable (ANDD) du coté de Marseille le 26 novembre 2013.

Image vivante

Il fallait voir les affiches, il fallait voir les macarons collés au revers de dizaines de vestes et d’autant de chemises ou de pulls avec écrit dessus « l’éducation à l’environnement et au développement durable un investissement pour l’avenir », il fallait voir les autocollants 20cm sur 10, collés dans le dos de dizaine de personnes avec mentionné « pas de démocratie sans moi qui suis-je ? » en grand et plus petit en bas « les associations d’éducation à l’environnement et au développement durable acteurs de mon territoire. » Un autre disait « Je créé des emplois non délocalisables, qui suis-je ? » Vraiment bien joué tout ça, ça fonctionnait. L’EEDD était là et bien là. Mais ce qu’il fallait voir surtout c’était l’intensité des échanges, sur 8 tables au moins, ils étaient 3, 4 ou 5 participants lambda à tchatcher avec nos pro de l’EEDD de la région, un plaisir de voir comme ça échangeait. Encore bravo d’avoir donné cette image vivante et très humaine de nos activités.

Palme

Pour être tout à fait complet sur le sujet, il faut dire aussi que dans toutes les tables rondes où je suis passé, dans tous les moments, « toile de fond », ou « atelier », l’EEDD était là sous jacente ou clairement exprimée. On m’a rapporté que le premier jour Marie-Hélène Aubert a parlé de « pédagogie » à propos de la conférence climat de 2015. Obligé de mentionner les mots du président du plan bâtiment durable Philippe Peltier qui dira que les « bâtiments très performants ne le sont plus si on ne sait pas les utiliser » il parlera d’un « déficit de pédagogie ». J’ai demandé depuis la salle s’il faisait le lien avec la mesure 41 de la deuxième feuille de route pour la transition écologique, celle aux 10 000 établissements. Il a dit que les établissements scolaires devaient être considérés comme « prioritaires » nous sommes d’accord. La palme reviendra une fois de plus à Alain Chabrolle Vice-Président du CR Rhône-Alpes qui en plénière de clôture s’est fait l’avocat de l’ENC et du développement de l’EEDD en général. Et sans surprise palme aussi à la très fidèle à nos affaires Annick Delhaye Vice-Présidente de la région PACA qui a évoqué avec force l’intérêt de développer l’EEDD dans son discours de clôture.

Écart entre les politiques et les citoyens

De ce passage à Marseille aux ANDD, il faudra retenir aussi que « les gens qui mettent en œuvre le développement durable y croient de moins en moins » comme dira Erwan Lecoeur qui nous dit aussi que 85% des français pensent qu’il faut changer les comportements mais qu’ils sont seulement 15% à faire les choses qui vont dans le bon sens. Si j’ai tout bien compris on appelle ça une « dissonance cognitive ». C’est vrai que ça dissone pas mal dans nos affaires entre ce qui se dit et ce qui se fait. A retenir aussi que ce n’est pas que dans les assises de l’EEDD qu’on déplore le trop peu d’entreprises, aux ANDD aussi ! A retenir encore cet écart entre les politiques et les citoyens, il en a été question à tout bout de champ. Se souvenir encore que tous attachent éducation à la santé à EEDD, on entend une phrase limpide : « éduquer à la santé c’est donner les moyens de faire des choix éclairés » c’est beau comme du Rimbault.

« On voit de plus en plus de parents qui enterrent leurs enfants »

Dire aussi que les plus applaudis ça a été les jeunes de plusieurs Conseil Régionaux de Jeunes qui ont bossés ensemble ces deux jours et on produits un beau texte qui disait entre autre désirer : « des manières de fonctionner coopératives », ils veulent une journée dédiée à l’EEDD, ils veulent des écodélégués…nous aussi ! A retenir encore le docteur Joël Spiroux président du CRIIGEN au discours cohérent et puissant : « quand je parle de santé, je ne parle pas de soins, mais de bien être physique et psychique, bien être et pas absence de maladie » et aussi un très fort : « raz le bol de soigner de la population qui ne devrait pas être malade », et un terrible : « on voit de plus en plus de parents qui enterrent leurs enfants » là ça faisait un peu froid dans le dos. Il ne fallait pas compter sur Guillaume Sainteny, professeur à Polytechnique pour nous faire partir le cœur joyeux, il constate un recul. Ce qui le frappe c’est le décalage entre ce qu’on dit les jeunes juste avant, ce que dit la société civile et un surplace ou une régression de « la temporalité politique et institutionnelle » Il donnera plusieurs exemples aussi clair que celui la : le ministre de l’environnement n’est pas dans la réflexion gouvernementale sur la fiscalité qui vient d’être mise en place. On remet à plat en oubliant une fois de plus l’environnement. Oui il a raison il y a là un sacré décalage.

Ravitaillement

On rentre de Marseille en pensant aussi à ce qui s’est passé à Paris au CESE ce 26 novembre, où un rapport important pour nous est adopté par le CESE et où Philippe Martin a prononcé un important discours. Et entre Marseille et Paris c’est utile de le souligner ; sorties, participation, concertations, moyens…nous étions grâce aux assises, en phase. Si le sentiment général est que le 21 septembre dernier jour de la conférence environnementale la co-construction qui nous avait animée depuis 2008 s’était un peu arrêtée, on peu dire aujourd’hui que ça semble reparti. Espérons que nos vaillants coureurs de fond arrivent à un point de ravitaillement se trouvant derrière le prochain virage ou encore caché par une crête ou juste un arbre pour l’instant. Restons debout et en mouvement, gardons le rythme camarades, juste derrière, c’est certains ils sont là pour multiplier les actions d’EEDD : les moyens ! Ceux que tous attendent.

(A suivre)

 

RG


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2 réactions à cet article    


  • yvan deska yvan deska 2 décembre 2013 13:04

    Merci pour cet article qui décrit bien l’humeur, l’ambiance, le climat qui règnaient aux ANDD. On regrette de les avoir manquées...
    Le fond, rien de nouveau : il ne faut pas compter sur les politiques pour avancer...Mais la base, elle, oui !..et c’est tant mieux !
    On finira bien par y arriver : que l’éducation à l’environnement devienne une priorité absolue dans un monde qui lui, n’attend pas les hypothétiques mesures et autres moyens que daigneraient apporter les pseudo représentants du peuple...Un monde qui perd sa biodiversité et ses équilibres naturels....
    Eux, les élus, ont d’autres chats à fouetter ! Et une société dont la population serait amicale envers la nature, consommerait moins, se déplacerait moins, etc, ça ne va pas dans le sens des intérêts de l’oligarchie qui gouverne le monde. Le pauvre monde !
    Peut-être que l’EEDD dérange...


    • Roland Gérard Roland Gérard 2 décembre 2013 14:28

      Merci Yvan pour les encouragements,

      je comprends le doute quand aux élus, mais comme dirait notre ami « y en a des biens » ne les mettons pas tous dans le même sac, mais oui soyons très exigeant avec tous les élus, ce sont nos élus ils nous le doivent. Ensuite j’ai envie de dire que si l’EEDD dérange, c’est pour la seule et unique raison que c’est la transition écologique qui dérange. Elle va même déranger de plus en plus de monde et sans doute de plus en plus fort.

      En attendant ce 26 novembre il y a eu le discours du Ministre de l’écologie au CESE, il y a du lourd la dedans ci-dessous quelques extraits. On s’y retrouve.

      "L’éducation à l’environnement et au développement durable est par nature
      émancipatrice. Elle développe l’esprit critique, elle éduque au choix et à la
      responsabilité, elle est ancrée dans l’environnement réel, et permet d’apprendre le
      sens des réalités, celui du bien commun."

      "... la compréhension de l’environnement est d’abord un enjeu de civilisation. L’éducation à l’environnement et au développement durable doit donc être sérieusement considérée comme une condition de notre survie."

      "L’action c’est tout faire pour que nos enfants grandissent en disposant à leur tour de
      marge de manoeuvre, et qu’ils soient maîtres de leur destin, plutôt que gestionnaire de
      nos renoncements et nos lâchetés !"

      "L’éducation à l’environnement et au
      développement durable permet de faire vivre ce projet citoyen, un projet que nous
      voulons joyeux, solidaire, qui entrelace harmonieusement les trois cercles du
      développement durable, l’économie, le social et l’environnement."

      "C’est en se mobilisant fortement sur cet enjeu central qu’est l’école que notre société pourra construire son redressement."

      "Je crois que nous devons la (l’EEDD) promouvoir parce qu’elle est un droit utile pour l’humanité."

      "Heureusement, nous ne partons pas de rien. Si l’éducation à l’environnement et au
      développement durable est un champ nouveau, complexe, faiblement investigué, je
      sais le rôle pionner, précurseur, des réseaux associatifs et leur action de mise en
      relation et de formation des acteurs."

      Depuis plusieurs décennies celles-ci mènent des actions de découverte, d’éducation
      et de formation à l’environnement, avec le soutien des collectivités. Je salue ici le rôle
      essentiel, tenu depuis déjà quarante ans par les Centres Permanents d’Initiatives pour
      l’Environnement, du Réseau Ecole et Nature initié, lui, il y a trente ans, ou du Collectif
      Français pour l’éducation à l’environnement et au développement durable né il y a une
      quinzaine d’années."

      "Ces actions d’information, de sensibilisation, d’éducation, de formation et de participation citoyenne, nous devons les inscrire au sein de toutes les politiques publiques et à chaque étape de l’éducation que celle-ci soit formelle ou informelle..."

      "...nous savons qu’il faut hâter l’état des lieux et la mise en synergie de toutes les démarches d’éducation à l’environnement et au développement durable, notamment en multipliant les espaces de concertation..."

      "Nous savons aussi que nous devons enfin rattraper un retard français en matière de recherche sur ce sujet."

      "...il est clair qu’il s’agit là d’un domaine essentiel, qui s’inscrit dans le cadre de
      la priorité accordée par le président de la République à l’éducation et à la jeunesse."

      "...l’objectif que nous nous sommes fixé est de tripler, en trois ans, le nombre de projets d’établissement."

      "Le développement de nouveaux temps périscolaires constitue à cet égard une formidable occasion pour l’amplification et la systématisation des démarches d’éducation à l’environnement et au développement durable dans les écoles primaires."

      "Je souscris totalement à cette volonté d’« ouvrir l’horizon » de cette démarche, qui est
      aussi la volonté partagée par les 1200 participants des assises nationales de Lyon au
      mois de mars dernier."

      "L’éducation à l’environnement et au développement durable sera bien intégrée aux
      prochains contrats de plan État – régions, puisqu’elle est au coeur de la transition
      écologique qui, elle-même, est un des cinq axes thématiques obligatoires des futurs
      contrats."

      "S’appuyant sur le succès, réel et précieux, de l’espace national de concertation français, les rapporteurs souhaitent qu’un espace du même type soit instauré à l’échelle de l’Union européenne. J’espère que nous pourrons y parvenir."

      "Nul doute que votre rapport, intelligent et éclairant, m’aidera dans cette tâche
      exaltante qui est de préparer l’avenir, et de donner de la noblesse à la politique."

      Philippe Martin CESE le 26 novembre 2013.

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