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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > La légalisation du suicide assisté à cause de 18 « citoyens » (...)

La légalisation du suicide assisté à cause de 18 « citoyens » ?

Méthode légère pour Président léger. Le Ministre du Redressement productif va être ravi : François Hollande est sur le point de lancer l’industrie de la mort en France. Un marché d’autant plus juteux qu’il assainirait les comptes publics… Tant pis pour ceux qui croient à la vie et à l’amour, principal sentiment qui fait tenir en vie.



Chaque jour, je manque de m’étouffer à l’écoute des informations, tant sur la manière dont elle sont livrées (leur manque de rigueur, leur bâclage récurrent) que sur le fond, notamment sur la manière de gouverner du Président François Hollande.

C’était donc le cas ce lundi 16 décembre 2013 lorsque l’avis dit "citoyen" (ce mot est un substantif, pas un adjectif) a été rendu sur la fin de vie.

Rappelons la méthode complètement ubuesque adoptée par le pouvoir.


Comment faire semblant de ne pas être à l’origine d’une loi ?

François Hollande voudrait légiférer sur l’euthanasie active et le suicide assisté. La loi Leonetti du 22 avril 2005 n’est pas encore assez connue ni assez appliquée, adoptée à l’unanimité (lui-même ne s’y est pas opposé en tant que député), mais qu’importe, il veut "sa" loi.

Mais il y a un problème. En décembre 2012 puis en juillet 2013, deux rapports largement documentés de plusieurs centaines de pages concluent à la prudence et au statu quo, à savoir, à ne pas bouleverser le cadre législatif actuel, même s’ils pointent des imperfections ponctuelles auxquelles il convient de répondre (notamment sur la sédation en phase terminale).

Qu’à cela ne tienne, et malgré les millions de manifestants contre le mariage gay, François Hollande souhaite quand même persister et passer outre (les lobbies sont toujours très actifs, les propositions de loi sont régulièrement déposées sur le sujet), et pour cela, il remanie de fond en comble la composition du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en septembre dernier en évinçant tous les responsables religieux et en nommant plusieurs apparatchiks du Parti socialiste, et lui redemande une nouvelle fois une réflexion sur la fin de vie (en oubliant au passage de réfléchir sur l’expérimentation sur les embryons humains déjà votée cet été).


18 "citoyens" pour dicter la loi aux 67 millions d’autres citoyens

Alors, la méthode adoptée est complètement délirante. On enlève l’avis des experts qui eux, s’y connaissent sans doute trop (on ne doit pas confier la défense à un général), et on veut donner la parole aux "citoyens". Sur le principe, cela paraît démocratique, mais sûrement pas dans son application.

Résultat, un panel de 18 personnes (même pas les 30 prévus au départ), oui 18, recrutés par l’institut IFOP, institut choisi sur appel d’offre, ont ainsi consulté durant trois week-ends (et pas quatre comme prévu initialement) quelques personnes "qualifiées" pour se faire une idée et …un "avis".

18 personnes sur les 67 millions d’habitants que compte la France ! C’est complètement loufoque. Ces 18 personnes ne représentent qu’elles-mêmes, aussi estimables, sensibles et sincères soient-elles (et je n’en doute pas), mais en aucun cas, comme l’IFOP le prétend, ce groupe, ce panel ne représente quelque image que ce soit de notre nation.

En effet, l’IFOP affirme : « Le panel a été recruté de manière à refléter au mieux la diversité de la population française et à illustrer la variété des points de vue pouvant exister au sein du public sur le sujet de la fin de vie. ». 18 personnes, alors qu’un sondage de moins d’un millier de sondés ne représente déjà RIEN ! On est en pleine bouffonnerie statistique.

L’IFOP réussit toutefois le tour de force sémantique de se dédouaner de toute accusation de tromperie puisqu’il explique quand même : « [Ce panel] ne prétend pas à la représentativité de la population française et il est impropre de parler d’échantillon représentatif. » : il va donc falloir expliquer à ceux qui vont recevoir cette information quelle est la différence entre "représenter la population" et "refléter la diversité de la population"…


"Les citoyens" ci, "les citoyens" ça

Inutile ensuite de dire que l’esprit rigoureux ne peut qu’être en colère lorsqu’il entend les journalistes présenter ce rapport comme "les citoyens pensent que". Les citoyens ? Les 18 citoyens. Ni plus, ni moins.

Je ne doute pas que ceux des journalistes qui raccourcissent la présentation en parlant de cette expression "les citoyens" (comme si eux-mêmes n’étaient pas citoyens ni leurs auditeurs, lecteurs) n’ont pas forcément une volonté de tromper, je crois plus à une certaine paresse intellectuelle qui est de ne pas approfondir le sujet et de recracher tout crû l’information qu’on leur a livrée, sans aller plus loin, sans lire le document source de référence.


Un rapport bâclé qui ne donne aucune piste vraiment élaborée

Enfin, dernier point sur la méthode affligeante, l’avis "citoyen" n’est composé que de 14 pages, seulement 14 pages (avec beaucoup de blanc parfois), quand on imagine la somme des cas individuels qui recouvre ce sujet essentiel qu’est la fin de vie. 14 pages ! Cela montre l’étendu du sérieux et de la solidité du travail de ce panel, qui n’ont pas fait d’étude pour voir par exemple ce qu’il se passe à l’étranger, puisqu’il y a maintenant un recul suffisamment long pour se faire une idée de l’application de telles légalisations.

Pourtant, le sujet aurait mérité mieux. Le gouvernement souhaite-t-il légiférer pour juin 2014 sur la base de ce misérable rapport de quelques pages ? On croit rêver. On a beaucoup protesté contre la légèreté législative de Nicolas Sarkozy (avec souvent raison), notamment quant il s’agissait de supprimer les juges d’instruction, mais ce pouvoir socialiste semble encore faire nettement mieux au concours de la légèreté et du dogmatisme.

Cependant, venons-en au fond puisque c’est le sujet le plus important.


Le contenu de l’avis du 16 décembre 2013

Le rapport peut être téléchargé à ce lien. Apparemment, il est relativement difficile d’y avoir accès et j’espère que ce n’est qu’une question d’heures ou de jours.

Que dit-il ?

Déjà, une évidence, que la loi Leonetti n’est pas beaucoup appliquée alors qu’elle permet déjà beaucoup, parce qu’elle n’est pas assez connue. Elle existe depuis huit ans mais il est possible que certains milieux médicaux fassent volontairement l’impasse sur ce texte.


La solution radicale

Cette loi évoque les cas de malades qui sont en phase terminale d’une maladie, sans possibilité de guérison, et qui peuvent être conduits à souffrir terriblement. Avec les moyens modernes d’aujourd’hui, il n’est plus acceptable de laisser un malade, qu’il soit mourant ou pas, d’ailleurs, dans la douleur physique.

Or, les lobbies pour le "droit de mourir dans la dignité" considèrent que le meilleur moyen de ne plus souffrir, c’est de tuer ou de se tuer (suivant l’état du malade). Au moins, c’est radical.

Pourtant, ce n’est pas ce qui serait logique, humainement, je veux dire, car pour ce qui est d’une logique comptable, d’une logique économique, plus on encourage l’euthanasie active et le suicide assisté, plus les comptes de la sécurité sociale se porteront bien.

La logique humaine, ce serait simplement de traiter la douleur.


Les soins palliatifs devraient être la priorité de toute politique de fin de vie

Les soins palliatifs sont la solution pour la grande majorité de ceux qui souffrent (pas la totalité, certes), mais ne sont pas assez répandus et très diversement dans le territoire national. C’est cela, le manque cruel, c’est sur ce sujet que l’État doit être présent, qu’il doit s’engager à renforcer les moyens.

Le panel de 18 personnes a donc mis le doigt sur cette carence, à juste titre, en constatant que seulement 20% des personnes nécessitant des soins palliatifs y ont accès et que ces soins sont souvent synonymes, dans le grand public, de mort imminente : « Les soins palliatifs doivent être érigés en cause nationale avec l’objectif affiché d’un accès à tous. Il s’agira d’encourager le développement économique de ces soins, de sécuriser l’ensemble des citoyens sur leurs finalités, à savoir le soulagement de la douleur, et par là, de les démarquer de l’image de la mort annoncée. ».


La dignité ne dépend pas de son état de santé

Autre point très pertinent du rapport, répondant à ceux, nombreux, qui considèrent qu’on perdrait sa dignité avec la douleur : « La personne en fin de vie, quels que soient son âge, sa condition sociale, sa pathologie, son degré de dépendance, son état de conscience, est un être humain à part entière avec une histoire, c’est-à-dire, un passé et un avenir. Pour nous, la fin de vie est une phase de la vie. Ce n’est pas la pathologie qui fait l’identité. La dégradation du corps n’enlève rien à l’identité humaine ni à la dignité. ». J’ai bien souligné la dernière phrase, qui paraît tellement évidente, mais si souvent oubliée dans les réflexions sur la fin de vie. Je connais au moins un "cas", très proche, où cette fin de vie, pourtant très difficile, terrible même, pouvait même renforcer cette "dignité". Et il ne s’agit pas de "courage".

En revanche, les autres propositions de ce panel de quelques personnes me paraissent assez aventureuses et surtout, très légèrement exprimées.


Centraliser les déclarations de principe, au risque de s’enfermer dans un piège

Celle par exemple de centraliser les "directives anticipées" (ce sont les déclarations des personnes sur ce qu’elles souhaitent plus tard en cas de mal incurable) notamment sur la carte vitale.

On voit tout de suite le risque d’abus qu’il pourrait y avoir lorsqu’il y aura par exemple, lors d’un accident, recours à des soins d’urgence : tenterait-on l’impossible si finalement, la personne accidentée avait souhaité renoncer à vivre en état déficient ? Pas sûr. D’autant plus que la logique comptable viendrait en pression sur la réflexion des soignants.


Proposer des conditions incontournables, c’est faire preuve de naïveté

L’élément clef de ce rapport creux, c’est de préconiser sans précision la légalisation du suicide assisté avec une phrase qui aurait mérité de très longs développements : « Cette démarche de suicide médicalement assisté se doit de respecter toute une série de conditions incontournables. ». Il se trouve justement qu’au même titre qu’on ne sécurisera jamais un système informatique, le principe des conditions "incontournables" n’existe pas : tout est contournable.

Ce panel n’a visiblement pas étudié les pratiques en cours en Suisse par exemple, aux bénéfices financiers de quelques officines qui ont littéralement créé un marché de la mort tellement inquiétant que la Confédération helvétique envisage justement de légiférer pour encadrer ou interdire ces pratiques de suicide assisté (cette pratique a pu avoir lieu à cause d’un vide juridique).


Les goûts et couleurs d'un petit groupe

Le petit groupe s’est plutôt prononcé contre le principe de l’euthanasie active (on se croirait sur facebook –j’aime, je n’aime pas) mais se déclare cependant « favorable à une exception d’euthanasie », indiquant qu’elle est « envisageable dans des cas particuliers ne pouvant pas entrer dans le cadre du suicide assisté ».

Là encore, le groupe fait preuve de beaucoup de candeur en oubliant que tous les cas seront de toute façon des cas particuliers. Il suffit aussi de voir les pratiques en Belgique et aux Pays-Bas pour voir à quel point certaines conditions ne sont pas respectées, mais que personne n’en est sanctionné pour autant.


Ouvrir la boîte de Pandore au profit des marchands de la mort

Ce qui est navrant, c’est que ces conclusions ne concluent rien, elles ne sont que des sentiments qui ne se basent sur aucune statistique, aucun fait, aucun cheminement logique, juste des impressions de citoyens, qui, aussi respectables et louables soient-elles, ne peut pas constituer le fondement d’un bouleversement complet de notre droit, en particulier en autorisant le meurtre et l’incitation au meurtre ou au suicide.

Dans tous les cas, ce serait la brèche que veulent tous les marchands de rêves, ceux qui veulent faire "mourir dans la dignité", comme de vulgaires animaux domestiques.


L’importance d’une prise en compte au cas par cas

Le cadre législatif actuel est excellent pour une raison simple, c’est qu’il est consensuel, il permet tout jusqu’à la plus ultime extrémité, sans autoriser tout, sans autoriser la banalisation du meurtre. La loi Leonetti du 22 avril 2005 met d’accord l’ensemble de la nation car elle fait la part des choses, elle prend en compte toutes les considérations, elle est subtile, elle est très riche dans ses applications.

Jamais un soignant ou même non soignant n’a été condamné par la justice pour avoir aidé quelqu’un à mourir. En revanche, il paraît normal qu’une loi ne l’autorise pas de manière générale. Il s’agit de rendre responsables ceux qui agissent et les juges ont toujours été très soucieux du contexte des actes.

Ce regard de la justice qui peut aujourd’hui avoir lieu le cas échéant pour toute aide à mourir est salutaire : il évite les abus qui ne manqueront pas d’exister comme le montre l’expérience des pays qui ont légiféré. Comment condamner un soignant qui aurait volontairement tué des patients si l’euthanasie active était légale ? Comment prouver que les patients auraient été assassinés, dans un tel cas ?


Il faut rentrer dans une logique qui sert avant tout l’humain (et pas l’argent)

On voit bien qu’il y a deux logiques, dans ce débat. Une logique de la mort et, finalement, de la facilité, la facilité financière (réduction de coûts) et la facilité psychologique (les proches vivent un véritable cauchemar dans l’accompagnement d’une personne en fin de vie), face à une logique de vie et d’amour (un être aimé et qui se sent aimé peut-il vouloir mourir ?), qui nécessite en revanche beaucoup de moyens pour en finir avec la douleur inutile : c’est à l’État d’investir massivement dans les soins palliatifs, tant financièrement que moralement (formation des soignants etc.).

C’est d’autant plus dommage que ce débat soit pollué par le lobby de l’euthanasie que les soins palliatifs me paraissent comme l’un des critères clefs d’une société évoluée, au même titre que l’éducation, le logement, l’eau et l’énergie. Ne pas laisser les malades dans la souffrance, ce devrait être le seul mot d’ordre de tous les débats sur la fin de vie.

Et au lieu de ça, le gouvernement veut se déresponsabiliser et se soumettre au dogme des vies à zapper. J’espère que la société, dans sa sagesse, que "les citoyens", dans leur sagesse, s’empareront de ce sujet crucial et refuseront cette loi qui semble se préparer pour l’été.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 décembre 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L’avis des 18 citoyens désignés par l’IFOP sur la fin de vie publié le 16 décembre 2013 (à télécharger).
Le Comité d’éthique devient-il une succursale du PS ?
Le site officiel du Comité consultatif national d’éthique.
Le CCNE refuse l’euthanasie et le suicide assisté.
François Hollande et le retour à l'esprit de Valence ?

L’avis du CCNE sur la fin de vie à télécharger (1er juillet 2013).
Sur le rapport Sicard (18 décembre 2012).
Rapport de Didier Sicard sur la fin de vie du 18 décembre 2012 (à télécharger).
Rapport de Régis Aubry sur la fin de vie du 14 février 2012 (à télécharger).
Rapport de Jean Leonetti sur la fin de vie du 28 novembre 2008 (à télécharger).
Loi Leonetti du 22 avril 2005 (à télécharger).
Embryons humains cherchent repreneurs et expérimentateurs.
Euthanasie : les leçons de l’étranger.
Euthanasie, le bilan d’un débat.
Ne pas voter Hollande pour des raisons morales.
Alain Minc et le coût des soins des très vieux.
Lettre ouverte à Chantal Sébire.
Allocation de fin de vie.

yartiFinDeVie201302

 


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25 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 17 décembre 2013 09:09

    La « MORT » est une chose bien trop sérieuse pour donner à une loi le pouvoir décisionnel de passer de vie à trépas...

    L’individu n’appartient pas a une nation ou a des personnes...l’individu est seul maître à bord pour décider de son sort... !


    • Gabriel Gabriel 17 décembre 2013 10:09

      Monsieur,
      Comment voulez vous débattre d’un sujet aussi important et aussi complexe en le politisant ? Cela va bien au-delà des idées politiques. Cela concerne la maladie, les souffrances et la conception que ce fait chacun de la vie, de sa propre vie. Votre haine de tous ce qui n’est pas de droite pousse vos articles à la médiocratie aussi, abstenez vous d’aborder un tel sujet si vous n’êtes pas capable un tant soit peu de faire abstraction de vos idées partisanes.


      • ecophonie ecophonie 17 décembre 2013 10:42

        D’accord papa.


      • Gabriel Gabriel 17 décembre 2013 11:41

        Oncle archibald, nous connaissons tous les articles de Sylvain et ils se résument très souvent pour ne pas dire à chaque fois à : La gauche c’est de la M.... c’était mieux avant sous la droite et blablabla... Et ca, ca fatigue. Quand on n’est pas capable de prendre du recul sur des sujets aussi important comment voulez vous instaurer le dialogue ? A propos de ce jury et des décisions politiques qui pourraient en découler, cela ne remplacera pas la vraie démocratie d’un référendum populaire. Maintenant, ce sujet est bien trop personnel pour qu’il soit décidé par une loi généraliste qui ne répondra jamais à tout les cas de figure. Pour ma part j’estime que les choix de fin de vie ne concernent que la personne en situation et son médecin traitant et la société n’a rien à décider sur cette alternative finale personnelle.


      • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2013 10:11

        Je trouve que les propos de S. Rakotoarison ici sont excessifs et trop passionnés pour être discutés en détail et point par point.

        Je voudrais faire un parallèle entre cette loi et la loi sur l’interruption volontaire de grossesse qui avait en son temps suscité des levées de boucliers du même acabit.

        De fait, avec ou sans loi sur l’IVG, personne n’a jamais pu empêcher une femme qui désirait avorter de le faire, ou du moins d’essayer, parfois au prix de sa propre vie. La Loi Veil a mis fin à cette ’boucherie’ en même temps qu’elle a mis toutes les femmes sur un pied d’égalité : ignorantes et informées, pauvres et riches .

        Il existe une multitude de moyens de mettre fin à ses jours, mais tous ne se valent pas, et c’est là que le bât blesse. Une loi sur le suicide assisté aura elle aussi, l’avantage de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, puisque, tant que le suicide demeurera un tabou, certains suicides ajouteront du drame au drame : essayez d’imaginer ce que sont certains suicides, tant pour le désespéré que pour sa famille, et au delà, pour la société.

        En outre, Le suicide assisté permettrait de sauver des gens, et ce ne sont pas les bénévoles de SOS amitiés - pour ne citer qu’eux - qui me contrediront.


        • eric 17 décembre 2013 11:27

          D’accord avec vous dans l’ensemble. sauf que le cote industrie de la mort est a mon avis secondaire. les motivations sont d’abord idéologiques. En très gros, ces gens veulent nous administrer de la naissance a la mort. Et existentielle, la gauche hypocondriaque 68 s’inquiète pour son avenir et pour « l’autonomie » comme idéal. Il y a la peur de la mort qui transparait dans les écrits des gauches finissantes et dans ses cotes ésotériques si bien décrits par Murray. Elle voudrait se donner l’impression du choix.
          Mais cela n’est pas nouveau. Ils ont toujours ete sur cette position.
          Ce qui est vraiment scandaleux, c’est la nouvelle procédure pour éviter tout débat.
          http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/euthanasie-de-la-democratie-145151?debut_forums=0#forum3897567


          • Nums Nums 17 décembre 2013 11:51

            Mon corps et ma vie m’appartiennent. Si je décide de mettre fin à mes jours, c’est, avant tout, mon problème !


            • Abou Antoun Abou Antoun 17 décembre 2013 19:16

              C’est exact mais beaucoup de gens qui souhaitent mettre fin à leurs jours ne sont plus en état de le faire seuls et nécessitent donc une assistance. Peut-on leur refuser ?


            • njama njama 17 décembre 2013 12:10

              18 personnes sur les 67 millions d’habitants que compte la France ! C’est complètement loufoque. Ces 18 personnes ne représentent qu’elles-mêmes, aussi estimables, sensibles et sincères soient-elles

              d’accord mais pourquoi parler alors d’évictions de « responsables religieux » , qui d’un point de vue laïc ne représentent personne si ce n’est qu’eux-mêmes, car ils n’ont reçu de mandat de personne pour les représenter.

              Je m’explique, je ne suis pas contre que des personnes dans ce panel aient des convictions religieuses, juives, chrétiennes, musulmanes, bouddhistes, philosophiques ... mais pourquoi ces nominations devraient-elles se faire sous les fourches caudines d’ « autorités religieuses »  (autoproclamées) ... ce qui est également un flagrant parti pris ! et pas forcément un gage de probité (cf le cas ici du rabbin Bernheim, mensonges, plagiats, fausse agrégation)

              Comité d’éthique : la colère des religieux évincés
              24/09/2013
              Pour la première fois, les autorités religieuses n’ont pas été consultées en vue du renouvellement.

              http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09/24/01016-20130924ARTFIG00611-comite-d-ethique-la-colere-des-religieux-evinces.php

              pour une fois que le Président de la république se comporte d’une façon laïque (contrairement à son prédécesseur) on ne va pas lui reprocher tout de même, car la vraie raison est :

              « Louis Schweitzer ne fait plus partie du Conseil consultatif national d’éthique. Recommandé par la Fédération protestante, ce pasteur et professeur d’éthique y siégeait depuis quatre ans et s’attendait à ce que François Hollande renouvelle son mandat. Mais le président de la République, qui désigne les personnalités « appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles », ne souhaite plus consulter les institutions religieuses pour ces nominations. Louis Schweitzer a été remplacé par Marianne Carbonnier-Burkard, historienne protestante. »

              http://www.lavie.fr/actualite/france/louis-schweitzer-les-raisons-de-son-eviction-du-ccne-24-09-2013-44433_4.php


              • njama njama 17 décembre 2013 13:00

                pourquoi « l’avis des religieux »

                l’histoire ne nous a-t-elle pas appris qu’ils sont excessifs ... la loi de 1905 les a mis sur la touche, et c’est une bonne chose.
                quels Textes sacrés justifient leurs autorités ?
                quels religieux pourraient se targuer de représenter toute une famille de pensées confessionnelles ?
                Qui leur interdit par ailleurs de s’exprimer ? personne.

                Je confesse ne pas être favorable à la présence de « religieux » (rabbins, curés, pasteurs) au CCNE. Qu’ils s’occupent donc de leurs paroisses ...

                et pourquoi pas simplement l’avis de citoyens (croyants ou non) ?


              • njama njama 17 décembre 2013 12:24

                On voit bien le parti pris de la Presse catho / chrétienne, le Journal La Vie tirait à boulets rouges en parlant d’éviction, alors qu’il ne s’agit que de la non-reconduction d’un mandat.

                Louis Schweitzer : les raisons de son éviction du CCNE

                Siéger au CCNE n’est pas un maroquin à perpétuité comme pour l’Académie française. Le renouvellement, (dans les statuts les membres sont nommés pour 4 ans, voir ICI), me paraît plutôt sain
                ...
                On devrait s’en inspirer dans le vie démocratique, car, dommage qu’en politique on se tape toujours les mêmes guignols mandat après mandat ... smiley


                • François-xavier 17 décembre 2013 14:15

                  Peut etre faudrait il penser à euthanasier nos politiques, ils ont l’air de souffrir les pauvres...


                  • In Bruges In Bruges 17 décembre 2013 15:09

                    Titre et article sans grand intêret ni crédibilité, car entièrement réversible.
                    Je peux tout aussi bien dire :
                    « quoi, laisser les gens agoniser à cause de quelques bien-pensants confortablement assis dans leur salon ou d’un Rakotaorison à qui on a rien demandé, mais qui y va quand même de son couplet sur le sujet, aussi grave soit-il. ? »

                    Le même individu qui nous déclare cela aujourd’hui tranquillement avec le choeur des pleureuses, mais qui sera sans doute le premier, le moment venu, quand la chienerie arrivera, à demander qu’on accèlère la pompe à morphine.
                    Et l’infirmière de garde, avant de partir se faire sauter en boîte de nuit, lui dira : « nan naan nan, mon papy, pas de produit, car c’est interdit. Tu doit en chier jusqu’au bout. Fallait pas devenir vieux... »

                    Bref, vérité d’aujourd’hui, vérité de demain...
                    Tous les péremptoires m’emmerdent.
                    Et vous en étes un beau...


                    • Crab2 17 décembre 2013 15:55


                      La mort heureuse

                      La liberté d’expression, la laïcité, les lois votées par le Parlement sans faire référence à la religion, les propositions d’un Comité d’éthique sans tenir compte du point de vue des religieux, le féminisme dont, sans concessions, toutes initiatives comprises qui conduiront à installer de façon incontournable l’égalité femme-homme constituent l’identité française !

                      Le suicide assisté légalisé ne concerne que ceux qui l’envisage !

                      Suites :

                      http://laicite-moderne.blogspot.fr/2013/12/la-mort-heureuse.html


                      • 65beve 65beve 17 décembre 2013 16:02

                        L’auteur est favorable à la culture du légume le plus longtemps possible.


                        • colza 17 décembre 2013 17:10

                          Ca recommence comme le mariage pour tous !

                          Le mariage pour tous est un DROIT, pas une obligation.
                          Le suicide assisté, si il n’est pas dénaturé par le législateur, sera un DROIT, pas une obligation.
                          Laissez donc les gens décider par eux-mêmes, dans le cadre légal, de ce qu’il veulent faire de leur vie.
                          En quoi ça vous concerne ?

                          • njama njama 17 décembre 2013 17:45

                            assassiner vous dites oncle archibald

                            le mot me semble inapproprié, mais je veux bien admettre que quelqu’un qui se suicide s’assassine du même coup


                          • njama njama 17 décembre 2013 22:05

                            le meurtre étant le fait de donner la mort à autrui volontairement.

                            ok, mais sans qu’il soit consentant et là, sur ce coup-là vous êtes assez nul oncle archibald


                          • njama njama 17 décembre 2013 17:41

                            @ colza

                            Le suicide assisté ...

                            pourra-t-il être effectué à domicile entre tiers consentant ?
                            y-aura-t-il une limite d’âge pour le demander ?
                            ...
                            je plaisante smiley

                            l’AVIS 121 Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir ICI fait 71 pages

                            le communiqué du CCNE est plus court
                            http://www.ccne-ethique.fr/fr/actualites/communique-de-presse-relatif-lavis-121-fin-de-vie-autonomie-de-la-personne-volonte-de

                            aucune mention au « suicide », c’est l’Auteur de l’article Sylvain Rakotoarison qui emmène les lecteurs d’AV en bateau
                            la notion de suicide, au delà de l’étymologie - du pronom latin « sui » (de soi-même) et de « cide », issu de la racine « cid », de « caedere » (frapper, tuer) - bien qu’assez peu précise d’une culture à l’autre, et variée (prémédité ou non selon les cas par ex.) me semble étrangère à ce projet.
                             
                            la notion de suicide pour ceux que cela intéresse : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1954_num_52_36_4517


                            • Michel DROUET Michel DROUET 17 décembre 2013 18:22

                               @l’auteur

                              « 18 »citoyens« pour dicter la loi aux 67 millions d’autres citoyens »

                              « Les citoyens » ci, « les citoyens » ça"

                              A vous lire on a l’impression que 18 citoyens vont décider pour tout un peuple.

                              Rappelons simplement qu’ils ont débattu dans un cadre qui est celui du comité d’éthique qui lui-même rendra un avis avant que le gouvernement ne propose éventuellement un texte au Parlement, c’est à dire pas tout de suite.

                              Et il y a fort à parier que l’avis des 18 citoyens sera fortement édulcoré in fine.

                              Votre conception de la démocratie me semble très limitée...Par contre pour les titres de chapitre racoleurs, vous êtes très bon...


                              • njama njama 17 décembre 2013 18:37

                                à cause de 18 « citoyens » ?
                                à cause du CCNE ?
                                à cause des « socialistes » ?

                                ce n’est pas vraiment le cas ...
                                ne cherchent-ils pas tous en fait à mettre en oeuvre cette Recommandation 1418 du Conseil de l’Europe de juin 1999 ?

                                Fin de vie Conseil de l’Europe
                                http://www.coe.int/t/dg3/healthbioethic/activities/09_end%20of%20life/default_FR.asp

                                l’Europe est partout, holistique ... jusque dans nos assiettes, jusqu’en fin de vie ...

                                et quand ce n’est pas l’Europe, c’est l’OMS qui est derrière

                                La sexualité selon l’OMS : planquez vos enfants !

                                Il vaut mieux être bien assis avant d’ouvrir le rapport de la branche européenne de l’OMS intitulé « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe  ».
                                https://www.sante-sexuelle.ch/wp-content/uploads/2013/11/Standards-OMS_fr.pdf


                                • La râleuse La râleuse 17 décembre 2013 18:42

                                  Bonjour Rokotoarison,


                                  Je ne suis pas pour l’euthanasie. Je suis pour qu’on laisse le droit à chacun de décider s’il a envie de vivre ou de mourir.
                                  Et quoi qu’on dise, ce n’est pas difficile.
                                  On sait très bien faire signer des documents aux personnes qui se portent volontaires pour que leurs organes soient donnés après leur mort. Pourquoi ne pas faire la même chose pour les personnes qui souhaitent, COMME MOI, que leur vie ne soit pas prolongée si elles sont malades. Et je considère Alzheimer comme une maladie.

                                  Cordialement,


                                  • Abou Antoun Abou Antoun 17 décembre 2013 19:22

                                    Le débat est faussé car on ne sait pas si on discute ici du contenu d’une loi ou de la façon de faire passer les lois.
                                    Pour ce qui me concerne je suis très favorable à la fin de vie assistée sur demande du mourant ou de sa famille proche s’il n’est plus en état de manifester sa volonté. Mais je suis contre la manière utilisée par ce gouvernement pour légiférer sans consultation populaire pour les projets de société ou par la production de rapports bidons, par la création de comités ad hoc, etc.


                                    • vesjem vesjem 18 décembre 2013 15:59

                                      il y a (#) 3 ans ,Sophie coignard publiait un livre sur les franc-mac « un état dans l’état » ;
                                      dans une émission de paul amar , elle indiquait que , l’avortement , la suppression de la peine de mort , le mariage gay ... était des leitmotiv des obédiences (tous réalisés à ce jour) ; il restait encore quelques sujets à imposer à la société dont l’euthanasie ;
                                      Sophie , dans ce livre , dénonçait justement cette emprise des franc-culs sur les politiques


                                      • Crab2 24 décembre 2013 13:01

                                        La mort heureuse – suite

                                        Nous savons que l’inconscient est une réalité de la psyché des êtres humains - mais nous savons aussi que l’inconscient personnel de Freud ne peut prétendre être similaire à l’inconscient de tout un chacun, que cet inconscient là ne peut-être considéré comme universel ;

                                        l’inconscient de Freud, c’est l’inconscient de Freud, rien de plus

                                        Suites :

                                        http://laicite-moderne.blogspot.fr/2013/12/la-mort-heureuse-suite.html

                                        ou sur :

                                        http://laiciteetsociete.hautetfort.com/

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