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Accueil du site > Tribune Libre > Les folies de la Guerre Froide révélées (31) : réalité et fictions, le (...)

Les folies de la Guerre Froide révélées (31) : réalité et fictions, le matelot qui en savait tant

Et puis il y a d'autres histoires encore qui ont pu exercer une influence certaine sur des romanciers. Comme on a pu le voir dans l'épisode précédent, l'écrivain Tom Clancy avait largement évoqué le sous-marin Typhoon dans son "A la poursuite d'Octobre Rouge". Mais pas seulement : il s'était aussi imprégné de deux faits réels, dont voici le récit du premier. L'histoire d'une défection spectaculaire, dont on est loin encore de connaître tous les attenants. Ce n'était pas un commandant d'un énorme sous-marin russe qui était passé à l'Ouest dans la nuit du 6 avril 1961, mais un simple officier letton, à la barre d'une petite barge anodine. Mais un homme qui semblait en savoir beaucoup sur l'organisation des défenses russes autour de la Baltique... d'où l'intérêt que lui avait imlmédiatement porté la CIA....

C'est au départ de l'histoire le voyage régulier d'un petit navire, une barge d'un modèle courant, (le type 431 de la Marine soviétique) de 36 mètres de long capable de 9 nœuds maximum, en forme de petit cargo, capable d'emporter jusqu'à 150 tonnes, avec 14 personnes à bord (ici à droite un modèle plus grand de la classe "Alligator", auquel ressemble un peu le type 431, figuré en plan à droite - l'Alligator pouvant aussi être un engin de débarquement, avec son étrave qui s'ouvre -). Le petit navire baptisé "Smolny", du nom également d'un vieux cargo célèbre de la seconde guerre mondiale, a l'habitude d'effectuer le trajet Klaipeda (anciennement Memel et le principal port de mer lituanien vers Tallinn, en Estonie, car il contient des déchets toxiques nucléaires pour qu'ils soient regroupés et traités (ou parfois il étaient simplement jetés à la mer !). Habituellement, ce type de navire sert plutôt de transport de carburant, ou de ravitailleur pour sous-marin, avec des citernes déposés dans ces cales, ou transport de matériel pour les sous-marins (de torpilles par exemple). Toutes les armées du monde ont à leur service ce genre de petit navire de soutien (certains sont plus gros et les ravitaillent même en missiles). Le lieu d'arrivée, Tallinn, était alors un lieu hautement stratégique, l'objectif privilégié des Vulcan anglais, en cas de conflit nucléaire. Le navire se rendait en fait à Paldiski, à peine à 34 km de Tallinn, devenu un territoire soviétique dès 1939, et où un centre de formation militaire des équipages de sous-marin nucléaire a été créé. . L'installation nucléaire sur place, plutôt surprenante ; comprend deux sous-marins à l'échelle un, des maquettes du corps central avec son massif, (dont un classe Echo complet puis à partit de 1976 avec un class Delta en plus) avec chacun un réacteur nucléaire opérationnel, et à côté un bâtiment contenant une piscine de stockage du combustible usé et des chambres associés, le tout disposé sur 22 hectares. entourés de barbelés et de miradors en béton. Des sous-marins, mais à l'intérieur des terres, servent donc à familiariser les jeunes recrues avec le maniement de l'atome : c'est un particularisme comme seuls les soviétiques savent en créer. La ville nouvelle, poussée autour comme un champignon (atomique ?) atteint déjà 16 000 personnes dans les années 60, et les habitants appellent de façon humoristique les énormes bâtiments abritant les réacteurs le "Pentagone soviétique" (ce qu'il en reste aujourd'hui Naturellement, une telle concentration d'hommes et de matériel ne peut qu'attirer l'attention de la CIA, avec les U-2 et les premiers satellites de renseignements qui surveillent les moindres modifications visibles dans le paysage allant de la Lituanie actuelle à l'Estonie, en passant par la Lettonie. Selon le renseignement occidental (anglais, avec leurs Canberra photos notamment, qui impressionneront les américains avant qu'ils ne créent l'U-2 : les suédois en achèteront aussi, des Tp52 ; voir ici le trajet des Canberra au dessus de Kaliningrad, Riga et Tallinn en avril 1954 lors de l'Opération Robin). Tout le secteur de la côte de la mer baltique est littéralement truffé d'installations militaires soviétiques. La Mer Baltique a toujours représenté un lieu privilgié pour les miltaires russes, comme allemands : en décembre 2012 on y retrouvait, juste en face de l'île de Gotland, les vestiges d'un sous-marin russe disparu pendant la seconde guerre mondiale (voir la vidéo ici). C'était le petit S-6, disparu en septembre 1941. L'engin avait visiblement été la victime d'une mine dont les côtes de l'île étaient truffées.

En Lettonie, pendant la Guerre Froide, il y a avait plein, en effet, de bases et de bâtiments militaires, qui ressurgissent parfois dans l'actualité, comme ici en 2010 avec cette fort bizarre annonce : "une ville fantôme de Lettonie, qui abritait une base de radars géants russes, a été vendue aux enchères à un mystérieux investisseur russe. L'acquéreur, qui a déboursé plus de dix fois le montant demandé intialement, serait une société d'élevage de cochons, située à plus de 2 000 kilomètres du site. Connue sous le nom de Skrunda-1, la base de radars a été constuite en 1960 non loin de la capitale lettone, Riga. À son apogée, elle abritait près de 700 Russes qui travaillaient dans ce qui était alors l'une des pièces maîtresse des Soviétiques durant la guerre froide. Aujourd'hui désertée, la base compte toujours un hôpital, un hôtel et une dizaine d'autres bâtiments. Riga a décidé de mettre le terrain en enchères et celui-ci a été vendu le 5 février 2009 pour environ 1,5 million de lats (2,18 millions d'euros). L'acquéreur est une société russe appelée Alekseevskoe-Servis, jusqu'alors inconnue. On sait simplement qu'elle est domiciliée à Kinel, un village du sud-ouest de la Russie, et qu'elle a pour activité l'élevage porcin et la production de nourriture pour animaux". Aérodromes, bases sous-marines, radars, l'URSS avait truffé tous ses pays satellites d'installations militaires (ici le radar géant de Pripyat en Ukraine).

Des installations toutes abandonnées aujourd'hui, et dont la visite révèle parfois bien des surprises, comme le dit l'auteur de ce texte plein d'humour : "nous suivons le canal pendant environ dix minutes. Les Russes, naturellement, ont une expérience "merveilleuse" de la sécurité des sous-marins nucléaires. Le canal et le port, même après avoir été dragués, demeurent totalement etdésespérément contaminés. Dans leur retraite précipitée de 1994, ils ont sabordé leurs navires et les ont laissés dans l'eau. Il ne fait pas vraiment assez sombre, cependant, pour dire l'eau émet des lueurs pendant la nuit. En ampant à travers un trou dans un mur de briques noires, nous réalisons que nous ne sommes pas entrés seulement dans un complexe militaire C'est rien de moins qu'un endroit pourri, resté là comme une marque du temps"  (la photo est celle d'un des sous-marins servant de maquette statique pour les apprentis sous-mariniers).

Le voyage du petit caboteur (le sien porte l'identifiant MBCC 136 150, il est vu ici amarré à Slite, au Gotland, après sa capture par les suédois) ne se passe pas tout à fait comme prévu, en cette nuit du 6 avril 1961. Au lieu de remonter vers le nord et vers Tallinn, la barge fonce tout droit au changement de quart au sortir du port de Klapeida, direction la Suéde : c'est un dénommé Jonas Pleškys, un ancien matelot à bord de sous-marins diesels russes, ancien nageur de combat aussi, qui a pris la barre, et il se dirige désormais tout droit vers l'île suédoise de Gotland : il a visiblement choisi ce trajet incongru. Le petit navire transportait ce jour-là 14 tonnes de déchets toxiques, dont des nucléaires, à retraiter. Comme couverture à sa décision de rejoindre l'Ouest, Pleškys a prévu de casser le compas du bateau, ce qu'il a fait. Le brouillard présent ce jour-là lui octroie une autre excuse. L'homme est d'un naturel taciturne et mystérieux et en général fort peu causant. Son arrivée sur l'île de Gotland va surprendre, même si des russes ont pris l'habitude de s'en approcher. A l'époque où.la Guerre Froide faisait rage, on l'a vu, les sous-marins soviétiques se glissaient déjà secrètement dans les eaux territoriales suédoises et les suédois suivi de près les intentions soviétiques avec à la clé plusieurs protestations diplomatiques (ici la photo prise le 27 octobre 1981 du Whisky Class S-363 échoué près de Karlskrona) : on s'apercevra bien plus tard que des sous-marins espions américains avaient bien joué des tours à cet endroit, (notamment le petit NR-1). Des hélicoptères suédois Piasecki (et plus tard des Vertol) survolaient régulièrement des sous-marins russes "égarés", pour leur indiquer le droit chemin :

Le navire se dirigeait alors vers le phare de Hoburgen (ici à gauche), à la pointe sud de l'île, où le gardien H.A. Rydberg, a vu tout à coup des fusées éclairante lancées dans le ciel et entendu le son d'une corne de brume à environ un mile à l'est du phare. Il a supposé que c'était un navire en détresse et lui et l'autre gardien de phare, nommé Lindfors, ont aussitôt prévenu les gardes-côtes et la police d'un possible naufrage. Selon un témoin du navire, George Kryžiokas, Jonas lui avait expliqué qu'il ne savait pas vraiment où le bateau se trouvait, en raison du compas cassé, et ils avaient tous trois pris place dans le bateau de sauvetage avec un marin appelés "Touzik" pour ramer vers la terre après avoir lancé des fusées pour aller chercher de l'aide. Leur barque, puis leur navire avaient aussitôt repérés et tous les marins emprisonnés et interrogés par les garde-côtes suédois. Des traducteurs furent amenés et Pleškys interrogé d'emblée dans une pièce séparée des autres,par un "sergent-détective" appelé Carl Edstrom, dans les bâtiments du phare où ils avaient abordé. George Kryžiokas ne saura jamais ce qui a pu être dit ce soir-là dans cette pièce. Puis Jonas fut emmené à part, ajoute Kryžiokas (il partait alors vers le poste de police proche). Les suédois, conformément aux obligations diplomatiques appliquées envers l'ambassade soviétique, basée à Stockholm, avertissent à ce moment-là les russes qui envoient immédiatement à Gotland trois représentants de cette ambassade. Ils demandent à rencontrer les marins, et demandent également à voir qui avait ce soir-là dirigé le navire Smolny vers la Suède, ce que les suédois refusent alors de faire. Tous les marins à bord clament qu'ils n'ont vu personne quitter le navire, et que tous souhaitent repartir en URSS. La peur règne, celle de se faire prendre dans la migne de mire de l'omniprésent KGB, dont la réputation n'est plus à faire en URSS. Entretemps, le bateau a été améné à quai sur la jetée sud du port de Slite, plus au Nord de l'île. Le quai où est amarré le bateau a été auparavant bloqué par l'armée suédoise et aucun civil ou un journaliste a été autorisé à passer les barrières. Les soldats suédois sous le commandement du sergent Bengtsson forment la garde autour du bateau, et aucun journaliste ne peut passer, à peine le temps de faire la photo du navire à quai (celle que l'on aperçoit en tête de chapitre, qui montre un navire bien abîmé semble-t-il). Le sujet est très sensible, les suédois tenant à montrer leur neutralité et craignent également une provocation soviétique. Le climat est plutôt tendu... entre les russes et les suédois et des américains qui restent discrètement à l'affût en observant ce qui se passe.

Pour récupérer le navire, les russes le feront via le KGB, justement, en retrouvant l'organisateur du voyage, qui était aussi un membre de la famille de Jonas Pleskys, pour convaincre ce dernier de revenir, alors qu'il savait qu'il risquait d'être fusillé à son retour pour trahison et défection. Ce dernier avait alors refusé, affirmant de façon un peu solennelle devant son enquêteur suédois "que l'on ne pouvait pas vivre dans ce monde de menteurs quand on n'était pas d'accord avec la politique menée." Comme le note le premier homme rencontré en Suède, la décision du jeune officier était une surprise : "comme gardien de phare à Hoburgen il avait vécu beaucoup de choses, mais il n'avait jamais eu à prendre soin d'un officier d'un pays étranger, qui avait abandonné son navire et son équipage, et avait demandé l'asile politique". Etrangement, selon le témoin, ce soir-là, a proximité il étaient arrivés deux torpilleurs "avec les lumières". A bord,"l'un des marins tenait un mégaphone et il a invité les marins lettons à nager vers lui" : or il était... américain : ce serait donc à ce moment-là que Jonas aurait fait défection. Les suédois auraient manifestement fermé les yeux lors du "départ" à la nage de Pleškys ! L'homme-grenouille de la base de Liepaja avait mis son ancien savoir-faire, la natation, au service de sa défection à l'Ouest ! Après plusieurs heures de discussions avec les autorités soviétiques, les gardes-frontières suédois ramèneront tout le monde restant vers le bateau, un pilote suédois le dirigeant ensuite vers les eaux neutres, où les attendaient un bateau soviétique. Ceux montés à bord s'entendront dire immédiatement que J.Pleškys était "condamné à mort maintenant, car partrout la main terrible du KGB le retrouverait..." Et cela, tout le monde en est convaincu. Le bateau russe, chose à remarquer, était plutôt "discret" : c'était un de ses fameux faux "chalutiers", l'esquif étant "apparemment d'un modèle totalement inconnu pour les militaires suédois présents. Son équipage se composait apparemment de conscrits, et il n'avait pas de radar ni d'appareils radio au moins à en juger par les antennes" notera un observateur. Les russes avaient fait dans la discrétion, visiblement (à moins qu'ils avaient envisagé une opération militaire déguisée pour s'emparer du défecteur) !

Ses anciens collègues russes ne le reverront effectivement plus. Le jeune officier du caboteur venait d'être promptement alpagué par la CIA, avec qui manifestement les suédois coopèraient, contrairement à ce qu'ils affirmaient officiellement (on le découvrira plus tard avec une autre affaire encore). Tout va alors très vite, et Jonas Pleškys est déjà en route vers les Etats-Unis, car il intéressait énormément les services secrets américains... en fait, il sera expédié très vite... au Guatemala et non aux Etats-Unis ! Au pays de la CIA, comme l'appellent alors ceux qu travailleront peu après avec ce personnage douteux qu'est James Steele... il laisse derrière lui à Klaipeda, ou plus exactement dans sa base militaire et l'école de plongée de Liepaja (où l'on trouve à quelques pas des silos de lancement de missiles) une femme, Paula, originaire de Lodz, alors enceinte, et qui donnera plus tard, après son départ, naissance à une fille, Sandra. Dans son nouveau pays, il se trouvera un travail en génie électronique, e qui laisse envisager qu'il avait déjà de sérieuses connaissances dans le domaine. Arrivé au Guatemala, il rencontrera une autre femme, Laura, qui donnera naissance peu après son arivée à une autre fille, Jennifer. Visiblement, ce ne sont pas les attaches familiales qui ont empêché son départ ni le retiendront (il se séparera de sa compagne d'Amérique du Sud en allant s'installer définitivement aux Etats-Unis) : était-il mu par un autre attrait, une attirance pour la vie à l'Ouest, ou comme il a pu le formuler brièvement par un ras le bol des contraintes politiques de la vie en URSS ?

Ou peut-être bien, plutôt, par un fond d'histoire pas ancienne alors pour lui, mal digérée, la région où il est né ayant été l'une des premières absorbée littéralement par les soviétiques en 1940 ??? Le pays qui l'a vu naître a été successivement prussien, suédois et même polonais avait acquis en 1918 une indépendance qui lu iavait été en effet volée : de quoi faire naître un fort ressentiment national dans la population. Une communauté juive survivante pouvait en effet en avoir du ressentiment (la femme de Jonas était juive), car elle avait été maryrisée à la fois par les soviétiques et à la fois par les nazis : "en 1940, durant la Seconde Guerre mondiale, elle est d'abord envahie, comme le prévoyaient les clauses secrètes du Pacte germano-soviétique (en même temps que les deux autres pays baltes), par l'URSS. 15 500 Lettons furent déportés par les soviétiques (des déportations en wagons à bestiaux qui en rappellent d'autres....). Seule une minorité survécut au Goulag. Beaucoup de Lettons se réfugièrent dans la campagne ou en formant un « maquis » letton. En 1941, la Lettonie est occupée par l'armée de l'Allemagne nazie, accueillie par une très large majorité de la population (il en sera de même sur tous les territoires soviétiques envahis durant les premières semaines de l'opération Barberousse) en tant que libératrice après le régime de terreur du NKVD. Les maquisards lettons sont alors organisés en milices paysannes pour se défendre contre les partisans des Soviétiques. Une minorité de policiers au service des Allemands se charge directement de faire disparaître les juifs (Shoah par balles). Environ 15 000 juifs lettons furent tués durant la seconde guerre mondiale, en partie par des unités paramilitaires lettones et par les forces de police lettones. Un petit nombre de Lettons ont pu rejoindre l'Armée rouge. De terribles soubresauts, qui ne rendaient pas nécessairement bienvenus les soviétiques, aussi détestés que les allemands (qui avaient fait illusion à leur entrée mais avaient vite été eux aussi rejetés par la population).  "Une diaspora lettone avait eu lieu : de nombreux lettons avaient fuit le pays, en se réfugiant notamment au Canada (on y trouve beaucoup de patronymes lettons encore aujourd'hui*), certains "descendant" plus tard vers les USA, dans la région de Portland, notamment : "à la fin de la guerre, un grand nombre de familles lettones trouvèrent refuge en Suède puis en Allemagne, aux États-Unis (ici à Cleveland, ou avec le patronyme letton Horowitz, qui est répandu jusque chez les cosmonautes) au Canada (où ils sont aujourd'hui plus de 20 000  !) et en Australie. L'Armée rouge a réoccupé à partir de 1944 la Lettonie, que l'URSS annexa sous le statut de république socialiste soviétique. Cette occupation ne fut jamais approuvée de jure par le « monde libre ». Après l'occupation soviétique, la lutte armée par les maquisards lettons continua jusqu'à la mort de Staline en mars 1953. Pour détruire la résistance lettone, les Soviétiques lancèrent un programme de collectivisation des fermes. En 1949, une seconde vague de déportations eut lieu : 42 133 personnes furent déportées à KrasnoïarskAmurIrkoutskOmskTomsk et Novosibirsk en Sibérie (soit 2 % de la population lettone avant la guerre). En même temps, les autorités soviétiques transférèrent des milliers de Russes en Lettonie, dans le cadre d'un programme de russification du pays." Pas diffcile d'imaginer en ce cas la part de ressentiment anti-soviétique qui aurait fait de Jonas un déserteur de l'armée honnie.

Pourquoi donc avait-il déserté, personne ne le savait et personne ne le saura sans doute jamais, en réalité, mais il est vrai que l'histoire mouvementée et terrible de la Lettonie martyre pourrait expliquer sa phrase sur le "mensonge" qui l'avait décidé à fuir son pays. Les images des atrocités de la Cheka en 1941 auraient suffit, remarquez.... (la photo ici à droite étant celle du massacre de Leipaja, survenu en décembre 1941, qui est l'œuvre des russes). On retrouvera bien plus tard un semblant d'explication avec toute une active communauté juive lettone installée à Portland, aux Etats-Unis (dans l'Oregon), où une correspondance entretenue existait et était entretenue avec le restant des familles encore en Lettonie : le souvenir des massacres commis par les soviétiques était resté très vivace. Une de ses rares biographes a vécu dans la région toute sa vie, et c'est même pour cela qu'elle s'est intéressée au personnage, elle rencontrera même plus tard la sœur du déserteur, puis lui-même. La sœur de Jonas, Eugenia Pleškytė, était alors à son départ une célèbre actrice de cinéma letton, une star de cinéma, plutôt, qui immigrera aux Etats-Unis pour y épouser un écrivain. E.Pleškytė dira plus tard que la première fois qu'elle a entendu que son frère était toujours vivant provenait d' un sénateur... alors qu'il avait été annoncé comme décédé ou disparu dans les journaux américains ! Le petit officier était devenu pendant des années le protégé de la CIA, qui se chargeait de sa protection,le KGB ayant mis sa menace à exécution, et personne ne devait donc savoir où il se cachait. Sa sœur ne sera pourtant jamais empêchée de circuler par le KGB, ayant acquis une forte notoriété qui l'empêchait d'être arrêtée. Mais la traque de Jonas s'arrêtera bien un jour. En 1988, fait plutôt rarissime, à Houston, lors d'un échange culturel entre les États-Unis et l'URSS, dans lequel les américains avaient pu admirer des pièces d'Ibsen et de Tchekhov, dans lesquelles jouait E.Pleškytė. Jonaś devenu John, et Eugenia avaient pu alors brièvement se rencontrer dans la chambre d'hôtel de l'actrice, 27 ans après la fuite du premier. Le KGB le savait-il, la CIA avait fabriqué comment la rencontre, on l'ignore.

Pourquoi donc surtout la CIA l'avait-elle aussi mis aussi longtemps au chaud, ce simple petit officier letton, mérite en effet qu'on s'y intéresse de près. Le matériau que transportait sa barge intéressait la CIA,on s'en doute, au début de l'armement nucléaire, mais c'était surtout sa provenance plus que la destination de son voyage qui les intéressait. Pour ce qui est de la destination, d'après le volume de déchets mensuels fabriqués, les américains pouvaient évaluer le volume des réacteurs nucléaires qui les avaient fabriqués, ou compter ainsi le nombre de sous-marins déjà équipés et fonctionnels : voilà déjà une bonne raison de s'intéresser de près à Jonas Pleškys, l'obscur matelot letton. Pour ce qui est des déchets, ils étaient le plus souvent enfouis sur place à Paldiski, ou à Tammiku, situé à peine à 12 km de Talinn, où ils posent problème aujourd'hui, comme dans tous les endroits ravagés par un usage sans contôle précis du nucléaire comme cela a pu être fait par les russes pendant des années. Mais ce qui les intéressait davantage, les américains, c'étaient d'où ils provenaient : des manipulations des divers silos de missiles qui truffaient tous les alentours : à Plokstine (en Estonie) où étaient disposés des R-12 Dvina, qui avaient tant effrayé les américains lors de leur parade en masse sur la Place Rouge, une base établie sur l'emplacement du village de Plokščiai, près du lac de Plateliai. A Lambarte/Misa (en Lettonie) pas loin de Riga, il y avait les mêmes installations, reconnaissables invariablement à leurs quatre domes de béton. Et ces fameux missiles, ils s'y intéressaient énormément en 1961... car ils circulaient aussi par voie ferrée entre Šateikiai, à une trentaine de km de la côte, ou provenaient de Lambarte ou Plokstine, parfois par la route (avec leur lanceur et leur camion de carburant !) où ils étaient enterrés dans leurs silos, et Kaliningrad (enclave russe au sud, entre la Pologne et la Lituanie), et ce sont eux qui seront sortis de leurs silos quelques mois plus tard pour être amenés à Kaliningrad et pour y être chargés sur des cargos comme le Kasimov, l'Ansov ou le Grozny...ou le Volgoles, direction la Havane ! C'était en effet à ce moment de géopolitique sensible du XXe siècle le début de l'opération Anadyr, qui avait mis le monde en émoi (des avions -Ill-28- avaient été aussi transportés, on le voit démontés ici sur un cargo). On retrouvera les camions-citernes et les érecteurs de fusées aussi à Cuba, ce que photographieront les U-2. Ci-dessous, la photo aérienne d'une basse lettone de missiles R-12 avec sa disposition caractéristique en quatre silos recouverts d'un dôme de béton, et leur poste de commandement enterré au centre du dispositif :

A Leipaja, notre matelot cotoyait aussi dans le port une autre denrée rare : des sous-marins lanceurs de missiles, les Golf IIles tous premiers du genre, que vous connaissez bien maintenant (à gauche un "Foxtrot" aperçu au large de Cuba pendant la crise des missiles de 1962). Ils voisineront en 1963 le Project 651, ou "Juliett Class", un submersible diesel capable de lancer des missiles P-6. (ici les modèles suivants, Foxtrot et Whiskey à Liepāja, en 1979 et à Riga). Lors de la crise de Cuba, des sous-marins diesel "Foxtrot" qui étaient venus de loin avaient longuement tourné autour de l'île comme le révéleront les russes eux-mêmes, bien plus tard, bien entendu. Ceux-là provenaient eux de la péninsule de Kola au nord-ouest de Mourmansk. Travaillant dans les sous-marins de ce type, nageur de combat et effectuant des trajets entre bases nucléaires russes et leurs centres de traitement de déchets, Jonas Pleškys ne pouvait donc qu'être une recrue de choix pour la CIA, qui expliquerait des années après que les américains, lors de la crise de Cuba, en savaient davantage qu'ils n'ont pu le dire sur les missiles arrivés en masse sur l'île. Un an auparavant, un défecteur (Pleškys) avait déjà dû leur indiquer d'où viendraient les missiles, de quel port ils partiraient et quels seraient les types d'engins qui seraient déployés, ou comment les reconnaître, ou quelles étaient leurs faiblesses : il les avait visiblement cotoyés !!! Voilà qui éclaire l'histoire d'une autre façon : l'usage de l'U-2 (dont un sera abattu à Cuba, ne l'oublions pas) et celle du passage risqué en rase mottes de Crusaders photos au dessus de l'île (photo ici à droite) n'expliquent pas totalement en effet le degré de connaissances que les USA pouvaient avoir de l'installation des missiles soviétiques ; pour sûr, Jonas Pleškys en avait donné les éléments vitaux. La CIA l'avait donc interrogé lonquement au Guatemala, dès son arrivée, puis l'avait envoyé discrètement au Mexique, en lui refaisant une nouvelle vie (il passera dit-on aussi par le Pérou) pour l'installer selon son souhait au final à Oakland, en banlieue de San Francisco, où il bénéficiera d'une rente, celle octroyée aux grands espions (elle n'est pas pour autant mirifique, mais elle lui offre la pleine citoyenneté américaine !). Il y coulera des jours paisibles, offrant par exemple une voiture à sa fille alors qu'il est séparé de son ex-femme.

En 1995, à l'âge de 60 ans il est rattrapé par une maladie grave, une tumeur au cerveau (personne peut dire si c'est lié aux transports de produits toxiques qu'il aurait fait dans sa jeunesse - à gauche, Oakland, où il vivait). Des médecins lui suggéreront de subir une intervention chirurgicale, mais comme ils ne pouvaient pas garantir ses effets (en lui précisant que ça le laisserait certainement invalide), "John" avait refusé, une américaine d'origine lituanienne, Marijona Venslauskaitės Boyle, celle qui a écrit ce livre sur lui ("À la recherche de la liberté" ; voir ci-dessous), s'occupant alors de lui à l'hôpital, malgré ses réticences à se faire assister. Il était resté un loup solitaire, définitivement. Boyle avait vu son père arriver en 1914 de Hambourg à Baltimore, puis s'installer dans l'État de Pennsylvanie, près de la ville de Shenandoah. Sa mère venait de Suwalki, en Lituanie, mais elle n'avait rien su du pays d'origine de cette dernière et s'y est intéressé progressivement (chez les Lettons, on parle peu, on chante quand on se rencontre dit-elle avec humour à un moment dans son livre fort agréable à lire). Ce qu'elle raconte à son propos éclaire un peu son cheminement :" pendant trois ans, il a été un ami de notre famille. Ceci est lié aux racines de la Lituanie. En 1990, mon ami de l'autre côté de l'Amérique a envoyé une lettre de Lituanie. Dedans, il y avait un message d'une cousine lituanienne , dont la mère était la sœur de mon père. La lettre expliquait comment la famille avait été déportée en Sibérie, où il était né, j'ai été très touchée. Mon mari Pranas m'a dit :, tu dois répondre « Je voudrais vraiment en savoir plus sur cela, mais pour ça je devrais écrire en Lituanien, mais j'ai eu peur. Je me suis plaint à son fils David, qui m'a dit : "près de chez moi vit un lituanien, un peu excentrique, peut-être qu'il pourrair vous aider ? ". Je l'ai appelé, lui a demandé s'il pouvait m'aider à écrire quelques lettres à des parents. Jonas m'a dit : " Oui, il suffit de me les envoyer ". J'ai écrit cinq lettres. Je l'ai remercié. Je n'avais alors aucune idée de qui il était. Je l'ai appelé un dimanche pour l'inviter et il a dit : "Je voudrais vraiment, mais je ne peux ce jour-là, je vois ma sœur de Lituanie. C'était Eugenia Pleškytė (elle s'était installée et avait vécu 10 ans à Tiburon, en Californie). Je les ai invités tous les deux. Ainsi a commencé mon amitié avec la famille Plešky. Nous sommes devenus avec Eugenia Pleškyte comme des sœurs. Quand elle a dû retourner en Lituanie, elle a commencé à pleurer, en disant que son frère souffrait grandement de la tumeur, mais qu'elle ne pouvait pas y retourner avec lui , parce que son visa avait expiré. (...) J'ai invité Jonas tous les jours fériés. Il était très friand de l'avenir avec nous, jouant avec mon fils et ma fille. Il lui manquait sa propre famille, qui avait été séparée par les circonstances". L'auteur le décrivant comme ayant une "personnalité exceptionnelle" : "c'était un personnage dur, têtu, apparemment en raison de ses origines du "bas pays" letton (Samogitia ou Žemaitija). Fermé. Il était ainsi. Il nous a dit que ce fut pour lui un moment très heureux fut celui de l'annonce de l'indépendance" (nota : la Lettonie est redevenue indépendante en 1991), "il a beaucoup aimé parler à mon mari au sujet de la Seconde Guerre mondiale. Une fois il m'a dit comment il a passé trois ans dans les monts Maya. Mon fils a demandé, comment faisiez-vous pour vivre ? Et a il répondu : - J'ai construit un petit pavillon et apporté un peu de nourriture. Mon fils lui a alors demandé s'il se sentait comme étant à part (des autres). Il m'a dit d'un air détaché, "que tous les soirs il avait la visite de divers animaux". Elle le confirmera elle aussi : "Il n'a pas dit quoi que ce soit de son évasion de la Lituanie occupée. A propos de son passé, la plupart l'ont appris à la lecture dans les journaux sur sa mort à Oakland".

Jonas le taciturne n'a donc jamais expliqué ses motivations à qui que ce soit. Marijona ajoutera, pour conclure : "Il reste beaucoup de sièges vides " (des trous dans le dossier de Jonas). "Ils doivent être remplis. J'ai cherché mais n'ai pas trouvé les réponses à de nombreuses questions. Je manque surtout de la connaissance des sources de la CIA. Jonas Pleškys était un fugitif. Il s'est caché au Mexique, au Pérou et ailleurs. Peut-être à l'avenir on trouvera ce qui a été effacé. Il faut dire que les archives de Moscou possèdent un grand nombre d'informations. Peut-être quelqu'un lituanien va enquêter et partager ses connaissances avec nous. Ce serait intéressant".... La défection de Pleškys reste donc un beau mystère : il devait en savoir bien davantage qu'un simple officier d'obscur petit cargo de transport militaire, pour sûr. Avait-il avant de fuir (et comment) été contacté par la CIA ? Comment cette dernière l'avait-elle recrutée ? Avait-elle travaillé sur la haine des soviétiques et leur attitude devant les juifs, la même que les nazis, en Lettonie ? Car plus on regarde cette impensable défection, et plus on se dit qu'elle ne pouvait reposer sur un simple coup de tête. Quoique la nature solitaire de l'homme laisse aussi la porte ouverte à un manque de préparation possible. À part que sa femme enceinte abandonnée au moment de son départ laisse elle entrevoir une décision prise de longue date... Pleškys avait du en ce cas être approché, pour bénéficier tout de suite de l'assurance d'être gardé au chaud et de la protection contre les représailles du KGB. Partir c'était aussi mettre en danger toute sa famille. Il devait en savoir, sur les sous-marins, le nucléaire et les bases militaires enterrées, pour constituer un objectif de choix des services secrets. Il a dû, à l'évidence, jeans ce cas, ouer un rôle majeur comme informateur lors de la crise de Cuba. Mais de cela, on ne sait que fort peu de choses. C'est peut-être l'espion qui a le plus informé et dont on sait le moins, en définitive !

En 1995, l'aventure de Jonas le fugitif se termine brusquement. Il meurt de façon brutale, chez lui, complètement seul (il a divorcé de sa compagne guatémaltèque), dans la banlieue d'Oakland. On ne retrouvera son cadavre qu'après plusieurs jours, des voisins ayant appelé la police pour briser sa porte incommodés par l'odeur de son corps déjà en décomposition. Il sera incinéré ; son urne funéraire transférée dans son village natal pour y être déposée près de ses parents. à Tverai, qui a aujourd'hui à peine 700 habitants. On raconte qu'il y en a eu deux, d'urnes de fabriquées, une enterrée au Etats-Unis et l'autre dans son pays natal. Boyle, dans une interview, en donne la preuve : lors d'un hommage au très bon gymnaste qu'il avait été adolescent et jeune homme, pour célébrer le 50e anniversaire de l'obtention de son diplôme dans son gymnase d'enfance, il avait en effet été remarqué par l'organisateur que 14 des 67 diplômés étaient alors déjà décédés. Tous avaient été mentionnés. Parmi eux, il avait été question "du grand aventurier Jonas Pleškys, qui a vécu et a été enterré dans les deux continents " ... 

(*) "Les premiers Lettons arrivent au Canada dans les années 1890. En majorité agriculteurs, ce sont des réfugiés de la Russie tsariste. Ils s'établissent principalement au Manitoba et en Alberta, mais durant la Crise des années 30, bon nombre d'entre eux cherchent du travail dans l'Est du Canada. Le recensement canadien de 1941 fait état de 975 Canadiens d'origine lettone, mais, en 1986, environ 12 615 résidents canadiens revendiquent une ascendance lettone. En 2006, 7 720 personnes déclarent qu'elles sont d'origine ethnique lettone uniquement et 20 150 autres déclarent que certains de leurs ancêtres étaient lettons, pour un total de 27 870 Canadiens d'origine lettone. La majorité d'entre eux vit en Ontario, notamment à Toronto, où se trouve la plus grande communauté lettone du Canada. Un fort pourcentage des immigrants lettons arrivés après la Deuxième Guerre mondiale sont médecins, ingénieurs, avocats. Ils ont su s'intégrer facilement à la société canadienne. La majorité des Lettons fréquente l'Église luthérienne, quoique certains d'entre eux soient baptistes ou catholiques". Ici, on peut lire l'histoire typique de Karlis Vinakmens, qui fut d'abord fermier rapatrié en Allemagne, à Hildburghausen, puis mineur de charbon en Belgique à la fin de la guerre avant de rejoindre l'US Army, et avant aussi de rejoindre le Canada en 1956, arrivé à bord du SS Zuiderkruis.

Nota : une seconde défection du même genre avait failli avoir lieu en 1970, avec Simas Kudirka, un opérateur radio lituanien qui à bord du navire de pêche soviétique Sovetskaja Litva avait carrèment sauté sur le bateau de garde-cotes US qui s'en était approché dans le Martha's Vineyard. En fait la mère de Kudirka était née à Brooklyn avant de venir en Lituanie et son fils était un fils illégitime, et l'homme voulait vivre où été née sa mère. Après son "saut" et sa demande d'asile, les USA avaient rejeté sa demande et l'avaient rendu aux soviétiques, qui l'avaient automatiquement condamné à 10 ans de goulag. En 1974 il sera "autorisé" à émigrer par les soviétiques. Pas rancunier, à peine arrivé aux USA, installé à Santa Monica en Californie, il avait participé à de nombreuses actions antisoviétiques. Un film de 1978 avec Donald Pleasence retrace sa défection.

Sources :

Ouvrage de référence (dont est extrait l'histoire et tous les extraits :) Marijona Venslauskaitės Boyle, "À la recherche de la liberté". En réalité, quand sort en 1984 The Hunt for Red October de Tom Clancy, ce dernier citera comme "influence" le cas de Pleškys, qu'il affublera (ou que la presse affublera) du titre de "commandant de sous-marin" et en citant aussi une seconde, d'influence. Mais celle-là, qui n'a pas davantage à voir avec un sous-marin, nous la verrons demain si vous le voulez bien... Au moment où sort le livre, Pleškys est toujours vivant, et il n'a pas encore revu sa sœur : Clancy ne l'a donc pas cité, on le suppose, par peur des représailles du KGB qui ne s'atténueront, on l'a vu, qu'en 1988, juste avant l'effondrement de l'URSS. La fiction s'approche partois de la réalité, mais elle s'en éloigne souvent aussi, chez Clancy (admirons ici le faux Typhoon du film)... détail à savoir sur le film, donné par cette critique plutôt bien torchée : "pour l'utilisation d'un sous-marin d'attaque de classe Los Angeles, d'un navire de guerre anti-sous-marin, d'un porte-avions et des avions nécessaires pour une scène magnifique de parachutage sur un sous-marin faisant surface, la Marine a réclamé 300.000 dollars à la Paramount ... C'était aussi ça, comme "rêve américain", qu'avait rejoint Jonas le tuciturne fugitif, qui avait peut-être bien participé à sauver le monde en 1962... lors de la crise de Cuba, qui n'a pas encore livré la totalité de ses secrets... Loin de là.

Sources autres que l'ouvrage cité :

la carte des installations soviétiques en Lettonie

http://latvianhistory.wordpress.com/tag/war-bases/

le complexe de Nickrace avec ses R-14U (SS-5 Mod 2 "Skean")

http://www.flickr.com/photos/martintrolle/sets/72157594335924749/

http://survincity.com/2010/10/diesel-electric-submarines-with-cruise-missiles/


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8 réactions à cet article    


  • alberto alberto 11 février 2014 19:57

    Salut morice,

    C’est bien documenté, mais franchement un peu longuet...

    Pour les prochains : résume, stp !

    Inutile de compliquer, tes lecteurs s’y retrouveront mieux, non ?


    • morice morice 11 février 2014 23:19

      C’est bien documenté, mais franchement un peu longuet...


      ça plaira à Gérard.

      • trash1981 12 février 2014 17:05

        la photo ici à droite étant celle du massacre de Leipaja, survenu en décembre 1941, qui est l’œuvre des russes

        Un sacré scoop, étant donné que tout le monde pensait jusqu’ici que ce massacre était l’œuvre des nazis, qui l’ont d’ailleurs bien documenté.

        http://en.wikipedia.org/wiki/Liep%C4%81ja_massacres

        http://holocaustcontroversies.blogspot.fr/2008/04/liepaja.html


        • morice morice 13 février 2014 09:10

          (la photo ici à droite étant celle du massacre de Leipaja, survenu en décembre 1941, qui est l’œuvre des russes)


          Ce massacre est effectivement l’œuvre des allemands, ce qui est à rectifier. J’évoquais les exactions précédentes de l’année 40, dûes celles-là aux russes, avec déportations et notamment envoi en Sibérie et cette photo est donc totalement innapropriée. Merci à ceux qui auront rectifié, et pas à ceux qui ne prennent jamais de risque à ne faire que diffamer, injurier et médire.

        • trash1981 13 février 2014 18:09

          Comment est-ce possible d’écrire « la photo ici à droite étant celle du massacre de Leipaja, survenu en décembre 1941, qui est l’œuvre des russes) », et d’expliquer ensuite qu’on évoquait en réalité "Ce massacre est effectivement l’œuvre des allemands, ce qui est à rectifier. J’évoquais les exactions précédentes de l’année 40, dûes celles-là aux russes, avec déportations et notamment envoi en Sibérie et cette photo est donc totalement innapropriée. « 

          Allez, je me la joue »jeune«  : XPTDR. smiley


           »Merci à ceux qui auront rectifié, « 

          Personne n’a rectifié, en fait. L’article n’a pas été modifié encore, et la plupart des lecteurs ne liront pas nos échanges de commentaires donc ne sauront pas que c’est erroné.

           »et pas à ceux qui ne prennent jamais de risque à ne faire que diffamer, injurier et médire."

          Je ne pense pas que cela me vise. Je ne vous ai pas injurié encore (juste adressé un peu de mépris), ni diffamé (cf définition légale de la diffamation). Bon, d’accord, je médis peut-être un peu de vous de temps à autre, mais vous me taquinez, vous me cherchez... smiley

          Et j’en profite pour dire que je serais le premier à vous féliciter quand l’article ara effectivement été corrigé, mon cher morice ! Il pointe chez moi une lueur d’espoir pour nos discussions à venir ! Merci de m’informer dès que l’article aura été changé, et je vous promets de vous féliciter. Depuis le temps que j’attends ça... smiley


        • morice morice 13 février 2014 19:03


          Personne n’a rectifié, en fait. L’article n’a pas été modifié encore, et la plupart des lecteurs ne liront pas nos échanges de commentaires donc ne sauront pas que c’est erroné.


          il ne le sera pas car je ne peux pas le faire et vous le sAvez très bien le troll...

        • trash1981 13 février 2014 22:04

          Ben, non. Je ne savais pas qu’il n’était pas possible de modifier un article après sa publication... Rappelez-vous, vous m’avez décrit comme un de ces « fainéants du web » qui ne publient jamais rien (du moins sur Agora Vox). Comment aurais-je pu savoir ? Ah, oui. J’avais oublié : je suis plusieurs personnes à la fois, dont sûrement quelqu’un qui a l’habitude de publier ici... Vous avez l’art et la manière de démonter vos propres arguments et affirmations, morice.

          Mais, bon. Admettons qu’il n’est pas possible de modifier les articles après publication. C’est donc une raison de plus pour faire vos recherches un peu plus sérieusement avant de publier vos articles, qui du coup sont bourrés de fautes et le resteront. D’autant plus qu’Agora Vox est plutôt bien référencé, et que vos erreurs parviennent donc en bonne place dans les recherches.


        • morice morice 14 février 2014 08:22

          Un simple lycéen aurait pu vous le dire.


           ça m’étonnerait...

          Mais, ... si on admet que l’erreur est humaine, il serait intéressant que vous nous donniez la source qui vous a induit en erreur.

          c’est une erreur et la source est celle citée dans l’article.

          Curieuse plateforme vigilante à censurer des commentaires à qui on ne peut rien reprocher mais qui ( vous nous assurez) est incapable de corriger une aussi funeste erreur

          pour la dix-millième fois, je ne peux pas le corriger...

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