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Accueil du site > Tribune Libre > Responsabilité, individualisme et société : l’importance du (...)

Responsabilité, individualisme et société : l’importance du débat

Un constat m’amène. Simple, évident et indiscutable : la société dans laquelle nous vivons est profondément incohérente.

Cette cohérence qui nous fait défaut est pourtant indispensable afin qu’une société, qu’un groupe d’êtres humains, fonctionne de façon saine et puisse avoir du sens.

Il y a mille manières d’aborder ce sujet, et j’ai choisi de le faire assez brièvement et de façon non exclusive à travers les trois notions suivantes : Responsabilité, Individualisme et Société.

Leur définition est posée car le sens des mots est trop important pour le laisser à une libre interprétation, trop souvent subjective.

1. Responsabilité.

Définition Larousse 2013

-Obligation ou nécessité morale de répondre, de se porter garant de ses actions ou de celles des autres.

-Fait d'être responsable d'une fonction.

-Fonction, position qui donne des pouvoirs de décision, mais implique que l'on en rende compte (surtout pluriel).

-Fait pour quelque chose d'être la cause, l'origine d'un dommage.

Le concept de responsabilité est lié à notre nature d’être humain doté d’une conscience. Contrairement aux animaux ou aux plantes, nous avons la possibilité de réfléchir avant d’agir afin d’envisager les conséquences de nos actes, et éventuellement de faire en sorte que ceux ci n’aient pas d’impact négatif. De part notre nombre et au vu des moyens techniques dont nous disposons, de notre pouvoir de création mais aussi de destruction, il est impératif que nous soyons responsables. Sur le plan personnel, pendant toute notre vie, et particulièrement une fois adulte, la responsabilité nous concerne tous, par défaut. Nous sommes responsables de nos actes devant la loi, mais également d’un point de vue moral, devant nos semblables. Cet état de fait auquel nous ne pouvons échapper est capital, mais curieusement son importance très peu mise en valeur.

Mais comment la société ppourrait elle insister sur l’importance de la responsabilité de chacun lorsque cette même société est irresponsable à l’échelle de « tous » ?

Nous utilisons des matières premières limitées comme si elles ne l’étaient pas. Toute notre économie repose sur ces matières premières (pétrole, charbon, uranium, aluminium…la liste est longue), qui depuis leur extraction jusqu’à leur obsolescence produisent tous types de déchets solides et chimiques pérennes. L’économie étant aujourd’hui le moteur principal des sociétés, presque leur raison d’être, ce qui n’a pas d’intérêt économique n’a pas d’intérêt et ce qui n’a pas de valeur économique n’a pas de valeur. Les pays sont pour ainsi dire dirigés comme des entreprises.

J’exagère à peine.

Ce point très important met en relief un des problèmes fondamentaux qui structure nos vies : nous vivons dans une perspective de profit à court terme, en considérant que chacun doit essayer d’obtenir le plus de richesse possible pour s’épanouir, pour réussir (vaste concept…) et cela y compris au détriment d’autrui : les richesses que j’accumule deviennent ma propriété, donc ne sont plus accessibles aux autres ; pour obtenir un maximum de richesse je dois faire travailler autrui et au moindre coût ; l’épuisement des ressources limite mathématiquement leur utilisation dans le temps, donc pour les générations futures, etc.. Mais aussi au détriment de l’environnement, de la nature.

Et pour mémoire, l’environnement n’est autre que le milieu duquel tout ce qui existe provient, non seulement les ressources naturelles mais aussi nous même. Le détruire en toute conscience est donc d’une irresponsabilité absolue. C’est un comportement kamikaze. Nous sommes la nature, notre corps contient des milliards de bactéries, c’est un écosystème tout entier au même titre que le monde qui nous entoure et duquel nous sommes issus.

Triste interprétation de la théorie de l’évolution des espèces de Darwin, le « Darwinisme social », un des concepts fondateurs du Capitalisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, a voulu nous faire croire qu’il est légitime que les plus forts dominent intégralement les plus faibles, alors que la nature peut également nous donner les plus beaux exemples d’entre-aide et de partage, particulièrement au sein d’une même espèce. D’autre part dans cette vision pseudo Darwiniste de la société, il est totalement fait abstraction du fait que l’être humain possède une conscience, une capacité de jugement et une tendance particulière a la compassion (n’en déplaise a certains, mais probablement qu’a cette minorité d’êtres humains qui nieront être touché par un autre être humain en situation de détresse et de souffrance).

Et tout cela est rendu possible grâce au culte de l’individualisme.

 

2. Individualisme.

Définition Larousse 2013 :

- Doctrine qui fait de l'individu le fondement de la société et des valeurs morales.

- Attitude favorisant l'initiative individuelle, l'indépendance et l'autonomie de la personne au regard de la société.

- Tendance à s'affirmer indépendamment des autres, à ne pas faire corps avec un groupe.

Dans les faits, comme chacun peut le constater, l’individualisme est vite devenu synonyme d’égoïsme ou d’égocentrisme légitimés.

Dans un monde où chacun à besoin d’argent au moins pour s’abriter, se nourrir et se soigner, mais dont les ressources sont limitées, et dont l’argent, ressource ultime, reste entre les mêmes mains, il n’a jamais été question que tout le monde ai réellement sa chance. Seule une minorité d’êtres humains y ont droit. C’est mathématique et difficilement discutable malgré l’idée faussement acquise qui voudrait que chacun ai sa chance.

Ainsi nous sommes condamnés à nous battre entre nous, à nous considérer rationnellement et de façon impersonnelle, malgré nous, tous contre tous et même contre nous même, contre notre propre conscience, afin d’avoir ce que les autres n’auront pas, afin de prouver que nous sommes meilleur que l’autre, afin d’arriver dans le peloton de tête dans cette course folle qu’est la course à l’enrichissement.

Triste simplification de ce qu’est la vie. Et triste contradiction, car malgré cet individualisme exacerbé, l'individu unique qu'est chacun d'entre nous est globalement nié, réduit à être une partie presque anonyme d'un tout, un membre du groupe, une copie de l'autre dont les particularités et différences fondamentales qui pourtant constituent notre singularité nesemblent pas exister.

Question : voulons-nous d’un système qui donne sa chance à un petit nombre d’individus d’accumuler confort, fortunes et avantages matériels disproportionnés, au détriment des autres individus et de l’environnement ? Ceci impliquant une vie difficile et stressante, un rapport aux autres dans le meilleur des cas neutre, mais le plus souvent drapé d’une hostilité sous jacente indispensable a la compétition qui paradoxalement nous unie ?

Ou désirons-nous un système dans lequel chacun est digne, simplement reconnu et respecté comme individu membre de la société dans laquelle il est né, membre d’une « société humaine » ? Et dans lequel le lien indéniable qui nous uni à la nature (Nous sommes la nature) soit pris en compte de façon évidente, considérant la préservation de celle-ci aussi importante que celle des êtres humains ?

D’une certaine façon, nous vivons dans un monde où les individus sont légitimement des enfants gâtés, capricieux, égoïstes et irresponsables, alors que nous pourrions vivre dans un monde d’adultes, épanouis, pleinement conscients des conséquences humaines et environnementales de leurs actes et agissant en fonction.

C’est tellement dommage.

AInsi je pense que la société que nous voulons n’est pas la société que nous avons et qu'il suffit d’en changer.

 

3. Société.

Définition Larousse 2013 :

-Ensemble d'êtres humains vivant en groupe organisé.

-Milieu humain dans lequel quelqu'un vit, caractérisé par ses institutions, ses lois et ses règles.

-Tout groupe social formé de personnes qui se réunissent pour une activité ou des intérêts communs.

N’oublions pas que la société est conçue par l’esprit des êtres qui la compose dès lors qu’un certain nombre d’individus qui vivent ensemble acceptent et approuvent un certain nombre de règles contraignantes pour tous afin de garantir les intérêts collectifs et personnels fondamentaux qu’ils jugent nécessaires et légitimes.

Une fois cette vision des choses assimilées, nous pouvons « imaginer », puis mettre en application la société que nous voulons.

Une société plus juste, ayant pour principe de base le respect absolu des êtres humains et de la nature. Cette approche me semble être la base logique d’une société épanouie et responsable, mature. Très lointaine j’en conviens de la société actuelle, mais tellement plus cohérente. Et d’une logique implacable. Tout devrait être construit autour de cette idée.

L’Homme a réussi à se libérer d’une bonne partie des tâches quotidiennes de survie : se nourrir, se loger et se soigner. L’amélioration des conditions de vie est potentiellement un vrai succès, mais elle ne s’applique qu’a ceux qui ont les moyens.

Les moyens d’en faire profiter chaque être humain existent, le seul obstacle est la course à l’argent, éternelle compétition dont les grands gagnants sont, pour simplifier, ceux qui sont partis gagnant.

Cette approche peut sembler simpliste, fantaisiste, voire à tendance « bisounours ». Elle n’en est pas moins réaliste. Du moins je le pense. Si la volonté est là, ce sera long et difficile, car le système en place ne se réformera pas tout seul.

La totalité des Hommes est concernée et l’impulsion doit venir de la majorité.

La majorité des Hommes ne profite pas vraiment des prouesses réalisées par l’humanité toute entière depuis tant de générations afin de faciliter son existence. (Je ne parle pas seulement de moi, l’occidental moyen, à la fois victime et bourreau malgré lui du déséquilibre mondial, mais surtout de celui qui est né sans argent et ne mourra pas de faim parce qu’il n’y a pas de nourriture, mais parce qu’il lui manque le dollar pour l’acheter.)

La majorité des Hommes ne peut cautionner un système qui les exclue. Se battre contre les autres et contre soi même toute sa vie afin de travailler, généralement sans autre réel intérêt que de toucher un salaire et payer ses factures sans grand espoir d’arriver à vivre « heureux » nous fais perdre de vue l'essentiel...

La majorité ne souhaite pas a ses enfants la vie qu’il doit lui même mener.

La majorité des Hommes ne peut nier ressentir eux même la souffrance d’un Homme en peine.

La majorité des Hommes se sent impuissante face à la minorité qui a l’argent et le pouvoir.

La liste est longue, mais la majorité des Hommes oublie le plus important : elle est une majorité.

Et ce détail change la donne !

 

Chacun a sa vision des choses, et le débat est indispensable si nous voulons une société plus juste.

Nous devons confronter nos idées, nos opinions. Nous devons discuter ensemble de ce que nous pensons être bien ou mal. Nous devons apprendre les uns des autres et accepter ces différences qui nous unissent. La dualité est partie intégrante des choses. Nous devons trouver des compromis et prendre des décisions en gardant à l’esprit que notre liberté s’arrête là où commence celle de l’autre.

NOUS SOMMES LA SOCIETE.

Nous devons nous approprier cette évidence. L’intégrer, la digérer et agir en fonction.

Des réformes ? Des changements ? Des mesures ?

Il est devenu évident que confier à d’autres nos intérêts, élire des représentants en misant sur leur honnêteté et leur bonne foi pour défendre nos intérêts ne fonctionne pas.

Naïvement ou non, nous avons essayé, et nous pouvons aujourd’hui constater que ça ne marche pas.

Il semble que l’intérêt collectif ne peut être obtenu que par le collectif.

C’est une étape.

Nous apprenons de nos erreurs.

Et nous continueront à apprendre pour le bien de chacun.

 

Le temps de comprendre la leçon et d’agir est venu.

Chacun le sait et le ressens à sa manière.

Chacun est légitime.

A chacun de faire le premier pas.

 

Petite précision : je ne veux pas rentrer dans l’accusation ni dans le jugement. Je ne fais ici le procès de personne. Ainsi dans ce texte, pas de citation, pas de nom, pas de source, si ce n’est celle qui est en chacun de nous. Je ne suis ni journaliste ni écrivain, je m’inspire de mon expérience de la vie et j’essaie simplement d’exprimer mon point de vue, et éventuellement de débattre, sans prétention aucune. Et chacun devrait faire de même.


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10 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 8 février 2014 14:57

    Bonjour Mani,

    ’’dans ce texte, pas de citation, pas de nom, pas de source, si ce n’est celle qui est en chacun de nous.’’

    Hé bien ça manque. Je vais tenter réparer ça :

    « Nos plaies ouvertes saignent parce que les gens voient qu’un tas de connards à qui ils ne confieraient même pas un stand de hot-dogs dirigent leurs vies. » (Tim Willocks)


    • Mani Mani 9 février 2014 13:08

      En effet JL, cette citation a le mérite d’illustrer une partie de mes propos.


    • passtavie passtavie 9 février 2014 11:35

      Bonjour,

      J’approuve cet article. Et je pense qu’effectivement tout ceci nécessite un débat.

      "L’économie étant aujourd’hui le moteur principal des sociétés, presque leur raison d’être, ce qui n’a pas d’intérêt économique n’a pas d’intérêt et ce qui n’a pas de valeur économique n’a pas de valeur. Les pays sont pour ainsi dire dirigés comme des entreprises."

      Ce qui me choque, c’est qu’actuellement on fait passer certains dogmes d’économistes pratiquement pour loi naturelle. Il s’agit d’une idéologie qu’on a mis en avant comme une réalité. Ainsi on impose cette idéologie en interdisant toute opposition, toute protestation car on ne peut pas aller contre la réalité, contre les lois de la nature. Or il existe d’autres théories en économie, et les tenants de ces autres théories n’ont pas moins de valeur, intellectuellement parlant que ceux qui diffusent la doxa.

      Si je prends la définition du Larousse :

      Economie : Ensemble des activités d’une collectivité humaine relatives à la production, à la distribution et à la consommation des richesses.

      Il y a différentes façon d’organiser la société, chacune avec un impact différent. Or on nous enferme dans l’idée qu’il n’existe que deux façon d’organiser le monde et que l’une d’elle n’a pas fonctionné. Et que donc il n’y a pas d’alternatives à aller à fond dans l’autre, on ne laisse même pas l’idée d’un hybride entre les deux.
      Mais à quoi, à qui doit servir l’économie ? Là est la question. Doit-elle servir à enrichir une partie de l’humanité au détriment de l’autre, sous prétexte de darwinisme social ? Doit-elle servir à rendre une production efficace au bénéfice de tous ? D’ailleurs si nous faisons société avec d’autres c’est bien pour être protégés de la précarité, non ?


      • passtavie passtavie 9 février 2014 11:56

        De la dilution des responsabilités :

        Nous sommes responsables des conséquences de nos actes, mais pas complétement. Car il faut voir que nous ne sommes pas souverains en tout dans nos vies. Nous ne pouvons pas tout gouverner comme nous le souhaiterions. Nous sommes encadrés de lois. Evidemment, on pourrait désobéir. Mais il faut bien manger, boire, se couvrir, en bref survivre. Et pour ce nous sommes obligés d’emprunter les chemins tracés de nos sociétés.
        Vous pourriez me dire que collectivement nous choisissons, puisque nous sommes en démocratie... Je vous répondrais, vraiment ? Quand vous choisissez un représentant, vous le choisissez sur un programme, non ? Est-il tenu de le respecter ? Le respecte t-il, d’ailleurs ? Doit-il répondre de ses actes après son mandat ?

        J’aimerais une France, une Europe, voir un monde ou tout un chacun serait responsable. Sommes nous éduqués pour ça ? Ne sommes nous pas plutôt éduqués pour obéir comme des enfants ? Ne sommes nous pas vus par une élite comme des idiots incapables de se prendre collectivement en charge ?
        Si on nous considérait comme citoyens, c’est à dire des individus capables de prendre des décisions pertinentes utile au bien commun, chercherait-on à nous cacher certaines réalités dans le but d’influencer nos décision ? Les journalistes, par exemple, que j’entends dire, il ne faut pas traiter telle ou telle information à cause l’impact sur le les lecteurs, ne font ils pas un tri pour nous imposer une bien-pensance. Comme si, contrairement à eux, nous étions incapables de prendre les bonnes décisions, et qu’il faut donc nous guider vers la bonne façon de penser. Combien d’interdiction sont faîtes pour nous protéger, alors que nous pourrions simplement être informés et prendre nos responsabilités. Sommes nous suffisamment altruistes et conscients pour prendre nos responsabilités face aux autres ? Parce que l’égoïsme et l’inconscience sont deux plaies dans ce monde, d’autant que l’égoïsme certains essayent de l’ériger en vertu.
        Il me semble que l’éducation est une façon de nous sortir de notre condition animale, et donc, elle nous permet d’être des individus responsables.


        • Mani Mani 9 février 2014 13:50

          Merci passtavie pour tes commentaires.
          La « responsabilité » a un double sens, ou une nuance de sens, comme on peut le voir dans la définition du Larrousse :
          1 « -Obligation ou nécessité morale de répondre, de se porter garant de ses actions ou de celles des autres. »
          2 « Fait pour quelque chose d’être la cause, l’origine d’un dommage. »
          1 Nous sommes donc responsables de nos actes a priori. Nous pouvons deviner avant d’agir les conséquences de ceux ci, et décider d’agir ou non en fonction de ces conséquences logiques.
          2 Mais nous sommes également responsables a posteriori. J’ai agis, et je suis responsable de la conséquence de mon acte.
          Ce n’est qu’une nuance dans le temps.
          Donc lorsque tu dis que nous ne sommes pas complètement responsables de nos actes tu fais référence a cette nuance, et tu as bien raison. Il est clair que notre champ d’action est limité par nos institutions et nos lois.
          Dès lors si j’ai besoin d’une voiture pour mon travail, je ne suis pas reelement libre de prendre une voiture « propre », du moins la moins polluante possible, et ayant idéalement été fabriquée par des ouvrier respectés dans leur travail et rémunérés proportionnellement a la quantité de travail qu’ils ont fournis et au prix de vente de cette voiture. Car à ma connaissance, de tels ouvriers n’existent pas, et d’autre part je n’ai que les moyens pour acheter une vieille voiture d’occasion et qui pollue plus que la moyenne. Ma responsabilité dans ce cas, et d’après moi, est d’une certaine façon limitée. Je vais participer a la pollution et quelquepart cautionner potentiellement les conditions de travail d’« ouvriers exclaves » exploités par une multinationale sans scrupule alors que ceci va à l’encontre de mes convictions. Éventuellement je peux acheter une voiture propre, mais dans ce cas je devrais emprunter de l’argent, un piège dans lequel je ne veux pas tomber. Mais j’ai vraiment besoin d’une voiture sous peine de perdre mon job. Je deviens donc dans les faits un irresponsable. Cependant dans ce cas, je n’ai pas eu les moyens d’être responsable.
          Cet exemple est extrapolable à l’infini, jusqu’en politique évidemment.

          Mon discours tient plutôt à mettre en avant cet aspect de nos sociétés : nous sommes en partie déresponsabilisés, par définition, tout en étant partie intégrante d’une société irresponsable.
          En reflechissant bien, il s’avère que la quasi totalité de nos actes, en tant que citoyen « consommateur », a un impact négatif soit sur d’autres personnes, soit sur l’environnement, et en général sur les deux.
          Nous sommes donc tous complices par défaut des dérives de notre système.

          C’est un aspect capital de la fameuse incohérence de nos sociétés dont je parle dans ce texte, et c’est cet état de fait qui, en ce qui me concerne, me préoccupe au plus haut point : comment sortir de ce système absurde ? Comment le faire évoluer dans l’intérêt du plus grand nombre ?
          Et je pense que le seul moyen (non violent) est le débat permanent et sur tous les sujets, et l’appropriation et l’analyse des problèmes de société et de leur solutions multiples par tous les citoyens.

          Et pour l’exemple de la voiture, anecdotique mais finalement omniprésent dans nos quotidiens, il est primordial de prendre conscience de nos limites en terme de responsabilité, et de faire au mieux en fonction de ces limites. Nous n’avons d’autre choix que d’être responsable à notre échelle, et si la majorité des gens agissaient de la sorte, le fonctionnement de la société en serait profondément bouleversé. Sans révolution mais par les faits, par les actions de chaque personne a son échelle.
          Et tout n’étant quelque part qu’une question de point de vue, je décide dans le cas de la voiture de me considérer comme responsable, conscient des limites de ma responsabilité, et j’estime que vu les élément, mon achat est un acte de recyclage (la voiture aurait pu finir broyée à la casse, qui sait ?), que je ferais travailler des mécaniciens pour l’entretient et qu’en mon sens, vue ma situation, il aurait été encore plus irresponsable de contracter un crédit à cette occasion.
          Et il est vrai que dans ce cas, on constate que je n’essaye plus d’être responsable, mais d’être le moins irresponsable possible.
          Un moindre mal.


        • passtavie passtavie 9 février 2014 18:06

          "C’est un aspect capital de la fameuse incohérence de nos sociétés dont je parle dans ce texte, et c’est cet état de fait qui, en ce qui me concerne, me préoccupe au plus haut point : comment sortir de ce système absurde ? Comment le faire évoluer dans l’intérêt du plus grand nombre ?
          Et je pense que le seul moyen (non violent) est le débat permanent et sur tous les sujets, et l’appropriation et l’analyse des problèmes de société et de leur solutions multiples par tous les citoyens."

          Oui, nous qui avons pris conscience de l’absurdité du système, nous devons réfléchir à un mode d’action pour commencer à changer les choses, à notre échelle comme dans l’histoire du colibri :
          http://aupetitcolibri.free.fr/NOTRE_PROJET/Colibri.html

          Beaucoup pourraient dire, c’est pas toi qui va changer le monde... Non, mais j’ai une responsabilité dans ce qui se passe et c’est pour ça que j’agis, avec le peu de moyens que j’ai à ma disposition. C’est parce que tout le monde pense qu’il ne peut pas agir, que personne n’agit. Si au contraire on agissait par principe, tous, alors les choses bougeraient. Je fais ma part comme dirais le petit colibri.
          L’autre problème est la cohérence. On n’est pas tous d’accord sur l’action. Mais le dialogue permet de trouver des personnes avec qui on a des affinités et avec qui on peut faire des actions communes. Comme par exemple ces villages coopératifs.
          Il y a des choses que tous nous pouvons faire individuellement. Comme ne pas acheter de choses inutiles qui sont utilisés trois fois à l’année, et qui ne sont pas indispensables, par exemple.



        • Vipère Vipère 9 février 2014 12:28

          Bonjour passetavie

          "Comme si, contrairement à eux, nous étions incapables de prendre les bonnes décisions, et qu’il faut donc nous guider vers la bonne façon de penser.« 

          Les journaleux veulent non pas nous »guider« , ce qui relèverait de la pensée positive et paternaliste, qui songerait à critiquer le père guidant ses enfants, sur le chemin de la vie, pour leur bien jusqu’ à ce qu’ils soient capables de prendre soin d’eux mêmes... Il ne s’agit pas de cela, les »donneurs d’informations, taisent l’information utile, pour ne délivrer qu’un point de vue partial, et la plupart du temps oeuvrent pour influencer les lecteur dans leurs choix, surtout en politique, un segment de l’information sous l’influence des politiques, à laquelle collaborent les propriétaires des journaux.

          Le « Monde » de Pierre BERGER est devenu une gazette, tout juste bonne à emballer les salades !


          • Vipère Vipère 9 février 2014 12:44

            Le lecture est considéré comme un électeur potentiel, un consommateur, un contribuable auquel, il ne faut surtout pas laisser le libre arbitre.

            La liberté des lecteurs est incompatible avec les intérêts de leurs maîtres politiques et financiers, ils ont pour mission d’infléchir sur certaines décisions que prendrait librement le lecteur, soucieux de l’intérêt général ou de ses propres intérêts qui ne seraient pas forcément correlées avec ceux des maîtres qu’ils servent.


            • passtavie passtavie 9 février 2014 18:16

              Tu as raison Vipère. Il y a des gens qui nous considèrent comme des idiots, mais il y a aussi beaucoup de gens qui jouent de manipulation pour protéger leurs intérêts propres au détriment de l’intérêt commun, et donc d’une majorité. Et quand je dis au détriment, il faut penser à tout l’éventail de la broutille au pire scandale. Le mensonge, l’omission, l’utilisation de la psychologie, de la neurologie, de toutes connaissances concernant le fonctionnement humain, tout est bon pour faire entrer les gens dans des schémas qu’ils ne suivraient pas autrement.


            • passtavie passtavie 9 février 2014 18:40

              "Question : voulons-nous d’un système qui donne sa chance à un petit nombre d’individus d’accumuler confort, fortunes et avantages matériels disproportionnés, au détriment des autres individus et de l’environnement ? Ceci impliquant une vie difficile et stressante, un rapport aux autres dans le meilleur des cas neutre, mais le plus souvent drapé d’une hostilité sous jacente indispensable a la compétition qui paradoxalement nous unie ?« 

              La question qu’il faut se poser est sur notre humanité :
              Pourquoi ces gens ont besoin d’accumuler autant de choses jusqu’à l’absurde ? Pourquoi les autres acceptent ?
              Pourquoi, refusent-ils de voir les dégâts qu’ils causent, quand ils ne trouvent pas des justifications, des cautions à leurs actions ?

              Il me semble que ça a quelque chose de l’ordre de la pulsion ou de l’instinct. Et si c’est le cas, comment remédier.
               J’ai intercepté, il y a quelques temps, une bride de conversation, dans une émission de radio qui traitait du racisme. Les intervenants de cette émission expliquaient les comportements des primates tels le chimpanzé, et faisait le lien avec nos mœurs belliqueuses, et notre propension à rejeter »l’autre". Un invité à un moment a parlé de l’importance de l’éducation. ça me fais penser à Confucius et sa vertu d’humanité. La courtoisie ne l’apprend t-on pas par l’éducation.

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Mani

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