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Accueil du site > Tribune Libre > La « missile party » de Benyamin Netanyahou à Eilat

La « missile party » de Benyamin Netanyahou à Eilat

C'est la deuxième fois qu'il fait le coup (*), et cette fois encore il cherche à tromper le monde entier. Avant hier, est arrrivé à Eilat sous bonne escorte le KOS-C, ce cargo arraisonné par le célèbre commando israélien où c'était illustré le frère de Benyamin Netanyahou, lors de l'opération d'Entebbe où il avait perdu la vie (ce qui explique beaucoup des attitudes de son frère, à vrai dire). Le navire est arrivé sous les applaudissements de la population, venue célébrer le mauvais tour joué à l'Iran. A peine arrivé, voilà qu'on déballe sur les quais le contenu des containers disposés sur le pont du navire. On annonce à la presse une quarantaine de missile à longue portée, des obus de mortier (181 répertoriés) et des milliers de balles (400 000 de 7,62) comme chargement à bord. Déboule alors Benyamin Netanyahou, revenu tout droit des USA (où il avait utilisé la peur de la fabrication de missiles iraniens capables d'atteindre les Etats-Unis, ce qui semblait un peu téléphoné, à la vision des "découvertes" actuelles !) pour faire un beau discours et accuser l'Iran, cette fois non pas avec un schéma ridicule (comme il avait osé le montrer dans l'enceinte de l'ONU en se prenant pour Colin Powell) mais avec comme fond de décor les fameux missiles. Le monde l'écoute religieusement dire que c'est l'iran qui trompe le monde (la semaine dernière c'était la Syrie selon lui)... sans remarquer que tout ce qui est étalé derrière lui est une mise en scène, que des détails oubliés par les israéliens démasquent. Démonstration.

Effervescence dans la station balnéaire d'Eilat en ce premier samedi de mars. Dans le port de commerce, les militaires israéliens arpentent les quais, dans l'attente de l'arrivée d'un petit cargo panaméen construit en russie, le KLOS-C. Le bateau est attendu de pied ferme par les militaires, depuis que le premier ministre qui a suivi sa prise au téléphone a clamé son importance en déclarant que "ce navire va arriver à Eilat et la vérité sera complètement connue", sur le canal 10 de la télévision israélienne vendredi. « C'est le vrai visage de l'Iran." L'armée israélienne a dit qu'il faudrait environ deux jours pour trouver et mettre en commun pour afficher la contrebande de quelque 150 conteneurs de marchandises à l'étranger le battant pavillon panaméen Klos C". L'équipage ayant déjà été d'emblée disculpé par les autorités : on aurait chargé à bord des containers contenant ces armes à son insu, ajoute d'emblée la presse israélienne. Le cargo arrive encadré par les petites vedettes rapides du commando Shayetet 13, fraîchement repeintes de vert (accompagnées par les dinghys souples, eux aussi en évidence) et par deux navires de guerre, l'INS Hanit et l'INS Hetz qui font un peu démonstration de force. La présence de l'Hanit n'est pas fortuite,en fait. Cette corvette moderne de type Sa'ar, reconnaissable à son canon rapide Phalanx à l'avant, consrtuite à grands frais en 1994 par Northrop Grumman, a en effet été touchée le 14 juillet 2006, pendant l'assaut du Liban, par un missile de type C-802 ou C-704 tiré par le Hezbollah (ici à droite les dégâts occasionnés). Israël ayant intercepté en mars 2011 des missiles de ce genre à bord du cargo battant pavillon Libérien Victoria, en route de Mersin en Turquie vers Alexandrie en Egype. Sa présence symbolique est donc évidente : cela fait visiblement partie de la mise en scène décidée par les généraux de l'IDF. Que ne ferait-on pas pour raviver le patriotisme des citoyens israéliens ! Arrivé sur place à Eilat, le ministre de la défense, Benny Gantz, dernier commandant de Tsahal à se retirer du Liban en 2006, en avait un peu trop fait, déjà, en affirmant devant ses hommes que "chacune de ces roquettes est une menace pour la sécurité d'Israël et de ses citoyens. Chaque balle et chaque missile a une adresse", avait-il déclaré à ses troupes, en activant le spectre du terrorisme et en concluant : "L'opération n'était pas simple. Elle est le fruit de la coordination au sein de l'armée et de la marine en particulier, sur une longue période. Le résultat final de vos travaux se tient devant vous". Le discours de Netanyahou, fait en anglais, sonne étrangement avec ce que l'on vient de découvrir et sa charge contre l'Iran, après celle du départ vers la Syrie, paraît pour le moins déplacée, en particulier lorsqu'il demande aux USA de "vérifier ce que son armée a saisi". Pas la peine d'aller si loin, comme on va le voir.

Le navire a donc été accompagné jusque Eilat, où il arrive le samedi 8 mars. on remarque tout de suite qu'il s'agît d'un vraquier classique à double coque, avec cales et pont pouvant supporter des containers, ici de 20 pieds (6,06 mètres de long sur 2,59 de haut). Des containers bleus délavés en mauvais état (ils portent des traces de surcharges de peinture) sont disposés sur le pont (photo ci-dessus à gauche). Ils semblent être au nombre de sept seulement d'après les photos aériennes infra-rouge de la traque par l'IDF. Deux rangées de trois et un supplémentaire vers l'avant. Une photo fuitée par la presse en provenance de la saisie de l'IDF à bord montre que les containers des cales sont.... blancs. Et semblent être aussi des containers de 40 pieds, ceux qu'utilise l'Iran sous son intitulé le plus répandu de l'IRISL. Manifestement, les sept containers bleus ont donc été chargés à bord en dernier, lors du périple du navire, puisqu'ils se retrouvent sur le pont, au dessus des autres. Les cales sont prioritaires, pour la répartition de la charge, sur un navire.

Manifestement encore, ce sont les seuls qui sont déchargés et mis en ouverture devant les caméras sur les quais du port d'Eilat. Quelques clichés montrent que les containers contiennent en moyenne deux missiles seulement. L'engin n'est pas petit, fait en effet 4,737 m de long... et pèse 512 kg.... ce que montre clairement l'une des caisses saisies, via le site de l'IDF qui a mis en ligne les images. Une demi-tonne chacune, et de bien frêles supports pour les mettre en évidence sur le quai : on a pensé à fabriquer 80 supports à partir de tubes pour mieux les montrer, à voir leur impeccable alignement, avec en fond l'Hanit, qui pose pour sa revanche, ou une vedette rapide qui ne semble jamais avoir été mise à l'eau. Bateaux repeints, supports trop légers, missiles au formes changeantes, drôle d'atmosphère. On a pensé à tout, en tout cas, question médias, y compris à une tribune pour recevoir la presse et un énorme panneau décoratif apposé sur le côté d'un hangar. Les photos n'en seront que plus réussies. Un véritable étalage de marché du terrorisme. Mais quelques détails intriguent tout de suite : dans une vue d'ensemble à la fin d'une vidéo, on distingue déjà 20 missiles amenés... alors que 5 containers bleus sont ouverts à proximité, et que chaque container montré contenait 2 missiles seulement. D'où viennent les dix missiles en plus, mystère...

Visiblement, plusieurs générations de missiles cohabitent sur scène : ceux à cône droit, en tronc de cône, et aux ailettes rectangulaires et ceux à cône aux courbes douces et aux ailettes à pan avant coupé, les modèles pouvant être mixés comme ici. Visiblement, on est en présence d'un mix de lots différents d'engins, construits à des moments différents. Voire à des modèles vides, à voir leurs supports si minces. On semble avoir assemblé ou réassemblé des modèles différents ensemble, en associant pointes, corps et arrières de missiles venus d'horizons divers pour obtenir les 40 engins annoncés. Les caisses fort vieillies extérieurement laissant entrevoir un entreposage dans un endroit pas particulièrement sain, type entrepôt ouvert. Beaucoup de missiles sont couverts de ce qui semble être le ciment des sacs qui les dissimulaient dans les containers.

On annonce (et on exhibe) quarante missiles découverts, soit 20 containers donc à déballer selon la norme découverte. Or, ostensiblement, ce sont les sept containers bleus qui ont la priorité de l'ouverture. Des engins hydrauliques les mettent en place, et des photos montrent d'un peu plus près ce à quoi ils ressemblent. Certains arborent une décoration comportant quatre lettres, qui s'avèrent être celles d'une entreprise fantôme dont le site internet n'a même pas été mis en place. Dans toutes les photos fournies par l'IDF ou la presse, seuls les containers bleus sont l'objet d'un déchargement : leurs portes ouvertes sont blanches, l'intérieur est blanc, mais le container est bien bleu. Sur un cliché, on distingue les containers bleus et devant eux un container blanc plus long (40 pieds), qui présente un numéro visible, mais un numéro de compagnie effacé.

Une vidéo triomphante nous est montrée, celle d'un engin de type Hyster (un CVS Ferrari en fait !) en train de ranger sagement les containers bleus l'un à côté de l'autre, ce qui permet d'en distinguer là aussi le numéro, alors qu'encore une fois le code de la société à été masqué par un rapide coup de peinture. Pourquoi, c'est ce qu'on va vite découvrir, en se renseignant un peu sur comment fonctionnent les codes d'enregistrement des containers, désormais obligatoires dans le monde entier. En fait, lors de mes recherches sur le Francop (je vais y revenir) j'avais déjà dû étudier la question et aujourd'hui cette codification na plus de secrets pour moi, c'est pourquoi je vous fais part aujourd'hui de mes découvertes récentes. Sur l'un des containers, on distingue un nom de société : "COME" qui n'apparaît sur aucun registre existant.

Chaque container comporte en fait un code qui lui est propre, qui combine 3 lettres, celles de la société propriétaire, une autre qui précise ce que c'est comme type (un U en général pour les containers les plus répandus), ensuite 6 numéros, propres au conteneur, et un dernier qui est le code de vérification qui ne peut se calculer qu'en fonction de ce qui le précède (lettres du propriétaire et "U" compris). Exactement comme le calcul du code barre, pour ceux qui sont habitués à manipuler cette autre géniale invention. "Le chiffre d'autocontrôle fournit un moyen de vérifier l'exactitude de la transmission du code du propriétaire et du numéro de série (Voir annexe A de la Norme ISO 6346 : 1995). Le chiffre d'autocontrôle doit valider le code du propriétaire, l'identificateur de la catégorie d'équipement et le numéro de série du conteneur." précise le manuel du BIC, page 97Un code supplémentaire précise la taille et le type (comme 42G1 par exemple), avec les habituelles marquages de poids maximum supporté ou la capacité en pieds/cubiques.. Ici, par exemple, le conteneur FES-U-403635-0 existe bel et bien, il appartient à "Far Eastern Shipping" du groupe Fesco, une société.... russe, installée à Vladivostok, ce que son nom n'indique pas du tout au départ !

Une petite calculatrice trouvée en ligne peut nous aider à apprendre le fonctionnement du principe de la numérotation ISO, comme ici où l'on a demandé de calculer le caractère de contrôle de deux numéros semblables (ici le 786972, vu sur un des containers), mais avec deux propriétaires différents : le INXU, qiui est une société anglaise, "Insuliner Limited", installée à Chepstow, et OWSU qui nous intéresse, car avec lui "ça marche", puisque c'est le 0 qui sort comme code de contrôle, alors que chez INX... c'est le 8. On peut donc vérifier avec un élément le seul numéro possible, à partir par exemple des 6 chiffres et du contrôle, ou bien à partir des 4 lettres et des 6 chiffres. La première opération étant plus longue, car il faut tester un à un les trois premiers codes, à partir de la liste par pays, par exemple. Dans leur empressement à déballer leurs découvertes, les israéliens vont nous faciliter la tâche en révélant d'autres numéros, pour assurer nos calculs.  Comme pour le Francop (où là ils en avaient masqués quelques uns sous Photoshop, cette fois-là, ) ils vont en effet laisser bêtement "fuiter" quelques numéros. L'un d'entre eux, en particulier est montré bien visible à l'intérieur d'un des containers... bleus. Dans les deux cas, je vous ai relevé en clair le numéro. Sur le premier cliché montré, le grand container blanc à un numéro aussi très visible, mais un nom de société effacé... et une étiquette laissée malencontreusement... rédigée semble-t-il en hébreu, ce qui déjà est pour le moins... intriguant. Si on applique la règle édictée, la consultation du numéro de code complet du container doit donc nous donner son propriétaire, et cela pourrait nous éclairer à coup sûr sur sa provenance réelle.

Seulement voilà, les codes sociétés, comme je l'ai dit, ont bien été repeints par les israéliens (les retouches sont évidentes à l'écran !). Mais un autre logiciel va nous aider : celui qui donne les noms de société et leur code attribué, un logiciel qui nous donne aussi les derniers créés, comme ceux qui l'ont été mais n'ont eu qu'une existence ephémère. Une fois sélectionnés plusieurs exemplaires accolés à nos numéros trouvés, il sufit de tester et retester les codes jusque ce que l'introduction d'un code de 4 lettres précédent les 6 ou 7 lisibles puisse marcher avec le reste. Ça prend un temps fou (deux jours à tester !), mais ça vaut le coup. On peut même essayer, avec ce système, de recalculer le chiffre de terminaison. comme vérification.. et ça marche, en effet. Et le résultat est...sidérant. Et ce que nous donne le logiciel comme résultat... est en effet pour le moins renversant. A chaque introduction de numéro relevé (on a pris les trois les plus lisibles, dont même le "blanc"), il nous donne le bon code terminal... et la même société. Et, à notre grande surprise, cette société est... une société israélienne : c'est une fabrique de pompes à eau... elle s'appelle "Odis Irrigation Equipment", et son siège est à Petah-Tikya "considérée comme la « Mère des Implantations » juives en terre d’Israël," selon les historiens et le "berceau du mouvement socialiste sioniste" (elle a a été fondée en 1878 !). Quel symbole ! Les iraniens, au courant comme tout le monde du code ISO, auraient-ils pu charger pareil container de missiles en connaissant sa provenance ? J'en doute ! Voilà qui ruine les arguements développés avec insistance par Benyamin !

Voilà qui nous ramène au Francop, autre opération de propagande, d'une bien plus grande ampleur à l'époque. Là aussi, l'examen attentif des vidéos mise en ligne par l'IDF révélait des erreurs manifestes de communication, à trop vouloir en faire encore une fois. Une vidéo montrait un manifeste saisi annonçant deux containers, un IRSU5142020 et un HLXU2073836, le premier étant d'une société hollandaise de location de containers, l'autre de chez Hapag Lloyd (des allemands). Bizaremment, les containers bleus débarqués portaient des marques rajoutés au nom de IRZU, qui se voudrait iranien. Mais l'examen d'autres vidéos montre que les fameux containers repeints aux couleurs de l'IRISL, a société iranienne de containers, portent également le code IRSU, et non IRZU, à l'extérieur. lOn montrait aussi ce jour-là sur les quais d'Ashdod des containers toujours bleus, marqués pour deux d'entre eux ICIU3255197 et ICIU3630690... alors que ces codes s'annoncent faux. Une recherche avec les moteurs décrits retrouvait vite le seul code à trois chiffres qui donnait la bonne clé de contrôle pour ces deux numéros : c'étaient des containers MTIU3255197 et MTIU3630690 qui avaient été maquillés, seules les deux premières lettres ayant été interverties. MTI étant l'indicatif de "Miller Intermodal Logistics Services Inc," une société de transport de citernes d'essence née après guerre, présente sur le transport de containers à partir de sa base de Jackson, en Floride ! Les prétendus containers iraniens étaient européens ou américains !

Pour en revenir au KLOS-C, sur le site Twitter du premier ministre israélien en personne, ce dernier parle d'un ton exacerbé d'une "falsfication du nombre de containers", les iraniens ayant ajouté selon lui manuellement un "1" de plus devant "50" pour spécifier le nombre de containers quittant l'irak, où "50" auraient "été ajoutés aux 100 installés à Bandar Abbas" (montrés ici dans un autre document). Or ce faisant, Netanyahou reconnaît que des containers ont été ajoutés APRES le chargement en Iran, "50" précise-t-il dans un second document, rédigé à la main cette fois par les irakiens. Et cela ne correspond en rien à l'infographie faite par l'IDF et ses services de propagande qui dessinent les sept containers seuls chargés en Iran et en rajoute une cinquantaine à Bander Abbas : lorsque le KLOS-C arrive à Eilat, sur le pont, il n'y a que les septs containers bleus de visibles, et non 50 ! Visiblement, le propos du premier ministre sur Twitter et son armée ne racontent pas la même version ! Leur nombre à bord du navire pose problème en effet. Un cargo de ce type (ici le KLOS-C d'origine) est annoncé pour 342 "twenty-foot equivalent unit"  ou TEU, soit 342 containers maximum de 20 pieds, dont un tiers en cale. Or l'une de ses cales accueille déjà des 40 pieds, selon le document de l'IDF. Si 50 containers ont été chargés, en plus des 100 d'origine, c'est donc nécessairement sur le pont ! L'exemple du PIZTAL, de Bereederungsgesellschaft Alstership mbH & Co, comparable au KLOS-C, est en ce sens significatif. S'il peut bien emporter en TEU 342 containers c'est à condition de les empiler pour les 40 pieds (2TEU) sur 3 épaisseurs sur le pont, en rang de 7 (soit 105 de 40 pieds et 210 de 20 pieds) Un conteneur de 20 pieds fait 38,5 m3 à lui tout seul. Ici une photo du déchargement du KLOS-C, qui ne semble pas montrer 150 containers à quai. Aurait-on forcé la main des dockers pour ajouter quelques containers ? Les journalistes tenus à l'écart des préparatifs de l'étalage de la prise ne sont pas un bon signe pour la transparence de l'opération.

Pire encore lorsqu'il révéle une seule page de la liste du chargement, où on ne distingue que 36 containers répertoriés (il manque deux pages, pour arriver à la centaine et voir la cale remplie), un document informatique, cette fois, dans lequel on aperçoit trois firmes et leur code ISO : le CCLU de China Shipping Container Lines (asia) Co Ltd et le CBHU de Florens Container Services Company Ltd de Hong-Kong... et trois containers marqués COME7865577, COME7866280 et COME7868980... dont la société n'existe pas....or l'un de ceux visibles sur la vidéo porte l'appellation "COME". Une rapide vérification nous donne le même résultat que ce que nous avons constaté : l'OWSU7865577, l'OWSU7866280 et l'OWSU7868980 en revanche nous donnent tous les trois une réponse juste et affiche "Odis Irrigation Equipment" comme adresse... israélienne ! Alors que le manifeste écrit à la main est bon, ainsi pour l'INBU3493872 qui est de Seacastle Container Leasing Ll (une société américaine, derrière laquelle se cache le groupe Carlisle, quelle découverte supplémentaire !!!) le GATU0197542 de Textainer Equipment Management Ltd, installé aux Bermudes mais qui se charge aussi de transporter le matériel militaire du Military's Surface Deployment and Distribution Command (SDD) dont les munitions, notamment, ou le SSMU2966525 de Shreyas Shipping Service, un transporteur indien. Manifestement, "bibi" ne fait trop, beaucoup trop... et s'emporte, s'emporte... au point de sombrer dans le ridicule sur Twitter, en se plaignant de ne pas être suivi dans sa démarche :

C'est une société de pompes isralienne qui est propriétaire des containers, car l'irrigation et le filtrage de l'eau, dont les premières installations à grande échelle datent des années 50 aux Etats-Unis avant d'être améliorées dans les Kibboutz (sous forme de "dripping irrigation", en goutte à goutte), sont devenus des ressources juteuses pour Israël, tel ce contrat mirobolant passé entre la firme Amiad Water Systems de 2 millions de dollars pour fournir les filtres des nouveaux porte-avions US, dont le John F. Kennedy en cours de construction. Oddis envoie ses pompes à irriguer dans le monde entier, via ces containers, comme ici au Viet-Nam, où l'on retrouve les quatre sociétés israéliennes concernées : NetafimAmiadBermad et Odis. Or, lors d'une visite de Zafrir Assaf, l'homme à la tête de l' Israel’s Economic and Trade Mission à Hanoï, on a découvert comme conférencière le Dr. Sinaia Netanyahu, la responsable scientifique au Ministry of Environmental Protection israélien. Un hasard, peut-être bien. Mais un curieux hasard, il faut bien l'avouer... Bref, on doute.

Même chez Debka, on doute aussi, c'est dire le peu de crédibilité que l'on donne à l'opération israélienne : "la capture d'un petit navire commerçant avec un équipage de 17 marins désarmés peine à justifier un commando naval de la taille utilisée, surtout qu'll a navigué sans escorte navale iranienne, et il n'y avait aucun signe d'unités navales iraniennes basé à Port Soudan pour venir à son sauvetage. Il est également étrange que, dans leurs observations sur l'opération, ni le ministre de la Défense Moshe Yaalon, ni aucun général israélien n'a offert un mot de remerciement à Washington pour sa coopération, après que le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a décrit comment les militaires et le renseignement américains avaient travaillé avec Israël pour suivre le bateau de missiles et ont même été sous leurs ordres pour organiser son interception, ce qui aurat du faire que la marine israélienne se retire. Est-ce un signe que la coopération des États-Unis était sans conséquence - ou même évoquée après coup ?" Rude coup porté à Benyamin, ce propos de faucons israéliens, qui ne croient pas un mot à ses explications.

On en est donc là, à des containers ouverts tous israéliens d'origine, qui ont donc très bien pu être installés à bord au premier arrêt du navire après Bandar Abbas, port de départ où il étaient censés avoir été chargés, selon le scénario si bien mis en scène en infographie par le service de propagande de l'IDF. A Umm Qsar, en Irak, dont les ports sont contrôlés en grande partie encore par les américains, où les containers bleus auraient été ajoutés à ceux en fond de cale, au milieu des containers des sociétés telles que Carlisle, ou d'autres comme celle qui travaille pour apporter via le Military's Surface Deployment and Distribution Command qui apportent l'armement dont a besoin Israël, comme cela a pu être le cas avec la fourniture d'un volume considérable d'armes lors de la sinistre Opération Plomb Durci. En février dernier encore, l'US Army Corps of Engineer (USACE) du district du Moyen-Orient avait "l'intention de solliciter des entreprises de construction expérimentées pour travailler dans la région du Moyen-Orient, celles qui sont intéressées devant soumettre une offre de prix fixe et ferme pour ce projet" avait-on pu lire : l'objet de leur attention étant ... Umm Qsar (le port de Bassora) ! Les missiles datent, à l'évidence, et leurs caisses tout autant : combien de missiles M-302 Israël avaient été capturés lors de l'opération du Liban, en 2006, voilà qui demeure questionnant. Pour ce qui est des obus de mortier et des balles, comme je l'avais expliqué en 2009, pas moins de 5 200 tonnes de munitions avaient débarqué à Ashdod en début de cette année-là. Largement de quoi monter l'opération Francop, première du genre, en fin de cette même année. Non, décidément, la dernière mise en scène de Benyamin ne peut leurrer personne... sauf ses plus ardents supporters.

PS : un premier article ici avait abordé le sujet :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/roquette-syrienne-les-148911

Aux dernières nouvelles, cela a été perçu comme une provocation en face, d'où l'envoi d'une cinquantaine de missiles en bordure de Gaza... et le bombardement de représailles israélien qui a suivi. Cela ne finira jamais !

(*) Avec le Francop, arraisonné le 4 novembre 2009 et lui aussi une mise en scène, de plus grande envergure encore. Lire ici :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-coup-du-cargo-64516

sur les containers :

http://www.containerinfo.net/norme.htm

sur les autres armes à bord

http://thearkenstone.blogspot.fr/2014/03/irans-mortars-follow-up-brief-look-at.html

avec cette remarque moqueuse : "Le deuxième ensemble est tiré de l'affichage du 10 mars. La caractéristique la plus notable de cet écran est la tentative délibérée par l'armée israélienne de cacher toutes les marques d'identification sur les mortiers, ce qui est à noter".

Les sites utilisés :

http://shipping-container-info.com/container-number/check-digit-validator

http://www.bic-code.org/calculate-the-check-digit-online.html

et les deux listes de noms récents ou supprimés depuis peu :

http://www.bic-code.org/images/file/Suivi_des_BICcodes/new%20codes.pdf

http://www.bic-code.org/images/file/Suivi_des_BICcodes/cancelled%20codes.pdf

Le numéro de la firme israélienne a été supprimé le 18/12/2012 par le BIC, précise la liste. Mais il a véritablement la vie longue !


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21 réactions à cet article    


  • Claudius Claudius 13 mars 2014 11:33

    « cette fois encore il cherche à tromper le monde entier » écrivez-vous

    Vous en déployez, vous, des efforts pour enfumer vos trois lecteurs .. un exemple, où se trouve la mise en doute sur Debka à laquelle vous faites allusion ?


    • morice morice 13 mars 2014 12:21

      ps les mots en couleur, ici, ça s’appelle des LIENS.


      mais pour ça faut cliquer dessus.

      vous savez, le geste à faire avec la souris, là.. chez les gens pas habitués au net...

    • morice morice 13 mars 2014 11:48

      . un exemple, où se trouve la mise en doute sur Debka à laquelle vous faites allusion ?


      relisez donc le texte... ils s’étonnent d’un tel déploiement du super commando, celui auquel appartenait le frère défunt du premier ministre, de deux navires de guerre... pour une prise qu’ils SAVAIENT sans danger. Regardez le NOMBRE de soldats du commandos à bord du navire arraisonné à son arrivée à Eilat... et vous constaterez que oui, le texte de Debka, site qu’alimenterait en prime des gens du Mossad, est TRES critique vis à vis de l’opération, à critiquer le fait que le soutien US s’est fait du bout des lèvres... contraint et forcé. Et vous y voyez des applaudissements, vous ?

      vous interprétez de drôle de façon ce qui est ECRIT... alors vos INJURES (« enfumer vos lecteurs »), vous êtes prié de les garder pour vous, svp.

      un de vos posts précédents, dégoûtant de machisme et de racisme :

      Par Claudius (---.---.28.189) 11 mars 03:09

      Elles reprennent le con bas dites-vous


      On espère qu’il y a des règles

      ça va saigner

      Qui fera tampon ? 

      • morice morice 13 mars 2014 11:54

        vos références, Claudius : Eric Margolis... fan de Ron Paul, ce mec d’extrême droite qui tente de se faire passer pour autre chose...


        Par Claudius (---.---.8.183) 22 février 21:27

        merci pour ces éléments de réponse on ne peut mieux documentés



        il est peu probable qu’il soit financé par la ploutocratie, Wall-Street, Hollywood et disney


        choisissez mieux vos références, c’est le seul conseil que je peux vous donner à ce stade. 

        • Wald 13 mars 2014 12:30

          Il ne faut pas calomnier Ron Paul comme ça. smiley

          Il n’est qu’un idéologue fanatique, ainsi qu’un homophobe, antisémite et raciste, que dalle quoi. smiley smiley

        • morice morice 13 mars 2014 12:50

          bien vu... 


        • morice morice 13 mars 2014 12:05

          je viens de découvrir PIRE chez vous, « Claudius » : cette phrase d’intro


          Je ne fais pas du tout référence à l’excellent ouvrage du bon Drumont au titre éponyme, ni aux nostalgies si finement exprimées dans Mon vieux Paris, quoi que .. Je sais mon papier révolutionnaire, incendiaire, libertaire, destructeur, infréquentable, je mets le feu aux poudres

          pour le texte ici :

          il faut un peu éclairer le lecteur sur VOTRE référence ; le « drumont » de « la fin du monde » c’est ça :

          Édouard Drumont, né à Paris le 3 mai 1844 où il est mort le 3 février 1917, est un journalisteécrivain,polémiste et homme politique français, fondateur du journal La Libre Paroleantidreyfusardnationaliste etantisémite. Il est également le créateur de la Ligue nationale antisémitique de France.
          son ouvrage : La Fin d’un monde, a été écrit en 1889

          je me dois aussi de rappeler au lecteur cette annonce récente :


          Certains passages de quatre autres ouvrages du XIXe et du XXe siècle, republiés par Alain Soral, « La France juive » d’Edouard Drumont, « Le salut par les juifs » de Léon Bloy, « Le juif international » d’Henry Ford et « La controverse de Sion » de Douglas Reed devront être retirés...

          les passages... antisémites de celui que vous avez encensé ici-même...

          alors voyez-vous, votre avis ici sur Debka, vous pouvez vous le garder, je pense, à voir vos lectures préférées...

          • morice morice 13 mars 2014 12:25

            je ne suis pas le seul à douter ; la presse aussi, ce dont se plaignent les israéliens ici :



            avec ce genre de phrases :
            « C’est pour que de tels missiles destinés à tuer des Juifs soient livrés à Gaza que les communistes, les Verts, les anti-sionistes, les BDS et les boycotteurs demandent que le siège sécuritaire de Gaza soit levé  »

            c’est pas demain encore que la gauche régnera en israël, à les lire...

            ah ay fait le texte est de... Grumberg : tout s’explique...

            • escoe 13 mars 2014 15:25

              Merci Morice, j’ai appris des trucs sur les containers. Quand au caractère vicieux du sionisme, je connaissais déjà....


              • morice morice 13 mars 2014 18:30
                « Quand au caractère vicieux du sionisme »

                ne vous laissez pas embarquer dans ce genre de propos : il n’y a que Dieudonné pour penser ainsi et sa cohorte de corbeaux antisémites inscrits au FN quel hasard n’est ce pas. 

                c’est une GOUVERNEMENT d’extrême droite qui a fabriqué ça, pas le sionisme...

                • A. Nonyme A. Nonyme 13 mars 2014 18:48

                  Ah ? Ce gouvernement d’extrême droite ne serait pas sioniste ? Là, vous m’en bouchez un coin !


                • morice morice 13 mars 2014 18:55

                  je crois que vous ne savez pas bien ce que ça signifie..


                  tenez, en voilà qui le sont par exemple... 

                  texte à retenir :«  Union Juive Française pour la Paix milite depuis 1994 pour une paix juste au Proche-Orient, et pour un dialogue judéo-arabe ici en France ».

                  la maison mère :

                  voyez bien que ça n’a rien à voir avec un Mussolini israélien... comme Libermann

                  voyez, que vous avez encore beaucoup à apprendre, le troll anonyme....

                  • A. Nonyme A. Nonyme 13 mars 2014 22:51

                    Non, ça c’est le postsionisme, troll en chef. Au lieu de mettre des liens pourris, continuez à apprendre pour sortir de vos approximations et amalgames habituels.


                  • morice morice 13 mars 2014 23:05

                    ah ah ah : les gens de l’UPJF seraient « post-sionistes » ou sont des « liens pourris »


                    vont être ravis de l’apprendre... essayez autre chose que de taper « sioniste » dans Wikipedia, voulez-vous... ou lisez ça


                    • morice morice 13 mars 2014 23:06

                      L’UJFP tout le monde aura rectifié, pardon... ça c’est l’inverse en effet...


                      • Claudius Claudius 14 mars 2014 03:20

                        Ben, on est bien content Morice de vous avoir donné une miette d’instruction


                        Vous êtes si nécessiteux en la matière ..

                        Mais : « La fin d’un monde » Morice, la fin d’un monde .. de Drumont .. 

                        Pas « la fin DU monde » Morice ! 

                        Bof ! vous vous complaisez tellement dans l’à peu-près .... inculte, duculte, incas, ducas, duc .. Tout ça c’est pareil ....

                        Bien le bonjour

                        • morice morice 14 mars 2014 08:17

                          Parlons de VOTRE à peu près alors, Claudius, auteur ici également... hélas :


                          qu’ai-écrit d’autre dans mon post ? Ceci : 

                          son ouvrage : La Fin d’un monde, a été écrit en 1889

                          comme quoi pour les insultes, vous repasserez....

                          ah oui autre photo d’un de ses ouvrages :

                          c’est chez Soral, qui est bon pour couper les chapitres antisémites dedans.. comme viennent de le spécifier des juges...

                          antisémite, Drumont, que vous admirez tant.


                          • Claudius Claudius 14 mars 2014 09:40


                            «  Le grand reproche que m’ont fait ceux qui attaquent notre religion du matin au soir, qui en tournent les cérémonies en ridicule, couvrent ses ministres d’injures sans nombre, a été de m’être attaqué par fanatisme à une religion différente de la mienne. Or, comme je l’écrivais au juif Lisbonne, il n’y a pas dans les douze cents pages de La France juive, un outrage à un rabbin, une raillerie même inoffensive contre les croyances dont je ne parle qu’avec infiniment de circonspection. »

                            A propos, vous me donnez l’occasion de suggérer une saine lecture :

                            Dreuz ..


                          • morice morice 15 mars 2014 09:22

                            vous me donnez l’occasion de suggérer une saine lecture :


                            je ne pense pas que des gens comme Garroté ou Grumberg soient saints d’esprit... hélas pour vous...


                          • Baba Yaga Baba Yaga 22 mars 2014 17:53

                            Tout a fait Morice, mais votre ami Joseph Koba est un des amis ou contacts de J P Grumberg donc comme vous aimez l’amalgame n’est il pas ..

                            ..Attention à ce Joseph K qui fait dans la délation et désinformation sur le net....Bien à vous


                          • Claudius Claudius 14 mars 2014 09:52

                            Ah ! Morice, c’était donc un trait d’esprit, une pointe d’humour, une espièglerie, un éclat de votre génie ? je copie-colle ce que vous avez écrit pour montrer qui de nous deux a menti :

                            il faut un peu éclairer le lecteur sur VOTRE référence ; le « drumont » de « la fin du monde » c’est ça : Bla bla

                            notez ; inattentif lecteur, la puissance de suggestion !

                            un d minuscule pour Drumont .. et la fin d’un monde devenu la fin du ..

                            Il est fort quand même ce Morice !

                            Bravo Morice ! infatigable Danube du copié-collé, dévoué mineur de fond des couches inférieures de la pensée, redoutable humoriste ..

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