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Accueil du site > Tribune Libre > Qui était Hitler ? Pourquoi la naissance du Mal ? Hitler, Instrument de (...)

Qui était Hitler ? Pourquoi la naissance du Mal ? Hitler, Instrument de l’histoire ou instrument de l’Amérique et la Grande-Bretagne pour endiguer le communisme ?

  1. Qui était Hitler ? Une énigme ?

 Pour comprendre l’avènement d’Hitler non seulement dans son irruption dans les grandes affaires mondiales, et, par son « aura » qu’il a eu sur le peuple allemand et sa volonté de « fer » dans sa politique suicidaire, il a été, force de le dire, l’impulsion qui a changé le cours du monde. Mais pour comprendre cette impulsion, il faut connaître qui a été Hitler. Il est évident qu’on ne peut le connaître que par ce qui a été rapporté sur son sujet, et ce qui a été écrit a probablement constitué des milliers et des milliers d’ouvrages, d’articles et de films sur sa vie et son histoire. Et surtout par son livre « Mein Kampf » qui nous livre largement ce qu’il a été, parce qu'il est écrit de sa main. Et quand on écrit sur soi, il est très difficile de cacher son être, d’envelopper son être de ce qui n’est pas son être. Aussi pourrait-on mieux le connaître. 

 Et cette question qui revient et se pose toujours. Comment un homme né en 1889, anonyme comme tout homme dans l’anonymat des foules, que rien ne le prédestinait à devenir le führer qui allait faire trembler le monde, s’était-il haussé de simple soldat au début de la guerre en 1914, puis chargé de la propagande anti-communiste, en 1919, et passant à « l’orateur charismatique qu’il se découvre », se trouve à tenter à l’âge de 34 ans, avec le maréchal Erich Ludendorff, un putsch, le 8 novembre 1923 contre le gouvernement de Bavière ? Ce putsch, s’il n’avait pas avorté, aurait conduit Hitler à marcher sur Berlin pour chasser le jeune gouvernement élu de la république de Weimar. Comment comprendre cette ascension foudroyante d’un homme, qui n’a pas dépassé le grade de caporal durant la guerre, et se trouve à aspirer à gouverner l’Allemagne ? Est-ce imaginable ? Aussi posons-nous la question : « Qui était Hitler ? ».

 Ce que rapportent les historiens, Hitler était un raté scolaire et un marginal, un simple soldat dont le courage lui a valu la croix de fer de première classe et ne s’est élevé dans l’armée qu’au grade de caporal. De simple agent chargé de faire la propagande anticommuniste et d’infiltrer les groupes ultra-nationalistes en 1919, il devient, en l’espace de cinq ans, un homme politique qui négociera d’égal à égal avec des hauts cadres de l’armée, dont le maréchal Erich Ludendorff ? Comment pouvait-on définir Hitler et sa destinée pratiquement unique dans l’histoire contemporaine ? Comme on l’avait décrit dans notre analyse passée, est-ce cette « voix métallique » capable de subjuguer les foules, qu’une conviction tout autant métallique – il parle comme s’il détenait, comme s’il était inspiré de la « vérité du monde » –, qu’une « volonté d’acier » qui l’a amené à cette destinée de devenir le führer de la nation la plus puissante de l’Europe, l’Allemagne ? Est-ce suffisant pour dire que ce sont ces qualités qui l’ont propulsé sur le devant de la scène ? Il est évident que non. Qu’il y a d’autres facteurs essentiels dans son irruption dans le destin de l’Allemagne et du monde. Cependant ses qualités humaines ont été pour ainsi dire ce que nécessitait cette période trouble de l’Allemagne et du monde. Dès lors, peut-on dire c’est la période trouble qui a donné Hitler. Est-ce cependant suffisant de dire que c’est la période de trouble après le Premier Conflit mondial qui a donné Hitler ? Cela l’a été, assurément, mais il manque certains facteurs que l’on pourrait dire « herméneutiques » et que l’on aura à développer ensuite qui ont beaucoup compté dans l’avènement d’Hitler dans l’histoire. Sans eux, et combien même la période de trouble après la guerre internationale, l’homme anonyme qu’était Hitler aurait passé son bonhomme de chemin dans son existence sans inquiéter ni peuples ni puissances. Plongé dans ses aquarelles bon marché, il serait devenu si la Providence l’aurait servi un grand peintre, vu sa persévérance artistique et le type d’homme qu’il était.

 Pour être entiché de peinture, il devait être un intellectuel épris de son « être », et l’« être mystique » qui vivait en lui. Tout peintre qui peint la nature ne peint que lui-même, la nature qu’il exprime est son propre message qu’il reçoit d’elle. Et puisqu’il a peint même durant la guerre, en tant qu’estafette de l’armée, force de dire que cette passion ne l’avait pas quitté, ce qui nous dit que cela allait au-delà de son soi.

 N’a-t-on pas écrit « il ne fume pas, il ne boit pas, il ne fréquente pas le bordel. Le soldat Hitler s'isole pour réfléchir ou lire. Les quelques photographies connues de cette période présentent un homme pâle, moustachu, maigre souvent à l'écart du groupe. Son véritable compagnon est son chien Foxl et un jour il s'angoisse à l'idée de ne pas le retrouver : « Le salaud qui me l'a enlevé ne sait pas ce qu'il m'a fait.  » Hitler est un véritable guerrier fanatique, aucune fraternité, aucun défaitisme ne doit être toléré. »

 Malgré cette sensibilité que l’on voit en lui, Hitler par son histoire reste ce type d’hommes « très rares » que l’on rencontre dans certaines natures humaines complexes. Un type d’hommes qui tout paraissant sociables en réalité ne sont pas sociables. Ces types d’hommes sont d’ailleurs très craints, et on peut même dire qu’en vérité, ils sont malheureux par l’image qu’il véhicule d’eux-mêmes. C’est dans leur nature, ce qui les rend très agressifs, très violents mais « une violence mesurée », i.e. une nature de violence rentrée qu’expriment les traits d’un homme qui est à la fois rêveur, isolé et incompris. Cet homme est anticonformiste, dissident, en veut à la société. Généralement ces hommes ont un teint émacié, un visage osseux, qui reflète la dureté, la tristesse. Tout en nerfs, ils sont capables des pires actions, capables de toutes les ruses pour arriver à leur but. Evidemment, il y a des degrés dans ces traits négatifs. Mais pour Hitler, on peut dire comme d'ailleurs pour certains hommes, ces traits peuvent être extrêmes et ne s’expriment généralement que dans des situations particulières. Qui ne sont pas forcément du domaine politique, dans les carrières professionnelles, dans la volonté de réussir de réussir dans leurs projets, etc.

 Evidemment, l’homme ordinaire, l’homme pacifique sent cette expression, cette violence rentrée, et évite ce type d’homme autant que possible, comme d’ailleurs ce type d’hommes évite eux-mêmes de se lier, s’isolent, connaissant leurs pulsions maladives. N'écrit-il pas Hitler dans « Mein Kampf », page 12 : «  mais plein d'une orgueilleuse confiance dans le succès de mon examen d'admission. J'étais si persuadé du succès que l'annonce de mon échec me frappa comme un coup de foudre dans un ciel clair. Il fallut pourtant bien y croire. Lorsque je me fis présenter au recteur et que je sollicitai l'explication de ma non-admission à la section de peinture de l'Académie […] Je quittai tout abattu le Palais Hansen sur la Schiller Platz, doutant de moi-même pour la première fois de ma vie. Car ce que je venais d'entendre dire de mes dispositions me révélait d'un seul coup, comme un éclair subit, une discordance dont je souffrais déjà depuis longtemps sans pouvoir me rendre compte exactement de sa nature et de ses causes. » Une discordance de son être comme l’écrit Hitler et qui n’est pas sa faute, car constitué ainsi. Evidemment, cela se traduit par une mésentente ce qui arrive généralement dans les cohabitations forcés avec ce type d’hommes (l’école, le travail, vie en proximité, voisinage). 

 Il faut cependant resouligner que ce type d’hommes extrêmes est extrêmement rare. Hitler était ce type d’hommes en dissidence avec la société et avec lui-même, et souvent imbus de leur personne, refusant d’être commandé, refusant d’être contredit. Ne l’écrit-il pas avec son père : « « Peintre ? Artiste-peintre ? » Il (son père) douta de mon bon sens, crut avoir mal entendu ou mal compris. Mais lorsque mes explications complètes à ce sujet lui eurent montré le caractère sérieux de mon projet, il s'y opposa aussi résolument qu'il pouvait le faire. Sa décision fut excessivement simple et ne fit place à aucune considération touchant mes dispositions réelles. « Artiste-peintre, non, jamais de la vie. » Mais comme son fils avait hérité en même temps que de ses autres qualités, d'une opiniâtreté semblable à la sienne, ma réponse en sens contraire fut aussi énergique. Des deux côtés on en resta là. Le père n'abandonna pas son « jamais » et je confirmai mon « quand même ». » (Mein Kampf, Mon Combat, page 7).

 L’isolement en fait pour ce type d’hommes est « cette assurance intérieure mais aussi cette crainte rentrée d’eux-mêmes provoquée par l’autre (dusse-t-il être son père), qui peut se manifester par une violence inouïe sur les autres », puisque « le mal pensé ne provient pas d’eux-mêmes mais des autres qui deviennent mécaniquement étrangers à leur moi ». Pour cela, ils doivent changer ce qui n’est pas « eux-mêmes », i.e. les « autres » pour qu’ils regagnent leur moi. Et cela dit absolument sans psychologie, si ce n’est ce qu’exprime l’école de ce que nous voyons tous les jours, ce que donne l’histoire humaine. Et généralement, dans des conditions particulières, très difficiles, ce sont ces hommes qui donnent le plus d’« eux-mêmes », qui sont les plus engagés dans l’action et souvent « le mal engendre le mal ». Dans ces situations, ils libèrent par leurs actions ce qui est « nocif en eux ». Diderot n’a-t-il pas écrit : « Ces dissidents persécutés deviendront persécuteurs, lorsqu'ils seront les plus forts ». 

 

  1. Hitler, un mystique ? Un orateur né ?

 Une question se pose. Si les qualités humaines extrêmement complexes d’Hitler ne peuvent expliquer son ascension fulgurante et combien même Hitler affirme dans Mein Kampf y avoir eu une « vision patriotique », et d’« avoir décidé de faire de la politique », peut-on penser sérieusement qu’il était de bonne foi ? Il est évident que peut-être il y croyait ou voulait le croire, mais il demeure cependant qu’Hitler, à la fin de la guerre, sans domicile, sans travail sans famille, comme il était décrit à l’époque, l’armée pour lui constituait une bouée de sauvetage puisqu’elle lui assurait les lendemains et offrait un but à son existence, alors que s’il était démobilisé, il aurait galéré et probablement intégré les mouvements paramilitaires qui foisonnaient à cette époque. Une période, après la défaite allemande, qui était extrêmement difficile pour les démobilisés qui avaient perdus leurs emplois et se trouvaient au chômage forcé, donc confronté au problème de subsistance. D’autant plus que la situation était chaotique avec les mouvements révolutionnaires, où assassinats et répression contre les insurgés étaient monnaie courante.

 De plus dire que c’est la « cécité hystérique » suite au gazage d’Hitler par le gaz ypérite et l’hypnothérapie entreprise sur Hitler qui ont suscité une paranoïa, une psychose et la vision patriotique d’Hitler relève certainement de la propagande nazie du mythe pour dorer l’aura du führer. Cependant il y a une part de vérité. Si on reprend ce qu’il a écrit dans « Mein Kampf » à la page 13, on comprendrait mieux sa position. « Lorsque, après la mort de ma mère, je revins à Vienne pour la troisième fois - cette fois pour plusieurs années j'avais retrouvé du calme et de la décision. Ma fierté m'était revenue et je m'étais désigné définitivement le but à atteindre. Je voulais devenir architecte et les difficultés rencontrées étaient de celles que l'on brise et non pas de celles devant lesquelles on capitule. Et je voulais les briser, ayant toujours devant mes yeux l'image de mon père, modeste ouvrier cordonnier de village, devenu fonctionnaire. Ma base de départ était meilleure et le combat d'autant plus aisé ; dans ce qui me parut alors une dureté du destin, je vois aujourd'hui la sagesse de la Providence. La déesse de la nécessité me prit dans ses bras et menaça souvent de me briser : ma volonté grandit ainsi avec l'obstacle et finalement triompha.

Je remercie cette époque de m'avoir rendu dur et capable d'être dur. Plus encore, je lui suis reconnaissant de m'avoir détaché du néant de la vie facile, d'avoir extrait d'un nid délicat un enfant trop choyé, de lui avoir donné le souci pour nouvelle mère, de l'avoir jeté malgré lui dans le monde de la misère et de l'indigence et de lui avoir ainsi fait connaître ceux pour lesquels il devait plus tard combattre. C'est à cette époque que mes yeux s'ouvrirent à deux dangers que je connaissais à peine de nom et dont je ne soupçonnais nullement l'effrayante portée pour l'existence du peuple allemand : le marxisme et le judaïsme. »

 En réalité, Hitler se cherchait dans ce monde de misère. La question pour lui est que sera ce destin qui ne « ne vient pas et auquel il aspire tant, artiste-peintre », il n’a pas réussi, il a galéré des années durant, vendant des tableaux dans les rues, déblayant la neige ou portant des valises dans les gares. Et même durant la guerre, il n’a pas dépassé le rang d’hommes de troupes et le seul grade acquis caporal. La vie ne va lui sourire que lorsqu’il se découvrit son talent d’harangueur de foules, et il l’a eu de l’armée, grâce à l'armée, de ses années de services qui l’ont forgé, et du chaos issu de la défaite. Il l’écrit à la page 85, chapitre 5, La guerre mondiale : « Quelques jours après, je portais l'uniforme que je devais ne quitter que six ans plus tard. Ainsi commença pour moi, ainsi que pour tout Allemand, le temps le plus inoubliable et le plus sublime de toute mon existence terrestre. Devant les événements de cette lutte gigantesque, tout le passé se réduisit à un néant insipide. Avec une fière mélancolie je pense justement ces jours-ci, où pour la dixième fois revient l'anniversaire de ce prodigieux événement, aux premières semaines de la lutte de héros, à laquelle la faveur du sort me permit de participer. » Il y a un mysticisme dans les mots d'Hitler, le sort est prononcé 70 fois, la Providence 8 fois et Dieu 42 fois dans Mein Kampf.

 Il y a beaucoup de mysticisme dans les élancées lyriques d’Hitler. En réalité, il n’exprimait que la chance qui s’offrait à lui, et il en parle toujours de la Providence qui l’a désigné et que lui-même commençait à prendre conscience lorsqu’il discourait face aux foules et qu’il arrivait à les « électriser ». Et il en dit (page 6) : « De cette époque datent mes premières idées personnelles. Les ébats en liberté, l'école buissonnière, la fréquentation de vigoureux garçons - qui souvent donnait à ma mère d'amers soucis me rendirent rien moins que casanier. Je m'interrogeais rarement sur ma vocation ; en tous cas, mes goûts ne m'entraînaient en rien vers une existence semblable à celle de mon père. Je crois que mon talent d'orateur commençait alors à se former dans les discours plus ou moins persuasifs que je tenais à mes camarades : j'étais devenu un petit meneur, difficile à mener lui-même, d'ailleurs bon écolier, ayant le travail facile. »

 Précisément, cette qualité d’orateur et de meneur sera le déclic qui va le sortir de l'ombre, de l’anonymat, qui va le sortir de la misère sociale et le propulsait aux plus hautes sphères politiques et sociales. C'était écrit ? Hitler en fera de cette qualité une science personnelle, parce qu’elle lui permettra précisément d’opérer ce qu’on a dit au début de cette analyse « le mal pensé ne provient pas d’eux-mêmes mais des autres qui deviennent mécaniquement étrangers à leur moi ». Pour cela, ils doivent changer ce qui n’est pas « eux-mêmes », i.e. les « autres » pour qu’ils regagnent leur moi. Hitler aura donc à changer tout le peuple allemand, en lui assénant qu’il est de race aryenne, une race supérieure aux autres races, et doivent donc régner sur le monde. Et c’est cela qui est incroyable, quand il allie à son moi boursouflé, non naturel, à ses croyances boursoufflées, irréelles, les rendant réelles pour captiver les masses. La puissance du mot , de la parole pour celui qui harangue, et n'est pas donné à n'importe qui, et dans n'importe quel conteste. Et des mots-massue où il affirme que « L'esprit allemand ne pourrait plus apporter son tribut à la civilisation que par des individus isolés au sein de nations étrangères, sans qu'on en reconnaisse seulement la provenance. Il ne serait plus qu'un engrais de civilisation, jusqu'à ce qu'enfin le dernier reste de sang aryen nordique dépérisse et s'éteigne en nous. ». Que cette vérité soit accueilli par une population subjuguée par ces mots et qui, en réalité, ne cherche qu'à combler cette angoisse face à l’adversité, face à la défaite, face aux destructions, face aux sacrifices en vie et que traduit l’inanité de l’effort de guerre que l’ancienne élite a demandé à un peuple déjà effondré par le doute et les chimères. Voilà qu’un homme de nouveau cherche à les embarquer vers une nouvelle chimère. L'Histoire se répète ?

 Hitler le dit savamment pour embrogader les masses : « Si la propagande renonce à une certaine naïveté d'expression, elle ne parviendra pas à toucher la sensibilité de la masse. Si elle introduit au contraire dans ses paroles et dans ses gestes toute la rudesse de sentiments de la masse, elle n'atteindra pas les milieux dits « intellectuels ».

Parmi cent personnages qui se disent orateurs, il n'y en a pas dix qui sauraient parler avec une égale efficacité, et naturellement sur le même sujet, aujourd'hui à un auditoire de balayeurs de rues, de serruriers et de nettoyeurs de canaux et demain à des professeurs de l'enseignement supérieur et à des étudiants. J'entends leur parler sous une forme qui réponde aux possibilités d'assimilation des uns et des autres, et, de plus, qui exerce sur eux la même influence et qui déchaîne chez les uns comme chez les autres la même tempête d'applaudissements. » (Mein Kampf, pages 178-179).

 Hitler cultive donc de manière consciente le magnétisme des mots pour embrigader les masses, sans prendre conscience que cet « autre total » en réalité est étranger à lui mais qu'il l'incorpore à lui parce qu'il a trouvé sa vocation et son « être » en se projetant sur lui. Donc une attitude schizophrénique inconsciente.

 

  1. Hitler, a-t-il symbolisé la « naissance du mal » ? 

 Que peut-on dire dans cette analyse de l’avènement d’Hitler dans l’Histoire ? Il est évident que quelles que soient les qualités de Hitler d’habile harangueur de foules, de névrosé, et usant d’attitudes schizophréniques devant les foules pour emporter l’adhésion des masses, il demeure cependant que tout le stratagème hitlérien, et son idéologie nazie ne peut en aucun cas aboutir sans soutien logistique, en l’occurrence l’« argent ». Et qui détient l’« argent », quand l’Allemagne est défaite et doit rembourser conformément au traité de Versailles (28 juin 1919) 132 milliards de marks-or. D’autant plus que le pari nazi (parti national-socialiste des travailleurs allemand ou NSDAP) avait en face le SPD (parti socialiste allemand) et le KPD (parti communiste allemand) tout aussi structurés et dotés comme lui de formations paramilitaires.

 Par conséquent, c’est le parti qui accèdera le plus aux moyens financiers qui emportera la mise, et qui détient ces moyens ? Ce sont, il est clair, les marchés financiers internationaux, et ceux-ci sont dépendants de deux grandes puissances du monde, les États-Unis et l’Angleterre. Deux grandes puissances qui détiennent les deux grandes monnaies du monde. Evidemment, le film des événements de l’histoire de l’humanité durant cette époque-charnière qui est l’entre-deux-guerres ne peut être décrit en un article. Donc l’analyse de l’histoire est à suivre.
 Cependant, une question s’impose. Hitler a-t-il symbolisé la « naissance du mal » dans l’histoire de l’humanité ? Comme l’affublent nombre de littératures et de films sur Hitler ? Et si le Mal n’était pas seulement en Hitler mais dans l’époque même qui l’a accouché, et surtout dans les stratégies menées par les grandes puissances occidentales, en l’occurrence les États-Unis et l’Angleterre.

 Aussi interrogeons-nous aussi sur un autre point de fond. Hitler, a-t-il été un instrument des grandes puissances ? Ou un instrument de l’Histoire ? Comme d’ailleurs les deux grandes puissances elles-mêmes, n'ont-elles pas été aussi, à leur insu, des instruments de l'Histoire ? « Et si ce mouvement de l’Histoire était nécessaire parce que cela devait être pour produire ce qu'on voit, ce qui existe aujourd’hui. » C’est à ces questions que l’homme doit tenter de comprendre s’il veut comprendre sa destinée. Et pourquoi une nouvelle histoire a pris cette envolée en ce début de troisième millénaire ? Où va le monde ? Que sera Demain ? Et que représente l’« argent » aujourd’hui et demain, puisque c’est de cette force capable d’emporter la sérénité des peuples qui conditionne ce « Demain », et l’avenir des peuples.

 

 

Medjdoub Hamed

Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,

Relations internationales et Prospective.

www.sens-du-monde.com

 

Note :

Cet article est la partie X des articles qui ont paru antérieurement : « Les 144 années qui ont changé la face du monde ? », par Medjdoub Hamed. www.agoravox.fr

 

Parties parues : I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX par Medjdoub Hamed. www.agoravox.fr

 


Moyenne des avis sur cet article :  3.35/5   (34 votes)




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20 réactions à cet article    


  • robert 10 avril 2014 17:20

    adolfo était un « eter-pan » lire Aldous « Ile », merci de votre article


    • scylax 10 avril 2014 18:01

      Tout cela est bien confus.

      Le Mal n’est pas un concept historiographique. Dire qu’Hitler était le Mal (ou le Bien) n’a strictement aucun sens et masque les véritables analyses historiques qui montrent qu’il s’en est fallu de peu que, dans l’affaire finlandaise, en début 1940, l’Angleterre est la France se retrouvent en guerre à la fois contre l’Allemagne et l’URSS. Le sort du monde en eut été changé.

      • gaijin gaijin 10 avril 2014 18:31

        vous allez chercher trop loin
        hitler n’a rien d’ exceptionnel on a en france un autre caporal qui a été a peine moins nuisible......et on a parsemé l’ afrique d’anciens sergents de la coloniale qui bien que sachant a peine lire et écrire sont devenus de parfaits dictateurs .......
        Sa vision eugéniste et mécaniste de l’humanité n’a rien d’original dans le contexte de son époque et trouve toujours des échos aujourd’hui .....
        si demain les conditions sont réunies la quasi totalité de ceux qui se disent « plus jamais ça » suivront le nouveau sauveur de l’humanité, c’est ça la vraie question.


        • Henri Diacono 10 avril 2014 22:00

          En effet Gajin, il ne faut pas oublier que l’eugénisme inventé aux États Unis et subventionné par la famille Rockfeller, fut applaudi par la Grande Bretagne via Churchill lui même et une flopée de savants français avant d’atteindre Hitler, toujours financé par les milliardaires américains qui ont coupé les vivres alors qu’il était déjà trop tard.
          Et pourquoi, au cours de la deuxième guerre mondiale, ne s’est-on jamais interrogé sur l’inaction des américains et anglais contre les camps de concentration, ainsi que celle des partisans français (pourtant nombreux parmi les cheminots) contre les convois vers l’Allemagne et la Pologne de déportés juifs afin y être exterminés alors que Churchill notamment savait ce qui s’y passait ?
          Dans le cas contraire si les « alliés » s’étaient préoccupés de ce drame (par des bombardements aériens et des actes de résistants), la Shoah et Israël n’auraient peut-être jamais existé.


        • klendatu 11 avril 2014 08:40

          Pour bien écrit qu’il soit, l’article ne se soutient que selon une psychanalyse de bazar.

          L’assimilation du cas Adolf a la schizophrénie est des plus ridicules, pour les raisons suivantes : les gens qui souffrent de cette maladie sont dans leur grande majorité parmi les plus inoffensifs des êtres humains. Les cas de violence associés a cette pathologie sont le plus souvent liées aux voix entendues dans des hallucinations qui peuvent conduire a des passages a l’acte dramatiques. Par contre, il n’y aura jamais de schizo qui puisse galvaniser les foules. Ce serait une profonde niaiserie que de croire le contraire.

          Pour galvaniser les foules dans le cadre d’un projet totalitaire, c’est le psychopathe paranoïaque qui s’y entend très bien, et Hitler était certainement en la matière ce que l’on peut trouver de pire. Ce qu’il convient d’incriminer, c’est un système qui conduit a la consécration des psychopathes et pervers en tout genre, car tôt ou tard, les horreurs de l’Histoire risquent de trouver leur reconduction sous une autre forme, eugéniste, cela va sans dire.


        • Hermes Hermes 11 avril 2014 13:34

          Bonjour,

          Bien trop loin, non, pas assez à mon avis, et encore trop romantique. Cela mériterait d’être complété :

          Mein Kampf est à la mémoire de Dietrich Eckart, le gourou de l’Ordre de Thulé. AH a été initié à des techniques qui lui ont permis d’exercer cette manipulation fascinatoire en utilisant l’énergie du côté obscur de sa personnalité et le sommeil des masses.

          La célèbre étude de cas de Alice Miller sur son enfance das le livre « C’est pour ton bien » permet de mieux comprendre la mise en place du carcatère détruit/destructeur de sa personnalité.

          Sur le plan de la sexualite, il y avait des symptomes étranges.

          Sur le plan physique, la rumeur dit qu’il avait été mutilé (il y a rarement fuùée sans feu, même si ce n’est pas totalement exact).

          Comme on est souvent à l’inverse de ce qu’on veut montrer, sous le sur-homme, il y avait vraisemblablement quelqu’un qui se vivait comme un sous-homme, avec une terrible violence.

          On a affaire à un personnage dérangé, avec une tendance psychologique très particulière renforcée par des événements traumatiques, ayant eu accès à des informations dangereuses sous une forme déviante.

          Le contexte économique catastrophique a été le terreau de sa revanche personnelle démentielle avec la vie.

          Ce que l’on peut regretter c’est qu’encore aujourd’hui, la société n’a aucun moyen de se prémunir de l’ascension au pouvoir de tels individus, à preuve les quelques specimens un peu inquiétants que nous avons vus ces derniers temps.

          Tant qu’on utilisera et encouragera le sommeil profond (même hyperinformé et rationalisé) comme mode de vie, et c’est le gagne pain des politiques et des mass-medias, la société restera à la merci de ce type de dérives.

          Bonne soirée.


        • etrange etrange 10 avril 2014 18:34

          ....Bon, il y a à boire et à manger dans votre article, monsieur, qui se veut quelque peu (trop ?) psychanalytique. Je conclus que si vous avez « raison » et que cette dernière manquait à Hitler, il l’a subitement retrouvée durant sa période de déshérence et de misère durant laquelle il dit avoir pris conscience dans une espèce de fulgurance du danger apocalyptique que le marxisme faisait courir au monde ! Hitler est au-delà du bien et du mal, il est l’Histoire et apprenez dans la foulée que s’il y a une chose qui, en réalité et malgré la volonté officielle de nous le faire croire n’est pas terminée c’est bien la « seconde guerre mondiale » ...L’UE en est, par exemple, une suite et une conquete, et croyez-moi, l’UE... c’est la guerre ASSUREMENT !!! 


          • Jelena XCII 10 avril 2014 18:42

            Hitler était un manipulateur des foules, un « énervé » (un peu comme notre premier ministre), ce qui explique « qu’on » l’a mit sur le devant de la scène, après ce n’était pas vraiment « une lumière » (un peu comme notre premier ministre).

            Endiguer Le communisme ?... La Russie a toujours représenté « un concurrent » pour l’occident et ce même avant le communisme, de même que le Vatican a toujours vu d’un mauvais oeil le christianisme orthodoxe.

            Après il avait également le concept de « la race aryenne », donc l’extermination des slaves, mais sur ce point ce n’était pas toujours très net et les alliances furent parfois « exotiques ».


            • Garance 10 avril 2014 19:11

              Rien que l’on ne connaisse déjà

              D’autant que les 3/4 des lecteurs d’Agoravox possèdent Mein Kampf sous une forme ou sous une autre

              Ce n’est même pas Hitler qui l’a écrit ; c’est Hess à qui il racontait sa vie pour passer le temps alors qu’ils étaient en taule ensemble dans la prison de Landsberg

              « Elle est marrante ton histoire Dolphie ; j’vais en faire un livre que tu signeras... »

              Moi- même dans les années 60 en possédais une des premières versions écrites en français ( ou ai-je pu la mettre pour la perdre ? : je serais riche en ce moment )

              Non ; la question que je me pose ; pourquoi cet article ici et maintenant ?


              • non667 10 avril 2014 20:59

                à garance
                oui,oui,oui,
                la guerre n’es pas fini ! hitler est toujours d’actualité !
                pour le1/1 qui ne l’on pas lu :
                disponible gratuit :
                http://nsl-archiv.com/Buecher/Fremd...
                à lire et à relire et à comprendre ce que la propagande merdiatique veut nous cacher


              • claude-michel claude-michel 11 avril 2014 08:44

                Hitler..un K unique.. ?
                Certes non..Incapable par lui même d’avoir le pouvoir..mais prit en de « bonnes mains » par contre il put grimper les échelons et vendre ses salades au peuple Allemand qui se trouvait dans une période propice à l’écouter.. !
                Un enchaînement de faits comme cela arrive plus souvent qu’on ne le croit.. !


                • Neymare Neymare 11 avril 2014 11:50

                  @l’auteur
                  « Et si le Mal n’était pas seulement en Hitler mais dans l’époque même qui l’a accouché »
                  "Et si ce mouvement de l’Histoire était nécessaire parce que cela devait être pour produire ce qu’on voit, ce qui existe aujourd’hui."
                  Je pense que ce que vous dites est très juste : les gens à l’époque étaient bien souvent antisémites et racistes, ce n’était pas des sentiments anormaux, ou vilipendés comme aujourd’hui. Hitler est la résultante de l’esprit de cet époque (esprit qui était le meme en france), et ses qualités personnelles et son charisme lui ont pemis d’accéder au pouvoir.
                  Et ce mouvement de l’histoire, cette cassure nette, au meme titre que la guerre de 14 par exemple était nécessaire pour faire avancer les choses, pour faire prendre conscience à l’humanité de certaines choses. Si Hitler n’avait pas été là, il y aurait quand meme eu une cassure mondiale, sans doute déclenchée par quelqu’un d’autre (staline ?).
                  L’histoire de l’homme est liée à sa conscience : l’homme du néolitique, l’homme du moyen age, celui de 1933, n’ont rien à voir dans leur niveau de conscience avec celui d’aujourd’hui. Par là je veux dire qu’ils ne perçoivent pas du tout le monde de la meme façon, et le destin (appelons le comme ça, meme si c’est un mécanisme d’un système global) modifie la conscience de l’homme en créant des cassures nettes par le biais de guerre ou d’évènements dramatiques, au meme titre qu’individuellement il créé des cassures par des évènements plus ou moins dramatiques pour nous faire évoluer
                  La conscience de l’homme doit encore évoluer car elle est encore instable et ne s’accorde pas avec le reste du système, et une nouvelle cassure nette va se produire, peut etre par la fin (vraisemblablement sanglante) de cette civilisation


                  • philouie 11 avril 2014 13:26

                    Il est clair qu’il y a chez Hitler un dimension mystique qui confine à la folie.
                    Mais expliquer le nazisme à partir de la personnalité d’Hitler ne mène à rien tant qu’on intègre pas le climat philosophiquo-spirituel de cette période.

                    Il faudrait encore faire le procès du positivisme et du darwinisme dans la génèse du nazisme et de la mise en oeuvre de solutions eugéniques (et la shoa est un eugénisme de race)
                    Quelque part, le nazisme, c’est la première tentative de la pensée scientifique à prendre le pouvoir.


                    • Neymare Neymare 11 avril 2014 13:48

                      @philouie
                      « le nazisme, c’est la première tentative de la pensée scientifique à prendre le pouvoir »
                      Vous y allez un peu fort !! il n’y avait rien de scientifique ni dans la pensée d’hitler, ni dans sa doctrine.
                      C’est juste la prise de pouvoir de la stupidité et de l’ignorance : donnez n’importe quelle vérité scientifique à un psychopathe comme hitler, ne la comprenant pas il la déformera et pourra en faire une quelconque doctrine raciste, politique ou autre.
                      Donnez n’importe quelle vérité spirituelle a un autre esprit crétin et ambitieux il vous en fera une grande religion ou une secte n’ayant plus rien à voir avec l’esprit originel.
                      Le probleme n’est pas dans les objets du monde (objets au sens large), ni dans les découvertes mais dans ce qu’on en fait


                    • philouie 12 avril 2014 08:32

                      revoir l’oeuf du serpent.

                      Hitler n’est pas le nazisme.

                      mesurer le crane des gens pour prouver qu’ils sont inférieurs c’est de la science.

                      les théories de Gobineau sont des théories scientifiques.
                      Darwin , grand inspirateur du nazisme, est un scientifique.


                    • juluch juluch 11 avril 2014 13:52

                      Article assez profond....trop peut être.


                      Pour ma part, je pense que l’ascension d’Hitler le fut, grâce à de solides appuis au sein des dirigeants des grosses sociétés de l’époque qui craignaient par dessus tout le communisme naissant.

                      Sans parler du « laisser faire » des puissances victorieuses dont la France.

                      • alberto alberto 11 avril 2014 15:08

                        On peut aussi voir ce qu’en disent les historiens spécialistes de la seconde guerre mondiale en général et d’Hitler en particulier, là !

                        Pour ma part la réussite d’Hitler est aussi due au terreau fertile allemand de l’époque :

                        Une immense frustration de la défaite de 1918 et du punitif Traité de Versailles qui s’ensuivi,

                        1-Un antisémitisme lattant dans de nombreuses couches de la société,

                        2-Une peur du bolchevisme parmi la bourgeoisie

                        (Il suffira d’amalgamer juif + communiste = responsables de la défaite et de la misère)

                        3- Un chômage record accompagné d’une inflation vertigineuse ! 

                        Mais tout a-t-il déjà été dit ?


                        • Baarek Baarek 11 avril 2014 16:47

                          Bonjour,

                          Un peu comme mes compères d’Agora, je trouve que vous allez trop loin dans l’analyse. Non pas que votre travail n’est pas intéressant, mais plus on va loin, moins la théorie se rapproche de la vraie vie.

                          De plus j’ai toujours trouvé que la psychanalyse n’était pas fiable.

                          Néanmoins merci pour la lecture, avec laquelle j’acquiesce en partie, (Frustration sur le traité de Versailles, la peur latente communiste) et moins sur d’autre (Orateur on peut le devenir en travaillant)


                          • Allexandre 11 avril 2014 18:08

                            Bonjour,
                            Votre article est trop confus et bourré de fautes de syntaxe et d’orthographe. Donc difficile à suivre. Il manque par ailleurs d’esprit synthétique. Quant à l’analyse psychanalitique d’Hitler, il vaut mieux être dans la partie pour s’y frotter. Même si les questions que vous soulevez ne sont pas inintéressantes, il va de soi que la complexité du personnage, liée à celle de cette époque trouble et déphasée par la Première Guerre mondiale, peuvent en partie donner une explication du personnage. Hélas ! les vainqueurs ont donné d’Hitler une vision caricaturale et partielle, soucieux qu’ils étaient de dissimuler une partie de la vérité, notamment les accointances d’Hitler avec les milieux industrialo-financiers européens, mais surtout étatuniens. Sans l’argent, pas d’Hitler et pas de nazisme !!


                            • smilodon smilodon 13 avril 2014 15:02

                              Hitler aura eu cette chance (? ?!!) d’arriver à l’instant « T » d’un pays en dérive !... Il n’aura été que lui-même, au bon endroit et au bon moment !.. Pour le plus grand malheur du monde entier !..C’est juste « ca » hitler !.. Rien de plus !.. Hélas !.. Avec toutes les conséquences que l’on sait !... Mais au départ, juste un bon « timing » !.. Rien d’autre !.. Pour ça, que le sachant, il serait bon de s’en méfier !.... Un seul « instant » aura suffit !.. Ne recommençons jamais !..... JAMAIS !... Adishatz.

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