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Accueil du site > Tribune Libre > Une élection américaine, ça se prépare... en Afrique !

Une élection américaine, ça se prépare... en Afrique !

Les élections américaines, devenues aspirateurs à fric, démarrent longtemps avant, si les candidats veulent bénéficier d'un épais matelas de dollars leur permettant d'être présents sur plusieurs médias en même temps. Les clips publicitaires valant une fortune, tout est bon pour ramasser des billets verts sans trop se baisser. À cette exercice, la famille Clinton est rompue, le mari de la candidate ayant trempé dans de biens sordides histoires, qui ne sont pas celles auxquelles vous pensez nécessairement. À la Mena il se passait de drôles de choses en effet (avec Barry Seal *). Sa femme, prochaine candidate assurée du parti démocrate, s'y est donc pris longtemps à l'avance elle aussi. En acceptant l'argent de personnes qui ont trempé dans de sombres histoires.. En Afrique, au Congo...avec à la base de la découverte un "jet" privé comme beaucoup sillonnent les cieux américains, certains possédant de faux numéros ou d'autres appartenant à de mystérieuses firmes se limitant souvent à une simple boîte aux lettres...

Pris la main dans les cantines 

En 2011, déjà, un autre appareil avait un peu donné le ton de ce qui se passait en Afrique. Le 3 février, à Goma, les policiers congolais fondent sur un superbe Gulfstream immatriculé N886DT (ex VP-BEP , numéro de fabrication 636. ex N556GA and N910V, chez Amoco-BP), enregistré chez Southlake Aviation LLC, basée au Texas, un jet venu directement des Grandes Bermudes vers Abujah au Nigeria, puis a atterri à Goma, au Congo, dans la province du Nord-Kivu. A bord, il y a 4 membres d’équipage dont 3 de nationalité américaine et 1 nigérian, et 4 passagers dont Mary III Edouard Carlos de nationalité américaine, Ehinmola Adeola Alexander du Nigeria, Lawal Mukaila Aderemi du Nigeria, et M’Bemba Franck Stéphane de nationalité française (en fait c'est un agent chargé de la sécurité de la société Camac). Mais ce ne sont pas les passagers qui intéressent les policiers ; ce sont 9 cantines métalliques, contenant plus de 300 kilos d’or et des... faux billets. Une superbe prise. Les chiffres de la saisie seront très variables : trois sont avancés, à savoir 310 kg (selon une source gouvernementale), 435 kg (selon une source provinciale) et 456 kg (selon les militaires), indique l'Agence France presse (AFP). "Le coût de la transaction, conclue avant l'intervention déterminante des autorités locales, est estimé à plus de 6,5 millions de dollars américains. Reprenant les propos du ministre de la Communication et médias, Lambert Mende, l'AFP rapporte que juste 1,8 millions de dollars américains ont été récupérés sur les 6,5 millions déclarés par les présumés trafiquants. Une partie serait même de faux billets de dollars américains". Pour Scribe.net, ce n'est pas un hasard que cette visite : "selon des informations en notre possession, ces genres des vols irréguliers,  dont le jargon connu « VNR » sont légions à l’est de la RDC, non seulement à Goma. Ce qui ne pouvant surprendre personne, ni même le personnel de l’aéroport de peur des représailles. Mais ce qui surprend, c’est le volte face des services de sécurité, habitués à être roulés dans la farine. Il semble aussi que les billets des dollars destinés à l’opération étaient des faux billets. Voilà en clair ce qui a levé le bouclier. On peut, si on a bonne mémoire revoir le film, intitulé « Minerais de sang », on pourra vite répondre à cette situation" ajoute le site, qui conclut : "le gouvernement provincial du Nord Kivu qui a porté pour une fois l’affaire à la connaissance devrait être sans ignorer que ces genres de situations sont fréquentes dans la province, Walikale était un lieu de prédilection pour tous les boutiquiers et épiciers. Un bon rappel, en effet, que celui de "Minerais de sang".

L'apparition surprise de "Terminator" 

Mais c'est un autre personnage de film sur lequel on va tomber... L'enquête se dirige vite vers un homme, surtout : "le porte-parole du gouvernement a indiqué à l'AFP qu'il était possible que des militaires soient impliqués dans le trafic d'or, mais a mis hors de cause Bosco Ntangada ». Pour rappel, un officier présenté comme un proche de l'intéressé a empêché la fouille d'une valise extraite de l'avion. On l'accuserait aussi d'avoir détourné l'itinéraire du cortège pour la remise de cette valise à l'administration provinciale, informée de l'arrivée d'un avion suspect. Bosco Ntaganda, général de l'armée congolaise, autrefois parmi les officiers supérieurs de l'ex-CNDP, ancien mouvement rebelle dont il était le numéro deux, a fini par intégrer, en 2009, les forces armées". General Bosco Ntaganda, surnommé "The Terminator." en raison de sa violence fondamentale. Ce sont ses hommes qui avaient tenté de débarquer les cantines de billets pour y mettre à la place celles d'or, une transaction empêchée par les militaires locaux.

L'or du Congo

"Un groupe d'experts sur le Congo de l'ONU a signalé en 2010 que pratiquement tous les gisements miniers dans la partie orientale du pays étaient contrôlées par des groupes armés . La démilitarisation du Congo serait nécessaire pour empêcher le commerce, d'où la nouvelle loi, mais il y a peu de preuves comme quoi l'interdiction aurait mis un terme aux efforts des groupes rebelles et des hauts commandants congolais hauts de tirer profit de ce qui est considéré par certains experts du conflit." Il y a un tas de groupes armés dans ce quartier, et ils obtiennent les minéraux par la force, " à précisé Stearns dit au Houson Chronicle. " Ainsi, les propriétaires individuels(comme le général Ntaganda) qui est accusé d'avoir eu des contacts avec (Sainte-Marie) est quelqu'un qui a - été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre .... C'étaient ses soldats qui entouraient l'avion, lorsque le premier avion est arrivé, et les sources de renseignement de l'ONU m'ont dit que ses soldats ont ensuite pris ces gens avec leur charge et sont allés vers vers ce général et ils ont été appréhendés sur le chemin".

Une scène digne d'Hollywood

En fait, tout s'est passé après l'arrivée de l'appareil, sur l'aéroport "floklorique" de Goma, dans un scénario hollywoodien, les gros bras envoyés par le général leader du Mouvement du 23 mars (M23), se faisant remarquer par leur... bêtise : "deux jours après que l'équipage d'avion soit arrivé à Goma, le général a envoyé à l'équipage une grande parcelle de pépites d'or, livrée par ses gardes du corps. Des rafales d'armes ont ont été entendues dans l'aéroport, une altercation avec des gardes spéciaux de la sécurité présidentielle qui a presque éclaté en fusillade. Un témoin oculaire a raconté que les gardes de la sécurité présidentielle gardaient une surveillance étroite sur l'aéroport reculé quand ils ont été attaqués par les livreurs de colis de l'escorte du personnel de Bosco. Les gardes du corps ont été conduits à l'avion et ont remis le colis. Les paquets donnés par l'équipage en échange ont attiré l'attention des gardes de sécurité qui regardaient de loin. Après que l'escorte de Bosco ait quitté l'aéroport, les gardes de la sécurité présidentielle sont venus vers l'équipage pour se renseigner sur l'affaire . Des témoins oculaires disent l'équipage avait été battu, et seulement qu'il a commencé à répondre aux questions après que les gardes de la sécurité présidentielle les aient eux aussi menacé de leurs fusils. Ils ont dit qu'ils avaient donné de l'argent pour l'escorte de Bosco et on avoué les 6 800 000 de dollars après que les gardes ont découvert les colis cachés contenant les pépites d'or (...). On a su ensuite que le général Bosco cachait l'argent de la transaction dans une maison qui chevauche la frontière du Congo et du Rwanda. Avec l'or et les membres de l'équipage à titre de preuve, il était difficile pour Bosco de noer que la transaction ait eu lieu. Cependant, il n'a pas reconnu avoir touché l'intégralité des 6,8 millions de dollars. Lorsqu'on lui a demandé de remettre l'argent , il est allé dans la maison et a rapporté ce 1 800 000 million de dollars en faux billets de banque. Cela provoquait un retournement de la version des membres de l'équipage du jet, qui avaient retiré l'agent de comptes de banques internationales. Fidèle à son surnom, le « Terminator », personne n'ose ccontester son autorité (de peur de terribles représailles). Les fonctionnaires n'ont donc pas fouillé sa maison, sachant qu'ils seraient passibles de châtiment rapide de la part de Bosco et ses hommes. Ainsi, seulement 800 000 dollars (de vrais billets) sur les 6,8 millions de dollars ont été trouvés à ce jour. Selon les enquêtes préliminaires, les 1 000 000 de faux billets pourrait être lié à un réseau extrémiste islamique international qui serait lié à Al-Qaïda, selon le communiqué de presse du gouverneur. Les 800 000 dolars en espèces et les pépites d'or ont été saisis par la banque centrale de Goma, et les membres d'équipage détenus par les services secrets congolais. Plus d'une semaine après que la transaction soit apparue à l'aéroport de Goma, l'équipage demeure en détention, et des journalistes ont été incapables de les voir, avec la création d'un blackout total sur l'incident."

Un personnage douteux... bien protégé

Selon la presse américaine, l'une de ces personnes est un négociant en diamants de Houston (Texas), Edward Carlos St. Mary (ici à droite), au "passé suspect" : il a déjà tenté d'autres escroqueries, dont il était à chaque fois passé au travers, d'aucuns affirmant qu'il bénéficiait pour cela de l'aide active de la CIA. "Des dossiers de jurisprudence à son égard montrent des jugements par défaut contre lui totalisant plus de 1,5 million de dollars et l'un d'entre eux lui enjoint de rembourser 700 000 de plus. Les avocats des lésés affirmant ne pas avoir réussi à localiser des actif de Carlos St. Mary qui n'a remboursé aucune fraction du montant convenu, quelque soit l'tablissement concerné. En attendant, il vit dans une maison enregistrée au nom de son épouse d'une valeur de près de 1,6 millions de dollars aux Woodlands"« Le gars était très charmant ", a déclaré l'avocat John Venzke, qui représentait un groupe de trois investisseurs qui ont perdu de l'argent avec lui « il vendrait de la glace aux Esquimaux s'il le pouvait ». Un site s'inquiète de ce lien supposé : "revenons au jet en question, selon le ministre Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement congolais, le jet en question est recherché par les autorités américaines, mais il se cache au Congo pour l’exploitation des minerais du général-épicier. Au fait, ce jet trafiquait de l’or, tandis que selon Mende, il était recherché pour trafic de drogue, d'armes et munitions de guerre. Allez-vous croire que les services américains soient assez incompétents pour ne pas réussir à localiser ce jet ?". Car c'est bien là tout le problème : l'appareil aurait-il aussi servi pour d'autres trafics illicites ? On songe à des armes, ou à de la drogue, avec les vilaines habitude de la CIA !!!

Avec lui on replonge dans un milieu connu

Car la presse retrouve vite son employeur de Houston : David Disiere (ici à gauche) présenté comme "philanthrope" mais aux nombreuses casseroles derrière lui, lui aussi : la première avec sa société d'assurances, Cascade Insurance Co. de Shreveport en Louisiane, terminée par une faillite retentissante : 27 millions de dollars s'étaient évaporés avec elle. Ce qui n'avait pas empêché son responsable de se lancer dans d'autres activités. "Il avait fait les manchettes l'an dernier quand il avait arrêté le financement d'un programme d'accueil après l'école pour les enfants défavorisés, appele "I Have A Dream", une fondation de Dallas qu'il entretenait depuis 6 ans (pour 500 000 dollars au total !). En 2000, il avait plaidé coupable d'avoir omis de signaler un crime en connexion avec l'enquête sur la corruption de l'ancien gouverneur de la Louisiane Edwin Edwards". Edwards, un populiste hâbleur à la Huey Long (il a écopé de 8 ans de prison et espère bien revenir cependant au Congrès !). Edwards, un vieil ami également de... Barry Seal (le trafiquant de coke en Arkansas de l'ère Clinton), dont la réputation lui valait cette phrase significative : "il ne perdra jamais une élection en Louisiane à moins d'être surpris au lit avec une fille morte ou un garçon vivant " !!! Comme le précise le toujours tonique Hopsicker, risquant jusqu'à 200 ans de prison, David Disiere n'avait pas hésité à charger son ancien commanditaire pour échapper à sa peine, et aller s'installer au Nouveau-Mexique. Bref, on nageait dans un marigot connu de Louisiane !!! Selon la presse, a revente de l'or du Congo aurait apporté 10 millions de dollars (30% pour Dikembe, 30% pour Carlos et 40% pour Lawal).

Une histoire mise à l'écart aux USA

Mais l'histoire survenue au Congo se retrouve ignorée des grands médias US. Voire carrément étouffée. On va vite comprendre pourquoi avec la plainte déposée par le mari de l'hôtesse à bord de l'avion : Kelly Shannon, son mari étant Pat Shannon. Alors que sa femme était retenue, il dépose plainte contre l'affréteur du vol, qui se retrouve être un industriel américaine, nigérien d'origine : Kase Lawal, l'homme à la tête de CAMAC International (Camac = "Cameroon-American"). Soupçonné d'acheter de l'or africain malgré l'interdiction selon sa provenance, Joseph Kabila ayant supprimé son exportation en 2010. Les pilotes et l'hôtesse seront libérés dix jours après, sans contrepartie, officiellement, alors que Lawal avait offert 3 millions de dollars pour les voir libérer. "Transférés à Kinshasa, le 15 mars 2011, les 7 passagers de l’avion ont été pris en charge par le Parquet Général de la République qui instruisait leur dossier. Mais contre toute attente, le 25 mars 2011, le dossier a été clôturé par le paiement d’une amende transactionnelle de 3 millions de dollars américains." note en effet l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO), en comparant cette libération contre argent à celle de deux chauffeurs arrêtés avec un camion de cassérite et toujours détenus (ils avaient été condamnés à trois ans de prison ferme et à une amende de 25000 dollars). Très adroit, le dirigeant de Southlake Aviation réussira aux USA à se faire rembourser en septembre 2012 son avion (en recevant 32 millions de dollars sur les 43 de sa valeur marchande) et même les quelques dégâts occasionnés lors de la saisie des cantines (535 000 dollars !) "l'avion de Southlake Aviation confisqué au Congo, VFS Financement, une filiale de General Electric, avait proposé automatiquement le prêt à Southlake Aviation pour acheter le Gulfstream V, à défaut, ou à défaut pour aider à payer le solde, pour reprendre possession de l'aéronef." La firme dispose d'autres avions, dont un Cessna Citation N664AJ. En mars dernier, l'Etat du Texas le poursuivait pour ne pas avoir payé ses taxes réglementaires...

Des liens politiques gênants

Les liens avec Lawal étant pourtant évidents : "dans l'avion, en plus de l'équipage il y avait quatre représentants de Lawal, y compris son frère Mickey - un responsable exécutif de chez CAMAC - et ami de longue date Carlos St. Mary, un précieux expert en diamant et minéraux qui a été amené à gérer les détails de la transaction. Mickey Lawal et Sainte-Marie ont également été désignés comme accusés" (dans le procès intenté par Pat Shannon). Pour Lawal, rappelle l'article, cela ressemblait à un sérieux camouflet : il aurait perdu près de 30 millions de dollars dans l'affaire et se retrouve aussi poursuivi par le propriétaire du Gulfstream, pour l'avoir envoyé dans des zones non autorisées. Le problème essentiel étant que Lawal, quelques mois avant avoir tenté soin coup tordu à base de faux billets, venait d'être nommé au prestigieux "advisory committee for trade and policy negotiations" (en septembre 2010) par Barack Obama en personne. Large donateur des campagnes électorales démocrates, Lawal a donné à différents partis près de 152 400 dollars, notamment lors des campagnes d'Obama. On trouvera plus tard que le deal raté du Congo devait au départ se tenir au Kenya, et qu'à son origine il y avait le congolais Dikembe Mutombo, ancien joueur de basket de la NBA chez les Houston Rockets, et trois de ses amis !

L'incroyable scénario et le basketteur-entremetteur

En fait StMary et Lawal étaient de vieux amis. Lawal est aussi l'un des dirigeants du Houston Airport System Development Corp et le co-propriétaire de la première banque duTexas détenue par un noir, la Unity Bank."Tout commence donc au Texas. Carlos St Mary, aurait été contacté par un ex basketteur de la NBA, le congolais Dikembe Mutombo, 18 saisons, dont une fin de carrière sportive aux Houston Rockets. Reconverti depuis dans l’humanitaire, le congolais chercherait à rencontrer Kase Lawal dans l’intention de le brancher sur un coup juteux. Carlos St Mary, ancien cadet de West Point connaît Kase Lawal depuis 31 ans. Lawal aurait donc accepté la rencontre. Elle se déroule le 2 décembre 2010, à l'Intercontinental Hotel de New York, sur la 48ème, entre Park Avenue et Lexington. Kase Lawal y retrouve St Mary, le basketteur congolais, ainsi que ses trois neveux : Reagan Mutombo, Stephan et David Kapuadi. Au menu de la rencontre : 475 kilogrammes d'or négociables à Nairobi pour la modique somme de 10 millions de dollars. Modus Operandi : utiliser le nom de l’ex basketteur pour faire sortir l’or du pays en faisant croire que le trésor fait partie de sa fortune personnelle.  A l’occasion de cette rencontre, comme le prouve l’un des nombreux documents compilés en annexe du rapport de l’ONU, les deux frères Kapuadi ont monté une alléchante présentation PowerPoint (  ???, voir les 3 copies écrans dans cet article). Il y est conclu qu'il s'agit du premier deal « d'un plan à long terme. Etre le plus discret possible et garder le maximum de confidentialité est hautement prioritaire. A l'issue du meeting, Lawal accepte de financer l'opération. St Mary la supervisera au Kenya. Avec Mutombo, chacun d’entre eux touchera 30% du montant de la revente. Lawal en empochera 40%." Voilà qui est encore plus fort que la présentation PowerPoint de Colin Powell à l'ONU !!! Pour le héros de basket, c'était une étoile ternie : "Mutombo a joué dans la NBA pendant 18 saisons, et s'est retiré en Avril 2009. En raison de son travail humanitaire, Le Sporting Newsa la surnommé l'un des « Good Guys dans le sport" en 1999 et 2000. Parmi ses autres crédits il a été ambassadeur global pour les Special Olympics, le porte-parole de CARE, et été honoré pour son travail humanitaire en 2007 par ledu président George W. Bush lors de l'adresse de l'Union, et a reçu un prix pour ses efforts pour réduire la poliomyélite à l'échelle mondiale par la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health." Un"good guy" un peu spécial, qui fait dans l'humanitaire et spécule sur l'or !!!

Le Kenya comme première destination

L'or est donc amené en un premier temps à Nairobi, le chargement de lingots étant dissimulé dans un entrepôt de l’aéroport international Jomo Kenyatta appartenant aux douanes kenyanes. L'homme aux commandes et le fondeur d'or Eddy Michel Malonga, un arnaqueur. Au Kenya, où un enquêteur trop curieux sera assassiné : le commissaire kenyan Joseph Cheptarus, qui sera froidement abattu par trois hommes armés après l'avoir longuement guetté. Abattu de quatre balles dans le ventre par des hommes enfuis avec son propre SUV Toyota. Or Cheptarus enquêtait sur 2,5 tonnes d'or récemment de contrebande arrivées au Kenya à partir des provinces de l'Est du Congo : exactement le même scénario ! "Le 5 février, douche froide. A Nairobi, St Mary apprend auprès du responsable des douanes kenyanes qu’il s’est fait blouser. Son certificat de propriété est faux, tout comme, évidemment, l’identité des agents de la East African Community Custom qui l'ont co-signé. St Mary se lance dans un tour effréné de Nairobi. Dans l’entrepôt de l’aéroport, plus aucun signe de présence de barres d’or. Quant à la fonderie de banlieue, elle a été fermée. Aux Etats Unis, Lawal dit à St Mary de s’accrocher : Malonga va bien finir par réapparaitre. Le 17 janvier, effectivement, Malonga refait surface. Et de préciser que le premier paiement qu’il a récupéré à Abuja était en fait destiné à un mystérieux « général ». Désormais, la transaction doit se faire à Goma, en RDC. Le 19 janvier, l'avocat kényan de St Mary, Punit Vudgama, accompagné d'un employé de la Camac, le nigérian Alexander Ehinmola, arrivent dans la capitale du Nord Kivu. Deux colonels des FARDC les attendent à l'aéroport. Sur une base militaire de la ville, on leur extrait d’un coffre-fort 25 casiers métalliques renfermant les lingots d'or. Un nouveau contrat de propriété est établi, cette fois ci certifié par les deux colonels des FARDC". En somme, on découvre que l'armée togolaise est verrolée jusqu'au trognon dans cette affaire.

Pas la première arnaque

L'or proposé à bas prix attire toutes les convoitises. Selon l'excellent article de Slate Afrique, signé Alain Vicky, "Le rapport de l'ONU nous apprend que Ntaganda et d'autres hommes forts de l'est-congolais sont de fait en relation avec « un réseau à grande échelle d’escrocs en faux or travaillant dans toute l'Afrique de l'est ». Parmi eux, justement le Camerounais Eddy Michel Malonga, le vrai-faux propriétaire de l’or sur Nairobi, ainsi qu’un autre compatriote, Yusuf Omar, recherché par les services de renseignement congolais. Un homme qui, deux mois avant l'affaire du Gulfstream V de la Camac, avait utilisé la même arnaque pour tenter de gruger, a nouveau à Goma, et une nouvelle fois avec la complicité de Ntaganda, le passager d'un jet Hawker 4000 arrivé de Dubaï : le pakistanais Tariq Fawad Malik agissant pour le compte de la très trouble société Black Pearl International. Arrivé au Congo avec deux millions de dollars en cash, il fit capoter le deal après avoir découvert que l'or qu'on lui proposait était en fait de pacotille..." L'avion utilisé était un jet Hawker-Beech 4000 immatriculé A6-SHH, loué à Dubai Empire Aviation Group166 au nom de Black Pearl Capital Limited, de Dubai, ayant comme adresse une boîte aux lettres (P.O. Box 211050). Un avion appartenant à UBS Leasing AG en Suisse, qui l'avait loué à Elegant Aviation Limited, aux bons soins de soins de la Codan Trust Company Limited, dans les îles Vierges britanniques. L'avion étant alors exploité par Empire Aviation Group, de Dubaï ! Toujours la même série de sociétés écrans pour perdre les enquêteurs et leurrer la sécurité des aérodromes !!!

Après avoir ravagé le golfe du Niger... l'Afrique du Sud en point de mire

Rawal avait déjà eu lui-même maille à partir avec la justice, au sujet d'une entreprise de forage du Delta du Niger, ravagé par l'exploitation de l'or noir, car " depuis cinquante ans et dans le plus grand silence, le pétrole brut se déverse en flots continus et pollue le delta du Niger. Les fuites de pétrole dans le delta du Niger, principale zone d'exploitation du Nigeria, ont des conséquences sur l'environnement bien "pires" que la marée noire de l'été dernier dans le golfe du Mexique, selon une ONG et l'ONU, qui dénonce des « actes criminels organisés ». La quantité de pétrole qui s’échappe chaque année des terminaux, des oléoducs, des stations de pompages et des plateformes pétrolières dépasse de loin tout ce qui a pu se déverser dans le golfe du Mexique. Avec 606 champs pétrolifères, le delta du Niger fournit 40% du total des importations américaines de brut !" .  Une entreprise qui l'accusait de la faire chanter, via les filiales de son entreprise , telle l'irlandaise Ressources TUSKAR Ltd, où siégeait Rawal. Un Rawal qui avait contre lui Nuhu Ribadu, simple commissaire de police adjoint chargé de l'affaire ; mais, qui plus tard est devenu le monsieur anti-corruption du pays. "Pendant quatre ans Ribadu à la tête de la commission des crimes économiques et financiers, a récupéré 5 milliards de dollars de fonds publics volés et poursuivi 250 personnes, dont un officier de police haut, huit anciens gouverneurs et un ancien vice-président qui aurait été soudoyé par le représentant démocrate William Jefferson, de Louisiane. Jefferson avait été accusé de corruption par un fonctionnaire nigérian non identifié, et son cas est en cours devant un tribunal fédéral en Virginie. L'affaire contre Lawal a reçu peu d'attention au Nigeria et aucun dans les médias des États-Unis jusqu'à maintenant". Cela n'avait pas suffi à apaiser l'appétit de Rawal, qui de 2003 à 2005 a conçu un accord entre le gouvernement sud-africain et le Nigeria, pour fournir à l'Afrique du Sud 120 000 barils de pétrole par jour au prix de gros. Mais la promesse n'a jamais été tenue. "Au lieu de cela , le pétrole est passé dans une société des îles Caïmans qui était à 75% détenue par CAMAC, a indiqué le journal. Son secret RESTE actionnaires minoritaires. L'autre société créée par Rawal, South Africa Oil Co, a été établie à Pretoria. CAMAC détenant à 49 pour cent des actions, les actionnaires restants étaient des membres de la famille des dirigeants du Congrès national africain, a indiqué le journal". L'homme politique visé n'étant autre que Thabo Mbeki, le successeur de Mandela. Le second scandale éclatait en effet en mai 2013 avec le Gardian, qui révèlait ce deal foireux. Selon le journal, le ministre en charge des négociations avait signé avec Lawal sans jamais se soucier de comment faire parvenir le pétrole en Afrique du Sud :  "en fait, les responsables Mlambo-Ngcuka et son homologue des affaires étrangères n'avaient pas dû exercer leurs esprits sur "comment transporter le pétrole en Afrique du Sud. Ni le pétrole, ni le chiffre d'affaires, ne devait arriver en Afrique du Sud. Les partis au pouvoi faisaient tous la queue en rang serré pour en bénéficier (même si, comme on le verra, certains ne pouvaient pas en avoir). Mais le peuple d'Afrique du Sud n'en serait certainement pas le bénéficiaire. "L'erreur" de Mlambo-Ngcuka peut avoir été excusable car elle était nouvelle à cet emploi : seulement deux mois auparavant, elle avait été élevée ministre avec le portefeuille des minéraux et de l'énergie dans le premier cabinet du président Thabo Mbeki". Mlambo-Ngcuka, aujourd'hui présidente de l'ONU Femmesverra son ministère s'effondrer sous le scandale pétrolier, auquel sera mêlé son frère, Bonga Mlambo, qui avait bénéficié d’un prêt de 50 000 rands (7 500 euros) provenant de la société d’État. C'est un autre scandale qui fera démissionner Mbeki en septembre 2009, celui d'avoir essayé de faire pressio sur la justice pour évincer son grand rival Jacob Zuma, pas exempt non plus de malversations (celle de sa somptueuse villa notamment).

Les tribulations des lingots du Sud-Kivu

L'Europe étant aussi concernée par le trafic depuis au moins une dizaine d'années maintenant (nous y reviendrons bientôt à propos d'une autre affaire récente...) avait expliqué en septembre 2007 Gilles Labarthe dans Altermonde : "l’arrestation en novembre 2002, à Bruxelles, d’un trafiquant d’or en provenance du Sud-Kivu (République démocratique du Congo) ressemble à une caricature. Le butin saisi (51 kilos d’or pur à 96%) représente la production de deux semaines de la zone contrôlée par la guérilla pro-rwandaise du RCD Goma. Le contrebandier faisait le voyage de Bruxelles deux fois par mois, depuis quatre ans, avec la précieuse cargaison. L’or était simplement transporté dans des boîtes et des sacs en plastique, dans un sac à dos... Le métal était fondu en lingots en Belgique et injecté sur le marché officiel en Grande-Bretagne. Les produits de la vente se retrouvaient sur des comptes en Suisse et en Belgique, à la Banque Bruxelles Lambert. Ces comptes étaient liés à l’armée rebelle et servaient à acheter du matériel de guerre. A raison de 100 kilos par mois pendant quatre ans, le contrebandier avait acheminé à lui seul presque cinq tonnes d’or en Belgique ! "

Et pendant ce temps, Hillary...

En résumé, les candidats US pour les élections présidentielles sont de vrais aspirateurs à donations, et sont aussi fort peu regardants sur la provenance des fonds qu'on leur verse. Ironie de l'histoire, en 2009, Hillary Clinton était allée au Congo, justement, pour plaider la cause des femmes, car là-bas le viol était devenu une arme avec les milices. Dont celles du général Bosco avant qu'll n'intègre les rangs de l'armée pour se couvrir de ses exactions. Ironie du sort encore, lorsqu' en 2011 les USA ajouteront à leur législation un article sous le nom de "minerais du conflit", portant sur l'interdiction d'importer l'or et l'étain frauduleusement exploités et exportés de la République démocratique du Congo (RDC), via les pays voisins. Au même moment, Hillary Clinton, acceptait dans sa campagne pour devenir le prochain président US de l'argent volé par l'un des membres de ces milices assassines. "C'est un problème trop grand pour être résolu par un seul pays" avait-elle dit ce jour de 2009 à Joseph Kabila. La voici rattrapée aujourd'hui par ses propres déclarations... "Mme Clinton a abordé également certaines des causes profondes du conflit, y compris le commerce illicite de minéraux du Congo. Selon les dires du ministre des Affaires étrangères du Congo, qui a rencontré Mme Clinton mardi également, le pays, avec son riche trésor de diamants, d'or, de cuivre, d'étain, de coltan et d'autres minerais, est un « scandale géologique ». En passe de devenir un nouveau scandale Clinton ?

dossier :
http://a.espncdn.com/photo/2012/0124/espn_e_mutomboexcerpt.pdf
 
ouvrage de référence :
Christophe Boltanski - Minerais de sang. Grasset, 2012 
 
le litige entre Desiere et Lawal :
http://crimeblog.dallasnews.com/files/import/130727-Southlake%20Aviation%20amended%20petition.pdf
 
(*) Sur l’assassinat de Barry Seal :

Mena Barry Seal Assassination Investigation 2 20 1986 NBC

sur la Mena :

In Search of the American Drug Lords - The CIA and The Mob

et en 5 épisodes :

1) US Government dealing Cocaine in Mena Arkansas Part 1

2) US Government dealing Cocaine in Mena Arkansas Part 2

3) US Government dealing Cocaine in Mena Arkansas Part 3

4) US Government dealing Cocaine in Mena Arkansas Part 4

5) US Government dealing Cocaine in Mena Arkansas Part 5


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12 réactions à cet article    


  • hans 20 mai 2014 18:31

    Encore un artik super de super merci à vous 


    • lsga lsga 21 mai 2014 11:27

      Encore une preuve que la domination coloniale française sur l’Afrique recule au profit de l’entrée de l’Afrique dans le marché mondial. 

       
      Bref, malgré la spoliation, cela reste une bonne nouvelle pour les africains qui passent du statut de « colonisés » et de « post-colonisés » que leur imposaient les européens au statut de prolétaires exploités et bafoués. Un vrai grand progrès pour eux. 

      • FALCON 21 mai 2014 14:29

        Un petit détail en regardant la première photo de votre article : il ne s’agit pas du Gulfstream V n° 636, mais de leur avion précédent, le Gulfstream III n° 463 que Southlake Aviation a possédé de décembre 2003 à septembre 2005. L’immatriculation N886DT a été utilisée trois fois, par un Lockheed JetStar, un GIII puis par le GV dont il est question.


        • bourrico6 22 mai 2014 10:07

           diantre !! 4 réactions

          Y en a eu plus, mais comme ce sont des trolls HS lancés par momos, ben ils sont virés... et oui, momo se fait censurer sur ses propres articles, mais ça, il ne s’en vante jamais quand il parle de la censure chez les autres, c’est une caractéristique du personnage, le coté menteur faux cul.


          • morice morice 22 mai 2014 11:21

            DEHORS le réinscrit 6 fois pour injures avec les 5 avatars précédents de « Bourrico » : ça suffit votre trollisme à REPETITION !


          • FALCON 22 mai 2014 10:24

            L’histoire du Hawker 4000 A6-SHH est curieuse : il a été immatriculé en août 2009 à Empire Aviation Group / Elegant Aviation Ltd, Dubai / UBS Leasing AG, Zurich, puis « vendu » au Gouvernement du Pakistant, Ministère de la Défense, Bravo Flight à une date inconnue, sous l’immatriculation HBC21, puis « revendu » à Elegant Aviation Ltd, Dubai sous l’immatriculation N23EA en octobre 2012, et enfin redevenir A6-SHH en février 2014.

            Elegant Aviation Ltd a une adresse officielle à Tortola, Iles Vierges Britanniques, et à Dubai, mais le mail de contact est à Islamabad, Pakistan ! En effet, le dirigeant d’Elegant Aviation est aussi Directeur Général de la compagnie pétrolière pakistanaise Ocean Pakistan Ltd et Colonel Honoraire. Elegant Aviation est une filiale d’Ocean Pakistan Ltd (ex Orient Petroleum International inc.). L’ensemble appartient à la société pakistanaise Hashoo Group.

            Cet avion a toujours été pakistanais. De là à penser que le trafic d’or auquel il a participé au Congo - avec un ressortissant pakistanais à bord, était organisé par et pour les autorités pakistanaises, il n’y a qu’un pas ...

            • morice morice 22 mai 2014 11:17

              un petit article sur ce lien ???


              • morice morice 22 mai 2014 15:16

                très intéressant


                « Hi Its Government of Pakistan and consruction number is 21 C/N numbering system used by Pakistan air force as well. Frame was here lastNovember as A6-SHH..
                chris »
                ref :


                Registration A6-SHH cancelled from the UAE register 08/2012. When this aircraft flies as HBC21 it uses mode-s code 762043.



              • morice morice 22 mai 2014 15:18

                top la découverte :


                http://www.pakdef.org/forum/topic/9849-defence-cooperation-2013/page-5

                Mysterious Pakistan Government Hawker 4000s

                Posted on : June 12th, 2013


                Mysterious Pakistan Government Hawker 4000, serial EYE77, seen recently on the ramp at Islamabad International Airport, Pakistan. It is suspected that the aircraft may be operated by Pakistan’s Inter-Services Intelligence agency.

                TWO RAYTHEON (Hawker Beechcraft) Hawker 4000 executive jets appear to have recently been acquired by the Pakistan Government, although it is unclear what exactly they are being used for and which Government department is operating them. It is suspected that they may be in use with Pakistan’s Directorate for Inter-Services Intelligence (ISI), which is the country’s primary national security and intelligence agency.

                A clue to their use may be in the ‘serial’ applied to one of the Hawker 4000s, which wears only ‘EYE77′, more than likely indicating that it has a surveillance capability. The first aircraft acquired was formerly A6-SHH (c/n RC-21), which was first noted on September 2, 2012, test flying from Dubai marked as ‘HBC21′, which appears to be its Pakistani serial. The aircraft then arrived at Raytheon’s facility at Chester-Hawarden, in the UK, on October 1, but on October 12, 2012, it was sold to Elegant Aviation of Dubai. It was then placed in trust with Wells Fargo Bank Northwest in the US as N621HB, but was never registered as such before being instead allocated N23EA on January 3, 2013. It was still at Hawarden on January 3 as HBC21 and its current status is unclear.

                The second aircraft is N984JC (c/n RC-32), which departed from Dubai on February 6, 2013, and was cancelled from the US register the following day on sale to Pakistan. This is believed to be the aircraft that has since been operating as EYE77, being first seen as such in Dubai on February 22. 

                AFD-Dave Allport

                vous êtes tombé sur une mine là !!! encore merci !

              • FALCON 22 juin 2014 18:35

                Dans son livre récemment paru « Marchand d’armes », Bernard Cheynel affirme que la président du Pakistan, Benazir Bhutto, lui affirma que les véritables maîtres du pays étaient les militaires qui tiraient leur puissance du trafic de drogue, de l’héroïne en provenance d’Afghanistan : « Ils sont tous solidaires entre eux et sont dirigés par le chef de l’ISI, les services secrets extérieurs », auquel appartenaient les deux Hawker 4000


              • morice morice 22 mai 2014 11:35

                nouvelle du jour :


                faudra un jour reparler d’USAID je pense....
                ça a toujours été une entreprise de la CIA....

                • morice morice 23 juin 2014 10:50

                  excellente contribution FALCON !!!

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