Belgique : une élection de tous les dangers
Des élections européennes ? Traduction hexagonale : Moi je – la France – Je Moi. Pas de débat, rien que du FN à toutes les sauces. De l’anti-Hollande et des appels au boycott pour protester contre quoi ?
Du grand rien teinté d’anti-américanisme, encore une chance !
Un peu court, les potes...
Placées très loin dans le sens de ses préoccupations politiques immédiates alors que 45% de ses habitants partagent votre culture, la Belgique géographiquement à vos portes vit des moments autrement plus difficiles, plus éclairants.
Serait-ce trop vous demander d’y accorder un peu plus d’attention ? La leçon vaut bien un fromage.
Oui, oui, Sapeur Camembert…
Comme vous le savez peut-être, peut-être seulement Messieurs les nombrilistes, dimanche prochain la Belgique devra également choisir ses représentants à l’Europe.
Accessoirement car le principal se situe ailleurs. Et ce principal, c’est que pour la première fois parmi les pays fondateurs de l’Union, du fait des élections législatives qui y sont couplées, l’extrême-droite va pouvoir entièrement paralyser les institutions, nos institutions si l’on admet qu’il y en a encore, ce qui n’est pas une certitude.
Une Europe qui - vous en êtes-vous seulement aperçu ? édicte près de 80% de vos lois, votre, notre Parlement résumant son action à les faire passer majorité contre opposition, interchangeables qui plus est, dans le droit interne.
Un Parlement qui, chez vous comme chez nous, ne sert plus à rien si ce n’est à obliger un certain nombre de ploucs bien payés à ne surtout pas faire valoir leur conscience à pousser sur un bouton bleu ou rouge selon les directives du Parti qu’ils représentent.
Posez-vous la question : y a-t-il ou non plus de débats sur Agoravox à ce sujet que dans l’hémicycle ?
Mais c’est vrai, ça ! Comment n’y avons-nous jamais pensé ?
Je moi – la France – Moi je.
Non mais, qui c’est ce Belge qui ose vous dire que vous devriez vous intéresser à ce qui se passe à la frontière nord de votre petit Haxagone qui, merci à lui, n’en fut pas moins le berceau des droits de l’homme ? Il y a si longtemps…
Les élections législatives belges – vous n’avez pas le droit à la parole, voisins du Sud – préfigurent l’Europe de demain. A défaut de valoir une messe, elles devraient vous interpeller.
Pour la première fois depuis la création de notre Communauté ( ? ) , l’extrême-droite va réussir tout à fait démocratiquement à devenir majoritaire. Non pas dans tout le pays, mais dans un de ses deux composants. Une situation d’autant plus ubuesque que, vu la complexité de nos institutions ( merci feu Mr Dehaene ! ) …et le vote à la proportionnelle, il est impossible ou presque qu’il se dégage une majorité cohérente des deux côtés de la frontière linguistique qui sépare Flamands et Wallons.
Un rêve ! L’électeur va rendre le pays ingouvernable.
C’est pas chouette, ça ? Vous seriez capables d’en faire autant ?
C’eut été pour la bonne cause que tout le monde aurait applaudi à deux mains.
Mais non, ce sera pour l’inverse.
Bart De Wever, le chantre de l’idéologie d’extrême-droite va réunir sous son nom plus de 30, si pas 35% des voix. Si on y ajoute celles qui vont se porter sur le Vlaams Belang qui, moins expérimenté dans l’anti-humanisme retors, a commis « l’erreur « je mets ce mot entre guillemets pour être sûr d’être bien compris, de stigmatiser l’étranger, et la non-représentation sanctionnée par la loi des partis qui font moins de 5% des voix, la représentation majoritaire en Flandre sera bel et bien d’extrême-droite. Lorsqu’on vous spécifiera en sus que Wouter Beke le Président du Parti Catholique flamand a dit il y a moins d’une semaine qu’il était flamingant d’abord, il y a plutôt de quoi s’inquiéter.
Nous inquiéter nous, pas vous…
La Flandre radieuse ? Celle qui refuse de signer la Convention sur le droit des minorités. Celle qui refuse de nommer les Maires francophones sous prétexte qu’ils s’obstinent à envoyer des convocations électorales en français mais qui applaudit leurs confrères flamingants lorsqu’ils refusent d’organiser le processus électoral, donc le boycott ( écoute cela Chalot, cela vaut le coup ) pour non-respect de la flamandisation totale et sans conditions de leur terre sacrée. Celle qui refuse l’accès tant l’accès aux immeubles sociaux qu’à la propriété de ceux qui ne font pas preuve d’une connaissance suffisante, pire d’une adaptation sans conditions à leur seule culture. Cette Flandre qui pourchasse et exclut à tour de bras les seuls chômeurs francophones qui y habitent. Celle qui, c’est un comble, paralyse toutes les intitutions bruxelloises car depuis l’avant-dernière révision constitutionnelle un vote flamand en vaut huit francophones, ce qui va obliger la majorité, quelle qu’elle soit, à accueillir en son sein un nazi convaincu.
Viva Svoboda ! …Au cœur de l’Union, svp.
Bruxelles capitale de l’Europe entourée d’un mur de flamingantisme avec la collaboration de tous les partis francophones à l’exception du seul FDF pour qui j’appelle à voter ( voilà, c’est dit ! ) Bruxelles ville sale et exsangue, Bruxelles la ville la plus embouteillée d’Europe, Bruxelles qui manque de tout. Bruxelles coupe-gorges parmi les pires d’Europe. Bruxelles que le flamingantisme rabique oblige à supporter 80% des nuisances causées par un aéroport national-flamand où, sur 20.000 travailleurs recensés, il y en a à peine 3.000 d’expression française alors que les pistes d’envol sont à moins de 6 km du quartier européen. Une législation à nouveau inique qui vaut, comme l’a si bien dit Jean Quatremer le correspondant belge de Libération, repos et tranquilité aux vaches flamandes au détriment de plus d’un million de francophones.
Ces élections européennes vous vaudront une participation négative record.
En êtes-vous fiers ? Que rejetez-vous, l’Europe ou Hollande ?
La réponse est dans la question. Du moins, je l’espère…
En Belgique, le vote est obligatoire. Obligatoire mais près d’un électeur sur 5 brave cette obligation. Paradoxe, vous êtes moins nombreux à ne pas exercer ce droit facultatif en France !
Pour les Présidentielles seulement. Les seules qui comptent de votre point de vue.
Moi je - la France – Je moi…
En Belgique, il a fallu 571 jours pour constituer une majorité. Une majorité doublement bancale
Parce qu’elle réunit dans un même gouvernement et la gauche et la droite
Parce que cette majorité arithmétique au niveau national dont on nous demande de juger l’action fut minoritaire en Flandre.
Un déni de démocratie, l’engluement assuré et c’est bien ce qui s’est passé. Du pain béni pour Bart De Wever, le Fhürer des Flandres bien décidé cette fois à ne plus se laisser faire et qui a toutes les cartes en main pour y arriver.
Une Belgique sans Nation…
Une Belgique qui devra composer avec l’idéologie honnie.
Seul un miracle pourra la sauver. Et ce miracle repose sur 23 compatriotes, 23 mercenaires flamands, wallons et immigrés confondus envoyés au Brésil dans quelques semaines avec mission de réaliser l’impossible : sauver le pays, ses spécificités et surtout les valeurs, bien ternies il est vrai, de la démocratie via une équipe de foot.
Dommage qu’ils n’aient pas songé à se présenter aux élections…
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