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Pétition pour la réduction de l’exposition des salariés de l’agriculture et des industries agro-alimentaires aux pesticides

Est-ce que vous imaginez travailler quasi quotidiennement pendant presque cinq mois, au contact d’un cocktail de molécules chimiques dont les effets réels sur votre santé sont inconnus ?

Est-ce que vous imaginez devoir inhaler ce dangereux mélange sans pouvoir mot dire, est-ce que vous imaginez subir cette mise en sursis de votre santé pour 1115 euros mensuels ?

Un très grand nombre de salariés agricoles ou des industries agroalimentaire ne l’imaginent pas...c'est leur quotidien.

L’enquête Apache l’a montré, les salariés agricoles qui ne manipulent pas les pesticides, y sont quand même exposés, avec en moyenne entre 6 et 7 résidus de pesticides différents retrouvés sur leurs cheveux :

http://www.generations-futures.fr/pesticides/lenquete-apache-analyse-de-pesticides-agricoles-dans-les-cheveux/

Les salariés de l’agriculture et des industries agroalimentaires qui préparent et réalisent les traitements phytosanitaires sont, eux, directement exposés à ces pesticides.

Or, « il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples). » Expertise Inserm « pesticides et santé » juin 2013.

C’est un fait. Pourtant, en dehors des Equipements de Protection Individuels (dont un rapport de l’ANSES en 2010 soulignait l’inefficacité, ) et des délais de ré-entrée dans les parcelles traitées, établis selon la dangerosité des pesticides sur la base de leur évaluation en amont de l’Autorisation de Mise sur le Marché, (évaluation dont Gilles Séralini a démontré l’insuffisance) http://www.generations-futures.fr/pesticides/nouvelle-etude-scientifique-les-produits-pesticides-des-centaines-de-fois-plus-toxiques-pour-des-cellules-humaines), aucune mesure particulière n’existe pour nous protéger.

Pire : obtenir la reconnaissance de l’origine professionnelle de sa maladie est aujourd’hui un parcours du combattant qui doit encore trop souvent emprunter la voie des tribunaux.

On ne peut plus être exposé à un tel risque dans le cadre de son travail, et la procédure en reconnaissance de maladie professionnelle doit être assouplie.

Pour cela, l’adoption des mesures ci-dessous est à la fois indispensable et urgente.

1 - Retrait du marché de tous les produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques dangereux pour la santé humaine, qu’ils soient cancérigènes, mutagènes, neurotoxiques ou perturbateurs endocriniens.

2 - Mise en œuvre rapide par les pouvoirs publics des recommandations de la Mission commune d’information sénatoriale « Pesticides vers le risque zéro » publiées le 12 octobre 2012 - http://www.senat.fr/notice-rapport/2012/r12-042-1-notice.html

3 - Interdiction de pulvériser des pesticides (ou produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques) à une distance inférieure à 100 mètres de salariés agricoles, présents dans des parcelles proches pour l’accomplissement de leur travail.

4 - Délais de ré-entrée dans les parcelles ayant fait l’objet d’une pulvérisation portés de 48 H maximum à 48 H minimum.

5 - Obligation pour l’employeur de remettre chaque année, à chaque salarié qui y a été exposé, à quelque titre que ce soit, une liste des pesticides utilisés. Pour les salariés employés en contrat à durée déterminée, ou via une entreprise prestataire de services agricoles, cette liste devra être remise à la fin du contrat.

6 - Lors de la visite annuelle obligatoire devant la médecine du travail, questionnaire spécifique en lien avec l’exposition du salarié agricole aux pesticides (selon qu’il effectue ou non les traitements phytosanitaires) et examens de nature à diagnostiquer les pathologies reconnues comme étant consécutives à une exposition aux pesticides. Si détection d’un problème, orientation du salarié vers un service de pathologies professionnelles.

7 - Meilleur accès au droit à la reconnaissance de maladie professionnelle par la mise en place d’une collaboration entre les différents acteurs, création à cet effet du carnet de santé professionnelle.

8 - Révision et actualisation annuelle des tableaux de maladies professionnelles de la Mutualité Sociale Agricole pour les mettre à jour en fonction des connaissances scientifiques. Inscription dès cette année de la maladie M.C.S. (L’hyper sensibilité aux produits chimiques multiples)

9 - Départ anticipé à la retraite pour les salariés agricoles exposés aux pesticides, sur le modèle de ce qui existe pour les salariés exposés à l’amiante.

10 - Création d’un centre de suivi médical des expositions aux pesticides, indépendant des instances professionnelles.

11 - Droit à une allocation en supplément de la retraite pour tout retraité qui déclare une pathologie qui, s’il avait été en activité, lui aurait donné droit à une reconnaissance en maladie professionnelle.

12 - Droit pour tous les salariés agricoles et des industries agroalimentaires reconnus en maladie professionnelle à une indemnisation intégrale des préjudices subis, y compris du préjudice d’anxiété au même titre que les salariés victimes de l’amiante.


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9 réactions à cet article    


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 7 juin 2014 09:46

    Franchement, vous n’allez pas me trouver compréhensif mais je ne signerai pas votre pétition.
    Ce serait comme signer une pétition pour diminuer l’exposition des travailleurs du nucléaire.
    Signer cela serait dire oui au système, dire oui au crime d’empoisonnement de la nature et des humains.
    Moi je dis non.
    Non radical aux pesticides, non radical au nucléaire.

    A ces maux je ne recommande qu’une solution : en finir au plus vite.
    Et mettre en prison tous ceux qui le méritent.

    Pour ce faire, je ne saurais trop recommander que les salariés agricoles comme ceux du nucléaires se regroupent et attaquent l’Etat en « class action » pour l’infinie série de ses négligences, compromissions et autres corruptions.


    • Vipère Vipère 7 juin 2014 10:29

       

       

      Il ne se passe pas une journée, sans que je vois des agriculteurs déverser des produits chimiques dans les champs.

       

      La différence entre le naturel et le chimique ? l’odeur.

      C’est effectivement aux salariés d’œuvrer dans le sens d’une exposition moins dangereuse pour leur santé, auprès des pouvoirs publics.

      Pourquoi ? ceux qui nous demandent aujourd’hui d’agir dans leurs revendications catégorielles ne lèvent pas le petit doigt pour la problématique du logement, le chômage des jeunes etc...

      Dans cette logique pourquoi soutenir les intérêts égoïstes d’une branche ?

       


      • bakerstreet bakerstreet 7 juin 2014 15:44

        Vipère


        Ce n’est pas seulement aux salariés de se mobiliser, mais à tous les consommateurs, car la prise de risque est tout aussi évidente....Il y a deux jours, en passant près d’un champ, où un tracteur traitait, le vent à poussé des relents nauséabonds dans l’habitacle de ma voiture, et je ne pense pas que c’était du placebo.
        « Pas vu, pas pris ! »

        Le pire, c’est qu’il a été prouvé que des agriculteurs filent en Espagne se ravitailler en produits interdits ( quoique les autorisés doivent déjà être sacrément toxiques, cela ne suffit pas).....

        La bêtise, le profit, le cynisme, la grosse connerie et l’inconscience soulignent les carences en ce domaine de l’Europe, une véritable passoire aux lobbys, incapable d’harmoniser les choses dans les domaines les plus urgents.

      • Xenozoid 7 juin 2014 15:59

        les lois sont ècrite par ceux qui les utilisent,etre naif ne veux pas dire con, ?


      • foufouille foufouille 7 juin 2014 11:26

        dans le ciment, il y a du chrome VI qui est cancérigène


        • Xenozoid 7 juin 2014 16:01

          et la merde dant ton ovule,ne veux rien dire



          • bakerstreet bakerstreet 7 juin 2014 15:20

            Je signe, en émettant les réserves de J salvador.


            Lu avant hier un article dans ouest france qui m’a rendu malade : 

            « Laurent le Guillou et un collègue étaient salariés d’une usine d’aliments d’élevage. Ils sont tous deux malades. Le tribunal de saint-brieux dira demain s’il y a faute inexcusable de l’employeur...
            A 43 ans, il est aussi fatigué après une heure de jardinage qu’après 15 heures de travail.Il est atteint de d’hypensensibilité multiples aux produits chimiques....En mars 2009 il a été intoxiqué à son travail, à l’usine d’aliment pour élevage Nutréa de Plouisy (22)

            Technicien chargé de la réception des stocks de céréales, il refuse, ce jour là, un camion de blé »pourri et infesté de charançons". Le fournisseur Eolys, représente son blé une fois traité à l’insecticide. Laurent Guillou est pris d’irritations au visage, de nausées, d’insomnie ; il crache du sang.

            Le blé été traité au Nuvant total, interdit en france depuis 2007. En 2010, nouvel incident ; un stock de céréales traité au Nuvagrain, pesticide autorisé mais utilisé à très forte dose....

            Je coupe court au développement dans lequel cinq salariés au total sont plaignants. Le délibéré de l’affaire sera rendu en septembre. 

            Plusieurs remarques en lisant cet article : 
            - Le cynisme total de cette entreprise qu noie charançons et blé pourri dans l’insecticide, pour passer un camion, accrochée à son chiffre d’affaires.....A près tout, une fois broyer, on ne voit plus rien....C’est ce qu’on du se dire les cadres.....

            .On croit rêver, cela semble nous ramener cent ans à l’arrière, quoique à l’époque il n’y avait pas d’insecticides, même s’il y avait des requins.......

            - Bravo à ouest france d’avoir tout de même couvert l’information. Cela n’est pas le cas des médias nationaux qui devraient rebondir sur cet affreux fait divers, pour mettre à jour les lobbys et les protections.....Evidentes justement dans ce silence, où l’on préfère montrer les vieilles gloires du débarquement. 
            Certains tombent au champ d’horreur.....

            - Bien sûr, on ne vous dira pas où ces aliments pour animaux ont été ensuite envoyés, et les cancers invisibles qu’ils ont provoqués

            Un élément parmi d’autres dans le paysage contaminé. 
            Ne vous étonnez pas devant l’explosion des cancers. ....vous pourrez toujours courir, croire que vous avez une bonne hygiène de vie, on vous culpabilisera toujours le jour où vous chopperez une vacherie......la faute à personne d’autre que vous

            Sans doute notre grand tort est de ne pas nous mobiliser, pas de bouffer trois fruits et légumes par jour !
             

            • Vipère Vipère 7 juin 2014 16:23


              Pétition pour la réduction de l’exposition des salariés de l’agriculture et des industries agro-alimentaires aux pesticides

              XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

              L’auteur, tel qu’il l’indique plus haut, n’est préoccupé que par sa branche professionelle, peu importe que de plus en plus de personnes soient allergiques aux pesticides contenus dans les farines, les légumes et quasi toutes les cultures développant des intolérances et diverses pathologies.

              Donc, je maintiens mon refus de signer la pétition qui ne prend en compte que les intérêts de l’auteur et de sa corporation au motif que les consommateurs sont encore et toujours les grands oubliés de l’industrie agro-alimentaire.

              Depuis, le scandale des « lasagnes » je ne consomme plus rien des faiseurs de malbouffe et je m’en porte beaucoup mieux.

              Quant au pain, j’ai arrêté d’acheter celui des boulangeries et je le fabrique à la maison à base de farine bio.

              Devinez ? Je n’ai plus de douleurs intestinales ! smiley





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