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Les mesures de la BCE : trop tardives, trop limitées et mal ciblées

Comme annoncé il y a un mois, jeudi, la BCE a annoncé plusieurs mesures chocs, entre une nouvelle baisse de ses taux directeurs, et des mesures destinées à augmenter la masse monétaire et le crédit. Que penser de cette salve de mesures saluées un peu vite par les marchés ?

L’assouplissement quantitatif version BCE
 
La BCE était en retard par rapport à ses homologues étasunien, japonais ou britannique, qui ont déjà mis en place de nombreuses mesures qui s’affranchissent des règles habituelles, pour soutenir leurs économies respectives. A contretemps complet, elle avait même monté ses taux (comme avant, en 2008), avant de les rebaisser du fait de l’aggravement de la situation économique, alors que la Fed a multiplié par 5 son bilan depuis 2008 et que ces trois banques rachètent des montagnes de dettes publiques, donnant une bouffée d’oxygène à leurs Etats respectifs. La BCE s’est contentée de prêter 1000 milliards aux banques européennes il y a un peu moins de trois ans, tout en limitant son soutien aux états qu’aux pires moments de la crise de la zone euro.
 
Jeudi, elle est allée plus loin dans de nombreux domaines. D’abord, elle a baissé l’ensemble de ses taux directeurs. Le principal passe de 0,25 à 0,15%. Le taux de prêt marginal tombe de 0,75 à 0,4%. Plus fort encore, le taux de dépôt à court terme passe à -0,1% : en clair, les banques devront payer pour déposer leur argent à court terme à la BCE ! En outre, alors que l’échéance des 1000 milliards de prêts approche, la BCE annonce un nouveau plan de 400 milliards, qui doit être mieux ciblé pour favoriser le financement des entreprises. Enfin, les opérations de stérilisation, qui visaient à maintenir la masse monétaire, sont stoppées, ce qui devrait libérer 175 milliards d’euros. Au final, la BCE veut jouer sur la création de monnaie pour relancer l’économie.
 
Un plan qui pose beaucoup de problèmes

Mais ce plan reste totalement insatisfaisant. D’abord, il vient très tard. Il a fallu que la zone euro tombe dans une seconde récession en 2012-2013, puis que l’inflation baisse à 0,5% pour le lancer. Ce faisant, Mario Draghi est assez ridicule de dire que « nous ne voyons aucun des facteurs susceptibles de déclencher une spirale déflationniste se mettre en place  » alors même qu’elle est à l’œuvre en Grèce, en Espagne ou en Italie, avec notamment une baisse des salaires. La zone euro affiche un retard incroyable par rapport à Washington, Londres ou Tokyo. Et il ne faut pas oublier que Londres a fait 375 milliards de livres de monétisation (plus de 450 milliards d’euros) pour une économie qui pèse moins de 20% de la zone euro. Bref, le plan n’est pas à la hauteur.

En outre, ce plan se concentre encore trop sur la finance, oubliant l’économie réelle, aidée dans les autres pays par la monétisation de la dette publique. En fait, il faut voir dans sa portée limitée une conséquence logique du fait que la zone euro rassemble des pays trop hétérogènes pour partager une même monnaie. Si la Grèce, l’Espagne ou l’Italie ont besoin de mesures bien plus radicales pour les aider à se relancer, l’Allemagne craint une surchauffe monétaire du fait de la hausse des prix de l’immobilier. D’ailleurs, le cours de l’euro est resté assez stable et continue à afficher une hausse préoccupante depuis un an, alors qu’il faudrait qu’il baisse. Bref, le gouvernement fait totalement fausse route en se réjouissant des annonces de la BCE.
 
La stabilité du cours de l’euro, à un haut niveau, pénalisera sans doute bien plus les économies des pays de la zone euro qu’elles ne gagneront avec ce plan. Encore une fois, la BCE fait fausse route. Il faut dire qu’il est totalement absurde d’avoir la même monnaie dans la zone euro.

 


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13 réactions à cet article    


  • lsga lsga 7 juin 2014 19:29

    Démosthène, c’est un peu court, tu pourrais développer ? 


  • Rensk Rensk 7 juin 2014 22:03

    C’est un peu con (court) comme réponse... tu pourrais « développer » ?


  • Rensk Rensk 7 juin 2014 22:09

    Tu t’avance avec des porte avions, de sous.marins (que même les dealeurs de cocaïne peuvent se payer... alors un État !?)...

    Maintenant, au lieu de foutre le bordel « à la française » (beaucoup de paroles sans aucune preuve)... pourriez vous nous dire combien a gagné la France en pillant la Grèce en l’aidant « socialement bien sûr » ???


  • nonnon nonnon 10 juin 2014 10:31

    Démosthène,
    Je pense que tu seras d’accord avec moi :
    Les assassins financiers ne seront jamais au chômage, non ? Un John Perkins est allé en Grèce et voilà !
    Sinon, si tu savais comme ça fait du bien d’avoir des commentaires comme les tiens, ça change des trolls et des partisans du pour ou contre. Merci.


  • julius 1ER 7 juin 2014 19:15

     : en clair, les banques devront payer pour déposer leur argent à court terme à la BCE ! En outre,alors que l’échéance des 1000 milliards de prêts approche

    @l’auteur,
    quel aveu et quelle imposture, quelle déchéance et quelle dégénérescence pour un système bancaire supposé servir l’économie,et qui continue à utiliser toutes les ficelles pour ne faire de l’argent qu’avec de l’argent sans créer d’activité...... 5 millions de chômeurs en France, autant en Espagne, plus de 35 millions de chômeurs dans toute l’europe. et ce système bancaire qui continue à ne travailler que pour lui-même, les grandes banques devraient être nationalisées, voir expropriées, ce serait bien un juste retour des choses............celui qui faillit dans sa mission doit en subir les conséquences.
    les banquiers se sont assez amusés, il est temps de passer aux choses sérieuses !!!!!
    on vit vraiment l’horreur économique chère à Vivian Forester et on aura maintenant des chômeurs de père en fils et ce sur plusieurs générations....... on peut vraiment mesurer que« l’indignation »ne suffit plus, il faudra bien passer à la vitesse au dessus sinon ce seront les démagos de l’extrème-droite qui empocheront la mise car vraiment tout se conjugue pour créer les conditions de leur accession au pouvoir....

    • Rensk Rensk 7 juin 2014 22:19

      julius 1ER est un sacré rêveur... . 5 millions de chômeurs en France...

      Punaise... comment peut on être si crédible aux chiffres de l’État qui veux les cacher...

      Moins de chômeurs = plus de bénéficiaires du social des communes = expliquez-moi pourquoi vous êtes fâché des impôts régionaux qui augmentent alors que vous êtes satisfait que ceux de « Paris » n’ont pas augmenté sans pourtant diminuer d’un poil alors qu’ils auraient du le faire logiquement avec vos chiffres avancé !!!???


    • Pere Plexe Pere Plexe 7 juin 2014 20:05
      Les mesures de la BCE : trop tardives, trop limitées et mal ciblées
      Peut etre...encore faudrait il savoir pour quel résultats escomptés.


      Conformément aux traités et statuts, l’objectif principal de la BCE est de maintenir la stabilité des prix.
      En ce sens le résultat est une réussite puisque la déflation nous guette.

      Par contre pour l’efficacité économique c’est une catastrophe.Et, je vous rejoint, les mesures annoncés ne changerons pas grand chose.Mais ce n’est pas le rôle premier de la BCE.Il convient donc de remercier les concepteurs de cette banque chargée très officiellement de préserver la richesse des possédants. Pas de créer les conditions favorisant l’emploi.

      • Rensk Rensk 7 juin 2014 23:18

        La DÉFLATION... nous guette au coin de la rue... Pfff... qu’elle connerie que voilà.

        Ne me dites pas que vous ne saviez pas que l’€ est « adapté » à la planche a billets des USA...

        Tous vous demandez de vous foutre dans la merde « volontairement »... (l’€ est trop cher)... tous vous suivez sans réfléchir un poil que le monde n’est pas limité aux seuls arnaqueurs du « monde libre »...

        Réveillez-vous, le taux de change € - CHF a 1.20 a été introduit depuis septembre 2011... c’est le peuple qui paye pour cette garantie et il n’a jamais dû payer depuis le 9.2011... Vous par contre en France... vous avez récolté plus d’amende du fisc US que nos deux plus grandes banques réunies (alors que vous faites : la morale a d’autres...)


      • Rensk Rensk 7 juin 2014 23:29

        Attention, j’ai oublié de préciser que cela ne concerne qu’une seule banque de France pour l’instant alors qu’il y en a bien d’autres en attente de l’amende...

        77’000 banques se sont porté « volontaires » (on accepté le chantage) pour payer une amende US... si ses 77’000 banques se retireraient des USA c’est en moins de 0.0000000037 secondes que les USA feraient faillites !!!

        Faut savoir ce qu’on a dans la main... la France bafoue même des contrats de 1958 avec la Suisse, unilatéralement comme ont dit en « diplomatie »... a elle de voir ce qu’elle perdra dans les faits.


      • Rensk Rensk 7 juin 2014 21:56

        Ne sais pas dans quel monde vous vivez... mais il doit être limité en information...

        La Suisse a déclaré au monde (a toutes les tribus, $,£, RR (roubles, la BC marque ses billets, depuis 1995, par le signe « RR »... mais depuis, le rouble russe a été gratifié d’un nouveau symbole le 11 décembre 2013, suite à un vote tenu depuis le 5 novembre sur le site de la Banque centrale de Russie. Les participants pouvaient choisir entre cinq symboles ou proposer le leur. Le symbole retenu, qui a obtenu 61 % des voix, est un symbole qui était utilisé de manière officieuse depuis 2007 : , soit la lettre Р de l’alphabet cyrillique (prononcée R) munie d’une barre horizontale. Au moment de son lancement, il n’était pas possible de reproduire ce symbole sur un traitement de texte, nécessitant ainsi une mise à jour de ces logiciels.), ¥, le yen japonais...

        Les 1€ contre les 1.20 CHF ont été respecté par TOUTES les bourses du monde entier... actuellement a cette heure vous achetez 1 CHF a 1.25€...

        Suivez les infos... qui donc détiens le plus grand « capital » en gérance privé du monde ? Qui donc a la plus grande Assurance des « assureurs » du monde ? Qui donc oublie que les assurances achètent des banques et que les banques achètent des assurances ???

        @ Laurent, cela fait plusieurs fois que je vous vois comme « informateur manipulé » sur ce site...
        16 « références » uniquement pour cet article... et vous ne vous êtes jamais posé des questions sur vos « références »...


        • Rensk Rensk 7 juin 2014 23:52

          La Suisse dispose actuellement, outre la Convention AELE et l’accord de libre-échange avec l’UE, d’un réseau de 28 accords de libre-échange avec 38 partenaires en dehors de l’Union européenne (UE). Les accords de libre-échange sont normalement conclus dans le cadre de l’Association européenne de libre-échange (AELE)...
          Toutefois, la Suisse a la possibilité de conclure des accords de libre-échange en dehors de l’AELE, comme ce fut par exemple le cas pour le Japon ou la Chine.

          La politique de libre-échange de la Suisse vise à améliorer les conditions cadre régissant les relations économiques qu’elle entretient avec des partenaires importants sous l’angle économique. Il s’agit, d’une part, de placer les acteurs économiques suisses sur un pied d’égalité avec leurs principaux concurrents pour ce qui est de l’accès aux marchés étrangers et, d’autre part, de faire en sorte que cet accès soit, autant que possible, stable et libre d’entraves. Les mesures visant une plus grande ouverture des marchés d’exportation revêtent une importance particulière dans la politique de stabilisation menée par le Conseil fédéral.

          Les Etats de l’AELE signent également des déclarations de coopération avec certains partenaires. Les déclarations de coopération prévoient un dialogue institutionnalisé sur les possibilités d’approfondir les relations économiques. Elles peuvent déboucher, ultérieurement, sur des négociations de libre-échange.


          • Rensk Rensk 8 juin 2014 00:23

            Je ne sais pas si vous voyez les faits dans leurs réalité... La Suisse a été obligé de mettre en « réserve » les pourparler avec la Russie a cause des ses partenaires de l’AELE...

            La Suisse a fait un accord avec la Chine sans passer par l’AELE.... concernant la Russie la Suisse avait obté pour la « transaction » avec ses partenaires... (ceux qui ont bloqué par 3 voix contre 1 la continuations des pourparler) ...(Nous étions proche d’un accord ; bien plus près des 10 ans entre le Russie et la Chine... = rappel = 2 ans entre la Suisse et la Chine)

            Je vous rappel aussi que les conditions imposé par les USA pour leurs soit-disant « libre éclanche » a été refusé par 4 fois par nos politiques vendus aux USA...

            Maintenant regardez ce qui se passe réellement... La Suisse a un libre échange avec la Chine et l’UE... Le pays refuse par 4 fois celui des USA...

            L’UE va accepter en cachette « l’accord » des USA... (Non démocratique)

            l’UE et les USA vont devoir accepter le libre échange entre la Suisse et la Chine sans avoir eu aucun droit a la parole... (vous nous imposez quelque chose = nous vous imposons autre chose = une main lave l’autre) incompréhensible pour ceux qui n’ont pas l’habitude de la démocratie comme a Paris qui a foiré deux votes populaces depuis 2005... le rare référendum en France, violé par les politiciens, puis le vote populaire dans Alsace qui est bafoué par un mariage obligé par « Paris »


          • CN46400 CN46400 8 juin 2014 08:25

            Si je comprends bien une coquette poignée de milliards d’€, créés ces dernières années, par la BCE, sont restés planqués dans les coffres de cette BCE après avoir été affectés aux banques qui, normalement, auraient dû les distribuer dans l’économie européenne.

              Cette situation soulève deux principaux problèmes :
                 1- Constat est fait que le prêt direct de la BCE aux banques ne garanti aucunement la diffusion rapide de l’argent créé dans l’économie. Alors que si cette monnaie avait été distribuée aux états, elle aurait été immédiatement utilisée. Il faut donc revoir le traité de Maastricht pour remettre les banques à leur place, c’est à dire sous l’autorité des états (et pas au dessus) !
                 2- Preuve est ainsi faite que les banques ne sont toujours pas sûres, six ans après l’affaire des subprimes, de la solidité de leurs avoirs.....Et qu’elles sont prêtes , pour les étayer, à utiliser, au détriment des peuples, la rente de situation que leur confère la protection directe de la BCE !

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