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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Tout feu tout Corelli. Les Sonates d’Assise inédites par Enrico Gatti (...)

Tout feu tout Corelli. Les Sonates d’Assise inédites par Enrico Gatti et l’Ensemble Aurora

On ne compte plus l’intimité tissée entre le violoniste Enrico Gatti, son Ensemble Aurora et les sonates d’Arcangelo Corelli (1653-1713) : depuis le début des années 90 chez Tactus, en passant par la concrétisation de trois magnifiques enregistrements consacrés chronologiquement aux opus 5-3-4 et parus respectivement chez Arcana pour les deux premiers, Glossa pour le troisième. Toujours chez Glossa, celui qui a révélé l’essence poétique du compositeur romain nous livre ici des pièces inédites. Avec le sentiment qu’il n’y a pas meilleur ambassadeur pour si jolie entreprise.

On connaissait jusqu’à présent 6 opus et quelques sonates éparses sur lesquels s’est basée la réputation de Corelli. A coups de rééditions et transcriptions en circulation dans toute l’Europe durant sa carrière, cette production brève mais de grande qualité suffit à Corelli pour parfaire sa renommée. Cependant, la recherche musicologique n’était pas totalement convaincue que ce soit là les seules compositions auxquelles s’est adonné le natif de Fusignano. Guido Olivieri nous montre dans le livret une lettre écrite deux ans avant la publication du premier opus (1681) où Corelli indique qu’il a déjà composé. Ce qui laisse penser qu’une certaine partie de la production du compositeur est restée à l’état de manuscrit et que celui-ci publiait délibérément ce qui lui semblait digne l’être.

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Les sonates qui nous intéressent sont tirées du manuscrit de la bibliothèque du Sacro Convento franciscain d’Assise. Elles furent découvertes en 1963 par le musicologue Mario Fabbri mais c’est seulement depuis peu que l’on a pu attribuer leur paternité à Corelli. Ces 12 Sonate da Camera a violino e violoncello solo possèdent des traits stylistiques à la fois de l’aire bolognaise du XVIIè siècle et du style typique corellien. On peut certainement affirmer que ce sont des oeuvres de jeunesse, sortes d’embryons où le style n’est pas encore affirmé mais qui mèneront à l’apothéose des sonates pour violon de l’opus 5.

Toutes ces sonates sont assez courtes et comportent trois mouvements : un prélude, si caractéristique du langage corellien - écoutez la Sonata n°4 ou la Sonata n°7 -, suivi de deux danses, la première étant soit un Balleto soit une allemande, la seconde étant une Courante. Mais ce qui est peut-être le plus remarquable pour nos oreilles est le groupe de sonates inclues en appendice (Anhang) dans le catalogue complet des oeuvre de Corelli. Sonates déjà bien plus mûres, pleines d’adresse, elle semblent avoir été écrites à Rome, là où Corelli passera tout le reste de sa vie. De durée plus longue et au propos mieux développé, ces sonates Ahn. 33-36 offrent une expressivité proche de ce que nous connaissons déjà du compositeur, en témoignent les flamboyants adagio dans les Sonata Anh. 34 et Anh. 35.

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Ce disque jette un nouveau voile sur la carrière et le cheminement de Corelli. Conjointement à l’enregistrement, les 12 sonates d’Assise viennent d’être publiées chez LIM (Libreria Musicale Italiana), à la fois en facsimilé et édition critique par Enrico Gatti. Il est assez émouvant d’avoir en mains un si bel objet, à la hauteur de la ligne éditoriale que s’est imposé Glossa, et de toucher à un nouveau répertoire chez un compositeur qui a peu publié. Et ce d’autant plus quand on retrouve avec bonheur un interprète aussi expert et passionné dans le domaine corellien. On ne peut qu’adhérer à la précision des danses et la limpidité de l’ornementation dans les mouvements lents. Je vous propose d’en juger par vous-mêmes.

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Enrico Gatti et Ensemble Aurora
Arcangelo Corelli : Les Sonates d’Assise

I. Sonata n°7 en Fa majeur (Anh. 44) - Preludio : Adagio
II. Sonata n°4 en Do majeur (Anh. 41) - Preludio : Adagio, Alemanda : Largo assai/Presto, Corrente : Allegro
III. Sonata Anh. 35 en la mineur - Grave, Allegro, Adagio, Allegro

Enrico Gatti, violon
Gaetano Nasillo, violoncelle
Anna Fontana, clavecin

2014 Glossa GCD 921209

http://youtu.be/TtcN2dnkgl4

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Ce disque peut être acheté ICI


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1 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 21 octobre 2014 10:56

    Merci pour ces liens vers une musique fraiche et qui parle de choses anciennes et belles.

    Je ne connaissais pas.

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