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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > La troisième cible

La troisième cible

Ce texte n’est pas un article, mais une nouvelle. Elle met en scène des patrons du Medef et un mystérieux groupuscule d’activistes ultra-violents...

JPEG Pour être franc, j’appréhendais ma « rencontre » avec Brincourt. Après tout, Vincent n’était pas un inconnu pour moi – il était le beau-père de ma sœur Faustine – et, faute d’expérience du meurtre, je craignais de flancher lors du face-à-face. J’avais tort de m’inquiéter : tout s’est passé exactement comme je l’avais prévu.

Peu avant 23 heures, la Porsche de Brincourt s’est engagée sur la route forestière qui mène à La Chesnaye, la gentilhommière des Yvelines où le pédégé du groupe Sogetis avait l’habitude d’installer ses maîtresses. Celle du moment se nommait Adeline, une jolie bimbo médiatique rencontrée un an plus tôt dans un talk-show télévisé animé par Fogiel. Fidèle à son image, l’animateur avait allumé la fille :

– Sur les plateaux de télé, on vous surnomme « Saute-au-paf ». Est-ce à cause de votre appétit sexuel ou de votre aptitude à vous placer dans le champ des caméras ?

Adeline, sourire aux lèvres, avait répliqué du tac au tac :

– Et vous, mon cher Marc’O, je me suis laissé dire que certains vous appellent « 'Tite Bite ». Info ou intox ?

Assis à côté de la pulpeuse blonde, Brincourt s’était franchement marré. Adeline n’ayant pas été sélectionnée pour La ferme des célébrités, leur liaison avait débuté quelques semaines plus tard, à l’initiative de la bimbo.

Juste après la Mare aux sangliers, j’avais tiré une grosse branche de châtaigner en travers de la chaussée. Brincourt est descendu de la Porsche en pestant pour dégager la route. J’étais caché dans les taillis près d’un rocher de grès couvert de mousse verdâtre. J’ai attendu que ce gros porc saisisse la branche pour surgir de ma planque. Alerté par un craquement de bois mort, Brincourt s’est retourné au moment où j’entrais dans le faisceau des phares.

– Qu’est-ce que vous... C’est toi, Bertrand ?

– Moi-même, Vincent. Pour te servir !

Et je l’ai « servi », comme on « sert » un chevreuil au terme d’une chasse à courre : à la dague ! En l’occurrence, un banal couteau de cuisine. Brincourt a trépassé dans un écœurant gargouillis. Son corps s’est affalé sur la chaussée, en vrac, tel un pantin désarticulé. Adieu, Ducon, mes amitiés à Satan ! J’ai disparu dans la nuit, avec un vague sentiment de frustration. Tout avait été si facile... Presque trop facile.

Pendant près d’une semaine, la disparition brutale de Vincent Brincourt a fait la une des médias. Il est vrai que le pédégé de la Sogetis n’avait pas été victime d’un banal assassinat crapuleux, mais, aux dires des éditorialistes, d’une « véritable exécution » perpétrée de sang-froid par les activistes d’un groupuscule jusque-là inconnu des limiers de la DCRI. Sous la signature « Armée Révolutionnaire Populaire (ARP) – Groupe Robin des Bois », les tueurs réclamaient, dans un communiqué laissé en évidence sur le siège de la Porsche, « la redistribution aux travailleuses et aux travailleurs des énormes profits détournés par les vautours du capital et leurs affidés. » Avant d’ajouter, en conclusion d’une logorrhée haineuse et vindicative, ces deux mots lourds de menaces : « Premier avertissement !!! »

Six semaines se sont écoulées. Sans que l’enquête progresse d’un iota, au grand dam des patrons du CAC 40, directement visés par le communiqué de l’ARP, et des duettistes judiciaires, le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur, contraints par l’échec des flics et une soufflante de l’Élysée au silence radio après leurs imprudentes rodomontades des premières heures. Un clou chassant l’autre, « L’affaire Brincourt » avait progressivement été reléguée – du moins dans les médias quotidiens – entre les chiens écrasés et les résultats de foot. Il était temps que Robin des Bois refasse parler de lui.

Cette fois-ci, j’ai choisi, pour jouer le rôle de la victime, le pédégé d’Avionex, Arnaud Périllat. En tant que patron, il était loin d’être le plus cynique, du moins dans ses discours. Son étonnante ressemblance avec Fernandel le rendait même plutôt sympathique au grand public. Mais sa boulimie de stock-options et ses 37 % d’augmentation de salaire 2013 rapportés au 1,25 % généreusement octroyé dans le même temps aux employés de son groupe en faisaient une cible toute désignée. En outre Périllat se croyait indestructible : malgré les menaces de l’ARP, il avait refusé toute protection policière, se contentant de son garde du corps habituel quand ses camarades du Medef s’entouraient d’une armada de gorilles publics et privés. Ce serait donc Périllat. Encore fallait-il trouver l’ouverture pour agir sans risque.

Sur ce plan-là, les choses avaient été rondement menées avec Brincourt. Il m’avait suffi de deux ou trois pince-fesses et de quelques coupes de champagne pour en savoir suffisamment, de la bouche même d’une Adeline passablement éméchée, sur les habitudes de ce connard de Vincent. Le reste n’avait été qu’une question d’organisation : la moto garée dans un chemin forestier à cinq cents mètres de La Chesnaye, le couteau jeté dans une étroite et profonde diaclase au chœur d’un chaos de grès, les fringues incinérées dans une chaudière, le communiqué saisi et imprimé préventivement dans l’anonymat d’un web bar de Bruges un mois plus tôt. Du gâteau !

Pour Périllat, les choses s’annonçaient plus ardues. Contrairement à Brincourt, le pédégé d’Avionex n’avait pas de goût pour les galipettes extraconjugales, pas plus que pour les virées solitaires au volant d’une puissante voiture de sport. En fait, il partageait son temps entre son bureau de l’avenue Hoche, son luxueux domicile de l’Ile Saint-Louis, et ses voyages à l’étranger en quête de juteux contrats. Côté loisirs, pas d’opportunité à saisir : Périllat sortait très peu. Quant à son activité sportive, elle se résumait, depuis sa prise de contrôle d’Avionex, à quelques parcours de golf chaque année. Et encore, uniquement lorsqu’il prenait deux ou trois jours de vacances avec son épouse et ses gosses, à l’occasion des congés scolaires. À cet égard, pas de destination privilégiée : on les avait vus à Bonifacio, à Ramatuelle, à Zermatt, à Santorin, à Capri, à Saint-Moritz. Il n’y avait guère qu’à Annecy, la ville natale du pédégé, que l’on voyait régulièrement le clan, mais Périllat – en froid avec ses parents, un couple d’hôteliers retraités – s’y rendait rarement, et le plus souvent sans préavis. Restait Carantec, d’où était originaire Anne-Marie Ségalen, son épouse. Le couple y avait fait construire, dans la pinède de Penn-al-Lann, une superbe villa avec piscine et vue sur la mer, juste en face du petit phare romantique de l’île Louët et du château du Taureau, ce fort Boyard finistérien placé en sentinelle au milieu des flots à l’entrée de la baie de Morlaix. Un endroit magnifique.

C’est là que j’ai décidé d’agir. À Carantec. Et plus précisément au golf.

Comme prévu, Périllat a débarqué le week-end de Pâques avec toute la smala. Pas difficile à deviner : cette escapade bretonne était devenue, au fil des ans, une sorte de rituel depuis l’époque, déjà lointaine, où Alain, le fils aîné, fouillait tous les recoins du jardin à la recherche des œufs. Ses frères et sœurs avaient pris la relève. Cette fois-ci, ce serait le tour d’Audrey et de Jérémie, les petits derniers. Sauf cataclysme, le pédégé serait sur le green dès le lendemain de son arrivée.

Il y était en effet, dès 10 heures, fidèle à ses habitudes matinales. Par chance, le vent d’ouest avait amené durant la nuit un temps humide et frais sur les côtes du Finistère. Une demi-douzaine d’usagers seulement s’était engagée sur le parcours. Périllat avait entamé le sien en compagnie d’un ami de la famille jovial et bedonnant. Le garde du corps, l’œil aux aguets, ne lâchait pas son patron d’une semelle.

J’attendais le pédégé près du trou n°6. À cet endroit, le golf venait buter sur une ancienne carrière envahie par une végétation dense et anarchique. À proximité, un chemin goudronné venait mourir en cul-de-sac entre la grève et la carrière. Le coin rêvé pour une embuscade.

10 h 50. La balle de Périllat s’était immobilisée sur le green, à trois mètres du drapeau. Moins adroit que son partenaire, l’ami du pédégé venait d’expédier la sienne dans les herbes du fairway. Périllat s’est approché d’un pas décidé pour putter avec une chance réelle de réaliser un birdie sur ce trou. Insensible au jeu, le garde du corps s’est posté en bordure du green. Son regard a fouillé le bois, à la recherche du moindre élément suspect. C’est alors qu’il m’a repéré, malgré tout le soin que j’avais mis à me fondre dans les replis du terrain. En un clin d’œil, un pistolet a jailli dans sa main droite. Trop tard : le gorille était déjà dans la ligne de mire de mon fusil. J’ai appuyé sur la détente. Touché au thorax, le type s’est effondré dans l’herbe humide. Sans perdre un instant, j’ai ajusté Périllat et tiré à trois reprises. Mortellement blessé, le pédégé s’est affalé sur le gazon, sous les yeux horrifiés de son compagnon, tétanisé par la fusillade.

À 11 h 10, ma voiture – une Peugeot 308 louée deux jours plus tôt à Rennes – brûlait dans un entrepôt désaffecté de Morlaix. Et avec elle tout l’équipement acquis pour la circonstance au cours des semaines précédentes : fusil, treillis, bottes, gants, jerrican. Le même jour, dans l’après-midi, j’étais de retour à Rennes au terme d’un voyage en train sans histoire. Ma Clio m’attendait sagement dans une ruelle des quartiers sud. Moins de trois heures plus tard, je pénétrais sur le périphérique parisien sous une pluie battante.

L’exécution du pédégé de la Sogetis avait causé un choc dans la population ; comme on pouvait le présager, celle du patron d’Avionex a engendré, sitôt son annonce par l’AFP, une tempête politico-médiatique sans précédent, doublée d’un véritable traumatisme des ténors de l’industrie et de la finance, clairement désignés comme les prochaines victimes du Groupe Robin des Bois. Il est vrai que sous le titre « Deuxième avertissement !!! » le communiqué de l’ARP abandonné par mes soins sur la scène de crime était on ne peut plus menaçant. Le « brûlot activiste », pour parler comme Libération, dénonçait une nouvelle fois – en termes extrêmement virulents – « la paupérisation croissante des classes laborieuses » et « les dérives ultralibérales d’un système capitaliste soumis à la dictature avide des spéculateurs. » Les activistes exigeaient, sous peine d’une impitoyable poursuite des exécutions, « la restitution aux travailleurs et aux victimes des licenciements boursiers des sommes détournées par les requins de la finance. »

Deux heures après la publication de la dépêche, le CAC 40 plongeait de 4 % en entraînant dans sa chute les autres indices européens, unis dans la tempête. Au même instant à Matignon, une cellule de crise réunissait en urgence, autour du Premier ministre et du Secrétaire général de l’Élysée, les membres du gouvernement concernés, les responsables de la police, de la gendarmerie et de la magistrature ainsi qu’une délégation du Medef particulièrement nerveuse.

Le soir même, le nombre des policiers affectés à l’enquête était triplé et deux magistrats expérimentés étaient détachés en renfort au pôle anti-terroriste du parquet. Dans le même temps, des zones de sécurité, délimitées par des barrières métalliques et gardées par des policiers ou des militaires en armes, étaient mises en place devant les sièges sociaux des grandes entreprises et les résidences – y compris secondaires – de leurs pédégés.

Sauf à utiliser des moyens de guerre, la sécurité des patrons était désormais « pleinement assurée », affirmaient dans les mêmes termes Gilles Bouleau sur TF1 et David Pujadas sur France 2 en relais du porte-parole du gouvernement. Les deux journalistes ne pouvaient évidemment pas savoir que le sort de la troisième victime était déjà scellé !

Étienne Grimault – la troisième cible – prenait chaque été quelques jours de vacances dans sa luxueuse propriété de Calvi. Menace ou pas, le patron de Novedia ne renoncerait en aucune manière à son séjour estival dans l’île. Ne serait-ce que pour montrer au personnel du groupe, et plus encore aux actionnaires rendus nerveux par la chute des cours, que rien ni personne ne pouvait entamer sa détermination ni lui dicter sa conduite. Pas même les agissements criminels d’un « quarteron de terroristes », aussi dangereux fussent-ils. Il est vrai que, depuis la mort d’Arnaud Périllat, le pédégé avait renforcé son escorte privée et bénéficiait, à l’instar de ses commensaux du Medef, de la présence constante d’anges gardiens de la police nationale spécialement affectés à sa sécurité.

Étienne Grimault est arrivé en Corse au début du mois de juillet, à bord de son Falcon 50 personnel. Près de trois mois après la deuxième exécution, l’enquête continuait de patauger lamentablement, malgré la multiplication des perquisitions dans les milieux extrémistes et les auditions, parfois mouvementées, de leurs leaders. Avec, pour seul résultat, une nervosité croissante de l’exécutif. Au point que des têtes commençaient à tomber ici et là dans les rangs de la police et du parquet, en prélude sans doute à quelques purges au sein d’un gouvernement totalement impuissant. J’observais cette vaine agitation avec une réelle jubilation teintée d’une pointe de condescendance pour les errances conjuguées des flics et des magistrats.

Comme à chacun de ses voyages en Corse, le patron de Novedia a été accueilli dans sa propriété par le régisseur du domaine, Bastien Paganelli, un pur produit du cru embauché dix ans plus tôt, moins pour ses compétences professionnelles, au demeurant irréprochables, que pour son appartenance au mouvement indépendantiste A conculta nazionalista, gage de la tranquillité des lieux. Un bon choix : jamais Étienne Grimault n’a subi la moindre menace ni le plus petit chantage de la part des clandestins.

Si le pédégé était protégé contre les agissements des indépendantistes, il ne l’était pas contre ceux de l’ARP : moins d’une heure après le dîner, une violente explosion pulvérisait son bureau. La police devait retrouver sur les lieux de ce nouvel attentat les restes déchiquetés de deux corps : ceux d’Étienne Grimault et de la brune Lorena Blasquiz, victime collatérale de la déflagration et assistante personnelle du patron de Novedia.

Contrairement à ce qui s’était passé lors des deux premières exécutions, le groupe Robin des Bois n’avait, cette fois, laissé aucun message sur place. Il ne faisait pourtant de doute pour personne – pas même pour le préfet et le procureur, arrivés très vite sur place – que les nationalistes corses n’étaient en aucune manière impliqués dans cette action. Pas leur intérêt. Et de fait, un communiqué de l’ARP, trouvé le lendemain matin dans une rame du RER parisien – suite à un appel téléphonique que j’avais émis d’une cabine publique –, revendiquait clairement, au nom du Groupe Robin des Bois, l’attentat contre Étienne Grimault. Avec, à la clé, une charge très violente contre le patronat, les spéculateurs et les fonds de pension, conclue par un menaçant « Troisième avertissement !!! »

Les obsèques ont été célébrées quatre jours plus tard. Elles ont donné lieu à… »

Hummel, concerto pour trompette. Zut ! mon portable. J’appuie sur la touche verte et colle le Smartphone à mon oreille. Une voix féminine, forte et autoritaire, vient me frapper le tympan :

– Serge Grimault ?

– Lui-même.

– Lorena Blasquiz, l’assistante de…

– Mon salaud de père, je sais ! Curieux que vous m’appeliez aujourd’hui, Lorena. Figurez-vous que je suis en train d’écrire ma dernière nouvelle. J’y trucide avec jubilation mon géniteur et ses principaux amis du Medef. Pour le fun, j’ai même gardé provisoirement les vrais noms des protagonistes, à l’image de ces créateurs publicitaires qui dessinent leurs personnages nus avant de les habiller pour les livrer au public. L’ennui, c’est que la charge de Semtex qui expédie ad patres mon pourri de père vous est également fatale, ma chère Lorena. Mais vous connaissez l’adage : « On ne fait pas d’omelette

L’assistante me coupe sèchement la parole : 

– Ne vous en faites pas pour moi, mon petit Serge, ma coquille est solide. Celle de votre père, un peu moins : il vient d’être tué par la chute d’une grue sur un chantier. Vu la nature de vos rapports avec lui, je ne vous présente pas mes condoléances. Je n’en suis pas moins navrée pour vous, Serge : vous entrez dès aujourd’hui dans le club très fermé des plus grandes fortunes de France, aux côtés de Bernard Arnault, Liliane Bettencourt et Francis Bouygues. La vie est parfois bien cruelle !

 

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30 réactions à cet article    


  • In Bruges In Bruges 20 octobre 2014 14:25

    Finalement, on vous préfère encore quand vous nous écrivez que la gauche c’est bien, que la droite c’est mal, et qu’il faut rouler doucement en voiture....
    Bonne journée quand même.


    • Fergus Fergus 20 octobre 2014 15:31

      Bonjour, In Bruges.

      Nuance : une certaine gauche est bien : celle qui place l’intérêt des classes populaires au centre de ses préoccupations, ce qui exclut le PS !

      Quant à « rouler doucement en voiture », c’est une interprétation que vous faites du respect des règles en vigueur.

      Sincèrement désolé que cette fiction vous ait déplu. 


    • lsga lsga 20 octobre 2014 15:34

      « les » classes populaires ?


      Il y en a combien ? et comment on les détermine ?

    • Fergus Fergus 20 octobre 2014 15:54

      Bonjour, Isga.

      Je vous accord qu’il s’agit là d’une notion floue. Disons que font partie des classes populaires à mes yeux, outre les personnes en situation de précarité, voire de pauvreté, toutes celles et tous ceux qui ont du mal à dégager des ressources pour les activités de loisir et les menus achats de confort, au delà des dépenses contraintes.

      Tout les gouvernants qui se respectent devraient avoir à cœur d’adoucir autant que possible les conditions de vie de ces personnes ! On en est bien loin, hélas !


    • sleeping-zombie 20 octobre 2014 16:34

      mode troll :
      donc finalement pour toi, la classe est déterminée par le pouvoir d’achat, et pas par le « comment » il s’obtient. C’est curieux que t’aimes pas le PS.
      :D


    • lsga lsga 20 octobre 2014 16:35

      j’ai hésité à lui répondre ça, en effet....


      mais bon, il a fait un effort de définition claire. C’est le principal. 

    • Fergus Fergus 20 octobre 2014 17:13

      Bonjour, Sleeping-Zombie.

      Vous avez raison, on ne peut réduire les classes populaires à la seule question du pouvoir d’achat, les éléments culturels, pour ne citer que cet exemple, occupant une place significative.

      Mais le facteur économique est actuellement devenu l’élément déterminant tant les classes populaires, envisagées dans un sens plus large comportant les ouvriers, les employés et les petits artisans, se sont paupérisées. Et c’est tout naturellement à ces personnes en difficulté économique que je pense en premier lieu au moment de voter ou de défendre des programmes politiques.


    • sleeping-zombie 20 octobre 2014 17:18

      Mais le facteur économique est actuellement devenu l’élément déterminant

      Là, je suis 100% d’accord. Le problème, c’est le nombre incroyable de gens qui confondent économie et finance. Pire, économie et pouvoir d’achat.
      Bon, j’arrête mon mode troll, parce qu’il y a un truc qui m’agace plus, c’est la capacité des gens de gauche à s’entredéchirer pour des peccadilles.


    • lsga lsga 20 octobre 2014 17:24

      Les petits artisans sont le fer de lance de la Réaction Fergus. 


      Il n’y a rien à attendre d’eux, si ce n’est leur capacité à soutenir les Facsistes.
      C’est normal, ce sont des bourgeois, des petits bourgeois, mais des bourgeois quand même. 

      Idem pour le Lumpen Proletariat des cités, ils sont derrière Soral et Dieudonné, ils votent Marine Lepen, et fourniront le gros des troupes de la nouvelle Gestapo. 

    • Fergus Fergus 20 octobre 2014 17:26

      @ Sleeping-Zombie.

      Entièrement d’accord avec votre conclusion : mieux vaudrait, pour contrer la droite dominante dans ce pays, tenter de privilégier les points d’accord relativement aux points de division afin de parvenir à une plate-forme d’action. Mais là, je crains que l’on ne soit en plein rêve...


    • Fergus Fergus 20 octobre 2014 17:37

      @ Isga.

      N’empêche que tous ces gens font partie des classes populaires. Et la sociologie des uns et des autres ne détermine pas forcément leur vote. C’est ainsi qu’il existe par exemple une tradition de paysan rouges en Limousin alors que l’écrasante majorité de la profession sur le reste du territoire est réactionnaire. Et je connais personnellement des petits artisans et commerçants de gauche et conscients qu’ils sont très minoritaires !


    • lsga lsga 20 octobre 2014 18:01

      non, ils ne font pas partie des classes populaires, mais des petits bourgeois. C’est toute la limite de votre analyse en termes de « peuple ». Vous ne faites pas la différence entre Prolétaires, Bourgeois et Petits Bourgeois.


      Il ne suffit pas de se prétendre rouge pour l’être. Mais, bien entendu, il existe même des grands bourgeois qui sont révolutionnaires (comme Lénine en son temps).

    • Fergus Fergus 20 octobre 2014 19:09

      Bonjour, Joyeusetés.

      Je m’aperçois que j’ai oublié de vous saluer. Toutes mes excuses pour cet oubli.

      Bonne soirée.


    • wesson wesson 20 octobre 2014 16:28

      Bonjour Fergus, 

      je ne peux résister à ce hors sujet : 

      les néo nazis en Ukraine, vous les voyez mieux là  ?

      Et maintenant que les néo-nazis qui n’existent pas sont partout dans les rues de Kiev et y font la loi, quel sera le prochain mensonge, le prochain aveuglement ?

      • Fergus Fergus 20 octobre 2014 17:23

        Bonjour, Wesson.

        Excusez- moi, mais je vous mets au défi de trouver un seul commentaire de ma part visant à affirmer qu’il n’y a pas de néo-nazis dans les arcanes du pouvoir de Kiev.

        Je crois d’ailleurs n’avoir écrit que quelques rares commentaires sur ce sujet, non pour nier la présence - évidente ! - de ces fascistes mais, par souci d’objectivité, pour dénoncer l’outrance des propos de certains affirmant que le gouvernement de Kiev n’était constitué que de néo-nazis, ce qui est faux.

        Qu’il y ait 2 ou 3 de ces néo-nazis parmi les ministres nationalistes du gouvernement ukrainien n’en est pas moins préoccupant et permet de mieux comprendre pourquoi les groupes fascistes bénéficient d’une telle liberté de manœuvre. Je condamne évidemment cela avec la plus grande fermeté !


      • wesson wesson 20 octobre 2014 21:08

        « Je crois d’ailleurs n’avoir écrit que quelques rares commentaires sur ce sujet, non pour nier la présence - évidente ! - de ces fascistes [...] »


        effectivement, vous aviez écrit exactement ceci en Juillet (je vous grasse) :

        « Reste le régime de Kiev, et là aussi il faut arrêter de raconter tous azimuts qu’il s’agit d’un régime fasciste ou nazi (selon les auteurs). Certes, il y a quelques individus fascisants au gouvernement, nul ne peut le nier, mais pour l’essentiel les gens qui dirigent sont avant tout des nationalistes ukrainiens. »

        Ce faisant, vous établissiez vos vérités qui sont les suivantes : 
        * le régime de Kiev n’est ni fasciste, ni nazi (sous entendu, tout à fait normal)
        * bon il y a bien quelques excités, mais c’est pas du tout grave, et surtout ce ne sont que des « fascisant » appréciez la nuance ! 
        * ce sont avant tout des nationalistes ...

        Nous avons là un véritable chef d’oeuvre de Public Relation. Aucun doute sur le fait que ça a été votre métier, et probablement que ça l’est encore.

        Vous êtes trop prudent et intelligent pour avoir nié directement et clairement la présence de néo-nazis au pouvoir en Ukraine, qualifiant cela de « propagande Russe », mais votre commentaire est un modèle de rédaction, dans la droite ligne des médias mainstream, qui comme vous n’ont cessé de répéter qu’il n’y avait aucun problème de nazisme en Ukraine. Vous devriez conseiller chez Radio Free Europe, ou directement pour l’AP, ils ont besoin de vous !



      • Fergus Fergus 20 octobre 2014 22:41

        @ Wesson.

        Je trouve votre commentaire très amusant sur différents points.

        Tout d’abord, je n’ai jamais de ma vie travaillé dans les Relations publiques, mais essentiellement dans l’informatique après avoir commencé ma carrière professionnelle comme simple employé de bureau. Quant à la manière dont je passe ma retraite, cela consiste principalement en randonnées et en voyages d’agrément avec mon épouse ; là encore, bien loin de toute activité de Relation publique. Et d’ailleurs pour qui, moi qui ai toujours été indépendant de toute organisation, parti, syndicat ou religion ?

        Libre à vous d’interpréter le commentaire que vous avez rappelé comme vous le faites. Néanmoins, permettez-moi de vous affirmez que vous faites erreur, mon propos ne voulait rien dire de plus en filigrane que ce qui a été écrit et que je maintiens aujourd’hui.

        Qu’il y ait un problème de nazisme en Ukraine, je ne le nie absolument pas. Mais je persiste à penser qu’il n’est pas au cœur de la décision politique. Et pour ce qui est de la propagande russe, je crois effectivement qu’elle ne peut pas plus être niée que la propagande des forces de l’Otan, chaque camp ayant intérêt à discréditer l’autre pour avancer ses pions : les Etats-Unis et l’Otan pour asseoir leur influence sur les pays de l’est de l’Europe ; la Russie pour élargir son glacis de sécurité en tentant de remettre la main sur d’anciens territoires du Pacte de Varsovie.

        Vous avez clairement choisi un camp. Je n’appartiens à aucun !

        Bonne nuit.


      • wesson wesson 21 octobre 2014 10:46

        « la Russie pour élargir son glacis de sécurité »


        et vous prétendez ne pas avoir choisi de camp ?

        Cette formulation est très discutable. Est-ce que la Russie qui tente d’élargir son « glacis », ou l’OTAN qui tente de le réduire à zéro ? Prenez la carte de l’OTAN en 1991 et comparez là avec celle de 2014, et vous me direz qui s’est avancé vers l’autre.

        « Qu’il y ait un problème de nazisme en Ukraine, je ne le nie absolument pas. Mais je persiste à penser qu’il n’est pas au cœur de la décision politique. »

        Et bien lorsque Tourchinov (président par intérim puis président de la Rada suprême) propose au vote 7 fois une loi visant à élever la milice nazie de l’OUN-UPA de triste mémoire au rang de héros de l’Ukraine, nous sommes bel et bien dans un sacré problème de nazisme au cœur du pouvoir, exactement dans l’instance où se prennent réellement les décisions.

        à noter que cette loi n’as pu être voté non pas parce que les députés étaient contre (il y a eu 0 votes contre dans tous les scrutins), mais parce que le quorum pour la voter n’as pas été atteint. Depuis qu’ils ont effectivement viré de la Rada le parti des régions et le parti communiste, l’obtention de ce quorum est bien plus difficile. 



      • leypanou 21 octobre 2014 11:39

        @wesson :

        Un peu HS
        « Est-ce que la Russie qui tente d’élargir son « glacis », ou l’OTAN qui tente de le réduire à zéro ? »

        Je n’arrive pas à retrouver le lien où un journaliste etats-unien contredit -et en insistant- cette affabulaion des néocons etats-uniens (et en France, la preuve) sur cette prétendue propension russe à se ré-étendre vers les anciens du Pacte de Varsovie avec un haut responsable du Département d’Etat. L’avez-vous vu ? C’était il y a 1 ou 2 jours.


      • Fergus Fergus 21 octobre 2014 11:42

        Bonjour, Wesson.

        « Est-ce que la Russie qui tente d’élargir son « glacis », ou l’OTAN qui tente de le réduire à zéro ? Prenez la carte de l’OTAN en 1991 et comparez là avec celle de 2014, et vous me direz qui s’est avancé vers l’autre. »

        Entièrement d’accord avec vous sur ce point. Ai-je prétendu le contraire ? Je note simplement que l’Otan ne s’est pas étendue par la force, mais a enregistré toujours plus d’adhésions, certes plus ou moins contraintes par un chantage économique, mais pas forcément déterminant pour le choix d’adhérer.

        Sauf erreur de ma part, l’OUN, au passé fluctuant, a toujours été avant tout un mouvement nationaliste radical qui a d’ailleurs combattu à la fois les nazis allemands et les pro-Russes. Tous ses membres ne sont de surcroît pas antisémites comme cela est affirmé parfois. Fascistes, indiscutablement, nazis, non. Cela dit, je vous concède bien volontiers qu’au niveau des pratiques, la frontière peut sembler mince.

        Hier soir, j’ai acheté mes billets d’avion pour Saint-Pétersbourg où je dois me rendre dans quelques mois. Il sera sans doute intéressant de connaître l’opinion des Russes sur la question ukrainienne.



      • leypanou 21 octobre 2014 11:56

        @wesson :

        HS
        finalement je l’ai retrouvée ici et peut-être vue ici. La Russie cherche à se ré-étendre, on a l’impression de lire Le Monde ou Libération.


      • Fergus Fergus 21 octobre 2014 12:02

        Bonjour, Leypanou.

        Non, c’est tout simplement une intention légitime de Moscou pour contrer l’avancée de l’Otan. Sur ce plan-là, on ne peut qu’approuver Poutine. A condition qu’il n’aille pas au delà des régions d’Ukraine, de Géorgie ou, le cas échéant, de Biélorussie qui ont définitivement tourné le dos à l’influence russe.


      • wesson wesson 21 octobre 2014 18:44

        « Sauf erreur de ma part, l’OUN, au passé fluctuant, a toujours été avant tout un mouvement nationaliste radical qui a d’ailleurs combattu à la fois les nazis allemands et les pro-Russes. »


        vous faites bien de préciser « sauf erreur », car l’OUN-UPA était ouvertement nazi, non seulement dès sa création, mais aussi pendant toute la 2ème guerre mondiale. Ils ont même un temps porté l’uniforme de la Wermacht

        Pour résumer à gros trait, l’OUN-UPA est juste l’avatar Ukrainien de ce que les nazis ont essaimé dans presque toute l’Europe : En fait une formation croupion destinés à mettre le bazar et saper les fondements des régimes démocratiques, et prête à prendre le pouvoir le moment venu. 

        Lors de l’invasion Allemande, ils se sont immédiatement mis au service de l’occupant, participant activement à ce que l’on appellera « la Shoah par balles », qui a vu 99% de la population juive d’Ukraine être exterminée. Ils y ont activement participé, et ont même largement débordé en Pologne ou ils ont laissé un souvenir tout à fait cuisant (c’est une photo d’époque de ce que l’OUN-UPA a fait à une groupe d’enfant Polonais, et à droite le monument qui a été érigé en mémoire de cela).

        Puis, certains sont partis plus à l’est, en fait assez peu le gros étant resté en Ukraine et en Pologne pour terroriser la population, la seule chose en fait à quoi ils étaient bons.

        Comment se sont-ils « brouillés » un temps avec les nazis ? Après quelques mois de complicité, Stepan Bandera décréta l’indépendance de l’Ukraine sans en référer à Berlin, ce qui lui vaudra d’être directement jeté en prison, non pas en temps qu’opposant, mais comme un subalterne qui n’as pas su rester à sa place. 

        La guerre perdue par les nazis, ils le ressortiront de sa prison afin qu’il aille combattre contre les Russes.

        Par la suite, Bandera et sa milice furent récupérés par les alliés, et fut utilisée pour aller tuer ça et là quelques soviétiques choisis, principalement des forces de l’ordre. Il finira par être assassiné en Allemagne par les services secrets soviétiques.


        Je crois que vous avez un véritable problème d’appréciation. 

      • Fergus Fergus 21 octobre 2014 18:59

        @ Wesson.

        Merci pour ces précisions. Toutefois, il semble qu’il y ait eu de grandes disparités, au fil du temps, parmi les dirigeants de cette entité à géométrie variable qu’a été l’OUN. Mais je suis tout disposé, à ce propos, à vous faire crédit d’une « erreur d’appréciation » de ma part, n’ayant pas le temps de me plonger dans cette histoire détaillée et sujette à de nombreuses controverses.

        Quant au gouvernement de Kiev, je maintiens qu’il est très majoritairement composé de nationalistes - dont certains, il est vrai, à tendance clairement fasciste - et de 2 ministres estampillés nazis.

        Bonne soirée.


      • Dwaabala Dwaabala 20 octobre 2014 20:42

        Brillant, très documenté, même en géologie : les diaclases d’un chaos de grès, la Bretagne n’est pas absente, bref : merci !


        • Fergus Fergus 20 octobre 2014 22:43

          Bonsoir, Dwaabala.

          La géologie et la minéralogie ont été l’un de mes hobbies lorsque j’étais jeune. Merci à vous pour la visite !


        • gruni gruni 21 octobre 2014 13:47
          Bonjour Fergus

          Dis donc, Fergus, on dirait que tu deviens une cible privilégiées sur ce site. Chacun de tes mots est disséquée, chaque phrase autopsiée à la recherche d’une polémique. Enfin de mon avis, c’est plutôt bon signe, il y a des opinions dérangeantes pour certains ici.
          Voilà que tu écris une nouvelle remarquablement imaginée et réaliste, et on t’attaque sur d’autres sujets, cela doit t’amener à te poser des questions je suppose. 

          Bon courage

          • Fergus Fergus 21 octobre 2014 17:28

            Salut, Gruni.

            Bof ! j’ai le cuir solide, et les procès d’intention ne m’impressionnent pas. Le principal est que les polémiques ne débouchent pas sur des excès d’expression.

            Toi-même est assez souvent l’objet de critiques dénuées de fondement. C’est sans doute le lot de tous ceux qui expriment des idées personnelles non dictées par un appareil dûment estampillé.

            Merci pour ton commentaire sur cette nouvelle.

            Bonne journée.


          • alinea alinea 21 octobre 2014 18:30

            Quelle déception !! Quelle douche.. ; j’ haletais et je me disais, il va tous les avoir !!!
            Mais la morale est extrêmement pessimiste quoique très réaliste !
            Quant à la Lorena victime collatérale, j’ai bien ri !!
            Bon, c’est pas le tout, mais comment on fait pour s’en débarrasser de toute cette engeance ?


            • Fergus Fergus 21 octobre 2014 18:48

              Bonjour, Alinea.

              Excellente question ! Quand je vois les larmes de crocodile des caciques du PS autour de la dépouille de Margerie, cela donne beaucoup à penser sur ce qu’est devenu ce parti. Non qu’il faille se réjouir de la mort d’un homme (sur ce point, Filoche en a trop fait), mais on peut avoir l’hommage plus discret et plus en rapport avec ce qui est la finalité de ces groupes : faire un maximum de fric au profit des actionnaires et d’eux seuls !

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