Occident / Islamistes : à qui reviendra le dernier mot ?
Quand les frappes américaines ont commencé en Irak en Août 2014 et en Syrie le mois suivant, tout le monde croyait que c'était une affaire de quelques jours, surtout après qu'un certain nombre de pays se sont joints aux USA dans la guerre contre l'Etat Islamique. Des avions de guerre de dernier cri, des dizaines de frappes aériennes, une quantité importante d'armements fournis aux Irakiens et aux insurgés syriens, sans parler des dizaines , pour ne pas dire de centaines d'experts européens au sol...Il y avait là de quoi détruire la plus grande armée arabe. Et pourtant, l'Etat Islamique est toujours là, défiant les plus grandes puissances du monde.
Comment expliquer cette impuissance occidentale, cette carence face à des groupes tribaux et des milices sans grande expérience militaire, à l'armement hétérogène, et des provisions alimentaires limitées. ? Le président américain, ainsi que ses stratèges militaires, reconnaît lui-même qu'il avait sous estimé la force de l'Etat Islamique. Daniel de Luce écrit dans l'Orient le Jour (23 /11) " le conflit s'enlise et ressemble à une véritable guerre où les enjeux s'élèvent chaque jour d'avantage pour Washington." " Début août, poursuit l'auteur, il s'agissait simplement de protéger les minorités chrétiennes en Irak, mais l'objectif s'est transformé au fil des semaines. Désormais il faut détruire le groupe EI en Syrie et en Irak, une évolution spectaculaire pour le président Obama".
Ce n'est ni l'armée irakienne actuelle ni les insurgés syriens qui pourront aider les Américains à arrêter l'assaut des combattants de l'Etat Islamique. Les Etats-Unis et ses alliés européens risquent de rester et pour longtemps encore, impliqués dans ce bourbier, ce qui n'est pas du tout dans l'intérêt des gouvernements de ces pays. Depuis quelques temps, on assiste même à un renforcement des rangs des Djihadistes. Plusieurs groupes d'insurgés égyptiens qui se sont joints à l'Etat islamique, sont devenus eux-mêmes des recruteurs de combattants au profit du Daesh.
Dans le journal Marianne du 17/11, l'essayiste Roland HUREAUX, fait remarquer à son tour que "l'Etat Islamique tire une partie de sa force militaire des anciens soldats de Saddam Hussein". La faute dit le même journaliste, "incombe aux Américains pour qui il n'était pas question de tendre la main aux vaincus du Baas. Et pourtant , le problème posé par l'Etat Islamique ne pourra être réglé que si les Sunnites et anciens baasistes retrouvent pleinement leur place dans l'Etat iraquien". Il s'agit là d'une erreur d'appréciation et d' une faute stratégique grave dont les USA continueront d'en subir les conséquences. Une grande partie de la population de l'Etat du Tigre et de l'Euphrate qui ont encore la nostalgie de l'ancien régime, vouent en effet une grande haine envers les Américaine et l'Occident en général.
Les renforts de L'EI ne se limitent pas là. 90% des Djihadistes qui arrivent de l'Europe sont recrutés à partir de l'internet : Presque 1200 jeunes volontaires pour la France seule. A noter également que le 5e numéro (21 novembre) de la revue Dabia, porte parole de l'EI, parle des attaques perpétrées par des islamistes radicaux isolés dans un certain de pays occidentaux, dont notamment l'Australie, le Canada et les USA, des Etats engagés en Irak et en Syrie. Cela signifie que l'Etat Islamique peu, à n'importe quel moment, étendre le conflit bien au delà de la zone moyen orientale.
Cette éventualité reste très probable en cas de défaite des djihadistes sur le terrain. Un grand nombre de combattants se transformeront en terroristes clandestins qui sèmeront la panique dans tous les Etats impliqués dans ce conflit. Qu' on les prenne en effet pour de vulgaires terroristes assoiffés de sang, pour des fous fanatiques égarés par l'extrémisme religieux, ces Djihadistes, mus par un esprit de sacrifice et une volonté sans limite, se disent décidés à poursuivre jusqu'à la mort, la lutte contre l'impérialisme, les régimes pourris du Moyen Orient et pour la libération de Jérusalem Est, occupé par Israël. Disons enfin que ce conflit avec les Islamistes de par le monde, a déjà couté plusieurs centaines de milliards de dollars aux USA, engagés au Moyen Orient, en Afghanistan, au Pakistan, aux pays du Sahel et dans d'autres régions du monde comme au Yémen, en Somalie pour ne citer que ceux la. Certes les pays du Golfe participent aux frais, mais... jusqu'à quand ?
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