Jacques Renaud n’a jamais envoyé de tweet ignoble : où sont les excuses de ceux qui l’ont calomnié ?

On l'avait accusé d'avoir commenté la photo du corps d'un enfant déchiqueté – présenté comme palestinien – avec une remarque particulièrement odieuse : "Il s'agit de viande halal je suppose ?". L'affaire - survenue en plein conflit israélo-palestinien - avait fait grand bruit en France et à l'étranger. Un véritable tsunami médiatique.

#Tweetclash : #Jacques Renaud, un tweet ignoble... par Lopinionfr

Très rapidement, l'association "SOS Racisme" et le site "Al Kanz" avaient réagi de manière particulièrement virulente à son égard, enflammant ainsi les réseaux sociaux. Une façon de jeter de l'huile sur le feu. Une page Facebook intitulée "Jacques Renaud doit être viré", "likée" par 46.000 internautes, avait été mise en ligne.

Jacques Renaud avait pourtant formellement démenti être l'auteur de ce tweet ignoble. Une plainte avait été déposée par l'élu à la gendarmerie pour "usurpation d'identité". Il bénéficiait du soutien du maire et de toute l'équipe municipale.

Ce jeudi, le procureur de la République d'Angers, Yves Gambert, a annoncé que l'auteur du tweet n'était pas Jacques Renaud mais un internaute, dont l'anonymat a été préservée, qui "n'appartient à aucune des communautés mêlées au conflit israélo-palestien" qui a indiqué "avoir trouvé l'adresse de l'élu par hasard sur le site internet de la commune de Montreuil-Juigné et qu'il ne comprenait pas pourquoi il avait posté ça, sous une identité d'emprunt. Il a qualifié lui-même son geste de bêtise". L'auteur présumé des faits encourt une peine d'un an d'emprisonnement.

A l'époque des faits, j'avais été particulièrement choqué par les tweets et les réactions de haine dont l'adjoint au maire de Montreuil-Juigné avait fait l'objet. Dans une tribune publiée sur Le Plus de L'Obs, j'avais émis de nombreuses réserves sur cette affaire, en concluant : "Parmi ceux qui ont accusé et condamné Jacques Renaud, combien d'entre eux auront à cœur de lui présenter leurs excuses, si l'enquête conclut à son innocence ? C'est une question qui mérite d'être posée...".

Sur Twitter, j'ai interpellé l'association "SOS Racisme" et le site "Al Kanz". Sans succès. Silence radio. Je me demande bien pourquoi...

Au mois de juillet, l'association "SOS Racisme" avait même publié un communiqué sur son site internet où elle réclamait la démission de Jacques Renaud "après son tweet immonde". Elle ajoutait : "Malgré la plainte, il est fort à parier qu'il n'y a jamais eu d'usurpation et que cet élu est le responsable du tweet incriminé". J'ai eu beaucoup de mal à accepter le fait que SOS Racisme hurlait avec les loups, malgré les réserves des enquêteurs. Ca me reste encore à travers de la gorge. C'est quelque chose que je ne peux pas accepter et qui va à l'encontre de mes valeurs.

L'honneur d'un homme innocent a été bafoué, son nom traîné dans la boue. Que ce soit en France ou à l'étranger. Où sont ceux qui sont assoiffés de justice et qui ont à cœur de rétablir la vérité sur cette triste affaire ? Ils ne se bousculent pas au portillon...

Ceux qui ont accusé et condamné Jacques Renaud, avant que la justice rende les résultats de son enquête, devraient avoir honte et faire amende honorable. C'est un minimum. Bizarrement, on ne les entend pas. Ils étaient beaucoup plus bavards, il y a quelques mois !

J'attends avec impatience que tous ceux - politiciens ou anonymes - qui ont insulté ou accusé Jacques Renaud, à tort, lui présentent leurs excuses. Les internautes et certaines associations devraient faire preuve de retenue dans certains cas et, surtout, savoir reconnaître leurs torts. C'est trop facile d'attiser le feu et de s'en laver les mains par la suite ! Il en va de l'honneur et de la réputation d'un homme calomnié de manière outrancière et qui a beaucoup souffert, ainsi que ses proches, des accusations dont il a fait l'objet, alors qu'il ne cessait de clamer son innocence. C'est loin d'être anodin et c'est même particulièrement grave dans une démocratie comme la France, qui est un Etat de droit. 

Que cela leur serve de leçon pour l'avenir. Rien n'est moins certain, hélas ! Les internautes - en grande majorité - sont toujours si prompts à condamner sans appel et si lents à s'excuser...