G7 ou l’art de profiter du système Hollande

Cette petite introduction en rimes ne doit pas faire perdre le caractère sérieux de la dénonciation de pratiques inqualifiables auxquelles se livre un Président français qui prend de moins en moins la peine de séduire le pauvre électeur trompé sur la marchandise. A mi-mandat, la réalité se rappelle avec force à celui qui a été élu en prétendant que sa République serait irréprochable. Moult affaires plus tard (Cahuzac, Arif, Benguigui, Morel, etc…) il ne reste plus rien à sauver de l’illusion fabriquée par l’ex-candidat jamais vraiment devenu président.

G7 ou l’entreprise qui s’arrange à tous les coups

Ils l’ont tous compris. Tant que les journalistes n’ont pas levé le lièvre, les petits arrangements avec le droit et la vérité sont possibles. L’équipe Hollande ferme les yeux et ne passe un coup de balai qu’à la dernière minute, quand l’explosion est imminente. Cette marque de fidélité serait noble si elle ne touchait pas que des personnes finalement peu recommandables. Un des scandales qui a été mis à jour, mais qui n’a pas encore eu toutes les répercussions attendues concerne la célèbre société de taxi G7.

Prendre ses taxis c’est sympa, mais mieux vaut ne pas regarder le pédigrée de ceux qui sont à la tête de cette entreprise. Innovant au début de l’ère Rousselet (le père), G7 s’est ringardisé au fil du temps, mais a eu tout le loisir de tisser des liens étroits avec les politiques. C’est ainsi que Jean-Jacques Augier, pote de promo à l’ENA d’un certain François Hollande prend les commandes de G7 entre 1997 et 2000. Rien de mal à cela sauf que l’ancien inspecteur des Finances a aussi eu le bon goût de devenir actionnaire de deux sociétés offshore enregistrées dans un paradis fiscal : les îles Caïmans. Pas illégal peut-être, moral certainement pas. Etonnant de voir à quel point les (anciens) commis de l’Etat s’arrangent pour contourner au mieux les règles.

Depuis ce passage réussi à la tête de G7, tout roule pour l’entreprise. Les appuis politiques sont solides et le marché très peu concurrentiel des taxis est une mine d’or. L’arrivée des VTC a alors été vécue comme une menace mortelle et les pressions ont été innombrables pour mettre fin à cette aventure décidément trop dangereuse pour une entreprise en situation de quasi-monopole. Et quand les mots déplaisent, la justice est appelée à la rescousse pour mettre au pas tous les malheureux qui auraient l’imprudence de parler en des termes pas assez serviles de G7.

C’est ainsi que le patron de La Tribune a été mis en examen pour diffamation après avoir publié sur son blog un article intitulé : « Taxis, VTC : les fossoyeurs de l'innovation ». Une parole trop empreinte de vérité et qui a suscité la foudre de Nicolas Rousselet PDG du groupe G7. Juste hallucinant. Mais la justice est devenue le jouet des politiques et de leurs amis. On ment, on dissimule et on triche puis on se drape dans les habits de l’innocence en faisant appel à la justice. Aujourd’hui G7 est en procès avec tout le monde ou presque et peut compter sur un Hollande solidaire. Un exemple ? La loi Macron revient-elle sur le scandaleux monopole des taxis à Paris et ailleurs ? Non, la protection des amis surpasse le besoin si criant (si on comprend bien le gouvernement) de libéralisation de l’économie. Rien n’est à attendre de cette loi hochet. Qu’adviendra-t-il en 2017 ? Il est possible de parier que les pions sont déjà en place de l’autre côté de l’échiquier politique. La France sortira-t-elle un jour de sa léthargie ?