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Accueil du site > Tribune Libre > Réhabilitation Mbamou Palace hôtel à Brazzaville, 5 années de tâtonnement (...)

Réhabilitation Mbamou Palace hôtel à Brazzaville, 5 années de tâtonnement des français d’Interbac

Dès sa sortie des troubles sociopolitiques de 1997, le gouvernement congolais a entrepris de reconstruire le pays. Dans cette optique, la réhabilitation de l’hôtel Mbamou Palace, l’un des fleurons du parc hôtelier Brazzavillois a été confiée à la société française, Interbac en 2007. Mais, cinq ans après, en 2012, celle-ci n’a pas atteint l’objectif escompté.

 Depuis 2013, une société turque « Anonyme Congo Construction » a pris le relais d’Interbac, qui a lâché prise après avoir perdu du temps sur le chantier sans avoir atteint le principal objectif, celui rendre fonctionnel l' hôtel Mbamou Palace qui fut un des fleurons du parc hôtelier de Brazzaville.

En fait, l’échec de la société française dans la réhabilitation d’un des grands hôtels de Brazzaville est illustratif de l’attitude globale de la France en Afrique, en général et au Congo, en particulier.

En effet, alors que les anglophones et lusophones d’Afrique ont bénéficié des pays colonisateurs des infrastructures sans complexe, ceux de l’Afrique francophone n’ont pas eu la même « chance ». Comme si cela ne suffisait pas, non seulement, la France se comporte face à ces pays comme un vrai père face aux enfants, après avoir quitté les terres colonisées, mais aussi elle n’apprécie pas toujours que ces mêmes pays colonisés tissent de bons liens de coopération avec d’autres partenaires.

Le cuisant échec d’Interbac sur le chantier de Mbamou Palace met ainsi en lumière la différence patente entre la coopération pragmatique que la Chine, par exemple, entretient avec le Congo et celle franco-congolaise marquée par un regard paternaliste plein d’injonctions et d’ingérence.

Le pragmatisme de la coopération sino-congolaise se caractérise au Congo par des actions de développement dans divers secteurs, même si les occidentaux en général et la France, en particulier voulant décourager l’Afrique et la Chine, voient en cette dernière une autre puissance recolonisant l’Afrique.

Il leur reste à le prouver que la Chine soit réellement en train de faire à l’Afrique ce qu’ils avaient réussi pendant des années.

En attendant, les Congolais peuvent constater qu’au bout de cinq ans de tâtonnement, une entreprise française a lamentablement échoué de réhabiliter, pas de construire, un hôtel de haut standing à Brazzaville. Dans la même période, les Chinois ont construit l’hôtel Alima Palace, à Ollombo (département des Plateaux).

Nantis de leur complexe d’hommes ayant apporté la civilisation aux autres peuples qui, à leurs yeux, manquaient de culture, les Occidentaux alignent un chapelet de conditions, avant de réaliser même la promesse d’augmentation de l’aide au développement à l’Afrique, alors qu’ils ne sont pas perdants dans leur coopération avec le continent noir. Au contraire !

A ces conditions, s’ajoutent des attaques contre la Chine et, surtout, contre les pays africains qui coopèrent très bien avec elle, comme si les Gouvernements africains n’ont pas le droit de choisir et de diversifier leurs partenaires au développement.

En réalité, il est difficile comprendre pourquoi et comment une entreprise française doit échouer sur un chantier de réhabilitation d’un hôtel. Il est important que les politiques français tirent les leçons de ce genre d’échec lamentable, en ces temps de compétitivité, donc de concurrence, au lieu de vouloir s’intéresser au débat typiquement national en Afrique.


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