Ça chauffe au Tricastin

a Cabanel (suite)
Au mois d’Octobre, vous nous aviez fait part de « la plus grande catastrophe nucléaire de tous les temps en France » dans un article intitulé « un tapis de particules d’Iode radioactif » autour de la centrale de Cruas. Avec un lien sur Next Up. Cet article avait, comme il se doit, eu un gros succès.
Renseignement pris auprès de mes collègues, il s’agissait d’un rejet banal de radioactivité lors de l’ouverture du couvercle de cuve pour rechargement.
Lors du fonctionnement, le circuit primaire est faiblement contaminé, à cause de micro fissures dans les gaines de combustible usagé, dues aux vibrations et aux cycles thermiques. Il y a un circuit de purge et décontamination qui agit en permanence, mais il subsiste une très faible activité. C’est cette activité qui peut être relâchée lors de l’ouverture du couvercle de cuve (réacteur à l’arrêt bien sûr). Au dessus d’un seuil réglementaire, la procédure prévue est l’évacuation temporaire du personnel présent dans l’enceinte. C’est ce qui s’est passé.
Il est savoureux de voir la relation qui est faite de cet incident par Next Up, et comment vous l’avez gobée et propagée avec vos méthodes hollywoodiennes. En fait, Next Up parle d’apocalypse nucléaire mais renvoie simplement à un communiqué de la CRIRAD, laquelle renvoie à un communiqué de la direction de la centrale. Dans lequel il est dit que le relâchement qui s’est produit était sans impact sur la santé des populations. La CRIRAD conclut qu’effectivement les mesures autour du site n’ont rien donné d’alarmant mais que, comme les seuils de détection sont trop élevés (un Becquerel par mètre cube, ce qui est ridicule et indétectable), il faudra envoyer un technicien pour refaire des mesures. Au final, la quantité de rejet évaluée est équivalente à moins d’un milligramme d’Iode 131. On est loin du « tapis de particules d’Iode radioactif ».
Je vous ai alors demandé de vous excuser publiquement sur ce site. Silence radio.
De même, pour votre histoire extravagante de radioactivité qui serait présente dans la vapeur des tours de refroidissement, alors que c’est strictement impossible, je vous ai demandé de vous excuser. Silence radio. Ce sont vos méthodes. Vous ne répondez jamais techniquement à une réfutation. La semaine suivante, vous passez à une nouvelle catastrophe, et c’est oublié.

Je ne répondrai pas à votre réponse, car je connais vos méthodes d’anguille. Vous allez répondre à côté, faire des attaques personnelles, parler de « psychologie », citer des gens « éminents » (comme Corine Lepage), faire état des + et des -, tout le bazar habituel.

Je voudrais vous rassurer sur le fait que je n’ai rien contre vous et que je respecte votre positionnement énergétique. Le jour où vous arrêterez de balancer n’importe quoi et que vous présenterez des études sérieuses, vous n’entendrez plus parler de moi (ce qui sera un soulagement car Agoravox, c’est un lourd fardeau).

Olivier
Nous venons de prendre connaissances des commentaires et nous sommes atterrés.
Force est de constater qu’il n’y a pas que le nucléaire qui pollue, les trolls professionnels aussi.
En plus ils ne prennent même pas le temps de lire non seulement les CR des constatations in situ, mais et c’est paradoxal ce qu’écrit l’exploitant qui demande à l’ASN le classement provisoire INES 1 de l’incident.
Pour ceux qui ont conscience de ce qui s’est passé et ce qui se passe actuellement à Tricastin, c’est faire acte d’irresponsabilité que d’écrire ces débilités.
Ceci étant, EDF vient enfin de communiquer officiellement ce 7 janvier pour la première fois, soit 7 jours après l’incident ou l’accident, mais pour l’ASN c’est toujours le silence radio.
Le problème est qu’il y a scandale sanitaire, c’est bis repetita ou disons devenu maintenant carrément chronique, car 7 jours c’est exactement le délai pour que notamment l’Iode 131 ne soit plus détectables in situ !
Tricastin nécessite une vigilance de tous les instants, l’organisation va s’y employer en déployant prochainement in situ des moyens de contrôles permanents tant visuels que métrologiques performants automatiques, il ne sera plus nécessaire de se déplacer.

Une photo du cocon de confinement présent au réacteur n°3, des éléments radioactifs (déchets) vont être manipulés : http://www.next-up.org/images/Tricastin_R3.jpg

Monsieur Viktor,

Dans l’article du Monde on parle je cite : « Nouvelle faillite dans les EnR en Allemagne ». Il est facile pour ce genre de presse « pas très indépendante » de dénigrer  à bon compte à la fois les EnR et le modèle de finance participative. Ce modèle de financement  a permis le décollage des filières EnR en Allemagne, principalement l’éolienne. A ces conservateurs franchouillard, je leur ferrais rappeler qu’il n’y a pas si longtemps une grande quantité d’investisseurs particuliers ont misé leurs économies dans la construction d’un tunnel entre la France et l’Angleterre qui devait leur apporter beaucoup de dividendes. On en rigole encore.

L’entreprise Prokon qui n’a aucune dette envers le fisc, les organismes de sécurité sociale, les banques et les fournisseurs, a demandé au tribunal de commerce sa protection comme le fait toute entreprise qui connaît des difficultés de payement (dépôt de bilan). Prokon a soit disant commis l’erreur de promettre à ses investisseurs des rémunérations élevés (de 6 à 8 %) sous forme de  «  bons de jouissance », qui sont une sorte d’obligations (titres sans droit de vote). Cette rémunération de Prokon était sans doute nécessaire au lancement de l’activité en 1995, mais elle aurait dû être revue à la baisse depuis 2009 quand l’entreprise a atteint son niveau normal de croissance. De toute façon, après analyse du dossier, il n’est même pas certain que le tribunal accorde à Prokon ce statut protégé.

Si l’état français subventionne toute sorte d’énergie et surtout le nucléaire, 51 % de la puissance installé en Allemagne dans les EnR appartient aux investisseurs locaux, simples citoyens ou agriculteurs ayant investi directement au capital des sociétés de projet, via des banques locales et sur un projet identifié.

http://www.iddri.org/Publications/Projets-citoyens-pour-la-production-d-energie-renouvelable-une-comparaison-France-Allemagne

Concernant les tarifs de l’électricité en Allemagne, il est bien pratique de dire que son prix élevé résulte des tarifs d’achat éoliens. Alors que près de 50% du parc EnR vend déjà directement son électricité en bourse et n’est donc plus concerné par les tarifs d’achat.

Pour faire plus simple, les producteurs allemands peuvent choisir chaque mois à qui ils vendront :

 - 85,4% des capacités éoliennes

 - 48,3% des capacités en biomasse

 - 44,1% des capacités hydrauliques

 - 12,3 % des capacités PV

L’objectif long terme étant de mieux intégrer les énergies renouvelables au réseau en favorisant la vente directe d’électricité. Ce qui permet de ne plus avoir recours à des tarifs d’achat et de produire quand la demande est la plus forte.

a Murphy

Avec Cabanel, vous perdez votre temps. C’est une anguille.
Au sujet de la radioactivité rejetée par les centrales, comme je l’ai expliqué dans mon commentaire plus haut, il y a une contamination très faible du circuit primaire, à cause des micro-fissures des gaines de combustible (équivalente à environ 18 milligrammes d’Iode pour l’ensemble du circuit primaire (187 tonnes d’eau), chiffres fournis pour un réacteur REP 900 MWe. C’est donc très dilué. Cette radioactivité peut en partie être relâchée dans l’environnement soit par la cheminée d’évent du circuit de purge (que Cabanel, dans son ignorance, confond avec les tours de refroidissement), soit au moment de l’ouverture du couvercle de cuve pour rechargement via le circuit de purification de l’enceinte. Il s’agit de quantités très faibles, soumises à des normes et autorisations strictes, qui sont publiques.
On peut toujours discuter sur l’effet des faibles doses, qui est un domaine controversé, mais dont Cabanel se garde bien de parler car tout ce qu’il sait faire dans le domaine scientifique, c’est de mettre en ligne des sites écolos.
Au sujet des tours de refroidissement, c’est un dispositif aérodynamique classique qui fonctionne sur le principe de la tuyère et qui est commun à beaucoup d’installations de production d’énergie.
Le liquide qui est refroidi est celui qui est en contact avec la source froide du condenseur. Il y a donc1)la barrière circuit primaire-circuit secondaire (toute défaillance de cette barrière entraînerait l’arrêt d’urgence du réacteur)2)la barrière entre l’eau du circuit secondaire et l’eau constituant la source froide qui part dans les tours3)la barrière entre l’eau qui circule dans les canalisations de la tour et l’atmosphère. Contrairement à ce que croient les écolos, le panache de vapeur n’est pas de la vapeur qui sort du réacteur (bien évidemment), c’est de la vapeur qui est déjà dans l’air ambiant et qui forme des gouttelettes en haut de la tour, avant de s’évaporer de nouveau.
Pour qu’il y ait contamination de cette vapeur, il faudrait que plusieurs barrières sautent, et donc ce serait un accident grave, pas un fonctionnement normal.

Alors, Cabanel invente le coup des légionelles ! Le pauvre, il n’a pas réfléchi. Par quel miracle, il y aurait des légionelles (ce qui est fort possible) dans la vapeur des tours des centrales nucléaires et pas dans celle des tours de refroidissement des centrales au charbon et au lignite de ses amis allemands !

Mais non monsieur Cabanel, Victor vous gène parce qu’il rétablit les vérités techniques nécessaires, vis à vis de vos affirmations.