La laïcité doit aussi s’appliquer aux pouvoirs publics
Aujourd’hui, la vie politique et civile ne s’organise que par et pour les religions alors que l’on compte tout au plus 4 millions de pratiquants toutes religions confondues sur plus de 66 millions d’habitants. Il n’y a pas de ministre des cultes en France. La suppression définitive du ministère des Cultes en 1912 entraîne l’attribution de son domaine au ministère de l’Intérieur. Un bureau central des cultes est rattaché au ministère de l’intérieur.
On ne peut imputer à la laïcité la responsabilité du déclin de la pratique et des vocations religieuses. Ce déclin peut être constaté dans l’ensemble du monde occidental y compris lorsque les Eglises ou l’Eglise et l’Etat ne sont pas séparées. A ce sujet il convient de lire la revue Esprit de juin 2010 : « Le déclin du catholicisme européen » : « La chute du catholicisme européen est à la fois spectaculaire dans les chiffres et discrète comme phénomène social ressenti, vécu. Elle est paradoxale aussi : malgré la puissance de la sécularisation d’indifférence, nous ne sommes pas dans une période non religieuse. »
Dans cette politique construite à partir des religions, l’émergence de la question de l’Islam conduit à la tentation de consentir des assouplissements sous formes « d’accommodements raisonnables » à nos principes pour remettre en cause non seulement la lettre mais aussi l’esprit de la loi du 9 décembre 1905. Les religions plus anciennement établies en France, en perte de vitesse, n’attendent que ces concessions faites à l’Islam pour entériner ou réformer leur rapport à l’Etat laïque dans une reconnaissance institutionnelle qui préfigure un remariage.
C’est l’occasion inespérée de revenir à la situation antérieure à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en conviant l’Islam à ces épousailles entre politique et religion ? Une telle idée conduirait à rétablir un ordre social ancien élaboré autour de quelques « cultes reconnus » où le citoyen serait assigné à résidence dans « son » origine, « sa » culture et affecté implicitement à une religion pour mieux lui être soumis. Un retour à l’ordre moral tel que l’entendait Adolphe Thiers, pour lequel un curé valait cinquante gendarmes.
Derrière ces manœuvres préélectorales, la discrétion des autres confessions et des catholiques, en particulier, peut trouver une explication dans les profits escomptés et dans les transgressions qui conduiront au communautarisme avec de nouvelles concessions.
Une étude menée par l'institut Sociovision révélée par RTL montre qu'une très large majorité des Français souhaitent "la discrétion des affirmations religieuses", voire la neutralité des espaces de vie en commun, c'est-à-dire dans la rue, à l'école ou au sein de l'entreprise dans laquelle on travaille. [...] Pour comprendre cette tendance, il faut d'abord regarder le mouvement de sécularisation qui traverse la société française. En 2014, moins de 50% des Français se disent croyants et ils sont de moins en moins à se déclarer pratiquants. Alors qu'ils étaient 14% à l'affirmer au milieu des années 1990, ils ne sont plus que 10% à le revendiquer aujourd'hui. Et ce recul se poursuit ces deux dernières années : il y a 2 points de moins de croyants ou pratiquants qu'en 2013, selon l'étude. Résultats, les non-croyants et non-pratiquants ont progressé de 7 points en 20 ans." [...]
Sur 66 millions d’habitants 4 millions de pratiquants toutes religions confondues. On ne peut enfermer la diversité dans le seul domaine religieux et dans trois ou quatre cultes reconnus
http://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/19558/dt168_teo.fr.pdf
Eddy Khaldi 1/03/2015
31 réactions à cet article
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elle doit s’appliquer uniquement aux états.
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@jacques Vous dites queelle doit s’appliquer aux seuls états. C’est faux : Pour être séparés, il faut au moins être deux. « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle », selon la formule de Victor Hugo.
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Oui mais quel rapport avec Dieu ?
Les preuves de Dieu abondent, avouez que la bilocation n’est pas naturelle... remarquez que les expériences EPR sont une sorte de bilocation physique.L’église est en perte de vitesse parce qu’elle a « couché » avec eux. Les femmes, vous savez ce que c’est, vous les laissez libre et hop, le loup les attrape... ça mérite un Ezechiel 16.Yves Coppens est sympa, on peut discuter avec lui car c’est sans doute un homme charmant mais Lucy et ses millions d’années n’est pas notre ancêtre. Je vous rappelle qu’il faut 15 jours pour aller là où on veut dans les étoiles... Du coup les religions font le grand écart avec la raison scientifique et perdent en fréquentation dans les pays instruits par les Franc-maçons...Vous n’en êtes pas un au moins ? Ils ont charlobotomisé l’esprit des gens...-
@christophe nicolas
Si Dieu existe, il n’a rien à voir avec la religion.
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J’ajoute que j’ai rien compris à votre intervention, même si je m’en fous un peu.
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christophe nicolas,
Je n’avais jamais lu vos commentaires, j’ai eu tort, j’ai dû louper de bonnes occasions de rire :
« Les preuves de Dieu abondent »
« Les femmes, vous savez ce que c’est, vous les laissez libre et hop, le loup les attrape »
« Yves Coppens est sympa, mais…. Lucy et ses millions d’années n’est pas notre ancêtre »
Un éclair de lucidité, malgré tout :
« les religions perdent en fréquentation dans les pays instruits par les Franc-maçons… »
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@l’auteur,
Les religieux n’ont aucun intérêt à prôner ou défendre la laïcité car elle est un frein à leur expansionnisme et à leurs règles immuables qu’ils veulent petit à petit instaurer au dessus des lois républicaines. Quant aux politiques, ce désordre et cette non application par un abandon progressive de la laïcité les arrange car, cela fait des années qu’ils favorisent le communautarisme afin de créer des tensions et des conflits entre les différents couche de la population et ainsi masquer leur abandon du peuple au profit des politiques de rigueurs monétaires afin de satisfaire leurs seigneurs et maitres de la finance.
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@Le p’tit Charles
sacré michel, quel ramassis de réchauffé indigeste , d’ou sortez vous 68% de cathos ? -
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@Le p’tit Charles
C’est donc très probablement faux, quand je vais à l’église elle est toujours presque vide, quand au temple n’en parlons pas. -
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@Le p’tit Charles Calmez vous Charles, vous allez vous faire virer de votre maison de retraite. :)
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@Le p’tit Charles
Je suis « P’tit Charles »
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@Le p’tit Charles
Il faut savoir ce qu’on entend par « catholiques ». Si on parle des baptisés, ils doivent être assez nombreux. Je connais une boulangère qui n’est pas croyante, mais qui a fait baptiser ses enfants pour garder sa clientèle dans un coin où la tradition reste forte. Par contre, si on parle de pratiquants, il en reste peu ; comme il reste peu de croyants même s’ils ont un certificat de baptême. -
10% de pratiquants, c’est encore bien au-dessus de la réalité. Il n’y a pas plus de 5% de la population qui fréquente églises, temples et mosquées.
Du côté de l’église catholique, elle a enfin fini subir les conséquences du concordat et ne compte sans doute pas repartir dans ce genre d’arrangement. La tendance concordataire vient plutôt du pouvoir qui aimerait retrouver un contrôle sur les religions pour rétablir un « ordre moral ». La Laïcité et son corollaire, la liberté religieuse, convient parfaitement aux catholiques.La population qui n’est catholique que le dimanche matin a fini de fréquenter les églises et c’est plutôt un soulagement pour ceux qui restent. La foi est maintenant plus solide et attire de nouveau une partie de la population surtout lorsqu’en face, on n’a que le dieu Consommation à opposer. Le redémarage des baptêmes d’adultes est un signe. Après deux siècles d’anticléricalisme, les catholiques ont appris la discrétion mais restent très actifs.-
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C’est ainsi que voient les croyants,pour ne pas dire les crédules, leurs homologues impies ?
Personnellement je suis athée.Pour autant je ne résume pas l’humain à un tas de cellule ou de bidoche au pretexte que ces convictions ne sont pas les miennes.
En retour j’aurais aimé les mêmes égards.
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@Jelena
Big Brother (l’ORTF de De Gaulle) te dit :
Toi pas catalan, pas basque, pas breton, pas occitan, pas provençal, pas poitevin, pas flamand, toi pas alsacien. Toi parler parisien mondialisé, et mono-culture parisienne.
et vous avez baissé la tête, vous avez cessé de parler les langues régionales de vos ancêtres, et maintenant, vous accusez les musulmans d’avoir tué « la » culture française.
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isga les cultures régionales sont menacés par le mondialisme et je rappelle que les cultures régionales fr ont amplement plus de pts communs entre qu’avec la culture mondialiste. et l’identité/culture fr est préférable à ton déracinement total pour le globalisme.
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Tout en disant des choses justes l’article aurait peut-être gagné à suivre une ligne plus ferme. Comment peut-on attaquer par un propos tel que "Aujourd’hui, la vie politique et civile ne s’organise que par et pour les religions" ?
Le déclin du catholicisme est effectivement patent dans les milieux d’origine catholique que nombre d’entre nous connaissent de près. Peu importent les chiffres prétendument précis : toutes générations confondues, on refuse de continuer de croire aux sornettes des curés. C’est la victoire de Montaigne et de Voltaire.
Il est certain que si les religions tentaient de faire reculer la laïcité minimale que représente la loi de 1905, elles seraient bousculées et rouleraient cul par dessus tête. Par contre prétendre réglementer les comportements publics paisibles tel que l’habillement relève, à mon sens, de l’intolérance. La mise en pratique risque même de sombrer dans le ridicule. Que feront les pouvoirs publics quand telle communauté prendra comme signe ostentatoire une certaine coupe de cheveux ? Qu’un certain type de comportement dit religieux puisse signifier actuellement une sorte de refus d’intégration n’implique pas qu’il faille travailler à régler cela par la loi. La satire et l’ironie prennent plus de temps mais sont souvent des armes plus efficaces.
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@Donbar
« La satire et l’ironie prennent plus de temps mais sont souvent des armes plus efficaces. »
Pour se faire flinguer ?
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Si vous parlez du voile, initié par Saint Paul, un ultra-misogyne, puis passé aux musulmans, il n’a rien à voir avec la religion. Les responsables de cette religion le disent eux-mêmes.
En fait, c’est un problème de droits des femmes et d’égalité des sexes qui sont devenus des piliers de la République. Ils doivent être respectés, comme la mixité. Ce bout de tissu n’est qu’un symbole de soumission, illégitime et illégal par sa signification.L’auteur a raison, les adeptes des religions sont une minorité qui occupe un espace beaucoup trop important.
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@Jelena
On ne peut pas laisser l’exclusivité de la parole aux jeunes con(ne)s !!!Mais peut-être voulez-vous euthanasier vos aîné(e)s qui ont le malheur de ne pas penser comme vous et de le dire !
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