La question de l’or, presque « insoluble » qui fâche les puissances. Les « Forces historiques en marche »
(7ème Partie)
- Sur la question de l’or, la Chine ne peut aller contre le processus naturel de l’évolution économique du monde
Peut-on croire à l’adage « Celui qui possède de l’or fait la loi » ? Il faut rappeler que la Chine et la Russie, depuis la crise financière de 2008, se sont lancées dans une course effrénée pour remplir leurs coffres d’or. Mais est-ce pourtant un pronostic suffisant pour conclure que ces achats d’or constituent l’envers d’une facette de la guerre des monnaies entre l’Est et l’Ouest ? Autrement dit, une guerre des monnaies par une guerre de l’or. Peut-on croire que la Chine a privilégié l’or comme arme dans une guerre des monnaies qui a pour objectif d’éliminer le « privilège exorbitant » que possèdent les États-Unis depuis la conférence de Bretton Woods (New Hampshire, États-Unis), en 1944 ?
Il faut rappeler que le « privilège exorbitant » consiste à avoir sa monnaie comme monnaie de réserve principale internationale, sans même la couverture en or que le président a supprimée en 1971. C’est le « droit de seigneuriage » ou le droit du prince de frapper la monnaie qui dépasse de loin les frais de fabrication de la monnaie.
Au Moyen-âge, les seigneurs (les rois) qui frappaient la monnaie, en période de grands frais royaux ou de guerre, augmentaient la frappe de monnaie. Quand l’imposition atteignait ses limites, ce procédé de frappe en excès de monnaie était un moyen détourné pour augmenter les recettes d’impôts pour le seigneur ou le roi. Cette augmentation de frappe monétaire permettait aux seigneurs de financer le train de vie royal au détriment de la population serve, ce qui se traduisait ensuite par une hausse des prix (inflation) et une paupérisation des serfs dans les royaumes, en Europe comme dans les autres royautés du monde.
Evidemment, la situation économique internationale aujourd’hui n’a rien à voir avec les temps féodaux. Le « privilège exorbitant » du dollar n’a pas que des avantages pour l’Amérique, il peut avoir des conséquences graves à terme pour le monde.
Aujourd’hui, les États-Unis représentent environ 62% des réserves de change mondiales, l’euro environ 24%, la Grande-Bretagne et le Japon environ 7%. Les pays occidentaux pèsent pour 93% dans les réserves de change qui existent au niveau de toutes les Banques centrales du monde. La Chine pèse environ 2% en réserves de change dans le monde, en outre sa monnaie, dirigée par la Banque de Chine, ne fluctue pas sur les marchés monétaires. Le yuan a donc un « droit de seigneuriage presque nul », à la fois par sa taille sur les réserves de change mondiale et par son taux de change presque fixe par rapport au dollar.
Sur leur volonté de la Chine d’acheter de l’or, rien n’indique dans le fond que la Chine cherche à supplanter le dollar américain par son yuan. Evidemment, les mass-médias et les experts internationaux, en particulier européens et américains, y voient, depuis la crise financière, les achats massifs d’or par la Chine comme une volonté de Pékin de chercher à asseoir le yuan en monnaie internationale avec pour visée d’acquérir ce droit de seigneuriage, et de disputer le leadership du dollar et de l’euro dans le commerce mondial.
En écoutant les agents officiels chinois, sur l’internationalisation du yuan, ils ne font qu’énoncer que c’est un processus naturel, qui est lent et qui doit se faire, parce qu’il va avec la taille de son économie. Evidemment, on ne peut pas dire que cette pensée de disputer la place du dollar sur le commerce mondial ne les effleure pas, et probablement même y aspirent, mais les dirigeants chinois sont conscients qu’ils ne peuvent aller contre « le processus naturel de l’évolution économique du monde ».
Il y a effectivement des forces historiques qui canalisent les désirs des hommes. « Combien même ils voudraient ceci, ils ne peuvent faire ceci que parce qu’ils doivent d’abord faire cela. » Et les Chinois en sont conscients, comme d’ailleurs probablement les Russes, et l’or qu’ils achètent est en rapport avec les réserves de change qu’ils détiennent, et de leur nouveau poids dans le commerce mondial.
La Chine détient plus de 4 trillons de dollars, la Russie environ un demi-trillion de dollars avant la crise du rouble en 2014 – après la crise, les réserves de change russe sont passés à environ 380 milliards de dollars.
Et si la Chine comme la Russie cherchent à asseoir leurs monnaies en devises internationales, c’est finalement un processus naturel, pour la Chine, par exemple, qui commerce avec le monde entier, l’internationalisation de son yuan dans ses transactions commerciales lui permet à la fois une maîtrise de sa monnaie, une implantation progressive du yuan en monnaie de réserve, et une libération lente mais non moins sûre des monnaies occidentales. Mais si c’est « Naturel », il est tout aussi « naturel » que les pays occidentaux subiront des conséquences graves tant sur le plan économique que sur le plan financier et monétaire.
- La Chine importe l’or au prix fort
Ceci étant, qu’en est-il des achats d’or par la Chine depuis la crise de 2008 ?
Pour tenter de comprendre cette donne, rappelons les achats opérés par les Banques centrales. Selon le World Gold Council, depuis le deuxième semestre 2005, la Chine et son allié la Russie ont incité les autres banques centrales à augmenter la part aurifère dans leurs réserves de change au détriment de celle du dollar ou de l’euro. Ces deux pays ont, à plusieurs reprises, sensiblement renforcé leurs réserves de ce métal via leurs propres banques centrales. Les banques centrales sont devenues des acheteuses nettes depuis 2009. Elles ont augmenté leurs réserves de 446 tonnes en 2012 et déjà de 180 tonnes rien que pour le premier semestre 2013.
Mais c’est la chine qui détient le palme dans les achats massifs de l’or au point que tous les observateurs, y compris l’ancien gouverneur de la Fed américaine, Alan Greenspan, soupçonnent la Chine de procéder discrètement à une augmentation de ses stocks aurifères. « La Chine vise-t-elle à attaquer le dollar américain par ses achats massifs d’or ? », titrent des médias occidentaux. En 2009, Pékin avait confirmé qu’elle détenait 1 054 t d’or, soit 75% de plus que 6 ans auparavant. En 2010, ses importations d’or sont passées à 209 tonnes en 2010. En 2011, la Chine a importé 431 tonnes d’or. En 2012, elle a encore importé le montant colossal de 834,5 tonnes. En 2013, elle a battu tous les records en important 1176 tonnes d’or. En 2014, elle importa 886 tonnes d’or.
Evidemment tous ces chiffres doivent être pris avec précaution. Toutes les données statistiques du World Gold Council, du FMI ou de la Banque mondiale dépendent de la véracité des chiffres déclarés par les puissances détentrices d’or. Et on pense très bien que l’or surtout aujourd’hui où de moins en moins il y a de crédibilités dans les grandes monnaies occidentales.
Le flou donc demeure sur la donne de l’or. D’autant plus qu’en Chine, le volume des importations ne spécifie pas leur destination sur la part qui ressort de la demande chinoise à des fins industrielles (bijouterie) et celle thésaurisée par la Banque centrale chinoise. Et, peut-on en vouloir à la Chine de ne pas divulguer exactement la part réelle stockée par la Banque centrale de Chine ? Et cette suspicion des pays occidentaux d’ailleurs légitime, née des achats massifs d’or de la Chine, vise-t-elle réellement une stratégie pour détrôner un jour le dollar ? Qu’en est-il ?
La première remarque porte sur les prix d’acquisition d’or par la Chine. Mentionnons les prix bas et haut de l’or en dollars par année depuis 2008.
En 2009, le prix de l’or a évolué entre 883,25 US dollars, le 30 avril 2009, et 1175,75 dollars, le 30 novembre 2009. En 2010, le prix de l’or a évolué entre 1078,5, le 29 janvier 2010, et 1405,5, le 31 décembre 2010. En 2011, le prix de l’or a évolué entre 1327 dollars, le 31 janvier 2011, et 1813,5 le 31 août 2011. En 2012, le prix de l’or a évolué entre 1558 dollars, le 31 mai 2012, et 1776 dollars, le 28 septembre 2012. En 2013, le prix a évolué entre 1192 dollars, le 28 juin 2013, et 1664,75 dollars, le 31 janvier 2013. En 2014, le prix a évolué entre 1182,75 dollars, le 28 novembre 2014, et 1326,5 dollars, le 28 février 2014. En 2015, le prix a évolué entre 1214 dollars, le 27 février 2015 et 1260,25 dollars, le 31 janvier 2015. (Voir Note, point 1 pour les données chiffrées)
Par rapport aux prix bas et haut de l’or de l’année 2000 qui se situent entre 264,5 US dollars, le 31 octobre 2000, et 293,65 dollars, le 29 février 2000, on constate une AUGMENTATION DE L’OR, en 2009, entre 333,93% et 400,39%. En 2010, une AUGMENTATION entre 407,75% et 478,63%. En 2011, entre 501,7% et 617,57%. En 2012, entre 589,03% et 604,8%. En 2013, entre 450,66% et 629,39%. En 2014, entre 447,16% et 451,72%.
Ces calculs ont été opérés simplement pour montrer que « la Chine a procédé à des achats massifs d’or au prix fort ». Si on regarde la même période qui a précédé celle de 2000-2015, c’est-à-dire les quinze années allant de 1985 à 2000, on constaterait que le prix de l’or a fluctué globalement en moyenne autour de 300 dollars. L’once d’or n’a eu « ce quadruplement, ce quintuplement et cette multiplication par 6 du prix de 2001-2002 que depuis l’éclatement de la crise financière de 2008 ». Mais POURQUOI LA CHINE IMPORTE L’OR AU PRIX FORT ?
Surtout que la Chine occupe la première place mondiale dans la production de l’or. Elle a produit 428 tonnes en 2013. C’était la 7ème fois consécutive que la Chine était numéro un mondial en terme de production. La consommation a également progressé rapidement. Le volume des ventes de bijoux en or a été de 400 milliards de yuans en 2013 (60,84 milliards de dollars). Ses gisements d’or se montent à 8196 tonnes, elle est classée au 2ème rang mondial.
- Pourquoi la Chine, devenue premier producteur mondial d’or, est aussi « premier importateur d’or » ?
Les questions posées supra doivent être explicitées pour avoir une vision exacte de « la question de l’or qui fâchent les puissances ». Aussi, reportons-nous à un article d’Alan Greenspan, l’ancien gouverneur de la Banque centrale américaine (Fed), publié dans le Magazine Foreign Affairs, le 29 septembre 2014, intitulé « Golden Rule : Why Beijing is Buying », en français, « Pourquoi donc Pékin achète-t-elle de l’or ? ».(2) Les points qu’il développe sont lourds de sens, et il concerne fortement la stratégie de la Chine et ce qu’elle peut, en termes de « menaces », faire peser à terme sur le leadership américain sur le plan monétaire.
« Si la Chine venait à convertir une portion relativement modeste de ses quatre trillions de dollars de réserves de devises étrangères en or, la devise du pays pourrait gagner une puissance considérable au sein du système financier international actuel. Ce serait bien évidemment un pari dangereux pour la Chine que d’utiliser une partie de ses réserves pour acheter suffisamment d’or pour renverser les Etats-Unis de leur position de plus gros propriétaire d’or monétaire du monde. Mais le prix à payer pour s’être trompée, en termes d’intérêts perdus et de frais de stockage, resterait minime. […]
Si le dollar ou toute autre monnaie fiduciaire étaient universellement acceptables en tout temps, les banques centrales ne voient pas la nécessité de détenir l'or. Le fait qu'il n’indique que ces monnaies ne sont pas un substitut universel. Sur les 30 pays avancés qui relèvent du Fonds monétaire international, seuls quatre ne détiennent pas d'or dans le cadre de leurs soldes de réserve. En effet, au prix du marché, l'or détenu par les Banques centrales des économies développées valait $ 762 000 000 000 au 31 Décembre 2013, comprenant 10,3 pour cent de leurs équilibres globaux de réserve. (Le FMI détient un montant supplémentaire de $ 117 000 000 000). Si, dans les mots de l'économiste britannique John Maynard Keynes, l'or était une « relique barbare », les banques centrales du monde entier n’auraient pas tellement besoin d'un actif dont le taux de rendement, y compris les coûts de stockage, est négatif.
Il ya eu plusieurs cas où les décideurs ont envisagé de vendre des lingots d'or. En 1976, par exemple, je ai participé, en tant que président du Conseil des conseillers économiques, dans une conversation dans laquelle William Simon, alors secrétaire américain au Trésor, et Arthur Burns, président du Federal Reserve Board, avions rencontré le président Gerald Ford pour discuter de la recommandation de Simon pour que les Etats-Unis vendent ses 275.000.000 onces d'or et d'investir le produit de la vente dans des actifs producteurs d'intérêts. Alors que Simon, après l'économiste de la vue de Milton Friedman à l'époque, a fait valoir que l'or n’est plus servi toute fin utile monétaire, Burns a fait valoir que l'or était la butte de crise ultime pour le dollar. Les deux défenseurs ont été incapables de trouver un terrain commun. En fin de compte, Ford a choisi de ne rien faire. Et à ce jour, le trésor d'or des États-Unis a peu changé, s’élevant à 261 millions d'onces. »
Cette sortie de l’ancien gouverneur de la Fed fait ressortir simplement la crainte des États-Unis de voir la Chine procéder à des achats massifs d’or et la mise en garde qu’il lui adresse. Et que la Chine sait sans qu’on le lui spécifie. En effet, « Si la Chine venait à convertir une portion relativement modeste de ses quatre trillions de dollars de réserves de devises étrangères en or, la devise du pays pourrait gagner une puissance considérable au sein du système financier international actuel. Ce serait bien évidemment un pari dangereux pour la Chine ». Il est évident que si la Chine procédait à acheter une bonne partie de l’or mondial, et l’essentiel de cet or est détenu par les Banques centrales occidentales, le fameux montant qui n’est que de $ 762 000 000 000, et qui ne représenterait moins d’un quart des quatre trillions de dollars que détient la Chine, la réponse de l’Occident serait immédiate. Les pays occidentaux ne sont pas fous de se délester de leur or. Il ferait monter aussitôt l’or à des sommets inconnus jusque là.
L’or ne couterait pas 1400 dollars, ni 1800 dollars, mais 5000 voire 6000 dollar l’once. A 5000 dollars, l’once, la Chine règlerait environ 2,5 trillions de dollars. A 6000 dollars l’once,
la Chine verserait aux pays occidentaux environ 3 trillions à l’Occident, soit les trois-quarts des réserves de change de la Chine. Et ce serait trop peu. Il faudrait plutôt dire 10 000 dollars ou plus la valeur des 31,1034768 grammes que constitue l’once d’or.
Une chose est certaine, ce sera pire que ce que Alan Greenspan a dit, l’Occident ne se laissera jamais se dessaisir de son or. Et la réponse est donnée par la conversation même qui a eu entre Alan Greenspan lui-même, William Simon, Arthur Burns et le président Gérard Ford, en 1976, et l’« argument-massue » que Burns a fait valoir « que l’or était la butte ultime pour le dollar ».
Il est évident que l’or ne peut se prévaloir qu’à une issue ultime du système monétaire international. C’est-à-dire « Lorsque tout le système monétaire part dans le désastre, et les monnaies qui clachent ou perdent leur crédibilité internationale, ou à défaut d’un clash, des zones monétaires dollar, euro, yen, yuan, rouble… apparaissent, et se ferment entre elles, comme ce qui s’est passé entre les banques occidentales commerciales, d’affaires, etc., en 2008 qui se méfiaient les une des autres suite aux crédits « subprimes », l’or sera alors le seul recours pour le commerce et ce, pour toutes les nations qui disposeraient de l’or en quantité suffisante ». Ne pâtiront que les pays qui ont peu ou n’ont pas d’or. L’or serait excessivement cher.
Et c’est ce que vise la Chine, elle prépare ou plutôt elle cherche à se prémunir de ce qui peut arriver dans dix ans, vingt ans, plus ou moins. Personne ne peut lire l’avenir. L’Occident est fortement endetté, et si la Chine monte encore en puissance, l’Inde dans son sillage, personne ne peut prophétiser ce qui arrivera. Cependant, la Chine sait que l’or joue un rôle prépondérant, et c’est la raison pour laquelle toutes les Banques centrales achètent de l’or, du moins ceux qui ont suffisamment de réserves de change.
- Les « Forces historiques en marche » sur la donne monétaire
La Chine sait qu’elle est surveillée, elle achète avec discrétion, et surtout, elle doit absolument augmenter son stock d’or. Pour la Chine, ce n’est pas seulement une question d’internationalisation de son yuan, elle cherche à se prémunir des problèmes monétaires futurs. Disposant de 4 trillions de dollars, elle sait que si ces trillions sont à elle, elles sont aussi à l’Amérique par le seul fait que les États-Unis peuvent comme ils voudront fluctuer sur leur monnaie. La baisser ou l’augmenter. Ou si l’Amérique se trouve dans une situation ultime, rien ne l’empêchera de diluer sa monnaie au point d’évaporer sa dette monétaire envers les pays du reste du monde. Elle penserait d’abord à sa survie. Et seul l’or comme valeur de change est inaliénable, inattaquable … Qu’il perde de la valeur ou qu’il grimpe dans les marchés, ce sera toujours de l’or parce que c’est une monnaie universelle et a une histoire de plus 2000 ans.
Ceci étant, il est impératif de se poser des questions sur ce brusque appétit de l’or et les politiques non conventionnelles d’assouplissement monétaire en cours dans le monde. Tous les experts économiques et financier occidentaux (américains et européens) et non occidentaux (chinois, indiens, brésiliens…) se posent des questions comment les grandes Banques centrales américaines (Fed), européennes (BCE, Banque d’Angleterre) et japonaise, sont acculés à injecter des liquidités par milliers de milliards ex nihilo. Tous craignent un éclatement d’une bulle financière, à l’instar de la crise de 2008.
Comment est-ce possible que, du jour ou lendemain, la Banque centrale européenne lance un programme de « quantitative easing de 1100 milliards d’euros en mars 2015 avec des injections de liquidités de 60 milliards d’euros par moi jusqu’en 2016 ? » Le recours à la planche à billet que certains analystes disent … une bonne nouvelle ? D’autres en disent une mauvaise qui ne sert qu’à créer à terme une bulle financière. La Réserve fédérale américaine a aussi procédé à plusieurs QE, dont le QE3, et ce avant la BCE, en injectant 80 milliards de dollars ex nihilo par mois depuis 2013 jusqu’au tapering de 2014. Aujourd’hui, elle promet d’augmenter à l’été 2015, son taux d’intérêt directeur. Qu’en sera-t-il ?
Tout ce qu’on peut dire, c’est que les Banques centrales occidentales sont acculés de « jongler avec l’argent », ils n’ont pas le choix, et c’est même positif. Mais c’est aussi dangereux à terme. Ce sont les « forces historiques qui sont en marche dans cette donne monétaire ». Depuis l’avènement de la Chine, de l’Inde, le Brésil, le retour de la Russie, et au sein de ces pays trônent la Chine, qui a révolutionné le commerce mondial, les règles, les rapports des forces ont changé, et « ont acculés les pays occidentaux à des expédients monétaires pourtant nécessaires pour sauver leur mise ». Le monde fait face à des phénomènes très complexes et personne ne sait où va le monde…
Quelles seront les conséquences ? Pourquoi cet appétit brusque de l’or, depuis quelques années ? L’auteur de cette analyse a-t-il raison ? Préfigure-t-elle ce que craint l’auteur ? Pourquoi Alan Greenspan, cet ancien gouverneur mythique, l’homme qui, dans son temps, faisait à la moindre de ses paroles ambiguës trembler les marchés mondiaux, reparle de l’or dans les problèmes monétaires qui divisent les grandes puissances aujourd’hui ?
Qu’en sera-t-il des devises internationales demain, et de l’or ? Le monde aura-t-il à à subir ce que subit la Grèce aujourd’hui ? 1929 a bien existé, 2008 a été une autre crise, et si une autre crise tout aussi grave, ou plus grave, aura à reparaître, comme le pense Alan Greenspan dans une de ses sorties médiatiques récentes ?
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
www.sens-du-monde.com
Note :
1. Ces chiffres peuvent être consultés dans le site : http://www.gold.org/. [Downlad the gold price in a range of currencies since december 1978]
2. Publication bi-mensuelle du Council on Foreign Relations (CFR). Alan Greenspan, « Golden Rule. Why Beijing Is Buying », Foreign Affairs, 29 septembre 2014.
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON