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Accueil du site > Tribune Libre > La question de l’or, presque « insoluble » qui fâche les puissances. (...)

La question de l’or, presque « insoluble » qui fâche les puissances. Les « Forces historiques en marche »

(7ème Partie)

 

  1. Sur la question de l’or, la Chine ne peut aller contre le processus naturel de l’évolution économique du monde

 Peut-on croire à l’adage « Celui qui possède de l’or fait la loi » ? Il faut rappeler que la Chine et la Russie, depuis la crise financière de 2008, se sont lancées dans une course effrénée pour remplir leurs coffres d’or. Mais est-ce pourtant un pronostic suffisant pour conclure que ces achats d’or constituent l’envers d’une facette de la guerre des monnaies entre l’Est et l’Ouest ? Autrement dit, une guerre des monnaies par une guerre de l’or. Peut-on croire que la Chine a privilégié l’or comme arme dans une guerre des monnaies qui a pour objectif d’éliminer le « privilège exorbitant » que possèdent les États-Unis depuis la conférence de Bretton Woods (New Hampshire, États-Unis), en 1944 ? 

 Il faut rappeler que le « privilège exorbitant » consiste à avoir sa monnaie comme monnaie de réserve principale internationale, sans même la couverture en or que le président a supprimée en 1971. C’est le « droit de seigneuriage » ou le droit du prince de frapper la monnaie qui dépasse de loin les frais de fabrication de la monnaie.

 Au Moyen-âge, les seigneurs (les rois) qui frappaient la monnaie, en période de grands frais royaux ou de guerre, augmentaient la frappe de monnaie. Quand l’imposition atteignait ses limites, ce procédé de frappe en excès de monnaie était un moyen détourné pour augmenter les recettes d’impôts pour le seigneur ou le roi. Cette augmentation de frappe monétaire permettait aux seigneurs de financer le train de vie royal au détriment de la population serve, ce qui se traduisait ensuite par une hausse des prix (inflation) et une paupérisation des serfs dans les royaumes, en Europe comme dans les autres royautés du monde.

 Evidemment, la situation économique internationale aujourd’hui n’a rien à voir avec les temps féodaux. Le « privilège exorbitant » du dollar n’a pas que des avantages pour l’Amérique, il peut avoir des conséquences graves à terme pour le monde.

 Aujourd’hui, les États-Unis représentent environ 62% des réserves de change mondiales, l’euro environ 24%, la Grande-Bretagne et le Japon environ 7%. Les pays occidentaux pèsent pour 93% dans les réserves de change qui existent au niveau de toutes les Banques centrales du monde. La Chine pèse environ 2% en réserves de change dans le monde, en outre sa monnaie, dirigée par la Banque de Chine, ne fluctue pas sur les marchés monétaires. Le yuan a donc un « droit de seigneuriage presque nul », à la fois par sa taille sur les réserves de change mondiale et par son taux de change presque fixe par rapport au dollar.

 Sur leur volonté de la Chine d’acheter de l’or, rien n’indique dans le fond que la Chine cherche à supplanter le dollar américain par son yuan. Evidemment, les mass-médias et les experts internationaux, en particulier européens et américains, y voient, depuis la crise financière, les achats massifs d’or par la Chine comme une volonté de Pékin de chercher à asseoir le yuan en monnaie internationale avec pour visée d’acquérir ce droit de seigneuriage, et de disputer le leadership du dollar et de l’euro dans le commerce mondial.

  En écoutant les agents officiels chinois, sur l’internationalisation du yuan, ils ne font qu’énoncer que c’est un processus naturel, qui est lent et qui doit se faire, parce qu’il va avec la taille de son économie. Evidemment, on ne peut pas dire que cette pensée de disputer la place du dollar sur le commerce mondial ne les effleure pas, et probablement même y aspirent, mais les dirigeants chinois sont conscients qu’ils ne peuvent aller contre « le processus naturel de l’évolution économique du monde ».

  Il y a effectivement des forces historiques qui canalisent les désirs des hommes. « Combien même ils voudraient ceci, ils ne peuvent faire ceci que parce qu’ils doivent d’abord faire cela. » Et les Chinois en sont conscients, comme d’ailleurs probablement les Russes, et l’or qu’ils achètent est en rapport avec les réserves de change qu’ils détiennent, et de leur nouveau poids dans le commerce mondial.

 La Chine détient plus de 4 trillons de dollars, la Russie environ un demi-trillion de dollars avant la crise du rouble en 2014 – après la crise, les réserves de change russe sont passés à environ 380 milliards de dollars.

 Et si la Chine comme la Russie cherchent à asseoir leurs monnaies en devises internationales, c’est finalement un processus naturel, pour la Chine, par exemple, qui commerce avec le monde entier, l’internationalisation de son yuan dans ses transactions commerciales lui permet à la fois une maîtrise de sa monnaie, une implantation progressive du yuan en monnaie de réserve, et une libération lente mais non moins sûre des monnaies occidentales. Mais si c’est « Naturel », il est tout aussi « naturel » que les pays occidentaux subiront des conséquences graves tant sur le plan économique que sur le plan financier et monétaire.

 

  1. La Chine importe l’or au prix fort

 Ceci étant, qu’en est-il des achats d’or par la Chine depuis la crise de 2008 ?

 Pour tenter de comprendre cette donne, rappelons les achats opérés par les Banques centrales. Selon le World Gold Council, depuis le deuxième semestre 2005, la Chine et son allié la Russie ont incité les autres banques centrales à augmenter la part aurifère dans leurs réserves de change au détriment de celle du dollar ou de l’euro. Ces deux pays ont, à plusieurs reprises, sensiblement renforcé leurs réserves de ce métal via leurs propres banques centrales. Les banques centrales sont devenues des acheteuses nettes depuis 2009. Elles ont augmenté leurs réserves de 446 tonnes en 2012 et déjà de 180 tonnes rien que pour le premier semestre 2013.

 Mais c’est la chine qui détient le palme dans les achats massifs de l’or au point que tous les observateurs, y compris l’ancien gouverneur de la Fed américaine, Alan Greenspan, soupçonnent la Chine de procéder discrètement à une augmentation de ses stocks aurifères. « La Chine vise-t-elle à attaquer le dollar américain par ses achats massifs d’or ? », titrent des médias occidentaux. En 2009, Pékin avait confirmé qu’elle détenait 1 054 t d’or, soit 75% de plus que 6 ans auparavant. En 2010, ses importations d’or sont passées à 209 tonnes en 2010. En 2011, la Chine a importé 431 tonnes d’or. En 2012, elle a encore importé le montant colossal de 834,5 tonnes. En 2013, elle a battu tous les records en important 1176 tonnes d’or. En 2014, elle importa 886 tonnes d’or.

 Evidemment tous ces chiffres doivent être pris avec précaution. Toutes les données statistiques du World Gold Council, du FMI ou de la Banque mondiale dépendent de la véracité des chiffres déclarés par les puissances détentrices d’or. Et on pense très bien que l’or surtout aujourd’hui où de moins en moins il y a de crédibilités dans les grandes monnaies occidentales.

 Le flou donc demeure sur la donne de l’or. D’autant plus qu’en Chine, le volume des importations ne spécifie pas leur destination sur la part qui ressort de la demande chinoise à des fins industrielles (bijouterie) et celle thésaurisée par la Banque centrale chinoise. Et, peut-on en vouloir à la Chine de ne pas divulguer exactement la part réelle stockée par la Banque centrale de Chine ? Et cette suspicion des pays occidentaux d’ailleurs légitime, née des achats massifs d’or de la Chine, vise-t-elle réellement une stratégie pour détrôner un jour le dollar ? Qu’en est-il ?

 La première remarque porte sur les prix d’acquisition d’or par la Chine. Mentionnons les prix bas et haut de l’or en dollars par année depuis 2008.

  En 2009, le prix de l’or a évolué entre 883,25 US dollars, le 30 avril 2009, et 1175,75 dollars, le 30 novembre 2009. En 2010, le prix de l’or a évolué entre 1078,5, le 29 janvier 2010, et 1405,5, le 31 décembre 2010. En 2011, le prix de l’or a évolué entre 1327 dollars, le 31 janvier 2011, et 1813,5 le 31 août 2011. En 2012, le prix de l’or a évolué entre 1558 dollars, le 31 mai 2012, et 1776 dollars, le 28 septembre 2012. En 2013, le prix a évolué entre 1192 dollars, le 28 juin 2013, et 1664,75 dollars, le 31 janvier 2013. En 2014, le prix a évolué entre 1182,75 dollars, le 28 novembre 2014, et 1326,5 dollars, le 28 février 2014. En 2015, le prix a évolué entre 1214 dollars, le 27 février 2015 et 1260,25 dollars, le 31 janvier 2015. (Voir Note, point 1 pour les données chiffrées)

 Par rapport aux prix bas et haut de l’or de l’année 2000 qui se situent entre 264,5 US dollars, le 31 octobre 2000, et 293,65 dollars, le 29 février 2000, on constate une AUGMENTATION DE L’OR, en 2009, entre 333,93% et 400,39%. En 2010, une AUGMENTATION entre 407,75% et 478,63%. En 2011, entre 501,7% et 617,57%. En 2012, entre 589,03% et 604,8%. En 2013, entre 450,66% et 629,39%. En 2014, entre 447,16% et 451,72%.

 Ces calculs ont été opérés simplement pour montrer que « la Chine a procédé à des achats massifs d’or au prix fort ». Si on regarde la même période qui a précédé celle de 2000-2015, c’est-à-dire les quinze années allant de 1985 à 2000, on constaterait que le prix de l’or a fluctué globalement en moyenne autour de 300 dollars. L’once d’or n’a eu « ce quadruplement, ce quintuplement et cette multiplication par 6 du prix de 2001-2002 que depuis l’éclatement de la crise financière de 2008 ». Mais POURQUOI LA CHINE IMPORTE L’OR AU PRIX FORT ?

 Surtout que la Chine occupe la première place mondiale dans la production de l’or. Elle a produit 428 tonnes en 2013. C’était la 7ème fois consécutive que la Chine était numéro un mondial en terme de production. La consommation a également progressé rapidement. Le volume des ventes de bijoux en or a été de 400 milliards de yuans en 2013 (60,84 milliards de dollars). Ses gisements d’or se montent à 8196 tonnes, elle est classée au 2ème rang mondial.

 

  1. Pourquoi la Chine, devenue premier producteur mondial d’or, est aussi « premier importateur d’or » ?

 Les questions posées supra doivent être explicitées pour avoir une vision exacte de « la question de l’or qui fâchent les puissances ». Aussi, reportons-nous à un article d’Alan Greenspan, l’ancien gouverneur de la Banque centrale américaine (Fed), publié dans le Magazine Foreign Affairs, le 29 septembre 2014, intitulé « Golden Rule : Why Beijing is Buying », en français, « Pourquoi donc Pékin achète-t-elle de l’or ? ».(2) Les points qu’il développe sont lourds de sens, et il concerne fortement la stratégie de la Chine et ce qu’elle peut, en termes de « menaces », faire peser à terme sur le leadership américain sur le plan monétaire. 

 « Si la Chine venait à convertir une portion relativement modeste de ses quatre trillions de dollars de réserves de devises étrangères en or, la devise du pays pourrait gagner une puissance considérable au sein du système financier international actuel. Ce serait bien évidemment un pari dangereux pour la Chine que d’utiliser une partie de ses réserves pour acheter suffisamment d’or pour renverser les Etats-Unis de leur position de plus gros propriétaire d’or monétaire du monde. Mais le prix à payer pour s’être trompée, en termes d’intérêts perdus et de frais de stockage, resterait minime. […]

Si le dollar ou toute autre monnaie fiduciaire étaient universellement acceptables en tout temps, les banques centrales ne voient pas la nécessité de détenir l'or. Le fait qu'il n’indique que ces monnaies ne sont pas un substitut universel. Sur les 30 pays avancés qui relèvent du Fonds monétaire international, seuls quatre ne détiennent pas d'or dans le cadre de leurs soldes de réserve. En effet, au prix du marché, l'or détenu par les Banques centrales des économies développées valait $ 762 000 000 000 au 31 Décembre 2013, comprenant 10,3 pour cent de leurs équilibres globaux de réserve. (Le FMI détient un montant supplémentaire de $ 117 000 000 000). Si, dans les mots de l'économiste britannique John Maynard Keynes, l'or était une « relique barbare », les banques centrales du monde entier n’auraient pas tellement besoin d'un actif dont le taux de rendement, y compris les coûts de stockage, est négatif.

Il ya eu plusieurs cas où les décideurs ont envisagé de vendre des lingots d'or. En 1976, par exemple, je ai participé, en tant que président du Conseil des conseillers économiques, dans une conversation dans laquelle William Simon, alors secrétaire américain au Trésor, et Arthur Burns, président du Federal Reserve Board, avions rencontré le président Gerald Ford pour discuter de la recommandation de Simon pour que les Etats-Unis vendent ses 275.000.000 onces d'or et d'investir le produit de la vente dans des actifs producteurs d'intérêts. Alors que Simon, après l'économiste de la vue de Milton Friedman à l'époque, a fait valoir que l'or n’est plus servi toute fin utile monétaire, Burns a fait valoir que l'or était la butte de crise ultime pour le dollar. Les deux défenseurs ont été incapables de trouver un terrain commun. En fin de compte, Ford a choisi de ne rien faire. Et à ce jour, le trésor d'or des États-Unis a peu changé, s’élevant à 261 millions d'onces.
 »

 Cette sortie de l’ancien gouverneur de la Fed fait ressortir simplement la crainte des États-Unis de voir la Chine procéder à des achats massifs d’or et la mise en garde qu’il lui adresse. Et que la Chine sait sans qu’on le lui spécifie. En effet, « Si la Chine venait à convertir une portion relativement modeste de ses quatre trillions de dollars de réserves de devises étrangères en or, la devise du pays pourrait gagner une puissance considérable au sein du système financier international actuel. Ce serait bien évidemment un pari dangereux pour la Chine ». Il est évident que si la Chine procédait à acheter une bonne partie de l’or mondial, et l’essentiel de cet or est détenu par les Banques centrales occidentales, le fameux montant qui n’est que de $ 762 000 000 000, et qui ne représenterait moins d’un quart des quatre trillions de dollars que détient la Chine, la réponse de l’Occident serait immédiate. Les pays occidentaux ne sont pas fous de se délester de leur or. Il ferait monter aussitôt l’or à des sommets inconnus jusque là. 

 L’or ne couterait pas 1400 dollars, ni 1800 dollars, mais 5000 voire 6000 dollar l’once. A 5000 dollars, l’once, la Chine règlerait environ 2,5 trillions de dollars. A 6000 dollars l’once,

la Chine verserait aux pays occidentaux environ 3 trillions à l’Occident, soit les trois-quarts des réserves de change de la Chine. Et ce serait trop peu. Il faudrait plutôt dire 10 000 dollars ou plus la valeur des 31,1034768 grammes que constitue l’once d’or.

 Une chose est certaine, ce sera pire que ce que Alan Greenspan a dit, l’Occident ne se laissera jamais se dessaisir de son or. Et la réponse est donnée par la conversation même qui a eu entre Alan Greenspan lui-même, William Simon, Arthur Burns et le président Gérard Ford, en 1976, et l’« argument-massue » que Burns a fait valoir « que l’or était la butte ultime pour le dollar ».

 Il est évident que l’or ne peut se prévaloir qu’à une issue ultime du système monétaire international. C’est-à-dire « Lorsque tout le système monétaire part dans le désastre, et les monnaies qui clachent ou perdent leur crédibilité internationale, ou à défaut d’un clash, des zones monétaires dollar, euro, yen, yuan, rouble… apparaissent, et se ferment entre elles, comme ce qui s’est passé entre les banques occidentales commerciales, d’affaires, etc., en 2008 qui se méfiaient les une des autres suite aux crédits « subprimes », l’or sera alors le seul recours pour le commerce et ce, pour toutes les nations qui disposeraient de l’or en quantité suffisante ». Ne pâtiront que les pays qui ont peu ou n’ont pas d’or. L’or serait excessivement cher.

 Et c’est ce que vise la Chine, elle prépare ou plutôt elle cherche à se prémunir de ce qui peut arriver dans dix ans, vingt ans, plus ou moins. Personne ne peut lire l’avenir. L’Occident est fortement endetté, et si la Chine monte encore en puissance, l’Inde dans son sillage, personne ne peut prophétiser ce qui arrivera. Cependant, la Chine sait que l’or joue un rôle prépondérant, et c’est la raison pour laquelle toutes les Banques centrales achètent de l’or, du moins ceux qui ont suffisamment de réserves de change.

 

  1. Les « Forces historiques en marche » sur la donne monétaire

 La Chine sait qu’elle est surveillée, elle achète avec discrétion, et surtout, elle doit absolument augmenter son stock d’or. Pour la Chine, ce n’est pas seulement une question d’internationalisation de son yuan, elle cherche à se prémunir des problèmes monétaires futurs. Disposant de 4 trillions de dollars, elle sait que si ces trillions sont à elle, elles sont aussi à l’Amérique par le seul fait que les États-Unis peuvent comme ils voudront fluctuer sur leur monnaie. La baisser ou l’augmenter. Ou si l’Amérique se trouve dans une situation ultime, rien ne l’empêchera de diluer sa monnaie au point d’évaporer sa dette monétaire envers les pays du reste du monde. Elle penserait d’abord à sa survie. Et seul l’or comme valeur de change est inaliénable, inattaquable … Qu’il perde de la valeur ou qu’il grimpe dans les marchés, ce sera toujours de l’or parce que c’est une monnaie universelle et a une histoire de plus 2000 ans.

 Ceci étant, il est impératif de se poser des questions sur ce brusque appétit de l’or et les politiques non conventionnelles d’assouplissement monétaire en cours dans le monde. Tous les experts économiques et financier occidentaux (américains et européens) et non occidentaux (chinois, indiens, brésiliens…) se posent des questions comment les grandes Banques centrales américaines (Fed), européennes (BCE, Banque d’Angleterre) et japonaise, sont acculés à injecter des liquidités par milliers de milliards ex nihilo. Tous craignent un éclatement d’une bulle financière, à l’instar de la crise de 2008.

 Comment est-ce possible que, du jour ou lendemain, la Banque centrale européenne lance un programme de « quantitative easing de 1100 milliards d’euros en mars 2015 avec des injections de liquidités de 60 milliards d’euros par moi jusqu’en 2016 ? » Le recours à la planche à billet que certains analystes disent … une bonne nouvelle ? D’autres en disent une mauvaise qui ne sert qu’à créer à terme une bulle financière. La Réserve fédérale américaine a aussi procédé à plusieurs QE, dont le QE3, et ce avant la BCE, en injectant 80 milliards de dollars ex nihilo par mois depuis 2013 jusqu’au tapering de 2014. Aujourd’hui, elle promet d’augmenter à l’été 2015, son taux d’intérêt directeur. Qu’en sera-t-il ?

 Tout ce qu’on peut dire, c’est que les Banques centrales occidentales sont acculés de « jongler avec l’argent », ils n’ont pas le choix, et c’est même positif. Mais c’est aussi dangereux à terme. Ce sont les « forces historiques qui sont en marche dans cette donne monétaire ». Depuis l’avènement de la Chine, de l’Inde, le Brésil, le retour de la Russie, et au sein de ces pays trônent la Chine, qui a révolutionné le commerce mondial, les règles, les rapports des forces ont changé, et « ont acculés les pays occidentaux à des expédients monétaires pourtant nécessaires pour sauver leur mise ». Le monde fait face à des phénomènes très complexes et personne ne sait où va le monde…

 Quelles seront les conséquences ? Pourquoi cet appétit brusque de l’or, depuis quelques années ? L’auteur de cette analyse a-t-il raison ? Préfigure-t-elle ce que craint l’auteur ? Pourquoi Alan Greenspan, cet ancien gouverneur mythique, l’homme qui, dans son temps, faisait à la moindre de ses paroles ambiguës trembler les marchés mondiaux, reparle de l’or dans les problèmes monétaires qui divisent les grandes puissances aujourd’hui ?

 Qu’en sera-t-il des devises internationales demain, et de l’or ? Le monde aura-t-il à à subir ce que subit la Grèce aujourd’hui ? 1929 a bien existé, 2008 a été une autre crise, et si une autre crise tout aussi grave, ou plus grave, aura à reparaître, comme le pense Alan Greenspan dans une de ses sorties médiatiques récentes ?

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.

www.sens-du-monde.com

 

Note :

1. Ces chiffres peuvent être consultés dans le site : http://www.gold.org/. [Downlad the gold price in a range of currencies since december 1978]

2. Publication bi-mensuelle du Council on Foreign Relations (CFR). Alan Greenspan, « Golden Rule. Why Beijing Is Buying  », Foreign Affairs, 29 septembre 2014.


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11 réactions à cet article    


  • Laurent 47 12 mars 2015 13:28

    Je ne voudrais pas jeter de l’huile sur le feu, mais je me souviens qu’en 2012, une banque de Hong Kong a trouvé une légère différence de poids sur un lingot en provenance de la réserve fédérale américaine de Fort Knox, comme indiqué sur les poinçons. Flairant une fraude, la banque a carrément découpé le lingot et s’est aperçue qu’il était « fourré » au tungstène ! L’or et le tungstène ont presque la même densité, mais le kilo de tungstène ne vaut que 41 € ! Je ne vous dis pas le montant de l’arnaque ! C’est sous le mandat de Clinton qu’ont été fabriqués les milliers de lingots plaqués or qui se baladent actuellement dans les banques européennes. Pour vérifier ce que je dis, il vous suffit de taper « faux lingots » sur Internet, vous ne serez pas déçus du voyage !

    L’Allemagne a voulu récupérer l’or qu’elle détient dans les banques suisses, et s’est heurtée à une fin de non-recevoir ! Curieux, non ?
    Si l’or redevient ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, un énorme problème va se poser aux Etats-Unis, sauf à prouver à la communauté internationale, la réalité du stock d’or qu’ils prétendent détenir ! Et là, ça sera dur dur dur !

    • lsga lsga 12 mars 2015 16:04

      par contre le Tungstène, c’est super utile. quand on sera sorti de l’économie Capitaliste et de ses délires financiers, cette histoire des USA qui offre à des puissances étrangères un métal si utile et si précieux plutôt que de l’or aussi inutile qu’abondant, ça fera bien marrer.

       
      L’or est de la pacotille, pas étonnant que ça vaille des fortunes dans un monde de crétins. 

    • MagicBuster 12 mars 2015 13:33

      Beaucoup d’éléments troubles autour de l’or ces derniers temps, du 911 à DSK, en passant par l’Ukraine..... L’OR est certainement au centre du jeu !!!!!!

      La Russie affirme que DSK avait découvert que les réserves d’or américaines avaient disparu
      http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/06/02/2512989_la-russie-affirme-que-dsk-avait-decouvert-que-les-reserves-d-or-americaines-avaient-disparu.html

      L’or ukrainien : disparu et retrouvé en Irak – par Laurent Glauzy
      http://www.contre-info.com/lor-ukrainien-disparu-et-retrouve-en-irak-par-laurent-glauzy

      9-11 WTC Biggest Gold Heist in History : $300 Billion in Bars
      https://www.youtube.com/watch?v=BkPRskciqVM


      • lsga lsga 12 mars 2015 15:28

        L’Or ne sert absolument à rien. Son utilité dans l’appareil de production est nul. Tout au plus, on peut s’en servir pour plaquer des circuits électroniques, et encore, c’est surtout du marketing.

         
        Supprimez 100% de tout l’Or présent sur Terre : cela ne changerait absolument RIEN. 

        • Laurent 47 15 mai 2015 18:04

          @lsga
          Tandis que les dollars, ces billets de Monopoly dont la valeur n’est basée que sur la naïveté des gens qui s’en servent, ça c’est du sérieux ! Si l’on supprime le dollar, vous vous apercevrez que la planète continue de tourner, malgré tout ce que vous dîtes.
          L’appareil de production des Etats-Unis, dont on nous rebat les oreilles, est phagocyté par la Chine, la production de gaz et de pétrole de schiste est un véritable échec économique et écologique, Detroit, la patrie de l’automobile, est une ville en ruines, et il y a plus de clochards dans les rues de New-York que dans n’importe quel pays civilisé ! Bel exemple de société !
          La seule industrie qui tourne à plein régime, c’est celle de l’armement, comme celle des nazis durant la dernière guerre, et on a vu comment ça s’est terminé !
          Mais il n’est interdit à personne de jouer au Monopoly ! Continuez ! Continuez !
          Ceux qui disent que l’or ne sert à rien, sont bien sûr ceux qui n’en détiennent plus une seule once !
          Pour finir, si l’on supprime tout l’or sur terre, s’en est fini de l’informatique, du portable, d’Internet, et de tout le matériel électronique en général, qui utilisent ce métal pour sa conductivité.


        • chitine chitine 12 mars 2015 16:15

          "Quelles seront les conséquences ? Pourquoi cet appétit brusque de l’or, depuis quelques années ? L’auteur de cette analyse a-t-il raison ? Préfigure-t-elle ce que craint l’auteur ? Pourquoi Alan Greenspan, cet ancien gouverneur mythique, l’homme qui, dans son temps, faisait à la moindre de ses paroles ambiguës trembler les marchés mondiaux, reparle de l’or dans les problèmes monétaires qui divisent les grandes puissances aujourd’hui ?« ...
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          • ddacoudre ddacoudre 12 mars 2015 21:28

            bonjour
            les choses n’ont de valeur qu si ont les désire. s’il avait fallu assurer le boom économique avec l’or comme valeur convertible, nous en serions encore à manger que des lentilles. le volume d’actions économique est tel que l’or aurait atteint des prix inaccessibles, ou aurit été un frein au développent économique, comme l’est actuellement la main mise des banques sur la création monétaire.

             

            La monnaie une valeur fictive…

            Le phénomène le plus important est l’organisation sociale qui s’est constituée autour de la monnaie depuis des siècles. Si sa circulation a facilité le développement économique, sa rareté est en même temps un frein au développement.

            La monnaie n’en demeure pas moins une valeur relative fictive réglementée qui n’a de valeur que celle que nous lui accordons.

            Imaginez-vous dans un désert, et devoir choisir entre un verre d’eau ou un compte bancaire opulent. Nul doute que c’est votre raison qui l’emporterait sur votre envie de posséder un compte opulent, et vous choisiriez le verre d’eau. Car c’est bien notre existence qui est une valeur fondamentale, et non pas une ligne d’écriture sur un compte, qui sans lui dénier son utilité, n’est pas une fin en soi.

            Si dans la même situation un tiers vous proposait le verre d’eau pour le prix de votre capital vous l’achèteriez. Si un autre tiers vous offrait ce verre d’eau vous le prendriez.

            Les deux cas donnent un résultat identique pour l’assoiffé. Pourtant, dans le premier cas, la valeur de votre compte qui valait, à un cours imaginaire un million de litres d’eau, n’en vaut plus que celui d’un verre. Dans le deuxième cas vous êtes bénéficiaire de tout. Dans le premier cas vous êtes sauvé mais ruiné, dans l’autre, sauvé également et propriétaire d’un capital qui ne représente rien parce qu’il n’a pas été désiré.

            ...ddacoudre.over-blog.com .

            cordialement


            • mpag 12 mars 2015 21:51

              @ddacoudre

              J’aurais pas mieux dit ^^bravo 

              C’est exactement ça 

            • mpag 12 mars 2015 21:47
              actuellement la monnaie n’a de la valeur que la confiance qu’on accorde aux banques centrales alors qu’avant 1971 elle était convertible en or (dollars notamment avec sa référence mondiale).

              D’ailleurs pourquoi de l’or, à mon avis c’est culturel, bien plus que l’utilité de ce métaux pour la fabrication d’ailleurs pour ceux qui s’intéresse aux métaux précieux, il y a de nombreux métaux bien plus chère que l’or 

              Petite anédocte il y a pas si longtemps 25 ans 30 ans la vanille valait plus chère que l’or au kilos^^

              Keynes avait raison c’est bien une relique barbare mais avec un fort pouvoir d’attractivité culturelle 
              On pourrait dire la même chose des œuvres d’arts notamment moderne ou des reliques de stars

              On peut conclure que la véritable valeur est sentimentale mais dans un monde tournée vers le commerce et la culture, les sentiments n’ont la valeur que de celui qui la possède et elle est loin de faire l’unanimité 

              Avec les métaux, tout le monde est d’accord, reste le problème actuelle avec les banques centrales et leur monnaies respectives.........

              La guerre n’a jamais cessé finalement, elle est simplement économique et géopolitiques 
              Qui tirera la couverture pour sa nation ?(pas le peuple, celui ci est une simple unité au service d’une nation) 
              Les Etats unis garderont t’ils le leadership ? 

              bien malin celui qui pourra prédire l’avenir.

              • Laurent 47 15 mars 2015 19:21

                Il faut tout de même avoir une valeur de référence pour estimer le PNB d’un pays ! Dîtes-moi donc quelle-est la valeur de référence du dollar, dont tout le monde se gargarise ? Et ne me répondez pas que c’est la santé des entreprises américaines qui fait la valeur du dollar ! Simplement, ces entreprises engrangent plus de dollars, mais le dollar reste le même ! Sinon, il n’y aurait pas autant de pauvres qui dorment dans les rues de New-York, puisqu’eux aussi ont comme monnaie le dollar !

                Le problème n’est donc pas le dollar, mais sa répartition !
                L’or ne poserait pas ce problème, puisqu’à la différence du papier, il est coté en bourse, et plutôt bien ces derniers temps ! Comme ça, il n’y aurait pas de tricheurs, car le lingot d’or est beaucoup plus difficile à imiter que le billet vert de Monopoly américain !


                • Laurent 47 1er juin 2015 18:19

                  Petit détail qui a son importance : Au Moyen-Âge, quand les rois frappaient de nouvelles pièces de monnaie, elles étaient également en or ( les lingots d’or fourrés au tungstène de la réserve fédérale de Fort Knox n’existaient pas encore ). Il y avait simplement augmentation de la réserve, et non escroquerie à l’échelle planétaire ( c’est sous le mandat de Bill Clinton que sont apparus ces faux lingots ). Tapez donc « faux lingots » sur Internet, vous ne serez pas déçus du voyage !

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Hamed


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