• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Tournez manège

Tournez manège

Dans le grand champ de foire de la loi du marché, le manège le plus prisé est celui des casseroles. Que ce soit pour celles que certain hommes politiques se trainent ou que ce soit la vitesse avec laquelle ils se font éjecter du siège.

Dans ces départementales nous avons dont eu droit à un gigantesque bouleversement. Sans avoir démérité localement des tas d’élus ont glissé de leurs casseroles où ils avaient posé leurs popotins pour une popote locale, qui à quelques différences près étaient la même, que le département soit géré par une équipe UMP ou PS. Ce n’est pas la grande révolution, d’un peuple qui dit en avoir marre de la gestion UMP/ PS, d’avoir reconduit la même alternance dont chacun se plaint, au point que seulement 6% des citoyens nourrissent une espérance dans l’avenir.

Déjà dans un article j’avais écris que le 22 et 29 les citoyens feraient une révolution. J’avais à souhait induit une méprise pensant à un tour (une révolution) sachant que chacun penserait à révolte. La révolution a donc eu lieu, le manège suit sa révolution et les casseroles changent d’occupants. Ne chercher pas du mépris dans mes propos, il n’y en a aucun envers des hommes qui s’occupent des affaires du peuple, même si certains d’entre eux ne sont pas respectables et entachent la fonction politique et la vie des partis.

Nous avons tort de rejeter le parti politique, c’est le moyen le plus démocratique pour donner la parole au peuple, afin que celui-ci y dise ce sur quoi ils se rassemblent ou s’opposent. Cela ne fonctionne plus, l’assesseur politique ne fonctionne pas, comme ne fonctionne plus l’ascenseur social. En panne tous les deux, le second nous donne des chômeurs et un rejet de ceux qui viennent dans l’espoir d’y monter (l’immigration) et le premier celui du rejet de l’élite qui vit en vase clos et draine des slogans populistes (au sens péjoratif qui a fait sa place, n’en déplaise à Mélenchon) de communicants avertis. Ainsi, une fois de plus les citoyens votants ont fait le tour de la nasse qui les enserre et n’ont pas eu l’audace d’un changement, l’audace d’un risque. Alors, tant pis pour eux, le gouvernement continuera la déréglementation du travail, l’austérité budgétaire, tandis que se tiendra à l’affut, tapis dans le leurre politique le parti du changement sous son nouveau sigle en remplacement de l’UMP, pour faire exactement la même chose de ce qu’ils critiquent aujourd’hui, comme ceux d’aujourd’hui ont critiqué la gestion de ceux d’hier pour en fait, faire de même économiquement, si ce n’est pire avec la loi Macron et celles à venir. En écoutant le premier ministre j’ai eu l’impression d’entendre Sarkozy après ses échecs retentissants dans les élections intermédiaires et celle des régionales. J’ai entendu le message des Français avait-il dit, nous allons accélérer les mesures du programme du gouvernement et apporter une réponse au besoin de sécurité.

J’ai entendu la même chose du gouvernement Valls, comme celui de Sarkozy à l’époque. Il avait pris une déculottée et la réponse avait été nous continuerons dans la lancée qui est la nôtre, et en 2012 les français l'ont viré, comme ils vireront Hollande en 2017. Je veux bien que l’on critique le FN quand il dit qu’il y a un parti UMPS, mais dans ce cas il y a au moins un entêtement similaire. Mais soyons sérieux, que voulons nous qu’il fasse d’autre que de subir des choix politiques qu’il ne fixe plus.

Pourtant la question que l’on peut se poser c’est : pourquoi les Français attendent que ce soit l’UMP et le PS qui fassent les changements qu’ils espèrent, alors qu’ils savent depuis longtemps qui ne les feront pas.

Nous sommes devant ce phénomène curieux de votes de résignation, qui faute de pouvoir changer de manège, les citoyens changent les occupants des casseroles, et s’en retournent heureux, de n’avoir rien accompli de fondamental, si ce n’est bien sûr pour les militants des uns et des autres qui croient farouchement à la validité des situations d’échecs patents des politiques qu’ils soutiennent.

Nous avons un sérieux problème d’information politique, les ravages de la pensée unique sur laquelle veille les « chiens de gardes » nous gratifie d’une abstention politique qui ne trouve pas de partis où se poser et qui manifeste un rejet qui ne peut qu'aboutir à une « dictature démocratique ».

Il est urgent, et je vais me répéter, car j’avais déjà écrit cela après l’échec des régionales de Sarkozy, il devient urgent que les petites formations ou individualités se rencontrent pour faire un état des lieux dont la finalité est en l’espèce assurée d’une « catastrophe » programmée. Ce ne sont pas les politiques départementales qui vont changer quoi que ce soit. Donc à tous ces hommes politiques des petites formations de se rencontrer et d’imaginer demain pour offrir à plus de 50% de citoyens une alternative économique. Cela passera peut-être par la conquête de la BCE. Il n’y a pas de raison que ce soit impossible, mais à condition ne de pas compter sur ceux, qui quoi qu’il advienne suivent les « tyrans » du moment. Quand j’imagine que la seule note d’espérance des citoyens est de voter pour un parti fascisant, je pense qu’il y a là, non pas un minimum d’interrogation à avoir, mais une indispensable et urgente interrogation à avoir de la part de partis tel le PS et l’UMP. Mais cela ne semble pas les effleurer outre mesure, comme s’ils n’étaient pas concernés par ce type d’évolutions des convictions politiques d’une partie de la population. Le premier en appelle sans cesse à une réponse d’un front républicain révolu, et l’autre se demande comment récupérer certaines franges de la politique du FN sans dire qu'il se fascise.

Les citoyens disent à 62% compter sur leurs votes pour changer les décisions politiques en France. En fait quand l’on compte ceux qui veulent un changement autre que l’UMPS par leur vote, il n’y a plus que 6 639 401, dont 5 142 117 voix du FN du premier tour, soit 15% des inscrits.

Un vieux proverbe dit personne ne laisse la proie pour l’ombre, alors j’ai bien peur que les casseroles tournent encore longtemps, à moins que le abstentionnistes se décident de choisir, ce qui devrait inciter les petites formations à se remettre en cause pour être un choix possible.


Moyenne des avis sur cet article :  4.33/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

6 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 2 avril 2015 09:31

    Bonjour, Ddacoudre.

    Bravo pour cet article lucide.

    Moi aussi, en entendant Valls, j’ai eu l’impression qu’il nous resservait la tambouille post-électorale de Sarkozy au lendemain de ses gamelles : même discours, même détermination affichée pour ne surtout rien changer !

    Des « votes de résignation » en effet. Ce mot, résignation, que j’ai moi aussi employé ces derniers temps pour caractériser ce qui se passe dans le pays, en mettant en doute la possibilité d’une vraie « révolution » : pas assez de colère chez les Français !

    Les casseroles risquent en effet de tourner encore longtemps !

    Cordialement. 


    • ddacoudre ddacoudre 2 avril 2015 12:49

      @Fergus
      bonjour Fergus, oui je crois qu’il est difficile de passer à coté de cette analyse, il y a la durée pour la confirmer suivant une constante d’opinion que les citoyens partagent. on trouve tout cela dans les études dU CVIPOF, a croire que les hommes politiques ne les regardent jamais, malgré la notoriété de cet institut.
      cordialement.


    • Fergus Fergus 2 avril 2015 11:13

      Bonjour, Gnostic.

      En réalité, on ne peut pas affirmer cela : la plupart des élus affublés de casseroles sont bel et bien battus lorsqu’ils reviennent devant les électeurs. Mais il en est qui, en effet, survivent à toutes leurs turpitudes : ceux qui, comme les Balkany ou Guérini, ont tissé un réseau clientéliste d’une redoutable efficacité.


      • L'enfoiré L’enfoiré 2 avril 2015 13:34

        salut DD,


        Je n’ai retenu que cette phrase : « Nous avons tort de rejeter le parti politique, c’est le moyen le plus démocratique pour donner la parole au peuple, afin que celui-ci y dise ce sur quoi ils se rassemblent ou s’opposent ».

        Alors, question : ne vous êtes jamais senti à l’étroit dans l’un d’eux ?

        • ddacoudre ddacoudre 2 avril 2015 14:41

          @L’enfoiré
          je connais ton opinion sur le sujet. s’il chacun de nous ne peut disposer que de on opinion forgée au contact de sa famille, de l’instruction reçu, de ses efforts personnels à s’interroger ou non sur le déroulement du sens qu’il donne à son existence et s’il tient compte de l’apport de l’ensemble des relations de tiers qu’il établira, alors son opinion ne pourra être que la sienne, car personne d’autre que lui ne peut vivre son existence, même s’il a un clone. nous sommes tous logé à cet enseigne, et c’est elle qui fait la richesse de l’apport des débats d’idées. alors en démocratie comment fait-on pour écouter l’opinion de 42 000 000 d’électeurs, personne n’a de solution satisfaisante car c’est impossible. Les hommes se sont donc regroupés suivant l’intérêt qu’ils se trouvaient assez proche les uns des autres en fonction de la place que l’organisation sociale leur avait attribué dans la répartition des tâches qui ont débouché sur des stratifications de classes. C’est le Savoir et le droit d’association qui les a incité à vouloir que l’on tienne compte de leur avis. mais pas les pauvres, pas les ignorant, pas les soumis, seulement une frange de la population, celle que l’on ne sait pas trop comment génère les « découvreurs de toutes sortes comme de ceux qui s’engagent pour les autres. alors dans le regroupement des individus, ce sont cela qui ont créé les partis pour se faire entendre et solliciter tous ceux qui de prêt ou de loin dans leur cheminement singulier de la formation de leur opinion sont capable d’abandonner une partie de leur liberté arbitraire qui ne pourra jamais réunir autour d’elle tous les autres, puisqu’elle est singulière, elle nait et meurt avec celui qui la développe, mais il peut par ses actions en laisser des traces tant à titre individuel que dansle cadre d’une association en regroupent autour de certaines d’entre elles une adhésion des autres qui s’approprieront, dans leur intérêt ou pour une vision commune une idée. le parti n’est rien d’autre qu’un lieu d’association de gens qui veulent partager ou faire connaitre leur opinion dans le cadre restreint et étroit de l’obligation de tenir compte de ce qu’ils ont en commun avec les autres. la contrainte qui s’impose alors est de fixer une ligne de conduite et de tenir compte de ceux que rapportent de leur contact avec la vie quotidienne les adhérents, qui sont en fait, dans un parti ceux qui sont au contact de tous les citoyens, sans pour autant constituer le moyen de détenir une opinion globaliste, comme le font les sondeurs. Le parti c’est donc une contrainte puisqu’il faut retenir ce que l’on a en commun et suggérer sans cesse ce que l’on désirerait qu’il soit.
          il y a une autre option, celle qu’on prisé les citoyens en 1999 quand ils disaient qu’ils attendaient que l’entreprise fixe les projets de société, depuis lors il n’y a pas un élu qui ne s’identifie pas à cela,etn tout dernièrement je soulevais cette contradiction entre des citoyens qui désiraient plus de démocratie et qui voulaient que le gouvernement soit tenu par des experts et autres chefs d’entreprise indépendant des partis. On connait cela s’appelle la dictature, et tous les salariés vivent plus de 8 h dans un espace professionnel ou ils obéissent au dictat d’un chef d’entreprise.
          sans remettre en cause l’entreprise, c’est un peu comme tous ces gens qui sont accros aux jeux virtuels, le cerveau ne fait pas la différence entre le jeu virtuel et la réalité si bien que certains s’identifient aux avatars qu’ils se construisent pour jouer. En politique nous avons le même phénomène, ce qui nous a donné le slogan l’état se gère comme une entreprise et une UE qui n’est qu’un marché capitaliste.
          l’autre option est le référendum, s’il devait s’appliquer à toutes les prises de décisions, nous n’aurions pas assez d’une journée de 24 h et nous mourrions tous d’épuisement car nous n’aurions même plus le temps de manger ou dormir sans manquer une prise de décision. c’est ce que souhaitent les citoyens que les hommes politique s’occupent d’eux et tiennent compte de leurs idées. Alors il faut me dire comment faire, car à part la répartition des tâches qui retire donc aux uns ce qu’elle attribue aux autres je ne sais pas faire. La technologie semble apporter une réponse possible pour faire autrement, les réseaux sociaux ouvrent une voie de liberté comme tu le souhaites, où l’avis singulier de chacun peut exister et donc s’ajuster au fur et à mesure des sollicitations, mais pour le moment il semble plus servir à un dévidoirs d’ordures ou à des épanchements narcissiques qu’à un développement de l’opinion démocratique. Les essais fait par le PS et l’UMP semblent ouvrir une voie de consultation possible de l’opinion des citoyens, faut voir venir, car il faut se doter aussi d’un appareil et d’un programme logistique. j’irai jusqu’à imaginer qu’il remplace les défilés et soit un moyen de voter ou annuler des projets de lois, pourquoi pas. cela obligerait ç repenser la démocratie à l’orée du développement technologique mais alors ils faut maitre tous les citoyens à perpète sur les bancs de l’université car cela oblige à disposer d’une »capabilité" que la plus part n’ont pas, non parce qu’ils sont con, mais parce que l’on n’est pas structuré et organisé pour qu’être découvreurs soient une possibilité offerte à tous, car les ânes n’ont jamais rien su faire d’autres que cirer les pompes des dominants, et c’est toujours vrai.
          avec nos élection c’est pire car certains se rebiffent mais ne savent pas où aller, ils ont tous une opinion singulière et nous voyons bien depuis que l’abstention est devenu la marque d’une opinion politique qu’ils sont incapables de se rassembler et de faire profiter de leur point de vue. il ne trouve pas de lieu ou exprimer leur opinion démocratique. mais je leur accorde une chose ils disent au moins ce qu’ils ne veulent pas.
          alors pour conclure à ta sollicitation, oui dans un parti on s’y sens aussi à l’étroit que dans un couple, mais l’on n’a pas trouvé mieux pour l’instant.
          cordialement.


        • L'enfoiré L’enfoiré 2 avril 2015 16:56

          Rebonjour DD, 

          Merci pour cette longue réponse à laquelle hµj’apporterai ma petite pierre. 
          Oui, on se connait depuis pas mal de temps sur le Net. 
          J’ai tellement écrit sur le sujet des relations entre les hommes et dernièrement même de ce que l’éthologie peut nous apprendre sur nous. 
          Nous sommes de plus en plus nombreux sur Terre et les idées parfois antagonistes, vont exploser. 
          Sur Avox, tu te rends compte de l’énormité de la tâche de rassembler du monde sous une même bannière idéologique. Les schismes comme en religion, ont été et ne feront que croître. On ne comprend pas, même si l’on essaye. La famille risque de devenir la seule entité qui « marche en commun ». Mais même là, c’est encore peu sûr quand on voit les jeunes qui divorcent pour un oui ou un non. mais, nous faisons encore partie de la vieille école et nous avons des techniques bien apprises dans ces cas-làParce que là, il faut prendre des gants. J’aime les échanges et les oppositions d’opinions qui peuvent très bien être musclés quand chacun en ressort grandi. 
          « L’amitié, un échange de bons procédés », écrivais-je un jour. 
          Le malheur c’est que souvent, ces échanges se terminent par un clash pour non respect des mêmes règles de vie et une volonté d’imposer sa propre vérité et en dénigrant ce que l’autre peut avoir à l’esprit.Nous sommes tous différents, écrivais-je et cela de plus en plus. Seulement un peu d’inné subsiste et tellement d’acquis vient s’y ajouter car le monde va de plus en plus vite dans ses changements. 
          Alors, il faut s’adapter ou crever tout aussi rapidement. Sortir les bases du passé, ne plus les prendre en compte qu’avec précaution et prendre le présent et espérer que les déductions qu’on en fait, tiennent dans le futur.
          C’est exactement ce que j’écoutais en fin de ce long entretien questions-réponses que Paul Jorion avait eu à Liège. Paul, je l’aime le mieux quand il joue son rôle initial d’anthropologue, un peu moins en tant qu’économiste. Tu as raison d’associer le pouvoir d’achat comme argument massue pour expliquer sa raison d’être. Le pouvoir, l’argent et le sexe, disais-je récemment comme ce qui dirige le monde.
          Les partis se sont créés, il y a bien longtemps. D’abord, gauche, centre et droite. Les extrêmes multiples se sont distinguées. Puis, les écologistes qui se sont infiltrés dans la version politique comme si l’écologie dépendait d’un parti pris et pas d’une obligation naturelle pour s’assurer un avenir sur cette Terre. 
          La « fameuse » démocratie ne peut pas se tromper, puisqu’elle a le plus de monde sous le manteau. 
          Et bien non, c’est faux. Beaucoup de populisme s’insère dans le processus.  
          On s’est compris. Mais il fallait peut-être en dire un peu plus ;
          Coridlalement

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité