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Accueil du site > Tribune Libre > L’origine des inégalités

L’origine des inégalités

Dans un ouvrage paru en 2008 – « L’homme et l’inégalité. L’invention de la hiérarchie durant la Préhistoire » — Brian Hayden, ethno-archéologue canadien, tente de mettre en évidence l’origine de l’inégalité parmi les humains. Loin du célèbre discours de Rousseau sur le même sujet, il propose une solution au problème suivant : pourquoi certaines sociétés étaient-elles fondées sur un ordre politique coercitif et d’autres non ?

La nouveauté de sa réponse mérite qu’elle soit exposée.

Si, pour Hayden, l’apparition de la hiérarchie n’est pas due comme chez d’autres chercheurs à la pression démographique qui aurait imposé aux sociétés les plus peuplées de réguler par le pouvoir coercitif l’accès aux ressources et leur distribution, cette apparition de la hiérarchie n’en est pas pour autant aléatoire. L’explication ne réside pourtant pas non plus dans la sédentarisation car la pratique distinctive du traitement funéraire dans des sociétés nomades du Paléolithique moyen prouve l’existence d’inégalités.

 

Selon lui, l’apparition de l’inégalité tient à un facteur matériel et politique :

– la création de surplus

– la nécessité de gérer ces surplus.

Or, ce n’est pas la vie sédentaire qui détermine l’apparition des surplus mais l’inverse, et les surplus eux-mêmes doivent leur existence et leur développement à la logique politique de l’inégalité et non à une nécessité économique de subsistance.

Hayden s’intéresse au passage entre la société égalitaire, fondée sur le partage (comme chez les Aborigènes australiens ou les Bushmen), et la société inégalitaire devenue quasi universelle. Ce passage se situerait dans les sociétés « trans-égalitaires » de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique moyen, (encore vivantes au 20ème siècle chez les Amérindiens de la Côte Nord-Ouest ou des tribus Papous de Nouvelle-Guinée). Dans ces sociétés, les élites économiques n’apportent pas d’aide à leurs cogénères « inférieurs » socialement en temps de crise ; elles rompent avec les lois du partage des sociétés égalitaires. Pour autant, l’accumulation de richesses ne détermine pas par elle-même la hiérarchie ; car il faut dépenser pour faire briller son prestige et non entasser.

L’utilisation des surplus par les chefs entraîne la complexification des rapports sociaux, la formation de réseaux de privilégiés, la création de projets par des gouvernants cherchant à tirer avantage, pour eux, leur lignage et leur clientèle, de la position de commandement.

Cet accroissement du pouvoir personnel passe par la reconnaissance du droit de propriété, la constitution de dettes contractuelles, l’organisation de festins, la fixation du prix de la fiancée ou de la dot, la circulation d’objets de prestige, l’imposition de tabous, la gestion des guerres et des calamités, l’accès au surnaturel, la manipulation des valeurs culturelles, la mise à distance des autres et la distribution de pots-de-vin.

Pourtant, les stratégies ne sont pas pour autant de nature capitaliste puisque l’exercice de la domination politique peut conduire à des dépenses de prestige de type potlatch ou pig festivals, dont la tradition anthropologique a bien montré à quel point leur logique compétitive, poussée à son terme, était incompatible avec l’économie de marché.

Le dernier chapitre de l’ouvrage, fait état de l’absence d’objets de prestige, de techniques de stockage et de sépulture au Paléolithique inférieur, tandis qu’au Paléolithique moyen, entre – 120 000 et –35 000, apparaissent les premiers indices d’inégalité. Le Paléolithique supérieur enfin, qui correspondrait au modèle des cultures du Nord-Ouest américain, serait caractérisé par une multiplication des objets de prestige, des techniques de conservation de la nourriture, des vêtements en peau, de l’architecture monumentale (mégalithes), du culte des ancêtres, des sociétés secrètes.

Hayden voit dans cette phase la véritable révolution dans l’histoire de l’humanité, une dynamique socio-politique nouvelle, portée par l’ambition individuelle des chefs, qui conduit tout droit à la domestication des espèces végétales et au Néolithique, considéré comme une conséquence dérivée du Paléolithique supérieur. Cette évolution continue de nos jours, et seul l’épuisement des ressources naturelles pourra freiner la recherche effrénée de la distinction individuelle.

Cette inversion des schémas habituels a au moins un mérite : mettre en évidence le fait que la structure des sociétés humaines n’est pas le fait de la nécessité, ni du hasard, mais d’une volonté et de stratégies.


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38 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 3 avril 2015 08:51

    oui
    mais .....
    sauf ça :
    " Cette évolution continue de nos jours, et seul l’épuisement des ressources naturelles pourra freiner la recherche effrénée de la distinction individuelle. "
    on n’en sait rien et votre conclusion affirme le contraire .....


    • Séraphin Lampion P-Troll 3 avril 2015 09:01

      Ça, c’est vrai, on n’en sait rien, on est d’accord.

      Mais pour ce qui est de la conclusion :

      1 - le fait que l’origine des inégalités ne soit ni le hasard ni la nécessité n’est pas contradictoire avec le fait que la limitation des ressources entraîne un bouleversement socio-économique. L’origine et la disparition peuvent avoir des causes différentes.

      2 - si une volonté politique humaine a pu cencevoir des stratégies plus ou moins conscientes pour instituer ces hiérarchies, une volonté consciente peut aussi inventer un moyen d’en sortir...

      Merci d’avoir lu jusqu’au bout.


      • gaijin gaijin 3 avril 2015 12:04

        @P-Troll
        oui j’essaie de croire qu’une prise de conscience est possible .....


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 3 avril 2015 09:03

        Comprendre les origines des inégalités est intéressant sociologiquement.
        Politiquement, il est intéressant de voir comment nos anciens ont mis en place les moyens de combattre ces inégalités.


        Les inégalités en France avaient trouvé une solution qui convenait au plus grand nombre :
        le modèle social français issu du CNR, plus les divers acquis précédents, les syndicats, le droit du travail, les congés payés, l’école gratuite et les services publics.

        La zone euro a été mise en place pour en finir avec l’Etat providence.

        Les directives de la Commission européenne, qui se traduisent par les Lois Macron ou les Lois Hartz en Allemagne, sont destinées à liquider toutes ces formes de solidarité et de répartition de la richesse nationale.

        L’Union européenne, on le voit en Grèce, est une régression sociale de 100 ans en arrière.


        • Séraphin Lampion P-Troll 3 avril 2015 09:11

          @Fifi Brind_acier

          « L’Union européenne, on le voit en Grèce, est une régression sociale de 100 ans en arrière. »

          L’accumulation de surplus par les chefs n’est pas linéaires : y a des hauts et y a des bas.

        • Fergus Fergus 3 avril 2015 09:50

          @ P-Troll

          Oui, mais cela ne convient pas au discours de l’UPR qui, une fois de plus par l’intermédiaire de Fifi ramène tout à l’Union Européenne. Or, ce n’est pas l’UE qui est responsable, mais l’action des lobbies de l’oligarchie. Et, comme le montre l’histoire - vous le soulignez dans votre commentaire -, tout cela n’est pas linéaire, la nature des pouvoirs politiques et la distribution des richesses fluctuant au fil du temps au sein d’une même entité politique.

          Bonne journée.


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 4 avril 2015 07:51

          @Fergus
          Quand un article des Traités, l’article 121, permet à la Commission européenne de décider des politiques économiques des 28 Etats, dire que ce sont « des lobbies de l’ oligarchie », ça veut dire quoi ?

          Ces gens ont un nom, ils ne sont élus par personne, et ils se cooptent entre eux pour former la Commission européenne.


          Vous ne citez jamais aucun article des Traités, on comprend pourquoi, vous préférez rendre le gouvernement responsable, et préserver l’ Union européenne.
          Voici quelques exemples d’articles des Traités les plus toxiques :
          Et encore une autre liste !

        • wawa wawa 3 avril 2015 09:24

          merci de proposer ces articles originaux.vous êtes un des auteur qui vaut la peine d’être lu.


          pour completer le débat : le blog de francois roddier, a commencer par les entrée les plus anciennes

          qui place les strategie de cooperation-competition , qu’ils s’agisse d’individu, d’espèce ou de société dans un cadre thermodynamique de maximisation de consommation

          • Séraphin Lampion P-Troll 3 avril 2015 10:03

            @wawa

            merci pour le lien
            (et pour le bouquet de fleurs)

          • Fergus Fergus 3 avril 2015 09:44

            Bonjour, P-Troll.

            Sauf à avoir mal lu, pourquoi la hiérarchie, déjà présente chez les animaux avant l’arrivée de l’homme, n’est-elle pas évoquée dans l’article ? Cet instinct de domination dans un groupe - postures de chef, accaparation des femelles, prise de possession du meilleur abri - me semble bien pourtant à l’origine de tout ce qui s’est développé ensuite chez l’homme, la possession matérielle des objets n’étant que la conséquence naturelle de cet instinct de domination plus ou moins marqué selon les individus.


            • Séraphin Lampion P-Troll 3 avril 2015 10:21

              @Fergus

              Bonjour Fergus,

              Je n’ai fait que présenter un ouvrage recelant des pistes qui m’ont parues intéressantes, mais ne suis pas l’auteur de cette thèse

              Néanmoins, on peut noter chez l’auteur que cette hiérarchie n’est pas présente dans les sociétés les plus anciennes ( les pygmées et les autochtones d’Australie étant les seuls « vestiges » qui ont pu être observés au 20ème siècle) et n’apparaît que très récemment à l’échelle de la préhistoire (les Papous et les Amérindiens du nord-ouest en étaient des exemples encore vivants récemment). Les sociétés de paratage auraient donc duré longtemps avant que n’apparaisse la structuration en « chèferies ».

              Par ailleurs, vos affirmations sur le monde animal me paraît caricaturale. Les stratégies d’expansion des espèces passe par des stratégies très différenciées dans lesquelles, non seulement les femelles peuvent tenir la place déterminante (mante religieuse) mais peuvent aller jusqu’à un changement de sexe en cas de modification des proportions chez certains poissons.

              Mais la cerise sur les gâteau, c’est que l’animal le plus proche de nous au point d’être classé par certains scientifiques dans l’espèce « homo », le Bonobo, vit dans une « société » matriarcale où les femelles organisent la vie des groupes et désamorcent les conflits entre jeunes mâles irritables et assoiffés de conquêtes en leur offrant une séance gratuite de coït.

              En tous cas, même chez les écureuils, la hiérarchie ne s’établit jamais sur l’accumulation de surplus pour établir des inégalités.

            • alberto alberto 3 avril 2015 10:56

              @P-Troll

              Et pis y a les fourmis, aussi...


            • Fergus Fergus 3 avril 2015 13:54

              @ P-Troll

              Lorsque je fais allusion à la hiérarchie de domination (plus souvent nommé « hiérarchie de dominance »), c’est évidemment aux animaux les plus évolués, notamment chez les mammifères que je fais allusion. Et je maintiens très largement ce que j’ai écrit sur ce type d’animaux, à ne pas considérer de la même manière que les insectes. Mais j’aurais dû le préciser pour éviter toute méprise.

              Pour ce qui est des sociétés primitives de nature a priori égalitaire entre les individus, si je me souviens bien de ce que j’ai appris de mes lectures et conférences, c’est que ce type d’organisation ne valait que dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs composées de groupes dispersés et de faible nombre (au plus quelques dizaines d’individus). Dès lors que les regroupements se sont constitués, la hiérarchie s’est naturellement imposée comme une évidence à tous les membres, qu’ils soient du côté dominant ou du côté dominé.

              Un mot sur les écureuils : ces charmants animaux manquent cruellement d’efficacité dans leur organisation dans la mesure où ils oublient parfois où se situe leur garde-manger, d’où la nécessité d’en constituer plusieurs. On devrait plutôt dire « tête d’écureuil » que « tête de linotte » !


            • Séraphin Lampion P-Troll 3 avril 2015 15:08

              @Fergus

              On a bien lu la même chose, mais il faut prendre en compte la chronologie.
              Il est vrai que les membres de ces société étaient peu nombreux, mais les périodes auxquelles elles ont existé représentent une durée impressionnante.

               Si on exclut le très ancien paléolithique qui se situe entre – 1 800 000 et – 500 000 ans (une paille), le paléolithique (inférieur, moyen et supérieur) qui précède le Mésolithique (ou Epipaléolithique), période transitoire à laquelle seraient apparus ces clivages, va de – 500 00 à – 12 00 ans.

              Ce qui donne 1 300 000 ans de sociétés de partage contre 12 000 ans de coercition. Rapport de 1 pour 1 000 !

              Il faut toujours se reporter à la chronologie dont on a bien du mal à se faire une représentation.





            • Séraphin Lampion P-Troll 3 avril 2015 15:19

              @P-Troll

              pardon, je me suis planté !

              si on exclut le très ancien paléolithique, ça fait 588 000 contre 12 000

              le rapport est de 0,5 pour 1000 !

            • Le p’tit Charles 3 avril 2015 10:15

              L’origine des inégalités.. ?

              Disons qu’elles sont le début et la fin de l’humanité...L’Alpha et l’Oméga.. ?


              • Robert GIL Robert GIL 3 avril 2015 11:18

                les riches n’ont pas mauvaise conscience, ils sont sincèrement persuadés de leur bon droit. Tout simplement parce qu’ils sont toujours entre eux et que cet entre-soi permanent induit ce sentiment de narcissisme. L’on ne peut que constater qu’au libéralisme économique et financier correspond un libéralisme individuel. Ce libéralisme psychique ne s’embarrasse pas de culpabilité : il est cynique et décomplexé vis-à-vis des valeurs morales et de l’argent. Les conséquences de ce narcissisme sont énormes en termes de destruction d’emploi et de casse sociale... voir


                • ddacoudre ddacoudre 3 avril 2015 13:31

                  bonjour p’troll

                  très intéressant ton sujet. il n’y a pas d’égalité, si elle existait elle s’appliquerait de fait de manière innée et nous n’aurions pas à la définir, c’est comme la liberté l’égalité et la fraternité ce sont des concepts qui permettent de vivre ensemble. Chacun de nous est un être singulier qui dispose des attributs pour survivre, soit seul ou dans le cadre de coopération nécessaire pour une seule mission renouveler l’espèce. Ainsi chacun de nous est spécifique, mais pas au point que les différences perceptibles fassent à elle seule la différence, elle permettent de pratiquer la discrimination, par contre ce qui fait la singularité de chacun c’est le monde qu’il perçoit à partir de l’endroit où il pose ses pieds, car il restera toujours le seul à l’avoir fait, et si l’instant d’après un autre pose les siens dans ces traces , le monde qu’il regardera aura déjà changé.
                  ainsi l’environnement sera déterminant pour fixer les réactions comportementales.
                  je te mets un lien d’un de mes articles.http://ddacoudre.over-blog.com/pages/Du-rat-a-moi-7607770.html
                  cordialement.


                  • gogoRat gogoRat 3 avril 2015 14:16

                    juste une remarque :
                     tout statut officiel ne serait-il pas, par hasard, une inégalité en droit ?


                    • Ruut Ruut 3 avril 2015 16:30

                      @gogoRat
                      Si par définition.


                    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 3 avril 2015 16:17

                      La philosophie française, suivie par la politique française ont faussé les concepts les plus fondamentaux de l’Univers : L’égalité, à part son utilisation dans le dialecte familier est un mot qui ne veut rien dire ! Il n y a rien d’égal soit sur terre soit dans l’ensemble de l’univers : Même les dernières lois de la physique interdisent ce faux concept !

                      Comme je l’ai rappelé dans « RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET ÉPISTÉMOLOGIE » de 2001 et dans la « SYNTHÈSE DES ÉVÉNEMENTS HISTORIQUES » de 2003 : «  » Il y a une hiérarchie en toutes choses..." !

                      Les humains ont tout inventé pour éviter la mortelle égalité, mais la politique nauséabonde et de corruption a réussi le nivellement satanique des sociétés ce qui est le plus grand crime contre l’humanité que personne, bizarrement ne dénonce !!!

                      Humainement parlant, il y a les lois et la justice, il y a le mérite, il y a l’esprit de responsabilité et il y a la légitimité qui REFUSENT L’APLANISSEMENT ET L’ÉGALITÉ ! Il ne s’agit pas rendre tout le monde égal à tout le monde mais d’accorder à chacun juste ce qu’il mérite : Les politicards incompétents et corrompus ont réussi à dénaturer le concept de la démocratie qui n’accepte pas la l’infâme égalité et voilà que c’est le leurre démocratique qui mène le cirque électoral vers la faillite générale !


                      • gogoRat gogoRat 3 avril 2015 19:56

                        @Mohammed MADJOUR

                         ATTENTION ! l’ acception du mot ’égalité’ que vous dénigrez ici n’est certainement pas celle que désigne le contexte du présent article !
                         Il est vrai que l’ambiguïté est malheureusement savamment ou perversement entretenue par ceux qui tiennent à pervertir le sens consensuel associé à l’idéal démocratique ; mais ici le terme ’égalité’ ferait a priori plutôt référence à l’acception politique et culturelle de notre devise française qui concerne une égalité en dignité et en droit. (Historiquement notre Révolution française est supposée avoir mis sur un même niveau de dignité et de droit (égalisé) les trois niveaux de castes naguère officiellement en vigueur : noblesse, clergé, tiers-état ;

                         à n’en pas douter, la pétitions de principes, d’une noble intention, mais fonder la démocratie sur le mérite serait un dangereux contre-sens.
                         C’est le concept de pouvoir aristocratique (étymologiquement : pouvoir des meilleurs) qui prétend fondre sa légitimité sur le mérite .
                         La force de la démocratie est plutôt (sans bien sûr renier le mérite) à chercher du côté de l’humilité et de la coopération : un homme ; une voix = égalité en dignité et en droit


                      • ddacoudre ddacoudre 4 avril 2015 09:02

                        @Mohammed MADJOUR

                        bonjour Mohammed. j’avoue avoir des difficulté parfois à être d’accord avec toi car la forme vicie la justesse du fond. si l’égalité n’existe pas, ce qui est juste à dire, pourquoi voudrais-tu qu’existe un « nivellement satanique » des société, Satan n’existe pas plus que l’égalité. Mais quand tu utilise cette expression je comprend ce qu’elle signifie pour toi, Alors quand nous utilisons la notion d’égalité nous savons aussi qu’elle n’existe pas, mais elle signifie que dans l’organisation de la société nous devons tendre à ce que les singularité de chacun ne soit pas une raison pour négliger, exploiter, mépriser, écarter, supprimer ceux que la nature aura doté d’attributs moins performants que d’autres pour trouver leur place dans l’environnement « géo historique » (l’interaction de l’humain avec son environnement géographique qu’il modifie et hérite de l’histoire des comportements que ces actions auront enclenché).
                        à ce niveau de réflexion il faut penser que tout ce qui se réalise, bien ou mal aussi atroce que cela puisse être ou mirifique a une raison d’exister sinon la nature n’aurait pas retenu sa réalisation.
                        cela en l’espèce signifie que la notion d’égalité trouve sa raison d’être sinon nous n’en parlerions même pas. il, en est ainsi de toute chose ce qui complique nos analyse qui se font que sur ce que nous sommes capable de comprendre et que notre cerveau sélection devant la prolifération d’information qu’il reçois et dont il écarte sans notre consentement ce qu’il juge ne pas être utile à notre à la formation de nos actions à chaque instant de notre existence. Cela devrait nous rendre plus humble et plus tolérant dans la compréhension des événements qui s’enclenchent de notre fait, et nous devrions arrêter de croire que nous disposons du libre arbitre parce que nous faisons les choix sans tenir compte de toutes les informations que notre cerveau à éliminé pour ne pas exploser. c’est ainsi que si la démocratie c’est développé, c’est qu’elle offre une possibilité autre que seulement la sélection naturelle suivant notre regard sur le monde, et imaginer que derrière cette possibilité qui a surgit de l’histoire humaine puisse se trouver une forme d’organisation qui puisse répondre à toutes les modifications « géohistoriques » que nous déroulons et qui, si elles sont de nature à détruire l’existence de notre espèce, ou a la réguler cela se fera, non pas parce que il y a une destiné ou un destin d’inscrit quelque part, mais parce que une partie importante de nos actions qui sont des causalités d’événements futur nous échappent. s’il en était autrement nous serions dans le déterminisme conscient le plus absolue et nous n’aurions même pas la possibilité d’un choix. c’est ainsi que le choix pallie à notre ignorance de ce que peuvent nous offrir l’aptitude et l’utilisation de nos attribut pour survivre dans un environnement hostile à une existence de cueilleur chasseur. le risque de notre société qui se développent sous l’égide de savoir exponentiel, c’est qu’ils ne puissent plus se contenir dans le seul cerveau humain et que sa transmission s’amenuise au point que le savoir présente un risque récessif. Rapidement, c’est comme les arbres dans les forêts tropicales, le sol et favorable à la croissance, les espèce se livrent à une compétition pour exposer au soleil leurs feuillages (nos élites) qui oublie de tenir compte de la base qui les portent (les populations) si bien que faire a mesure que les feuillages (les savoirs) bénéficient à l’élite, il ne se démocratise pas et lorsque survient une tempête le feuillage qui se croyait le plus beau, n’est plus suivit par sa base et s’effondre.
                        c’est actuellement la fracture intellectuelle qui se développe.
                        cordialement.


                      • Séraphin Lampion P-Troll 4 avril 2015 09:52

                        @Mohammed MADJOUR

                        Dans cet article, il n’est pas question d’égalité au singulier, mais d’inégalités au pluriel.
                        Çà fait deux grosses différences.
                        Vous allez peut-être dire que les inégalités sont un faux concept inventé par la philosophie française ?
                        Si c’est le cas, vous disserterez tout seul.

                      • alberto alberto 3 avril 2015 17:30

                        Salut P-Troll

                        Les inégalités ne seraient-elles pas dues au désir de posséder, de la cupidité de certains ?

                        J’aurais tendance à penser que la cupidité, est une maladie contagieuse qui s’est rependue ainsi que tu l’indiques, mais vu la nécessité actuelle d’un partage rigoureux des richesses de la planète, cette maladie devrait faire l’objet de soins attentifs et constants !

                        Une fois ce fléau maîtrisé des inégalités subsisteraient certainement, mais leurs écarts pourraient être traités de manière plus apaisée...

                        Merci pour l’originalité de ton article. smiley


                        • Claude Courty Claudec 3 avril 2015 17:36

                          « L’homme et l’inégalité. L’invention de la hiérarchie durant la Préhistoire » Foutaise.

                          La préhistoire n’a rien inventé. Le principe de hiérarchie a été institué par la nature et pour l’homme, sa première application au domaine social remonte à la structure qu’a constitué la famille. Avec un chef, en général le père, et ceux auxquels il distribuait les rôles et les ressources au mieux des intérêts de tous. Ensuite sont nés le clan, la tribu, la nation, etc. qui se sont plus ou moins inspirés de la même règle.
                          Quant à la théorie des surplus, le chef a toujours eu, d’abord par devoir et ensuite par habitude, de se servir ou d’être servi le premier. Théorie de plus en plus mise à mal, à mesure que l’autorité a été contestée, pour aboutir à la situation actuelle.

                          • coinfinger 3 avril 2015 17:49

                            Je n’ai pas lu cet auteur , je me restreindrai à votre article . Les Papous , je ne connais pas bien , mais la Nouvelle Guinée est suffisamment grande et les Papous suffisamment divers pour éviter de généraliser . Sur les Indiens du Nord Ouest c’est mieux connu .
                            Les attendus généraux sur les explications traditionnelles sont justifiées , ces poncifs convenus ne tiennent pas la route , pression démo par exemple .
                            Pour autant votre explication par le volontarisme , ne tient pas debout . Que certains , les bénéficiaires ,l’ aient voulu, c’est indubitable , çà ne signifie pas pour autant qu’ils aient pu .
                            Voir l’Ile de pacques , par ex , l’obstination des ’élites’ à preserver leurs priviléges , les a conduit à ruiner leur peuple et au final leur existence , puisque tout celà a fini dans l’abandon du culte et le cannibalisme .
                            Deuxiéme point vous n’envisager que ces sociétés en soi , comme si elle n’étaient pas en rapport avec d’autres sociétés avec lesquelles évidemment les régles intérieures ne prévalent pas forcément .
                            Troisiéme point qui revient sur la démographie , c’est au Néolithique ’tardif’ ,royautés , empires , etc
                             ...que la démographie commence a étre bridée , signe certain de captation du surplus par quelques uns . Pas au Paléolithique . Et çà c’est incontournable . Autrement dit les inégalités ne sont pas de méme nature . Et ce sont surtout les derniéres qui nous posent problémes .


                            • Séraphin Lampion P-Troll 4 avril 2015 09:55

                              @coinfinger

                              Merci pour vos précisions.
                              J’espère ne pas avoir trahi la pensée de l’auteur du livre.
                              Si c’était le cas, j’en serais désolé.

                            • Jacky4L 3 avril 2015 20:07

                              Principe de base ; on s’enrichit quand on gagne plus que ce que l’on consomme ...

                              "Au point de départ de tout progrès vers une existence plus fournie en satisfactions, il y a l’épargne. La constitution de réserves de produits, qui rend possible d’allonger la durée moyenne séparant le début du processus de production et le moment où il fournit un produit prêt et à la consommation
                              [..

                              Les gens qui désirent s’engager dans des procédés exigeant des périodes de production longues doivent d’abord accumuler, au moyen de l’épargne, la quantité de biens de consommation requise pour répondre, pendant la période d’attente, à tous les besoins dont ils considèrent la satisfaction comme plus urgente que l’accroissement de bien-être attendu du procédé coûtant davantage de temps. L’accumulation de capital commence avec la formation de réserves de biens de consommation, qui doivent être consommés plus tard
                              "
                              Mises.


                              • Claude Courty Claudec 3 avril 2015 23:06

                                À volume constant (ou population égale), un tassement de la pyramide sociale, en réduisant l’écart entre son sommet et sa base entraîne un élargissement de cette dernière, ce qui signifie une augmentation de la pauvreté, alors que l’accroissement de cet écart, tel qu’il résulte d’une étirement de la pyramide vers le haut (enrichissement général), a l’effet inverse.

                                De même, quand la pyramide sociale se développe en volume du fait de l’augmentation de sa population, le supplément d’activité de celle-ci accroît la richesse globale de la société, avec pour conséquence d’éloigner son sommet de sa base, ce qui exprime l’accroissement de l’écart entre richesse et pauvreté.

                                Ces deux observations révèlent qu’à une augmentation de l’écart entre richesse et pauvreté correspond un recul de cette dernière et inversement, sans modifier les inégalités autrement que dans leur répartition. En d’autre termes, l’augmentation de richesse collective réduit la pauvreté et sa diminution l’augmente. La Palice n’aurait pas dit mieux mais aurait pu ajouter que le partage des richesses est une tout autre affaire.

                                À défaut d’une utopique suppression des inégalités, nous devons donc être conscients que notre seule possibilité de les réduire réside dans le meilleur compromis possible entre plus de richesse et moins de pauvreté, ou davantage de pauvreté et moins de richesse.

                                D’ailleurs, qui peut sérieusement imaginer que si demain le grand partage avait lieu, mettant tous les individus à égalité de conditions, la pyramide sociale ne serait pas peuplée, après demain, de ceux qui auraient su faire fructifier leur avoir et ceux qui n’en aurait pas eu la capacité, ou l’envie ? Ambition, talent, courage, esprit d’entreprise, goût du risque, sens de l’épargne, aptitudes diverses des uns et des autres, sont tellement différents que les inégalités ne peuvent être compensées dans une mesure satisfaisante par nos lois, aussi compatissantes soient-elles à l’égard des plus défavorisés d’entre nous.

                                Pour approfondir cette réaction :

                                http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com


                                • Claude Courty Claudec 3 avril 2015 23:23

                                  « seul l’épuisement des ressources naturelles pourra freiner la recherche effrénée de la distinction individuelle. 

                                  Effectivement, contrairement à la richesse, qui n’a pas d’autres limites que l’ambition ou la cupidité de ceux qu’elle intéresse, jusqu’à épuisement des ressources de la planète, la pauvreté minimale existe bel et bien. Elle ne peut descendre au-dessous d’un niveau zéro.
                                  Il en découle que l’épuisement des ressources ne peut qu’entraîner l’appauvrissement de tous et un nivellement par la base à ce niveau zéro.
                                  Et ceci quelles que soient les explications pouvant être imaginées concernant la cause et/ou l’origine des inégalités de richesse, non limitativement matérielles d’ailleurs.

                                  • Claude Courty Claudec 4 avril 2015 08:48

                                    @Claudec
                                    Et j’oubliais une considération majeure, s’agissant de la question des inégalités : Il est vraisemblable que la multitude de miséreux que promet l’épuisement de leurs ressources, saura encore se donner une élite et des dirigeants qui, avec leurs séides, continueront de coiffer la société, lui conférant, envers et contre tout, l’allure d’une pyramide, aussi plate soit-elle. Comme les fourmis par exemple.


                                  • Séraphin Lampion P-Troll 4 avril 2015 09:59

                                    @Claudec

                                    Ça, c’est le pire des scenarii, utilisé dans des romans et des films de SF.

                                  • Claude Courty Claudec 4 avril 2015 19:54

                                    @Claudec

                                    250 millions à bientôt 8 puis 10 milliards, telle est la progression de la population humaine en un peu plus de deux millénaires. Pas besoin de science fiction, les faits sont là et annoncent le pire.
                                    Reste à ouvrir les yeux si nous voulons l’éviter.

                                  • Jason Jason 4 avril 2015 11:29

                                    Bonjour,

                                    Il faudrait s’entendre sur la notion d’égalité. Les différentes constitutions élaborées pendant la Révolution n’ont pas inclu l’égalité de condition. Il n’est fait mention que de l’égalité devant la loi. Et c’est essentiel.

                                    Que le droit soit moral ou non, c’est une autre affaire. Pensons à la loi Le Chapelier interdisant tout regroupement des ouvriers et artisans pendant tout le XIXème siècle. Il faudra attendre la loi Waldeck-Rousseau de 1884 pour établir la reconnaissance des syndicats.

                                    Une forme importante de l’égalité a bel et bien été bafouée pendant près d’un siècle. Et c’était légal !

                                    Regardons et distinguons soigneusement l’égalité en droit, la morale, et la réalité.


                                    • Séraphin Lampion P-Troll 4 avril 2015 19:06

                                      @Jason

                                      L’article ne parle pas d’égalité, mais d’inégalités !
                                      Ce n’est pas un sophisme !
                                      Tout comme la liberté qui ne se définit que par ses contraires (contraintes, emprisonnement, aliénation, dépendance, etc...), mais cesse d’être considérée comme une valeur dès qu’elle est conquise, l’égalité est un idéal inaccessible dont les contraires (différences, inégalités) sont des réalités quotidiennes pénibles pour ceux qui les subissent.

                                    • Jason Jason 4 avril 2015 20:11

                                      @P-Troll

                                      Désolé d’avoir répondu à côté de l’esprit de votre article. Cependant, l’inégalité ne peut être séparée de l’idée d’égalité. L’une étant le contraire de l’autre et son miroir.

                                      Je ne vois pas trop oû vous voulez en venir, et je ne saisis pas pourquoi l’égalité ne serait pas accessible, comme elle l’est déjà dans bien des domaines. De même, je ne vois pas pourquoi vous tenez absolument à définir la liberté par des contraintes seulement.

                                      Mais, c’est une question de point de vue ou de doctrine. Tout cela ne me semble pas très riche en perspectives. Les regards étroits ne voient que ce qu’ils veulent voir.

                                      P.S. Brian Hayden opte pour une méthodologie biaisée, qui se concentre sur l’inégalité et non , aussi, sur l’égalité. Son point de vue est, à priori, polémique. D’où les réactions à sa lecture.

                                      Cordialement


                                    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 4 avril 2015 18:42
                                      @gogoRat (---.---.---.79) 3 avril 19:56

                                       "...Historiquement notre Révolution française est supposée avoir mis sur un même niveau de dignité et de droit (égalisé) les trois niveaux de castes naguère officiellement en vigueur : noblesse, clergé, tiers-état ...« 

                                      Je retiens »historiquement« et »supposé avoir mis« ... Et je vous dis que depuis la contre-révolution de 1789, les choses se sont doucement mais surement remises à leur places et vous avez en ce moment une hiérarchie sociale qui est à des années lumière de l’égalité des droits, des devoirs, de dignité et d’autres choses ...

                                      S’il est vrai que le peuple Français n’a pas faim, c’est parce qu’il y a profusion et surproduction mais essayez de mesurer la distance qui sépare les plus riches de France avec les plus pauvres de France et vous verrez clairement l’échec révolutionnaire ! Pour ce qui est de l’égalité des droits ou de..dignité, chaque jour vous avez des exemples qui montrent le contraire et vous savez vous-mêmes qu’il y a des privilégies à tous les étages de la société ! Allez assister à quelques séances dans un tribunal et vous aurez l’image de la véritable justice française »rendue au nom du peuple" !!! 

                                      Il n y a ni égalité en droit, ni égalité en devoir, ni égalité en dignité, ni égalité nulle part : Nous sommes tous face à un échec humain global !

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