Cluny, Wall Street, Dubaï et les marchés
Il faut préciser : le crash des marchés…. pour Manhattan et Dubaï je veux dire. Avant-hier déjà, une vraie petite fièvre de printemps, chopée tout soudainement à la publication des chiffres du chômage US. Les investisseurs en ont eu des frayeurs ! La gent télévision ne s’en ait pas fait les Echos, ni même l’Internet en Français. Tout s’est résorbé dans les effets lénifiants des beaux jours de Pâques. Le Nasdaq, l’ADX, sont repartis. Car comme dit la Vox Boursii : en avril on peut être fébrile, en mai tout est terminé....
Comme chacun sait, Cluny l’Abbaye a devancé d’au moins 1000 ans Wall Street Manhattan dans la conduite des affaires du monde. Aujourd’hui, Wall Street donne le ton pour les marchés financiers, ceux qui prospèrent à tombeau ouvert, à hallucinante vitesse, 20 fois proportionnellement à notre endettement. Aujourd’hui, Dubaï, quant à lui, en plus du pétrole, domine le marché des extravagances et l’économie de la pacotille.
Quant à Cluny, c’est des marchés tout court dont il s’agit, des marchés du Samedi, ces marchés qui regorgent de victuailles exquises, produites par les jardins, les chèvres, les poules, les vignes et les lapins du pays.. pas du tout abstraits, pas du tout virtuels, toxiques, gonflés artificiellement jusqu’à, peut-être, l’éclatement qui guettent les marchés de Manhattan. Pas du tout dans l’indécence des nuits à 40 000 dollars, des cages à requins pour demande de mariage, des pistes de ski au milieu des sables de Dubaï, d’Abu dabi ou du pays des Qanaris, le Qanar dans la langue des oiseaux.
Cluny dispense sans compter les bienfaits de sa spiritualité par le monde entier comme les délices de ses nourritures terrestres sur ses marchés, authentiquement garants, plus encore que les dollars, de la pérennité de l’esprit, viatique bien plus sûr que les dollars pour le paradis, de l’au-delà ou d’ici.
Les marchés de Cluny plongent leurs racines dans des pratiques millénaires, d’augustes écrits tels les constitutio rei familiaris et constitutio expense cluniaci..
Et, plus loin encore, dans les mystérieux cultes agraires de nos ancêtres celtes et romains.
Déni de réalité
Wall Street serait ainsi dans le déni de réalité, dans le déni de l’Esprit aussi, et promis par conséquent à une prochaine disparition, ou, pour le moins, aux tourments de la géhenne.
Cluny continuerait de baigner dans un univers de spiritualité dont les excellents fromages de chèvres dont je parlais, et les vins cardinaux qui les accompagnent, ne seraient que quelques unes parmi les myriades d’instanciations qui permettent d’en deviner les dimensions éternelles.
Wall Street, dés son apparition, s’est vouée au culte à Mammon.
Cluny est né comme l’un des plus beaux jardins de notre Seigneur, comme en témoignent à la fois l’imposante présence de l’Abbaye toute consacrée aux affaires du ciel, les milliers d’anges qui volent ici au dessus de nos têtes et que, sans Michel Bouillot l’égal de Dürer, nos contemporains auraient pu quelque peu oublier, ainsi que les paysages ondulés et verdoyants faits de prairies, de forêts et de ruisseaux bondissants qui l’entourent.
Vous vous êtes déjà promené à Wall Street, Manhattan ? La ville verticale dont parle Paul Morand, et dont les insolents bétons, enchevêtrement paranoïaque de Babels terrifiantes, concentrent un air pestilentiel et vous interdisent tout regard vers le ciel ?
Traverser Manhattan ne vous donne absolument pas l’esprit gai et primesautier que Cluny vous offre naturellement quand vous arpentez son marché.
Un de mes amis m’a dit qu’à Manhattan, au carrefour de Walk et don’t walk, il a failli se faire écraser tant les véhicules sont en furie. Un peu comme à Paris.
A Cluny, vous risquez pas, tout le monde va à pied.
Et puis, les bed bugs ? Les punaises de lit ? NY City en serait remplie, comme les rats qui sortent de partout, des bouches de metro comme des bouche d’égout…. et les blattes dans les restaurants ?
Ici, à Cluny, nous avons des freux, comme on en voit dans les très vieilles villes bénies des Dieux, Cracovie, Staré miasto, Brugges, Séville, Argos, Cork, Tongres, Roskilde, j’en oublie.. et des merlots qui jouent des airs de flutiaux au dessus de vos têtes.. en somme, des oiseaux, surtout des oiseaux, avérés de tous temps comme les intermédiaires zélés entre les homme et les cieux.…
Odelette à Cluny, la Ville, l’Urb : « mille ans d’âge et quatre-vingt-treize autres années d’histoire glorieuse où scintille encore entre deux offices la règle de Saint Benoit »
Manhattan et Abu Dabi peuvent pas du tout rivaliser avec Cluny. L’Anglais et l’Arabe ne seront jamais aussi beaux que la langue des oiseaux.
Occidentez-vous
Du haut de l’unique tour qui subsiste, et dont l’accès n’est pas accordé au premier venu, par temps clair, on peut voir, au tout premier plan, les formes imposantes des châteaux de Nobles et de Brancion, d’ou sont partis de grands et beaux croisés pour délivrer le tombeau de nos Dieux en son temps. Robert de Clari et Villehardouin vous en diront plus à ce sujet. Puis le mont Saint-Vincent ou se trouvait la capitale des Gaulois, Bibracte, et le pays des Esséniens.
IL y en aurait eu des dizaines de milliers de ces Esséniens venus de la terre des juifs 70 000 ans avant le Galiléen.
Si un jour Manhattan et Netanya, « le petit New York », s’en rappellent, les voeux de Monsieur le Maire quant à la réussite de la saison touristique qui commence à Cluny seront comblés au delà de toute espérance.
Déplaçant notre regard légèrement à droite, on aperçoit Tournus, les flèches intactes de Saint Philibert, et, plus loin encore, dans la même direction, vers le Nord, celles de la cathédrale de Strasbourg. Les mieux initiés à la vision lointaine porteront leur regard jusqu’à Saint Petersbourg.. Gorbatchev lui-même s’était rendu à Cluny.
Peu de ville en France peuvent s’enorgueillir de la visite de si illustres personnages.. Gorbatchev, Le Pape Gélase, Louis XIV, François Mitterrand.. pour n’en citer que quelques-uns. Qui pourrait prétendre que Cluny ne serait pas connu ?
Vers le sud, tout près, Solutré, Pouilly, Fuissé, Saint-Véran, le Moulin à Vent, Saint-Amour, les terres d’Anne de France, Beaujeu, Quincié, Chiroubles, sont des lieux de la vicinité de Cluny où se dépense avec bonheur l’argent du monde entier (enfin, presque..)
A cet égard, je vous invite à la grande cérémonie bachique de la Fête des Crus à Saint-Amour fin avril. Nous deviserons à satiété vous et moi et boirons ensemble. Mais attention ! avec modération. Car comme dit la sagesse populaire : en avril jamais plus d’un Baril, en mai faisez ce qui vous plait.
Cluny l’intellectuelle, Cluny la spirituelle, Cluny Voie des Arts
Cluny est une ville rimbaldienne, visionnaire.
Cluny, symbole du renouveau spirituel en Occident et centre intellectuel de premier plan parviendra très-certainement à reprendre la conduite des affaires du Monde. Yan Pei-Ming le sous-entend.
Tout comme les fidèles préposés à l’entretien de la mémoire de l’ancien Empire Clunisien. Ils vous parleront de leurs homologues disséminés au quatre coins de l’Europe, l’Ecosse, les pays bas, la Germanie, le pays helvète, l’Italie, la Bétique.. Et vous diront que oui eux-aussi.
Mon ami D.P., magnat du marché, qui arpente Cluny tous les samedis et qui répète à tous vents « on voit pas ce qu’on irait foutre à Brodway » en est persuadé lui aussi.
Connaissez-vous la Deutsch-Französische Gesellschaft ? La société-Franco-Allemande qui a www.cluny.de comme nom de domaine ? Pas rien !
L’ambassadeur de France en Allemagne se fend d’une visite à cette amicale franco-allemande Cluny-Hambourg à chaque remise de son prix annuel .. Cluny-Hambourg sait organiser des conférences avec des intellectuels de la taille de Maxim Görke, excellent critique de Céline ou de Houellebecq ..
Cluny, c’est aussi le lieu ou s’exposent les artistes, les très grands mesurés à l’aune de Wall Street, ceux qui ont déjà largement financiarisé leur art, je parle par exemple de Saint Phalle, de Burette, de César, de Yan Pei-Ming aussi.
Aux Ecuries de Saint Hugues – que d’aucuns voudraient rebaptiser Hôtel de Saint Hugues, quel prostitution d’esprit ! – on pourra actuellement rencontrer :
- Marie Bateau, dont les mystérieux petits personnages à la Breueghel, métamorphosés grâce à un trait que ne renieraient pas Tardy, Otto Dix ou Vozniak apparaissent comme la parabole du « sleep walking to extinction » et de la zombification ambiante
- Frédéric Miel, dont les sculptures de fer tressé attiraient à proprement parler des visiteurs aimantés
D’autres encore, Richer, Bourtchalovski, Borzycki..
Cluny immortelle ?
Les scientifiques et les chercheurs de l’Université de Paris XVI ont découvert que c’est à Cluny qu’on vieillirait le moins vite : ces chercheurs, appuyés en leur travaux par l’Ecole Nationale des Arts et Métiers, une référence à n’en pas douter, à qui l’on doit déjà de belles avancées en se qui concerne la réalité augmentée, affirment qu’à Cluny on vieillit 15 % moins vite qu’à Paris, 23 % moins vite qu’à New-York City.
Témoignage de cette vigueur et de la capacité à faire face aux pires difficultés de l’existence : L'abolition des voeux religieux par la Constituante en 1790 entraîna la dispersion des moines et la disparition de l'Ordre, disparition marquée par la vente de l'abbatiale de Cluny devenue bien national et sa destruction.
Cela n’a en rien altéré la puissance de Cluny.
Le destin de Cluny n’est pas contingent, il ne dépend aucunement de quelques menus désastres semés par les hasards de l’histoire et des exactions inévitables de quelques fou-furieux malfaisants.
A ces étonnants résultats en faveur de tous ceux qui ont choisi de vivre sous la protection de la Grande Abbaye s’en ajoute un autre de taille : vaille que vaille, tout bipède trépasse, mais c’est bien à Cluny que les trépassés ont le plus de chance de gagner le paradis.
NB1 : Rabelais, Villon, Allais, Bloy, Abélard, Odilon, Eulenspiegel, Swift, Lapham's Quarterly et quelques autres grandes figures de leur acabit .. sont assurément de Cluny.
NB2 : A l’Europe bureaucrate qui, via le FEDER par exemple, nous assure qu’elle investit dans notre avenir, il nous faut répondre que c’est aussi nos idées un brin originales et iconoclastes qui garantissent l’avenir de l’Europe..
Sources
http://ftalphaville.ft.com/2015/04/08/2125970/the-is-nuts-whens-the-crash/
http://www.chateaudenobles.
http://fr.wikipedia.org/wiki/
http://www.planetoscope.com/
http://www.elishean.fr/?p=
Citations graphiques
http://fr.wikipedia.org/wiki/
15 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON