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Accueil du site > Tribune Libre > Claude Allègre, Haroun Tazieff et l’affaire d’Outreau - quel (...)

Claude Allègre, Haroun Tazieff et l’affaire d’Outreau - quel rapport ? Chapitre 2. Le journalisme d’omission

Lettre ouverte à Gérald Lesigne, Eric Dupond-Moretti, Philippe Houillon et Edwy Plenel, à propos du naufrage judiciaire, politique et médiatique de l'affaire d'Outreau.

Monsieur le Procureur Gérald Lesigne, Monsieur le député Philippe Houillon, Maître Eric Dupond-Moretti, Monsieur le Directeur de la publication de Mediapart Edwy Plenel, vous pourrez trouver le premier volet de cette interrogation, Claude Allègre, Haroun Tazieff et l'affaire d'Outreau - quel rapport ? sur le site AgoraVox, à l'adresse

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/claude-allegre-haroun-tazieff-et-l-166328

 

Ces mois d'avril et mai 2015, présentent un curieux synchronisme :

le rappel médiatique d'une ancienne crise, celle de la Soufrière de la Guadeloupe mise en scène dans le quatorzième épisode de l'émission DUELS de France, et de la prochaine ouverture à Rennes du troisième volet judiciaire de l'affaire d'Outreau.

Cette conjonction fortuite met en évidence, pour qui veut bien ouvrir les yeux, un dénominateur commun à ces deux scandales : le Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (c'est le titre d'un ouvrage de Christian Salmon, édité en 2007 par les éditions La Découverte).

Eric Beauducel est le documentariste réalisateur de ce quatorzième épisode de l'émission DUELS de France 5, "Tazieff – Allègre, la guerre des volcans ", diffusé le jeudi 23 avril. Il raconte l'histoire de la crise du volcan de la Soufrière de la Guadeloupe au cours de l'été 1976.

Un documentariste est-il tenu, comme l'est un journaliste sérieux, de traiter les éléments essentiels du sujet choisi, ou le documentariste a-t-il déontologiquement toute liberté de taire ce qui dérange la thèse qu'il met en scène sous forme d'un compte-rendu filmé des événements ?

Eric Beauducel a réalisé un documentaire par omission.

Comment se crée une machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits ? A partir d'une histoire dont la trame est une mystification réductrice. Cette question et sa réponse, je le ai trouvées dans le livre de la psychologue Marie-Christine Gryson-Dejehansart, Outreau, la vérité abusée, page 19. Dans cet ouvrage, l'auteure a repris le fil de toute l'affaire pour que les enfants violés puissent un jour comprendre quel fut le ressort de la mort symbolique que leur ont infligée quelques ténors du barreau suivis par une presse unanime à oublier leur martyr en les traitant de menteurs.

 

  • Que dit le storytelling monté par Claude Allègre et ses collègues de l'Institut de physique du globe de Paris, et que retient-on de ce "duel Tazieff – Allègre" ? Que Claude Allègre est un scientifique crédible qui a assumé ses responsabilités tandis qu'Haroun Tazieff était un aventurier agité, prêt à risquer la vie de dizaines de milliers de personnes.
  • Que retient-on des innombrables articles consacrés à l'affaire d'Outreau sur la base du sorytelling monté par Eric Dupond-Moretti et quelques-uns de ses collègues qui ont fait passer les enfants pour des menteurs ? Que le juge d'instruction Fabrice Burgaud et la psychologue Marie-Christine Gryson mais aussi son confrère Jean Luc Viaux et les 5 autres experts qui ont examinés les enfants ont, pour les avoir crus, été responsables d'un désastre judiciaire heureusement redressé par des avocats, la presse et l'Assemblée Nationale.

 

Eric Beauducel a rendu compte de la formation scientifique du jeune Allègre, pas de celle du jeune Tazieff. Il a décrit les apports fondamentaux d'Allègre aux sciences de la Terre. Il n'a pas dit pas un mot des apports fondamentaux de Tazieff aux sciences de la Terre. Eric Beauducel reprend la légende d'un Tazieff appliquant au Mont Saint-Helens dont l'éruption fit 57 victimes en 1980, la méthodologie, forcément douteuse, qu'il aurait appliquée à la Soufrière, il ne dit pas un mot non plus sur ce que fut en réalité cette méthodologie et il omet de dire que Tazieff, à la Soufrière, avait écrit au Préfet : "Je vous rappelle pour terminer qu’en cas d’aggravation du phénomène, le délai minimum dont vous disposeriez entre les premiers phénomènes indubitablement magmatiques et une issue qui peut être cataclysmale est de 24 heures à deux jours". Il omet de dire que l'avis émis par Tazieff lors d'un survol du Saint-Helens a eu lieu un mois avant l'éruption et que Tazieff, jamais, n'avait affirmé que rien ne surviendrait à la Soufrière dans le délai d'un mois.

Tout ce qui pouvait être mentionné de négatif sur Tazieff le fut dans le film d'Eric Beauducel. Concernant Allègre, l'essentiel du négatif ne fut même pas effleuré. Eric Beauducel n'a pas retenu ce que plusieurs de ses interviewés lui ont dit sur la raison profonde de l'ampleur de la crise scientifique de la Soufrière : le mensonge de Claude Allègre sur les analyses des échantillons prélevés lors des éruptions mineures qui ont secoué le volcan au cours de l'été 1976.

  • Le film n'informe pas non plus sur les techniques innovantes d'auscultation du volcan mises en place par Haroun Tazieff et ses équipiers, dont une première mondiale par la mise en évidence des variations du champ magnétique terrestre local en relation avec l'activité du volcan.

 

  • Le conte fabriqué par les avocats de la défense, repris par la presse lors des deux procès d'Assises de l'affaire d'Outreau, repris par la commission parlementaire, balaye sans vergogne par mensonge et par omission le fait que le Pas-de-Calais était à la pointe de la mise en place de protocoles très rigoureux quant au recueil de la parole de l'enfant et le fait que d'autres experts nommés par la Justice ont réexaminé les enfants et sont arrivés aux mêmes conclusions : ils n'ont pas menti.

 

Pour ré-informer le public, Marie-Christine Gryson écrit, en page 24 de son ouvrage :

La gendarmerie de Boulogne-sur-Mer, puis l'unité spécialisée de Liévin étaient parmi les premières au plan national à installer la procédure dite " Mélanie ", avec enregistrement vidéo et utilisation d'un mode d'interrogatoire non suggestif en lien direct avec les spécificités de la psychologie et de la victimologie infantiles. L'application de l'échelle de validité comportant dix-neuf critères de validation ainsi que dix-huit autres critères de vérification de la déclaration de l'enfant a été généralisée. J'ai été chargée de l'enseigner à des gendarmes spécialisés en 1998. Leur plus grand étonnement – et sans doute celui du lecteur non spécialiste – concernait le point 16 de cette échelle, "doutes à propos de sa propre déclaration ", qui est un facteur de validité si les autres sont retrouvés. Tous les officiers de police judiciaire, gendarmes ou policiers, mais aussi les travailleurs sociaux et les magistrats, et bien évidemment les psychologues, ont eu à connaître cette procédure qui complétait leurs approches diverses.

 

Jules Vallès fut le premier, en 1878, à en appeler à une Déclaration des droits de l'enfant. Elle ne vit le jour qu'en 1959. La dignité de l'enfant qui en est la source a été piétinée par la fable médiatique du mensonge des enfants violés d'Outreau.

« … je songe à l’enfant morte, qu’ils ont vu martyriser comme moi, et qu’ils ont laissé battre… » Jules Vallès.

Le sort de la population vivant au pied du volcan était la préoccupation principale de Tazieff et de ses équipiers. La motivation de Claude Allègre était tout autre. Il voulait le pouvoir, tout le pouvoir sur les sciences de la Terre françaises. Le film d'Eric Beéuducel amène subtilement le spectateur à une conclusion exactement inverse de ce que fut la réalité : scientifiquement, Allègre avait tort et usait du mensonge et de l'intimidation pour asseoir son pouvoir, quitte à ruiner 70.000 personnes.

Monsieur Eric Dupond-Moretti, vous êtes le Claude Allègre du barreau.. En page 20 de l'ouvrage Outreau, la vérité abusée, on lit :

Le storytelling d’Outreau est le suivant : « Les enfants carencés (privés de soins et d'affection) inventent des viols et abus sexuels, ils sont dangereux pour la société, leur parole ne doit plus circuler. » Il faut bien rappeler que ce storytelling ne correspond pas à la vérité judiciaire car on le sait à présent : quinze puis douze enfants ont été reconnus victimes de viols et agressions sexuelles.

 

  • Eric Beauducel met en scène un Claude Allègre accusant Tazieff d'une irresponsabilité mise en évidence par la mort de 57 personnes lors de l'éruption du Mont St-Helens.

 

  • Eric Dupond-Moretti prend à témoin la salle d'audience lors du procès de Saint-Omer en 2004. Marie-Christine Gryson nous fait vivre la scène en page 85 de son livre :

 

Il me livre à l'opprobre et à la vindicte publique via l'auditoire des journalistes et proclame avec force :

  • Madame Gryson, vous êtes responsable de l'incarcération de tous ces innocents et du suicide de l'un d'entre eux…

 

Monsieur le Procureur Lesigne, vous avez suivi le guide Dupond-Moretti, alors même que vous contrôliez le travail minutieux des professionnels enquêteurs et experts auprès du juge Fabrice Burgaud dont vous connaissiez parfaitement le sérieux. C'est étrange, vraiment. Marie-Christine Gryson, page 104 :

Nous quittons la salle d'audience. Dans l'entonnoir de la sortie, je me trouve derrière l'avocat général Gérald Lesigne, et je l'entends dire à la cantonade, à savoir aux journalistes, aux accusés et aux avocats : " Je vous avais bien dit que ces enfants étaient fous. " Il ajoutera à l'attention de l'avocate de Myriam Badaoui, Maître Pouille : " Les enfants sont psychotiques et les experts ne l'ont pas vu…"

Monsieur Houillon, vous avez été à l'origine de la commission parlementaire d'enquête chargée de rechercher les causes des dysfonctionnements de la justice dans l'affaire dite d'Outreau et de formuler des propositions pour éviter leur renouvellement, dont vous étiez le rapporteur Votre avez mis au pilori la psychologue Marie-Christine Gryson et le juge Fabrice Burgaud sur la seule base d'une opération de storytelling visant à discréditer à jamais les enfants violés. Etait-ce bien votre rôle, celui d'un professionnel du droit et celui d'un député ?

Monsieur Plenel, vous n'êtes pas responsable de cette opération conduite il y a dix ans avec le concours de la presse. Mais avez censuré sans explication, le 21 juillet 2014, le blog Mediapart d'une personne qui écrit sous le nom de Caprouille, lorsqu'elle a rapporté que Maître Dupond-Moretti avait connu une sérieuse baisse de forme lors d'un procès à Rennes où son client avait été condamné à dix ans de prison pour séquestration, violences et viols. Cette censure, la doit-on à une intervention d'Eric Dupond-Moretti auprès de vous ? Je vous adresse cette lettre ouverte, Monsieur Plenel, parce qu'en censurant une parole pour en asseoir une autre, vous vous engagez dans le champ du journalisme d'omission. Vous laisserez alors le champ libre aux démagogues pour se faire les chevaliers blancs de la défense des enfants violés comme il se font les champions de la lutte contre la corruption.

Le 2 avril dernier, j'ai envoyé ce message à Maître Patrice Reviron, avocat de la jeune victime Jonathan Delay, partie civile dans ce troisième procès relatif aux viols de mineurs à Outreau, le procès de Daniel Legrand :

Bonjour Maître Reviron, 

je suis un citoyen belge, vivant en France depuis 2001, année où se noue au plan judiciaire l'affaire dite d'Outreau. Je m'appelle Frédéric Lavachery et suis menuisier à la retraite, habitant en Haute-Loire. Comme la plupart des Belges, j'ai découvert en 1996 l'ampleur de la criminalité organisée qui vise les enfants, nommée pédocriminalité, et non pédophilie, par les parents des victimes de Marc Dutroux et consorts. Comme beaucoup de Belges, j'ai réagi en participant au mouvement populaire qui s'est levé à l'appel de ces parents. C'est par cet engagement que j'ai entendu parler d'Outreau en juillet 1997 et que trois ans plus tard j'ai été approché par deux agents des Renseignements Généraux français. 

Je dois aux enfants victimes et à la dignité perdue d'une société qui les a particulièrement mal traités lors des deux procès dits d'Outreau, de vous informer des faits suivants :

- 20 octobre 1996 : plus de 600.000 personnes ont formé une Marche blanche silencieuse et sans slogans dans Bruxelles (à l'échelle de la France, ce seraient 3.600.000 manifestants dans Paris). La presse unanime avançait le chiffre de 300 à 350.000 marcheurs, chiffre repris dans toutes les études de l'événement, mais le comptage secret de la Sûreté de l'Etat belge était de 615.000 manifestants, information qui me fut donnée en 1999 par le magistrat Jean-Claude Leys, alors substitut du procureur du Roi à la section financière du parquet de Bruxelles et qui sera plus tard candidat au poste d'administrateur général de la Sûreté de l'Etat. Le 20 octobre 1996, j'avais moi-même estimé par comptage statistique le nombre de marcheurs à 600.000. Annoncée comme gigantesque, cette mobilisation a poussé le Parlement belge à ouvrir, le 17 octobre, une "commission parlementaire d'enquête sur la manière dont l'enquête dans ses volets policiers et judiciaires a été menée dans l'affaire Dutroux, Nihoul et consorts". Les élections législatives se profilaient pour 1999. En un peu plus d'un an, selon une étude universitaire (Benoît Rihoux, Stefaan Walgrave, L'année blanche. Un million de citoyens blancs, Bruxelles, Editions Vie Ouvrière, 1998), plus d'un million de Belges se seront mobilisés, l'équivalent, proportionnellement, de six millions de Français. La presse quasi-unanime appuyait alors les parents des victimes et saluait la dignité de la population mobilisée. Les travaux de la commission parlementaire d'enquête seront retransmis intégralement et en direct par la télévision et largement suivis dans toutes les couches de la population, ce qui contribuera puissamment à la dramaturgie de l'affaire Dutroux qui a fragilisé l'Etat belge et conduit à une réforme partielle du code pénal et à une réforme structurelle de ses forces de l'ordre, police et gendarmerie. Je vous rapporte ces faits pour souligner le contraste des deux affaires, l'affaire Dutroux et l'affaire d'Outreau. 

- 16 avril 1997 : Libération titre : " La commission d'enquête du Parlement rend son rapport. Affaire Dutroux : un réquisitoire contre la justice et la police belges. Après des mois d'auditions, les parlementaires ont mis en évidence les dysfonctionnements de l'appareil judiciaire lors des enquêtes sur les disparitions d'enfants. "

- Juillet 1997 : quelques personnes d'Outreau (des travailleurs sociaux ?) viennent en Belgique à l'occasion d'une marche blanche organisée dans la ville côtière de La Panne pour témoigner d'une attitude inadmissible de la Justice du Pas-de-Calais qui, selon eux, ferme les yeux sur un réseau pédocriminel comprenant des " personnalités locales ". Ils s'adressent à moi et je leur conseille de prendre langue avec Carine et Gino Russo, parents de l'une des victimes de Marc Dutroux, ainsi qu'avec le journaliste Michel Bouffioux, tous trois présent à cette manifestation. Je n'ai pas eu connaissance des suites. 

- 1999/2000 : une cellule des Renseignements généraux français est venue en Belgique enquêter sur l'affaire Dutroux et son traitement par la société belge, société civile comprise. Cette cellule s'est également adressée à moi. Lors de notre deuxième rencontre, à Lille, sous mes questions précises quant à sa mission, ses agents m'ont avoué que la cellule avait été mise sur pied pour éviter que la France ne soit déstabilisée par une affaire de même nature que l'affaire Dutroux. Et non pour protéger les enfants.

- Juillet 2001 : Thierry Billard, directeur littéraire aux éditions Flammarion, m'a révélé que l'éditeur subissait une pression politique et diplomatique qu'il n'avait jamais éprouvée à un tel point, pour renoncer à la publication du livre Dossier pédophilie, le scandale de l'affaire Dutroux, co-écrit par un journaliste d'investigation luxembourgeois, Jean Nicolas, et moi. Devançant la capitulation imminente de l'éditeur, Jean Nicolas, homme vénal, je le découvrirai plus tard, mais remarquable "fouille-merde", était parvenu à se procurer les fichiers informatiques de l'ouvrage chez l'imprimeur et a menacé Flammarion de publier ailleurs notre livre, ce qui a décidé Flammarion à éditer notre travail pour le saboter dès la sortie. Je pourrai vous détailler tout cela. Il y a eu deux suites judiciaires à cette affaire, l'une à Paris en 2001, l'autre à Bruxelles, nouée également en 2001 elle vient de trouver un épilogue en cour de Cassation de Belgique. 

- Juillet 2001 toujours : les autorités belges sabotent la commission rogatoire internationale du juge Fabrice Burgaud, visant notamment à documenter le volet de l'enquête concernant l'huissier Alain Marécaux. Lorsqu'enfin l'autorisation d'enquêter en Belgique fut accordée au juge français, le ménage avait été fait.

- 1er mars 2004 : ouverture du procès Dutroux, Nihoul et consorts à Arlon.

- 4 mai 2004 : ouverture du procès d'Outreau à Saint-Omer.

Les faits que je résume par cette chronologie sommaire ouvrent nécessairement l'hypothèse que l'affaire d'Outreau a été politiquement conduite pour discréditer à jamais la parole des enfants victimes. Pour vérifier la pertinence de cette hypothèse, il faudra examiner les basculements de la presse tant en Belgique qu'en France, comparer les dynamiques des deux commissions parlementaires, reprendre le fil de l'instruction belge et le comparer avec celui de l'instruction française, y compris les instructions d'audience en cours de procès. Et faire ressortir par des faits les blocages internes des deux côtés. C'est un gros travail mais tous les documents existent, les témoins aussi. La condition faite à tous les enfants, victimes passées, présentes et à venir, nous l'impose. Nous l'impose à tous, qui que nous soyons. 

Je suis bien entendu, Maître, à votre entière disposition, 

Ne serait-il pas temps, Messieurs, que l'Assemblée Nationale se saisisse de cette mission sur la pédocriminalité conduite par les Renseignements Généraux en territoire belge à la veille de la saisine d'un juge d'instruction pour les viols en réunion d'enfants d'Outreau, viols dénoncés depuis 1997 ?  

 

Frédéric Lavachery. 

Président du Centre Haroun Tazieff pour les Sciences de la Terre.

 

Auteur des ouvrages :

- Dossier pédophilie, le scandale de l'affaire Dutroux, co-écrit avec Jean Nicolas, éditions Flammarion, Paris, septembre 2001.

- Un volcan nommé Haroun Tazieff, éditions de l'Archipel, Paris, avril 2014, livre qui s'ouvre sur cette dédicace : à tous ceux qui, pour avoir eu le courage de la dignité, se sont retrouvés seuls ne serait-ce qu'un jour, et à Marie-Christine Gryson-Dejehansart, je dédie ce livre. 

 

Chaudeyrolles, le 30 avril 2015.


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23 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 2 mai 2015 11:02

    Bonjour, Frédéric.

    Comme Volpone, j’ai lu le premier volet, et je n’ai rien compris à cet amalgame entre une histoire de volcanologie et une célèbre affaire de pédophilie. Pourquoi ne pas avoir traité les deux dossiers séparément ?

    Ce point précisé, moi l’auvergnat passionné des systèmes volcaniques de cette belle région tient à souligner à quel point je suis un admirateur des travaux d’Haroun Tazieff.

    Pour ce qui est d’Outreau, j’ai toujours beaucoup de doutes, à l’image d’un procureur breton avec qui j’ai pu échanger sur le sujet lors de l’instruction.

    Mais ce qui m’a le plus interpellé dans cette affaire est la scandaleuse carence de la défense dans la première phase, lorsque la presse était déchaînée contre les pédophiles de la Tour du Renard. Où étaient alors Dupond-Moretti et consorts pour clamer haut et fort dans les médias que tout cela n’était qu’un tissu d’âneries monté en épingle par la presse régionale pour brosser dans le sens du poil la vox populi ?

    Et pourquoi ces mêmes Dupond-Moretti et consorts sont-ils montés au créneau avec virulence - en feignant d’être à l’origine de ce retournement - une fois que les médias nationaux ont pris fait et cause pour les accusés d’Outreau ?

    Tout dans cette affaire a été pourri d’un bout à l’autre, entre les carences des magistrats, la nullité des avocats, et l’immonde traitement médiatique, prompt un jour à envoyer les accusés au bûcher avant d’absoudre ces mêmes accusés, sans prendre le recul nécessaire.


    • sirocco sirocco 3 mai 2015 12:27

      @Fergus

      Bonjour Fergus,

      La « scandaleuse carence de la défense dans la première phase » était grandement due, à mon avis, au fait que les avocats avaient beaucoup de difficultés à obtenir les pièces du dossier [je ne sais plus si c’est dans le livre d’Acacio Pereira, dans celui de Florence Aubenas ou dans le Rapport de la Commission Parlementaire que ces difficultés sont détaillées] et qu’ils ne pouvaient pas utiliser les dispositions normales de la procédure pénale, le juge Burgaud s’étant par exemple opposé à toutes leurs demandes de contre-expertises.

      Dans un deuxième temps, les médias nationaux ont surtout pointé les dysfonctionnements de l’instruction, leur compassion pour les adultes incarcérés préventivement étant une conséquence de cette prise de position.

      Mais je vous rejoins tout-à-fait sur les carences des magistrats (plus de 60, je crois) et sur la couverture débridée de l’affaire par les médias.


    • outreau en V.O. 3 mai 2015 14:29

      @sirocco

      Ah vraiment vous êtes très mal informé sirocco, il faut aller chercher les réalités des faits à la source : les avocats n’ont demandé qu’une seule et unique contre-expertise (à la demande de Mme Marécaux suite aux révélations de son fils sur son père). Ils se réservaient la possibilité stratégique de les critiquer le jours du procès, vous comprenez bien que cela n’aurait pas été possible pour eux si experts et contre-experts avaient dit la même chose ...et lorsque le Président Monier aux assises de St Omer a missionné 5 nouveaux experts pour ré-examiner les enfants et que ces derniers ont confirmé les analyses des deux premiers ( M-C.Gryson et J.L Viaux) ils n’ en ont pas fait état bien évidemment et les médias non plus...seule la défense occupait la communication car il n’y avait pas encore à l’époque de magistrat dédié et les deux avocats des enfants face aux 17 de la défense étaient tétanisés ( cf la déposition du Procureur Eric Maurel devant la commission d’ enquête de l’Inspection des Services Judiciaires).

      Pour avoir les infos à la source :

      http://demystifier-outreau.nerim.net/


    • sirocco sirocco 4 mai 2015 00:48

      @outreau en V.O.

      Vous avez raison, je ne connais pas très bien l’affaire d’Outreau dans ses détails. C’est pourquoi je me renseigne. Et contrairement à vous, je ne me tourne ni vers le bouquin écrit par ma copine, ni vers un organisme qui enquête en interne sur ses propres membres (l’Inspection Générale des Services Judiciaires est aux magistrats ce que L’IGPS est à la police, c’est-à-dire un service chargé autant que faire se peut de « couvrir » et d’étouffer ou en tout cas de minimiser tout manquement, toute bavure, toute incurie des agents de la profession), mais je me tourne vers l’information très complète fournie par une équipe indépendante et impartiale : la Commission Parlementaire sur l’Affaire d’Outreau qui a fourni un remarquable travail sur ce fiasco judiciaire.

      On peut lire notamment ceci dans le rapport qu’elle a rendu : « Les conclusions des expertises psychiatriques et psychologiques diligentées en 2001 et 2002 sont contradictoires. Les conclusions des expertises psychologiques commises en 2001 et 2002 et celles diligentées en 2004 sont très éloignées les unes des autres. » C’est en page 172. Suivent les détails de ces contradictions ou différences, sur plusieurs pages.

      On y apprend aussi que « Toutes les demandes de contre-expertise, de complément d’expertise ou de nouvelle expertise psychiatrique ou psychologiques formulées ont été rejetées par le magistrat instructeur, de même que tous les appels faits de ces rejets devant la chambre de l’instruction. C’est en page 186. Suivent des exemples des motivations avancées par Burgaud pour refuser ces demandes. C’est pas triste...

      Concernant les mineurs, il n’est mentionné qu’une demande de nouvelles expertises par Mme Marécaux pour ses enfants. Mais on comprend pourquoi : le juge avait imposé un délai tellement serré pour le dépôt de ces demandes qu’elles étaient déjà devenues irrecevables avant même que les avocats aient eu le temps de se retourner. Le couple diabolique Gryson-Burgaud (à un moment, c’est la »victimologue" qui a suggéré au juge d’instruction la désignation de Jean-Luc Viaux comme expert supplémentaire : avec Emirzé la brigade des pourfendeurs d’adultes était au complet !) a pu ainsi mener tranquillement son travail à charge avec au bout le résultat que l’on connait.

      Viaux et Emirzé ont eu le courage et la lucidité de reconnaître leurs erreurs, un peu devant la cour d’assises de Paris, plus sincèrement devant la Commission parlementaire. Seule Gryson reste aujourd’hui encore campée dans sa rigidité et dans l’affirmation ridicule de son infaillibilité. Ses tentatives pour susciter un nouveau scandale autour de l’affaire d’Outreau (et surtout pour vendre plus de bouquins) tournent à l’incantation apocalyptique. Seule avec une poignée de disciples contre le reste du monde... 


    • outreau en V.O. 4 mai 2015 08:19

      @sirocco

      Mais vous lui donnez un pouvoir extraordinaire à cette experte...que faites vous des témoignages des enfants devenus adultes...et qui eux restent campés sur leurs positions...Il faut lire le livre de l’ainé Chérif Delay « Je suis debout » et écouter ses interviews quand il parle du prochain procès de Rennes, il dit attendre que la Justice soit « vraie :

      https://www.youtube.com/watch?v=POi-FEI2uVo

      Quant à son frère Jonathan il y attend une »belle « Justice :

      http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/outreau-pourquoi-jonathan-delay-49740

      Sans oublier ce qu’e Dimitri expose dans le film »Outreau, l’autre vérité"

      Pensez-vous que ces garçons souhaiteraient s’exposer de nouveau après avoir été piétinés par les 17 avocats des accusés ( le Haka des All blacks c’est rien à côté de cela a dit une avocate) s’ils estimaient que Justice leur avait été rendue à St Omer et à Paris !


    • outreau en V.O. 4 mai 2015 08:30

      @sirocco
      Je n’accorde aucune crédibilité à la commission parlementaire car seul le député Houillon avocat d’affaires a lu le dossier...en 2 mois... alors qu’il a fallu une année à une dizaine de magistrats de l’IGSJ et deux années aux deux magistrats du CSM qui se sont fait aidés par un logiciel sophistiqué...il y a quand même 30 .000 pièces !

      Le meilleure juge sur les expertises psychologiques des enfanst est le président d’ assises qui a diligenté celles de 2004 , il dit dans sa déposition devant l’ IGSJ qu’elles sont toutes allées dans le même sens comme le dit également l’experte Condamin dans le film de Serge Garde.


    • sirocco sirocco 4 mai 2015 13:25

      @outreau en V.O.

      Cela confirme ce que je j’insinuais : vous êtes une micro-secte qui tente désespérément de « faire le buzz » pour son business, voué à l’échec.

      Tout le monde, sauf vous évidemment, a reconnu la remarquable qualité du travail de la Commission parlementaire dont les conclusions font unanimement autorité dans l’analyse du fiasco d’Outreau. La grande majorité des auditions qu’elle a organisées se sont effectuées en public (mais, allez savoir pourquoi, Gryson a réclamé le huis-clos lors de sa déposition...). Personne, sauf vous évidemment, n’accorde le moindre crédit à l’« enquête » très confidentielle de l’IGSJ, dont on n’a d’ailleurs jamais entendu parler, laquelle avait pour but premier de tenter de dédouaner les dizaines de magistrats qui avaient avalisé les méthodes de travail, peu respectueuses des droits de la défense, du juge Burgaud, et qui n’en étaient pas fiers.

      Un magistrat peut décider de tenir compte ou pas des conclusions d’une expertise psychologique [tiens c’est curieux, vous ne parlez jamais, dans cette affaire, des expertises rendues par les psychiatres qui, eux, sont des médecins... peut-être parce que leurs propres conclusions ne servent pas vos manoeuvres] dans ses décisions mais il est incapable d’en juger, sinon il ne ferait pas appel à des « experts ».

      Les enfants Delay sont avant tout des victimes des agissements ignobles de leurs parents et à ce titre ils ont besoin d’être soutenus. Mais cela ne les autorise pas à réécrire l’histoire ni à affirmer n’importe quoi pour servir leurs intérêts. Cela dit, on verra lors du prochain procès s’ils auront à répondre des accusations délirantes qu’ils ont portées contre toutes sortes de personnes lors de l’instruction de l’affaire d’Outreau.  


    • outreau en V.O. 6 mai 2015 22:02

      @sirocco

      Les mensonges de Florence Aubenas, icone de la doxa d’Outreau, dénoncés par un ancien Président d’assises...fait-il aussi partie de la secte ?

      http://www.village-justice.com/articles/MEPRISE-Les-mensonges-Florence,19584.html


    • outreau en V.O. 6 mai 2015 22:07

      @sirocco

      « Madame Gryson »...je suis poli, a demandé le huis clos parce ce qu’elle a lu aux députés certaines expertises ....édifiantes et qui a conduit plusieurs d’entre eux à la féliciter et à dire « nous travaillons sur une hypocrisie »...c’est dans son livre !

      Les expertises des psychiatres sont la plupart du temps réservées aux accusés car il est question de définir un diagnostic de santé mentale et de dangerosité. Les expertises des victimes sont en revanche demandées aux psychologues cliniciens formés à la psychopathologie du traumatisme.


    • Francis, agnotologue JL 2 mai 2015 11:41

      Pour ma part, outre que cet article est dans la veine du précédent ainsi que de cette affaire - je veux dire, nébuleux -, il y a une question qui me parait essentielle :

      Comment se fait-il que le jugement prononcé en première cours d’assises ait été révisé aussi facilement, sur la base de, comment dire ... un simple revirement de l’accusatrice principale, autrement dit, rien du tout ?
       
      Cet autre article paru sur AV est bien plus clair et instructif :

      Outreau : pourquoi Jonathan Delay veut un nouveau procès ? 28/04/2015

      • outreau en V.O. 3 mai 2015 00:28

        @JL

        Oui juste un revirement de Myriam Badaoui....on a parlé de tractations troubles c’est le journaliste ex rédacteur en chef à l’ AFP qui le signale dans son livre « Retour à Outreau », C’est le procureur Jean-Claude Marin alors Directeur des grâces qui a évoqué ce climat de tractation durant le procès de St Omer dans un courrier au Garde des Sceaux.

        L’article de Nigari est effectivement très intéressant, il est journalistique, celui de Frédéric Lavachey est un exercice très différent. Il met en perspective des personnes et des évènements c’est effectivement inhabituel mais c’est une approche très riche d’enseignements.

        J’imagine bien cet exercice pour les bacheliers...divers personnages, diverses situations tirées de romans étudiés et établir des liens entre tous et tout, ça me plairait bien de le faire d’ailleurs !

        Au final,je trouve les deux articles complémentaires du fait de leur différence didactique.


      • Francis, agnotologue JL 3 mai 2015 12:17

        @outreau en V.O.
         
        Pour ce qui concerne M. Badaoui : je trouve qu’elle devrait au minimum, être condamnée à rembourser les indemnités versées aux accusés. Pour le principe. Et je persiste : c’est un désaveu grave de notre système judiciaire que d’accepter de ré-ouvrir un procès d’assise pour ça.
         
        Pour l’article de F. Lavachery, ce qui me gène, outre le lien de parenté existant entre l’auteur et l’un des protagonistes du conflit Tazieff-Allègre, c’est sa structure : ce mélange des genres, même s’il fait sens, est un exercice casse-gueule et qui ne pardonne pas une mauvaise construction. Cf. les commentaires.
         


      • diverna diverna 3 mai 2015 01:59

        La liberté d’expression n’autorise pas ce genre d’amalgames. Il n’y a aucun rapport entre le volcan « La soufrière » et l’affaire dite d’Outreau. Quant à l’affirmation que tout le monde a menti (Outreau) elle fait le lit de ceux qui ont construit de toutes pièces une fable qui a fait beaucoup de mal. Il n’y a RIEN dans cet article et j’aurais voté contre sa publication si j’étais tombé dessus.


        • sirocco sirocco 3 mai 2015 02:17

          @diverna

          C’est de la publicité pour ses bouquins et pour les bouquins de ses amis.


        • Frédéric Lavachery 3 mai 2015 09:37

          @diverna

          J’ai commenté et interprété 47 faits dans cet article. Quels sont vos critères de censure ? 

          Quelle est votre définition de l’amalgame ? 

          Frédéric Lavachery. 

        • outreau en V.O. 3 mai 2015 11:46

          @diverna

          Avant de parler de fable, posez vous la question de l’absence totale de contradictoire dans les médias au sujet de cette affaire durant les procès et les commissions d’enquête. C’est pourtant le B.A. BA du bon fonctionnement démocratique !

          Quand enfin il s’ exprime : la partie civile et les professionnels dans un documentaire comme « Outreau l’autre vérité » et tous les ouvrages déjà cités sans oublier celui de l’aîné des victimes « Je suis debout » par Chérif Delay, on se met à parler de fable alors qu’ils ne relaient au fond que la vérité judiciaire : 12 enfants ont bien été reconnus victimes de viols, agressions sexuelles et proxénétisme...et personne ne le sait enfin si depuis que le contradictoire est apparu enfin !

          Tous les professionnels de l’enfance vous diront que depuis Outreau, on a régressé de manière catastrophique au plan de la civilisation, car cette référence est utilisée contre les victimes, d’où la nécessité de relayer cette vérité judiciaire.


        • outreau en V.O. 3 mai 2015 11:59

          @sirocco

          Tout ce mal pour quelques euros, vous plaisantez ...Frédéric Lavachery combat la pédophilie depuis l’affaire Dutroux puisqu’il a publié son ouvrage à cette date...à le lire on comprend que c’est juste une conviction éthique et un devoir citoyen !

          Et vous, vous roulez pour qui ?


        • sirocco sirocco 3 mai 2015 13:30

          @outreau en V.O.

          Je ne roule pour personne et surtout je n’ai pas de bouquin à vendre ni de fonds de commerce à faire fructifier.

          A propos de particuliers qui combattent la pédophilie à titre personnel comme le fait l’auteur d’après vous, vous avez certainement entendu parler de François Lefort, prêtre et médecin qui, lui aussi, traquait le pédophile à travers le monde jusqu’à ce qu’il soit condamné à 8 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. Lui aussi éditait des livres. Ce n’est qu’une coïncidence. 


        • sirocco sirocco 3 mai 2015 11:38

          @ l’auteur

          « Madame Gryson, vous êtes responsable de l’incarcération de tous ces innocents et du suicide de l’un d’entre eux… »

          On ne sait pas si ces paroles ont vraiment été prononcées par Me Dupond-Moretti mais si ce fut le cas, l’avocat s’est trompé.

          En effet, ce n’est pas aux rapports d’expertise de Marie-Christine Gryson que l’on doit l’incarcération préventive des adultes par le juge Burgaud mais à ceux de Michel Emirzé qui a décelé un « profil d’abuseur d’enfants » chez la plupart des hommes qu’il a examinés. Pour arriver à ces conclusions, le psychologue utilisait une liste de critères tenant à la personnalité et aux attitudes des patients, des critères tellement flous et généraux que vous, moi, tout le monde ou presque pouvait être concerné. En outre, c’est M. Emirzé qui décernait ces critères aux gens qu’il examinait et dès qu’un homme « cumulait » deux critères, hop, il se voyait gratifier le « profil d’abuseur d’enfants ». Facile et rapide ! Cette façon de procéder est détaillée, avec la liste des fameux critères de référence, dans le rapport de la Commission Parlementaire sur l’Affaire d’Outreau, un rapport exhaustif, fruit de centaines d’heures d’auditions (chacun se rappelle de celle du juge Burgaud) et d’examen de documents, qui est sans doute encore téléchargeable sur Internet et que toute personne s’intéressant à l’affaire d’Outreau devrait consulter.

          Ce qu’on doit à Marie-Christine Gryson, c’est la rafle des enfants dans les cités ouvrières d’Outreau et leur placement dans des familles d’accueil. Le déchirement de ces familles a provoqué un traumatisme durable chez ces enfants et leurs parents mais la « victimologue » fait peu de cas de ces conséquences. Il était bien sûr nécessaire d’éloigner plusieurs de ces enfants des lieux où ils avaient été effectivement violés, mais sans doute pas aveuglément comme cela a été fait.

          Rappelons
          - que c’est après avoir été placés que les enfants Delay se sont mis à accuser des dizaines et des dizaines de personnes, plus vite que Burgaud n’arrivait à les mettre en examen !
          - que des livres et témoignages existent sur les drames vécus par ces familles déchirées ;
          - que le tandem Gryson-Burgaud fonctionnait en circuit fermé, le juge d’instruction ayant octroyé à cette psychologue l’expertise de tous les enfants (une bonne affaire pour elle) et systématiquement refusé, sous des prétextes spécieux, toutes les demandes de contre-expertises qui lui ont été soumises.

          Affirmer d’un bloc, comme vous le faites, que les enfants de l’affaire d’Outreau n’ont pas menti est se moquer du monde, les cas d’affirmations fausses, inventées par les enfants sont innombrables. Mais vous rusez, comme ont tenté de le faire les experts Emirzé, Gryson et Viaux. Vous jouez sur les mots. Car pour vous, « mentir » ne signifie pas ce qu’il signifie pour tout le monde. Ce terme revêt un sens spécial, connu des seuls psychologues, inaccessible au vulgum pecus que nous sommes. La « crédibilité », l’« affabulation » aussi sont des mots dont vous vous réservez une définition complètement différente de la définition communément admise. C’est ce genre d’enfumage, ce repli derrière des pratiques et des concepts abscons présentés comme infaillibles mais seulement compréhensibles par les techniciens concernés, qui a valu aux experts d’être démolis à juste titre par les avocats des procès d’Outreau alors que l’assistance, les juges, tout le monde attendait des réponses claires à des questions simples sur les accusations portées par les enfants.

          Pour résumer votre article concernant l’affaire Outreau, de votre point de vue les fonctionnaires de justice, les avocats, les journalistes, les parlementaires... intervenus dans l’affaire sont tous, en gros, malhonnêtes, falsificateurs, dissimulateurs, incompétents... Seuls les experts et vos amis qui ont pondu des livres « choc » remettant en cause le traitement de l’affaire avec lesquels ils espèrent faire leur beurre, sont dans le vrai !

          Les lieux où quelques particuliers affirment ainsi que le monde entier a tort et que eux seuls ont raison s’appellent des sectes. 

           


          • outreau en V.O. 3 mai 2015 11:54

            @sirocco
             

            Si vous connaissiez le dossier vous sauriez que l’experte en question est intervenue après, non pas la « rafle » quel amalgame honteux, mais la prise en charge par les services sociaux.

            Quant aux expertises de Michel Emirzé, si vous connaissiez un tant soit peu la Cour d’Appel de Douai, comme c’est mon cas, vous sauriez que cet expert travaillait depuis 20 ans et qu’il avait examiné des centaines d’accusés, pédophiles avérés par les procès. Il était en mesure de relever les critères qu’un non psychologue comme vous ne peut discuter.

            Cet expert est décédé, il est facile de le critiquer il ne peut répondre...un peu de respect SVP.


          • outreau en V.O. 3 mai 2015 21:20

            @sirocco

            Suite de la réponse :

            Le tandem Burgaud-Gryson, c’est une drôle d’expression quand on sait que chaque expert travaille avec une vingtaine de magistrats, et qu’ils ne se connaissent pas. L’intérêt de voir tous les enfants était comme elle le dit dans son livre de mettre en perspective la cohérence des récits, ce qui n’aurait pas été possible autrement .

            Par ailleurs, vous parlez d’une bonne affaire alors qu’il est de notoriété publique que les expertises sont à perte pour les experts non salariés. Alors si cette experte que vous affectionnez voulait être riche elle ferait autre chose et surtout pas des thérapies gratuites pour les enfants victimes !


          • outreau en V.O. 4 mai 2015 10:12

            Trouvé ce tout nouveau site de ré-information très bien achalandé :

            http://outreau-miseaupoint.wix.com/outreau-miseaupoint# !docuements/ch8j


            • dacite93 6 mai 2015 13:43

              Comme beaucoup de lecteurs je suis surpris par ce rapprochement pour le moins incongru. D’un point de vue purement juridique, l’affaire d’Outreau est toujours en cours avec des accusations et des faits gravissimes... je découvre ici cette polémique et j’espère sincèrement que toute la lumière sera faite avec ce nouveau procès.

              Mais pour l’histoire Soufrière, elle a fait l’objet d’au moins quatre procès dont les différentes condamnations et décisions rendues, a priori toutes indiscutables (?), semblent indiquer que les accusations n’étaient disons... pas très « sérieuses » :

              - procès Tazieff/Mattauer : Mattauer condamné pour diffamation à verser 1 franc symbolique à Tazieff (Cour d’Appel de Montpellier, 1980)
              - limogeage de Tazieff de sa fonction de directeur des observatoires français : décision annulée (Tribunal Administratif de Paris, 1981)
              - arrêtés préfectoraux portant sur l’évacuation des populations de Basse-Terre : demande d’annulation rejetée (Conseil d’État, 1983)
              - procès Allègre/Tazieff : Tazieff condamné pour diffamation à verser 1 franc symbolique à Allègre (17e Chambre Correctionnelle de Paris, 1991)

              Un cinquième procès a failli avoir lieu en 2012 : Allègre avait porté plainte contre rue89.com en 2010, qui rappelait ses manquements éthiques lors de l’affaire Soufrière, mais suite à une pétition soutenant le journal contre l’affreux bonhomme, alors empêtré dans ses théories sur le climat, Allègre retire finalement sa plainte quelques jours avant la date du procès...

              Outre ces querelles de personnes et d’ego, les conséquences de la crise de la Soufrière ont été terribles pour l’archipel guadeloupéen qui garde des séquelles indélébiles de cette évacuation forcée, et une rancœur persistante envers les scientifiques. Mais n’est-ce pas également un raccourci par omission que d’attribuer ce désastre économique et humain à la seule responsabilité d’un homme, lui octroyant ainsi un pouvoir omnipotent peu crédible ?

              Je conseille à tous de se procurer l’excellent livre « Soufrière 76 » (Jeunes Antilles, 1977) de Laurent FARRUGIA, tristement décédé le 20 avril dernier à son domicile en Guadeloupe (une autre conjonction fortuite ?). Ce sympathique professeur de philosophie y décrivait la situation économique et culturelle de la Guadeloupe des années 70, notamment la mort annoncée du port de Basse-Terre avant même les événements volcaniques, et donne ainsi les éléments pour comprendre l’exacte place de cette crise dans l’histoire économique guadeloupéenne.

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