Les désarrois du pénis féminin
Quel magazine féminin n’a pas consacré un article pour expliquer à ses lectrices comment trouver le point G et atteindre l’"orgasme vaginal" ? Des sexologues ont été promus au rang d’experts pour expliquer comment le stimuler et pour convaincre les amants consciencieux de se familiarise à cette recherche. Mais une étude publiée dans la revue « Clinical Anatomy » risque de mettre un coup d’arrêt brutal à ces quêtes infructueuses en affirmant qu’il s’agit de mythes.
L’article part du constat que beaucoup de femmes sont très frustrées en essayant d'atteindre quelque chose qui n’est peut-être pas pas être réalisable." Les chercheurs italiens, Vincenzo Puppo et Giulia Puppo soulignent l'importance d'utiliser la terminologie correcte lors de l'examen des organes sexuels féminins et l’aptitude des femmes à l'orgasme. Ils écrivent que le « soi-disant point-G », un terme qui renvoie à un endroit érogène situé à l'intérieur du vagin dans l'urètre pelvien, n’existe pas, et que chaque femme peut avoir un orgasme si son clitoris est stimulé. Ils soutiennent que le terme "orgasme vaginal" est incorrect et devrait être remplacé par "l'orgasme féminin » .
La recherche initiale sur le point-G (G comme Ernst Gräfenberg, un gynécologue allemand), en 1981 , portait sur une seule femme qui "avait identifié un endroit érotiquement sensible, palpable à travers la paroi antérieure du vagin." Lorsque la zone a été touchée, elle s’est dilatée et la femme a éprouvé une sensibilité accrue, le plaisir et le désir d'uriner « . Or, la revue souligne que la femme en question avait signalé que, au moment de l'essai, elle souffrait d’une hernie cystocèle (le tissu de soutien entre la vessie d'une femme et la paroi vaginale est affaibli et permet à la vessie de former un renflement dans le vagi). Les effets secondaires résultant de la cystocèle, selon les auteurs, font de cette femme une mauvaise candidate pour fonder la théorie de la sexualité bien connue.
Négliger le clitoris en privilégiant le point G explique peut-être pourquoi de nombreuses femmes n’ont pas d'orgasme. Les chercheurs italiens affirment que le vagin n'a pas de relation anatomique avec le clitoris. Ils écrivent : "Le terme anatomique correct et simple pour décrire le groupe de tissus érectiles (clitoris, bulbes vestibulaires et pars intermedia, petites lèvres, et tissu spongieux) responsable de l'orgasme féminin, est « pénis féminin ». "
Certes, la notion de « pénis féminin » peut paraître étrange, mais le clitoris et le pénis ont des similitudes en matière de plaisir sexuel, à commencer par leur forme et le fait que l'augmentation du flux sanguin gonfle leurs tissus spongieux à l’approche de l'orgasme. Le problème est que pour une grande partie du clitoris l’érection n’est pas visible alors qu’elle peut atteindre jusqu'à 9 centimètres de long, selon un document d’étude sur le clitoris publiés par une urologue australienne Helen O'Connell en 1998.
La majorité des femmes ne ressentent pas d’orgasme pendant les rapports sexuels, et il est important pour celles qui recherchent le plaisir sexuel de connaitre et comprendre ce qui se passe, surtout si elles ont le sentiment d’être affligée d'une incapacité à l'orgasme. « Une femme doit se familiariser avec son propre corps et connaître l’importance de son clitoris, après avoir examiné, compris et expérimenté. Puis elle doit le transmettre à son partenaire pour leur plaisir mutuels, ce qui n’est pas toujours facile."
Mais cartographier le plaisir sexuel des femmes est une question qui ne se limite pas à l’aspect clinique. Cette recherche s’inscrit le débat sur le plaisir sexuel féminin, qui sort de la sphère médicale et touche les domaines de l'action sociale et de l'expression artistique. Le plaisir sexuel féminin est non seulement possible, mais il constitue une étape importante vers la parité entre les sexes dans la société.
Comme le pénis de l'homme ne peut pas stimuler le clitoris pendant les rapports sexuels, les chercheurs recommandent la masturbation, le cunnilingus, ou l’utilisation d’un doigt lors de la pénétration vaginale/anale pour s’assurer que le clitoris n’est pas oublié.
Il reste que le point G est un problème. Il y a des gens qui croient fermement qu'il est réel, mais les femmes qui sont suffisamment éduqués sexuellement savent que leur clitoris est là où il est, et pas ailleurs.
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