Ben Laden : ils savaient tout depuis... 1993 (2)

Le vaste programme auquel travaillait le mari -David Silverstein- de celle qui allait se charger du cas Ben Laden était en effet ahurissant : "fondée dans le sillage des attaques de 9/11 dans le but de promouvoir une « guerre contre le terrorisme" agressive au Moyen-Orient et une ligne belliciste "pro-israélienne » à Washington, la Fondation pour la Défense des Démocraties (FDD) est un think tank néoconservateur qui prétend défendre les pays démocratiques de « l'islamisme radical." Il est l'organisation successeur d'un groupe appelé EMET, une initiative d'éducation fondée au début de 2001 dans le cadre d'un effort visant à obtenir un soutien pour la réponse d'Israël à l'Intifada palestinienne et à diminuer tollé public contre les actions israéliennes. Se décrivant comme un « à but non lucratif, cet institut de politique "non partisane" travaille à "défendre les nations libres contre leurs ennemis," et cette organisation à un moment déclaré sur son site Internet "qu'une guerre mondiale est menée contre les sociétés démocratiques. Alors que les combats militaires avec des armes, la Fondation pour la Défense des Démocraties se bat avec des idées. ... Nous combattons l'islamisme militant et d'autres forces anti-démocratiques d'nformation, lpar a recherche de la politique, le journalisme d'investigation, les communications stratégiques, et par la démocratie et l'enseignement de la lutte contre le terrorisme ". Avec un tel programme, Ben Laden aurait dû être arrêté sur le champ ; il n'en a rien été. Le discours et les faits : on songe au lobbying d'une Rita Katz, la première à dénoncer les crimes des extrémistes islamistes, mais aussi la première à les répandre partout, bien au delà de ce que des groupuscules minuscules auraient pu espérer. Elle et le MEMRI, création d'un ancien du Mossad, rompu aux techniques de manipulations d'opinion. Le MEMRI, fondé en 1998 par Yigal Carmon, falsificateurs de textes par traductions approximatives allant toutes dans le même sens... Des manipulateurs sans scrupules, qui vont mettre sur le devant des inepties vivantes telles que le clown véritable Adam Gadhan, littéralement mis en scène avec torchon sur la tête et Mug à son logo...

Alfreda Frances Bikowsky, une femme dont l'action - ou plutôt la passivité, vis à vis du cas Ben Laden, visiblement choyé par elle, est ainsi fort bien décrite par un auteur fort lucide : "à l’époque je ne savais qu’une chose d’elle : Alfreda Frances Bikowsky aurait dû être renvoyée avec pertes et fracas de la CIA au lendemain des attaques du 11 septembre 2001, en raison de son rôle plus que trouble dans cette affaire. Depuis, j’en ai appris un peu plus sur cette enfant prodige de la CIA qui a rejoint l’agence à l’âge de 25 ans, au sortir de la fac. Analyste à la division soviétique, elle sait ses jours professionnels comptés : le mur de Berlin vient de tomber, Alfreda se cherche un nouvel ennemi. Elle le trouve en la personne d’un des anciens protégés de l’agence, Oussama ben Laden, qui vient de retourner contre les Américains un jihad entamé en Afghanistan face à l’ours soviétique. Alfreda est une des premières recrues d’Alec Station, l’arme secrète de la contre Al-Qaïda lancée en 1996. Alec est la seule station de la CIA située sur le territoire américain. Simple analyste au début, Alfreda travaille avec des dizaines d’agents dans des bureaux anonymes d’une tour de Tysons Corner dans la banlieue de Washington à deux pas d’un monstrueux centre commercial. Tous sont animés de la même obsession : tuer Oussama ben Laden. A leurs côtés œuvrent des dizaines d’agents d’autres administrations (FBI, NSA, IRS, DIA…) chargés de faciliter leur tâche et de servir de liaison avec les autres administrations. Ils sont placés sous l’autorité de la CIA de laquelle ils dépendent entièrement. Alec Station, c’est un Etat dans l’Etat. Au prétexte de lutte antiterroriste, ses officiers tendent à s’affranchir des contrôles de la maison mère. A l’automne 1999, la CIA met fin à l’autonomie de la plus originale de ses stations. Elle ferme ses bureaux de Tysons Corner et rapatrie tout le monde au quartier général de la CIA à Langley, au cœur de la verdoyante Virginie. Les bureaux d’Alec Station sont désormais au quatrième sous-sol du quartier général, pièce 1W01. Le nombre de ses agents est doublé." 

Mais, chose étrange, malgré ces centaines de personnes on ne le trouvera pas, malgré les contacts nombreux entre l'ISI et la CIA : c'est bien ça le plus curieux que rappelle Hersh, pour qui la localisation précise de Ben Laden était acquise au moins en 2006...voire bien avant !  Carlotta Gall, une journaliste du New-York Times, en 2006, à Quetta, avait déjà eu l'impression que l'ISI savait, et qu'il n'était pas très loin.... de Quetta (il y a quand même 700 km !). Buttho aussi savait, et lui avait annoncé que Musharraf l'avait menacée... de mort. Ben Laden, selon Wikileaks, aurait été localisé en 2006 lors d'une réunion à... Quetta, selon les services secrets US. Karzaï avait opiné, les services secrets anglais aussi : "en mai 2006, un officier supérieur britannique, le colonel Chris Vernon, a dit que Quetta servait de quartier général pour les dirigeants talibans. Vernon a déclaré au Guardian au Royaume-Uni, "L'emplacement de décision des talibans est à Quetta, au Pakistan. C'est là le siège majeur. Ils l'utilisent pour exécuter une série de réseaux en Afghanistan." De même, le président afghan, Hamid Karzaï, cité par l''Afghan Islamic Press évoquait une base au Pakistan où , "le renseignement pakistanais donne une formation militaire pour les personnes et les envoie après en Afghanistan avec la logistique"...

Ce que la journaliste du NYT avait raconté augurait bien d'un contrôle de l'ISI de ce qui pouvait être su de la présence de Ben Laden dans les parages : "lors de notre cinquième et dernier jour à Quetta, quatre agents en civil ont détenu mon collègue photographe à son hôtel. Ils ont saisi son matériel informatique et de photo et l'ont amené au parking de l'hôtel où je logeais. Là, ils le firent appeler et me demandèrent de venir leur parler. « Je suis dans la merde ici », me dit-il. La nuit était tombée. Je ne voulais pas descendre au parking, mais j'ai dis à mon collègue, que je pouvais obtenir de l'aide. J'alerté mon éditeur à New York et ensuite essayé d'appeler les responsables pakistanais. Avant que je puisse les atteindre, les agents ont fait irruption à travers la porte de ma chambre d'hôtel. Le linteau s'est brisé, et ils ont fait irruption dans un rush, arrachant mon ordinateur portable de mes mains. C'était un officier de l'ISI anglophone portant une nouvelle veste de couleur kaki. Les trois autres, dont l'un retenait le photographe, étaient les muscles. Ils ont fouillé mes vêtements et ont saisi mes cahiers et un téléphone portable. Lorsque l'un des hommes a attrapé mon sac à main, je protestais. Il m'a frappé à deux reprises, durement, dans le visage et la tempe, et je suis tombée en arrière sur la table à café, saisissant la veste de l'officier pour empêcher ma chute et casser quelques tasses quand je suis tombée par terre. A ce moment, c'était drôle. Je me souviens avoir pensé qu'il était juste comme un raid dans une chambre d'hôtel, dans les films."

Car entre temps aussi, les américains, tout en discutant avec les Pakistanais jouent un double jeu dangereux, que révéleront l'affaire Headley, puis celle de Davis. Un jeu consistant à provoquer le conflit avec l'Inde, dans le but bien sûr de vendre des armes aux pakistanais (on songe à Mumbaï, bien sûr). Cela aussi je l'avais découvert dès mars 2011  "les pakistanais, en 2008 avaient déjà découvert une chose fondamentale, vous avais-je dit. Qu'avaient-ils découvert ? Des choses bien particulières : "en mai, un diplomate américain a été pris sur le fait d'organiser une réunion entre un espion indien soupçonné et des fonctionnaires pakistanais, des seniors, dans l'intimité de sa maison. En juin, lorsque les fonctionnaires pakistanais ont fait face à Washington avec des preuves que les terroristes au Pakistan possédaient des armes américaines sophistiquées, les médias américains ont rapidement répondu en laissant sortir des histoires sur l' absence d'armes américaines dans des centres de formation des États-Unis en Afghanistan. Et maintenant, les rapports confirment que le sale bras du gouvernement des États-Unis - les mercenaires de Blackwater - se sont infiltrés dans les régions sensibles du Pakistan" notait le même Quraishi. C'était quoi ces armes "sopshistiquées" ? Des bombes au cyclotriméthylènetrinitramine, plus connu sous le nom de RDX, ou T4, un composant militaire comme celles ayant explosé... en Inde le 29 septembre 2008 à Malegaon et où était impliqué un officier de haut rang indien, le Lt Col Srikant Purohit. Arrêté, ce dernier avouera avoir fourni la bombe au RDX de l'attentat de 2007 du Samjhauta Express, qui avait tué 68 personnes, en majorité Pakistanaises... Headley n'est vraiment pas loin !!!  Pas loin du tout." Un beau jeu de dupes !!

Mieux encore avec la localisation d'un second espion, comme je l'avais aussi déjà expliqué : "des américains dans le secteur, justement ? Ce n'est pas ce qui manquait, en effet ; ainsi l'oublié du lot, d'Aaron Dehaven, autre mercenaire de la CIA arrêté par la police pakistanaise (et par l'ISI donc également !) en février 2011, le mois suivant l'arrestation de Davis qui, travaillait officiellement pour la société Catalyst Services, contractante du Pentagone. "Dehaven a épousé une femme de la la province de Khyber Pakthunkhwa, juste à la frontière de l'Afghanistan et il parle un Urdu parfait paraît-il : c'est suffisamment rare dans les services US pour être noté. Selon des informations, il travaillerait pour un dénommé Hunter Obrikat, de Sig Import, ayant son adresse à Charlotte, en Caroline du Nord. Un importateur de tapis pakistanais situé à Peshawar, qui représente le paravent parfait pour ce genre d'opérations" avais-je écrit en mars 2001, avant que l'on ne "trouve" Ben Laden à moins de 100 km de là. Le même procédé comme paravent que celui de Michael Headley : l'importation de tapis pakistanais ! L'objet de son arrestation : un passeport prétendûment périmé ! L'homme, marié à une pakistanaise, se faisait appeler Hafeez Iqbal Haroon. Le déguisement (presque) parfait, en quelque sorte. La description de son véhicule semblait assez anodine : une Toyota Corolla, blanche portant une plaque numérotée QB-565, à Islamabad... quel curieux hasard, à croire qu'à Abottabad il n'y avait que ce modèle qui circulait !" Un espion qui loge... en pleine quartier militaire pakistanaise de Peshawar : "un espion qui avait choisi un drôle de logement, rappelle la radio de propagande US Free Europe, en défendant fort maladroitement son héros en révélant où il habitait exactement : "Une chose est sûre : si DeHaven était un maître espion, il n'aurait pas pu choisir un pire endroit pour se cacher. La police pakistanaise dit en effet qu'il vivait dans un lotissement appelé Falcon Complex, en plein milieu du cantonnement militaire de Peshawar (juste pour vous donner une idée, le Falcon Complex est situé entre l'Army Flats and et le Pakistan Army Signals Post !). Donc, si vous me dites que l'ISI, le puissant service de renseignement du Pakistan, n'était pas au courant sur le fait que DeHaven rôdait autour de là-bas, Je vous répondrai que c'est peu probable. Quoi de plus simple que d'enflammer l'opinion publique en aiguillonnant les services de sécurité pour prouver qu'ils ne sont pas les comparses des américains. DeHaven, on s'en doute, est le fruit mûr juste à portée de main... "Le Falcon Complex étant à deux pas de l'aéroport international de Peshawar ! Le 8 mars 2011, après le versement de 2 millions de roupies pakistanaises (à peine 22 000 euros), DeHaven était libéré... La connivence des services existait, c'est une évidence, et les deux savaient pertinement où se trouvait exactement celui qu'on présente comme étant Ben Laden ! Qui n'avait pas perdu ses habitudes... en choisissant dès son arrivée une habitation pas trop éloignée d'un terrain d'aviation ou de dépose d'hélicoptère. Le rapatriement sanitaire, il y avait déjà songé, pour sûr... a moins que c'était un autre !"

La duplicité de Frances ne semble avoir eu aucune limite, pour servir les intérêts directs du clan Bush  : "Jane Mayer, de The New Yorker, (ici à droite) écrit hier au sujet de l'article de NBC, en ajoutant que l'officier "est toujours dans une position de grande autorité sur le contre-terrorisme à la CIA". Cet officier, Mayer note, est le même que celui qui "a laissé tomber le ballon au moment où la CIA a donné des informations qui pourraient très bien avoir empêché les attaques du 9/11 ; elle joyeusement participé à des séances de torture après ; elle a mal interprété l'intelligence d'une manière telle qu'elle a envoyé la CIA sur une chasse absurde aux cellules dormantes d'Al-Qaïda dans le Montana. Et puis elle a dit faussement aux enquêteurs du Congrès que la torture a été efficace "Mayer a également écrit que l'agent est" la même femme "identifiée dans le rapport du Sénat qui a supervisé le long et horrible mois de détention et l'horrible interrogatoire d'un autre détenu dont la détention était un cas de d'erreur d'identité. " Avait-elle tout raté sciemment, où était-elle à ce point incompétente ? La seconde solution semble impossible tant tout a été un fiasco sous sa direction. Le principal échec étant... la quête de Ben Laden !!!

En 2003, c'est bien elle qui est à la base de l'arrestation (le kidnapping en fait !) de l'allemand Khalid el-Masri, un citoyen allemand, en Macédoine. Il sera envoyé en vol de "rendition" en Afghanistan pour y être torturé pendant plusieurs semaines... jusqu'au temps que "Frances" s'aperçoive de sa bourde ; elle a arrêté un homonyme - à une lettre près- de celui qu'elle était censée rechercher (Khalid al-Masri). Masri devra encore attendre quatre mois avant d'être libéré dans les mêmes conditons scandaleuses que son enlèvement : on le ramènera et on le relâchera en en pleine nuit sur une route déserte Albanie ! Frances ne sera même pas sanctionnée, protégée par Michael Hayden (ici à gauche) reponsable de la CIA et grand ami de G.WBush, qui fera détruire les cassettes des vidéos de torture.

Le cas du Montana avait été tout aussi pendable en effet (une sorte de phishing, ou plutôt de fishing, le grand sport dans le Montana). C'était une orchestration totale, qui avait débuté en décembre 2001 par un communiqué de Newsweek, qui croyait avoir appris qu'une seconde attaque était en préparation sur Washington. Le magazine s'appuyait sur une "source de renseignements" sans la citer. "Les sources estiment que le FBI, dans son ciblage contre les contrevenants et d'autres clandestins d'origines du Moyen-Orient, ramassé les membres d'une "Cellule de soutien" chargée de fournir la logistique pour aider les personnes effectivement à la réalisation de la mission. Des sources du renseignement disent que les soi-disant terroristes ont passé depuis dans la clandestinité ou ont fui le pays. Les enquêteurs n'ont pas encore été en mesure d'identifier les conspirateurs parmi les centaines de personnes capturées dans le coup de filet du FBI ; ils ne sont même pas sûr qu'ils sont toujours en détention, selon un Rapport spécial de Newsweek dans le numéro du 17 décembre". En juillet 2002, les raids faits au petit bonheur du FBI avaient choqué des américains. L'affaire est faite pour renforcer les visites impromptues au nom du Homeland Security.

En fait de traque dans le Montana, Frances avait tout simplement suivi les délires d'une chasseuse autoproclamée de cellules terroristes imaginaires, Shannen Rossmiller, nommée juge d'une bourgade du Montana, à 29 ans seulement. Interviewé dans le Philadelphia Inquirer, elle avait dit qu'elle traquait alors sur le net les extrémistes islamiques, en ayant elle-même appris seule l'arabe et lu le Coran, comme elle l'avait prétendu. A l'entendre lire péniblement sa propre histoire, on se demande sur quoi on a pu tomber, à part une personne fort peu adéquate pour ce genre d'exercice. Elle avait été sinon manipulée, au moins récupérée. Elle prétendait surtout "avoir suivi près de 200 cas, en collaboration étroite avec le gouvernement". Qui donc, voilà ce qu'on aurait aimé savoir ! C'est ainsi qu'elle était entrée en contact avec Michael Curtis Reynolds, qui projetait de détruire le pipe-line Trans-Alaskan en réponse à l'invasion de l''Irak.  C'est bien grâce à Rossmiller que Reynolds, qui n'avait rein d'un islamiste, se fera arrêter le 5 décembre 2005... mais aussi grâce à un informateur du FBI resté à ce jour inconnu. A noter que lors de son arrestation dans l'Idaho, à Pocatello, Reynolds avait sur lui 40 000 dollars, remis par le FBI comme argent pour ses entreprises terroristes : une pratique courante là-bas, celle de forcer la main de celui qu'on veut inculper. Reynolds discutait en chat avec Rossmiller sous le nom de OBLcrew (pour Osama Bin Laden Crew, difficile de le rater !) et son arrestation montrera surtout qu'il était passablement dérangé. Il purge une peine de 80 ans de prison, depuis.... tout est décrit ici dans un rapport de John Mueller "TERRORISM SINCE 9/11 The American Cases" sorti en avril 2015... C'est à ce jour un des meilleurs documents sur la question de la manipulation des apprentis-terroristes aux USA...selon le spécialiste Trevor Aaronson, auteur de "The Terror Factory" le cas de Michael Curtis Reynolds était emblématique, un des ces nombreux exemples dans lesquels "un informateur est venu avec l'idée, et a fourni les moyens et l'occasion nécessaires pour le complot terroriste. Un des aspects les plus fascinants de l'histoire du FBI est len effet la façon dont l'agence a été en mesure d'entonner son propre klaxon, et de créer ses propres mythes au fil des ans. Plus elle découvre de criminels et de « terroristes », plus elle bénéficie d'aide à les poursuivre, et plus grandit le financement qu'elle reçoit - environ 3 milliards de dollars par an pour lutter contre le terrorisme selon Aaronson". De là à en créer il n'y en effet qu'un pas, qui a été largement franchi depuis 2001... on rejoint la thèse de Power of Nightmares, d'Adam Curtis, de la BBC, incontournable document.

Pour ce qui est de Ben Laden et de son approche, ne saura tout ça qu’en 2010, soit 17 ans après les faits, lors du procès intenté par Bassem Youssef contre le FBI. Huit ans avant le 11 Septembre, la CIA devait déjà tout savoir de l’organisation de Ben Laden, une connaissance déjà bien défrichée par le FBI, à qui elle avait volé l’informateur principal !!! Car, fait troublant, au Yemen, "Frances" était aussi présente : "Alfreda Bikowsky et ses collègues surveillent depuis près d’un an une maison de Saana, la capitale du Yemen où est installé le standard téléphonique international d’Al-Qaïda. C’est par là que transitent toutes les communications téléphoniques entre le quartier général d’Oussama ben Laden en Afghanistan et les cellules de l’organisation dans le monde". La dame était là, on savait ce qu'il faisait, mais elle n'est pas intervenue... Son rôle est plus que trouble, et ses relations avec le FBI exécrables, en prime !!! Apprenant que deux terroristes d'Al-Qaida (Khalid al-Mihdhar et Nawaf al-Hazmi, deux membres du commando du Vol 77 American Airlines, crashé sur le Pentagone !) doivent arriver aux USA via un crochet par Kuala-Lumpur, elle fait bloquer toute investigation du FBI sur les deux individus, pourtant partis rejoindre... Khaled Sheikh Mohammed, ce que lui reprochera l'agent Rossini du FBI : 

– Je ne comprends pas pourquoi le Bureau n’est pas informé de l’arrivée imminente aux Etats-Unis de deux hommes d’Al-Qaïda.
– Ça ne vous regarde pas, répond la jeune femme. La prochaine opération d’Al-Qaïda aura lieu en Asie du Sud-Est. Ce n’est pas dans la juridiction du FBI.

"Est-ce à ce moment-là que les choses ont dérapé, et qu’une simple surveillance a basculé dans une opération de manipulation ? La CIA a-t-elle profité de la réunion de Kuala Lumpur pour monter une opération d’infiltration et de manipulation ?" s'interroge à juste titre Fabrizio Calvi, auteur de cette très belle enquête. Ce dernier ajoute que lors d'une réunion du 11 juin 2001, où le FBI et la CIA auraient dû confronter leur degré de connaissance du dossier Al-Qaida, Frances a tout fait pour écarter Mark Rossini, l'agent du FBI le plus au courant du dossier. Ce dernier absent, ne pourra indiquer à ses collègues qui étaient les terroristes pris en photo par la CIA à Kuala Lumpur : Frances faisait de la rétention d'information manifeste !  Lorsqu'elle sera appelée à témoigner devant la commission du 11 Septembre, elle affirmera avoir transmis le dossier dans son intégralité, ce qui niera avec véhémence Rossini. Pourquoi donc avoir agi ainsi, et comment le premier informateur dégotté par le FBI avait-il pu être assassiné, qui l'avait dénoncé ? C'est une femme, passablement caricaturée dans Zeo Dark Thirty sous le surnom de "Maya", qui détient les secrets d'Al-Qaida et de son leader, expédié lui aussi ad patres comme on a pu l'entendre... une version manifestement fausse, selon Seymour Hersh. Hier encore, on apprenait qu'un autre pays, l'Allemagne avait participé à la traque : j'y reviendrait très bientôt je pense. 

Décidément, le fantôme de Ben Laden et le rôle de ses marionnettistes n'en finissent pas de hanter les rédactions... La CIA a fabriqué de bout en bout sa créature de Frankenstein.

(*) ce n'est pas celle présente dans la War Room d'Obama.

on peut relire :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-70030

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-70031

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-68312

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-68428

document à consulter : les manipulations du FBI sur les projets d'attentats aux USA.

http://politicalscience.osu.edu/faculty/jmueller/SINCE.pdf

document vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=Krdxr1EwQ_s