• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le fléau de notre époque, c’est l’avènement de la modération et (...)

Le fléau de notre époque, c’est l’avènement de la modération et le culte du tout relatif

Le problème de notre époque n'est pas qu'elle est remplie d'extrêmiste. Car qu'est-ce qu'un extrêmiste ? Un extrêmiste, c'est un individu qui n'accepte pas les demi-mesures, c'est quelqu'un qui suit des principes moraux en faisant tout pour limiter et annihiler les contradictions internes à sa philosophie.

Nous ne pouvons donc qu’affirmer que le fléau de notre époque, n’est pas le fait des extrêmistes, qui sont de moins en moins nombreux à notre époque (au sens de la signification ci-dessus), mais des modérés, des relativistes qui n’acceptent aucun principe selon la doctrine que « tout est relatif ». « Ce qui mène le monde à son inexorable défaillance, c’est sa perpétuelle habitude à se complaire de l’assertion suivante : »tout est relatif ; la vérité n’existe pas et nous devons donc faire preuve de Pragmatisme." Qui a donc conduit les gens à une attitude anti-dogme, anti-idéologie ? Les idéologues même :

« Les »idéologies« , c’est-à-dire des ensembles de principes, sont devenues généralement aussi antipathiques aux peuples qu’elles l’ont toujours été aux aspirants dictateurs, notamment à Napoléon Ier et à Karl Marx, les deux hommes qui ont donné à ce mot son sens péjoratif moderne. Si je ne me trompe, cette attitude à la mode, de mépris pour l’ »idéologie« et pour tous les principes généraux et mots en »isme« , est caractéristique des socialistes déçus ; ayant été forcés d’abandonner leur propre idéologie à cause de ses contradictions internes, ils en ont conclu que toutes les idéologies doivent être erronées et que pour être rationnel il faut s’en passer. » Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté

Ou du moins, certains d’entre eux, comme Marx, qui, affaibli par la découverte de contradiction interne à sa propre idéologie en a déduit que toutes les idéologies souffraient de défaillance, et qu’il fallait ainsi donc suivre le chemin du relativisme. Ma foi, il semble que ce chemin a été pris, depuis plusieurs décennies déjà, non seulement en France, mais également aux États-Unis. Ayn Rand en parle à plusieurs reprises dans son « Capitalism : The Unknown Ideal », et notamment lorsqu’elle parle des mouvements étudiants à l’Université de Berkeley dans les années 60. Mentionnant ces faits, elle cite plusieurs élèves, et le constat est effarant. Les réponses peuvent se résumer ainsi : À quoi bon se renseigner sur les idées, les théories, les idéologies, puisque la vérité n’est pas la vérité, et qu’il n’existe pas de lien entre une idée et la réalité ? La philosophie n’a pas de valeur, et l’homme ne peut exprimer de jugement de valeur. On aurait presque l’impression que Ayn Rand nous cite un des passages de son roman Atlas Shrugged ! De nos jours, qui ne pense pas et n’affirme pas que l’homme est un mouton et un pur produit de la Société ? Pas grand monde.

Le résultat de cette absence de philosophie, de cette négation de l’importance des idées, fait de l’homme contemporain un homme sans tête. Et la situation la plus dramatique est encore pire pour l’étudiant. Car lorsqu’il pose une question, la seule réponse qu’il obtient en général ... est qu’il n’y en a point, et que cela n’est que pure abstraction. On prétend à notre époque qu’il n’y a pas de noir ou de blanc en philosophie. Pour Ayn Rand, c’est une preuve de faiblesse que de dire cela :

« Quand un homme déclare : »il n’y a de blanc ou de noir [en morale]« , il fait une confession psychologique, et ce que cela signifie est : »Je ne suis pas disposé à être entièrement bon - et s’il te plaît, ne me considère pas comme entièrement mauvais.« » Ayn Rand

Mais, si les idées, la réflexion, la vérité n’existent pas, comment quelqu’un arrive-t-il à affirmer cela ? Soit le fait de dire que l’homme est un mouton est un argument réfléchi, mu par l’observation des faits, donc le produit d’une réflexion et donc l’homme en soumettant cet argument réfléchi se contredit (car le produit de sa réflexion tendrait à dire que l’homme est un mouton, sauf celui qui émet cet argument ; cf éthique de l’argumentation de Hans Hermann Hoppe), soit il ne se base sur rien, et nous montre que la désuétude a conquis notre espèce.

Ceci est, d’une certaine manière, une nouvelle forme de fascisme. On part aujourd’hui du postulat qu’un débat sans idée serait plus rationnel. Les relativistes, les pragmatiques, les nihilistes, ont ainsi séparé les sciences sociales de toute forme de philosophie et de jugements de valeurs. Ils ont expliqué que les hommes sont formés par leur histoire ou la société dans laquelle il vît. Ils ont fait voté des lois qui n’avait pour autre but que de détruire l’exercice des Droits Naturels. Ils ont mis en place la loi non-objective, qui « est l’arme de l’asservissement humain la plus efficace ». L’homme n’est pas mouton, ils l’ont fait mouton. Ils ont détruit, à coup de non-arguments (qui en étaient) la place des idées, des philosophies et des valeurs morales, et ils se sont étonnés de voir le matérialisme croître à ce point. Ils ont détruit l’esprit, et se sont étonnés de voir les hommes subjugués par la matière. Le fléau de notre monde, ce ne sont pas les idéologies, mais l’anti-idéologie idéologique.

« Le résultat pratique de la philosophie moderne est l’économie mixte d’aujourd’hui avec son nihilisme moral , son pragmatisme gamme-du-moment , son idéologie anti-idéologie , et son recours véritablement honteux de la notion de » gouvernement par consensus « . [...] Une fois qu’un pays a accepté l’effacement de principes moraux, des droits individuels, de l’objectivité, de la justice, de la raison, il est soumis à la règle de la force brutale légalisée. » Ayn Rand, Capitalism : The Unknown Ideal


Moyenne des avis sur cet article :  1.45/5   (20 votes)




Réagissez à l'article

15 réactions à cet article    


  • Ben Schott 6 juin 2015 15:32

     
    “ Les « idéologies », c’est-à-dire des ensembles de principes, sont devenues généralement aussi antipathiques aux peuples qu’elles l’ont toujours été aux aspirants dictateurs, notamment à Napoléon Ier et à Karl Marx ”

    Karl Marx, aspirant dictateur ?
     
    Marchetti Marius, étudiant (diant-diant) en sciences économiques et libertarien (non, à rien du tout), quand t’aura fini tes études, t’iras ranger ta chambre !


    • liberty1st liberty1st 6 juin 2015 18:30

      Votre postulat de base me semble à l’opposé de notre époque.

       

      « Le fléau de notre époque, c’est l’avènement de la modération et le culte du tout relatif », au contraire, je dirais « Le fléau de notre époque, c’est l’avènement de l’immodération et l’absence de capacité à relativiser ».

       

      Il me semble, au contraire de votre idée, que nos sociétés actuelles ne favorisent pas la modération, le relativisme et le pragmatisme. Dans des sociétés toujours plus individualistes, la modération n’est pas de mise. De plus la capacité à relativiser implique une vision globale peu accessible au nombriliste.


      La façon dont vous utilisez le mot Pragmatisme me parait d’ailleurs bien étrange, comme si le Pragmatisme conduisait à l’extrémisme …

       

      Article un peu confus et argumentation très limitée.


      • baron 6 juin 2015 19:47

        Je ne vois pas en quoi Marx est extrémiste, encore faudrait-il que ceux qui le décrivent ainsi l’ait lu. Il ne suffit pas répéter ce que certains auteurs en disent pour en faire réalité.

        On pourrait aussi discuter pour savoir si Napoléon 1er était un dictateur, même selon nos critères modernes ce n’était pas si évident.
        Le reste du texte est un essai, mais pas très puissant.

        • Allexandre 6 juin 2015 20:29

          @ l’auteur,


          Si vous aviez étudier l’Histoire avec sérieux et approfondissement, vous auiez compris qu’il est impossible d’être catégorique ou affirmatif. La compréhension du fait historique doit être synonyme de nuance et de relativisation. Sinon vous passez à côté et vous tombez dans l’erreur subjective, voire le partisianisme stupide. Quant à la politique, avoir en face de soi des gens très engagés dans un sens ou dans un autre, c’est du pain béni pour les politiques, qui eux savent parfaitement qu’ils roulent leurs fans dans la farine. Maintenant, on peut avoir un point de vue arrêté tout en étant conscient qu’on ne détient aucunement la vérité.

          • jalin 6 juin 2015 22:48

            C’est vraiment mou du genou ce baratin neuneu.


            • Echo Echo 7 juin 2015 02:20

              Il y a toujours une idéologie agissante.

              La modération et le culte du tout relatif sont le résultat d’une opération « table rase » entamée dans les années quatre-vingt par les tenants d’une idéologie rampante dont les grands principes ne nous sont révélés qu’une fois inscrits dans le marbre de la mondialisation.

              Il faut comprendre que « mondialisé » signifie « irréversible », un peu à la façon du « too big to fail » des banquiers.

              Il ne faut jamais conclure à la fin des idéologies, mais toujours chercher inlassablement celle(s) qui nous manipule(nt) en douce.


              • Le p’tit Charles 7 juin 2015 07:33

                Tout tourne autour du bien et du mal...mais encore faut il avoir une tête pour les différencier.. ?


                • soi même 7 juin 2015 14:08

                  Un extrêmiste, c’est un individu qui n’accepte pas les demi-mesures, c’est quelqu’un qui suit des principes moraux.

                  Bon c’est une définition, j’en ai une autre à vous proses « Être Moi dans le Moi de l’autre » !


                  • Loatse Loatse 7 juin 2015 15:19

                    Effectivement, le fléau du relativisme c’est de vouloir l’imposer... Avant tout il s’agit d’une considération subjective et donc partiale sur la base d’un jugement personnel...d’une idéologie


                    Etre objectif c’est être dans le factuel.

                    Lorsque par exemple, il est clairement établi qu’un peuple est spolié par une élite...le relativisme d’un individu qui se contente d’un quignon de pain, niant par là même l’injustice flagrante et faisant fi de l’inconfort collectif est une forme de violence... 

                    Le relativisme culturel fait également des ravages notamment dés lors que certains idéologues tendent à amènent les populations autochtones à vivre dans la honte de leur histoire, de leur culture, de leur passé afin que ceux ci renoncent aux exigences d’intégration et d’assimilation nécessaires à l’équilibre d’une nation... à sa cohésion sociale

                    C’est aussi au nom du relativisme qu’un Pierre Bergé nous présente sa conception du prolétariat : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? », Ce qui implique objectivement, factuellement, desindustrialisation de notre pays capitaliste aidant, que « l’esclave enfantera sa maîtresse »

                    Puis pourquoi pas, de fil en aiguille lui vendra aussi ses organes (après tout dira le relativiste, il vous restera bien un rein...« 

                    Bref toutes ces formes de relativisme, sous couvert souvent de bons sentiments, servent avant tout des objectifs idéologiques, économiques, politiques mais certainement pas l’intérêt général, certainement pas l’intérêt de la nation et ceci est d’autant plus flagrant que pour cacher certains problèmes sous le tapis on en vient à faire croire au peuple qu’il est mauvais, que ses craintes légitimes dans le contexte actuel ne sont que »l’impression d’un sentiment d’insécurité"...








                    • Crab2 8 juin 2015 11:27

                      L’enjeu pour les sectaires comptant parmi les plus fanatiques c’est de dominer les femmes, alors qu’en réalité les femmes par rapport à l’homme sont plus nettement conçues pour avoir des amants

                      http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/06/serenite-eternelle.html

                      .

                      http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/06/08/serenite-eternelle-5636162.html


                      • Crab2 8 juin 2015 11:31

                        Un fanatique est un individu qui vise à imposer à tous sa vision de la société, le pire de tous, c’est le dieu inventé par les monothéistes pour sacraliser la phallocratie


                        •  C BARRATIER C BARRATIER 8 juin 2015 14:26

                          Totale confusion ! Les extrémistres ont comme premier caractère leur certitude d’avoir seuls raison et la necessité « morale » d’imposer leurs vues, fut ce par la force, la nececité de faire disparaître ceux qui ne pensent pas comme eux. On l’a vu chez nous avec l’inquisition renouvelée autrement par PETAIN, qui imposait à tous les élèves d’obéir aux devoirs envers dieu, celui des catholiques seulement, Les pays musulmans quant à leur direction politique ne font pas autrement...car tous les dieux étant immortels par définition il en existe des milliers.
                          je pense qu’il y a autant de vérités que d’individus, et que la richesse de la société humaine est l’acceptation et même la culture de ces différences.
                          J’ai consacré tout un site à ces vues depuis presque 10 ans :

                          Site Retraités dans la République, et discours de LATRAN

                           

                          http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=2


                          • Flev6891 29 août 2019 08:02

                            @C BARRATIER bien vu . Les libertariens ont l’art de renverser les mots. En cela ils sont dangereux leur stratégie c’est d’abord te faire persuader que c’est toi qui a tort pour ensuite dire « nous avons la Vérité » .
                            Les sectes sont dans cette démarche. Les libertariens sont un danger ils se rendent pas compte que leur idéologie et que leur paradigme peut ruiner de vraies vies humaines.


                          • Crab2 11 juin 2015 08:15

                            La dessinatrice et militante féministe Iranienne Atena Farghadani condamnée le 28 Mai 2015 à une peine de 14 années d’emprisonnement , pour diverses accusations dont celles de « Propagande contre le régime », « d’atteintes répétées contre....

                            Suites

                            http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/06/atena-farghadani-raef-badaoui.html

                            ou sur

                            http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/06/11/atena-farghadani-raef-badaoui-5637933.html


                            • Flev6891 29 août 2019 07:59

                              "Les relativistes, les pragmatiques, les nihilistes, ont ainsi séparé les sciences sociales de toute forme de philosophie et de jugements de valeurs. Ils ont expliqué que les hommes sont formés par leur histoire ou la société dans laquelle il vît." oui et alors ? Le nier serait d’une débilité sans nom.

                              Ils ont fait voté des lois qui n’avait pour autre but que de détruire l’exercice des Droits Naturels. Ils ont mis en place la loi non-objective, qui « est l’arme de l’asservissement humain la plus efficace » 

                              ah bon bah ok débat fini donc. Les libertariens ont découvert le graal ! Autant pour moi je pense pouvoir débattre mais face à des fanatiques, inutile de discuter avec un idéologue :)

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité