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Accueil du site > Tribune Libre > L’avenir, c’était mieux avant

L’avenir, c’était mieux avant

Ah c'était mieux avant ! La musique des années 80 et l'ambiance des boites de nuit, c'était quand même autre chose, et puis tout le monde savait danser alors qu'aujourd'hui, on fait des battles. Ah l'hiver, c'était mieux avant parce qu'il ne durait que trois mois, même le FN c'était mieux avant, parce que tout le monde savait que c'était le parti de la haine. Ah les vieux et les vieilles c'étaient mieux avant, parce qu'on avait pas besoin de leur payer leur retraite jusqu'à 90 ans. D'ailleurs en parlant des vieux, avant, il n'y avait qu'eux pour dire que c'était mieux avant alors qu'aujourd'hui, même les jeunes de douze ans vous expliquent que c'était mieux avant.

Un jour, je me suis surpris moi-même à dire que c'était mieux avant. C'est vrai non ? Il y a quand même plus d'élégance quand Voltaire écrit en 1760 : « L'autre jour au fond d'un vallon, un serpent piqua Jean Fréron ; Que croyez-vous qu'il arriva, ce fut le serpent qui creva » que dans le dialogue entre Sylvester Stallone et Chuck Norris dans le film Expendables 2 : « - On dit que tu as été mordu par un cobra royal. - Oui c'est vrai, mais après deux jours d'agonie, le cobra est mort . »

Au fond, qu'il s'agisse de 1760 ou d'aujourd'hui, Stallone et Voltaire nous raconte la même histoire, mais moi comme tout le monde, je suis un perroquet universitaire alors je vous le dis, c'était quand même mieux dit avant. Irrémédiablement, c'était mieux avant. En musique, les artistes s'inspirent du passé. Lana Del Rey nous la joue Nancy Sinatra, Lady Gaga plagie Madonna, J-Lo nous remixe la lambada et les Daft Punk nous ressasse ce bon vieux funk. Le cinéma français met en image le temps jadis avec Les choristes, La guerre des boutons et The Artist ( Oscar du « c'était mieux avant »).

 

Aujourd'hui, c'était mieux avant ?

Tout va tellement vite, qu'on pourrait presque dire qu'aujourd'hui, c'était mieux avant. Dans une heure, je serais déjà nostalgique de l'ancienne mise à jour de mon Iphone. Dans deux heures, je serais nostalgique de mon Iwatch dont l’obsolescence programmée me poussera à la revendre sur eBay. Dans 4 heures, mon Iwatch sera une vieille réplique exposée dans un musée et les stats de ma montre seront archivées dans une base de donnée infiniment plus petite qu'un quarks. Tout va trop vite mais hier, est-ce que c'était mieux avant ?

 

Hier, c'était mieux avant ?

 En 1970 déjà, la génération Rocksteady de Kingston était nostalgique de cette vielle branche qu'était le Ska des années 50 parce que « ça c'était de la musique » , se disaient les premiers rastafaris. Avec l'arrivée des premières voitures, la jeunesse de la génération perdue des années 20 pensait que tout allait de plus en plus vite, comme aujourd’hui. Comme aujourd'hui, les enfants de 1920 auraient voulu vivre à la belle époque, en 1890, au temps des fiacres et des chevaux, des réverbères et des accordéons. En 1817, John Keats, écrivain romantique et nostalgique de la Grèce antique écrivait Endymion, considéré à l'époque comme une imitation des Métamorphoses d'Ovide. 

Toujours plus loin, nous sommes en l'an 9, Ovide, nostalgique de la grande période hellénistique chantée par les poètes grecs ( 300 ans av. J-C) , écrit les Métamorphoses...On veut toujours remonter plus loin dans le temps.

Depuis toujours, c'était mieux avant. La nostalgie est un dénie qu'on fait d'un présent que l'on trouve pénible. C'est une notion erronée qu'une période différente est meilleure que celle que l'on vit, c'est une sorte de faille dans l'imagination romantique des gens pour qui il est difficile de faire face au réel du présent, nous dirait un perroquet universitaire. Parait qu'en grandissant, on se débarrasse de nombreuses illusions et peut-être que l'idée d'un passé plus cool que le présent en est une.

Et puis faut arrêter avec le mythe de l'âge d'or, parce qu'après tout historiquement, nous sommes des privilégiés, nous appartenons à une génération protégée par la guerre grâce à la seconde guerre mondiale. Nous bénéficions de la paix, cela nous permet de vivre dans un état d'abondance. C'est bien grâce à ce présent que nous connaissons l'amour et l'amitié qui remplissent nos vies, et quand nous sommes amoureux, c'est bien des personnes de ce siècle et pas d'une personne d'un ancien temps. En ce moment, nous avons même assez de temps libre pour faire autre chose que survivre. Nous pouvons nous divertir, réfléchir et écrire que l'homme aura toujours à redire sur son époque. En fait, on peut même prendre le pari raisonnable que dès demain, l'homme aura tant consommé le passé (le vintage) qu'il se tournera vers un futur antérieur et se souvenant de lui il s'exclamera : l'avenir, c'était mieux avant. 


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51 réactions à cet article    


  • sophie 26 juin 2015 09:24

    « Nous bénéficions de la paix, » hum, vous vivez où ?


    • HARPOCRATE 26 juin 2015 09:46

      @sophie 

      Je vis en France et jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas réveillé par les bombardements et les fusillades le matin. Mais peut-être vivez-vous actuellement dans un pays en guerre ?




    • sophie 26 juin 2015 09:53

      @HARPOCRATE
      Bonjour, je vis aussi en France et effectivement il n’y a pas de combats actuellement mais de très nombreuses familles détruites par la finance et mon pays est également entouré de très nombreux pays en guerre, sans compter le problème des vagues de migrants, moi je trouve ce monde épouvantable.


    • soi même 26 juin 2015 09:37

      ( Et puis faut arrêter avec le mythe de l’âge d’or, parce qu’après tout historiquement, nous sommes des privilégiés, nous appartenons à une génération protégée par la guerre grâce à la seconde guerre mondiale ) c’est un cas particulier où une généralité qui concerne l’ensemble de l’’hunamité ?


      • HARPOCRATE 26 juin 2015 10:09

        @soi même

        « Cas particulier où généralité qui concerne l’ensemble de l’humanité » Ni l’un ni l’autre, je ne suis pas si totalitaire. Je dirais plutôt que je me situe au milieu. Je ne parle ni en mon nom, ni au nom de toute l’humanité. C’est évident que les peuples syriens, libyens, palestiniens (entre autre) ne sont pas protégés par la guerre, mais je n’ai pas la prétention de parler de choses que je ne connais pas. En revanche ce que je connais, c’est la vie du français moyen, et en son nom, je crois pouvoir dire que je n’ai pas l’impression d’être en guerre. Après, j’ai inséré dans cet article une photo de Philippe Risoli, il faut donc comprendre que c’est un article Léger, je ne suis pas non plus entrain de parler d’actualité internationale, mais merci pour la remarque. 

      • Auxi 26 juin 2015 21:49

        @HARPOCRATE

        les peuples syriens, libyens, palestiniens (entre autre) ne sont pas protégés par la guerre

         ???

      • HARPOCRATE 28 juin 2015 18:55

        @Auxi

        Dans la mesure ou tous les peuples cités sont en guerre, non ils ne sont pas protégés. Je ne comprends pas en quoi cela vous surprend ?

      • alinea alinea 26 juin 2015 10:51

        Vous voulez dire quoi ? Que, comme c’est parti, ce sera mieux demain ?


        • 6ber 6ber 26 juin 2015 11:02

          @alinea
          Joli...


        • HARPOCRATE 26 juin 2015 11:22

          @alinea

          Ce que je dis, enfin ce que je crois, c’est que les jeunes générations de chaque époque ont toujours trouvé que c’était mieux avant parce qu’avec du recul, on croit souvent que le passé est plus beau que le présent. Je ne saurais pas dire si demain sera meilleur ou non qu’aujourd’hui mais ce que je crois, c’est que les générations du futur trouveront surement à redire de leur époque et comme notre génération, elles idéaliseront un temps passé, un age d’or, et s’exclameront à leur tour que c’était mieux avant. 

        • 6ber 6ber 26 juin 2015 11:00

          Bonjour Harpocrate,
          Incontestablement et définitivement c’était mieux avant. Il est même inutile de définir ce « mieux » tellement les différences sont évidentes.
          A tout point de vue.
          Les décennies 50, 60, 70 et même 80 ont été des années ou les libertés individuelles existaient encore et ce n’était pas un vain mot.
          On se sentait vraiment libre et nous avions une identité.
          Aujourd’hui sous prétexte de sécurité, on nous fabrique un consentement et une peur à grand coup (coût) de propagande, de pub et d’abrutissement télévisuel ou autre.

          J’en veux pour preuve ce vide artistique et ce vide contestataire.
          Plus de peintres, plus de sculpteurs, plus de cinéastes, des philosophes de parade, des maitres à penser dénichés sur les terrains de foot, des « spécialistes » en tous genres qui nous font la leçon tous les jours, des médias aux ordres, des journaliste/caniches/cireurs de pompes totalement inconsistants, des politiciens véreux et méprisants, des stars de pacotilles, etc, etc...

          Sans parler de la consommation en général et de l’alimentation en particulier.
          Sans parler non plus de cette pseudo-crise entièrement fabriquée qui étrangle et tue les plus fragiles d’entre nous, de l’UE, de l’euro, l’OTAN, etc, etc...
          La liste est longue et chacun pourra la compléter à loisir.

          Votre papier est bien écrit mais vous n’abordez le sujet que d’un point de vue philosophique et pardonnez-moi, trop superficiellement.
          La réalité est toute autre.


          • HARPOCRATE 26 juin 2015 12:08

            @6ber

            Bonjour, 

            J’entends bien vos arguments et je vous rejoins sur la bassesse artistique de notre époque. Pour les philosophes de parades, je vous rejoins également. Internet est passé par là, et l’accès rapide au savoir qu’il nous propose permet à chacun de citer des aphorismes philosophiques à tout bout de champ.La génération 2.0 n’est cultivée qu’en apparence. Capable de citer Nietzsche mais incapable de conjuguer l’auxiliaire être à tout les temps... Une culture superficiel dont les piliers fragiles menacent de nous faire chuter vers le néant. Vers ce grand vide artistique et contestataire dont vous parlez. Nous y sommes, le présent est un néant, le présent est pénible. C’était mieux avant. Mais si je me rendais dans les années 20 que j’idéalise et si vous vous rendiez dans les années 50 que vous semblez apprécier, ne rencontrerions-nous pas des jeunes gens qui à leur tour , tenteraient de nous convaincre que c’était mieux avant ? Ne démystifieraient-ils pas ces époques que nous idéalisons ? Vous m’affirmez qu’incontestablement, c’était mieux avant. Perso, des certitudes je n’en ai pas, mais des questions j’en ai des tonnes. Ma première est : Avez-vous vécu dans les années 50,60,70 ? 

          • Mmarvinbear Mmarvinbear 26 juin 2015 12:39

            @6ber

            Les années 50, c’était le pied.

            Les femmes, en France, n’étaient pas libres. Comme les saoudiennes de maintenant, elle n’avaient pas le droit de travailler si leur mari ou leur père s’y opposait. Pareil pour le compte en banque. Pas le droit sans accord d’un homme de la famille.

            Pareil pour les années 60. L’information était sous le contrôle strict du pouvoir. Il y avait 1 chaine de télé, deux trois radios d’ Etat et rien d’autre. La Voix de son Maître dans toute sa splendeur.

            Les choses s’ améliorent dans les années 70. Plus de liberté individuelle, mais c’est la fin de la reconstruction et le début du chômage de masse. Les deux chocs pétroliers ne sont pas là pour aider. La mode vestimentaire et le papier peint orange géométrique, vous avez oublié ?

            Les années 80 commencent la rupture. L’ élection de 81 montre l’échec du programme de la Gauche face à la réalité des choses. On y perd en espoir et en poésie, on y gagne en lucidité et en efficacité.

            Les années 90 voient la fin du bloc de l’ Est. On ne le sait pas encore mais la nature a horreur du vide, et d’autres pôles vont apparaître. On ne parle pas encore de DAESH, mais le FIS fait déjà exploser des bombes dans Paris.

            Non, ce n’était pas mieux avant. C’était pareil ou pire. Mais on a toujours tendance à voir l’herbe plus verte ailleurs.

          • HARPOCRATE 26 juin 2015 12:55

            @Mmarvinbear
            merci pour l’argumentation par les faits


          • ZenZoe ZenZoe 26 juin 2015 13:26

            @Mmarvinbear
            Commentaire lucide et juste de bout en bout.

            Toujours se rappeler par ailleurs que notre époque est bel et bien formidable : les jeunes de 20 ans nous le diront dans 40 ans (si on est toujours là smiley bien sûr )


          • 6ber 6ber 27 juin 2015 10:13

            @HARPOCRATE
            Bonjour,
            Je vous remercie de votre réponse modérée et sans parti-pris. Je suis de 52 et en effet l’age tient une part importante dans ma (nos) réflexion (s). La classe sociale aussi.
            Je situe le « mieux » précisément à partir de cette décennie et en milieu urbain.

            Contrairement à MarvinBear, qui devait vivre dans une société que je n’ai pas connu et qui explique son commentaire, ma Mère travaillait, conduisait, votait, participait activement et financièrement à la gestion du domestique, ne portait un foulard que par coquetterie et avait voix au chapitre à tous propos sans avoir, au préalable, du demander une « autorisation » quelconque à mon Père.
            Le simple fait de l’énoncer me parait incroyablement anachronique.
            Et je précise que nos proches étaient dans le même cas et cela n’avait rien d’extraordinaire.

            Les Femmes ont commencé à travailler dés la guerre de 14.
            Ce fut le début de leur émancipation et la courbe a toujours été ascendante dans tous les domaines.
            J’ai été le premier à soutenir l’IVG et l’utilisation de la pilule contraceptive. Les avancées sociales de cette époque ne se comptent plus à la différence d’aujourd’hui ou elles diminuent de jour en jour.

            Je ne doute pas un seul instant que beaucoup de Femmes ont subi la loi du « Pater Familias » et c’était très certainement la majorité. Mais on ne peut pas concidérer la société de l’époque uniquement à travers un filtre féministe et même dans ce cas on ne peut en nier les avancées.

            Naturellement ces considérations se veulent des généralités et il serait trop long de reprendre au cas par cas les différents secteurs de cette évolution et de ces changements souvent irréversibles ou l’humain n’est malheureusement plus le centre des préoccupations de nos politiques ou autres décideurs.

            Néanmoins je vous remercie encore d’avoir suscité ces commentaires et je vous engage, si vous le voulez, à refaire un article plus documenté sur ce sujet.
            Le point de vue d’un Homme de votre âge est intéressant, peut être plus que celui d’un « vieux con » comme moi et d’autres, parce qu’il aura le mérite de faire une traduction de l’histoire sur des références orales et écrites sans l’avoir vécue et ainsi de s’opposer à des ressentis, parfois enjolivés je vous l’accorde, des Hommes et des Femmes de cette époque.

            Merci encore et bonne journée.
            Cordialement.


          • Baltha 26 juin 2015 11:04

            Vous finissez par là où vous auriez du commencer :

            « ...il se tournera vers un futur antérieur et se souvenant de lui il s’exclamera : l’avenir, c’était mieux avant. »

            L’avenir, c’était mieux avant, c’est ce que tout le monde est en train de se dire, je crois.
            Par le passé, on pensait tous que le futur d’alors - notre présent - serait bien meilleur que le présent de l’époque : au XXIe Siècle, plus de famine, plus de guerres, le chômage finirait par baisser, la France ne suivrait jamais la voie de la Grande Bretagne de Tatcher, pas possible chez nous, nous tenons trop à notre société riche et redistributrice, nos srevices publics, au meilleur système de santé au monde.

            Il suffira de baisser un peu le chômage pour que chacun puisse bénéficier du progrès.

            Désormais il est impossible de penser le futur. Du moins en termes de progrès annoncé.

            Bien sûr les politiciens et leurs médias inféodés ne nous le vendent pas comme ça, mais on a compris l’idée : il faut tout détruire pour tout sauver. 

            • sophie 26 juin 2015 11:22

              @Baltha
              excellent commentaire et @foufouille en dessous, oui ,aujourd’hui par exemple, les intérêts sur les comptes bancaires sont déja pratiquement négatifs si on considère l’explosion des frais et les pauvres 0.1% d’intérêts sur un livret plafonné à 45.000 ros.


            • HARPOCRATE 26 juin 2015 12:47

              @Baltha
              Excellent commentaire de @Baltha



            • foufouille foufouille 26 juin 2015 11:10

              pour le boulot et l’argent, c’était mieux avant.


              • HARPOCRATE 26 juin 2015 12:17

                @foufouille
                 Le boulot c’était mieux avant, certainement. Le marché du travail n’était pas tendu comme aujourd’hui. Pour l’argent par contre, je ne suis pas sur...


              • Mmarvinbear Mmarvinbear 26 juin 2015 12:41

                @foufouille


                Non. Il y avait plus de travail, mais le salaire était bien moindre que maintenant. Sans parler des normes de sécurité de l’époque qui étaient inexistantes ou presque.

              • HARPOCRATE 26 juin 2015 13:23

                @foufouille


                Beaucoup de personnes vivent dans le mythe trop français des 30 Glorieuse .Ok, pendant cette période, l’accroissement annuel était d’environ 4-5 %, mais c’ était une exception dans l’histoire. Il faut cesser de croire cette légende urbaine qui veut qu’à cette époque il suffisait de traverser la rue pour trouver un nouvel emploi. Tout le monde n’a pas vécu les années 60 de cette façon. 


              • foufouille foufouille 26 juin 2015 15:06

                @HARPOCRATE
                je constate que avant, en 80-90 la vie était moins cher.
                le boulot se trouvait facilement car rien n’était automatisé ou délocaliser. 3 pages de petites annonces dans le journal de 78. maintenant ce sont des étrangers mal payés qui font le travail manuel.
                et un smic suffisait pour une famille. en 90 avec 3000FF, tu pouvais faire pas mal de chose, plus maintenant.
                sans oublier le prix du loyer ou de la maison à acheter.


              • L'enfoiré L’enfoiré 26 juin 2015 15:12

                @HARPOCRATE,

                Absolument.
                Je le répétais dernièrement dans un commentaire à la suite d’un article historique.
                Les Français sont d’éternel nostalgiques.
                C’est ainsi qu’ils ratent la montre en or dans une marche à reculons comme des écrevisses, un titre de livre de Uberto Ecco.
                Je ne connais pas votre age.
                Évidemment que la situation est différente que par le passé. 
                Évidemment que tout va plus vite dans les changements.
                Le monde du numérique, je l’ai construit avec quelques uns qui ne voient pas non plus une rupture numérique mais une évolution logique.
                La volonté d’un monde du gratuit ne pouvait que trouver cette solution.
                Par contre, je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre dernière phrase.
                Je ne traversais pas la rue.
                Personnellement, on venait me chercher sur le terrain des opérations et non pas suite à l’envoi d’une séries de CV.
                Mais dans la vie, il faut choisir un avenir porteur.
                Aujourd’hui, le mien ne l’est plus vraiment et du moins pris seul..
                J’ai consacré tout mon mois de mai sur mon blog pour raconter tout cela.

              • L'enfoiré L’enfoiré 26 juin 2015 15:21

                @foufouille,

                Je vois que nous sommes en contradiction.
                Pas sur la recherche du travail mais sur le prix des choses.
                Tout est moins cher aujourd’hui si l’on compte l’inflation et l’usure de l’argent.
                Si vous n’avez pas suivi la bonne filière, je suis désolé pour vous.
                « Je suis un opportuniste » une très vieille chanson pourtant.
                Maintenant il faut des qualifications dans un créneau porteur, sinon c’est ce que vous racontez.
                Et puis, qu’est ce qui vous empêche d’aller chercher ailleurs si l’herbe n’y est pas plus verte
                La France ne fait et n’est pas le monde.

              • HARPOCRATE 26 juin 2015 15:23

                @L’enfoiré

                Bonjour, pour répondre à votre question, j’ai 29 ans. Pouvez-vous me donner l’adresse de votre blog ?


              • foufouille foufouille 26 juin 2015 16:02

                @L’enfoiré
                non désolé, presque tout est beaucoup plus cher pour la même qualité. je mange pas d’ordinateur.

                je parle même de la durée de vie de ce que j’achètes ......... j’ai une veste qui dates de 50 impeccable.
                j’ajoute une couche avec certains bureaucrates devenus totalement incompétents et payé à rien foutre.
                la médecine à 2 vitesses.
                ma filière est une invalidité.


              • L'enfoiré L’enfoiré 26 juin 2015 18:12

                @HARPOCRATE


                Bien sûr. Si vous cliquez sur l’avatar, vous obtenez
                dans lequel mon blog « Réflexions du miroir »
                est mentionné 
                L’ecart entre nos âges est assez conséquent comme vous le constaterez.
                Vous avez encore tout à démontrer et à inventer

              • Baltha 26 juin 2015 18:15

                @foufouille
                Je pense que c’est exact.

                Dans les années ’50, les salaires étaient bas mais il restait un revenu disponible (donc après avoir payé les dépenses obligatoires) qui était proportionnellement plus conséquent.

                En gros, les dépenses se résumaient au loyer, à la nourriture, aux vêtements et il en restait pour le ciné ou les vacances, même pour les plus bas salaires, car il n’y avait pas 2 millions de personnes au RSA et encore plus de travilleurs précaires, la CDI était la norme.

                Depuis, d’autres secteurs de dépenses sont apparus, Voiture et Internet indispensables pour espérer trouver du boulot.

                A la fin des années ‘50 mon père était fonctionnaire d’Etat avec un SMIC amélioré, ma mère ne travaillait pas car il y avait 4 enfants à s’occuper. Il venait de quitter le privé pour le public, son salaire avait presque doublé, Ils ont pu ainsi faire construire un pavillon en banlieue avec un crédit très abordable sur 25 ans.

                Les mensualités représentaient peut-être 25 % du salaire de mon père au début, et ce secteur de dépense a très vite fondu avec l’inflation galopante. Une centaine de francs en ’58, tpujours une centaine de francs en 1983, soit plus rien sur un salaire de 4 ou 5 000 FR.

                Essayez aujourd’hui d’aller voir votre banquier pour un prêt avec cette configuration de revenus et de composition familiale, en vivant à 6 sur disons 1 500 €. A l’époque, c’était faisable. Aujourd’hui il y a des travailleurs pauvres qui n’ont pas de toit, une telle chose était simplement impensable quelques décennies en arrière.

                Et puis à l’époque, l’impôt était plus équitable, la TVA n’existait pas et seules les classes plus aisées payaient un impôt proportionnel à leurs revenus. On savait où on allait avec sa paie, pas trop d’imprévus, par exemple les soins étaient pris en charge à 100 % ou presque par la Sécu en ces de maladie ou d’accident.

                Aujourd’hui les loyers, pris dans une bulle financière qui les sur-évaluent de 40 % à l’aise, et les nouveaux besoins qui pour la plupart ne sont pas des luxes mais une nécessité - je faisais allusion au forfait Internet ou à la voiture - effritent de plus en plus le revenu disponible.

                L’ascenseur social existait encore, on pouvait même devenir « cadre-maison » dans une autre branche que sa formation initiale, comme l’ont fait mes 2 frères aînés avec un CAP de boulanger et de peintre en bâtiment pour finir respectivement cadre de la fonction publique et cadre dans l’industrie à force de culot, de concours et de travail perso - au début des années ’70.

                Mon père travaillait comme factotum dans un lycée, les profs étaient à ses yeux favorisés, et c’était vrai quelque part, ils louaient tous les étés à la mer et passaient pour la plupart leurs vacances de Noël au ski. Aujourd’hui les profs n’ont plus aucun statut social, ils débutent sur des emplois précaires, comme remplaçants parfois, peinent à se voir titulariser, sont payés au lance-pierre pour enseigner dans des classes devenues de plus en plus difficiles et je crois bien que la démission parentale et le contexte socio-économique expliquent pour beaucoup l’effritement des valeurs et le manque de respect.

                Je viens de croiser une amie assistante sociale (FP terriroriale) qui est en CDD depuis 3 ans, va accoucher dans quelques mois et elle craint fort de ne plus retrouver son poste à l’issue de son congé de maternité. Une telle situation était impensable dans la FP il y a peu encore.

                Les hôpitaux était moins performants, l’espérance de vie était un peu moindre, on ne savait pas soigner certaines maladies. Mais il y avait du personnel, pas comme aujourd’hui où on y travaille avec les moyens du bord, où l’informatique a finalement créé une surcharge de travail pour les soignants et non une aide et un soulagement pour ceux-ci, du fait de la non-embauche où du non-remplacement des congés, y compris de maternité. Maintenant l’hôpital est soumis à la restriction budgétaire et à la loi de la rentabilité, comme une entreprise.

                la liste des détériorations est longue et je m’arrêterai là.

                Sinon à rappeler ce que j’avais déjà écrit dans un autre fil : depuis que nos ancêtres se sont mis en tête de se dresser sur les pattes arrières, ils n’ont eu de cesse de construire des civilisations basées sur un triptyque : sécurité collective / sécurité individuelle / transmission du savoir.

                Certes les vieux sages et les chamans ont disparus, ils ont été remplacés par la sécurité civile, les pompiers, les hôpitaux, le service public d’éducation.

                Ce sont précisément ces secteurs « inutiles, coûteux et non productifs » que la finance avide cherche désormais à détruire avec détermination dans un vertige exponentiel. Notre « modernité » ne peut plus se penser dans les mêmes termes que lors des précédentes décennies, la finance ne provoquant même plus une crise de la société, une crise de la civilisation, mais affiche de plus en plus ouvertement une négation de notre humanité-même.

                Nous avons bien changé d’époque. La réflexion ne porte pas vraiment sur le « c’était mieux avant » mais sur le constat de la casse et la prise de consciente de la nécessité de redonner un sens à la marche de l’humanité. 

                Ce sera juste ardu car la pieuvre mortifère s’est mondialisée et dématérialisée.

                Pour autant, je ne suis pas pessimiste, l’humanité a toujours su surmonter toutes ses crises.





              • L'enfoiré L’enfoiré 26 juin 2015 18:26

                @foufouille
                Encore une fois,même question : quel est votre age ? 

                Je ne mangeais pas d’ordinateur non plus.
                Mais il est vrai que la nourriture a changé de place et est descendu dans l’ordre des postes qui permettent de calculer le coût de la vie et le calcul de l’index. 
                Si vous êtes au chômage ou à la retraite, ce n’est pas la même manière de l’estime que si vous avez des qualifications nécessaires dans le monde du travail.
                Vous parlez d’invalidité. 
                Je suppose qu’en France, tout comme chez nous, vous pouvez defalquer un pourcentage dans votre déclaration d’impôts et la mutuelle intervient.
                Pour cela, estimez vous heureux que vous vivez de ce côté de l’atlantique. 
                Quant aux bureaucrates du secteur publique, je ne peux pas trop en parler.
                J’ai 40 ans derrière moi sans interruption dans le secteur privé.
                Et là, cela n’a rien à voir avec ce que vous décrivez 
                 


              • foufouille foufouille 26 juin 2015 19:41

                @L’enfoiré
                44 ans dont 22 invalide à 80%.
                non, tu défalque rien des impots car ton revenu fiscal est de zéro.
                sinon, en france c’est pire que avant point de vue smic et moins comme revenu.
                les bureaucrates privés, c’est pareil en france.
                le seul truc en plus est internet.


              • HARPOCRATE 26 juin 2015 21:21

                @Alex
                 Je ne crois pas que l’age soit important. Avoir 29 ans ne fait pas de moi une personne ayant vécu en 1920, mais avoir 70 ans non plus. En revanche, j’écoute ce que disent les anciens, je me documente avec des articles, des lettres et des revues d’histoires. Et puis vous savez, je ne juge pas, je ne dis pas que c’était mieux avant, je dis que dans chaque génération, il y avait des personnes qui affirmaient que c’était mieux avant. Là est la nuance.


              • Auxi 26 juin 2015 21:58

                @L’enfoiré

                Tout est moins cher aujourd’hui

                Vous vivez sur quelle planète ?

              • foufouille foufouille 27 juin 2015 07:44

                @HARPOCRATE
                si ton âge est important car les statistiques sont bidons pour les prix.
                prix qui etaient moins cher avant.


              • L'enfoiré L’enfoiré 28 juin 2015 18:36

                @Auxi,


                 Ce n’est pas une question de planète, 
                 Il y a l’évolution de certains produits de consommation d’après ce billet d’un blogueur français qui explique que tout ce qui est local est devenu plus cher.
                 Ce qui est devenu moins cher, c’est tout ce qui provient de l’étranger. 
                 L’inflation a été exponentielle.
                 Un nivellement vers le bas s’est produit puisque les salaires n’ont pas suivi l’évolution des prix.
                 Les marges bénéficiaires de certains secteurs ont fondu.
                 Le nombre d’heures de travail a baissé.
                 Dans les années 60 et 70, on travaillait plus longtemps par jour et par semaine.
                 Les commentaires qui suivent ce billet était tout aussi explicites.

              • L'enfoiré L’enfoiré 28 juin 2015 18:51

                Le drame c’est la classe moyenne qui disparaît.

                L’incompréhension majeure vient de ce rapport
                Qu’est-ce qui justifie une telle augmentation de 997% de certains CEO ?

              • mariestan 26 juin 2015 14:20

                la seule chose qui était MIEUX avant : la nature qui a été bien massacré encerclée bétonnisée depuis hier ! et çà va pas s’arranger


                • alinea alinea 26 juin 2015 16:09

                  @mariestan
                  Évidemment !!! Mais les poissons dans les océans, les éléphants dans les savanes, l’eau pure, la terre vivante, l’air pur... pure nostalgie, la même que du temps de Périclès !!


                • Mmarvinbear Mmarvinbear 26 juin 2015 18:57

                  @mariestan

                  Même pas. La nature des années 2000 est en meilleur état que celle des années 60.

                  En fait beaucoup de polluants ont disparus au fil du temps, éliminés par des normes plus sévères.

                  Une étude avait été faite dans les années 90, ou des scientifiques de Côte d’Or comparaient des vins des années 60 à ceux des années 90. Les vins des années 60 étaient chargés en plomb qui venait des gaz d’échappement alors que les vins plus récent avaient jusqu’à trois fois moins de plomb dans la bouteille.

                  Beaucoup de pesticides comme le DDT ont aussi été éliminés. 

                  Alors certes nous sommes encore loin d’un monde agricole bio mais la situation s’est grandement améliorée.

                • L'enfoiré L’enfoiré 26 juin 2015 18:29

                  Foufouille, 

                  Encore une question : êtes vous citadin ou campagnard ?
                  Ici aussi les différences se creusent

                  • foufouille foufouille 26 juin 2015 19:45

                    @L’enfoiré
                    campagnard pour peu de temps.
                    la médecine étant proche de zéro.


                  • Montdragon Montdragon 26 juin 2015 18:50

                    Tout n’était pas mieux avant, mais....on pouvait payer un loyer de100 F dans les années 60 pour un salaire de 1000 F.
                    Je prends ^^.


                    • Mmarvinbear Mmarvinbear 26 juin 2015 19:05

                      @Montdragon

                      Faut voir aussi la qualité du logement des années 60 ! 

                      L’isolation phonique et thermique n’était pas la principale préoccupation du moment. Sans parler des appartements sans salles de bain avec les wc sur le palier ! Dans les années 50, seuls 25 % des logements ont une salle de bain, qui va se généraliser avec l’apparition des grands ensembles.

                    • foufouille foufouille 26 juin 2015 19:44

                      @Mmarvinbear
                      si tu veut, je te loue mon logement pourri :
                      à part la salle de bains = zéro changement sauf le loyer de 3000ff


                    • coinfinger 26 juin 2015 19:23

                      Entiérement d’accord avec l’auteur , des danses où on se touche pas méme en se cognant , ou en se marchant sur les pieds ou du bout des doigts , c’est pas de la danse .


                      • hunter hunter 26 juin 2015 21:49

                        @coinfinger

                        Les danses de contact étaient déjà périmées dans les 70s.

                        T’as pas besoin de toucher, tu danses, c’est après que tu touches !

                         smiley

                        Adishatz

                        H/


                      • Auxi 26 juin 2015 22:01

                        Et pendant ce temps, les Pierres roulent toujours… Pas mal, pour leur âge, mais c’était mieux avant !


                        • Yanleroc Yanleroc 26 juin 2015 22:26

                          C’ était peut-être mieux encore, avant avant, 

                          c’est-à-dire qd ns ne savions pas le 100ème de ce que nous savons aujourd’hui.

                          A l’ époque des «  imbéciles heureux » mais on dirait qu’ il n’ y en a plus .


                          • egos 26 juin 2015 23:30

                            Ce sentiment, puisqu’il ne s’agit de rien d’autre, repose sur un sophisme bien établi, 

                            ns éns sentions mieux avant, donc c’était mieux à cette époque, 
                            et peut être aurions ns été encore mieux durant les périodes précédentes, celles des générations connues ou reconnues, ayant à partir d’un monde idéal et secure préparé notre venue.

                            Ce type de construction psychologique, le passé tenant le rôle de miroir (psyché) comble les angoisses métaphysiques liées à l’inconfort existentiel et la peur de l’avenir est assez caractéristique de la middle age crisis, ou d’un sentiment d’échec.

                            Peu fréquent ou argumenté auprès des jeunes générations, sauf troubles de la personnalité, ce ressenti traduirait bien + un état dépressif non avoué.

                            Quelles que soient les circonstances, certaine personnes éprouvent des difficultés à vivre ds leur temps, 

                            ont elles le choix ?

                            Au moins un, consulter !

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