France : Pétrole et dépendance
Comme nous l’avons vu dans le précédent article, la baisse de la production mondiale de pétrole qui s’annonce va fortement impacter notre pays. Si, comme on peut le craindre la diminution est de 2 % par an, les pays producteurs donnant la priorité à leurs propres besoins, nous risquons de devoir diminuer notre consommation de l’ordre de 30-35 % (voir http://www.christophebugeau.fr) sur une décennie…
Et c’est là que se situe le vrai problème car la France reste accro au pétrole, celui-ci représente près de 42 % de notre consommation finale d’énergie et son importation (nous ne produisons que 2 % de notre consommation) revient à 60 milliards d’euros, ce qui équivaut à notre déficit commercial et à 3 % de notre PIB !
En 2013, nous avons importé 56 millions de T de pétrole brut (dont 46 % proviennent de l’OPEP). Ainsi qu’une importation nette de 24 MT de produits raffinés (surtout du gazole). La France étant un gros consommateur de Gazole, nous réexportons de l’essence et importons du gazole.
Sur une consommation annuelle de près de 80 MT, les transports représentent 70 %, les produits de base pour la pétrochimie 10 % et le fioul domestique 10 % aussi. Il reste une part résiduelle pour l’industrie et la fabrication d’électricité.
La consommation pour les transports est de l’ordre de 6 MT pour les carburants avions, de 3 MT pour l’agriculture, de 17 MT pour le transport routier et de 30 MT pour les voitures individuelles.
En résumé, nous ne pouvons pas vivre sans pétrole et une baisse forte et rapide de notre consommation risque d’être difficile à obtenir !
Mais, il existe quelques pistes : pour les 10 % de fioul domestique, il est clair que le passage à l’électrique est envisageable sous couvert de mieux isoler les logements concernés souvent vieux et occupés par des personnes à faibles revenus.
Concernant la consommation automobile, l’on sait qu’une baisse substantielle peut être obtenue par des véhicules roulant moins (si l’on rend gratuit les transports en commun en agglomération), de l’ordre de 10-20 % de la consommation. L’on sait aussi qu’une baisse substantielle de la vitesse (110 km/h sur autoroute et 70 km/h sur routes nationales et départementales) permettrait de baisser la consommation de 15-20 %. Si l’on ajoute à cela des véhicules plus légers (4-5 CV maximum) et ayant un moteur hybride l’on peut certainement encore fortement baisser la consommation.
L’initiative du gouvernement visant à produire un véhicule à 2L au 100 km va dans le bon sens. Le développement des véhicules électriques en ville aussi. Mais il ne faut pas perdre de vue que le parc français compte 30 millions de voitures et qu’il se renouvelle sur 15 ans !
Enfin, nous avons pour perspective le développement de carburants synthétiques de deuxième génération à partir des déchets domestiques et agricoles et forestiers. La France sous Sarkozy a racheté une licence pour fabriquer un tel carburant : une usine expérimentale a été créée à Bure pour fabriquer un litre de gazole à partir de 3 kg de déchets.
En résumé, il existe quelques solutions mais elles seront longues et difficiles à mettre en œuvre et plus nous nous y prendrons tôt et mieux cela vaudra pour faire face à cet immense défi.
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