Je me drogue au JT
L’information biaise la réalité des causes et des maux dont nous nous plaignons. D’une manière générale l’humain ne se sent pas responsable des désagréments qu’il génère, pensant toujours faire les choses avec justes raisons, sinon il ne les ferait pas, même quand il se suicide.
Le seul fait d’énoncer la réalité en faisant une contraction des événements relatés, la fausse. C'est-à-dire lui donne une valeur commentée et non la valeur des acteurs qui l’ont façonnée. L’information est déjà baisée par le filtre de ceux qui la traduisent et pourtant elle va influencer tous ceux qui la liront en pensant qu’elle est le reflet de la réalité, parce qu'elle concentre le regard sur elle ce phénomène est connu c’est l’effet loupe.
Pour prendre ce qu’est la mesure d’une information qui semble scotcher toute réflexion sur elle, il nous faut faire un effort de réflexion sur ce qu’est le temps.
Brièvement le temps ressemble à la proposition de Hawkins qui pour définir l’univers conjecture qu’il n’a pas de bord, qu’il n’aurait pas de frontière, prenant naissance dans un temps imaginaire pour éviter les temps infinis et les instants zéro inatteignables.
Au passage rappelons-nous de la tolérance zéro de M Sarkozy qui est un concept schizophrénique, comme le fait comprendre Hawkins avec la mesure de l’univers, inatteignable, et pour cela nous avons accepté la modification et la surenchère de bon nombre de lois. Comme quoi si les citoyens en avaient été instruit ils n’auraient jamais confié le pouvoir à un ( ?)
Cette vision d'Hawkins d'un univers sans bord ne repose naturellement pas sur un principe physique vérifiable. Car alors il serait faux en nous donnant ainsi par un principe physique vérifiable la faculté de définir notre création. Ce qui ferait de nous des êtres qui lui seraient supérieurs.
De la sorte le temps ne peut être saisi et tout écoulement de sa durée n’est qu’arbitrairement mesurable, et seulement un moyen universel de se normaliser et de disposer d’un langage commun. Mais la réalité de sa durée comme chacun le sait, est a pu le vérifier, et psychologique. Si l’événement qui s’écoule est agréable ou une souffrance le temps s'écoule différemment. La réalité est celle-là, non celle de nos horloges ou montres qui ne sont que des coordonateurs. Le temps humain est donc un temps psychologique. C’est le temps que nous sentons passer et dont nous mesurons la durée par une mesure arbitraire culturelle coordonatrice. Ensuite existe le temps thermodynamique qui mesure l’accroissement de l’entropie, chaque fois que nous réalisons une action nous augmentons le désordre, nous complexifions l’existence. En augmentant le désordre et nous créons des "outils" ou "machines" pour le lire ou nous devons toujours apprendre en continu sans espoir de tout saisir. Enfin le temps dans lequel se dilate l’univers, le temps cosmologique.
Donc l’information que nous recevons ou distribuons circule dans cet espace temps psychologique, géré par les perceptions émotionnelles, et arbitrairement contenu dans une mesure de durée normalisatrice, l’heure.
Essayons de quantifier nos actions dans le temps pour avoir une idée de celles dont nous nous souvenons. Alors, nous allons considérer qu’une action humaine correspond à une seconde, car comme le dit Hawkins le temps zéro est inatteignable.
Suivant la découpe conventionnelle du temps d’une année en 365 jours de 24h composé de 3600 seconde l’heure, cela nous donne 31 536 000 secondes, donc autant d’actions humaines dans une année. Si nous multiplions par la population française cela nous donne sur une année, 31 536 000 X 66 030 000 = 2 082, 322 080 000 000 trillions actions. En Europe ce nous fait, 31 536 000 X 738 442 000 millions d’européen, soit 23 287 506, 912 000 000 trillions actions humaines. Au niveau mondial 31 536 000 X 7 349 472 000 égale 231 772, 948 992 000 000 trillions actions. Il ne nous reste plus qu’à multiplié par la durée de vie.
Que retenons-nous de nos actions retranscrites par l’information.
Si nous prenons un JT qui dure entre 25 et 35 minutes, au maximum il traitera 20 sujets X 365 jours = 7300 sujets durant 776 500 secondes dans l’année sur un total d’actions de 2 082, 322 080 000 000 trillions d’événements possibles. Autant dire que nous que nous ne savons rien de nos existences si ce n’est la perception de notre quotidien soumis à tous les coordonateurs éducatifs. Et pourtant ce sont ces 7300 sujets qui par l’effet loupe vont mobiliser notre attention et nous laisser croire que le monde tourne autours d’eux.
L’actualité autour des migrants en est une flagrante démonstration, subitement c’est devenu une crise alors que dans le monde se sont édifiés 52 murs de la honte et que l’immigration est la conséquence récurrente des politiques du FMI.
Pire nous focalisons l’opinion publique autour de ces sujets et comme nous le savons les sondeurs d'opinion viendront nous interroger sur ces thèmes, regroupant ainsi la diversité des opinions, en les contractant autour de questions dirigés.
Car vous l’avez compris il nous est impossible de saisir la réalité de nos existences nous ne pouvons saisir le temps zéro. Nous la distordons donc en la racontant, suivant, si le temps, durant lequel les événements qui ont justifié nos actions, nous a paru long ou court, en fonction du plaisir ou de la souffrance ressenti. Nous vivons ainsi dans une mesure individuelle que nous voulons toujours que l’autre partage, alors que c’est impossible.
Cela nous oblige donc à consentir de trouver une mesure commune qui rassemble nos ressentis face à un événement. C’est le rôle de tous les coordonateurs qui façonnent les communautés (tabous totems, mythes, dominats systémiques) et concentre les comportements humains par un mimétisme que nous appelons l’éducation. De la sorte une société qui voudrait vivre dans l’individualisme courait au suicide, courait vers une auto destruction en l’absence d’un tronc commun. Ainsi nos sociétés qui se veulent individualistes se fédèrent autour de troncs communs qui se véhiculent par l’éducation avec la particularité d’une place sans précédent de la circulation de l’information par des moyens technologiques qui la focalise et offre une possibilité de conditionnement sans précédent en entrant dans 98,3% des foyers.
Actuellement nos JT n’ont aucune valeur informative, c’est à qui mieux mieux va faire du reality show ou du scoop. Ce n’est donc pas avec cette information que nous pouvons déchiffrer l’accroissement de l’entropie que génèrent nos actions, ce n’est pas avec cette information que nous comprendront la complexité du monde. Nous nous faisons promener au vent des vagues médiatiques, même si l’on sait qu’elles ne valent rien. Leur effet est induit lorsque nous les avons entendus, et faute de disposer d’autres sources d’informations comparatives notre cerveau aura enregistré celles-là.
Chacun a pu comprendre que malgré tous les coordonateurs de comportements qui structurent nos existences il y a des millions d’événements auxquels individuellement nous ne pouvons accéder ou connaitre s’ils ne sont pas rapportés. Le rôle de l’information est de nous les faire connaitre pour nous fonder une opinion sur nos existences. Que les organes d’information ne puissent pas tous les rapporter c’est normal, qu’ils fassent des choix c’est normal aussi, mais que dans les pays occidentaux l’information se structure de la même manière ne peut résulter du hasard.
Ainsi, si nous vivons actuellement un marasme sociétal avec des citoyens qui ne croient plus dans leurs élites ou leurs institutions à part les services hospitaliers l’armé et la police, pas de quoi faire une démocratie. Nous le devons au contrôle de l’information qui veut coller aux réalités des gens, heureux de faire l’objet de considérations qui se perdent dans le vide sidéral de la médisance et de la rumeur qui sont de véritables sape de la réflexion intellectuelle.
Compte tenu de la diversité des champs d’opinions politiques, de la richesse de nos connaissances du monde, il est anormal que nos sociétés s’enferment dans le rejet par ce que l’on ne donne pas aux citoyens les moyens de lire le désordre qu’ils créent. Car l’ordre du monde est justement cela et non trouver une ou des gouvernances dictatoriales qui nous évitent d’avoir à réfléchir pour que nous passions notre temps à ne vivre que comme des boyaux, consommer et chier par ce que nous avons une information de merde. Télévision : de l'info sans infos
Au final nous avons des citoyens qui pensent qu’ils ne sont pour rien dans les événements qui se produisent, alors qu’ils en sont les acteurs par les trillions d’actions qu’ils ont conduites et dont ils ne se rappelleront que quelques-unes et croient que leur vie ressemble aux JT. Alors ils s’inventent des boucs émissaires qui les dédouanent d’avoir à s’interroger s’ils y sont pour quelque chose dans les événements qui se déroulent. Il en résulte que c’est toujours la faute de l’autre, justement celui pour qui ils ont voté.
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