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Accueil du site > Tribune Libre > Universalisme versus Ethnocentrisme

Universalisme versus Ethnocentrisme

Avoir précédemment rédigé un article sur « l’universalisme versus l’ethnocentrisme » permet d’entrer directement dans le vif du sujet. Proposons-nous ainsi d’expliciter plus avant l’une et l’autre des positions. Commençons par le camp des « universalistes » dont les plus vaillants bretteurs se recrutent dans le milieu journalistique enclin à cultiver une certaine sensibilité pour les peuples et cultures allogènes et dont le multiculturalisme induit un soutien naturel à l’immigration. Le camp opposé, celui des ethnocentriques, est appuyé par quelques intellectuels engagés dans une forme de combat pour la préservation de l’identité culturelle et historique du territoire qu’ils habitent. Le point de vue de ces derniers s’appuie souvent sur l’Histoire qui d’une certaine façon peut légitimer en tant que « Tout » objectif et idéal, une « intériorité » délimitée par les frontières nationales. Notons qu’en synthèse, la forme d’empathie qui anime profondément ce sociotype peut être constituée d’un mélange d’identité, de traditions réinventées, d’imprégnation de l’histoire du pays et de « territorialisation » instinctive.

Dans la première catégorie, citons quelques célébrités à l’instar d’Emmanuel Todd et Hervé Le Bras, Laurent Joffrin, Aude Lancelin et Edwy Plenel. Dans l‘autre, on trouvera le fameux duo Finkielkraut-Zemmour associé à Michel Houellebecq ou encore Michel Onfray, même si ce dernier peu loquace sur l’identité est assimilable à cette option, du moins pour la faction adverse, dans la mesure où son discours a été jugé comme étant propre à favoriser le FN. Cette façon de relier ses opposants au FN, attitude assez couramment qualifiée de point Godwin, constitue un amalgame usité à longueur d’éditoriaux par de fougueux journalistes à l’instar de Laurent Joffrin. Cette technique rhétologique à même un nom : la culpabilité par association. Elle permet de faire l’économie d’arguments tout en déstabilisant l’adversaire. Le discours de cette presse, appuyée par les actions de plusieurs lobbies anti-racistes et la posture d’une classe politique unanime, a formaté une part importante de l’opinion. Cette communication biaisée censée jouer en défaveur du FN - étiqueté « parti fasciste » - n’aura pourtant pas évité sa progression. Avec le recul, la technique semble même plutôt contre-productive. Si attaquer le FN frontalement a pour effet de le renforcer, il a ensuite semblé plus « utile » de s’en prendre aux idées véhiculées par certains intellectuels en périphérie. Ainsi, le succès du Front National aidant, ceux qui emploient les mêmes arguments que le FN sont-ils maintenant pris pour cible et considérés tout aussi haïssables et nocifs. Cet axiome, par définition n’est non démontré, demande d’autant plus de persévérance de la part des médias dans leurs efforts d’excommunication que les arguments en question demeureront invérifiables tant que le FN sera tenu à l’écart du pouvoir. La phrase : « […] tout ce beau monde conduit vers le Front national[1]…. » devient l’étendard parfait de cet amalgame dénoncé par un Onfray qui, peu accommodant quand il s’en insurge, ponctuait une de ses tirades radiophonique par le terme plutôt cassant de « crétin » lancé au visage du premier ministre Valls. On notera dans le même ordre d’idée la récurrente plaidoirie de Laurent Joffrin accusant Michel Onfray d’être le « meilleur auxiliaire » du lepénisme.

Tentons maintenant de tracer les contours des opposants : les ethnocentriques. Le présent article privilégie effectivement le terme « ethnocentrique » de préférence à celui de « raciste » par trop stigmatisant dès lors que l’on considère, comme c’est mon cas, que l’homme n’est ni pur animal, ni pure esprit et qu’il reste soumis à certains atavismes anthropologiques dont il ne semble pas en mesure de se départir aussi facilement. Ainsi, ce terme de « racisme » maladroitement surexploité par la presse universaliste et les politiques produit très certainement l’exact inverse de l’enjeu politique affiché. Il sert en effet de repoussoir et ne peut que renforcer les partisans du FN dans leurs convictions d’opposants incompris. Ainsi, même s’il subsiste toujours une poignée d’énergumènes nostalgiques de cette époque, le temps du racisme présupposé ontologiquement « génétique » accompagnant les propositions eugénistes semble tout de même avoir bel et bien sombrés avec le IIIème Reich.

Après OpinionWay et Ipsos qui avancent que « 70% des français trouvent qu’il y a trop d’immigrés en France », la médiacratie universaliste semble poussée dans ses retranchements dans sa volonté d’expliciter le phénomène de réaction identitaire mise en exergue sondage après sondage. Cette presse se sent ainsi pousser des ailes d’évangélistes laïques dont la mission est d’œuvrer sans relâche pour l’éducation des masses. Effectivement, « la plèbe » les inquiète quand elle se détache inexorablement de la position universaliste pour venir se coaguler autour des propositions identitaires. L’idée invoquée pour expliciter le mouvement dextrogyre[2] constaté est celui de la crise économique. De fait, l’argument porte puissamment tant il revêt pour beaucoup une importance particulière en ces temps de chaos économique. Comme le rapporte cette presse unanime, les français qui se considèrent de souche auraient spontanément trouvés un bouc émissaire dans l’immigré rebaptisé « migrant » dans la novlangue euphémisante. Pourtant, notons bien que les limites des enquêtes sociologiques sont vite atteintes en la matière. Ainsi, les études d’Emmanuel Todd et Hervé Le Bras s’orientent essentiellement sur des données quantitatives dont le qualitatif n’émerge pas facilement. Comment procéder à une analyse au cœur de l’identité intrinsèque des quartiers péri-urbains quand, dans une louable intention assimilationniste, les sociotypes ethniques sont prohibés par la politique institutionnelle ? L’étude approfondie des structures familiales permet-elle d’expliciter l’identité arabo-musulmane réinventée en banlieue des métropoles ? Les chiffres permettent-ils de mesurer le ressenti individuel ? La pertinence de certaines analyses, privées d’instruments de mesure inattaquables, peut probablement être remise en question. En effet, certains raccourcis de l’ouvrage de Todd intitulé « Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse » ont été assez sévèrement critiqués après un réexamen des conclusions de l’auteur sur la base de l’analyse des données et des méthodes de calculs[3].

De même, le questionnement doit rester possible sur la posture intellectuelle visant à imposer un lien binaire de cause à effet entre crise et racisme, cette induction est pourtant devenue l’alpha et l’oméga des démonstrations journalistiques. L’assertion selon laquelle la crise demeure l’argument majeure explicitant à la fois le racisme et la poussée identitaire devrait pourtant pouvoir être révisée. De même, pourquoi cette presse omet-elle systématiquement de traiter plus finement le sujet de l’identité ? De façon équivoque et dépréciative, elle persiste dans un dédain manifeste de cette composante anthropologique qu’elle s’évertue à qualifier de racisme. Au vu des résultats de sondages, leurs analyses ne peuvent que la conduire à taxer arbitrairement de raciste le peuple français dans sa grande majorité ! Pour ma part, il me semble qu’une présentation plus raisonnée de la réalité consisterait à l’expliciter de la façon suivante : sur le terreau universel de l’ethnocentrisme, les lignes de fractures ethno-religieuses finissent par s’ouvrir par l’effet entropique induit pas le chaos économique. Dans le même temps, ces conflits amènent les communautés à se resserrer autour de leur noyau culturel.

En persistant à nier ce trait sociologique auxquels font référence les Lévi-Strauss, Godelier, Balandier s’agissant d’identité et de tradition, les médias décrivent un monde rêvé « d’universalistes », dont l’oligarchie intellectuelle serait dans l’obligation de composer avec une multitude d’individus décadents, à l’esprit rabougris et qui exhalent une odeur de rance dans l’espace commun. La rhétorique fortement teintée d’affect de cette micro-classe protégée est devenu le discours référent de la médiacratie et de l’autorité politique. Ce pouvoir auto-promue défenseur ultime du « droitdelhommisme » impose un idéal sacré de la « bien-pensance » annihilant au passage la liberté d’expression. Il est vrai que se réclamer du « siècle des Lumières » permet de se ranger sans discussion possible dans le camp de l’éthique triomphante où il est par trop malséant et vulgaire d’invoquer la moindre thématique du quotidien immanent.

Mais regardons de plus près la réalité de l’ethnocentrisme ? Après la 2nde guerre mondiale, le nombre d’Etats membres de l’ONU était de 51 en 1945 et passait à 193 en 2011. De fait, les frontières prospères autour d’un consensus parfois imparfait mais agissant : « Au total, plus de 10 % des frontières internationales actuelles ont moins d’un quart de siècle d’existence[4] ». Ce constat semble constituer un élément de poids tendant à démontrer que les universalistes perdent le combat dans la vraie vie. Cette débâcle les incite à investir, parfois avec hargne, un monde platonicien qu’ils ont transformé en dystopie[5]. Régis Debray dans son propos sur les frontières constate l’émergence "d’insurrections identitaires" présage d'un post-moderne archaïque, d’un ressourcement culturel, religieux et même ethnique. Les superstructures les plus récentes se décomposent au profit d’une forme régressive de réconfort bien ancrée dans nos cerveaux reptiliens. Le phénomène risque de devenir inextricable quand le communautarisme s’étend au sein d’un même territoire, Dalil Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris énonce que « le niquab qui se développe est une forme d'hyper-identification et de communautarisme ». L’incident récent en Corse où l’attaque de pompiers et de policiers a été suivie d’une réaction ethnocentrique violente d’une partie de la population locale dirigée contre une salle de prière souligne le risque d’apparition d’une nouvelle conflictualité qui, en retour, est susceptible de déclencher des réflexes « tribaux » de protection.

Deux positions s’opposent, l’une optimiste, appelons-la « l’approche Todd », l’autre pessimiste : « la ligne Zemmour ». En dépit des postures médiatiques, les deux camps énoncent des arguments pertinents aux conclusions très différentes : l’un annonce une assimilation heureuse, l’autre un conflit pouvant dégénérer en guerre civile. L’actualité le démontre, les antagonismes existent aussi bien entre communautés qu’au sein de l’élite intellectuelle où l’affect des différents acteurs entretien un climat exécrable paralysant l’expression d’arguments objectifs. Dans l’immédiat, l’issue des conflits demeure spéculative, les deux orientations idéologiques qui s’affrontent ne trouveront probablement leur exutoire qu’une fois purgés les contentieux qui recentrent les communautés sur leur quant-à-soi. Reste à savoir quelle opinion aura le dessus, et quand ?

 

Illustration sous licence Creative Commons : Arturo Zapata.


[2] Orienté à droite.

[5] Cf wikipedia : Une dystopie, également appelée contre-utopie, est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur.


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20 réactions à cet article    


  • César Castique César Castique 7 janvier 2016 20:38

    « Deux positions s’opposent, l’une optimiste, appelons-la « l’approche Todd », l’autre pessimiste : « la ligne Zemmour ».



    Deux positions s’opposent, l’une chimérique, appelons-la « l’approche Todd », l’autre réaliste : « la ligne Zemmour ».


     »Dans l’immédiat, l’issue des conflits demeure spéculative...« 


    Dans les urnes, si le choix est entre »identité« et »melting-pot", les chimériques font 15 % à tout casser. 


    Mélenchon croit à l’inéluctabilité de cet affrontement final, qui déclarait en janvier 2010 :

    - C’est un grand classique de l’histoire, vous savez. A la fin, ça se réglera entre eux et nous.

    Les élections et les sondages ne plaident pas en sa faveur. La nature humaine non plus, évidemment.

    • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 8 janvier 2016 00:00

      @César Castique
      Comme je le dit dans un commentaire, Todd ayant révisé son optimisme à la baisse, Alain Minc serait plus probablement un bien meilleur candidat pour représenter les universalistes. Mais là n’est pas le fond du débat, il se situe probablement comme vous le suggérez dans un avenir pas nécessairement proche où les dissensions seront soit éteientes soit à purger...espérons dans une ambiance pacifique.

      Bien à vous.

    • troletbuse troletbuse 7 janvier 2016 21:54

      Une idée émise par le FN est cataloguée fasciste jusqu’à ce qu’elle soit reprise par l’herpes. Elle devient alors démocratique smiley


      • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 7 janvier 2016 23:36

        @troletbuse
        Ce sont les médias in fine qui se chargent de donner leur sens aux mots et ensuite les orientations politiques à ceux qui les utilisent.

        Bien à vous.

      • Nowhere Man 7 janvier 2016 21:57

        Manifestement vous n’avez pas lu « Qui est Charlie ? ». La plupart des commentateurs qui dézinguent Todd non plus. Il est désormais quasiment dieudonnisé : la désinformation est généralisée.

        Je vous livre les dernières lignes de conclusion de son dernier ouvrage : « l’approche Todd »n’est pas (plus) vraiment l’annonce d’une « assimilation heureuse » :

        "J’ai eu longtemps une foi absolue dans la capacité de mon pays à assimiler les immigrés de toutes origines... Je dois avouer que le doute m’envahit depuis peu...Mais même si La France parvenait à redevenir elle-même, la route sera beaucoup plus chaotique que je ne l’avais imaginé il y a 20 ans.
        Il est déjà certain que ma génération ne verra pas la terre promise."


        • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 7 janvier 2016 23:32

          @Nowhere Man
          La réponse à votre commentaire est passée par indvertance dans le tronc commun.

          Cordialement.

        • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 7 janvier 2016 23:54

          @Nowhere Man
          Je voulais ajouter deux éléments à mon commentaire précédent. Je connais des auteurs 100% « universalistes » qui se servent des travaux de Todd comme élément essentiel pour étayer leur thèse visant à démontrer (en phase avec la doxa médiatique assimilationniste) que les migrants sont des boucs émissaires. 

          Ensuite, le point sur lequel je bute au sujet de Todd (il s’agit d’une opinion personnelle qui demanderait à être étayée plus avant) concerne la difficulté qui me semble assez insurmontable dans l’immédiat, d’exploiter des données qualitatives sur l’identité et le ressenti des populations d’origines étrangères qu’on interrogeraient sur leur choix de coeur entre l’identité d’accueil et leur identité d’origine. Il s’agit là selon moi du point central au sujet des études et il me semble quasi impossible d’accéder à cette vérité en l’absence de moyen de « sondage des coeurs » .
          Bien à vous.

        • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 7 janvier 2016 23:31

          Il ne me semble pas que je « dézingue » Todd, j’ai relevé des critiques sur son dernier ouvrage, tout au plus. C’est plutôt suite à un débat sur son « mystère français » avec Stiegler (http://dai.ly/xyrts0) que j’ai classé Todd dans le rang des universalistes plutôt optimistes. Votre citation indique avec raison que sa position s’est infléchie depuis. En revanche, j’ai beaucoup plus de mal avec l’affect mis dans les papiers de certains journalistes(Laurent Joffrin et Aude Lancelin notamment). Il est certain que si je devais réécrire l’article à cette heure, je choisirais bien plus volontiers Alain Minc pour son « Français de tant de souches ». Mais il me semble que la question à se poser est de savoir si le distingo proposé dans le titre est le bon. Factuellement, comme suggéré dans la conclusion, il est encore difficile dans l’immédiat de donner raison à un camp plutôt que l’autre sur l’issue tout çà, mais on peut néanmoins affirmer sans connaitre la fin que l’identité nationale en ressortira très différente de ce qu’elle est, et a fortiori, ce qu’elle était il y a trente ou quarante ans.

          Bien à vous.

          • Crab2 8 janvier 2016 11:02

            C’est pas le bon moment

            [ Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe - Elisabeth Badinter -

            C’est quand même curieux de la part d’un Pape de justifier la violence. Les progrès de la civilisation c’est de répondre par des mots et pas par des coups, et encore moins par des morts. Je suis très choquée que le Pape ait appelé à la claque. - Elisabeth Badinter -]

            http://laicite-moderne.blogspot.fr/2016/01/cest-pas-le-bon-moment.html

            ou sur :

            http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2016/01/08/c-est-pas-le-bon-moment-5741707.html


            • Le chien qui danse 8 janvier 2016 15:14

              J’ai peut-être pas tout compris mais qu’elles seraient les autres raisons que celles économiques pour justifier le retour des « etnnocentristes » à un monde de frontières filtrantes ?

              Peut-on penser que le destin de l’humanité ai été de constituer des nations et religions qui s’auto-justifieraient de leur construction culturelles, les déclarant quasi absolue ? générant un rapport vertical entre les peuples et la course pour les premières places quitte à s’assoeir sur les droits de l’homme que nous avons été contraint d’inventer pour donner une image à la barbarie, atavisme que nous n’avons pas tellement évacué.

              Qui va gagner ? L’universalisme est bien aventureux mais permet des espoirs et des promesses qui n’aboutiront peut-être pas mais constitue un champ des possibles et si les blancs (je suis blanc) disparaissent c’est qu’ils ne sont plus adaptés (sauf s’ils savent se remettre en question), comme en son temps les néanderthaliens (qui ont vécus plus longtemps que nous pour le moment) ou autres espèces historiques. On arrête pas le mouvement de l’histoire n’en déplaise à Jeanne d’arc-le pen ou Charles martel-zemmour, avec des considérations « identitaires » totalements historiques donc sujettent aux oublis de l’histoire.
              L’ethnocentrisme ne peut que conduire au conflit, pour l’extension des territoires, des ressources, favorisant la propriété privée et l’accaparemment dans une logique de préservation/prédation et finir sans ressources ontologique pour envisager les défis de demain. La terre n’est pas divisible mais nous rechignons à l’accepter.

              Qu’est-ce que l’identité ? produit du sentiment d’appartenance sois-disant nécessaire à toute constitution humaine, individuelle ou collective ? S’amalgamer pour se protéger et développer toute une dialectique pour le justifier (et les crimes qui vont avec) n’est qu’une réalité historique qu’il faudra dépasser. L’universalisme se cherche une théorie fiable pour démontrer sa pertinence et ne trouve pas ou pas suffisamment pour convaincre. Il joue le jeu des conservatismes ethno en essayant des les contredires mais c’est à une autre vision du monde qu’il devrait nous inviter.
              C’est dans notre logique actuelle de réduction des réalités à une forme binaire, pour ou contre, il n’y à aucune sortie la dedans et c’est « l’économique » qui est encore à la manoeuvre faisant les choux gras des vendeurs d’armes et d’opinions.

              Nous sommes sur la fin (en siècle) de la logique de développement par la prédation, atavisme bien naturel. les réalités naturelles nous rappellent que l’on est que locataires, si on ne respecte pas les règles ce sera fini et en route pour un autre essai, plus ouvert, peut-être.


              • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 8 janvier 2016 16:13

                @Le chien qui danse

                Je n’aurais personnellement pas fait référence au « destin » de l’humanité s’agissant de l’invention de nations et des religions etc…ce me semble assez prosaïquement être d’essence anthropologique. Quand vous déclarez que cela s’ « autojustifierait » de manière « quasi absolue », je pense que c’est effectivement le cas, c’est du moins mon interprétation de la thèse de l’anthropologue Georges Balandier avec son « Anthropologie politique » qui invoque le sacré le considérant essentiel au maintien des pouvoirs, même laïques.

                Dans votre paragraphe où vous posez la question « qui va gagner ? », vous faites, me semble t-il référence à une forme de darwinisme social (voire international). En ce qui me concerne, j’ai plutôt tendance à invoquer les dérives d’un Etat qui est maître des politiques d’immigration et qui par ailleurs ne dispose plus des moyens de se réinventer. Cette démocratie représentative française représente bien plus l’élite que le peuple. L’oligarchie en place tente désespérément de faire survivre un système en fin de vie dont le modèle de la croissance infinie (dans un monde aux ressources finies) est voué à l’échec. Vous dites que l’ethnocentrisme ne peut que conduire au conflit, mais peut-on faire fi de cette contrainte ?

                Comme vous dites ensuite, les « universalistes » ont des travers dans leur façon de critiquer et d’ostraciser, mais l’exercice est difficile, ils ne peuvent utiliser le vocable d’ethnocentrisme car cela serait reconnaitre une composante essentielle de l’humain qu’il serait alors périlleux de qualifier de « raciste ». De plus cela serait « essentialiser », travers qu’ils critiquent en permanence s’agissant des ethnocentriques qui ont tendance à amalgamer tout une population sans distinction.

                Je suis d’accord quand vous soulignez en conclusion le besoin d’ouverture, pourtant, je trouve la situation internationale assez désespérante. Peut-être par inclination personnelle, je ne suis pas très optimiste sur la finalité des sources de conflits actuels, dans mon article précédent, je soulignais que l’histoire est parsemée de conflits ethno-religieux et ceux-ci finissent plus souvent en guerre ou en partitions territoriales que dans un consensus négocié pacifiquement.

                Bien à vous.


              • Crab2 9 janvier 2016 17:24

                @ARTURO ZAPATA
                on peut parfaitement se passer du sacré, et s’inspirer de Démocrite, de Leucippe, d’Épicure, de Diogène, d’Ésope, de Lucrèce, d’Émilie du Châtelet, d’Olympe de Gouges, de Darwin, de Nietzsche, de R. Dawkins, d’Élisabeth et Robert Badinter...


              • Crab2 9 janvier 2016 17:40

                @Le chien qui danse
                Parler de chose concrète en matière d’universalisme, notamment d’évoquer le ’’ féminisme universel ’’, soit une femme fait ce qu’elle veut quand elle veux, indépendante économiquement de l’homme
                Est-ce normal, et au nom de quoi, de ne pas vilipender, condamner le mariage forcé, l’excision des fillettes ?
                Quand pire que tout exiger des femmes la virginité pour asseoir la suprématie de l’homme sur les femmes - une suprématie sacralisée par les mortifères monothéismes, plus particulièrement aggravée dans le coran ?
                Parler d’universalisme ou d’ethnocentrisme et j’en passe en dehors des données réelles des sociétés sans évoquer leurs niveaux d’inculture relève de simples oppositions de croyances métaphysique au regard d’autres croyances métaphysiques


              • Le chien qui danse 10 janvier 2016 11:18

                @Crab2
                Ben, parler et évoquer l’universalisme est bien pour s’opposer aux particularismes trompeur que vous mentionnez (entre autres).


              • Crab2 10 janvier 2016 11:33

                @Le chien qui danse
                Sans blagues


              • Le chien qui danse 11 janvier 2016 16:49

                @Crab2

                Hum, je ne comprend pas bien la teneur de votre réponse, j’espère qu’elle ne témoigne pas d’une inculture dont vous vous faites le dénonciateur zélé.


              • Crab2 9 janvier 2016 15:50

                Ce qui domine c’est l’

                inculture cantonnée pour l’essentiel dans les émissions dites de divertissements

                Quand Michel Onfray accuse ( entre-autres ) Cyril Hanouna de faire monter le jihadisme et se fait critiquer par ses fans

                Sur ce point précis je partage l’analyse de Michel Onfray, cette émission vaut participation plus ou moins consciente à la montée en force de populations qui ne demandent qu’à ’’ croire pour exister ’’ au lieu de ’’ penser pour être ’’ - d’ailleurs Daech n’est-il pas le fer de lance de l’inculture ?

                http://laicite-moderne.blogspot.fr/2016/01/inculture.html

                ou sur :

                http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2016/01/09/inculture-5742218.html


                • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 9 janvier 2016 18:29

                  @Crab2
                  Je ne peux que vous suivre concernant l’importance de l’éducation et de la culture pour pallier à la « régression » religieuse. On peut également faire réference à la situation économique générale et aussi spécifique du péri-urbain plutôt mal en point à en juger le taux de chômage des jeunes. Cette jeunesse se sentant rejettée, le mouvement religieux (extrêmisme mis à part) en est la suite logique. Concernant les universalistes, je ne suis pas tendre avec eux car leur posture est confortable. Elle ne prend pas en considération et ne permet pas d’expliquer les difficultés des quartiers où la communautarisation et la paupérisation est difficile à vivre. Pour conclure, je dirais que les phénomènes de dissension inter-communautaires sont consubstantielle de l’anthropologie, effectivement cela se « soigne » par l’éducation dans la limite de ce qui peut être supporté car il me semble admissible de penser que certaines situations conflictuelles ne peuvent trouver leur résolution que par des heurts plus ou moins violents voire dans une scission des communautés.Cordialement.


                • Crab2 10 janvier 2016 11:37

                  @ARTURO ZAPATA
                  ’’ on ’’ connaît la chanson ’’ mais les faits démontrent que le causes de la violence ce n’est pas la pauvreté mais bien l’inculture - d’autres part les assassins ou les djihadistes se réclament de la religion musulmane ce que tentent de nier une partie des musulmans - ce sont des modérés ( CFCM ) qui avaient poursuivi Charlie hebdo en Justice _ suites :

                  Valls à contretemps

                  ...et cette imperfection trouve sa traduction généralement par des mots tel ceux tenus par un Valls à contretemps lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’hyper cacher assassinées par deux musulmans quand le premier ministre a lancé que " Voir des Français juifs quitter, de plus en plus nombreux, leur pays parce qu’ils ne se sentent plus en sécurité... Mais aussi parce qu’ils ne se sentent plus compris, parce qu’ils ne se sentent plus à leur place, aurait dû être, depuis longtemps, pour nous tous Français, une idée insupportable ".

                  Suite :

                  http://laicite-moderne.blogspot.fr/2016/01/valls-contretemps.html

                  ou sur :

                  http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2016/01/10/valls-a-contretemps-5742551.html


                • Arturo ZAPATA ARTURO ZAPATA 10 janvier 2016 13:08

                  @Crab2

                  Personnellement, je ne m’aventure pas à poser la prédominance d’un facteur plutôt qu’un autre, probablement parce qu’inculture et pauvreté s’avèrent souvent localisés dans les milieux péri-urbains ou en campagne profonde et qu’il me semble difficile de les dissocier et de déterminer le fait majeur.
                  De même djihadisme et religion musulmane sont factuellement mêlé dans la mesure où les tenants du premier revendiquent leur appartenance à cette religion, de ce fait, le débat théologique qui se développe dans la communauté musulmane qui ne veut pas être ostracisée peut paraitre secondaire.
                  De mon point de vue la laïcité ne pourra rester bien longtemps un rempart permettant d’adoucir les clivages liés aux ethnocentrismes qui se durcissent.
                  Bien à vous.

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