Les Enfoirés et le poème de Paul Éluard
La chanson choisie par les Enfoirés pour 2016 est un poème de Paul Éluard (1885/1952) "Liberté", accompagné d'une musique de Richard Mortier & Marc Lavoine. Or il se trouve que le poète français Eugène Emille Paul Grindel est également l'auteur de "l'Ode à Staline", une oeuvre qui a le don de déplaire fortement au site libéral "Contrepoint"
Ode à Staline (1950)
Staline dans le cœur des hommes
Sous sa forme mortelle avec des cheveux gris
Brûlant d’un feu sanguin dans la vigne des hommes
Staline récompense les meilleurs des hommes
Et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
Car travailler pour vivre est agir sur la vie
Car la vie et les hommes ont élu Staline
Pour figurer sur terre leurs espoirs sans bornes.
Et Staline pour nous est présent pour demain
Et Staline dissipe aujourd’hui le malheur
La confiance est le fruit de son cerveau d’amour
La grappe raisonnable tant elle est parfaite
Staline dans le cœur des hommes est un homme
Sous sa forme mortelle avec des cheveux gris
Brûlant d’un feu sanguin dans la vigne des hommes
Staline récompense les meilleurs des hommes
Et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
Car travailler pour vivre est agir pour la vie
Car la vie et les hommes ont élu Staline
Pour figurer sur terre leur espoir sans bornes.
Que le libéralisme méprise le communisme, donc également Paul Eluard, agent "du culte de la personnalité" de Staline en France, ne surprendra personne. Pour autant fallait-il absolument dédaigner l'oeuvre du poète et notamment la chanson "Liberté", remarquablement interprété par les Enfoirés qui seraient des "incultes". Car comment peuvent-ils ignorer que Staline est responsable de 20 millions de morts s'étonne l'auteur de l'article. Ne résistons pas à la tentation de lire ce que pensent les libéraux de ceux qui n'ont pas les mêmes idées qu'eux.
Ne faut-il pas parfois savoir dépasser l'idéologie pour apprécier le talent ? Dommage que Coluche ne soit plus là pour dénoncer et réveiller tous ces coincés sectaires donneurs de leçons. Certes, on a le droit de ne pas aimer les Enfoirés et même critiquer les Restos du Coeur, c'est tellement plus facile que d'aider les autres.
Liberté (1942)
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Découvrez « Liberté » la chanson des Enfoirés 2016.
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