Les valeurs de la République : tous égaux !?
Le délire hollandais contre les binationaux a de la peine avec le délire sarkosyen contre les binationaux pour rendre leur stigmatisation unique, républicaine, obligatoire et constitutionnelle.
Pour essayer de rejoindre cette cohorte de mal aimés de la République, je me suis plongé dans les archives familiales pour voir si je ne pouvais pas adjoindre à ma nationalité française de souche, par ma mère, une nationalité de souche espagnole par mes grands-parents paternels. Je n'ai pas encore trouvé la solution.
Mais j'ai trouvé de vieux papiers qui m'ont étonné malgré leur banalité.
Au delà du style notarial, sans mettre en cause les relations entre mes parents qui m'ont toujours paru relativement égalitaires, légalement, l'homme devait autoriser expressément, donner son consentement à l'exploitation d'un commerce que la femme, avait payé avec des fonds provenant de son travail !
Dans un acte du 13 juillet 1949, devant le même notaire ont comparu… « Madame Orosina Carmen O., sans profession, épouse assistée et autorisée de Monsieur L.R.… née à… le dix janvier mil neuf cent vingt deux... » pour bénéficier de l'héritage de ses parents après leur décès.
Pour hériter de son père, la femme devait être assistée et autorisée par son mari ! Aurait-elle été déshéritée s'il ne l'avait pas assistée et autorisée ?
Par ces 2 actes qui datent, certes, du siècle dernier mais appartiennent à mon histoire familiale immédiate, sous la Troisième République, ma mère âgée de 24 ans, avait besoin de l’autorisation, devant notaire, de son mari pour exploiter un fonds de commerce acquis « avec des fonds provenant de son travail personnel » !
Sous la Quatrième République, ma tante, âgée de 26 ans, devait être « assistée et autorisée » par son mari pour hériter de ses parents !
Bien sûr, cette tutelle des femmes nous paraît dater d'une république antédiluvienne, aujourd'hui où l'égalité femmes-hommes est si souvent, si hautement, proclamée valeur fondamentale de la République.
Faut-il rappeler que le droit de vote date de 1944, que ce n'est que depuis 1965 que les femmes peuvent gérer leurs biens propres, ouvrir un compte bancaire et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari ?
Faut-il rappeler toutes les inégalités qui perdurent encore et qui sont parfaitement connues de tous : répartition déséquilibrée des professions, les femmes plus souvent à temps partiel, sous représentation des femmes dans les institutions (27 % à l’Assemblée, 25 % au Sénat malgré la loi sur la parité), inégalités de salaires*…
Certains prétendent que des statistique ethniques sont nécessaires pour lutter efficacement contre les discriminations et les inégalités. Nécessaires ? Peut-être. Mais non suffisantes. Les inégalités hommes-femmes sont connues, étudiées, publiées depuis longtemps, les inégalités perdurent…
Il est étonnant de constater comment, hier et aujourd’hui, nous pouvons vivre sereinement dans une situation que nous connaissons et que tout le monde (ou presque) condamne.
Mais avec les proclamations répétées, désintéressées, sans aucune arrière pensée, des politiques de tous bords, cette partie de novaleurs va rapidement entrer dans les faits.
Le projet de réforme de la Constitution est en marche, l'élection présidentielle approche, tous pour l'égalité des droits !?
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* Liste non exhaustive reprise des premiers titres qui apparaissent dans « observatoire des inégalités » quand on tape « inégalités hommes-femmes » sur un moteur de recherche.
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