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Accueil du site > Tribune Libre > Le barbare est d’abord celui qui croit en la barbarie

Le barbare est d’abord celui qui croit en la barbarie

Il est 11h10, les deux tueurs arrivent dans deux voitures différentes. Le premier porte sur lui plusieurs couteaux, un fusil et un pistolet semi-automatique 9 millimètres. Le second sort de la voiture avec un couteau de chasse, une carabine et un fusil à pompe de calibre 12. A 11h19, les deux tireurs ouvrent le feu dans la cafétéria et tirent indistinctement sur les jeunes qui s’y trouvent attablés. En moins de 20 minutes, ils tuent 13 personnes et en blessent 24 autres. Les policiers arrivent rapidement sur les lieux et lancent l’assaut. Après quelques échanges de tirs avec les forces de l’ordre, les deux assaillants se suicident d’une balle dans la tête pour l’un et d’une balle dans la bouche pour l’autre.

 

 Paris, 13 novembre 2015 ? Non. Paris, 7 janvier 2015 ? Non, Colombine, 20 avril 1999. Les tireurs ne sont pas des islamistes radicaux mais des lycéens blancs Nord-Américains âgés de 17 et 18 ans. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la pulsion de mort de ces jeunes désaxés n’est pas un problème religieux et encore moins un problème ethnique mais bien une pathologie sociale qui ne fait que croître depuis ces 15 dernières années. Les fusillades dans les lycées aux Etats-Unis, le massacre d’Utoya en Norvège en 2011, la tuerie de Mohammed Merah en France en 2012. C’est à chaque fois le même mode opératoire et les mêmes pauvres têtes perdues et mystifiées… que ces actes soient fait au nom de la religion, de la politique ou sans but apparent. Le coupable n’est pas le choc des civilisations mais la vacuité d’un monde où le capitalisme de crise, le fétichisme de la marchandise et le narcissisme high-tech ont fait du sujet moderne un être à la dérive qui met en scène un suicide d’ordre spectaculaire relayé par les médias et les réseaux sociaux. La célébrité instantanée par ce que l’humanité peut produire de pire, la télé réalité nous y avait habitué, mais lorsque l’on passe du virtuel au réel, on comprend bien de quoi sont capables ces temps crépusculaires.

 

 Le système totalitaire marchand veut nous effrayer en nous faisant croire qu’il sera notre seul rempart contre la barbarie qu’il a lui-même produite. Mais celui qui provoque le mal ne peut guère prétendre le soigner. Les assassins de janvier et de novembre 2015 sont bien les enfants de cette république illusoire qui n’est rien d’autre que le totalitarisme marchand hexagonal. L’ampleur du traumatisme populaire est compréhensible. Les desseins qu’il sert sont moins honorables : le silence de la pensée et l’ordre sécuritaire. Les concerts, les matchs de foot, les bistros n’ont pas fermé leur porte avec l’état d’urgence permanent, en revanche il est désormais interdit de manifester. On le sait déjà depuis longtemps, la seule vertu des lois antiterroristes est bien de faire taire toute forme de contestation intérieure et tout cela avec le consentement populaire. Il faut que le peuple désire toujours un peu plus sa condition servile. « L’ordre sécuritaire plutôt que la guerre », proclament les braves gens. Et bien vous aurez l’ordre sécuritaire et vous aurez la guerre.

 

Chaque camp dans le présent système de domination y va de sa pauvre et stérile interprétation des attentats. Ainsi toutes les gauches illusionnistes drapées d’humanisme affirment que la France paye le prix de ses guerres impérialistes dans le monde musulman. La droite réactionnaire et l’extrême-droite xénophobe déclarent que l’islam est incompatible avec la république, quand ce n’est pas tout simplement l’étranger qu’il faut exclure du territoire national. Tous ces « sauvages », tous ces « barbares » qui viendraient troubler l’ordre républicain. Le barbare est d’abord celui qui croit en la barbarie. Toutes les volontés d’exclusion ne résoudront rien à la misère sociale, morale, intellectuelle et culturelle que produit le totalitarisme marchand.

 

Dans ces temps obscurs, il est plus efficace de bombarder l’opinion publique avec un message simple plutôt que de construire un discours qui cherche les causes profondes et ne se contente pas de l’écume du temps. La tyrannie de la pensée marchande est en marche, et sous prétexte de ne pas justifier l’inacceptable, on se refuse à tenter de le comprendre. Les pires époques de l’histoire ont toujours ethnicisé les problèmes sociaux. Le procédé n’est pas nouveau mais il semble malheureusement promis à un bel avenir. Ainsi, lorsque le gouvernement, les médias officiels, les conspirationnistes sur internet, les nouveaux réactionnaires dans les journaux et l’extrême-droite dans les urnes vont tous dans la même direction, on peut désormais s’attendre au pire. Mais le plus alarmant demeure le silence des révolutionnaires. Si nous sommes inaudibles depuis déjà plusieurs années, ce n’est pas seulement à cause de la malfaisance des dirigeants ou de la tyrannie médiatique. Nous devrons répondre devant l’histoire de notre incapacité à opposer une résistance solide à ce flot de haine irrationnelle. C’est donc à nous de trouver les moyens de faire entendre une autre musique, celle du combat pour l’émancipation humaine, pour l’élévation de la conscience et pour la construction d’un monde de justice, de liberté et de fraternité. Nous n’avons jamais eu d’autres alliés que notre unité et notre créativité. Œuvrer à cette unité était jusqu’à présent nécessaire, désormais, la situation actuelle nous y oblige.

 

Jean-François Brient, Chroniques de la Guerre civile mondiale # 2, janvier 2016.

http://www.lestempsbouleverses.org/


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28 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 20 janvier 2016 09:17

    oui + 1000
    a titre de démonstration il suffit de regarder le parcours de nos terroristes : tous issus de la délinquance ............l’un deux avait même si ma mémoire est bonne un bar a bière ......quel genre de musulman a un bar a bière ?


    • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 20 janvier 2016 10:11

      @gaijin

      bar a bières et bar a putes........................................................LA BELGIQUE C ’EST DONC UN

      « FOUTROIR » AVEC LE TRESORIER DSK ET LE MAQ DEDE LA SAUMURE  !!!!

      bar


    • gaijin gaijin 20 janvier 2016 10:49

      @TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE
      c’est vrai ça doit être la faute de la belgique ..............................
      non mais allo ..........


    • sleeping-zombie 20 janvier 2016 12:56

      @gaijin
      Breivik n’était pas « issu » de la délinquance. D’ailleurs, c’est le seul qui ait fait preuve d’une réelle efficacité avec les moyens dont il disposait.
      <mode humour noir>
      d’ailleurs, si son but était de prouver la supériorité des blancs, c’est plutôt réussi... Utoya, 77 morts. Pour un mec seul avec des pistolets semi-automatique... on est loin du bras-cassés du Thalys


    • gaijin gaijin 20 janvier 2016 17:02

      @sleeping-zombie
      oui tout a fait mais je parlais ici de la vague actuelle ..................
      question efficacité en effet on voit bien que ce sont des pieds nickelés ( de toute façon ils sont tellement chargés qu’ils doivent être en pleine hallu )
      je n’ai pas creusé le détail de comment les choses se sont passées mais au bataclan j’ai été surpris du petit nombre de victime compte tenu des moyens engagés
      ( petit est relatif je précise )


    • sleeping-zombie 20 janvier 2016 18:13

      @OMAR
      Je suis assez indifférent au terrorisme, tant que j’ai 100 fois plus de chances de mourir d’un accident de la route, et 300 fois plus de me suicider.
      Mais non, je ne regrette pas l’absence de carnage, c’était juste de l’humour. Mes excuses, je débute :)


    • sleeping-zombie 20 janvier 2016 18:15

      @gaijin
      L’amour du travail bien fait se perd. La finition... c’est d’abord un trait culturel :D


    • gaijin gaijin 21 janvier 2016 09:18

      @sleeping-zombie
      pas faux et cette culture là a été soigneusement détruite ..................a part chez quelques résistants le travail bien fait c’est devenu un mythe


    • Fergus Fergus 20 janvier 2016 09:26

      Bonjour, Jean-François

      Très bonne analyse à laquelle j’adhère très largement, de la perte de repères d’individus confrontés à la vacuité de la société et à la célébration de la futilité, à la mise en place par les pouvoirs publics d’un carcan sournois visant à toujours plus restreindre les libertés des citoyens sous couvert de lutte contre un ennemi extérieur implacable.

      Pour autant, votre titre risque de ne pas être compris, et de fait il me semble particulièrement maladroit car, en me plaçant au cœur de votre raisonnement, ce n’est pas « le barbare » sui croit en la barbarie, mais « le naïf » !


      • Fergus Fergus 20 janvier 2016 09:28

        Erratum : ... qui croit...


        • César Castique César Castique 20 janvier 2016 09:50

          « ...celle du combat pour l’émancipation humaine, pour l’élévation de la conscience et pour la construction d’un monde de justice, de liberté et de fraternité. »


          Retour à la case XIXe siècle... smiley

          Au tout début de son best-seller De la horde à l’Etat, Eugène Enriquez, psychosociologue de gauche, écrit : 

          « Le dix-neuvième siècle fut le siècle de l’espoir, de la croyance au progrès social, de l’aptitude de chaque homme à devenir un être fraternel pour les autres. Le vingtième siècle est celui de l’inquiétude et des désillusions du progrès. » 

          Je n’ai pas de conseils à vous donner, mais si j’étais à votre place, je prendrais acte et je reverrais mes « fondamentaux ». 

          Les vôtres datent d’une époque où le prolétaire consacrait la moitié de son salaire à l’alimentation de sa famille, qui s’entassait dans un taudis. 

          Il serait temps de comprendre que ces temps, comme leur discours, sont révolus.

          • César Castique César Castique 20 janvier 2016 11:26

            @oncle archibald

            « … désolé mais vos remarques ne tiennent pas debout. »


            Les vôtres ne sont pas terribles non plus smiley


            « Aujourd’hui le « prolétaire », disons un smicard qui travaille à paris… »


            Désolé à mon tour, mais je ne le vois pas représentatif du salarié moyen d’aujourd’hui, alors que je parlais du salarié moyen d’autrefois.


             « Si vous ne comprenez pas que cette situation ne peut pas perdurer… »


            Oh la la, s’il y en a un qui comprend que la situation ne peut pas perdurer, c’est bien moi, mais je comprends aussi qu’on n’en sortira pas avec de l’anachronique « combat pour l’émancipation humaine, pour l’élévation de la conscience et pour la construction d’un monde de justice, de liberté et de fraternité. »


            Ce genre de chimères emphatiques ne prend plus qu’auprès d’une toute petite minorité de « progressistes » à la mode de 1850, et la défection se vérifie depuis trente ans au fond des urnes.


            Par ailleurs, dans tous les pays, ce sont les ouvriers, ceux qui subissent le choc in situ, qui se dressent contre l’invasion migratoire affluant du Proche et du Moyen-Orient, ce ne sont pas les intellectuels dévoyés et ce ne sont pas non plus les bénéficiaires de l’ultralibéralisme effréné.


          • Fergus Fergus 20 janvier 2016 16:42

            Bonjour, oncle archibald

            « un smicard qui travaille à paris, avec la totalité de son salaire il peut tout juste se payer le loyer d’un taudis »

            Et encore ! Mon beau-frère vit dans le 13e arrondissement (aux Gobelins) ; il paye pour son appartement un loyer de 800 euros environ, grâce à la loi de 1948 dont il bénéficie. A surface égale dans le même immeuble, ses voisins payent... 2 200 euros, près de 3 fois plus ! Un tel loyer est évidemment prohibitif, même pour un couple de la classe moyenne.


          • marceau 20 janvier 2016 18:05

            @Fergus

            Que ton beau frère adhère au parti socialiste, il aura droit à un logement social, rien de plus simple !


          • César Castique César Castique 20 janvier 2016 18:21

            @oncle archibald

             

            « Ça n’a jamais autant été d’actualité !!! »

             

             

            Comme j’ai écrit : « Ce genre de chimères emphatiques ne prend plus qu’auprès d’une toute petite minorité de « progressistes » à la mode de 1850, et la défection se vérifie depuis trente ans au fond des urnes. »

             

             

            « Du fait de l’élévation du niveau d’instruction un très grand nombre de personnes sont devenues capables de juger de leur situation, d’apprécier ce que leur travail rapporte à ceux qui les emploient et à ceux dont ils dépendent d’une manière ou d’une autre. Ils espèrent à justes raisons d’après moi un partage plus équitable des fruits du travail et du capital ... Tout simplement. »

             

             

            Si vous voulez, mais ça ne veut en aucun cas dire que ces gens aspirent à une émancipation indéfinissable, à une élévation de la conscience encore plus fuligineuse et à la construction d‘un monde de justice, de liberté et de fraternité, incluant les Kohos, les Ntumus, les Birobidjanais, les salariés pakistanais de Reebok, les Huitotes, les Tofalars, les Badjaos et les descendants des cagots des Pyrénées.

             

             

            « Quelles sont vos appréciations personnelles sur les notions « de justice, de liberté et de fraternité » ? »

             

             

            Des paroles ronflantes, exaltées par des philosophes, qui ne se traduisent que par de vagues espoirs, teintés d’égocentrisme, pour la plupart des gens.

             

            Le même Eugène Enriquez soulève une question intéressante, page 13 de l’ouvrage cité : «  Pourquoi les hommes, se voulant guidés par le principe de plaisir et les pulsions de vie, aspirant à la paix, à la liberté et à l’expression de leur individualité, et qui, consciemment, disent désirer le bonheur au profit de tous, forgent-ils le plus souvent des sociétés aliénantes favorisant plus l’agression et la destruction que le vie communautaire ?  »

             

            Il n’y répond pas, sans doute parce que son subconscient refoule la seule réponse qui lui vient spontanément à l’esprit, à savoir que ces nobles aspirations sont à la fois superficielles et fluctuantes. Si elles étaient innées, profondes et persistantes, il y a des siècles, voire quelques millénaires, qu’on en observerait les effets, ça ne fait aucun doute.



          • César Castique César Castique 21 janvier 2016 11:47

            @oncle archibald

            « vous ne voulez pas changer votre pseudo et le remplacer par « César Cynique » qui me parait plus approprié .... »

            Je ne crois pas qu’analyser froidement la situation et la présenter crûment s’apparente à du cynisme.

            « Je ne nie pas hélàs qu’il y ait pas mal de « vrai » dans ce que vous dites, mais pour certains c’est dur à avaler, très loin de leurs idéaux… »

            Je les comprends, mais je ne peux rien pour eux. Leur problème, selon moi, c’est qu’ils se trompent d’homme. Ils lui prêtent des qualités – au sens de « caractéristiques de nature, bonnes ou mauvaises » (CNTRL) - et des aspirations qu’il n’a pas. Cet homme a été inventé par les philosophes du XVIIIe siècle, dans la foulée de quelques précurseurs, comme La Boétie.

            Quand Rousseau écrit : « L’homme est né libre, mais partout il est dans les fers », il profère une demi-douzaine de conneries, si on voulait décortiquer complètement. D’abord, l’homme est né complètement dépendant de son entourage humain pour les premières années de sa vie. Ensuite, dès qu’il a développé son entendement, il se trouve, roi ou fils de rien, enserré dans tout un réseau de contraintes matérielles dont il est impossible de s’affranchir, et qui conditionnent l’emploi d’un temps dont la libre disposition est un facteur essentiel de liberté.

            Aux contraintes matérielles s’ajoutent des obligations sociales et religieuses. C’est principalement de ces dernières que les intellos progressistes veulent alors s’affranchir, en croyant que cette libération étendue à l’ensemble des hommes débouchera sur l’avènement d’une société idéale fondée sur la Raison – les cons !. Il suffit de regarder autour de nous, pour savoir ce qu’il en est advenu

            « En tout cas ce que vous n’expliquez nullement, c’est pourquoi quand une entreprise est plus productive que la veille, le bénéfice supplémentaire généré par la nouvelle productivité ne doit pas être partagé. »

            Je ne peux rien expliqué, parce que c’est du cas par cas. Si le gain de productivité provient d’une sollicitation accrue du personnel, il est normal qu’il en profite pécuniairement, mais si c’est le produit d’investissements dans du matériel plus performant, il est pertinent que les investisseurs en profitent, ou que les bénéfices soient maintenus au même niveau pour renforcer la compétitivité de l’entreprise

            « Il me parait probable que vous teniez ceux que l’on a coutume d’appeler « les travailleurs » pour une espèce particulière devant se résigner à son sort… »

            Certainement pas, ne serait-ce déjà que parce que c’est le meilleur moyen de démotiver le personnel. Non, je crois au dialogue social, mais pas dans une atmosphère de « lutte des classes », produits de ressentiments réciproques nés au temps des illusions collectivistes, comme on a trop souvent l’impression que cela se passe en France. Mais je connais aussi des entreprises où patron et employés savent pertinemment que les intérêts de l’un et des autres est de tirer à la même corde.

            « Si comme moi et beaucoup d’autres vous partiez du principe qu’un homme en vaut un autre, il parait difficile d’accepter que certains en exploitent d’autres au point de leur laisser juste le minimum vital alors que les uns ne peuvent rien sans les autres. »

            On n’arrive à rien, si on part dans la caricature. Combien de salariés français entrent-ils dans votre catégorie « juste le minimum vital », dans quels secteurs de l’économie, et à quoi correspond « juste le minimum vital » ? Généraliser et étendre le pire à l’ensemble d’une économie, est du niveau de la discussion de bistrot, alors que toutes les situations particulières devraient faire l’objet d’un examen particulier lui aussi. Et déjà, certaines pratiques parmi les pires, deviendraient beaucoup plus difficiles à mettre en oeuvre si était imposée la préférence nationale à l’embauche.

            « Méfiez vous qu’un jour prochain « les caves se rebiffent » et qu’il ne leur prenne envie d’aller régler les comptes ailleurs que dans les urnes. »

            Ailleurs ? Où ? A Paris ? A Bruxelles ? A Francfort ou à Berlin ? A Shanghai ? A New York – à ce propos, ils en sont à quoi les bouffons d’Occupy Wall Street ? Vous croyez que lyncher Arnault, Juncker, Sutherland, Mittal, Draghi, Christine Lagarde ou, ou même tous à la fois, changerait quelque chose à quoi que ce soit, une fois passée la fugitive jouissance des lyncheurs ?

            Près de 50 % des actions du sempiternel CAC 40 sont entre les mains d’investisseurs étrangers et tout est si dilué dans la mondialisation qu’il ne suffirait même pas de couper 10’000 têtes, pour enclencher un processus révolutionnaire sans queue (et surtout) ni tête.


          • Francis, agnotologue JL 20 janvier 2016 10:15

            Bonjour Jean-François Brient, 

             
            ’’le plus alarmant demeure le silence des révolutionnaires. Si nous sommes inaudibles depuis déjà plusieurs années, ce n’est pas seulement à cause de la malfaisance des dirigeants ou de la tyrannie médiatique. Nous devrons répondre devant l’histoire de notre incapacité à opposer une résistance solide à ce flot de haine irrationnelle’’
             
            Je ne sais pas qui sont ces révolutionnaires dont vous vous recommandez. Mais je sais que jamais l’histoire n’a reproché à des révolutionnaires inconnus de n’avoir pas agi. 
             
            Ceci dit, vos récriminations c’est un peu un inventaire à la Prévert, on y trouve de tout et son contraire, j’en veux pour preuve cette phrase : ’’ lorsque le gouvernement, les médias officiels, les conspirationnistes sur internet, les nouveaux réactionnaires dans les journaux et l’extrême-droite dans les urnes vont tous dans la même direction, on peut désormais s’attendre au pire.’’ Là où vous voyez du consensus, moi je vois plutôt une cacophonie et des clivages.

            Le système marchand ne veut rien d’autre que faire du profit. Les politiques ne veulent rien d’autre que se faire élire et réélire. Quant aux médias, ils interfèrent entre les deux précédents en orchestrant les faits divers et les storytellings.

            • Francis, agnotologue JL 20 janvier 2016 12:48

              Comme réponse du berger à la bergère, à votre article j’opposerai, une fois n’est pas coutume, ce commentaire de César Castique sous l’article d’Elliot : 

              Pour en finir avec les querelles stériles...et notamment ça : «  ...il faut détruire l’unité interne des nations européennes (« to undermine national homogeneity of european nations ») afin de les ouvrir à l’immigration de masse , changer la structure de leur population, et générer ainsi plus de croissance économique »

            • Fergus Fergus 20 janvier 2016 16:44

              Bonjour, JL

              « Le système marchand ne veut rien d’autre que faire du profit. Les politiques ne veulent rien d’autre que se faire élire et réélire. Quant aux médias, ils interfèrent entre les deux précédents en orchestrant les faits divers et les storytellings. »

              Excellent résumé de la société dans laquelle nous vivons.


            • MagicBuster 20 janvier 2016 10:30

              Bonjour - c’est bien écrit  smiley

              Je me suis demandé si la photo avec les 2 masques est une référence aux anonymous (masque de Guy Fawkes)  ?

              (ou pas)


              • eugene eugene 20 janvier 2016 11:11

                Non, le barbare n’est pas celui qui croit en la barbarie.... Le barbare, c’est celui, selon les romains qui venait d’ailleurs, et le mot, comme connotation, du danger venant de l’extérieur, imposant ces coutumes, n’a finalement pas trop changé, si ce n’est qu’il a un sens plus général, et signifie l’horrible, le sauvage, le non éduqué et dangereux, une sorte toujours de repoussoir. Nous redécouvrons la barbarie, ou faisons plutôt semblant de la redécouvrir. Mais elle a toujours été là. .

                 En système, l’idée est la justification du pire par l’évidence qu’on fait partie des élus, de la nouvelle race, de la vraie foi : C’est le kit de base. Voilà pour moi ce qui est compréhensif. Le projet va plaire à toute la racaille de psychopathes et de paranoïaques n’attendant que l’occase, l’ouverture pour passer à l’action, l’affaiblissement d’un état, de nouvelles perspectives liées à une débâcle. 
                C’est donc la rencontre de plusieurs éléments dans la cornue qui va créer le barbare, si on veut l’appeler ainsi, un mot un peu dangereux à utiliser tout de même !, il ne faut tout de même pas trop se perdre dans des tergiversations douteuses, faisant le jeu du pire. Car tout ne se vaut pas. La lutte du bien et du mal est un éternel débat, mais les possibilités offertes aux extrêmes est inédit. Beaucoup de choses sont compréhensives quand on les prend une par une, mais leur potentialisation l’est beaucoup moins, et échappe à notre analyse logique, et à la science de ce que vous nommez les révolutionnaires ???...Mais par contre l’histoire et la philosophie peuvent nous aider, (et sans doute aussi les sciences cognitives). Sans même avoir besoin de regarder dans les rétros, depuis l’antiquité, où Hérodote déjà parlait de ces choses. Les nazis et leur nihilisme de bruts et les staliniens n’en étant que deux des dernières expressions. Le mot comprendre est un peu fâcheux. Nous en constatons l’existence, tout comme nous savons celle du mal absolu. Et cela existe depuis bien avant Anna Arendt, l’analyse du mal. Si nous avions des difficultés à le nommer voilà qu’ils nous proposent une piqure de rappel. 

                • leypanou 20 janvier 2016 13:15

                  Ainsi toutes les gauches illusionnistes drapées d’humanisme affirment que la France paye le prix de ses guerres impérialistes dans le monde musulman. : si vous pensez que la politique pro-interventionniste de la France n’a rien à voir avec les attentats, c’est que vous êtes à coté de la plaque. Il avait dit quoi déjà l’un des terroristes au Bataclan ?

                  C’est bien de parler de combat pour l’émancipation humaine, pour l’élévation de la conscience et pour la construction d’un monde de justice, de liberté et de fraternité mais cela risque de n’être que de mots creux si on ne cherche pas à comprendre les raisons des interventions de certains pays dans d’autres pays à des milliers de kilomètres de ses frontières et surtout les contrer.

                  Cet article intitulé : Toutes les guerres sont des guerres de banquiers vaut la peine d’être lu.


                  • Francis, agnotologue JL 20 janvier 2016 15:35

                    @leypanou,


                    ’’C’est bien de parler de combat pour l’émancipation humaine, pour l’élévation de la conscience et pour la construction d’un monde de justice, de liberté et de fraternité mais cela risque de n’être que de mots creux si on ne cherche pas à comprendre les raisons des interventions de certains pays dans d’autres pays à des milliers de kilomètres de ses frontières et surtout les contrer.’’

                    Les contrer ? Je dirais plutôt : en analyser les conséquences, les retours de bâtons.

                    Mais la Pensée unique qui sévit dans les médias dominants n’en a que faire qui énonce à propos des attentats meurtriers : ’expliquer c’est déjà excuser.’ et appelle ’dépeceurs d’unité’(*) tous ceux qui n’acceptent pas de marcher au pas sur l’injonction militaire qui, la discipline faisant la force principale des armées, a posé une fois pour toutes que ’penser c’est déjà désobéir.’

                    D’ailleurs, pour ces gens, ne sommes nous pas en guerre ?

                    (*) Caroline Fourest, dans les Matins de France Culture.

                  • Fergus Fergus 20 janvier 2016 16:49

                    Bonjour, leypanou

                    « si vous pensez que la politique pro-interventionniste de la France n’a rien à voir avec les attentats, c’est que vous êtes à coté de la plaque. Il avait dit quoi déjà l’un des terroristes au Bataclan ? »

                    C’est vrai, mais cela n’invalide pas le fond du propos de l’auteur : les abrutis en perte de repères qui ont commis les attentats de Columbine ou du Bataclan appartiennent à un même type d’individus : seule était différente la motivation alibi de leur folie suicidaire.


                  • Francis, agnotologue JL 20 janvier 2016 19:00

                    @Fergus,


                    « motivation alibi » ? 
                    Motivation, ou alibi ? Motif n’est pas motivation.

                    De mon point de vue, les mêmes motivations (pulsions, affects, besoins) se sont investies dans des motifs différents. Et ce motif, ou prétexte, alibi si vous voulez, c’est l’environnement qui le leur a fourni, aux uns comme aux autres. Ce même environnement qui élaborera le storytelling propre à le dédouaner au mieux.

                    Par exemple, le fait que les armes soient en vente libre aux US, peut être perçu comme une incitation à s’en servir. Pour les frères Kouachi, on sait ce que ça ne manque pas, vu le contexte dans lequel nous sommes.



                  • tf1Groupie 20 janvier 2016 14:47

                    C’est intéressant au début puis ça tombe dans la caricature sur le « totalitarisme marchand » et l’appel à la révolution..

                    Les belles idées naïves sur l’humanisme, avant on disait « peace & love », sont toujours aussi éloignées d’un monde réel qui lui est concret, donc pas parfait, et qui nécessite du pragmatisme plutôt que de l’idéalisme stérile .


                    • Christian Labrune Christian Labrune 20 janvier 2016 18:34

                      « Mais le plus alarmant demeure le silence des révolutionnaires. »

                      Après la terreur de 93, les cent millions de morts du communisme s’ajoutant à ceux d’autres totalitarisme du même tonneau, le silence des « révolutionnaires » n’est pas ce qu’il y a de plus gênant. Tout ce qu’on leur demande, à ces crétins, c’est de continuer à fermer leur gueule le plus longtemps possible. Le cri qui leur est commun, c’est Viva la muerte ! Le bonheur radical par le chemin des grands cimetières, en quelque sorte. Ras-le-bol !


                      • Francis, agnotologue JL 20 janvier 2016 19:07

                        @Christian Labrune, 


                        un révolutionnaire qui ferme sa gueule n’est pas un révolutionnaire.

                        Ce qu’il vous faut ce n’est pas des révolutionnaires aphones, mais des veaux.

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