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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Les Anglicismes rampants - Substantifs(1)

Les Anglicismes rampants - Substantifs(1)

LES ANGLICISMES RAMPANTS : les SUBSTANTIFS (1)

Nous continuons l'étude des anglicismes rampants par un article consacré aux substantifs. Rappel  : l'auteur entend par anglicismes rampants un envahissement par des mots anglo-américains issus en général du français et qui, revenant en français, sont utilisés tels quels, et ne sont pas rendus dans leur sens exact, comme « copie » (exemplaire), « futur » (avenir), « opportunité » (occasion). Ou bien ce sont des mots français ressemblants pris pour équivalents de mots anglo-américains, comme « fichier » pour file, ou « ultime » pour ultimate. Les anglicismes rampants constituent une sous-espèce de barbarismes, ils recouvrent partiellement la notion de « faux-amis », sans tout à fait coïncider avec eux car le sens peut parfois être assez proche, mais avec une nuance propre aux idiotismes anglo-américains. Cela aurait valu autrefois un zéro pointé à l'élève qui se serait hasardé à employer ce type de mots. On les appelle, en termes scientifiques, des anglicismes sémantiques.

Il faut ajouter que ces emprunts ne font que rendre plus floue, plus imprécise notre langue, car ce type d'anglicismes est une source de confusions et d'erreurs de compréhension.

Le mot français étudié est en gras, le mot anglo-américain est mis entre parenthèses, sauf quand il est identique au mot français.

 

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abus (abuse). Mauvais traitements. Personne victime d'abus. Violence ou sévices (sexuels), viol. Les abus sexuels sur mineurs sont sévèrement punis.

Verbe : abuser (to abuse). Abuser un enfant : lui faire subir des sévices sexuels.

Sens français : mauvais usage de quelque chose.
  
administration. Gouvernement, présidence (É.-U.). L'administration Obama.

Sens français : ensemble des services d'un État.
  
afro-américain (Afro-American). Noir, nègre (É.-U.). Martin Luther King était un Afro-Américain.

Pour respecter la bien-pensance officielle, le mot « nègre », considéré comme une insulte, est banni. Souvent même on entend ou on lit le mot « black », qui signifie… noir. Si noir a un féminin (noire), par contre black n'en a pas (on ne dit pas une blacke).

Le mot black semble provenir d'une racine anglo-saxonne *blk signifiant brûler. A rapprocher du latin flagare, du grec φλέγω (phlégô) « enflammer », « brûler ». La racine *blk désigne le résidu de la combustion et aussi l'encre. Parler des noirs est devenu un sujet brûlant.
  
agenda. Calendrier, ordre du jour, programme. « L'Agenda XXI » (plan d'action écologique pour le XXIe siècle).

Sens français : carnet sur lequel on note les choses à faire.
  
album. Disque ou CD réunissant plusieurs titres. Un album de jazz (mais on ne dira pas : un album de Bach).

Sens français : recueil en forme de cahier, servant à conserver des images ou des photos. Album souvenir, album photo. L'album, c'était chez les Romains un mur blanchi à la chaux sur lequel on inscrivait les édits des magistrats. Venant de l'adj. albus : blanc.
  
alchimie (alchemy). Accointances, affinités, atomes crochus, bonne entente. Alchimie entre deux êtres. L'alchimie a bien eu lieu entre eux : ça a bien marché entre eux.

Sens français : procédé ésotérique de transformation de la pierre vile (= soi-même) en or spirituel.
  
application. (Petit) logiciel ou programme. Applications pour i-Phone.

Sens français : fait d'appliquer (mettre contre), ou de s'appliquer (se concentrer sur).
  
attractivité (attractivity). Attirance, charme, intérêt, séduction, pouvoir d'attirer. Attractivité du marché chinois.

Sens français, refait d'après attractif : « intéressant », « attirant ».

bannière (banner). Bandeau publicitaire (internet). Les clics sur les bannières génèrent des gains.

Sens français : une bannière, c'est un pavillon, un étendard.
  
bible (vocabulaire de la télévision). Document d'informations, document de travail contenant la liste de personnages d'un feuilleton. Écrire la bible d'une série.

Sens français : Livre saint.
  
bouton (button [vocabulaire informatique]). Petit dessin stylisé sur lesquel on « clique » avec la souris pour lancer un programme, pour ouvrir une fenêtre… Cliquez sur le bouton OK pour valider votre commande.

Sens français : bourgeon d’un fleur non épanouie (bouton de rose) ; excroissance sur la peau traduisant un état maladif (bouton de fièvre) ; petite pièce d’os, de nacre, de plastique… servant à fermer un vêtement ; organe de commande d’un circuit électrique (bouton interrupteur) ou d’un mécanisme (bouton de souris, bouton de télécommande), etc.
  
céréales (cereal). Petit-déjeuner à base de flocons d'avoine, de pétales de maïs... + sucre, chocolat, miel, etc. Les céréales pour le petit déjeuner : un bol d'énergie pour la journée ! (pub).

Sens français : plantes cultivées principalement pour leurs graines, utilisées dans l'alimentation de l'homme et des animaux.
  
clic (click). Appui sur un « bouton » d'une souris pour lancer un programme, ouvrir une fenêtre, ouvrir un menu… Créez votre site en quelques clics.

Verbe : cliquer (to click). Cliquez ici pour accéder au paiement sécurisé.

Sens français : bruit métallique, cliquetis.
  
code. Ensemble d'instructions informatiques. Code binaire. Tenue. Code vestimentaire. Ensemble de conventions. Bousculer les codes.

Sens français : ensemble de lois (Code pénal), réglement, ensemble de règles (code d'honneur), système de signes (code postal).
  
compilation (abrégé en compile ou compil'). Anthologie, chrestomathie, recueil, regroupement, réunion. Ce CD, c'est la compile du siècle.

Verbe : compiler (to compile). Dresser une liste, rassembler, recenser, réunir. Notre magazine a compilé les comportements étranges que nous fait faire notre portable.

En informatique compiler, c'est traduire en « langage-machine » une série d'instructions. Le résultat est la compilation.

Sens français de compilation : réunion, de type plagiat, de documents divers en vue d'en faire un document unique. Cette thèse n'est qu'une compilation de documents déjà publiés sur la question. Du latin compilatio (verbe cum-pilare)  : action de piller, larcin, plagiat.
  
connexion (connection). Liaison, lien, rapprochement, relation (écrit quelquefois connection, comme en anglais). Il n'y a pas de connexion entre ces deux événements.

Sens français : lien physique, liaison électrique.
  
consultant. -Conseil (comme dans graphologue-conseil), conseiller, celui qui donne des conseils, des consultations. Consultant en management.

Sens français : un consultant, c'est celui qui consulte un spécialiste, qui demande une consultation, et non pas celui qui donne une consultation.
  
contenu (content). Article, fond, teneur. Vous aimez nos contenus ? (sic). Lu souvent après les articles sur internet : « Ce contenu pourrait vous intéresser  » (ceci pourrait vous intéresser).

Sens français : ce qui est contenu dans un contenant ou récipient ; sens, signification. Le contenu de ce texte est énigmatique.
  
convention. Assemblée, congrès, réunion. Convention démocrate [É.-U.].

Sens français : accord conclu entre des personnes, des sociétés ou des États, qui engage juridiquement.
  
cougar. Don juane, femme mûre dragueuse. Site de rencontres de cougars.

Sens français : couguar (avec 'gu'), c'est-à-dire un puma (félin).
  
copie (copy). Exemplaire. Veuillez enregistrer votre copie.

Sens français : reproduction fidèle d'un original.
  
corporation. Entrepreprise, société. Microsoft Corporation.

Adj. corporatif (corporate). Qui appartient à une entreprise. Logo corporatif.

Sens français : une corporation, c'est un ensemble de personnes exerçant le même métier.
  
date-butoir (dead-line). Échéance, date limite. Veuillez vous inscrire avant la date-butoir.
  
dentition. Denture, dents. Elle a une belle dentition : elle a de belles dents.

Sens français de dentition : poussée ou percée des dents. (Denture en anglais veut dire : dentier, prothèse dentaire.)
  
département (department). Rayon, section, service, ministère. NYPD (New-York Police Department) : Police de N-Y, LAPD : Police de Los Angeles.

Sens français : division administrative du territoire ; service. La racine est le verbe « partir » : couper, découper (cf. partition).
  
docteur (doctor). Médecin. Je ne me sens pas bien ; je vais voir mon docteur.

Rappel : aux É.-U., on appelle « Doctor » quiconque a un titre universitaire. Doctor Martin Luther-King.
  
édition (edition). Version. Windows 98, 2e édition.

Sens français : ensemble de livres d'un même tirage ou livre faisant partie d'un tirage (j'ai une édition très rare du Pantagruel de Rabelais) ; industrie et commerce du livre ; fait d'éditer.
  
empathie (empathy). Compassion, pitié, sentiment, sympathie. Cet homme n'a aucune empathie envers ses semblables.

Sens français : l'empathie, c'est la faculté psychique de s'identifier à l'autre au point de vue émotif et affectif ; on le comprend « de l'intérieur ». C'est une faculté appréciable pour un acteur ou un psy.
  
exposition (exposure). Apparition publique, présence médiatique, couverture médiatique. Cet acteur a une forte exposition.

Verbes : exposer, sur-exposer ; sous-exposer. (et subst. correspondants). Cet homme politique bénéficie d'une forte couverture médiatique : il est sur-exposé.

Sens français : l'exposition, c'est le fait d'exposer ; c'est aussi une présentation d'œuvres d'art ; ou la première partie d'une œuvre littéraire ou musicale.
  
faille (failure). Échec, défaillance, défaut (informatique). Les virus informatiques profitent des failles du système.

Sens français : rupture de terrain avec dénivellation (géologie) ; défaut, point faible (faille de raisonnement).
  
fertilité (fertility). Fécondité. Le gras impacte la fertilité masculine (sic) : manger trop gras a des conséquences sur la fécondité masculine.

Sens français : aptitude à créer, à se reproduire. Là où avant on employait fécondité, on emploie maintenant fertilité.
  
fichier (file). Document. Ouvrir, fermer, modifier un fichier. Fichier texte, fichier audio, fichier vidéo.

Sens français : ensemble de fiches. Fichier des personnes portées disparues.
  
format. Mise en forme. « Fichier-Édition-Affichage-Insertion-Format » (dans vos traitements de texte). Formule (télévision). Cette émission répond à un nouveau format.·« Grand format » : les journalistes de télévision utilisent cette expression, héritée de la presse écrite, pour un type d'émission ou de reportage.

Verbe : formater (to format). Conditionner, manipuler. Les médias formatent les opinions des Français.

Sens français : le format, ce sont les dimensions d'un livre.
  
fondamentaux (fundamentals), adj. substantivé. Base, fondement, notions de base, principes de base. Cet homme politique prône un retour aux « fondamentaux » (savoir lire, écrire, et compter) à l'école primaire.

Sens français : l'adj. fondamental veut dire : qui sert de fondement, qui concerne le fond de qch, qui constitue la base.
  
futur (future). Avenir, de demain. La voiture du futur, les avions du futur. Good luck for the future : Bonne chance pour le futur ! (traduction par la presse française de la phrase d'adieu de D. S.-K. au F.M.I.).

Sens français : dans une vision purement linéaire du temps, le futur prolonge mathématiquement et implacablement le présent (horloge dite digitale). L'avenir, lui, est gros de mille possibles, avec ses éternels retours ; c'est une vision plus cyclique du temps (horloge classique).
  
gai, gay (argot américain), adj. et subst. invariable. Homo, homosexuel. Ce type est gay, cette femme est gay. La loi Taubira sur le mariage gay.

Sens français : joyeux, enjoué. Le sens est complètement dévoyé.
  
genre (gender). Sexe, « sexe psychique ». Théorie du « genre ».

Sens français de genre : caractère commun à des êtres ou des choses ; espèce, classe ; sorte, manière ; mode, goût, style ; en grammaire : masc., fém. et neutre. Etc. etc. etc.
  
glamour (glamor), adj.et subst. invariable. Charme, séduction ou charmant, séduisant. Kate et William, un couple glamour. Ce mot, glamour, est maintenant employé systématiquement dès qu'il s'agit de quelqu'un de beau, de charmant, de séduisant, avec un côté sensuel et érotique. Une femme glamour.

Mais pas uniquement ! Les toilettes publiques. Surprise. Celles-ci sont colorées, presque glamour, nous apprend une chronique de Yahoo. Ici, glamour a le sens d’agréable, d’attrayant, de joli… On parle aussi de légumes glamour, du côté glamour de la cocaïne (sic), etc. Glamour est devenu un mot passe-partout pour tout ce qu’on trouve agréable, attirant ou joli.

Glamour vient du grec γράμμα, latin gramma : « mesure », puis « lettre », qui a donné « grammaire » en français, « grammar » en anglais. À l'origine : études de magie, recueil de recettes magiques. D'où « grimoire ». On retrouve là certains sens de charme : formule magique, enchantement. La maîtrise de la grammaire – et de l'orthographe –, n'est-ce pas là une grande magie ?
  
glue (avec -e final). Colle. Super-glue  : colle forte (cyano-acrylate). On peut mettre en évidence des empreintes digitales avec des fumigations de super-glue.

En français, glu, sans -e final : matière collante, obtenue à partir de certaines plantes.
  
homophobe (homophobic), adj. et subst. Qui rejette l'homosexualité, qui ne tolère pas les homosexuels. Tenir des propos homophobes. On accuse cet homme politique d'être un homophobe déclaré.

homophobie (homophobia). Rejet de l'homosexualité, intolérance envers l'homosexualité. L'homophobie est un délit en France.
  
icône, icone (icon), parfois mis au masc. : un icône ou un icone. Petit dessin stylisé qui représente un programme (informatique). Cliquer sur une icône. « Idole », personnage en vue, vedette. Madonna, une icône de la chanson.

En français : tableau religieux de l'art sacré byzantin, grec ou slave.
  
immersion. Fait d'être plongé dans une ambiance, un milieu étrangers. Stage en immersion. (Caméra) embarquée. Vol en immersion ( sic ! ). Espionnage, infiltration. Agent en immersion.

Sens français : fait d'être immergé, d'être sous l'eau.
  
impact. Conséquence, effet, influence, répercussion. Avoir un grand impact.

Verbe : impacter (to impact). Affecter, concerner, influer sur, toucher. Quels sont les clients impactés par cette panne ?

En français un impact, c'est le choc d'un projectile contre un objet.
  
intelligence. Espionnage, renseignement, services secrets. Intelligence économique, « Intelligence Service ».

L'adj. intelligent veut maintenant dire : auto-adaptable, perfectionné. Un téléphone intelligent, un vêtement intelligent.

Sens français : faculté de compréhension. Du latin intelligo : cueillir, choisir.
  
islamophobe (islamophobist), adj. et subst. Qui rejette l'islam, qui ne tolère pas l'islam. Cet homme est un islamophobe acharné. On accuse ce mouvement d'être islamophobe.

islamophobie (islamophobia). Rejet de l'islam, intolérance envers l'islam. En France, l'islamophobie est un délit.
  
item. Article, numéro, point, rubrique. Veuillez cocher chaque item.

Sens français : en outre, de plus. Item, mon corps j'ordonne et laisse / A nostre grant mere la terre (François Villon, Le Grand Testament).
  
langage (language). Codage, système. Langage basic, langage C.

Sens français : faculté d'articuler des sons cohérents, de tracer des signes compréhensibles afin de communiquer.

 

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Dans un prochain article, nous terminerons l'étude des substantifs. Puis, nous entamerons celle des adjectifs pour finir par les verbes.


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57 réactions à cet article    


  • Sarah 25 février 2016 13:23

    Ces anglicismes sont bien plus graves que l’emploi de mots anglais non traduits en français - tels que bulldozer, parking, Wi-Fi, squat, camping, week-end - même s’ils sont employés de manière erronée car vous savez que ce sont des mots anglais.

     

    Employer des mots français dans le sens qu’ils ont en anglais est pernicieux parce que vous écrivez ou parlez de manière fautive sans vous en rendre compte ; c’est aussi une source de malentendu ou de méprise.


    • amiaplacidus amiaplacidus 25 février 2016 14:22

      @Sarah

      Plus vicieux encore, utiliser une expression anglaise alors qu’il existe une expression française signifiant la même chose depuis longtemps.

      Par exemple pourquoi utiliser l’horrible « false-flag » alors qu’il existe faux-nez ?
      .
      Le pire, c’est que la plupart des gens qui maltraitent à ce point la langue française sont incapables d’articuler ne serait-ce qu’un début de phrase cohérente en anglais.


    • ricoxy ricoxy 25 février 2016 15:17

       
      ► amiaplacidus
       
      Oui, l’emploi de l’expression « opération en false flag » (sous faux drapeau, sous faux pavillon) est très prisé par les rédacteurs rendant compte d’événements bizarres (comme pour le marathon de Boston en 2013). Snobisme ? Manque d’idée pour traduire ?
       


    • ricoxy ricoxy 25 février 2016 15:21

       
      ► Sarah
       
      Effectivement, quand un journaliste parle de « convention », de « ligue », de « rhétorique », de « sanctuaire », etc. on ne sait plus dans quel sens il emploie ces mots.
       


    • Abou Antoun Abou Antoun 25 février 2016 16:57

      @Sarah
      parking n’est pas vraiment anglais, on dit plutôt couramment car park. On peut également trouver parking place. En français il eut été facile de former autoparc qui se comprend et se prononce facilement. C’est un peu comme le smoking qui en vrai anglais se nomme tuxedo, et n’est pas un vêtement spécial fumage...La liste est longue de ces ’english looking words’.
      Et pour tout arranger en anglais le mot parking qui est le participe présent du verbe to park, se prononce avec un fort accent tonique sur le ’a’ le g final étant totalement assourdi , alors qu’en français on insiste sur la finale ’parkingue’, de sorte que le mot a de grandes chances de ne même pas être reconnu. Bref chez les Grands Bretons ou les Amerloques, si vous cherchez à garer votre voiture mieux vaut ne pas demander un ’parking’. Par contre pour tirer un clope n’hésitez pas à demander la ’smoking area’. 


    • Abou Antoun Abou Antoun 25 février 2016 17:06

      @Sarah
      camping désigne en anglais exclusivement la pratique du camping. L’endroit où l’on pique la tente c’est ’camping site’ .Le mot franglais désigne aussi bien l’un que l’autre. J’ai mis ma tente dans un camping je fais du camping. Même remarque pour ce qui concerne l’accent tonique que pour "parking’ si vous demandez où se trouve le ’campingue’ les Anglais risquent de vous regarder avec un air ahuri.


    • Sarah 25 février 2016 18:07

      @Abou Antoun

       
      Oui. Et un anglais ne dire jamais « a » parking (participe présent).
       
      Il existe parking lot.
       
      Idem pour camping (jamais « a » camping)

      Cela dit, je trouve cela moins grave que les anglicismes listés par l’auteur.

    • Abou Antoun Abou Antoun 26 février 2016 16:07

      @Sarah
      Et un anglais ne dire jamais « a » parking (participe présent).
      Never say never. Les participes peuvent être substantivés.
      A perfect parking ! Un garage irréprochable (avec garage au sens d’action de se garer, pas au sens de bâtiment).


    • Sarah 25 février 2016 13:38

      Un malentendu ou une méprise peuvent être dangereux en technique ou en médecine ou dans une situation d’urgence, de stress ou de fatigue.


      • ricoxy ricoxy 25 février 2016 15:11

         
        ► Sarah
         
        Oui, on l’a vu avec un appareil à rayons X, et des patients ont reçu des doses massives de rayons. Mauvaise compréhension du mode d’emploi.
         
         


      • Abou Antoun Abou Antoun 25 février 2016 13:41

        Certaines choses me paraissent sans danger, et puis il n’y a guère d’autre choix que d’entériner l’usage. ainsi par exemple ’bouton’, ’souris’, ’cliquer’, tout cela est passé dans les mœurs et de toutes façons les termes que propose le français (et l’anglais) n’ont pas été retenus par les utilisateurs. ainsi par exemple le nom officiel de la souris est ’pointeur’ (’pointer’ en anglais), je n’ai jamais vu personne les utiliser. On n’a pas à avoir peur de la polysémie, sans elle plus de jeux de mots ...
        Par contre, dans le même ordre d’idée (jargon informatique), je suis complètement opposé à e-mail (problème de prononciation et de sens le mot ’mail’ existe depuis longtemps en français), si on l’écrit email c’est encore pire !!! Nous avons notre ’courriel’ explicite et sonnant bien français, pourquoi le sacrifier à e-mail. Donc en fait c’est au coup par coup ; si nous avons un bon néologisme pas besoin de céder à la mode. Si le mot anglais ou sa variante française est simple imagée et n’entre pas vraiment en conflit avec un sens existant, why not ?


        • ricoxy ricoxy 25 février 2016 15:33

           
          ► Abou Antoun
           
          Il y a des mots qui, effectivement, sont adoptés tels quels par commodité. Cela dit, nous avons bien « ordinateur », et non « calculateur » ou « computeur ».
           
          En ce qui concerne « e-mail », sa traduction par « courriel » n’est pas mal, mais personnellement je préfère « messagel » (message électronique), car il s’agit de messages. « Courrier » a d’autres significations en français. Как Вы думаете ?
           


        • Abou Antoun Abou Antoun 25 février 2016 16:37

          @ricoxy
          как вы хотите, мне не важно.


        • Abou Antoun Abou Antoun 25 février 2016 17:36

           Cela dit, nous avons bien « ordinateur », et non « calculateur » ou « computeur  ».
          Et cela c’est fort regrettable mais encore une fois pas d’autre choix que de respecter un usage bien établi.
          Pour la petite histoire voici un extrait du wiktionaire :
          Du latin ordinator (« celui qui met de l’ordre, ordonnateur »). Le sens moderne a été proposé par le professeur de philologie Jacques Perret dans une lettre datée du 16 avril 1955 en réponse à une demande d’IBM France, dont les dirigeants estimaient le mot calculateur (computer) bien trop restrictif en regard des possibilités de ces machines. (C’est un exemple très rare de la création d’un néologisme authentifiée par une lettre manuscrite et datée.)
          Le choix idéal eut été computeur, réservant le mot calculateur aux humains qui font des calculs mathématiques (ou autres). Computeur eut été proche de l’anglais computer mais parfaitement français. De fait un ordinateur, c’est essentiellement une machine qui calcule, et tous ceux qui connaissent le langage d’assemblage le savent bien. Curieusement Jacques Perret, trouvant le mot ’calculateur’ trop restrictif propose un terme plus restrictif encore. Selon lui, ces machines seraient tout juste bonnes à mettre de l’ordre (à trier) ce qu’elles font bien évidemment parmi tant d’autres tâches relevant toutes du calcul. L’ordinateur peut maintenant être vu comme une machine à célébrer des ordinations (sacerdotales ?).
          Mauvaise pioche ! mais c’est passé dans les mœurs. 
          Но eto, что я действительно думаю об этом. А по-русски они говорят « компьютер ». 


        • ricoxy ricoxy 26 février 2016 01:13

           
          ► Abou Antoun
           
          Oui, et en bulgare, c’est presque la même chose : компютър (kompiouteur). En japonais : コン ピュー タ (kon pioû ta, pronociation japonaise du computer anglais), en espagnol computadora, mais en chinois : 電 腦 (tien-nao), qui veut dire... cerveau électrique. Les Chinois, comme les Français, ont su se démarquer du globish. Mais si les Chinois sont restés près de la physique, les Français se sont rapprochés de Dieu ; le grand Ordinateur (ou Ordonnateur), c’est Dieu, dans le vocabulaire religieux.
           


        • Abou Antoun Abou Antoun 26 février 2016 07:43

          @ricoxy
          le grand Ordinateur (ou Ordonnateur), c’est Dieu, dans le vocabulaire religieux.
          Connaissez vous cette blague ?
          Les hommes construisent le plus grand ordinateur jamais réalisé dans le but d’apporter une réponse à toutes les questions que l’humanité peut se poser.
          Le travail accompli on pose la question restant sans réponse depuis des millénaires :
          « Dieu existe-t-il ? »
          Et la réponse tombe immédiatement :
          « Maintenant, oui ! ».


        • Croa Croa 26 février 2016 10:24

          À Abou Antoun
          Pointeur est tout de même utilisé lorsqu’on désigne la petite flèche sur l’écran : Le pointeur de la souris.


        • ricoxy ricoxy 26 février 2016 10:40

           
          ► Abou Antoun
           
          Avec le « transhumanisme » de Google, on se rapproche de cette menace effroyable.
           


        • Abou Antoun Abou Antoun 26 février 2016 11:32

          @Croa
          Pointeur est tout de même utilisé lorsqu’on désigne la petite flèche sur l’écran : Le pointeur de la souris.
          Exact ! mais on utilise le plus souvent ’curseur’.


        • Croa Croa 28 février 2016 10:48

          @Abou Antoun,
          ‑ Ça dépend : le pointeur se transforme en curseur lorsqu’il arrive dans un champ où il est possible de taper un texte. (Et en petite main lorsqu’il arrive sur un lien hypertexte.)


        • DDZ57 26 avril 2016 17:11

          @ricoxy En espagnol, il y a aussi ordenador.


        • Sarah 25 février 2016 13:53

          Vous citez agenda employé à tort dans le sens de programme.

          Est très souvent employée à tort dans le même contexte l’expression feuille de route (trad. de road map , carte routière) dans le sens d’étapes à suivre, de programme.


          • ricoxy ricoxy 25 février 2016 15:04

             
            ► Sarah
             
            Effectivement, feuille de route a été omis, par simple besoin de réduire la longue liste des mots mal employés. Il figure en tout cas dans mon site, avec sa définition classique : « document permettant à un soldat de se déplacer, en général pour une mission donnée ».
             


          • Abou Antoun Abou Antoun 26 février 2016 16:13

            @ricoxy
            Effectivement, feuille de route
            C’est un peu marginal mais puisqu’on parle des emprunts (réciproques) des langues les unes aux autres.
            Et en russe, itinéraire se dit bien « маршрут » (phonétiquement : marchroute". Un jour vous nous écrirez sur les emprunts du russe au français.


          • Abou Antoun Abou Antoun 26 février 2016 17:39

            les emprunts du russe au français.
            Enfin ce n’est peut-être pas une bonne idée de remettre l’emprunt russe sur le tapis ....C’est carrément hors sujet.


          • Sarah 25 février 2016 14:16

            Une erreur dans votre liste : islamophobe n’est pas un anglicisme ; cela risque de déclencher une polémique hors-sujet.

            Une phobie est une peur irrationnelle ; exemples : arachnophobie, agoraphobie, claustrophobie. Et ce n’est pas un délit.

            De même que n’est pas un délit d’être contre l’islam ou une autre religion, surtout si quelqu’un cherche à vous l’imposer.

             

            Est un délit en France de dire : "Tous les musulmans sont des..." suivi d’un mot diffamant ou injurieux.


            • ricoxy ricoxy 25 février 2016 14:59

               
              ► Sarah
               
              J’ai lu diverses hypothèses à propos des mots « islamophobe », « islamophobie ». Le mot islamophobie aurait vu le jour en Grande-Bretagne. Mais on n’en est pas sûr. En tout cas, le mot reflète mal la réalité de la chose, et révèle une immense hypocrisie – par peur de nommer les choses par leur nom.
               
              Il n’est pas, bien sûr, interdit de rejeter l’islam. Mais si vous l’écrivez ou le dites haut et fort, vous pouvez être inquiété(e) pour « incitation à la haine raciale » (sic). Cela est arrivé à une de mes connnaissances, qui a reçu une lettre d’avertissement de la Licra. Le politiquement correct et la censure fourrent leur nez partout.
               


            • DDZ57 26 avril 2016 17:36

              @ricoxy « (…) vous pouvez être inquiété(e) pour (…) »
              De la même manière sur votre site, que je viens de découvrir en lisant cette page (merci pour le travail effectué) : « Nous sommes le (…) et vous vous êtes (re)connecté(e) à cette page à (…), heure du serveur. »
              « Les hommes et les femmes politiques »

              ->
              « Le 21 mars 2002, l’Académie française publie une nouvelle déclaration pour rappeler sa position à ce sujet et, en particulier, le contresens linguistique sur lequel repose l’entreprise d’une féminisation systématique. Si, en effet, le français connaît deux genres, appelés masculin et féminin, il serait plus juste de les nommer genre marqué et genre non marqué. Seul le genre masculin, non marqué, peut représenter aussi bien les éléments masculins que féminins. En effet, le genre féminin ou marqué est privatif : un « groupe d’étudiantes » ne pourra contenir d’élèves de sexe masculin, tandis qu’un « groupe d’étudiants » pourra contenir des élèves des deux sexes, indifféremment. On se gardera également de dire les électeurs et les électrices, les informaticiennes et les informaticiens, expressions qui sont non seulement lourdes mais aussi redondantes, les informaticiennes étant comprises dans les informaticiens. De la même manière, l’usage du symbole « / » ou des parenthèses pour indiquer les formes masculine et féminine (Les électeurs/électrices du boulevard Voltaire sont appelé(e)s à voter dans le bureau 14) doit être proscrit dans la mesure où il contrevient à la règle traditionnelle de l’accord au pluriel. »

              Source : « Féminisation (des noms de métier, de titres, etc.) »
              Voir aussi : Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres – déclaration du 21 mars 2002 et « La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades ou titres – Mise au point de l’Académie française du 10 octobre 2014 » (avec le texte complet de la déclaration faite en séance, le 14 juin 1984) sur site de l’Académie française.

              (…) Chaque fois que des hommes politiques ou des spécialistes du politiquement correct1 se croient obligés de dire les Parisiens et les Parisiennes, les chômeurs et les chômeuses, les infirmiers et les infirmières, les étudiants et les étudiantes, au lieu de les Parisiens, les chômeurs, les infirmiers ou les étudiants, termes qui incluent à la fois le masculin et le féminin, ils soulignent, sans le vouloir, entre les hommes et les femmes, une différence sournoise contre laquelle les féministes, à raison, ne cessent de s’insurger. Moi qui croyais que nous étions égaux, solidaires… Eh bien non ! Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Comme à l’église du temps de nos grands-parents.

              Source : Julien Lepers – Les fautes de français ? Plus jamais ! Pages 256-259 et Les mauvaises manières ça suffit ! Pages 174 et 175.

              1 Le fameux « politiquement correct », cette entreprise d’anesthésie générale de notre langage où, sous couvert de simplification, il est devenu inconvenant d’appeler un chat un chat…

              Source : Jean-Loup Chiflet : 99 mots ou expressions à f… à la poubelle, page 58.


            • amiaplacidus amiaplacidus 25 février 2016 14:31

              Pour ceux qui ont a coeur la défense de la langue française, je signale un bon forum :

              http://www.achyra.org/francais/

              Politesse, bienséance et civilités y sont de rigueur.


              • ricoxy ricoxy 25 février 2016 15:24

                 
                ► amiaplacidus
                 
                Oui, je connais ce blogue. Merci de l’avoir signalé.
                 


              • Aristide Aristide 25 février 2016 16:57

                Ce qui est bizarre dans cette liste c’est l’absence complète de polysémie aux mots français. Comme si impact ne se concevait par exemple qu’au sens propre, l’impact d’une mesure politique serait donc une faute de français ? Vous faites assez fort sur item, fichier, icone ...Je passe sur Islamophobie qui n’a rien de ce que vous dites, son origine est française et ce n’est pas un délit.


                Pourquoi ne pas prendre tout le vocabulaire informatique et l’analyser comme vous le faites : disque, dossier, fichier( oups c’est fait), index, répertoire, sauvegarde, restauration, application( là aussi c’est fait !), code, programme, exécution, arrêt, ...

                Vous voyez le ridicule du procédé utilisé ? Non , tant pis ...

                • ricoxy ricoxy 25 février 2016 20:02

                   
                  ► Aristide
                   
                  L’informatique a été la cause d’une avalanche d’anglicismes de mauvais aloi, dont il est difficile de se dépétrer. Vous parlez de disque, de dossier, de fichier, de restauration, etc. Et quand il s’agit de donner un nouveau nom à un document, on le « renomme » – ce qui n’est pas le sens classique du verbe renommer en français (nommer une deuxième fois).
                   
                  Et encore, là ce n’est rien. Quand un informaticien « développe » un « protocole » aussi bien pour IPV4 que pour IPV6, hé bien ce protocole est dit « agnostique ». Des exemples, on peut en trouver par dizaines. Et je ne parle pas des joyeusetés des premiers « DOS » (Disk Operating System), où on vous invitait à « presser une touche quand prêt », traduction mot à mot de : press a key when ready.
                   
                  Le problème, avec ces anglicismes, c’est qu’au lieu de rester cantonnés au domaine informatique, ils polluent le français courant, de telle sorte que quand il y a un problème par exemple, on parle d’un « bug », au lieu de parler de boîtier, on parlera de « box », au lieu de condition préalable, ce sera un « prérequis », etc. etc. etc.
                   


                • DDZ57 26 avril 2016 19:33

                  BUGBOGUE (n.f.)

                  Une bogue, en informatique, est un défaut de conception ou de réalisation qui se manifeste par des anomalies de fonctionnement. Un journaliste spécialisé a estimé que cette francisation de « bug » (qui veut dire punaise, en anglais) n’avait pas de sens. Erreur : la bogue est l’enveloppe de la châtaigne, et elle est armée de piquants. L’emploi de ce mot pour désigner les… épines d’un programme est donc astucieux. Il réunit même toutes les conditions pour déborder du jargon spécialisé et entrer dans le langage courant. On dira peut-être : « Il y a une bogue dans ton projet », « j’ai une bogue dans mon agenda »…

                  Source : Michel Voirol – Anglicismes et anglomanie, page 23.

                  *BOGUE n. m. XXe siècle. Francisation de l’anglais bug, « insecte nuisible », puis « défaut », en informatique.

                  INFORM. Défaut dans la conception d’un programme, se manifestant par des anomalies de fonctionnement. Par ext. Désigne, dans la langue courante, tout dysfonctionnement informatique.

                  Source : Addenda au Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition.


                • DDZ57 26 avril 2016 20:40

                  @Aristide
                  Impacter
                  Impact


                • gjou 25 février 2016 17:18

                  Désolé, mais je ne trouve pas ça très grave .. Une langue n’est pas figée, mais évolue, notamment au contact d’autres langues .. Je suppose que lors de l’occupation romaine de la Gaule, l’auteur aurait vitupéré contre l’affadissement du latin parlé par les locaux, qui a créé ... le français. En outre, rapprocher le sens des mots anglais et français similaires nous évitera de tomber dans le piège des faux cousins, et nous simplifiera donc l’apprentissage de l’anglais ..


                  • Abou Antoun Abou Antoun 25 février 2016 17:47

                    @gjou
                    Bonjour !
                    Il faut lire l’intro avec attention. L’auteur focalise ici sur les mots qui font l’aller-retour et se font refaire le portrait , c’est à dire sur des mots d’origine française qui une fois anglicisés nous reviennent avec un sens différent. Il y a donc de vrais risques de confusion.


                  • Sarah 25 février 2016 18:23

                    @gjou
                     

                    Il ne s’agit pas dans l’article de l’évoltion de la langue. Ces mots sont passés en Angleterre, avec, bien sûr, le sens qu’ils avaient en français, lors de la conquête par Guillaume de Normandie.

                    Ils ont ensuite évolué indépendamment en France et en Angleterre.

                     

                    Il y a des cas où l’emploi anglais est plus conforme à l’étymologie que l’emploi français !

                     

                    C’est regrettable mais c’est ainsi.

                     

                    Comme je l’ai écrit plus haut il y a risque de malentendus, qui peuvent être grave comme dans l’exemple qu’a fourni l’auteur dans les premiers posts.

                     

                    Je pense qu’il faut soit parler français correctement, soit parler l’anglais, correctement aussi, mais ne pas mélanger les deux. 


                  • Aristide Aristide 25 février 2016 18:39

                    @Abou Antoun


                    Ah bon, prenons un exemple précis.

                    Bouton : ce mot signifie bien un dispositif pour « commander » une action. L’auteur accepte que le mot soit bien utilisé pour une télécommande mais refuse le même usage en informatique. Idem pour Fichier et file, ...

                    Comme je l’ai écrit l’auteur refuse de donner un sens figuré aux mots, assez bizarre comme si le français ne savait désigner que des choses concrètes. Par exemple le mot impact n’est pas limité au choc de deux solides, ...




                  • Abou Antoun Abou Antoun 25 février 2016 20:30

                    @Aristide
                    Bouton : ce mot signifie bien un dispositif pour « commander » une action. L’auteur accepte que le mot soit bien utilisé pour une télécommande mais refuse le même usage en informatique.
                    Eh bien en pratique il l’utilise. L’auteur illustre son propos avec des exemples et puis il y a la vraie vie. Si ricoxy était mis à l’amende à chaque fois qu’il utilise ’bouton’ pour un élément de formulaire électronique il faudrait qu’il casse sa tirelire.
                    Mais du temps qu’on y est, ajoutons une rubrique à cette page. Une interface graphique comme windows (pas un exemple de qualité mais tout le monde connaît) propose à l’utilisateur des fenêtres de dialog (dialog boxes). Ces fenêtres comportent des éléments d’interface comme des
                    push buttons
                    text areas
                    drop lists
                    combo box
                    radio button
                    check box,
                    etc...
                    Ce sont les éléments de l’interface permettant à l’utilisateur d’interagir avec l’application (le programme). Les anglophones désignent ces objets sous le nom générique de ’control’. Or le mot ’contrôle’ existe bien en français, et il a pour sens principal celui de maîtriser un processus ou de vérifier que certaines normes, lois procédures sont bien appliquées (contrôle fiscal).
                    De fait les objets informatiques dont nous parlons sont des outils permettant de faire des choix. On est bien loin du sens initial.
                    Mais il faut bien reconnaître que nous n’avons pas d’équivalent, donc en pratique les programmeurs utilisent le mot anglais francisé ’contrôle’, cela revient à étendre la polysémie. On aurait pu créer ’opteur’ ou choisir ’sélecteur’ puisque la fonction principale de ces objets est bien de faire des choix, cependant pour certains objets on a des choix prédéfinis et pour d’autres non.
                    C’est un fait l’informatique se développe d’abord dans les pays anglophones, on peut le regretter mais c’est ainsi. Les ’pros’ la plupart du temps commencent à travailler avec des documents non traduits, ce ne sont pas des linguistes alors il francisent à la va-vite, quand ils daignent bien franciser et voilà le résultat.


                  • ricoxy ricoxy 26 février 2016 10:50

                     
                    ► Aristide
                     
                    « [...] l’auteur refuse de donner un sens figuré aux mots ». Ce n’est pas tout à fait ça. Dans les exemples que j’ai donnés (bouton de porte, bouton de sonnette), on a encore affaire à un petit objet qui sort comme un bouton. C’est vrai qu’avec un bouton de télécommande, l’objet sort moins.
                     
                    Tandis qu’avec le bouton informatique sur lequel on « clique », là il s’agit simplement d’un dessin, – même si par un artifice en 3D on peut donner à un tel dessin l’illusion du relief.
                     


                  • gjou 26 février 2016 15:11

                    @Sarah
                    Il s’agit quand même de l’évolution de la langue, lorsqu’on déplore l’usage de mots français avec le sens de leurs homonymes anglais. A cet égard Victor Hugo s’indignait déjà de ce purisme qui, selon lui, fige la langue. Dans Cromwell, il écrit que « c’est en vain que nos Josué littéraires crient à la langue de s’arrêter ; les langues ni le soleil ne s’arrêtent plus. Le jour où elles se fixent, elles meurent. Voilà pourquoi le français de certaine école littéraire est une langue morte ».


                  • ricoxy ricoxy 26 février 2016 16:14

                     
                    ► gjou
                     
                    Je ne sais pas quelle serait maintenant la réaction de Victor Hugo devant le déferlement des hordes de mots anglais... Irait-il se réfugier à Guernesey ?
                     


                  • Aristide Aristide 27 février 2016 12:58

                    @ricoxy


                    Vous illustriez l’inverse en regrettant que des mots français étendent leur sens à de nouveaux concepts issus de l’anglais ou d’autres langues ou simplement dû à l’extension du dialecte technique bien français au sens commun. En aucun cas, ce que vous illustrez dans votre article ne consiste à emprunter des mots anglais. De plus on pourrait vous opposer facilement que la plupart des mots dont vous critiquez l’ajout de nouvelles significations sont issus du français.

                    C’est assez bizarre qu’un défenseur de la langue limite le sens des mots aux usages anciens, comme si on reprochait l’usage de « automobile » ancien adjectif devenu un nom commun pour désigner les véhicules automobiles.

                    C’est vrai que les québécois ont cette préoccupation assez viscérale de conserver une vision incompréhensible de la « pureté » de la langue, allant jusqu’au ridicule dans le choix de quelques néologismes pour éviter tout emprunt à l’anglais. 

                    Vous devriez consulter le site de la province du Québec, il y a une liste de mots que vous proposez bien plus complète. Et sur chacun de ces mots, une explication bien plus raisonnable.




                  • Aristide Aristide 27 février 2016 13:21

                    @Abou Antoun


                    « Les anglophones désignent ces objets sous le nom générique de ’control’. Or le mot ’contrôle’ existe bien en français, et il a pour sens principal celui de maîtriser un processus ou de vérifier que certaines normes, lois procédures sont bien appliquées (contrôle fiscal). »

                    Pourquoi cette volonté de ne parler que du sens principal du mot contrôle. Il existe un autre sens « garder son contrôle », « contrôler » ses nerfs, contrôleur du ciel, ... Controle dans ce sens second permet de préciser que l’on pilote, que l’on agit sur l’objet de ce contrôle. 

                    En informatique tous les objets graphiques des nouvelles interfaces homme-machine ( IHM) servent à contrôler les demandes au sens de piloter, préciser la demande.Sur la désignation des objets graphiques composant les IHM, il n’y a pas d’anglais, tous les mots sont en bon français. On parle de boites de dialogue, de boites à cocher, d’options, de commandes, de boutons, de listes, de listes déroulantes, de tableaux, de tableaux multi-colonnes, de zones de texte, d’images, de menus, de menus déroulants, ...

                    Sur ce choix du mot « contrôle » pour désigner l’ensemble des objets graphiques, il s’agit à mon sens d’un choix judicieux, en effet ces objets sont très divers, enrichis sans cesse. Il s’agit des « objets graphiques de contrôle » et comme pour automobile l’adjectif est devenu substantif.



                  • DDZ57 26 avril 2016 17:03

                    1) Contrôler au sens d’être maître

                    2) CONTRÔLE, CONTRÔLER

                    « Contrôle » est un des anglicismes insidieux les plus envahissants, désignant abusivement l’action de déclencher, d’arrêter et d’une façon générale d’assurer la marche d’un appareil, ou le dispositif permettant cette action. Ce qui en français doit se traduire par « commande ».

                    « Control » désigne également l’opération qui consiste à maintenir une grandeur entre des limites fixées, ce que le français exprime par le mot « régulation ».

                    Faut-il rappeler qu’un contrôle est une vérification, et non une commande ? Un poste de contrôle n’est pas un poste de commande. Et « attitude control » n’est pas un « contrôle d’attitude », mais une « commande d’orientation »… Ce dernier exemple montre comment une transposition superficielle peut trahir le sens jusqu’à la caricature.

                    La situation est plus grave encore pour le verbe « contrôler », qui a dû faire place aux acceptions anglaises, abusives en français, signifiant « maîtriser », « diriger ». Les gouvernements qui « contrôlent la situation » sont en réalité des gouvernements qui « maîtrisent » (ou affirment maîtriser » la situation. Comment dire sans périphrase, cependant, que tel groupe financier détient la majorité des actions dans une société ? On ne peut dire qu’il la possède, ni qu’il la dirige, et « contrôle » apparaît comme seul recours.

                    Mais, on devrait sentir l’absurdité de phrases comme : « À 2 heures du matin, les pompiers contrôlaient l’incendie », ou : « L’équipe de Strasbourg a contrôlé le match de bout en bout. »

                    Source : Michel Voirol – Anglicismes et anglomanie, pages 97 et 98.


                  • Donbar 25 février 2016 18:35

                    Effectivement il convient d’être lucide sur les distorsions induites par ces allers-retours avec l’anglais. Mais y a-t-il un vrai sens des mots ? Je vois surtout tel usage, tel, sens, à telle époque. La langue, a besoin aussi de souplesse et même de jeu.


                    • ricoxy ricoxy 26 février 2016 10:56

                       
                      ► Donbar
                       
                      « La langue, a besoin aussi de souplesse et même de jeu. » De jeu, pourquoi pas. Shoot, shooting  : ce sont des mots anglais très utilisés maintenant, mais on ne sait plus – sauf contexte précis – s’il s’agit de tir avec un ballon de foot-ball, de drogue ou de séance de photo. Récemment, la mairie de Paris a lancé l’idée de « salles de shoot ». Désolé, mais à l’oreille, on peut comprendre « salles de choutes ».
                       


                    • Abou Antoun Abou Antoun 26 février 2016 11:42

                      @ricoxy
                      « salles de choutes »
                      Réouverture des maisons de tolérance ? Abolition de la loi Marthe Richard ?


                    • ricoxy ricoxy 26 février 2016 13:57

                       
                      ► Abou Antoun
                       
                      C’est bien ce que j’avais cru comprendre quand j’ai pour la première fois entendu cette expression. Il a fallu que je la voie écrite pour me rendre compte de mon erreur.
                       


                    • ricoxy ricoxy 25 février 2016 18:59

                       
                      Je ne peux qu’abonder dans le sens d’Abou Antoun : je traite ici surtout des anglicismes « ré-empruntés », qui donc avancent masqués. Ils n’en sont que plus dangereux, car ils entraînent de regrettables confusions de sens.
                       


                      • Croa Croa 26 février 2016 10:34

                        Les mots sont ce qu’en font l’usage. En anglais un dealer ne vend pas forcément de la drogue, en français si ! Dealer est donc devenu aussi un mot français mais attention en anglais c’est un de ces « faux-amis » qui ne signifie pas exactement la même chose. Des « faux-amis », il y en a plein et c’est à juste titre qu’une des première recommandation des professeurs d’anglais est de nous mettre est de mettre en garde contre ça.


                        • gjou 26 février 2016 14:36

                          @Croa : En anglais on dit « drug dealer » ce qui somme-toute n’est pas très différent ..


                        • Abou Antoun Abou Antoun 26 février 2016 16:59

                          @Croa
                          Tiens puisqu’on parle de ’dealer’ de ’shoot’ etc...
                          Aux enfants de la chance
                          Beaucoup d’imports mais finalement une chanson assez explicite, même en franglais.


                        • ricoxy ricoxy 28 février 2016 11:53
                           
                           ► Abou Antoun
                           
                          « Tiens puisqu’on parle de ’dealer’ de ’shoot’ etc... »
                           
                          Dealer, shoot, shit... Ce sont malheureusement des mots entrés dans le vocabulaire courant. Que sont devenus trafiquant, piquouse, drogue, came ?
                           

                        • Saltz Saltz 28 février 2016 20:35

                          Tout à l’heure, j’ai entendu Michel Serres affirmé que le « sucre d’orge » était appelé

                          • « sucre brulé » en français,
                          • que les Anglais l’ont prononcé phonétiquement « sugar barley »
                          • et que les Français l’ont retraduit littéralement par « orge en sucre »
                          • pour devenir « sucre d’orge » 

                          • ricoxy ricoxy 2 mars 2016 11:42

                             
                            ► Saltz
                             
                            Il y a deux théories à ce propos :
                             
                            1. celle que vous avez citée (« sugar barley »)
                            2. sucre dépuré cuit avec une décoction d’orge, coloré par quelques gouttes de teinture de safran, et qu’on laisse refroidir sans le remuer pour qu’il conserve sa transparence.
                             
                            Je ne saurais vous dire laquelle de ces deux étymologies est la bonne.
                             


                          • Mmarvinbear Mmarvinbear 4 mars 2016 02:40

                            Rappel : aux É.-U., on appelle « Doctor » quiconque a un titre universitaire. Doctor Martin Luther-King.
                             


                            Faux. Aux USA comme ici, seules les 
                            personnes disposant d’un doctorat peuvent se prévaloir de ce titre. Les titulaires de diplômes de rang inférieur (master, bachelor...) n’ont pas ce droit.

                            On confond toujours le terme « docteur », qui est un titre universitaire, avec la profession de « médecin ». Cela s’explique par le fait qu’en médecine, seul un docteur a le droit de soigner en exerçant cette profession, et que ce titre est donc mis en avant, contrairement dans les autres disciplines.

                            Martin Luther King avait le droit de porter le titre de « docteur » car il possédait un doctorat de théologie. 

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