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Les banques centrales, esclaves des marchés

C’est une série de papiers très intéressants de The Economist qui rappellent une évidence pourtant très préoccupante sur la réalité de ces banques centrales, indépendantes des gouvernements, une manière politiquement correcte de dire antidémocratique. Détachées de toute considération citoyenne, elles sont devenues les otages bienveillants des marchés financiers.

 
L’assouplissement quantitatif, énième variante de leur soumission ?
 
Après avoir dénoncé, en 2008, dans des termes quasiment marxistes, « la privatisation des profits et la collectivisation des pertes » du système financier, The Economist fait des banques centrales « les esclaves des marchés », en se référant à l’étude de trois économistes. Ils ont étudié l’influence des mouvements de taux d’intérêt des banques centrales sur les marchés, avant et après, pour en tirer des conclusions, qui n’en surprendront pas certains, mais qui n’en sont pas moins extrêmement frappantes. Depuis 1913, aux Etats-Unis, les actions ont rapporté 9,3% pendant les phases de baisse, et seulement 2,3% en phase de hausse. Mais les économistes ont également noté que si la volatilité des marchés baissait très fortement après une baisse, en revanche, elle reste forte après une hausse.
 
 
Conclusion : « les banques centrales suivent la règle suivante. Ils repoussent les hausses de taux quand la volatilité est forte, par peur de créer davantage de désagréments, mais répondent à une forte volatilité par des baisses de taux. Les investisseurs pourraient bien avoir appris qu’en faisant un caprice de petit enfant, les banques centrales viendront finalement à leur rescousse. Sur le long terme, cela pourrait encourager des comportements risqués comme ceux de la phase qui a précédé la crise de 2007-2008  ». C’est ce que l’on a appelé le « put Greenspan  », à savoir que la Fed viendrait forcément au secours des marchés en baissant les taux, en cas de recul. Ce qui donne une perspective intéressante aux moyens utilisés par les banques centrales depuis 2008, qui ont surtout profité aux marchés.
 
D’ailleurs, une semaine plus tard, The Economist, dans un autre papier, lie la baisse récente des marchés à la baisse du bilan des banques centrales, en notant que la Fed a mis fin à son programme de rachat d’actifs puis que les réserves de change de la Chine ont reculé de 700 milliards dans les derniers mois, signifiant que le pays a davantage vendu qu’acheté. Bien sûr, la BCE et le Japon continuent à créer de la monnaie, mais il est logique que le retournement de politique de la Chine et des Etats-Unis ait une influence sur les marchés. Mais en faisant le lien avec le premier article, même s’il existe de vrais signes de bulles, on peut en venir à se demander si les fortes fluctuations récentes des marchés ne sont pas une forme de chantage des marchés pour assouplir les politiques des banques centrales.
 
 
Bien sûr, dire que les banques centrales mènent des politiques d’abord destinées aux marchés financiers n’est pas une assertion très originale. Mais ici, une étude apporte de l’eau à ce moulin. Malheureusement, The Economist ne pousse pas la logique jusqu’à questionner le statut des banques centrales.
 

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3 réactions à cet article    


  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 9 mars 2016 11:10

    N’importe quoi, les banques c’est le marché !!


    • Roosevelt_vs_Keynes 10 mars 2016 08:13

      Quel que soit le bout par lequel on prend le problème... on en revient toujours au même.


      • agent ananas agent ananas 10 mars 2016 09:38

        Les banques centrales et les marchés c’est la même chose depuis que Goldman Sachs a casé ses pions à la tête de banques centrales.
        Mario Draghi à la BCE et Mark Carney à la direction de la Banque d’Angleterre. Ce dernier va jouer un rôle de plus en plus grand au fur et à mesure que l’on se rapproche du référendum sur le Brexit. Sa mission serait de torpiller l’économie britannique au cas où la GB choisirait le Brexit.
        Il faut noter que Mark Carney est citoyen canadien et est le premier étranger à diriger la Banque d’Angleterre depuis sa création à la fin du 17ème siècle.

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