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Etats-Unis, Europe : cette révolution démocratique qui couve

Les démocraties de nos pays dits développés sont très conservatrices. Les partis dominants dominaient il y a des décennies. Mais devant les échecs de nos gouvernants, un vent de renouveau souffle, en Europe ou même dans les primaires aux Etats-Unis, avec les scores de Donald Trump et Bernie Sanders, qui vient de remporter 4 Etats en quatre jours. Le prélude à un vrai changement ?

 
Pour changer, il faut changer de dirigeants
 
Dans quelques pays, à force de promesses déçues, de cynisme affiché ou d’indifférenciation grandissante des partis dits de gouvernement, les électeurs réclament un véritable changement. De plus en plus souvent, cela provoque une remise en question profonde. En Italie, la social-démocratie et la démocratie-chrétienne ont été dépassées par Silvio Berlusconi, avant de donner naissance au mouvement cinq étoiles. L’Espagne a vu l’émergence de Podemos et Ciudadanos bouleverser l’édifice politique, au point de laisser l’Assemblée sans majorité. En Grande-Bretagne, UKIP a imposé aux conservateurs d’organiser un référendum sur la sortie du pays de l’UE. L’Allemagne est pour l’instant peu sensible aux sirènes du changement. En France, la colère contre les élites politiques s’exprime par le vote FN.
 
Avec son bipartisme quasi institutionnel, les Etats-Unis semblaient relativement à l’abri de tels changements. Jusqu’aux primaires 2016, où les candidats en marge de leur parti s’imposent largement. Malgré un discours très à gauche économiquement pour le pays, Bernie Sanders chamboule le couronnement d’Hillary Clinton, surtout après avoir remporté quatre Etats supplémentaires depuis samedi, poussant la jeunesse à remettre en cause le tout marché, un véritable boulversement outre-Atlantique. Chez les républicains, tous les candidats soutenus par les dirigeants du parti ont fini par sortir d’une course qui rassemble deux candidats qui ne cessent de les dénoncer, Donald Trump et Ted Cruz, même si ce dernier pourrait finir par représenter un moindre mal que l’homme d’affaires newyorkais pour eux…
 
Cette remise en cause grandissante des partis qui nous gouvernent depuis trop longtemps est légitime et très saine. C’est la sanction logique pour des années d’échecs. Malheureusement, en Grèce, l’élection de Syriza n’a absolument pas apporté le changement que semblait vouloir les électeurs, sans doute parce que les électeurs préféraient eux-aussi une tutelle barbare plutôt que retrouver son indépendance. Mais cela ne saurait pour autant discréditer les nouvelles figures, même s’il convient d’être vigileant sur ce qu’elles sont et ce qu’elles disent. Après des décennies d’échecs et de déception, il est sans doute illusoire de penser que les personnes qui nous mènent dans une impasse sauront trouver une issue, alors qu’ils persistent à ce point dans l’erreur. Pour changer, il faudra changer de personnel.
 

Voilà pourquoi, malgré les limites immenses de Trump, qui me semble bien peu apte à la fonction, je vois, avec le succès de Sanders aussi, un message d’espoir dans les primaires outre-Atlantique. Il me semble qu’elles démontrent que les citoyens parviennent de plus en plus à cette conclusion.

 

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7 réactions à cet article    


  • Parrhesia Parrhesia 10 mars 2016 09:57

    Il y a beaucoup de vrai dans ce raisonnement !


    Néanmoins, craignons que les mondialistes, par le truchement des media en leur possession et de leurs hommes en place, véritables faux-nez politiques , n’aient encore la situation bien en main tant aux U.S.A. qu’en notre contre-Europe et en bien d’autres pays !!!
    Et ceci restera vrai aussi longtemps que les populations américaines et Européennes n’auront pas trouvé le moyen de s’affranchir des nuisances médiatiques et politiciennes en place !!!

    • Daniel Roux Daniel Roux 10 mars 2016 10:04

      Le système en place est corrompu par ces liens de financement. Chaque loi est écrite en fonction d’intérêts puissants et non pas en fonction de l’intérêt général.

      Le pouvoir n’est pas détenu par les seuls hommes politiques. Ces derniers sont financés par les riches actionnaires des multinationales qui exigent et obtiennent un retour sur investissement.

      Les gens ordinaires n’ont aucune influence sur ce pouvoir. Nous vivons dans l’illusion démocratique et dans une réalité oligarchique dont les structures féodales sont bien solides et très anciennes.

      Ecoutez Le Guen, hier : « Il n’y a pas eu de démonstration du refus ». En clair « Pas assez de gens dans la rue, pas assez de désordre, pas assez de casse pour que cela impressionne le gouvernement ».

      C’était en gros, le message du chef de groupe PS de l’Assemblée Nationale, c’est à dire le patron des députés si soumis au pouvoir exécutif que cela en est gênant.

      Peu importe les opinions exprimés sur la toile, dans les pétitions, sur les murs, devant sa télé. Ce ne sont que des mots et ils n’impressionnent pas le pouvoir.

      Ce que montre l’Histoire, c’est que pour cesser d’être des sujets et devenir des citoyens, les gens doivent affronter le pouvoir dans la rue et le destituer par la force. « Aux armes, citoyens »

      Ou rester chez eux à grogner.

      « Ils grognent mais ils marchent toujours. » Disait Napoléon 1er à qui l’on signalait les protestations des soldats.


      • pierrejcallard (---.---.232.108) 10 mars 2016 19:01


        REDACTEURS.

        On va jouer longtemps a cette verification- paranoïa ? Je vous réponds cette fois par courtoisie, mais je ne le ferai plus.

        PJCA



        • Alren Alren 10 mars 2016 19:40

          Ne soyons pas trop sévères avec les Grecs : ils ont peur de la Turquie d’Erdogan et trop peu nombreux pour résister à un pays qui persécute impunément ses propres citoyens kurdes.

          Poutine a-t-il proposé à Tsipras une protection ou bien ce dernier a-t-il préféré se tourner vers les ’’lumières’’ de l’ouest de l’Europe, comme les pays de l’ex glacis soviétique ? En tout cas les Grecs ne veulent pas rester seuls ...


          • lsga lsga 11 mars 2016 00:08

            vous verrez, les USA seront le premier pays authentiquement socialiste au monde. et ça ne passera pas par Bernie Sanders. 


            • Ruut Ruut 11 mars 2016 07:03

              Indirectement les USA sont plus protectionnistes que la France.
              Ils donnent souvent une image contraire a la réalité.


              • Doume65 11 mars 2016 09:16

                « Malheureusement, en Grèce, l’élection de Syriza n’a absolument pas apporté le changement que semblait vouloir les électeurs, sans doute parce que les électeurs préféraient eux-aussi une tutelle barbare plutôt que retrouver son indépendance. »

                J’ai une analyse opposée. C’est parce que Syriza a préféré la tutelle européenne et a cédé sur tout qu’il n’a pas apporté de changement. Mettre le peuple responsable de ce fait me semble fournir une contre vérité. Lorsque le peuple a pu s’exprimer, il n’a pas manifesté un grand désir de conservatisme.

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