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Crise des éleveurs

La nuit est tombée dans ce petit village de Bretagne. Dans la ferme des Rédépessés, Pascal, le père, a pour habitude d’aller souhaiter bonne nuit à son fils avant d’aller faire ses comptes en période de crise des éleveurs. Ce soir-là, le petit Matteo a des questions.

 – Papa… pourquoi que t’es allé bloquer des routes avec ton tracteur et tonton René aujourd’hui ?

– Parce que papa a beaucoup de problèmes dans son métier et que pour régler ces problèmes, papa doit aller embêter d’autres français pour que la télé parle de nous et que le gouvernement nous écoute.

 – C’est quoi les problèmes dans ton métier ?

– Le problème c’est que ce que je paye pour élever mes bêtes est plus cher que ce qu’on me paye pour les acheter. Imagine que je sois boulanger, si je dépense 1,50€ pour faire une baguette et que je la vends 1€, je perds 50 centimes sur chaque baguette. Et bien c’est ce qu’il se passe avec les animaux de papa. C’est ce qu’on appelle la crise des éleveurs.

Crise des éleveurs Dessin 1

 – Pourquoi tu vends pas tes animaux plus chers ? Comme ça que tu gagnes plus d’argent et que tu peux me faire des cadeaux !

– Parce que c‘est pas moi qui décide des prix, je vais t’expliquer comment ça marche. Pour les cochons : le prix national est fixé par le marché au cadran de Plérin, chez nous en Bretagne, les éleveurs bretons vont présenter leurs bêtes, les abattoirs et les usines proposent un prix et les éleveurs sont libres d’accepter ou pas ces prix. Le marché de Plérin nous dit après une tendance nationale des prix. Après, les abattoirs revendent la marchandise prête à être consommée aux distributeurs. Les distributeurs, c’est les supermarchés, les boucheries ou les cantines. Enfin, le distributeur décide du prix de vente au en fonction de la concurrence. La concurrence c’est les autres supermarchés ou les autres boucheries. Si maman achète un kilo de jambon à 11,05€, 31% de ces 11,05€ va à l’éleveur, 8% va à l’abattoir, 17% va au charcutier, 39% va au supermarché et 5% va à l’état. Pour le bœuf : le prix est négocié entre les éleveurs et les abattoirs ou négociants. Les négociants, c’est ceux qui achètent pour revendre à d’autres pays par exemple. Il y a un organisme public, c’est comme une entreprise gérée par l’État, qui s’appelle France AgriMer et qui calcule une tendance moyenne à partir du prix d’achat des abattoirs. Les supermarchés peuvent aussi acheter tout plein de viande à un prix qui ne changera pas. Sur ce que paie maman quand elle achète un kilo de bœuf : 47% va à l’éleveur, 21% va à l’abattoir, 27% va au supermarché, et 5% à l’État. Mais si on regarde les marges, les marges c’est l’argent que gagne chacun quand on enlève ce qu’il a dépensé, comme pour la baguette tout à l’heure, l’éleveur perd 7% sur chaque kilo, l’abattoir gagne 1,6% et le supermarché perd 1,2% mais le supermarché grossit les marges d’autres produits pour gagner de l’argent alors que l’éleveur ne peut pas. Pour le lait, la moitié des éleveurs travaillent avec des entreprises sous la forme de contrats sur cinq ans, l’autre moitié vend à des coopératives. Sur un litre de lait acheté par maman, 31% va à l’éleveur, 43% va à l’industrie, 20% va au supermarché et 5% va à l’État. Tu comprends Matteo ? À chaque fois que maman achète du lait, il y a l’éleveur de la vache, celui qui met le lait en bouteille et le magasin qui vend le lait qui se partage le prix. Et c’est pareil pour la viande.

 

 – Oui que j’ai compris. Et pourquoi ça allait avant et pu maintenant ?

 – Pour le cochon : c’est parce que le prix du porc au kilo a baissé de 1,50€ début 2014 à 1,20€ début 2016. Il a baissé à cause de plusieurs raisons. Une des raisons est la baisse de la demande et l’augmentation de l’offre. S’il y a beaucoup de viande à vendre et pas beaucoup de gens qui achètent, les prix baissent. C’est comme si tu voulais vendre des bonbons. Si beaucoup de gens veulent t’en acheter et que tu n’en a pas beaucoup, tu les vendras chers. Mais si tu as beaucoup de bonbons à vendre et pas beaucoup de gens qui veulent en acheter, et bé tu seras obligé de les vendre moins cher. Dans notre situation, les russes ont mis en place un embargo contre les produits alimentaires européens depuis 2014, ça veut dire qu’ils ne veulent pu acheter notre viande. En plus de ça, les éleveurs allemands et espagnols élèvent de plus en plus de cochons donc il y a une augmentation de l’offre et une baisse de la demande. Pour le bœuf : le prix a baissé aussi, de 3,82€/kg en 2013 à 3,49€/kg en 2014. Il a baissé pour les mêmes raisons. En plus, les supermarchés ont augmenté leur marge même si ils continuent à perdre de l’argent sur chaque kilo de bœuf vendu, ils sont passé d’une marge de 1,61€/kg en 2013 à 1,92€/kg en 2014. Pour le lait : l’Union Européenne a mis fin à l’instauration des quotas laitiers qui régulait la production en Europe. Ça peut paraître compliqué mais c’est très simple tu vas voir. Pour que le prix du lait ne baisse pas comme celui du cochon, l’Union Européenne a fixé des règles pour que chaque pays ne produise pas trop de lait, toujours pour le jeu de l’offre et de la demande. Mais en avril 2015, l’Union Européenne a arrêté ça. Donc tous les producteurs de lait d’Europe ont augmenté leur production. À côté de ça, tu as toujours l’embargo russe et en plus les chinois qui en ont beaucoup stocké achètent moins. Et boom. Les prix sont passés de 390€/1000L en 2014 à 300€/1000L en 2016. Et pour en rajouter une couche, pour le cochon comme pour le bœuf et comme pour le lait, ceux qui achètent les produits de papa se sont regroupés pour pouvoir faire baisser les prix, c’est le regroupement des centrales d’achat, on a Casino avec Intermarché, Auchan avec Système U, Carrefour avec Dia et Leclerc avec Rewe. On a aussi une hausse des coûts de production, c’est plus cher d’élever nos animaux à cause de toutes les nouvelles règles sanitaires, c’est la santé et le bien-être des bêtes, les nouvelles règles sociales, c’est les salaires des employés, et les nouvelles règles environnementales, moins polluer la planète. Donc on dépense plus d’argent, mais à côté de ça les gens consomment de moins en moins en Europe à cause de la crise économique, heureusement que dans le monde c’est l’inverse.

– Et comment que vous allez faire pour que ça va mieux ?

– On peut aller mieux Matteo, il y a toujours plusieurs solutions à ses problèmes. N’oublie jamais ça. On peut soigner cette crise des éleveurs. D’abord, il faut que le gouvernement français mais aussi l’Union Européenne nous aide à responsabiliser les usines et les supermarchés pour faire monter les prix et que l’on gagne de l’argent sur chaque bête vendue. Ensuite, des subventions européennes doivent être débloquées, ils doivent nous donner de l’argent, pour qu’on rembourse nos dettes qu’on a accumulées pendant tout ce temps où rien n’a été fait. On doit ralentir la course à l’élevage intensif, c’est quand tu augmentes ton nombre d’animal, pour baisser l’offre et comme ça, on monte les prix du marché. On ne doit pas tout miser sur l’export, c’est quand tu vends en dehors de la France, comme ça si les russes ne veulent pu nous acheter des trucs, c’est pas grave. On doit se concentrer sur le marché français et privilégier les circuits courts, vendre directement à maman sans passer par un magasin. On doit choisir la qualité et le bio, vendre des produits encore meilleurs pour la santé. L’Union Européenne doit fixer des règles qui obligent les magasins à nous dire d’où vient ce qu’on achète, c’est la traçabilité des produits. On doit développer plus de labels qualité, mettre des autocollants qui nous disent que cette viande est meilleure qu’une autre. Il faut regrouper et réorganiser les structures agricoles, on doit se rassembler pour faire face aux nouvelles centrales d’achat des supermarchés. Les politiques doivent aussi mettre en place de nouveaux moyens de régulation du marché afin de contrôler les prix, faire comme ils faisaient avec les quotas du lait.

 – Papa t’es le meilleur. Que tu dois leur dire pour qu’ils comprends. Ton travail c’est le plus beau travail du monde.

– J’aimerai leur expliquer mais papa est fatigué, papa travaille beaucoup et je n’ai pas le temps de leur faire comprendre tout ça. Mais tu as raison j’ai le plus beau métier du monde. L’agriculture fait travailler plus d’un million de français, 1 français sur 30 travaille dans le monde agricole. Et je ne parle pas de la noblesse de la profession, de l’envie particulièrement française de produire de la qualité. J’ai failli oublier le plus important, ce sont les agriculteurs qui aménagent le territoire français. C’est nous qui nous occupons d’entretenir les centaines de milliers de kilomètres du sol français. La beauté des paysages de la France, qui est la 1ère destination touristique du monde, est possible grâce aux agriculteurs qui labourent, qui bêchent, qui travaillent la terre tous les jours. C’est vraiment le plus beau métier du monde. Aller, il faut que tu dormes maintenant, tu te levés tôt pour aller à l’école demain. Bonne nuit mon fils, je t’aime.

Bonne nuit papa, je t’aime aussi.

Le père se lève, pensif, se dirige vers la porte, jette encore un regard vers son fils pour lui répéter : « Je t’aime Matteo. »

On entend le coq chanter à la ferme des Rédépessés, le soleil se lève. Matteo, se réveille en pleine forme, plein du savoir transmis par son père la nuit dernière. Il descend les escaliers, fait un bisou sur la joue de son papa et met le nez dans son bol de céréales. Quand il entend sa mère se lever, il court pour lui dire bonjour.

– Bonjour maman ! Pourquoi papa est dans le salon ? Pourquoi il dit plus rien ? Et pourquoi il a une corde autour du cou

Crise des éleveurs Dessin 2

Tous les deux jours, un agriculteur se suicide en France. Les raisons sont multiples, difficultés économiques, solitude, précarité. Si la mort est dans le pré, il est grand temps de les écouter et d’agir pour changer les choses.

 

Article à lire sur : http://l1ghts.fr/317-crise-des-eleveurs/

 


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28 réactions à cet article    


  • mmbbb 12 mars 2016 09:32

    la FNSEA partisan du BIO ? Ce syndicat est pris a son propre piège Après avoir ecrase les petits producteurs, les agriculeturs adherants a ce syndicat se font ecraser par la prouction etrangere Qu il t y a t il de choquant ? La FNSEA est ce syndicat qui a couvert les scandales alimentaires notamment la vache folle . Il faut arreter de nous faire pleurer beaucoup de francais n ont pas de patrimoine foncier et sont dans des situations precaires et crevent aussi dans l’indifference. 


    • Fergus Fergus 13 mars 2016 09:29

      Bonjour, mmbbb

      En effet, la FNSEA - et ses dirigeants industriels hyper-friqués - portent une écrasante responsabilité dans la crise actuelle qui est le strict résultat du modèle qu’elle a promu dès les années 50 et qui a servi de cadre à l’élaboration de la PAC.

      Si les petits veulent s’en sortir, il faut impérativement qu’ils se désolidarisent d’un modèle qui a fait de la plupart d’entre eux des destructeurs de sols et des kapos d’élevages concentrationnaires.

      La Confédération se bat depuis toujours pour une autre agriculture, respectueuse des terres, des animaux, et des personnes qui vivent d’une activité paysanne. Pas la FNSEA, entièrement au service des lobbies agroalimentaires, à l’image de Beulin.


    • foufouille foufouille 12 mars 2016 13:35

      « On doit choisir la qualité et le bio, vendre des produits encore meilleurs pour la santé. »
      qui ne fonctionnera pas mieux mais encore moins bien vu que la plupart des gens gens ne pourront pas acheter.


      • mmbbb 12 mars 2016 14:39

        @foufouille le bio est l’arbre qui cache la foret 5 % de la production et il vrai que les produist sont cheres meme souvent tres cheres volailles en autre


      • Fab22700 (---.---.43.100) 12 mars 2016 14:44

        Dis monsieur l agriculteur pourquoi tu vends tes légumes plus chers sur le marché que monsieur Leclerc dans ses propres magasins . Alors que tout le monde sait que monsieur Leclerc est un méchant profiteur qui abuse des gentils monsieurs agriculteurs 


        Dis monsieur l agriculteur qui défend l agriculture pourquoi tu balance plein de déchets bourres d amiante sur les rond points, que tu détruits les routes, les beaux aménagements fait par les gentils jardiniers. Ce n est pas très bio 

        A part cela j espère que tous tes outils sont francais, que tu as un abonnement chez Orange, que tu achètes bien ton Electricite chez EDF, que tes fringues sont françaises ...

        Ce que je trouve dommage c est que l état fait un choix ( sic) de vous aider avec mes impôts alors qu il n a pas aidé le pompiste qui a fermé, le réparateur de TV qui n a pas résisté aux prix bas de Samsung face à ses coûts de mains d œuvre ... mais hélas je pense que même en vous aidant vous ne vous en sortirez pas 

        Les seuls qui ont réussit ont réussit car ils se sont débrouillés sans aides en recréant, modifiant ou adaptant leurs propres modèles 

        Tenez par exemple mon pompiste de bord de 4 voies qui vendait son essence bcp plus cher que Mr Leclerc avant , il vend maintenant son essence au même prix que monsieur Leclerc et ben aujourd’hui il y a plein de monde dans cette station 


        • le-k (---.---.154.55) 12 mars 2016 21:49

          @Fab22700
          Pourquoi le pain est plus cher chez le boulanger qu’au supermarché ?:parce que l’industrialisation c’est moins de main d’œuvre, par conséquent un pain artisanal coûte plus cher, qu’un pain industriel, d’ailleurs un vêtement importé ou le salaire n’inclut pas un modèle social est moins cher qu’un vêtement Français.
          Pourquoi la colère ne s’exprime pas de manière courtoise ? parce que vous êtes un bourgeois qui n’a pas de besoin de la colère et que vous n’avez jamais rien produit.
          Pourquoi tout les pays développés subventionnent l’agriculture (il faut sortir de ses frontières un peu), parce que la diminution du coût alimentaire est la base du développement occidental (sinon pas de loisirs, ni de consommations), sinon c’est sur le foncier qu’il faut taper.
          Pourquoi privilégié l’agriculture ? on fait un essai, vous arrêtez de manger pendant un mois, j’arrête de regarder la télé pendant un mois et on verra l’amplitude de la cohérence dans vos idées.
          Les seuls... euh l’autonomie alimentaire de la France c’était il y a 40 ans, à votre avis, si la France n’avait pas fait comme tout les autres pays, est-ce que des tickets de rationnements vous irez ?
          Les seuls qui ont réussis... vous savez que les Mexicains (aux states) ou les Turques (en Allemagne) bossent bien plus que les robots... vous habitez avec oui-oui ?.
          Vous savez aujourd’hui LVMH vend beaucoup plus cher que Leclerc et ben ils vivent très bien, enfin bon j’espère que vous avez des gosses qui suivront vos conseils et reprendront une ferme, votre discours est si facile que si cela touchait vos proches, votre ulcère s’enthousiasmerait.


        • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 12 mars 2016 18:54

          @ à l’auteur.

          Si les éleveurs et les agriculteurs veulent dorénavant s’en sortir, ils doivent dans un premiers temps se désincruster de la FNSEA, ce syndicat qui s’apparente plus à un gros consortium qu’à un syndicat de défense des paysans français.

          Il faut se réapproprier les outils de travail, revoir de fond en combles la notion de « productivisme » qui est devenue la doxa ultra-libérale et capitaliste que l’on impose aux paysans, via la FNSEA.

          Il faut considérer les coopératives de lait et de tous ses produits dérivés, coopératives vinicoles, de légumes et fruits, etc... comme des entités valables et viables dans le temps, avec un fonctionnement collectif, solidaire et partageux des marges bénéficiaires.

          Les éleveurs et les agriculteurs doivent revoir à la baisse leur cheptel, pas besoin de méga-troupeaux, toutes catégories, caprins, ovins, pour s’en sortir. Refuser leur étiquetage, leur puçage, c’est odieux !

          Refuser les diktats des représentants de la FNSEA, ces hommes qui murmurent aux oreilles des ministres et toujours prompts à venir « conseiller » ensuite les agriculteurs !

          Revoir et reprendre les recettes à l’ancienne des fumages de terre, notamment le fumier de cheval ou d’autres variétés d’équidés,

          En gros, faire la nique à la FNSEA, et revenir à de petites organisations syndicales plus aptes à défendre les paysans, mieux organisées, plus à l’écoute des terroirs et des écosystèmes, et des us et coutumes du monde paysan. En un mot : s’organiser.

          Ce à quoi nous assistons, c’est la mort en direct des paysans français, remplacés petit à petit par des chefs d’entreprises, en attendant les multinationales qui détruiront définitivement les paysages français, du moins ce qu’il en reste et surtout les populations rurales.

          Surtout, résister, le monde rural est capable de la faire.
          En attendant de sortir de la machine tueuse : l’UE.


          • Plus robert que Redford 12 mars 2016 19:43

            @Nicole CHEVERNEY
            Grand, grand merci pour ce commentaire très frais.

            Je suis ému, mais alors, ému !...

            Je me revois 40 ans en arrière

            « Martine à la ferme »


          • Le chien qui danse 12 mars 2016 19:52

            @Plus robert que Redford
            Ha ça se sent, on voit que vous n’avez pas évolué depuis vos dix ans, allez ne changez rien...


          • Rincevent Rincevent 12 mars 2016 19:53

            @Nicole CHEVERNEY

            Il y en a qui ont compris et qui s’en tirent (à tous les sens du terme) : LAIT BIO : https://fr.news.yahoo.com/pleine-crise-agricole-s%C3%A9r%C3%A9nit%C3%A9-dun-petit-producteur-lait-101106974.html


          • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 12 mars 2016 20:37

            @Plus robert que Redford

            Merci à vous d’évoquer « Martine à la ferme » qui fut mon livre de chevet préféré lorsque j’étais enfant. Mais surtout loin de moi l’idée d’idéaliser la vie rurale 40 ans en arrière, et même plus en arrière encore. La vie rurale a toujours été très dure, vouée au travail dans des conditions souvent précaires. Mais le paysan en général par amour de son métier acceptait ces conditions de vie, parce qu’il pouvait vivre de ses productions vivrières, sa petite agriculture familiale, son potager derrière la ferme, sa volaille, son cochon, etc... Les paysans ont dessiné la France, ont maillé les territoires, ils lui ont donné son aspect le plus digne et le plus paisible. Quoi de plus beaux que des bocages vendéens ou bretons que l’on cherche à détruire actuellement pour y mettre des aéroports, quoi de plus beau de cette Alsace fleurie et parfumée et ses vignobles en coteaux, qui dévalent jusqu’au Rhin, et qui produit ce si bon raisin et vins, quoi de plus beaux que ces vignoles beaujolais au creux de ses pâtures et ses petits monts lyonnais, que ses retintons et que ses agapes des produits du terroir, si rares...
            Quoi de plus beau que cette agriculture montagnarde qui a disparu pour laisser place à des stations de ski surpeuplées ? Quoi de plus beau que ces magnifiques et majestueux champs d’oliviers centenaires qui sont entrain de disparaître des paysages provençaux, il reste heureusement les lavandes de Valensole, mais pour combien de temps encore ?
            Et j’ai même remarqué, la dernière fois où je me suis rendu à Paris que les vaches dans les prés ne regardent plus passer les trains. Elles montrent leur popotin au TGV, c’est vrai que c’est bien moins intéressant que les petits tortillards d’autrefois. Elle semble le bouder.
            Voilà... on peut faire le tour de France, comme cela chaque région est entrain de disparaître petit à petit pour laisser place à des monocultures OGM, des immensités pour la plupart... comestibles ?
            Pour revenir à la paysannerie française, j’ai toujours l’espoir qu’il reste, en chacun de nous, un petit côté cul-terreux de nos ascendances terriennes. Pour moi elles se perdent en terre beaujolaise.

            Et c’est peut-être cela qui sauvera notre Nation de la destruction totale et que nos salopes d’élites dans leur délire spatio-temporel s’apprêtent à imposer aux générations futures.

            Cordialement.
             


          • Montdragon Montdragon 12 mars 2016 20:38

            @Plus robert que Redford
            Plus crétin que crétin ?


          • Clocel Clocel 12 mars 2016 21:09

            @Plus robert que Redford

            « Martine à la ferme »

            Tiens, moi j’étais plutôt bécassexine, comme quoi, les références !!! smiley


          • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 12 mars 2016 21:31

            @Montdragon

            Votre réaction est insolite. On parle d’un livre d’enfant ! D’ailleurs les illustrations sont particulièrement belles, et je gage que l’auteur de ce livre magnifique s’est tout simplement posé devant des scènes authentiques de l’époque, justement une époque oubliée... Un parfum d’enfance. Je ne vois pas ce qui est risible dans le commentaire de @ plus Robert que Redford.


          • aimable 12 mars 2016 22:58

            @Nicole CHEVERNEY

            a cette époque , il y avait une culture régionale , qui aujourd’hui a fait place a une culture standard et américanisée
            la vie sociale était intense , maintenant c’est chacun chez soi


          • aimable 12 mars 2016 23:02

            @aimable

            Nicole Cheverney
            com pour votre com de 20h 12


          • Pere Plexe Pere Plexe 12 mars 2016 19:56

            Un bon gros résumé des clichés mensonges repris en boucle par les médias.La réalité est pourtant différente


            -le revenu net par actif non salarié de la branche agricole à augmenté de 16,2 % entre 2014 et 2015. 
            -Sachant que le revenu d’un chef d’exploitation était déjà de 38.000 euros en 2013.Les agriculteurs sont deuxième au classement des revenus par catégories sociaux professionnelles (Derrières les professions libérales)
            - les agriculteurs ont un patrimoine moyen de 845.900 € soit presque trois fois le patrimoine moyen des français. 
            - les ouvriers et employés ont un taux de suicide comparable à celui des agriculteurs.La france connait environ 11.000 suicides/an dont 500 agriculteurs

            • le-k (---.---.154.55) 12 mars 2016 22:04

              @Pere Plexe
              les agriculteurs... comme Monaco, ou la Reine Anglaise...
              L’écart type vous connaissez ? c’est ce qui différencie le revenu moyen (2000 euros par Français) du revenu médian (1400 euros par français, le médian c’est la moitié des Français à plus de 1400 l’autre moitié moins).
              Bien si c’est si génial pourquoi il y a en a de moins en moins ? (peut-être vos chiffres sont tronqués, parce que derrière le patrimoine il y a des emprunts, des courts termes, je peux avoir un patrimoine de 200 000 euros en achetant un maison, mais au bout de 10 ans j’ai remboursé les intérêts et il en reste 15, si je suis au chômage entre temps et que je ne peux plus rembourser la maison, il est toujours de 200 000 euros mon patrimoine ?), n’importe quel Parisien devrait vendre son appart pour reprendre une ferme ?
              Au bout d’un moment il faut assumer : arrêter de manger ! le seul acte anticapitaliste :) (y en a qu’on essayé, ils ont eût des problèmes)


            • Pere Plexe Pere Plexe 13 mars 2016 19:25

              Je ne pense pas avoir de leçon à recevoir sur les éléments statistiques.

              Au moins ceux de bases.Vous pouvez essayer de tordre la réalité des chiffres : la réalité est têtue !
              Prenez les revenus médians si cela vous chante ; les agriculteurs restent deuxième CSP en revenus.
              Pareil pour le patrimoine médian : ils reste premiers et de loin.
              Au passage je crois que l’INSEE sait ce qu’est un patrimoine et à quelques notions sur ce que sont des actifs des passifs et un patrimoine net.Il précise d’ailleurs « Le patrimoine net, après déduction de l’endettement, est de 725.500 € en moyenne chez les agriculteurs, et pour un ménage d’agriculteur exploitant sur deux, le patrimoine est supérieur à 540.000 €. »

              Il est notable que personne ne m’a à cette heure fournis de chiffres contradictoires qui donneraient un semblant de vraisemblance aux légendes véhiculés dans cet article (et dans les médias en général).

            • le-k (---.---.154.55) 13 mars 2016 19:43

              @Pere Plexe si c’est vrai pourquoi y en a t’il de moins en moins ?, il devrait y en avoir de plus en plus les gens ne sont pas fou au point de préférer être des milliers pour un concours de la fonction public et plus personnes pour reprendre des fermes, qu’il y est 20% de gros ok, que les vignobles, les beaucerons et les haras gonflent le revenu agricole, mais la réalité c’est que quand un métier ne paye pas, il n’y a plus personne pour le faire, à votre avis la population agricole va augmenter puisque vos chiffres sont la réalité ?


            • Pere Plexe Pere Plexe 13 mars 2016 21:45

              @le-k
              La population française d’agriculteurs baisse non par manque de candidats mais parce que les exploitations sont de plus en plus grosses alors que les territoires ne sont pas extensibles !

              De 1970 à 2010, la surface moyenne des exploitations agricoles françaises est passée de 21 à 55 hectares. 
              Avec pour résultat une réduction du nombre des exploitations de 1,6 million à 490 000.
              Soit presque la même proportion...étonnant non ?
              S"ajoute la très lucrative transformation de terrain agricole en terrain à bâtir qui accentue le problème.

            • le-k (---.---.154.55) 14 mars 2016 15:52

              @Pere Plexe, sauf que si les revenus sont si géniaux pourquoi les fermes s’agrandissent ?, les candidats aux petites fermes devraient maintenir ses fermes, au lieu de laisser les voisins s’agrandir.
              Peut-être que c’est justement parce que l’agriculture n’est pas une activité payante et que c’est pour cette raison que les fermes s’agrandissent pour maintenir leurs revenus et que c’est justement pour cela qu’il y a une meilleur valorisation du foncier par l’urbanisme que par l’agricole.
              Par chez moi ceux qui ont des petites surfaces (moins de 50 Ha, la moyenne nationale inclus le maraichage et le vignoble qui valorise des petites surfaces) ont une première activité salarié, l’agriculture est plus un loisir dans ces cas.


            • Le421... Refuznik !! Le421 12 mars 2016 20:15

              Question :
              Pourquoi ce sont toujours les gros agriculteurs de la FNSEA avec leur milliardaire de représentant qui manifestent en causant des millions d’euro de dégâts en toute impunité ?

              Un petzouille de la Confédération Paysanne, si il casse une fenêtre à la préfecture, il prends 5 piges !! Cash.
              Mais comme ils ont viré le Crédit Agricole et la Chambre d’Agriculture et modifié leurs façons de travailler, ils s’en sortent et ne manifestent pas...


              • le-k (---.---.154.55) 12 mars 2016 21:51

                @Le421
                Pourquoi les profs qui votent socialistes sont représentés par Valls....


              • pemile pemile 12 mars 2016 20:29

                « Ton travail c’est le plus beau travail du monde. »

                Quand le travail est bien fait, avec respect des animaux et du milieu naturel.

                Quand l’éleveur est aussi agriculteur et produit les aliments de ses bêtes.

                Pas quand il se contente d’un hangar géré comme une usine à engraisser !


                • bakerstreet bakerstreet 13 mars 2016 01:25

                  L’auteur, je crois que vous prenez le lecteur moyen vraiment pour un con...C’est vraiment une analyse à deux balles votre papier..Pas mal de gens sont maintenant non seulement sur la qualité des produits, bourrés de pesticides et d’engrais pour les légumes, d’antibios en tous genres pour une viande insipide, des animaux maltraités, que sur les dégâts que cette agriculture qui ne voit pas plus loin que ses intérêts à court terme sur les paysages....Personne ne pense à défendre maintenant cette agriculture suicidaire. La FNSEA et les lobbys qu’elle défend et protège, dans des rapports incestueux, devrait être mis hors la loi ! 


                  • Le p’tit Charles 13 mars 2016 08:22

                    Crise des éleveurs...NON crise des « POLLUEURS » et des imbéciles qui ont voulu l’élevage intensif et le pognon en polluant les sol et les super marchés de viandes qui ne mérite pas ce nom...


                    • adrien 7 août 2016 11:38

                      Il faut indiquer aussi que les professionnels de l’élevage sont exposés à risques supérieurs à la moyenne, induisant de nombreux accidents du travail. Il est donc indispensable de prévenir ces situations dangereuses en mettent en œuvre des mesures de formation et de prévention collective et individuelle : La prévention des risques des métiers de l’élevage : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=280

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