Attentats de Bruxelles : après les récupérations politiques, les récupérations économiques
Les tragiques attentats de Bruxelles ont donné lieu à une paralysie des transports en commun. L’occasion pour les taxis et certaines compagnies de s’en mettre plein les poches.
Y a-t-il une limite à la cupidité ?
La récente tragédie bruxelloise nous a montré qu’hélas non. Entre taxis véreux et compagnie aérienne sans foi ni loi, les prix ont décollé rapidement depuis Bruxelles. Profitant de la détresse des voyageurs, certains acteurs économiques ont ainsi proposé des tarifs dépassant les raisons.
Taxis : entre 300 et 600 euros selon le Point
Les conséquences des attentats de Bruxelles ont été ressenties jusque dans Paris, avec l’arrêt notamment des trafics de Thalys reliant les deux capitales. Certains chauffeurs de taxi y ont vu l’occasion de toucher gros, en proposant des prix complètement fous. « Un taxi m’a proposé un trajet Paris-Bruxelles en van à 150 euros par personne. J’ai refusé. » raconte un Français coincé à Bruxelles dans un témoignage le quotidien 20 minutes. « Je le fais à 300 euros », « Je le fais à 600 euros » déclareront d’autres individus.
Evidemment, tout ce qui est rare est cher. Alors que les transports sont bloqués et que de nombreux voyageurs veulent rejoindre Paris, les taxis l’ont compris et en profitent pour gonfler leurs prix.
Et du coup à la Gare du Nord les taxis font leur business "je bosse moi !" dit-il. pic.twitter.com/8bXChYC5Wy
— Arnaud Tousch (@nanotousch) 22 mars 2016
Une manœuvre que certains justifient par des nécessités économiques… Mais qui a quelque chose de rebutant. La réputation des taxis, déjà bien entamée par une longue guerre de tranchées avec Über, ne risque pas d’aller dans le bon sens.
Mais à ce petit jeu, les chauffeurs de taxis sont loin d’être les seuls.
Ryanair : 6000 livres pour retourner à Londres
Autre mode de transport, même logique.
Le transporteur irlandais Ryanair, connu pour ses frasques et son côté rapiat, fait de nouveau parler de lui dans la presse britannique. La compagnie low-cost a ainsi demandé à 28 conseillers parlementaires britanniques de payer plus de 6 000 livres pour changer leurs billets à la suite des attentats. Dans le détail, elle a ainsi exigé 154 livres pour la différence de prix entre les deux vols et 60 livres de frais administratifs, soit près de 270 euros de marge avec le billet d’origine !
Chris Webb, conseiller parlementaire et un des passagers interrogés, a décrit un service client « absolument atroce », après qu’il a essayé de joindre ce dernier pendant plus de deux heures, sans succès. Un autre passager, Barrie Grunewald, décrit un traitement « tout à fait irrespectueux ». Face à la fronde, un député anglais a pris la parole devant ses homologues parlementaires, en appelant Ryanair et toutes les autres compagnies aériennes à « faire des efforts ».
#Bruxelles : sur @planefinder , on voit bien les conséquences de la suspension du trafic à #Zaventem #AvGeek pic.twitter.com/Z0eLJ8L6tw
— PierreC. (@PierreCoronas) 22 mars 2016
Si l’aéroport de Zaventem avait bien été fermé à la suite des attentats de Bruxelles, celui de Charleroi, son pendant low-cost, était resté ouvert, avec des conséquences très visibles sur le trafic aérien (cf tweet).
Preuve étant qu’entre éthique et business, certains ont fait leur choix.
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