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... centrisme

Bien avant le « je pense donc je suis », il y eut le « connais-toi toi-même ». Parfaitement oublié de nos jours. Le « je pense donc je suis » devait être plus facile et plus flatteur pour oblitérer ainsi ce qui reste la base d'une possible vie ensemble.

Du cogito, donc, je saute directement, sans méandres ni chicanes, sans m'intéresser au chemin pourtant long de plusieurs siècles, au « je le vaux bien ». Et ce je le vaux bien, merveilleuse philosophie mercantile a supplanté tous les commandements religieux, l'éthique qui fut le fondement de la décence, du bon sens populaire. Tout ceci, fort contraignant semble-t-il, fut expédié ad patrem comme arrivaient le marché et sa technologie, son abondance et sa propagande. De là on en vient de facto au « centrisme » qui n'a rien à voir avec le centre politique, mais qu'on retrouve dans ethnocentrisme, égocentrisme, et même, dans anthropomorphisme.

M'amusant à filtrer les dires et les actes de mes contemporains, avec comme filtre ce concept ( si on enlève à ce terme la notion de conscience), je me suis vite rendu compte que rien ne lui échappait. Il y a pourtant quelques venelles, quelques sentiers, peut-être trop escarpés, qui pourraient élargir notre champ, de vision, de pensée, de programme, d'observation, mais je n'en vois guère pour ne pas dire pas. C'est comme si le moi était un « trou noir » - quoique je me hasarde à cette comparaison, n'étant pas, mais pas du tout physicienne - qui, en tout cas, avale tout ce que ses sens captent pour en faire masse de même acabit, incorporant, souvent en le niant, l'étrange, l'étranger, l'autre. Plutôt que s'ouvrir, s'incorporer au monde, on assimile le monde pour le réduire à soi, à son connu, et ce à partir d'une minuscule information que l'on peut, sinon reconnaître, du moins assimiler. Assimiler ou, comment, intégrer à son système.

Je ne comprends toujours pas, mais depuis que je sais pourquoi j'en suis moins déstabilisée, comment on peut à la fois faire aimant, tout attirer à soi, et avancer en faisant chasse-neige, c'est-à-dire tout repousser ! Il n'y a aucune porosité, passé un certain âge, et le temps où l'on est poreux remplit ; quand on est plein on s'avance tout ego dehors, avec ses certitudes mais ses complexes, ses peurs, ses manques, qui pourtant sont d'une lisibilité parfaite. Je parle du profond de soi parce que le savoir se peaufine, s'accroît, se transpose, mais la connaissance de soi ne profite pas de cette manne. On est, et puis voilà. Il faut, et encore pas pour tout le monde, de sérieuses épreuves pour changer tout ça.

Un tour d'horizon est difficile à faire puisque des maux qui nous oppressent, aucun n'échappe au pouvoir de ce triumconcepti ; que ce soit des maux personnels, intimes, interpersonnels, sociaux, politiques, économiques, géopolitiques, bref.

L'incapacité de sortir de soi, l'obsolète empathie remplacée par la projection : on ne se met pas à la place de l'autre, on ne réagit qu'à l'alter ego, le semblable, le même ; anthropocentrisme au mieux. Du reste l'empathie est souvent de la compassion, misérabilisme cher à certains tempéraments. Je ne crache pas sur la compassion, mais la compassion vraie n'a pas les relents que l'on voit très souvent, parce qu'elle est un silence, une écoute, une main qui caresse une main dans l'ombre.

J'essayais de voir ce qui pouvait bien échapper à ce schéma, dans les malheurs qui nous plombent.

Vint le moment où les capitalistes comprirent qu'il leur fallait lever le pied : l'exploitation du travailleur serait encore plus juteuse si celui-ci devenait consommateur ; on a crié « hourrah », c'était le fordisme, encore chanté comme grande libéralisation du peuple ! Le problème du capitalisme, qui n'est plus le pouvoir de droit divin mais le pouvoir au mérite (!) a fait beaucoup d'émules et rendu le peuple traître à lui-même. Et ce peuple, où qu'on regarde, n'a eu comme visée que le mode de vie des nantis, aristocrates d'abord, puis bourgeois.

Ainsi est née une classe moyenne, celle-là même qui promeut un pays dans les rangs des pays démocratiques riches, grand modèle encore à l'heure actuelle. Preuve de supériorité, de puissance, d'aise.

Or les classes moyennes sont évidemment issues du peuple, mais reniant leurs origines comme une honte, elles n'eurent de cesse de vouloir imiter les puissants. Les femmes, à l'instar des nobles de jadis acceptèrent pendant longtemps de mettre bas, bien forcées, mais point de s'aliéner à la maternité, la déléguant à des subalternes ; aujourd'hui nous en sommes à ne pas accepter la mise bas, mais la reléguant à des femmes contentes de l'aubaine pour se faire quatre sous, en deux mots, une bonne action. Pour l'instant, une sexualité stérile est mise en avant pour faire passer la pilule, mais bientôt n'importe quelle femme de trader, de vedette ou de politique, ne voudra plus risquer les vergetures ou les nausées et puis et puis, le risque de grossir !

Mais il y a tous ceux qui veulent du foie gras, du saumon ou du caviar à chaque instant à fêter mais bien surtout les éleveurs de canards gras, un poème, et les élevages ahurissants d'esturgeons ou de saumons et sans s'appesantir sur le sort de ces pauvres bêtes, juste s'arrêter à la qualité du met. De la viande tous les jours relève aussi de cette frustration ancienne de ne pas manger comme les seigneurs ; tant pis si c'est du poison. Et tout à l'avenant.

Nous sommes tous rois, des clients, mais des rois de deuxième catégorie quand même, peu importe, l'apparence fait illusion.

Ainsi, je me demandais si l'envie, la jalousie, l'imitation, relevaient elles aussi d'un quelconque centrisme.

Bien évidemment. L'apparence comme critère déterminant l'enferme en le piégeant.

Je vais aller jusqu'à dire que toutes les maladies qui nous tuent de plus en plus jeunes, hors l'environnement délétère qui relève lui aussi de l'apparence nous suffit, sont dues à la démission de soi, l'absence de conscience de soi, la somatisation. Il est clair que l'on pourrait vivre heureux et libres en étant plus frugaux, en épargnant toute cette souffrance aux animaux, en respectant la terre, en respectant notre corps, notre esprit, notre âme puisque nous n'avons gardé de notre désir d'aristocratie que les beuveries les décadences, jetant aux oubliettes la sagesse et la bravoure des chevaliers, la beauté de ses arts et ses lettres. Car la bravoure ni la sagesse ne se lèguent par les gènes, quant à la chevalerie, elle n'était pas orgiaque.

Le centrisme n'est pas conscient, c'est tout le contraire, certains pensent même que c'est instinct avec tout ce que cela comporte dans leur bouche de pulsions négatives et de bassesses. Sans s'être jamais aperçu que les animaux étaient incapables de telles bassesses alors même qu'ils gèrent leurs besoins au plus près possible. Le centrisme n'est pas un instinct, ou alors dévoyé et très lointain, c'est une non pensée, certes, mais de l'ordre de la pulsion égoïste assez récente qui a l'air de vouloir oublier que l'homme est un animal social. Et surtout, il se contente de quelque agrément, un confort de surface qui peut bien consoler en occultant les maux.

Il est vrai que l'on ne peut compatir qu'à une souffrance vécue : l'injustice quelle qu'elle soit est une douleur sourde, de rage et d'abandon, celui qui n'en a jamais souffert ne peut la concevoir, juste quelques mots qu'une morale partagée provoque ; mais celui qui en a tant souffert qu'il n'en est pas ressorti « entier », pourra aussi y être indifférent, tant la douleur anesthésie l'empathie. Un deuil, la douleur la plus partagée est en même temps celle qui reçoit le plus d'attention mais à condition qu'elle atteigne la perte qu'il faut. Un homme qui n'aimait pas sa mère ne comprendra pas que l'on se suicide à la mort de la sienne tandis qu'un couple uni comprendra la peine du veuf, encore qu'il ne s'agisse là aussi que d'une projection de l'amputation que l'on subirait soi-même. C'est assez normal tout ça et les rescapés des camps l'ont bien compris, qui se taisaient.

L'égocentrisme, l'égoïsme se retrouvent à chaque instant au niveau privé et à travers ce filtre, nous pourrions faire une encyclopédie de comportements en certaines conditions ; je ne sais si au niveau personnel on pourrait attribuer l'altruisme au féminin, tant la camaraderie entre hommes peut être forte, la parole donnée, la fidélité, l'entraide et cette fierté et cette droiture tout droit sorties de la chevalerie ; tant d'un autre côté les femmes modernes libérées se comportent souvent comme des harpies, à défaut de leur trouver un autre qualificatif.

Non, c'est au niveau politique que cela m'intéresse, une différence notable entre souverainistes et nationalistes, et puis cette fausse altérité des nantis mondialistes. Ces derniers sont intéressants car, à mes yeux, ce sont eux les plus ego/ethnocentristes, puisque classocentrisme n'existe pas. J'ai souffert dans mes chairs, des paroles, des prises de positions, des jugements de ces gens-là ; non pas qu'ils m'aient fait du mal à moi-même, mais leur allant-de-soi, leur évidence à être, leur supériorité tolérante et « humaniste » m'est intolérable. La tolérance peut être intolérable, oui, tant cette saloperie est tout droit sortie des élus de Dieu, ou de l'empereur. Un jugement posé,- mais qui s'arroge le droit de juger ?- avec mansuétude ! Cette supériorité innée ou acquise qui n'est pas en danger, et n'en a jamais éprouvé, cette inattention qui les fige en eux-mêmes, les met hors de compréhension des faits de ce monde. Ils cachent sans honte, puisque c'en est pas pour eux, toutes les bassesses ou soumissions qui les ont placés en haut de la médiocrité, celle que donne obligatoirement toute docilité au pouvoir. Cet égocentrisme qui manque d'imaginaire et de sensibilité n'a de compassion que celle prévue par la constitution, de tolérance que celle qui ne coûte pas cher et de capacité d'entraide que l'aumône charitable. Et quels que soient leurs discours par ailleurs ; ce n'est pas parce que je hais cette classe que j'en trace un tel portrait, c'est parce que ce portrait est juste que je la hais. Je hais qu'elle ait coupé ses racines , par honte, et qu'ainsi dérivante au gré des courants à la mode en tâchant de s'y façonner une culture, elle ne soit que mirage, qu'apparence. Nous n'y chercherons pas des engagements ou des esprits supérieurs, leur ego est indépassable. Et même si tous ne sont pas des collaborateurs volontaires ni même conscients, tous le sont. La plupart s'offusquerait d'un tel jugement tant ses privilèges lui semblent mérités.

L'égocentrisme primaire des nationalistes, à côté, fait figure de révolte. Parce que s'ils se mobilisent « contre », ils pensent le faire « pour ». Ceux-ci sont ethnocentrés, et ça peut être plus violent. Mais si l'individu reste le centre de ses prétentions, il y inclut ses semblables. Les nouveaux bourgeois, eux, se reconnaissent et se fréquentent mais n'affichent pas une conscience de classe, ce serait déjà, pour eux, s'abaisser.

Et toutes les factions dissidentes, révoltées, cuisantes de vérités révélées, où que se trouvent leurs pions sur l'échiquier, sont dans l'inattention sourde et aveugle à toutes les souffrances qui n'appartiennent pas à leur vocabulaire.

Il suffit de regarder l'histoire : des guerres, l'empire s'installe, l'empire se désagrège et le diable trouvera toujours des clampins pour le servir.

Cependant je n'oublie pas, je suis même imprégnée de l'ethnocentrisme occidental ; et nous sommes tous à cran sur les nouvelles de Syrie et du Moyen-Orient en général. Nous avons atteint là le summum de l'abject et c'est un renversement, une inversion. Certes on peut, comme moi, de deux maux préférer le moindre, une guerre défensive en réponse à une attaque, une guerre de libération après des lustres, des siècles, d'oppression ; on peut préférer une attaque qui dit son nom, on peut préférer la bravoure, quel qu'en soit le motif, à la lâcheté. Ici, nous avons affaire à la totale : une agression lâche.

Il n'est pas besoin de détailler pour comprendre que le centrisme est le terreau du pouvoir, plus, l'engrais de ses abus. Seul un horizon borné peut nous amener à nous croire tout puissant ; seul le moindre œil ouvert sur la richesse, la complexité, la beauté du monde, nous en prémunit à jamais. Est-ce un hasard si nos dirigeants sont si incultes ? Est-ce un hasard si après tant d'années de propagande, le peuple lui-même ainsi déculturé élit et se reconnaît en eux ? Et trouver en les plus cons d'entre eux leurs proches, ceux qui sauront les protéger ?

Il n'y a, j'en ai peur, aucune issue à ce problème, aucune issue à l'échelle d'une vie ; si Cuba et les Grecs, pour ne prendre qu'eux, ont voulu et réussi à se sortir de l'oppression, c'est que, opprimés, ils avaient les yeux ouverts ; et les yeux ouverts, ça ne s'est pas fait tout de suite ni en un instant. L'oppression d'aujourd'hui est sourde, tentaculaire mais surtout elle a su flatter quand il fallait l'ego de chacun. Le temps sera long de l'ignorance, l'illusion, à la prise de conscience, de la prise de conscience au courage, du courage à l'action.

 

La masse n'a plus le sentiment du commun. Le commun n'est pas ethnique, et la juxtaposition des singuliers peut faire pluriel, mais pas unité.


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46 réactions à cet article    


  • Le Gaïagénaire 29 mars 2016 21:57
    @ alinea mardi 29 mars 2016

    « Il est vrai que l’on ne peut compatir qu’à une souffrance vécue : l’injustice quelle qu’elle soit est une douleur sourde, de rage et d’abandon, celui qui n’en a jamais souffert ne peut la concevoir, juste quelques mots qu’une morale partagée provoque ; mais celui qui en a tant souffert qu’il n’en est pas ressorti « entier », pourra aussi y être indifférent, tant la douleur anesthésie l’empathie. »

    La douleur du malheur de votre mère qui se manifeste dans l’enfant petit transmetteur de sérotonine :https://www.youtube.com/watch?v=YcatQH49pWo

    Cordialement

    • alinea alinea 30 mars 2016 14:17

      @Le Gaïagénaire
      Cyrulnik, que j’ai lu avec avidité et qui m’a beaucoup appris, ne parle pas de tout dans cette vidéo.
      Je fus « gros transporteur de sérotonine », mais à force de harcèlement et d’acharnement judiciaire, je suis devenue toute petite.
      Je ne suis pas sûre que ma mère ait quelque chose à voir là-dedans, mais qu’elle ait à voir dans quelque chose de ce que je suis, je ne le nie pas !!!


    • Le Gaïagénaire 30 mars 2016 23:25

      @alinea 30 mars 14:17


      C’était un clin d’oeil. Il y a d’autres vidéo dont un traitant de la mémoire.

      À+


    • marmor 29 mars 2016 23:29

      Il n’y a aucune porosité, passé un certain âge, et le temps où l’on est poreux remplit ; quand on est plein on s’avance tout ego dehors, avec ses certitudes mais ses complexes, ses peurs, ses manques, qui pourtant sont d’une lisibilité parfaite. Je parle du profond de soi parce que le savoir se peaufine, s’accroît, se transpose, mais la connaissance de soi ne profite pas de cette manne. On est, et puis voilà. Il faut, et encore pas pour tout le monde, de sérieuses épreuves pour changer tout ça.

      Une telle force de pensée me laisse pantois ! Freud, Kant, Bergson étaient des petits garçons, car j’arrivais à les comprendre à peu près. Là, j’avoue, je bute, trébuche, je comprend tous les mots mais pas le texte, et quand je dis le texte, c’est tout le texte... L’étude des grands philosophes ne m’aura sans doute pas assez ouvert la comprenette. En fait, mettre des mots savants, ou rares, les uns à côté des autres , cela donne des phrases.... Un peu comme la pissotière de Marcel Duchamp qui devient une oeuvre exposée au Louvre... L’auteur est le Duchamp de la littérature analytique, et moi, le rustre du bulbe, je vais passer pour un goujat, enfin quoi, merde ! comme dirait l’intelligentsia de gauche du café de flore, en récitant du Botul dans le texte, ou en s’extasiant devant le tableau de Boronali !


      • alinea alinea 29 mars 2016 23:40

        @marmor
        Quand on est vieux, on n’est plus réceptif car le temps de l’enfance où on l’était nous a remplis. Nos certitudes nous font avancer sans crainte, mais je sais lire ce qu’elles cachent de peurs, de complexes, de manques, de traumatismes,- une fausse force quoi-.
        La connaissance de soi est le chemin d’une vie, pas comme le savoir qui lui s’accumule, tandis que la connaissance, la compréhension n’est pas une accumulation, ce type d’apprentissage ne lui sert à rien. Ainsi, on « est » sans plus de question ; certains ouvrent les portes de la connaissance après une épreuve, d’autres sombrent.


      • leypanou 30 mars 2016 11:14

        @marmor
        Là, j’avoue, je bute, trébuche, je comprend tous les mots mais pas le texte, et quand je dis le texte, c’est tout le texte...  : alinea est une intellectuelle, même quand on lit 10 fois son texte, on ne comprend toujours pas !

        Boronali me rappelle mes études littéraires du secondaire et cela va bien avec Botul.


      • alinea alinea 30 mars 2016 14:13

        @leypanou
        Ce n’est pas une question de compréhension « intellectuelle », c’est juste un ressenti ; si un texte ne nous parle pas, il ne nous parle pas ! C’est au niveau de la sensibilité que ça se passe, on n’est pas « touché » par tout !!
        Je n’en prends pas ombrage !
         smiley


      • Le p’tit Charles 30 mars 2016 08:49

        +++++(On est, et puis voilà)...tout les problème réside dans ces mots incapable que nous sommes d’assumer notre rôle sur terre celui (non pas de reproducteur uniquement) mais d’une partie prenante du destin de l’humanité..hélas notre petit EGO nous enferme dans une bulle pernicieuse du chacun pour soi..un parasite de plus sur la planète.. !


        • alinea alinea 30 mars 2016 14:09

          @Le p’tit Charles
          Le rôle qu’on nous a donné est tout petit alors on se la pète pour se grandir ou bien on baisse le nez !
          Je n’ai pas assez de culture historique pour être sûre, mais j’ai idée qu’ailleurs ou avant, les petites gens qui assumaient leur petitesse étaient plus grands que les petites gens d’aujourd’hui qui la refusent !


        • Daniel Roux Daniel Roux 30 mars 2016 09:40

          L’auteur est visiblement en dépression. Un passage à vide pendant lequel tout et tous nous paraissent étrangers, insupportable, irrécupérable d’égoïsme et de vacuité.

          Nous sommes tous passés par là, ou nous y passerons tous à un moment ou à un autre, plus ou moins profondément, pour peu que nous ayons le temps de réfléchir sur le sens de la vie, de l’univers, de tout ce qui existe.

          Ma religion est faite depuis quelques temps déjà. La vie, l’univers, tout ce qui existe n’a pas de sens particulier. C’est là et c’est bien ce qui est le plus surprenant.

          « Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ? » Aurait proposé Einstein. C’est la question fondamentale qui n’aura, évidemment, jamais de réponse.

          Donc, nous vivons, et nous savons que c’est par le plus grand des hasards. Nous possédons 5 sens qui nous donnent un accès partiel à ce qui nous entoure.

          Avez-vous remarqué comme la mémoire des sentiments ressentis est longue, plus longue même que les événements qui les ont produits ?

          Dans la vie, comme à table, un verre peu être considéré comme à moitié vide ou à moitié plein. C’est selon notre humeur, notre caractère, notre vécu, nos espérances.

          Nous pouvons nous aider nous-même, en nous connaissant et en reconnaissant qui nous sommes vraiment. Nous ne changeons pas au fond mais nos expériences, le contrôle de nos humeurs peuvent nous rendre plus agréable aux autres et à nous-même.

          Il suffit parfois d’apprendre simplement à respirer et voir, pas seulement regarder, la beauté que nous offre la nature dans sa totale indifférence d’être vue ou non.


          • Fergus Fergus 30 mars 2016 11:35

            Bonjour, Alinea

            Je partage assez largement la vision de Daniel Roux.

            Et sa conclusion est superbe. Elle va d’ailleurs foncièrement dans le sens de ce que tu ressens, si je ne me trompe. Dès lors, c’est une formidable antidote aux états d’âme quelque peu dépressif, me semble-t-il. Non ? 


          • Daniel Roux Daniel Roux 30 mars 2016 12:53

            @Gatinais33

            Vous déprimez n’est évidemment pas le but de ce commentaire.

            L’absurde ne doit pas nous empêcher de vivre « pleinement » cette vie, que nous n’avons pas demandé, dont nous ne choisissons pas le cadre, mais qui est là et bien là. 

            Après, la traduction que vous attribuez à « pleinement » ne regarde que vous.


          • Daniel Roux Daniel Roux 30 mars 2016 12:55

            @Fergus

            Bonjour Fergus,

            Merci pour ton appréciation.


          • alinea alinea 30 mars 2016 13:33

            @Daniel Roux
            Non, je ne suis pas en dépression ; je l’ai été pour des cause violentes plus personnelles, mais je suis triste parce que je sens très proche de chacun la possibilité d’être connecté aux autres, à la vie vivante de la nature, ce qui éloigne de fait nos attaches idiotes à des idioties.
            En réalité je suis connectée, disons que je recommence à l’être mais ce sont les animaux, la nature qui m’ancrent.
            Les humains m’ont dégoûtée et pourtant je suis très humaine ; je les ai écoutés, entendus, aidés, mais ils ne me le rendent pas.
            C’est au moment de l’Afghanistan ( 2000 2001) que j’ai commencé à me faire des « ennemis » en exprimant mes colères de nos politiques extérieures et plus je lisais plus j’apprenais plus je savais que j’avais raison et plus je sortais d’un consensus, même passif, qui faisait huile dans mes relations.
            J’y ai fait un grand nettoyage car je suis issue du milieu que je décris, je le connais bien et je me suis heurtée à l’incompréhension jusqu’à la rupture. Il faut dire que j’ai laissé faire mon intransigeance, mon « tout ou rien », foncier celui-là !!
            Je parle de moi, ça n’a pas beaucoup d’intérêt mais c’est pour expliquer mon regard ; et rien dans ce qui se passe actuellement ne pourrait le rendre plus « doux » !
            C’est vrai que tout me hérisse et que je suis une écorchée vive !! Je prévois un retour aux sources !!
            Par ailleurs, étant adepte du bouddhisme du Bouddha, je ne me pose jamais la question : pourquoi quelque chose plutôt que rien. Je suis adaptable à tout sauf aux lois iniques des hommes !!
            En tout cas merci pour votre lecture et votre réponse.


          • alinea alinea 30 mars 2016 13:42

            @Gatinais33
            C’est vrai qu’ils ne sont pas absurdes ! J’y vois l’opposition Nature/ Culture et je suis bien convaincue que nous pouvons vivre les deux ; or ce n’est pas ce qui se passe, la nature, pour eux, est un terrain de jeux ou un paysage, ils n’en ont pas l’histoire, notre histoire rurale. Je dis nature, mais chez nous il s’agit de campagne car la Nature est « hostile » à l’homme, ce n’est pas pour rien qu’il l’a dominée. Mais il est allé trop loin, jusqu’à l’oubli, le rejet, le mépris aussi. Rejet de la ruralité y compris par les ruraux.
            Je ressens la même chose en ce qui concerne le bon sens, mais j’y ajouterais l’attention, comme on prend soin de ce qu’on aime.
            Peut-être qu’au bout du compte, ça manque d’amour tout ça !!


          • alinea alinea 30 mars 2016 13:47

            @Gatinais33
            Aussi : j’ignore ce que pourrait être ce « site » !! Je suis nulle en informatique, j’apprends au fur et à mesure de mes besoins.
            J’aime l’échange et la controverse, aussi j’aime ce site ; je crois que je m’ennuierais sur un blog, aucune envie des rester « entre soi ». Enfin, ce n’est peut-être pas comme ça mais c’est ce que j’imagine !


          • alinea alinea 30 mars 2016 13:54

            @Fergus
            la musique était le ferment de ma relation au monde à travers l’humain, mais je n’en fais plus et je le regrette. La nature n’est pas une consolation, elle est ce ferment, cette adéquation au monde, mais y manque, pas tout à fait quand même, l’humain.
            Et puis, je ne peux pas fermer les yeux ou être inattentive, et dans cette nature, dans les animaux d’autres que je vois autour de moi, toujours des causes de tristesse ou de colère.
            Je suis sur la corde raide, prête à partir dans un lieu sans téléphone ni électricité, mais en pleine nature.
            Je pleurerai les hommes. Mais je ne viendrais plus vous gonfler avec mes états d’âme ! smiley


          • Neymare Neymare 30 mars 2016 14:53

            « C’est vrai que tout me hérisse et que je suis une écorchée vive !! Je prévois un retour aux sources !!
            Par ailleurs, étant adepte du bouddhisme du Bouddha »

            Ces 2 phrases semblent assez opposées : si vous etes adeptes du Bouddha (d’une façon non superficielle), rien ne devrait vous toucher, ou tout du moins vous devriez comprendre (« connais toi toi meme ») les mécanismes qui réagissent en vous et vous en débarrasser.
            Ces mécanismes sont d’ailleurs les memes qui sont à l’origine des maux de la société.
            Vous considérez ce monde et vous dites : « ceci est bon, ceci n’est pas bon », cette attitude est à l’origine de votre souffrance.
            Vous devriez plutot dire : « voilà tout celà est en moi et a une raison d’etre, s’il y a un probleme ce probleme ne peut etre que dans mon esprit et nul part ailleurs, puisqu’il n’y a rien d’extérieur à mon esprit »
            La vraie richesse est au delà de la pensée, car la pensée vous donne toujours une vision fausse des choses, en réalité, et contrairement aux apparences, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.


            • alinea alinea 30 mars 2016 15:19

              @Neymare
              Vous avez absolument raison, je suis adepte, mais sur la voie, par parvenue !
              Il n’est pas question de pensée mais de sensibilité ; quand l’herbe devient rose vif sous l’effet d’un désherbant, je souffre, puis ma pensée vole vers le Vietnam ; quand je vois des chevaux dans trente mètres carré qui ont bouffé tous les arbres de la haie, tous les lilas, je souffre ; je n’ai pas encore trouvé la voie qui m’épargnerait la souffrance sans être indifférente, même, l’indifférence des autres à tout me fait mal.
              Je ne parlais du bouddhisme que dans les questions sans réponse que je ne me pose pas ! je n’ai pas la prétention, encore assez lucide, pour me prétendre grand sage !!
              je ne considère pas le monde, je suis en empathie maladive, maladive parce que peu partagée parce que sinon, ça me paraît normal d’être touchée par la mort imposée, la souffrance du vivant, données pour rien, juste par indifférence ou volonté pathologique de puissance quand il s’agit de guerres !
              C’est difficile de trouver la sagesse qui préserve des souffrances, but avoué du bouddhisme, sans verser dans l’indifférence. J’y arrive plus qu’à une époque mais il faut se retirer sur la montagne, c’est plus facile alors !
              Et puis le Bouddha, j’aimerais bien entendre ce qu’il aurait à dire aujourd’hui ! Ce n’est guère transposable. Le bouddhisme n’est pas une religion, en revanche les trois autres se foutent de la nature comme d’une guigne, se focalisent sur l’homme, et ne m’intéressent guère ! smiley


            • Neymare Neymare 30 mars 2016 15:45

              @alinea
              « C’est difficile de trouver la sagesse qui préserve des souffrances, but avoué du bouddhisme, sans verser dans l’indifférence »
              C’est pas l’indifférence, c’est le détachement. Des évènements arrivent dans ce monde, ils m’intéressent, je les assimile, je les comprends, je comprends leur but, mais ils ne me touchent pas, car ils doivent se produire.
              Tout le probleme vient d’appliquer le bien ou le mal aux évènements qui se produisent ou à l’attitude des individus.
              Hors, l’etre humain réagit à chaque chose en y appliquant le masque du bien ou du mal, il sépare ainsi les choses qui n’ont pas à etre séparées.
              Par exemple confronté à la mort, l’homme dit « c’est mal », confronté à la naissance il dit « c’est bien », alors que ces 2 choses sont les 2 facettes d’une meme pièce et n’ont pas de caractère ni positif ni négatif. Toute naissance donne lieu à une mort et toute mort donne lieu à une renaissance.
              Je peux vous assurer que naitre est bien plus difficile que de mourrir, et que ce qu’il y a après la mort est bien plus sympa que ce qu’on peut avoir dans cette vie, et pourtant c’est la mort qui est vue négativement
              Le conseil que je peux vous donner c’est qu’à chaque fois que vous serez impactée négativement par qq chose ou quelqu’un, repérer vos pensées et vos émotions et convenez que ce qui se passe, se passe pour le bien de tous, meme si ça vous apparait négatif. Et surtout, regardez les choses et les gens avec amour (l’amour compationnel), car ce uq’il y a en eux est aussi en vous.

              Si le Bouddha était là aujourd’hui il réagirait exactement de la meme façon car l’homme n’a pas changé : vous devez saisir intuitivement que tout ceci est illusoire, une fantasmagorie de l’Esprit, si les hommes font des erreurs, c’est pour apprendre, c’est pour qu’in fine il en résulte du positif.


            • alinea alinea 30 mars 2016 16:30

              @Neymare
              Je sais bien, le détachement et l’indifférence ; je serai capable du détachement mais pas d’indifférence. ; Je sais bien que même une fin de civilisation telle qu’il semble que nous la vivons aujourd’hui passe par cette barbarie ; mais l’espace temps que cela suggère dépasse largement ma perception animale de la vie ; je ne peux l’y inscrire que dans mon cerveau rationnel et si je sais bien que la vie survivra à nos débordements, ce savoir n’est pas encore passé dans ma connaissance.
              Je sais pourquoi mais je ne suis pas sûre de pouvoir le dépasser.
              Sans compter qu’il y a tellement de grands sages ordinaires qui ne sont que de grands indifférents parce qu’ils ne connaissent pas la précarité et que leurs assises ne sont pas spirituelles mais sociales.
              L’homme n’a pas changé, c’est vrai, mais ses moyens si ! Et la technique dont parle Gatinais plus haut (j’espère ne pas me tromper, je n’ai pas le fil sous les yeux) est bel et bien en cause !
              La science moderne et la technologie ne nous donnent que des buts et des effets mortifères.. ; et que l’on ne me parle pas de confort et d’espérance de vie !!


            • franc 31 mars 2016 17:43

              @Neymare

              -

              j’ai rarement vu une personne qui ait atteint un tel niveau d’élévation et de sérénité que le votre ,et je vous remercie de votre intervention.

              Merveilleuse leçon de boudhisme.


            • cevennevive cevennevive 30 mars 2016 15:15

              Bonjour alinéa,


              « ce problème ne peut être que dans mon esprit et nul part ailleurs »

              Neymare a raison alinea, c’est bien ainsi que je vois les choses...

              On ne peut pas changer le monde. Une partie d’icelui nous agresse et nous hérisse, mais l’autre partie nous enrichit, nous protège et nous grandit.

              Voir, sentir autour de nous seulement ce qui nous fait du bien.

              Pour le reste, je m’y suis égratignée étant jeune. J’ai souffert, pleuré, supplié « pourquoi ??? pourquoi ??? » Mais cette souffrance m’a rendue plus forte à l’intérieur de moi. Peut-être est-ce ce que tu appelles « le centrisme », moi j’appelle cela le calme de la maturité, l’apaisement.

              Je me réfugie dans ma tour d’ivoire. J’aime les gens, les animaux, les enfants et ce site qui me fait rencontrer spirituellement toutes sortes de personnes intéressantes (dont toi !)

              Il faut à tous prix que tu acceptes le monde tel qu’il est...

              Je t’embrasse.


              • alinea alinea 30 mars 2016 15:23

                @cevennevive
                On va réfléchir à ce que veut dire « accepter » ; bien sûr, fatigue aidant, j’ai perdu mes révoltes et colères, mais je ne peux pas faire semblant et sourire aux tortionnaires ! C’est tout je crois !
                Pour le reste, bien forcée d’accepter... mais sans résignation !
                Je t’embrasse aussi cevennevive, et j’espère que tu vas...


              • cevennevive cevennevive 30 mars 2016 15:40

                @alinea,


                Non ! Pas sourire aux tortionnaires tout de même, comme tu y vas !

                Seulement, tu n’y peux rien toi, toute seule. Tu ne peux qu’en pleurer. Tes larmes peuvent-elles changer le monde ? Ta colère est-elle capable, un tant soi peu, de calmer les horreurs ?

                Personnellement, si j’y pensais trop, j’en mourais de chagrin. Mais j’ai peut-être la « chance » d’être une descendante de ces huguenots qui ont résisté aux dragons. Il m’en est resté la haine de Louis le quatorzième, des ors de Versailles et des salopards qui veulent toujours que le monde leur ressemble.

                Ce n’est pas nouveau alinea, il y eut de tous temps des tortionnaires odieux, des massacres d’innocents.

                Pour utiliser ton mot : je me suis « résignée » à ne rien pouvoir y faire.




              • Neymare Neymare 30 mars 2016 16:00

                @cevennevive
                « je me suis « résignée » à ne rien pouvoir y faire. »

                Considérez le monde et son histoire et vous comprendrez que ce sont les tyrans, les tortionnaires, les avides, les exécrables qui le font avancer.
                Ce ne sera jamais le sage qui fera avancer l’histoire du monde car le sage n’a pas besoin d’avancer lui meme, il est content avec ce qu’il a. C’est toujours l’insatisfaction qui fait avancer les choses. Or, le monde doit avancer, ils sont donc indispensables.
                Il ne faut pas penser en termes de positif et de négatif, car tout est lié et tout est un seul et unique esprit, la transcendance vers cet esprit unique abolie toute notion de bien ou de mal (si je suis seul à qui puis je faire du bien ou du mal ?)


              • alinea alinea 30 mars 2016 16:04

                @cevennevive
                J’y viens !
                mais on ne me laisse pas en paix ; j’ai raconté ici assez longuement une partie des accablements dont je fus l’objet !!
                Si on me fout la paix cinq minutes et qu’il arrête de pleuvoir des emmerdes, je me replierai, je sais que je possède la capacité de la solitude nourrie de toutes les vies des bêtes, des végétaux.
                Quand on me reproche d’avoir toutes ces bêtes qui me contraignent à la sédentarité, je réponds que sans elles il y a longtemps que je serais morte !
                Je ne veux pas te donner l’impression d’un tableau noir de ma vie, il y a plein de couleurs au contraire, et de joies mais ici je n’en fais pas trop cas car c’est trop personnel !
                J’ai plein de portraits dont je ferai peut-être un jour un article mais il y a toujours quelque chose de fugace ; tu sais bien qu’on ne peut pas « jouer à » !
                On parle de déprime, non, mais c’est vrai que je ne suis pas renée de tous les harcèlements que j’ai subis !!
                Si un jour je reviens sur ce site avec le pseudo « renée », je n’aurai que de bonnes choses à vous donner !
                 smiley


              • alinea alinea 30 mars 2016 16:09


                Tout à fait d’accord avec vous Neymare, mais je crois que les pionniers, les créateurs, les audacieux, les combattants de l’impossible, les minorités font avancer le monde que restreignent les tyrans. Les tyrans sont un déclic qui réveillent. À quand ce déclic ?
                Les sages, les moines, les pieux, les spirituels sont à part mais ils font partie de l’équilibre. Très manquants aujourd’hui.


              • Neymare Neymare 30 mars 2016 16:19

                @alinea
                « Très manquants aujourd’hui. »
                Vous considérez la situation actuelle comme terrible alors que l’etre humain n’a jamais vécu dans autant de confort ! qu’il n’a jamais eu autant de possibilité de s’instruire et de s’épanouir.
                C’est assez paradoxal : si vous viviez dans votre bulle sans vous soucier du reste du monde et des infos le monde vous paraitrait bien meilleur. C’est que vous prenez sur vous les malheurs du monde, alors que ce ne sont pas vraiment des malheurs, ce sont des évènements nécessaires, pour assurer la continuité de l’espèce et du monde.
                Considérez le monde comme votre corps : des cellules naissent des cellules meurent, il y a des génocides de microbes, des tsunamis, des tremblements de terre, etc ... tout celà vous parait il négatif concernant votre corps ? Vous etes bien contentes quand il génocide vos microbes, est ce positif ou est ce négatif ? de votre point de vue c’est positif mais du point de vue du microbe c’est négatif
                Vous voyez que tout celà est relatif, qu’en réalité des évènements ont lieu et n’ont pas de caractère positif ou négaitf, c’est vous qui leur donné ce caractère


              • alinea alinea 30 mars 2016 16:34

                @Neymare
                Je sens que vous avez raison, du simple fait que je suis impuissante et que ma misère ajoute à la misère !!
                Si je ne meurs pas avant j’atteindrai ce stade, alors, renée, je viendrai vous le dire !!
                (j’ai la pensée extravertie, mais c’est bien tout !! smiley )


              • L'enfoiré L’enfoiré 30 mars 2016 16:44

                @alinea


                Votre misère ajoute à la misère !!!
                Vous allez fort, là.
                Voyagez là où cela va beaucoup plus mal et vous vous sentirez plus heureuse
                Un psy serait-il d’une bonne aide ?
                Vous êtes extravertie et pas introvertie, Une question de pensée ou de réalité ?
                Sans, lui, j’en suis fort aise et bien, dansez maintenant.
                Mais devant un miroir.... smiley....

              • L'enfoiré L’enfoiré 30 mars 2016 17:04

                @cevennevive bonjour,


                 Vous avez appris que nous avons eu des attentats à Bxl.
                 Vous voulez avoir un témoignage vibrant d’un journaliste que j’écoutais presque tous les jours.
                 Prenez un mouchoir et écoutez la dignité faites homme...

              • franc 31 mars 2016 18:05

                @Neymare

                « -Considérez le monde et son histoire et vous comprendrez que ce sont les tyrans, les tortionnaires, les avides, les exécrables qui le font avancer »

                -

                il faut faire attention à c e que votre propos ne peut être compris et justifié qu’ en se plaçant dans un certain lieu qui se trouve au point transcendant absolu pris comme origine du repère ,sinon ce serait atroce et insoutenable ;

                Si l’on se place sur le plan immanent relatif votre propos serait abject.

                -

                et sur ce plan immanent relatif de l’histoire ,si l’existence des exactions exécrables des tyrans peuvent être relativement opérante il n’en est pas moins vrai et m^me plus vrai et plus juste selon l’ordre naturel et tout autant sinon plus encore selon l’ordre surnaturel ou transcendantal que l’existence des forces révolutionnaires contre la tyrannie est aussi opérable et encore plus opérante et plus forte dans une dialectique hégélienne, ,ce qui détermine et définit le sens du progrès de l’histoire ,de l’Histoire selon le sens marxiste comme dans le sens chrétien du plan de la Providence


              • alinea alinea 31 mars 2016 19:08

                @Neymare
                Je ne sais pas s’il y a des évènements nécessaires, mais l’homme donne sens à ces évènements ; en soi il ne sont rien de spécial puisque seul l’homme sur la terre les interprète ; et l’homme à part sa nuisance aux autres, n’est pas grand chose sur la terre.
                Il aurait pu s’inclure en adéquation au monde, et même en harmonie puisque l’harmonie n’est pas une mer étale mais bien aussi ses tempêtes.
                Hélas, les choses ne se sont pas passées comme ça ; et si j’essaie de comprendre ce qui se passe et pourquoi et comment, je ne donne pas aux exactions humaines un sens métaphysique ; je connais les lois qui régissent les grands mouvements de la vie, je sais qu’après l’apogée vient la décadence et j’essaie de me dépatouiller pour vivre dans celle-ci.
                Mais je ne peux me faire croire qu’elle n’existe pas, que tout est normal de toute éternité, à l’échelle humaine qui est la mienne, c’est faux. À l’échelle du cosmos je conçois son insignifiance mais seulement dans la partie abstraite de mon cerveau, ce qui n’a guère d’incidence.


              • L'enfoiré L’enfoiré 30 mars 2016 16:39

                Bonjour Alinea,


                 Vous voulez savoir qui vous êtes dans ce jeu de quilles...
                 Pas de problème, faites du théâtre.
                 Jouez des rôles différents et progressivement vous allez vous retrouver.

                • alinea alinea 30 mars 2016 17:47

                  @L’enfoiré
                  Je ne demande pas de conseil l’Enfoiré ; je réponds simplement. Mon sujet n’est pas mon nombril, jamais, mais comme je vois le monde vous fait me renvoyer à mon nombril ; je m’y plie mais ne le souhaite pas !
                  Les psy ? Je pourrais leur venir en aide s’ils avaient l’écoute et n’étaient pas noyés dans leurs égos !! smiley
                  J’ai fait du théâtre, j’adorais ça, nous nous sommes bien amusés.
                  Pour en finir sur mon nombril, je sais très bien qui je suis !! aucun problème de ce côté là
                  Merci quand même, je sais que cela part d’une bonne intention.


                • L'enfoiré L’enfoiré 30 mars 2016 17:56

                  @alinea,

                   Ce n’est pas un conseil que je donnais. Tout le monde fait ce qu’il veut.
                   Le théâtre permet de se coller d’autres peaux sur le dos et ainsi d’apprendre ces autres.
                   Il n’y a absolument pas de question de nombril personnel justement.
                   Interpréter un rôle, c’est bien plus que de s’amuser.
                   Si c’est ce plan que vous y avez vu, c’est tout à fait le contraire.
                   « Connais l’homme pour mieux te connaître »,.un vieux billet qui date de près de six ans. 
                   Bien à vous...
                   

                • Passante Passante 30 mars 2016 17:20

                  j’avais lu y’a deux jours, je me suis dit « elle est sur la route, ça baigne..

                  là les commentaires sont divisés, puis bon,
                  c’est pas compliqué, une planète de dieux, devenus rats, le sommeil, voilà -
                  et donc tout rat se réveillant ex-dieu 
                  sera sévèrement battu, surtout par les très-rats,
                  avec les moins rats en kapos.
                  que faire ? 
                  pas de ce monde, avaler que »la rançon de l’amour c’est la haine",
                  donc même pas l’amour, méchant dit-on.
                  bon... smiley parfait !
                  la divinité (pré-rat) n’est que paradis,
                  je devrais m’acheter un rat portatif, y’a même des rats format-forums smiley
                  sinon, tout va bien, les conversations avec les insectes,
                  les négociations avec les chats noirs, les complicités avec les renards,
                  les malédictions au hibou, bref, la politique enfin, la vraie. smiley


                  • alinea alinea 30 mars 2016 17:59

                    @Passante
                    Je suis sur la route, une route sans goudron ni bagnoles ni odeur de gas oil !!
                    Non, la rançon de l’amour n’est pas la haine, en tout cas n’ai jamais expérimenté ça ; l’amour est tenace et fidèle ; haine n’est pas le mot, bizarre..
                    De manière plus prosaïque, le monde de chez nous est un monde d’enfants gâtés, et on sait que ce qui est gâté pourrit.
                    j’aimerais être une sorcière avec une chouette sur l’épaule, un rat dans la poche et être complice des renards... unhappyli....


                  • bakerstreet bakerstreet 30 mars 2016 19:33

                    Naître ou ne pas naître ?...

                    Les bras m’en tombent, la pourriture est sortie depuis longtemps du royaume du Danemark....
                     Mais tout cela est point de vue particulier, personnel, aléatoire, circonstanciel ?
                    Le printemps officiel a pourtant été décrété comme état d’urgence des sens !
                    Des têtes tombent au bout de la nuit, remplissant le jour d’une fureur psychotique !. 
                    Quel est la vie la dessus ! Vous avez deux minutes pour répondre !

                    Dieu, le monde est devenu fou, et tente de nous emmener par les pieds. 
                    Qui est t’on ? Par quelle magie et pas quel hasard en sommes nous arrivés là, alors que tombe le soir, et que les gares suggèrent d’étranges effets de « déjà vus » !
                    Une grande fatigue parfois nous vient parfois.

                     Les images électriques passent à toute vitesse devant nos yeux médusés, et laissent circonspects et hagards, comme des illusions de fête foraine, où nous errons d’un stand à l’autre..
                     Il faut faire confiance au magiciens, et refuser les conseils des autres comédiens. 
                    A un certain moment du jour une dame de pique ou un as de cœur va sortir de la boite aux images, poussé par le crayon, les impressions du jour. 

                    A un certain moment, l’écriture est elle un piège ou une bouffée d’air frais ?
                    Qu’importe il faut écrire, travailler, pétrir. Les êtres, l’argile !. il en sortira bien quelque chose à un moment où à autre !
                    C’est l’espoir de l’aiguillage à venir, qu’il ne faut pas rater. 
                    Déclenchant le carillon magique, la saveur du regard de l’enfant, retrouvé et confiant, que nous portons toujours en nous. 

                    • alinea alinea 30 mars 2016 20:12

                      @bakerstreet
                      J’ai ramassé des salsifis sauvages, câliné mes chevaux, baladé avec ma petite chienne valide, le coeur gros de laisser l’autre seule et blessée à la maison ; la beauté de la lumière était à couper le souffle comme toujours quand du gris dans le ciel avive les verts et les contrastes ; le soleil tombait à vue d’oeil, pas de vent, juste la douceur de l’air ; et en rentrant la surprise de voir mon chat rentré d’une semaine d’escapade.
                      Mais remontant le long de la vigne, des lignes d’herbes rases et jaunes tandis que dans les fossés du tour, les vertes hautes et gaillardes se mêlaient aux violacées.
                      Je n’y peux rien si j’ai vu.
                      Quand j’avais dix sept ans, on m’appelait déjà éternels regrets ; mes racines dans le passé, mon corps dans le présent et mes feuilles dans l’avenir, je me dis que les mots parlent du vécu, le reste n’est que confusion ; et je me disais que si ça se trouve, l’ovule dont je suis issue, à peine fécondée s’est dit : merde ! c’était mieux avant !


                    • bakerstreet bakerstreet 31 mars 2016 01:17

                      @alinea
                       Continuez de lancer les mots ; vous ramenez des choses, pas toujours comprises, mais ce n’est pas grave.Elles vous vont bien au teint, et de temps à autre la lumière jaillit. Le bonheur ou se qui s’en approche n’est sans doute que ces petits moments parfaits où nous oublions qui nous sommes. Les animaux, la nature sont les supports éternels, sur lesquels nous pouvons nous reposer pour prendre notre envol. Une journée réussie tient parfois à ces quelques moments de grâce. Alors les chats nous regardent, contents et intrigués qu’on est pu rentrer quelques secondes dans leur monde. 


                    • pemile pemile 30 mars 2016 23:58

                      @alinea
                      Je n’ai rien compris, tu es blessée par le chemin que suivent les autres ?


                      • alinea alinea 31 mars 2016 00:06

                        @pemile
                        Dit comme ça effectivement c’est bizarre !
                        je vois peu de gens qui suivent un chemin qui n’aurait pas été d’avance tracé. Et cela induit tout un tas de comportements inauthentiques qui hélas bien souvent sont nocifs.


                      • Hector Hector 31 mars 2016 07:40

                        Bonjour Aline,
                        Tristesse, regrets, mélancolie, frustration du beau, du simple, du vrai. Égocentrisme névrotique de ces nouveaux rois de papier, consumérisme compulsif d’une vie en spirale, vis sans fin dont on atteint jamais le bout et quelques satisfactions éphémères flatteuses qui permettent de croire que l’on a réussi.
                        Réussi quoi ?
                        Esclaves de désirs futiles et jamais rassasiés, la schlague des annonceurs en tous genres nous poursuit où que nous soyons, nous harcèle à chaque instant du jour et nous rappelle à notre obligation de consommer, à notre obéissance à la doxa du moment.
                        Peu de chance d’y échapper et si l’on en meurt pas, on en est tous frappés, plus ou moins. Nous vivons dans une névrose compulsive sado-masochiste de tous les instants, la peur au ventre.
                        Ma pauvre Aline, je n’ai plus, non plus, assez d’énergie pour m’insurger, je laisse ça aux plus jeunes et je me retranche la plupart du temps dans l’observation cynique et désabusée de mes contemporains.
                        Mais il me reste l’amour, au sens large, dernier refuge existentiel d’une vie qui fiche le camps et qui me protège parfois, pas toujours, de cette connerie virale qui nous consume.
                        C’est toujours un plaisir de te lire.


                        • alinea alinea 31 mars 2016 11:26


                          Je réfléchis : la tristesse, -après la colère, quand celle-ci n’a pas le lieu de s’exprimer pour changer la donne-, que nous apporte le constat, voir le monde tel qu’il est, cette lucidité est-elle dépression ? Mère ou fille de la dépression ?
                          Que veulent-ils dire : occupé par ailleurs, le nez dans son guidon, la sensibilité hermétique à tout ce qui se passe, juste centré sur ses préoccupations puis ses amours puis ses loisirs, peu enclin à voir son voisin, ce que j’appelle...centrisme, leur est d’une telle évidence que voir autrement est une pathologie.
                          Quand je parle de ma fatigue qui a éteint la colère, c’est juste que celle-ci n’était qu’impuissance, une sorte de cri stérile qu’il était vain de perpétuer.
                          Un peu comme il est vain de continuer...
                          Bonne journée Hector

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