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Accueil du site > Tribune Libre > Le dahu revient !

Le dahu revient !

La chasse et la réduction des surfaces forestières sont les principales causes de la régression du dahu en France. Mais il a aussi été piégé et empoisonné par des générations de vacanciers oisifs. Cela a continué même après la tardive interdiction de le chasser qui fut établie à partir de 1975. Il disparaît des forêts et des plaines après le moyen âge et est éliminé du bassin parisien au XVI siècle. Son extermination totale survient en France au XIX siècle, des Vosges en 1650, du Massif central en 1875 et du Jura en 1885.
Après une chasse délirante, quelques scientifiques se sont intéressés à cet animal et à d'autres prédateurs et ils ont prouvé qu'ils sont une maille importante du cycle de la vie. Ainsi, il devient nécessaire pour un petit groupe de voir réapparaître le dahu dans nos massifs.

Le début de la protection

La première mesure de protection a été l'inscription du dahu sur la liste des animaux menacés en 1971, alors qu'il n'était inscrit que sur l'annexe 2 de la convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) ce qui voulait dire que le commerce de peaux était autorisé mais contrôlé. De nos jours, il n'est plus question de vendre des peaux de dahu, qui est considéré comme animal en voie de disparition. 
Un programme de réintroduction commence à voir le jour dans les année 70. Les dahus sont capturés dans un pays où ils sont nombreux (Nigauland, Gogoslavie…) ou viennent d'un zoo. Avant d'être relâchés dans leur nouveau domaine, ils sont vaccinés, tatoués et munis d'un collier émetteur sous anesthésie puis ils subissent un traitement fortifiant de vitamines et d'huile de foie de charbonnier. Mais, lors du lancement de ce programme il y eu un problème avec des animaux élevés en captivité et qui avaient perdu la peur de l'Homme.
En effet, ils allaient trop près des habitations et allaient même jusqu'à manger les croquettes des chats. Il s'est avéré qu'ils ne savaient plus se débrouiller par eux-mêmes. On ne réintroduit donc plus que des dahus restés sauvages.
Voici quelques étapes dans la réintroduction du dahu en France dans quelques-uns de nos massifs.

Les réintroductions

Dans les Vosges Depuis 1972, 19 dahus (8 femelles et 11 mâles) ont été réintroduits dans les Vosges. Malheureusement 5 sont morts dont trois chassés illégalement..
On pense qu'il reste 7 ou 8 individus aujourd’hui. 
Dans le Jura et les Alpes

Dans le Jura, la réintroduction a été plus facile. En effet depuis 1971 à 1976, 20 dahus ont été libérés en Suisse, côté Jura. La première observation du côté français se fait en 1974 et en 1975 dans les Alpes puis suit une première phase de colonisation du Jura et de l'Ain jusqu'en 1980. On constate des vols de croquettes à partir de 1984, mais pas de chasse ou de braconnage. Comme quoi, la cohabitation peut exister même si elle n'est pas parfaite. En 2016, on compte aux environs de 150 observations dans le massif jurassien.

Dans les Pyrénées Dans les Pyrénées, il n'a jamais totalement disparu. Il s'est maintenu de 1850 à 1950 et après 1960 on observe un nouveau développement.
Il existe une particularité dans cette région qui tient au fait de la présence de deux espèces de dahus : le lynx français et le lynx espagnol dont les relations ne sont pas encore élucidées. Il semblerait que le lynx espagnol descendrait du lynx français et qu'il en diffère essentiellement par la taille, ce qui est logique car les espèces nourries à l’huile d’olive ont tendance à être plus petites que celles nourries au beurre.

Il ne faut pas oublier non plus les dahus apprivoisés : on compte 156 dahus tigré et 162 dahus à taches chez des personnes agées qui avaient perdu leu chat.


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19 réactions à cet article    


  • Rincevent Rincevent 1er avril 2016 18:45

    Petite erreur : le dahu n’a jamais disparu dans les Vosges. Enfant, en colonie de vacances là-bas, je le chassais, guidé par les moniteurs qui connaissaient tout de la bête et de ses mœurs. Par exemple, qu’elle avait les pattes plus courtes d’un côté parce qu’elle gravissait la montagne toujours en biais et dans le même sens… Bon, en fait on ne l’a jamais trouvé mais on était en Août, pas début Avril…


    • alinea alinea 1er avril 2016 19:19

      En tant que jurassienne, je suis ravie de constater que mes conrégionotes ont été les derniers à les exterminer ; peut-être parce que là, cette espèce avait évolué et était capable de mettre deux pattes de chaque côté de la frontière, symbole finalement d’une réconciliation qui paraissait impossible entre ces frontaliers. Et qu’il furent les meilleurs pour les réintroduire. L’histoire ne dit pas où ils ont trouvé les reproducteurs mais comme chacun sait que cette bête est magique, on se doute qu’ils bénéficièrent, ça et là de quelque protection.
      Personnellement, j’aime le dahu-daim, celui qu’on appelle ainsi à cause de son pelage bigarré, mais je m’étais laissé dire que les croquettes n’étaient pas bonnes pour eux, un peu comme le lait pour les hérissons, mais si j’en crois votre texte, ils s’en sortent comme ça.
      En tout cas, bienheureuse que l’on puisse à nouveau observer ces merveilles de l’imaginature.


      • Montdragon Montdragon 2 avril 2016 13:06

        @alinea
        Et pourtant, on l’a chassé des années et des années en colo aux Rousses ou Morbier^^.


      • Clark Kent M de Sourcessure 2 avril 2016 13:25

        @Montdragon

        c’est pour ça qu’il faut imposer des quotas !

      • alinea alinea 2 avril 2016 13:31

        @Montdragon
        Oui mais on revenait toujours bredouilles, non ?


      • colere48 colere48 1er avril 2016 19:22

        c’est « blouge » le 1er avril  smiley


        • clostra 1er avril 2016 19:56

          Le dahu ne vaut que par sa chasse mémorable. Vous ne parlez pas des porteurs de sacs à dahu qui se tiennent en contrebas car si le dahu est le résultat d’une évolution à sens unique, qu’advient-il d’un dahu issu de l’union d’une femelle dahu qui venait en sens inverse, seule possibilité de se rencontrer de face ou bien.

          J’ai rencontré un dahu qui sautait comme un kangourou, une espèce particulière appelé le dahu kangoucrabe.

          Bon on va faire une raclette ce soir sous un aimant neutrinique parce que je n’ai pas réussi en branchant ma prise dans une patate. Croyez-vous que cette patate est toujours comestible ?


          • Rincevent Rincevent 1er avril 2016 21:47

            @clostra

            C’est vrai, j’avais oublié qu’il fallait un sac, une bougie allumée pour l’attirer (en plein vent, c’était d’un pratique…) et un bâton pour l’assommer.


          • Baron de Risitas meslier 1er avril 2016 19:56

            Le dahu est maintenant une espèce protégée et il est interdit même aux personnes âgées de le maintenir en captivité , malgré son comportement affectueux ...


            • jef88 jef88 1er avril 2016 21:23

              une grosse blague de 1er avril !
              il n’y a pas de dahu dans les Vosges !
              ici on l’appelle le darou ............


              • Clark Kent M de Sourcessure 2 avril 2016 13:12

                @jef88

                Le darou est au dahu ce que le rupt est au ruisseau et le fossoir à la houe : une appelletion locale pour désigner la même chose. Comme je parlais du massif et non du département (des Vosges), j’ai volontairement utilisé la terminologie scientifique reconnue en zoologie et non pas un patois qui ne se comprend que dans trois ou quatre cantons. 

              • Phoébée 1er avril 2016 21:38

                Je sais j’ai participé à une chasse au dahu ( DAESH aujourd’hui ), on savait que nous chassions une femelle car ses yeux étaient rouges et bleus pour les mâles.

                On ne nous prenaient pas pour des cons, déjà à l’époque .

                 smiley Wouarff !!


                • LOKERINO LOKERINO 1er avril 2016 22:57

                  En fait , le dahu n’est pas une légende mais une verité sur une espèce rare, attachante et j’en conviens un peu bancal

                  Il semble que de nouveaux spécimens ont pu être observés en France , dans le Jura essentiellement . On l’a appris aujourd’hui précisément
                   
                  Pour ceux qui ne connaissent pas ces animaux , voici un reportage tourné dans le Tyrol ou grâce à l’intelligence des locaux et, il faut le reconnaitr,e le large soutiens de la communauté européennes ces espèces vivent dans un environnement protégé.
                  Autre bonne nouvelle, la chasse du dahu est maintenant interdite par l’Europe

                  https://www.youtube.com/watch?v=BDtvzCgPlEc


                  • Le p’tit Charles 2 avril 2016 10:06

                    +++++

                    Le dahu de Camargue est le moins connu de ces animaux encore mystérieux : la plupart des gens n’ont entendu parler que de dahu de Savoie, dont on sait qu’il a les pattes plus longues d’un côté que de l’autre, ce qui lui permet de vivre sur les flancs abrupts des montagnes.

                    D’aucuns s’étonneront de l’existence d’un dahu dans la Camargue, pays le plus plat que l’on connaisse, et de son acclimatation. En fait la race des dahus de Camargue est bien la même que celle des dahus de Savoie, des tests génétiques l’ont récemment prouvé.

                    On pense qu’à l’origine c’est un dahu mâle, blessé, qui n’a pas pu remonter sur sa montagne, et qui s’est traîné jusqu’en bas. Peut-être a-t-il été emporté par le Rhône, ou bien a-t-il marché jusqu’en Camargue, en basculant à chaque pas de ses pattes gauches (les plus courtes) sur ses pattes droites (les plus longues). De toute façon, ça a dû être une épreuve terrible.

                    Chez les dahus, férocement monogames, comme chez les humains, la femelle est très attachée à son partenaire, et prête à tout pour lui. Aussi ne fait-il aucun doute que la femelle du dahu blessé l’a suivi, peut-être en se mutilant les pattes longues avec les dents pour mieux marcher sur le terrain plat (des ossements de dahus ainsi mutilés ont été retrouvés dans plusieurs vallées de l’Isère).

                    Arrivés en Camargue, ce fut un vrai bonheur : les marais peu profonds et les berges légèrement surélevées ont permis aux dahus de retrouver la façon de marcher qui leur était familière : les pattes droites dans l’eau, et les pattes gauches sur la rive. Le climat était plus doux qu’en montagne, ils se sont vite acclimatés, et reproduits. Aujourd’hui tous les dahus de Camargue descendent de ce couple unique. Leur nombre est estimé à une centaine seulement, mais cela reste encore une estimation peu fiable, le CNRS ayant refusé les crédits nécessaires à ce comptage fin 2001.


                    • Clark Kent M de Sourcessure 2 avril 2016 13:23

                      @Le p’tit Charles

                      J’ai une mauvaise nouvelle pour vous.
                      Alors que les derniers dahus de Camargue longeaient la rive de l’étang de Vaccarès à la queue leu leu, un fada qui péchait non loin de là se mit à chanter « Mille Colombes ».
                      Comme tous les dahus de Camargue étaient des admirateurs fanatiques de Mireille Mathieu, ils se sont retournés et, forcément, sont tombés dans l’eau, puisqu’ils avaient les pattes longues côté rive et les pattes courtes côté eau.. Le dahu ne sachant pas nager, ils se sont noyés. 
                      Moralités :
                      - une seconde d’inattention peut coûter la vie
                      - les chansons de Mireille Mathieu sont létales
                      - la Camargue est une belle région (ça n’a rien à voir, mais c’est pour faire plaisir à une copine arlésienne que je ne vois jamais).

                    • amiaplacidus amiaplacidus 2 avril 2016 10:09

                      C’est bien à l’auteur de nous rappeler que les tristes agissements de l’espèce humaine ont sur la dégradation de la nature en général et sur la quasi disparition du dahu.

                      Mais, à mon avis, il y a encore plus grave, c’est la disparition de tout un ordre de mammifères, les rhinogrades.
                      Cet ordre a été magistralement décrit par le Prof. Harald Stümpke dans un livre paru en 1957 sous le titre : « Bau und Leben der Rhinogradentia ».
                      Une traduction français a paru en 1962 chez Masson sous le titre « Anatomie et biologie des rhinogrades ». Je crois savoir qu’il y a une réédition récente, chez Dunod.

                      C’est un rhinovirus, propagé par des êtres humains qui est la cause de la disparition des rhinogrades.


                      • aimable 3 avril 2016 08:32

                        le dahu étant prohibé , il est remplacé par la chasse au lapin
                        vous repérez l’endroit ou il y a des crottes, pas très loin vous déposez une grosse pierre , sur laquelle vous mettez du poivre moulu ( très important ) , vous vous cachez , quand le lapin arrive il vient voir cette chose qui n’était pas la avant , la renifle, il aspire le poivre qui le fait éternuer , la il s’assomme sur la pierre , il n’y a plus qu’a le ramasser
                        bonne chasse  smiley


                        • Abou Antoun Abou Antoun 3 avril 2016 08:36

                          Bien, je vois que de nombreux spécialistes s’expriment ici, mais le niveau dahutologique de l’article reste bas.
                          Le dahu ne vit qu’à flanc de montagne, il n’y a pas de dahut des plaines et aucun d’eux ne peut être rencontré en Camargue où de toutes façons ils se feraient encorner par les taureaux.. L’histoire de p’tit Charles est une fable.
                          L’originalité de l’animal consiste dans le fait que deux de ses pattes d’un même côté sont plus courtes que les deux autres, ce qui le rend parfaitement adapté à son milieu, cela p’tit Charles le sait pourtant. Il ne peut par contre faire demi tour, mais peut contourner une montagne en gardant toujours la même direction.
                          On trouve toujours deux espèces chacune tournant dans un sens différent, les dextrogyres et les sinistrogyres. Ces deux espèces sont condamnées à se rencontrer nez à nez toujours et tout accouplement est rendu impossible par leur morphologie. Les deux espèces subsisteront donc.
                          Je suis d’accord avec l’affirmation selon laquelle le CNRS n’envisage de consacrer aucun budget pour l’étude de l’espèce et sa protection, ni pour aucune autre cause d’ailleurs. Tous les crédits du CNRS sont absorbés par les départements de russophobie et de poutinophobie.
                          Bon dimanche !


                          • Clark Kent M de Sourcessure 3 avril 2016 09:01

                            «   mais le niveau dahutologique de l’article reste bas. »


                            Ah ben merci !
                            Ça fait toujours plaisir !
                            A quoi ça sert que je me décarcasse pour vous instruire ?
                            En plus, vos arguties non étayées portent sur les commentaires et pas sur l’article qui, lui, est irréprochable.
                            Et en plus, ce que vous dîtes, c’est même pas vrai : on a fécondé in vitro un ovule de femelle dahu dextrogyre LR avec un spermatozoïde de dahu mâle sinistrogyre PS.
                            La progéniture s’est révélée hermaphrodite et stérile, mais avait une véritable conscience citoyenne. Des analyses de résultats d’élections de le décryptage des bulletins de vote jetés dans les corbeilles des isoloirs tendent à prouver qu’elle vote (la créature) Bayrou. 

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