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La fin du Mordor

L'agonie du système s'accélère...

LA FIN DU MORDOR

 

Le Mordor (1) pourrait représenter ici le dernier avatar du système capitaliste en crise, la promesse implicite d’une horreur absolue, aveugle et triomphante, inéluctablement illustrée par la guerre, par ces milliers de réfugiés refoulés comme à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Miné par ses contradictions, ne pouvant trouver la clé d’une valorisation réelle du capital, le système capitaliste patauge, se débat en vain dans les sables mouvants de la finance. Les discours et les menées dans le domaine de l’Economie ne sont plus que vains subterfuges.

 Au dernier moment le monstre ne va-t-il pas finir par s’effondrer subitement, comme dans les bons films d’horreur, vaincue par cette gangrène qui le rongeait depuis trop longtemps. Espoir ténu vite contrebalancé par l’émergence d’autres créatures encore méconnues et tout aussi mortifères. La révolte qui naît débouchera t-elle enfin sur la Révolution nécessaire ?

 

La politique de la Fed

La crise financière de 2008, née d’une crise plus profonde de tout le système économique (2), n’a pas été résolue. Malgré quelques frémissements, il n’y a pas eu de « reprise économique » et l’on sait aujourd’hui qu’il n’y en aura jamais. Aucun nouveau marché n’est en vue. Il n’y a pas de demande solvable et donc pas d’offre.

Aujourd’hui la seule solution, la moins désastreuse à court terme, est de mettre en marche la « planche à billet » en espérant, par une inflation « contrôlée » faire redémarrer la machine économique. Il est aisément compréhensible que ce retour au keynésianisme est sans issue. Faute de perspectives, on ne fait qu’accentuer les déficits des états. Celui des Etats-Unis, propriétaire de LA monnaie, le dollar, est, comme on le sait gigantesque. A tel point que, cernées, les autorités américaines en soient réduites à court terme, à vouloir remonter les taux directeurs, le loyer de l’argent, espérant des « véritables investissements » (pour produire et vendre quoi ?). Cette voie est intenable car elle dirige vers un deuxième obstacle connu tout aussi mortifère : une déflation accélérée et une nouvelle crise de type 1929 encore plus grave.

Pourtant, rappelez-vous, à entendre tous les chroniqueurs patentés des médias, tout allait de mieux en mieux. La reprise était là, palpable : le chômage baissait, la bourse montait, la production de gaz de schiste devait s’envoler, le faible coût de l’énergie était un plus et la consommation repartait etc… Aujourd’hui, cette musique est devenue une grossière rengaine déplacée, irréaliste et insupportable. On s’est aperçu depuis assez longtemps que la réalité était toute autre. Le chômage à 5% aux Etats-Unis était un aussi gros mensonge que la reprise en Espagne.

De telles fictions auraient dû être prises comme argent comptant. L’armée fantôme d’investisseurs et de consommateurs, par la confiance retrouvée, ne devait-elle pas surgir, prendre vie, et sauver le système…

En réalité les fameuses créations d’emplois aux Etats-Unis et ailleurs, n’ont été que des jobs précaires. Et nombre d’Américains ont été obligés d’en prendre deux – voire trois – pour tenter de joindre les deux bouts. Plus de 50 millions d’Américains sont à la soupe populaire ou pourraient y être (3).

Et voilà la Fed qui révise ses prévisions à la baisse. La manipulation des chiffres et des comptabilités n’y a rien fait. Et sur leurs cartes, tous ces généraux, agents de la Finance sans génie, n’ont déplacé que des pions sans réelle consistance.

Comme c’est bizarre… Vous trouvez ça bizarre ? 

Dernièrement les taux directeurs n’ont pas été augmentés au grand soulagement des marchés à actions, à la spéculation financière, seule activité économique de l’heure. Mais ayant précédemment remontés, ces taux deviennent relativement chers. Le fait que la Fed ne les relève plus démontre simplement qu’il n’y a pas de croissance.

 

La politique de la BCE

Dans l’Union Européenne ce fut au tour de la BCE, conduite par Mario Draghi, de prendre des initiatives. En janvier 2016, après la frayeur d’une hausse possible des taux par la Fed, il rassurait les marchés boursiers, et donc la spéculation, en affirmant qu’ « il n’y a pas de limite à l’utilisation des instruments monétaires dont elle (la BCE) dispose ». Le message était clair : la banque centrale allait créer toujours plus de monnaie et baisser ses taux jusqu’à ce qu’ils soient… négatifs ! Ouf les cours de la Bourse purent reprendre un moment leur petite grimpette habituelle….

Mais en réalité cela sentait de plus en plus le roussi. Et c’est le feu au derrière, que Mario nous entraine dans sa danse sur un fil. Car le risque du krach devient omniprésent dès que, pour une raison encore inconnue, les taux seraient amenés à augmenter. L’incendie étant déjà dans la maison, on ne va pas chipoter. Tout devra être bazardé, enfin surtout ce qui est « chez le voisin » : adieu assurance-vie, dépôts garantis…Mais il est vrai que l’Union Européenne n’est pas les Etats-Unis. L’unité peut-elle se faire pour une telle politique ? En clair : comment va réagir l’Allemagne et son sourcilleux ministre Walter Schauble, défenseur de tous ces vieux Allemands retraités ? (4)

Qu’importe pour super Mario ! Il fonce et énonce début mars 2016 une politique faite de taux négatifs, de rachat d’obligations « pourries » grâce à sa « planche à billets » qui fonctionne désormais à plein régime, de baisse du taux de facilité de dépôt des établissements bancaires, de baisse également du taux de refinancement ramené à 0% , ainsi que du taux de prêt marginal (5).

Et surtout la BCE pourra racheter les obligations du CAC 40… Ce qui est intéressant pour une société qui a besoin de monnaie pour se redéployer…ou spéculer.

Mario l’illusionniste fait aussi sortir de son chapeau une « merveille » inédite : les TLTRO (targed longer-term refinancing operations). Il s’agit de prêts successifs qui seront lancés à partir de juin 2016, chacun d’une durée de quatre ans, que la BCE va accorder aux banques au taux de… - 0,4 % ! Ces prêts permettraient de compenser leurs pertes prévisibles à cause du taux de facilité de dépôt négatif. Comment en effet éviter aux institutions bancaires une baisse de rentabilité dans le contexte de taux faibles ?

Ce n’est plus de l’Economie mais plutôt une arlequinade digne de la Commedia dell’arte. Car d’un côté les banques vont facturer à leurs clients les taux d’intérêts négatifs et de l’autre la BCE leur rembourse l’argent qu’elles leur auront volé ! Mais qu’est-on allé faire dans cette galère…

Ces manœuvres sans perspectives accentuent l’atmosphère de fin d’époque qui s’en dégage. Ce qui arrachait déjà en janvier dernier un soupir au brillant chroniqueur libéral Dessartine lors d’une émission de télévision : le système est bien « au bout, du bout, du bout ! »

 

La crise pétrolière

Dans le contexte d’une crise qui n’a jamais été résolue, le moindre grain de sable peut prendre des proportions surdimensionnées…et faire couler définitivement la galère. Le pétrole représente ici à la fois un symptôme de ladite crise, c’est-à-dire un signe de la récession économique, et un accélérateur vers la faillite générale.

Le prix du pétrole a chuté, tombant de près de 100 dollars à moins de 40 dollars le baril en avril 2016. A en croire nombre de chroniqueurs « spécialistes » comme Nicolas Doze, le visionnaire de la vie en rose sur BFM, c’était une chance inespérée qui ne pouvait qu’encourager à la reprise. Mais hormis la vente d’avions et de quelques gros bateaux, globalement rien ne s’est passé sinon une chute de la Bourse. Pourquoi ? Qu’est-il donc arrivé ?

On admet qu’il y a deux raisons à la baisse du prix du pétrole :

1) la récession mondiale de l’économie. Des états moteurs comme la Chine ont moins de besoin en énergie ou en carburant puisque la machine de l’économie productive tourne désormais au ralenti.

2) La guerre économique que mène l’Arabie Saoudite et les investisseurs sur son territoire, au nouveau pétrole, le gaz de schiste américain. Les promoteurs de cette manne ont investi sans compter, épaulés en toute confiance par les banques. Les rendements n’étaient-ils pas garantis ?

Oui, jusqu’à un certain seuil : si des producteurs concurrents se mettaient à baisser le prix de leur pétrole, le gaz de schiste, lui, deviendrait trop cher compte tenu des lourds investissements nécessaires. Bingo ! C’est ce qui s’est produit, provoquant une sorte de « crise de subprimes du pétrole » aux Etats-Unis où les installations d’extraction de gaz de schistes en sont réduites à la fermeture entrainant les banques dans leur faillite.

De façon générale toutes les sociétés pétrolières, comme Total, perdent de l’argent. Et leurs déboires influent sur toute l’Economie provoquant la baisse sur les marchés à actions.

Mais dira-t-on, cette crise n’est-elle pas passagère ? Le marché n’est-il pas condamné à se rééquilibrer ? Ce serait en effet possible si une reprise économique apparaissait provoquant une demande mondiale en pétrole. Une telle perspective est absente à l’horizon. Par contre le pétrole iranien est à présent sur le marché, enfonçant durablement les cours. La Russie, quant à elle, s’est détourné de l’Occident et vend son pétrole en Asie.

Certains analystes – qu’on peut même juger d’un optimisme irrationnel – ne prévoient pas d’augmentation du prix du pétrole avant 2019…

Les cours des Bourses suivent servilement ceux de l’or noir. Le pétrole baisse ; les cours suivent immédiatement la même tendance. Reste la solution d’une entente ou d’une contrainte pour faire remonter les prix. Mais alors qui achètera le pétrole plus cher puisque que plus personne n’a de fric…

Ah que la vie d’un capitaliste est dure et compliquée.

 

Spéculation financière, paradis fiscaux, et vieille dentelles.

On comprend que dans un tel monde où tout investissement représente un risque, les capitalistes intelligents se soient recyclés dans la spéculation financière, dernier domaine de l’ « activité économique ». Un documentaire « du fer à la Finance » (6), prenant l’exemple du Baron Pierre-Antoine Seillère, nous montre les mutations, de la vieille industrie lourde vers les financières. Une des pratiques spéculatives particulièrement rentables, consiste à acheter puis à revendre une société quitte à licencier au passage tout ou partie du personnel. Merci patron ! Ces licenciements représentent souvent même sur le marché un gage de bonne gestion et redonne de la valeur à ladite entreprise. Ce sont les actionnaires qui sont contents ! Que voilà de bons investisseurs exemplaires… Dans ce documentaire, le ministre Emmanuel Macron, interrogé sur ces pratiques immorales qui laissent sur la paille des centaines et des milliers d’employés licenciés, déclare son impuissance puisque lesdites pratiques sont généralisées à l’échelle mondiale et que toute menace de rétorsion n’aurait pour effet que faire fuir ces « hommes d’affaires » avisés. Ne sont-ils pas aujourd’hui, comme notre nouveau Lecanuet, l’âme du libéralisme…en marche !

Un des exercices lié à la spéculation financière, est la recherche de l’exemption fiscale. De grandes sociétés, comme Total, y arrivent très bien et ne pait pratiquement pas d’impôt. En France la fiscalité a toujours été une pomme de discorde, provoquant même une Révolution. Celui qui pait toutes ses redevances et taxes n’a aucune chance de réussir et est perçu par ses collègues comme un benêt sans avenir.

Pour d’autres, moins puissants, peut-être trop imprudents, c’est plus compliqué. Le risque de passer de « l’optimisation fiscale » à la fraude fiscale n’est pas le fruit d’une simple imagination. Denis Healey, ancien chancelier de l’Échiquier, estimait déjà dans les années soixante-dix que la frontière entre la légalité de l’optimisation et l’illégalité de la fraude avait « l’épaisseur d’un mur de prison ». Mais, dans l’ensemble au cours de ces dernières décennies, il faut bien constater la mansuétude des services de répression de la fraude fiscale pour cette « élite » friquée. Les « paradis fiscaux » non seulement protégeaient les déposants mais leur proposaient toute une panoplie leur permettant d’occulter à leur Fisc national la réalité de leurs avoirs placés à l’étranger. Les délateurs, non seulement n’étaient pas protégés, mais encouraient la rétorsion de puissants groupes internationaux.

Cette fuite à l’étranger, dans ces « paradis » avait fini par indisposer des états aux prises avec leur déficit national s’aggravant sans cesse. Si le Budget pouvait récupérer tout ou partie de ce pognon c’était quand même déjà ça de pris. C’est à quoi avait fini par s’atteler l’administration Obama qui somma la Suisse de lever le secret bancaire pour ce qui est des déposants américains. Et cette fois face à l’Empire, les prudents Helvètes ne purent qu’obtempérer.

La France, les institutions européennes, avaient dressé un tableau des « mauvais » paradis fiscaux. Bizarrement il n’y figurait aucune de ces places franches européennes que chaque puissance du continent entretenait depuis la nuit des temps de la Finance. Pour la France c’était Andorre et Monaco. Pour la Grande-Bretagne, Jersey, l’Ile de Man…Pour l’Allemagne, le Liechtenstein. En Italie, si San Marin n’est pas très connu, il reste la banque du Vatican, l’IOR (7), où l’on doit pouvoir placer son argent. Le Luxembourg, lui, attirait de tous côtés. Quant à la Suisse elle restait la reine du ballet. Non. La liste mis à jour du temps de Sarkozy était limitée à de petits pays sans appuis internationaux. Le président français, dans son style defunesque, avait déclaré péremptoirement qu’il n’existait plus de paradis fiscaux. La suite lui prouva bien sûr qu’il avait tort.

En réalité "La finance offshore étant au cœur du système financier international, et non à sa marge, son contrôle permet d'accroître la souveraineté d'un État. Aucune grande puissance ne peut donc se détourner de la question des paradis fiscaux. En contrôler un ou plusieurs permet d'acquérir un pouvoir sur l'activité des flux financiers et donc tirer un avantage par rapport à son voisin", (Vincent Piolet, Paradis fiscaux, enjeux géopolitiques - Editions Technip, septembre 2015).
 

La crise institutionnelle

La crise économique et financière mondiale a un impact sur les institutions de chaque pays. Sa traduction sur le terrain par un chômage promis à s’aggraver, a fait surgir en Europe mais aussi aux Etats-Unis, une vague de populisme, semblable à celle qui avait pu naître avant et après 1929. Des partis populistes de droite, ou apparemment inclassables comme le mouvement « 5 étoiles » de Pepe Grillo en Italie ont vu le jour, remettant en question le bipartisme parlementaire gauche-droite. Cette mise en cause devenait d’autant plus aisée qu’on percevait de moins en moins de différences entre ce que faisait la gauche ou la droite, se succédant régulièrement au pouvoir. Ce qui est mis partout en application, c’est la TINA, la politique de la Finance cherchant à vouloir diminuer toujours plus le coût du travail.

Dans la vie quotidienne, nombre d’institutions ou services publics comme la Justice ou la Santé montrent de clairs dysfonctionnements faute de moyens. L’unicité du service public a été remise en question en France, pays traditionnellement centralisé. On évoque des fonctions publiques régionales, comme en Espagne ou en Allemagne où les salaires et la qualité des services peuvent varier d’une région à l’autre.

On tente de mettre en cause le Code du Travail qui serait un frein pour la reprise économique. Comme si une plus grande facilité pour licencier, de nouvelles exemptions de charge (8) étaient en corrélation avec une reprise économique et l’embauche. Cette rengaine du patronat français montre surtout son impuissance et son manque de dynamisme.

Mais plus grave encore : en Europe c’est la zone euro et l’Union européenne elle-même qui sont remises en question. Tout va de plus en plus mal. C’est ce qui est perçu par un nombre grandissant d’Européens. Toute occasion est bonne pour montrer son désaveu de l’Union européenne. Comme le dernier référendum organisé aux Pays-Bas à propos de l’accord Ukraine-UE. Les Néerlandais n’ont pas raté cette occasion…

L’euro est une curieuse monnaie s’appuyant certes sur la puissance économique des plus grands pays européens, surtout celle de l’Allemagne. Mais elle est arrivée avant l’unité politique. Elle oblige des pays plus pauvres à s’aligner sur la politique du pays le plus riche, celui de Madame Merkel. La tentation est grande pour beaucoup de s’en débarrasser. Si pour la Grèce, perdu pour perdu, ce divorce d’avec l’euro aurait pu représenter, faillite à la clé, un nouveau départ, aujourd’hui le retour à une monnaie nationale permettrait, selon des penseurs comme Monsieur Sapir, une souplesse et une nouvelle compétitivité sur les marchés… La conséquence immédiate la plus évidente serait évidemment une baisse des coûts du travail et une misère encore plus grande pour les plus modestes. Mais dira t-on, « il faut ce qu’il faut pour sauver l’économie française »… et les intérêts d’une partie du patronat national.

Toujours est-il que le malaise est grand dans toute l’Europe et à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne sommes pas sûrs de ce que fera la Grande-Bretagne, qui, elle, voudrait carrément quitter l’Union Européenne, ou de l’Italie où le fort courant « anti-européen » s’accentue.

 

Nouvelle politique et nouvelle gauche

Face à cette misère, à cette impuissance politique et institutionnelle, ne pouvait naître que la révolte. Elle surgit en Grèce où le bipartisme en était réduit au ronronnement et à la caricature : deux familles, l’une de gauche, les Papandréou, l’autre de droite, les Caramanlis, se succédaient en effet au pouvoir depuis des décennies. L’élite au gouvernement, d’où qu’elle vienne, avait accepté sans broncher toutes les manigances de la Finance européenne, notamment allemande, prête à tous les artifices pour rendre l’état grec convenable pour l’adhésion à l’Union Européenne. Les comptes étaient faux, la Grèce reconnue insolvable de fait. Le parti de coalition Syriza mené par Tsipras et son ministre Yannis Varoufakis avaient montré leurs biscoteaux, sûrs de leur science, et fait d’habiles propositions. Les appels à la raison qu’ils avaient pu lancer, se heurtaient à l’inamovible mur allemand. Non seulement la Grèce ne voyait aucune de ses propositions prises en considération, mais elle devait appliquer une politique imposée encore plus contraignante que ce qui avait été demandé au départ. Quant au FMI il allait de plus en plus souhaiter le dépôt de bilan et la faillite de l’état grec (9)

Cette conclusion était donc l’échec de cette nouvelle gauche en qui beaucoup voulait encore croire. La première leçon à en tirer réside dans le fait qu’on ne peut changer par des élections ou des sondages une politique financière commandée par le capitalisme international. Il aurait fallu un soutien populaire international à la Grèce, s’opposant radicalement à la Finance et des dirigeants plus déterminés à renverser la marmite. Mais de par leur essence politicienne, ils ne pouvaient l’être (10).

Cette nouvelle gauche rebondissait en Espagne avec le mouvement Podemos. Mais avant même la prise de pouvoir, la question électoraliste revenait sur le tapis : course aux places, stratégie d’alliances, dépassement du clivage droite-gauche… Tandis qu’un autre mouvement, clairement plus à droite, était né lui aussi : Ciudadenos.

D’où un nouveau questionnement. Et si cette « nouvelle gauche » ne représentait qu’un élément de la recomposition du traditionnel échiquier politique espagnol, partagé entre une gauche le Parti socialiste et une droite, le Parti Populaire, usées jusqu’à la corde ?…Un ravalement de façade en quelque sorte, avec des acteurs plus dynamiques pour mieux captiver un public blasé ?

Mais ailleurs aussi une nouvelle gauche naissait. Aux Etats-Unis, à côté du burlesque candidat républicain Donald Trump, chez les Démocrates, le candidat à la « primaire », Bernie Sanders, énonçant un programme « socialiste », remporte des succès inattendus face à Hillary Clinton, la candidate des banquiers.

En Grande-Bretagne le parti travailliste, dans l’opposition, a porté à sa tête Jeremie Corbyn, déclarant vouloir faire changer la politique des institutions bancaires.

Malgré les récriminations allemandes, le Portugal défie la logique de l’austérité budgétaire et augmente le salaire minimum. Tout comme en Californie, état US pourtant récemment encore en faillite. Mais que se passe-t-il donc ? Il semble bien, que les politiques d’austérité n’engendrant comme en Grèce qu’une plus grande récession, tout le monde ait compris, comme Monsieur Dessartine, qu’on en soit arrivé « au bout du bout ». Alors perdu pour perdu, on joue avec Mario, le jeu de la relance avec la « planche à billets ». Consommer, emprunter…par pitié : regardez comme les taux d’emprunts sont bas !

Mais cela ne marche guère car on n’a plus un rond et tout le monde sait qu’on en gagnera pas. Quand on en a, on peut tout juste payer nos dettes. La seule solution c’est d’ en finir avec le Mordor !

Imperturbables de nouveaux penseurs auront bien tenté de se faire une place. Jacques Attali a ainsi cultivé son image de « conseiller du Prince ». Trois mois avec Mitterrand, 30 ans dans les médias. Certains ont à présent du mal à tenir la route, et à vendre leurs bouquins, comme Paul Jorion, le lapin endormi, plein de bon sens, ne contrariant personne, que l’on traîne sur les plateaux faute de mieux.

 

De la révolte à la Révolution

Comme en Grèce, et encore mieux qu’en Grèce,c’est par l’action sur le terrain, par un mouvement d’occupation et de résistance aux injustices, que l’on peut changer les choses. Les « indignados » en Espagne se sont ainsi heureusement radicalisés. En France, le nouveau mouvement, celui que logiquement on attendait, anticapitaliste et radical, est peut-être en train de naître. « Nuit Debout » s’organise en plein « état d’urgence », défiant par la Démocratie Directe, les autorités. Il sera difficile de s’opposer à ceux qui veulent discuter de leur avenir, faire des propositions, manifester aussi leur colère, quand, en face, les gouvernements successifs ne font que remâcher leur impuissance, leur soumission au monde de la finance, leur absence de tout projet hormis celui, à peine caché, de misère généralisée. Il n’y aucune raison pour que la crainte gagne à présent les insurgés car les richesses, dans nos société, existent. Nous aurons toujours à manger. Et en plus on prendra l’apéro, le petit déjeuner, et les autres repas, chez les uns ou les autres.

 

 

(1) C’est ici une parabole avec la création littéraire de JRR Tolkien où le Mordor est le royaume du Mal qui doit être vaincu. Ici c’est la Finance, dernière séquelle du déclin capitaliste…

(2) La crise économique actuelle n’est pas née avec la crise financière de 2008. Celle-ci n’est qu’un symptôme d’une crise beaucoup plus profonde qui affecte depuis longtemps le système capitaliste. J’y fais référence dans « Tchok », écrit en 2013.

(3) http://www.businessbourse.com/ du 11/10/2015

(4) « L'Allemagne accuse la BCE de brûler l'argent de ses épargnants » L’Express/L’Expansion du 11/03/2016

(5) Il correspond à un taux d’escompte au jour le jour des prêts de la BCE auprès des établissements bancaires. Il a également été abaissé à 0,25 % contre 0,30 % auparavant.

(6) « Du fer à la Finance, l’empire De Wendel » de Marlène et Patrick Benquet – 60 min – France – 2014

(7) « Le procès du prélat de l’IOR pour malversations financières aura lieu en décembre » AFP 20/09/2013. Article repris par le journal « La Croix ».

(8) Au cours de ces dernières années, les entreprises ont bénéficié d’exemptions de charges tel la « niche Copé ». Tous ces avantages ont été globalement préservés voire augmentés par le gouvernement Hollande :Valls. Voir l’article « Le gouvernement sauve la « niche Copé » du rabotage fiscal » sur fiscalonline.com.

 (9) WikiLeaks a récemment mis en ligne un extrait de la téléconférence qui avait eu lieu le 19 mars entre deux représentants du Fonds monétaire international (FMI). Le Fonds estime que le possible défaut de paiement de la Grèce pourrait coïncider avec le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE (Brexit).Dans cette conversation publiée par WikiLeaks on apprend que le FMI envisage d’annoncer à l’Allemagne son intention de quitter la troïka des créanciers d’Athènes s’il n’arrive pas à s’entendre avec la Commission européenne sur la dette grecque.

(10) A partir du moment où, élu, l’on est tributaire des courants de l’opinion, facilement influençable et manipulable, on est condamné à l’impuissance et au retrait. Sans les politiciens, contre les populistes, c’est par un vaste mouvement né à la base, par la Démocratie Directe que les décisions radicales peuvent être prises et appliquées. La « démocratie » par les élections, dans le système actuel, n’est qu’un leurre.

 


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38 réactions à cet article    


  • Jean-Luc Hodemon 11 avril 2016 09:45

    Merci pour votre article très clair.... et très inquiétant comme tout le reste ! Vous avez peut-être lu mon article http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/hold-up-legal-sur-vos-comptes-179732

    Si vous approuvez les constats qui y sont faits, vous pouvez signer ma pétition, la faire signer à vos contacts et leur demander de faire de même !
    https://www.change.org/p/gouvernement-et-parlement-hold-up-legal-programme-sur-vos-comptes-en-cas-de-nouvelle-crise-financiere

    Merci encore...


    • vip (---.---.108.13) 11 avril 2016 10:07

      @Jean-Luc Hodemon

      Vos preoccupations de comptes bancaires de nanti n’ont rien a voir avec les inquietudes de l’auteur.

      planquez vos avoirs dans un paradis, c’est dans l’air du temps !


    • Jean-Luc Hodemon 11 avril 2016 10:38

      @vip

      vip tu n’as rien compris...Tu ne fais qu’ajouter de l’eau au moulin des ultras privilégiés qui ont leur fric bien à l’abri et se réjouissent de voir les « petits bourgeois », classes moyennes et défavorisées s’opposer et se battre pour quelques rares miettes (comme des poissons rouges dans un bassin), ou accepter tout comme toi leur triste sort : pour eux les paradis fiscaux, pour nous l’enfer fiscal (même pour les « pauvres » qui paient la TVA eux !!!) et maintenant le vol institutionnalisé sur les épargnants (même les plus modestes courant des risques à cause d’un fonds de garantie ultra bancal)...

      Si tu fais partie des moutons qui aiment se faire tondre (métaphore pour rester poli) c’est ton problème !!!

      En attendant, les super riches se réjouissent d’avoir tout un tas d’alliés comme toi !


    • Jean-Luc Hodemon 11 avril 2016 10:41

      @vip

      pendant ce temps là, on leur fout la paix aux ultras privilégiés...

      Vive les gogos !!!


    • nemo3637 nemo3637 11 avril 2016 22:18

      @Jean-Luc Hodemon
      Merci de votre attention. Je vais prendre connaissance du contenu de cette pétition.


    • Jean-Luc Hodemon 12 avril 2016 08:03

      @nemo3637
      Merci à vous


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 avril 2016 08:04

      @nemo3637
      "La première leçon à en tirer réside dans le fait qu’on ne peut changer par des élections ou des sondages une politique financière commandée par le capitalisme international". C’est faux.


      L’Islande en 2013 (pas ce gouvernement, mais le précédent), a sorti le pays de la crise, en faisant tout ce qui est interdit par le FMI t les Traités européens :
      - laisser les banques faire faillite
      - protéger les comptes bancaires des Islandais.
      - remettre en place le contrôle des mouvements de capitaux.
      - dévaluer la couronne islandaise.
      Résultat : 1,9% de chômage.

      La différence avec la Grèce, c’est que l’ Islande est un pays souverain, et la Grèce est soumise aux Traités européens. Et que Syriza n’a jamais voulu sortir de l’ UE et de l’ euro.
      Sinon, elle pouvait faire la même chose que l’ Islande.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 avril 2016 08:10

      @Jean-Luc Hodemon
      La loi sur le siphonnage des comptes bancaires est européenne., c’est la BRRD.

      Les pays qui ne l’ont pas encore transcrite dans leur droit national vont être poursuivis par la Commission européenne, avec des millions d’euros de pénalité à la clef.


    • Doume65 11 avril 2016 12:59

      « nouveau Lecanuet »
      Tu ne t’adresses pas à la ménagère de moins de 40 ans, là smiley

      « Obama qui somma la Suisse de lever le secret bancaire »
      Quel dommage qu’il n’ait pas pensé à demander la même chose au Deleware !

      « la Grèce reconnue insolvable de fait »
      Cela ne l’empêche pas d’avoir fortement augmenté ses dépenses militaires en 2016, alors qu’elle détenait déjà le record des pays de l’OTAN en % de son PIB.


      • nemo3637 nemo3637 11 avril 2016 22:33

        @Doume65
        Oui, se rappeler de Lecanuet c’est évoquer les souvenirs d’une autre génération. On ne sait que trop que la Mémoire disparait, tout comme la Culture. Mais, reprenant le même slogan (« en marche ») le souriant Macron fait irrésistiblement penser à « Dents-blanches », comme on le surnommait. 
        Son attitude de résistant pendant la guerre valait bien mieux que sa pâle carrière politique.
        Obama a mis des limites aux franchises de certains états comme le Delaware. Mais de toutes façons, ce n’est pas grave, parce que avec cet état ou les autres, « on reste en famille », c’est-à-dire aux Etas-Unis. La conclusion du paragraphe explique que chaque grand état se doit d’avoir un ou des paradis fiscaux...
        Quant à la Grèce, de multiples influences ont toujours orienté la politique économique du pays, le faisant parfois plonger dans l’irrationnel. Comme par exemple rogner le métal précieux des pièces émises au XIXe siècle. Oui, l’achat de matériel militaire, l’exemption fiscale du clergé et des armateurs, etc. fait partie de la panoplie de ce petit pays qu’on aime bien quand même. On pense au peuple grec et à Zorba.


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 avril 2016 08:13

        @nemo3637
        Vous croyez ce que vous racontent les médias sur les USA ?
        Les USA impose la transparence dans le monde entier, sauf chez eux.


        Ils vont devenir le plus grand paradis fiscal du monde.
        Pour remplir leur budget et/ou renflouer leurs banques.

      • Zolko Zolko 11 avril 2016 16:13

        Joli article, très complet sur la tournant Historique (avec un grand H) que nous vivons.
         
        Manque un sujet pourtant : l’explosion démographique sur la Terre. Cette courbe exponentielle ne peut pas continuer.
         
        Sachant que la moitié de la population humaine a moins de 30 ans, que tous ces jeunes voudront aussi un avenir qui n’existe pas, une guerre mondiale avec extermination de milliards d’humains est une certitude. A moins qu’une nouvelle maladie ne s’en occupe.
         
        Le Mordor ne va pas finir tranquillement, attendez-vous à un grand final.


        • nemo3637 nemo3637 11 avril 2016 22:37

          @Zolko
          Objectivement les ressources sur Terre permettent de faire vivre des milliards d’individus...si la société humaine change, se débarrasse de la destruction et du gaspillage nécessaire au capitalisme. Vaste sujet...


        • Zolko Zolko 12 avril 2016 16:07

          @nemo3637
           
          « Objectivement les ressources sur Terre permettent de faire vivre des milliards d’individus »
           
          C’est facile à dire, plus difficile à prouver. Quelles sont vos sources pour faire cette affirmation ?
           
          Selon mes informations à moi, nous avons déjà du mal à bien nourrir tout le monde alors que nous exploitons des ressources non-renouvelées. Quand ces ressources non-renouvelables seront épuisées, nous pourrons encore moins bien nourrir tous ces milliards. Comment allez-vous nourrir tous les humains sans tracteurs, sans engrais chimiques, sans centrales nucléaires, sans climatisation ... ?
           
          Par ailleurs, nourrir les gens n’est pas le seul problème : si le seul avenir que vous proposez aux 3 milliards de jeunes de moins de 25 ans est qu’ils ne crèveront pas de faim, beaucoup risquent de ne pas trouver ça suffisant.


        • BA 11 avril 2016 18:35

          A cause de leurs crédits immobiliers accordés à des ménages insolvables, les banques étatsuniennes ont provoqué l’éclatement de la bulle des subprime.


          A l’époque des subprime, les banques étatsuniennes savaient parfaitement qu’elles gonflaient une gigantesque bulle qui allait finir par éclater. Elles ont ensuite revendu ces crédits immobiliers convertis en produits financiers, qui ont par la suite causé des pertes abyssales aux acheteurs finaux. Elles ont provoqué la pire crise depuis celle de 1929.


          Conséquence : aux Etats-Unis, après l’éclatement de la bulle, le département de la Justice a engagé des poursuites judiciaires contre les banques qui avaient provoqué la catastrophe.


          Exemple : la banque Goldman Sachs.


          Comment s’est terminé toute la procédure qui a duré presque huit ans ?


          Réponse :


          La banque Goldman Sachs vient de sortir son carnet de chèque : elle va payer 5 milliards de dollars, et en échange, les autorités vont renoncer à engager des poursuites judiciaires contre la banque ! ! !


          Lundi 11 avril 2016 :


          Goldman Sachs finalise un accord de 5 mrd USD pour clore un litige immobilier.


          La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a finalisé lundi un accord de 5,06 milliards de dollars pour solder un litige sur des crédits immobiliers adossés à des produits financiers complexes à l’origine de la crise de 2008.

          C’est le département américain de la Justice (DoJ) qui a annoncé ce compromis intervenant près de trois mois après un accord de principe entre l’établissement et les autorités.

          Goldman Sachs était accusée d’avoir vendu de 2005 à 2007 un portefeuille titrisé de prêts hypothécaires résidentiels (RMBS), c’est-à-dire des crédits immobiliers convertis en produits financiers qui ont par la suite causé des pertes abyssales aux acheteurs finaux.

          Dans le détail, la banque new-yorkaise a écopé d’une amende civile de 2,4 milliards de dollars. Elle devrait verser 875 millions de dollars à des investisseurs lésés et consacrer 1,8 milliard à dédommager les consommateurs sous différentes formes.

          Goldman Sachs a accepté de financer des travaux de réhabilitation de maisons de certains ménages, d’aider à la restructuration de la dette pour d’autres et de soutenir financièrement des programmes de prévention de saisies immobilières.

          Les autorités renoncent de leur coté à engager des poursuites judiciaires contre la banque.

          http://www.romandie.com/news/Goldman-Sachs-finalise-un-accord-de-5-mrd-USD-pour-clore-un-litige-immobilier/693615.rom


          • paulricard 92 (---.---.17.67) 11 avril 2016 20:18

            J aimerais vous rapeller a tous que vous vivez dans un pays ou les soi Disant representans du peuple attende 1h30 du matin pour faire passer une loi sur l optimisation fiscale tant souhaite par Gattaz Et tout le Medef .je crois sincerement Qu un autre peuple aurait mis le feux A l emisicle....


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 avril 2016 08:18

              @paulricard 92
              Ils ont changé leur fusil d’épaule depuis, ordre des USA.
              « Paris et Berlin à la manoeuvre contre les paradis fiscaux »


              L’UE prépare une liste noire des paradis fiscaux"
              Il s’agit de faire fuir les capitaux vers les USA.

            • lloreen 11 avril 2016 22:02

              Le système des corporations gouvernementales (républiques européennes, ministères, régions, banques,...) sont FORCLOS DEPUIS LE 25.12.2012 par l’ OPPT selon leurs propres règles, qui sont celles du CCU (code commercial uniforme, la « bible » du commerce).
              Toutes les républiques européennes sont des corporations gouvernementales (sociétés commerciales à but lucratif) enregistrées en tant que telles auprès de la SEC américaine (security & exchange commission) , contrôlées et dirigées par la City de Londres (la Couronne), dont l’ emblème est un dragon surmonté d’ une couronne.

              La république française est une corporation gouvernementale privée.

              UPIK® Record - L LRegistered company nameREPUBLIQUE FRANCAISE PRESIDENCE
              Non-registered name or business unit
              LD-U-N-S© Number542472212 LRegistered address55 R DU FAUBOURG SAINT HONORE LPost code75008 LCityPARIS
              CountryFrance WCountry code241
              Post office box number

              Post office box town
              WTelephone number142928100
              Fax number

              Name primary executive
              WActivity (SIC)9199
              Le ministère de l’ intérieur est une corporation gouvernementale privée. UPIK® Record - L LRegistered company nameMINISTERE DE L’INTERIEUR
              Non-registered name or business unit
              LD-U-N-S© Number265725834 LRegistered addressIMMEUBLE LUMIERE LPost code75012 LCityPARIS
              CountryFrance WCountry code241
              Post office box number

              Post office box town

              Telephone number

              Fax number

              Name primary executive
              WActivity (SIC)9199
              Quartier général : UPIK® Record - L LRegistered company nameMINISTERE DE L’INTERIEUR
              Non-registered name or business unit
              LD-U-N-S© Number579004870 LRegistered addressPLACE BEAUVAU LPost code75008 LCityPARIS
              CountryFrance WCountry code241
              Post office box number
              WPost office box townPARIS LTelephone number140076060
              Fax number

              Name primary executive
              WActivity (SIC)9199
              Pour comprendre la situation :
              http://comprendre-oppt.blogspot.fr/

              La révolution se fait avant tout à son échelle personnelle.

              « Il n’ est de pire esclave que celui qui croit être libre ».
              Goethe


              • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 12 avril 2016 07:40

                Bonne synthèse de l’état du monde.
                L’économie virtuelle s’effondre,
                Le capital fictif s’évapore,
                Et on s’en fout !
                Il nous reste les richesses réelles à partager.

                Laissons les théologiens de la religion capitaliste invoquer les mânes de la spéculation,
                Et passons à la sobriété heureuse, sur l’air de :
                Toujours plus, est-ce toujours mieux ?


                • nemo3637 nemo3637 13 avril 2016 19:40

                  @Frédéric BOYER
                  Ben oui, c’ten plein ça, tabarnac.


                • eric 12 avril 2016 08:08

                  Article assez nauséabond et qui n’est pas sans évoquer les heures les plus sombres de notre histoire ainsi que nos mauvais classement dans les PISA. L’auteur est prof, outre mer,et se prétend métèque....

                   Votre place assise est dors et déjà réservée chez les debouts de la nuit... !

                  Bel effet de manche sans frais sur la chute final du capitalisme, caractérisée par des flots de réfugiés de pays, tous ex socialistes, vers les havres de paix et de développement libéraux....(Syrie, Irak, Tunisie, Égypte, Afghanistan, Érythrée et accessoirement pays de l’est et Chine...).

                  Il faut savoir que les profs s’accordent des salaires « d’expat » non seulement à l’étranger, mais aussi outre mer...Ainsi, à Moscou, le contrat local était payé en petites coupures, sans protection sociale de l’ordre que 8 fois moins que le titulaire syndicaliste, expat, à travail plus lourd.

                  En revanche, il pouvait être métèque, c’est à dire pas vraiment citoyen. Le prof lui est toujours un national grâce à la préférence du même nom, obtenue par les syndicats de gauche, et qui font de la fonction publique le seul refuge identitaire de petit blancs d’apparence ou de réalité. On trouve en effet des gens qui ont des noms à consonance étrangère, mais ce sont au minimum des troisième génération.

                  Vos idées sur ce que vous nommez « capitalisme étaient déjà erronées quand elles ont été écrite il y a presque deux siècles et vous avez bien l’air d’ignorer ce qu’est un métèque ; Et on vous confie des gosses ?

                  Il y a quand même deux constantes historique que vous ne pouvez que difficilement ignorer. Les idées comme les votre n’ont jamais réussi à s’imposer que par la violence minoritaire. Elles ont toujours entrainé le peuple à voter avec ses pieds faute de mieux.

                  Notre pauvre pays racketté par les vôtres ne fait pas exception. Alors qu’on à des profs et fonctionnaires deux fois mieux payé que les »riches de hollande à l’expat« , des classe moyennes sup socialistes qui viennent encore de s’exonérer d’impôt sans compter qu’elles refusent la solidarité face au chômage tout en se payant plus que tous le monde pour les mêmes boulots, les jeunes, de plus en plus, se barrent à bas bruit.
                  Rien qu’à Londres, au moins 250 000 réfugiés français fuyant le socialisme...

                  Le mouvement debout la nuit, financé et soutenu par toutes les gauches plurielles traditionnelles, est un ballon d’essai de la violence de rue, du déni démocratique : »on veut plus de l’ancien système, là ou le peuple vote et choisit ses représentants lui même, on va le faire nous dans nos AG à 300 personnes civiles civiques citoyennes..."

                  Heureusement, à 80% d’une classe d’âge au bac, les billets low cost et l’internet pour tous, la plupart de vos concitoyens savent ce qu’est un vrai métèque, un vrai nanti du vrai système et voyagent assez pour savoir qu’il est des pays vraiment libéraux ou on peut gagner vraiment sa vie, bénéficier de vrais services publics de qualité, au lieu de financer le train de vie d’une mafia inefficace.

                  Vous êtes mort les gars, même si vous ne le savez pas...


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 avril 2016 08:23

                    @eric
                    Vous devriez vous faire du souci aussi !
                    Les Français ne veulent pas plus des Ripoublicains que vous représentez que du PS ou du FN...
                    78% des Français prêts à voter pour un candidat lambda, c’est dire s’ils ne supportent plus cette classe politique...


                  • eric 12 avril 2016 08:47

                    @Fifi Brind_acier
                    Aucune inquiétude à avoir, le peuple de droite lui, vote ; Il a donc une large confiance dans ses dirigeant ; On le constate à chaque scrutin local ou national. Les gauches, s’abstiennent.

                    Il est divisé ( FN et autres en gros, si on ne parle pas des questions de personne). Comme il est démocrate, on n’assistera sans doute pas à des alliance contre nature, contre les convictions des électeurs pour juste se partager le fric et le pouvoir comme à gauche.

                    Mais, à droite toujours, l’intérêt national et collectif prime. L’alternance à venir entre les deux forces notables dans notre pays : droite plus souverainiste et droite plus européenne permettra une bonne collaboration sur les sujet vitaux.

                    Ce sondage fait partie des manœuvres genre nuit assises pour déconsidérer la démocratie et régler la politique dans la rue ou les sondages. Un peu comme les primaire si vous voulez.

                    Sérieusement, pour nous en tenir à un seul parti, le FN, 30 % de l’électorat les mauvais jours, vous imaginez qu’ils préfèrent un candidat lambda.... Après, c’est bien le diable si on ne racle pas quelques pourcents dans les autres partis.

                    Je connais même un ancien patron de FR3 qui pense que Hollande est un grand président et que l’histoire lui rendra justice....


                  • nemo3637 nemo3637 12 avril 2016 08:55

                    @eric
                    Vous en avez après les métèques et les profs comme moi. Cela résume votre argumentaire extremment limité. Les éructations d’individus comme vous sont plutôt risibles et me détendent. Elles m’incitent à écrire encore plus de billets du même genre. Kss kss.


                  • eric 12 avril 2016 13:24

                    @nemo3637Et vous ne savez pas lire non plus...décidément...

                    Je vous conteste la qualité de métèque. Moi, en Russie, toléré, oui, vous sans doute expat en outre mer, vous vous vantez ou ne savez pas de quoi vous parlez.

                    Mon argumentaire est en effet indiscutable : les réfugiés fuient des pays victimes des socialismes et tentent de venir vivre dans ce que vous appelez le capitalisme. Il n’y a pas une seule exception à cette règle aujourd’hui.


                  • Jeff84 13 avril 2016 08:27

                    @eric
                    Il n’y a jamais eu d’exception à cette règle non plus.

                    Le socialisme a toujours, toujours engendré dans l’ordre : pénuries, misère, mort d’une partie de la population, expatriation des survivants qui le peuvent.
                    Exemple le plus récent : le Venezuela. Ils en sont à misère.
                    J’aime bien l’exemple du Chili d’Alliende. Misère socialiste, coup d’état, mise en place d’une politique libérale, et maintenant ils ont le plus haut PIB par habitant de l’Amérique du Sud. Quasiment sans aucune ressource ou terre arable.

                  • Ruut Ruut 12 avril 2016 09:05

                    Mais pourquoi « l’anti-mordor » n’attire il pas les foules ?

                    Les tentatives passées furent des échecs (Communisme, Anarchie,...).
                    Le troc ne garantissait pas un échange se service équitable.
                    Le seul système viable fut l’échange de travail (service, produits temps de travail, etc...) contre salaire.
                    Mais la dérégulation monétaire au niveau étatique a pervertie le système.
                     
                    Ce qui pervertie tout c’est l’absence de contrainte pénale ou pécuniaires des chefs d’états face a leurs décisions.
                    Les coups d’états sont aussi a bannir car ils ne résolvent rien, au contraire, ils incitent au désordre publique, affament le peuple et flinguent l’économie et détruisent le pays. (l’Afrique et les pays arabes en sont le parfait exemple).


                    • Zolko Zolko 12 avril 2016 16:11

                      @Ruut
                       
                      « Les tentatives passées furent des échecs (..., Anarchie,...) »
                       
                      à quelle tentative passée d’organisation anarchique faites-vous référence ? Quel pays/région, quelle époque ?


                    • julius 1ER 12 avril 2016 09:44

                      bon résumé de la situation économique et sociale .... c’est drôle j’avais eu la même réflexion concernant le mouvement de Micron ce type me faisait irrésistiblement penser à Canuet(dixit Coluche) cette fameuse troisième voie qu’il prétendait offrir aux français (ni Droite , ni Gauche ) ....


                       en fait de tous temps ceux qui arrivent avec ce postulat sont tous des gens de Droite qui veulent brouiller les cartes .... c’est bien la preuve s’il en était besoin que cette Droite toujours aussi réactionnaire n’a absolument rien à proposer sinon le status-quo et la misère qu’elle cultive sciemment pour les déjà démunis ..... 

                      on voit bien à moins d’être aveugle et demeuré comme Eric que le système en place ressemble de plus en plus à la monarchie du XVIII ie avec ses côteries, ses privilèges, et cerise sur le gâteau ses passe-droits que sont les paradis fiscaux avec en corollaire la socialisation des pertes quand tout va mal ....
                       c’est bien pour çà que l’oligarchie Capitaliste a encore besoin des Etats ils sont devenus pratiques et tout à fait indispensables si l’on veut toujours être les grands gagnants surtout avec tout un personnel politique aux ordres et au service de la finance internationale !!!!
                      10 ans et 2 présidents qui vous disent que la finance doit être mise au pas ..... on voit, on voit !!!!

                      au moins aujourdhui on est sûr qu’il n y a aucun changement à attendre de ce côté -là et le mouvement « Nuit debout » est le prémisse d’une recomposition du paysage politique complètement sclérosé que l’on a actuellement qui fonctionne en fait que pour son auto-entretien ....

                      il va falloir trouver de nouvelles règles car celles qui existent ne peuvent qu’entretenir ce genre de carriérisme politique avec les résultats qu’on connaît !!!!!

                      il est clair aussi que l’on se retrouve à un moment qui présente beaucoup de similitudes avec la fin des années 60 .....avec un Capitalisme cette fois à l’agonie et qui est prêt pour n’avoir pas à se remettre en question à entraîner le monde dans sa chute avec le chaos qui s’ensuivra inévitablement ...... d’ailleurs je ne sais pas si vous êtes au courant il y a un mouvement qui trolle sur l’internet appelé CNT qui en appelle à l’insurrection populaire mais aussi à l’armée pour réaliser un putsh le 10 Juin 2016 or quand on sait ce qu’est l’armée de métier il n’y a aucun doute que c’est pour installer un pouvoir d’extrème -droite dans notre pays . !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

                      • nemo3637 nemo3637 12 avril 2016 15:05

                        @julius 1ER
                        Si le système se sent vraiment menacé, échouant dans ces dernières tentatives de mystifications, il faut savoir qu’il choisira la guerre, la violence et finalement un suicide entrainant la Mort.
                        Il faudrait être naïf pour croire que ces messieurs-dames se retireraient pacifiquement, sous les flux de manifestations de plus en plus nombreuses.
                        Mais dans ce genre de situation, le temps n’est plus aux calculs mais à la passion, à une lutte qui est en même temps, du côté des insurgés, comme une fête.


                      • publicator 12 avril 2016 10:17

                        bon article, bonne analyse.

                        Mais alors la conclusion ? Croire qu’on vaincra le MORDOR avec un verre de pastis, alors là j’en suis baba (au rhum).


                        • nemo3637 nemo3637 12 avril 2016 14:43

                          @publicator
                          Oui, c’est vrai...
                          J’ai déjà écrit plusieurs articles sur l’organisation de l’alternative. Voir « La Tunisie ; un autre futur ».


                        • Ilététunefoa (---.---.208.183) 12 avril 2016 11:06

                          Certains commentaires sur ce type d’article sont caricaturaux. Soit puérilement candides, idéalistes, soit tout simplement malsains. De toute évidence on assiste à une sorte de melting-pot de pseudos avis éclairés ou obscurantistes selon les tendances plus ou moins affichées. On pourrait presque en déduire un futur résultat électoral, ou un portrait de ceux avec qui on s’estripera dans la rue le moment venu (s’ils ne se planquent pas dans les caves ou s’ils ne sont pas en train de détaler courageusement avec la vaisselle). Quelle perte de temps à se regarder le nombril ! Achetez-vous des pelochons et faites une bataille, ça détend. À un de ces jours . . .


                          • Lavine 12 avril 2016 21:15

                            Hello,

                            je n’ai rien lu, ni l’article, ni les commentaires. Je m’arrête au titre. Quel bel hommage à Tolkien !
                            Je suis ravie parce qu’il me semblait, ayant découvert tardivement l’œuvre du monsieur, qu’il s’agissait d’une œuvre majeure, littérairement mais aussi à de nombreux autres points de vue.
                            Prêtez attention s’il vous plait, quoi que nous en fassions plus tard, par exemple pour notre future constitution (appel à peine voilé à choisir en 2017 la constituante...) : l’œuvre de Tolkien fait vraisemblablement référence à la façon dont les celtes ont « géré » la fonction du « premier » : président, roi, autre. Le roi avait une fonction symbolique, et quasiment aucun pouvoir. Il distribuait les richesses qui lui était attribué, mais parlait, dans les assemblées (dont la constitution n’est pas forcément un modèle !) après le druide :))

                            Ceci n’est pas un éloge du fonctionnement social des celtes (gallois, irlandais...), c’est un élément qu’il me parait opportun de rappeler pour OUVRIR l’esprit quant aux multiples formes que pourraient prendre notre future démocratie, en ne négligeant pas l’importance des fonctions PUREMENT SYMBOLIQUES :)) Du grain à moudre, en quelque sorte.


                            • nemo3637 nemo3637 13 avril 2016 08:07

                              @Lavine
                              Tolkien était un ultra catholique, un conservateur, étonné lui-même d’avoir été mis à l’honneur par une certaine jeunesse dans les années 1970. Soupçonné de racisme, il a néanmoins combattu le nazisme, allant même jusqu’à remettre en question la traduction allemande de ces livres.
                              Cependant il est des oeuvres qui dépassent leurs auteurs, et qui prennent une signification inattendue. Je pense aussi à Balzac dont les descriptions sociologiques prédisposent à l’analyse marxiste.
                              Rendu encore plus populaire par le cinéma, je n’ai pu m’empêcher d’évoquer l’oeuvre de Tolkien, où le Mordor, dans notre société, prend un sens.
                              Vous pouvez quand même lire mon article même s’il évoque plus le cauchemar que le rêve. Rien n’est perdu Frodon !


                            • Analis 13 avril 2016 09:40

                              @nemo3637

                              - Tolkien est lui-même responsable d’une certaine confusion. Il a bâti toute une mythologie aux forts relents « païens », même si on retrouve un monothéisme sous-jacent (mais on pourrait en dire tout autant de nombre de mythologies soit-disant polythéistes). Ses livres sont également une ode à une conception écologiste de respect de la nature, et de rejet de la civilisation industrielle et capitaliste, représentée de façon transparente par le Mordor et Saroumane. Et là, c’est bien le contenu de son œuvre (comme lui-même s’est exprimé en ce sens), et non une interprétation que certains ont voulu voir après coup.

                              - «  Avoir combattu le nazisme » ne veut rien dire dans ce domaine. Nombre de ceux qui ont combattu le nazisme, en fait une majorité, étaient des racistes patentés et sans honte. Churchill le premier. Au sujet de Tolkien, je pense en effet que ses œuvres sont en imprégnées de racisme latent, que ce soit de façon métaphorique (les orcs) ou plus directe (les Suderons sont les Sémites, les Easterlings sont les russes, les turcs, les perses et les jaunes, tous des suppôts de Sauron comme par hasard).


                            • Sozenz 17 avril 2016 12:20

                              bonjour ,
                              je ne pense pas que nous soyons encore dans la fin du Mordor,
                               elle est encore dans sa progression stratégique.

                              Elle est comme une tête d une hydre que l on coupe , l homme croit à sa victoire sur l hydre .

                              http://www.les-12-travaux-hercule.fr/les-12-travaux/lhydre-de-lerne/
                              retrouvez la symbolique... les légendes ne sont pas là pour rien .
                              la plus grande vigilance et les « méthodes » employées sont essentielles.
                              Mais la fin du Mordore se fera .


                              • nemo3637 nemo3637 17 avril 2016 19:46

                                @Sozenz
                                Le Mordor, l’hydre, la symbolique, les légendes...
                                Oui, il faut retomber sur terre et analyser ce qui fait notre société et notre quotidien. C’est ce que j’essaie de faire, avec modestie et sans triomphalisme. Mettre un peu de merveilleux, de l’utopie dans notre vision des choses est cependant nécessaire. Nous avons besoin de passion et d’espoir. Alors, oui encore, Frodon, le Mordor a une fin.

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