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Accueil du site > Tribune Libre > Petit éloge de David Bowie : le dandy absolu

Petit éloge de David Bowie : le dandy absolu

David Bowie, que l'on aurait cru éternel tant ce Dorian Gray de la pop music, sinon de la culture pop tout entière, semblait ne pas vieillir, dépasser les âges, transcender les modes et réinventer les styles, est donc mort à l'âge de 69 ans, emporté par un cancer du foie après dix-huit mois d'un courageux mais vain combat, le dimanche 10 janvier 2016.

Mais si cette immense rock star, créateur de génie et mythe de son vivant, semblait immortelle, défiant jusqu'aux cruelles mais impérieuses lois de la finitude humaine, c'est qu'il incarnait à merveille, plus que tout autre artiste, la quintessence du dandysme : un mode d'être plus qu'être à la mode. Bowie, dandy absolu !

Oscar Wilde spécifiait déjà, à propos de son héros romanesque, dans Le Portrait de Dorian Gray chef d’œuvre, paru en 1890, de la littérature fin de siècle :

« La mode, qui confère à ce qui est en réalité une fantaisie une valeur provisoirement universelle, et le dandysme qui, à sa façon, tente d’affirmer la modernité absolue de la beauté, le fascinaient. Sa façon de s'habiller et les styles particuliers qu'il affectait de temps à autre influaient fortement sur les jeunes élégants (…) ; ils copiaient tout ce qu'il faisait, et tentaient de reproduire le charme fortuit de ses gracieuses coquetteries de toilette, même si pour lui elles n’étaient qu’à demi sérieuses. (…). Il désirait pourtant, au plus profond de son cœur, être plus qu'un simple arbiter elegantiarum qu'on consulterait sur la manière de porter un bijou, de nouer une cravate ou de manier une canne. Il cherchait à inventer un nouveau système de vie qui reposât sur une philosophie raisonnée et des principes bien organisés, et qui trouvât dans la spiritualisation des sens son plus haut accomplissement. ».

Comment, en effet, ne pas voir en ce Dorian Gray, ne fût-ce que par l'énorme influence qu'il exerça sur des générations entières, y compris dans la mode vestimentaire, l'emblématique préfiguration de David Bowie, qui, toujours précurseur, toujours novateur et même en constante rupture, bouscula les convenances tout autant qu'il renversa les codes, déstabilisa les habitudes comme il ébranla les certitudes, brisa les tabous tout autant qu'il désintégra les préjugés, ringardisa les stéréotypes comme il pulvérisa les interdits ? Désinhibé, Bowie, ce casseur d'évidences pour, à travers l'illusion de l'image, mieux construire le rêve ! Mais, surtout, attitude nécessaire et passage obligé, tout cela, vers la tolérance des idées, principe que l'on souhaiterait universel, sinon une certaine forme d'humanisme, trop rare de nos jours.

La nouveauté, toujours la nouveauté, et donc, comme son indispensable corrélat, le renouvellement, de l'art tout autant que de soi : telle fut la quête, l'accessible étoile, de l'astre Bowie !

Intuition prodigieuse, donc, de Wilde, qui anticipe, avec près d’un siècle d’avance, ce que Roland Barthes, maître du structuralisme en matière de sémiologie, soutiendra, en 1967, dans Système de la mode, où il analyse la manière dont ses contemporains tentent de conférer à leur apparence externe, via une sorte de « poétique du vêtement », une relation de sens par rapport à autrui.

Philippe Sollers, dans un texte intitulé Métaphysique du dandysme, relève tout aussi justement, y ajoutant, par-delà sa valence quelque peu contradictoire, une indéniable once de profondeur :

« De l’insolence, de l’impertinence, de la désinvolture, tout est là. Pas de sérieux engoncé, pas d’hystérie, rien à voir avec la sinistre parade des « people  », ce trucage publicitaire des magazines. Le dandysme, mâle ou femelle, n’est pas une fonction de la mode, mais plutôt sa négation, son énigmatique trou noir. ».

Frédéric Beigbeder, non moins avisé, note, en un article ayant pour titre Urgence du dandysme  :

« Le dandysme est une philosophie, une exigence, un orgueil à réhabiliter en cette période d’apocalypse molle. Le dandysme n’est pas une question d’habillement mais de liberté, de vie secrète, de richesse intérieure. ».

C’est là, toutes proportions gardées, ce que John Galliano, qui fut longtemps le styliste attitré de Christian Dior, déclara dans un entretien intitulé Le rêve dandy :

« En dehors de la frivolité et des redingotes (…), un dandy est davantage qu’un suiveur de mode ou qu’un final de défilé. »..

Une manière de dire, pour cet imprévisible histrion, que le dandy, loin de suivre la mode, la précède. Bien plus : il la crée ! Des stylistes aussi mondialement réputés que Thierry Mugler, Tom Ford, Vivienne Westwood, Kansai Yamamoto ou Steve McQueen (c'est d'une de ses excentriques redingotes, dessinée aux couleurs du drapeau anglais, l'Union Jack, que Bowie se drapa, en 1997, sur la pochette de l'album Earthling), ne s'y trompèrent d'ailleurs pas : ils puisèrent parfois leur inspiration dans les inventions vestimentaires des différents personnages de Bowie, tel Dries Van Noten, qui, dans le défilé de sa collection présentée en 2011, lui rendit explicitement hommage, ou Jean-Paul Gaultier, qui, en 2013, coiffa ses mannequins de perruques évoquant la figure de Ziggy Stardust, que Bowie inventa un demi-siècle auparavant.

Quant à la conclusion de Galliano, qui fait ici appel aux lumières de Baudelaire tout autant qu’au lustre de Byron (qui, pérorait-il en bon cabotin qu'il savait être également, comptait les dandys de son temps sur les doigts d’un seul gant), elle est sans équivoque : il fait du dandy un être intemporel, même s’il s’avère bel et bien actuel, plus encore qu’en dehors des modes. De fait, souligne-t-il à bon escient :

« Baudelaire a dit que les dandys faisaient profession d’élégance, et que leur seule fonction était d’entretenir en eux-mêmes l’idée de la beauté. Le dandy se doit d’être sublime en permanence ; il doit vivre et mourir devant un miroir. J’aime cette idée et je pense que le dandy et son art de vivre sont indémodables. Le dandy n’appartient pas au passé. La prose de Byron ou de Baudelaire peut être aussi significative que le falbala de Boy George ou de David Bowie et transmettre autant de vibrations aujourd’hui. ».

 

LE DANDYSME, UN MODE D'ÊTRE PLUS QU'ÊTRE A LA MODE

C’est dire si le dandy ainsi perçu s’avère loin d’être une « fashion victim ». Au contraire : de la mode, il en est bien plutôt, fût-ce avec distance et quelquefois ironie, toujours flanqué de son inséparable esprit critique, le véritable ordonnateur à défaut d’en être - scepticisme religieux oblige - le grand prêtre ! C’est là, aussi, ce que s’en allait soutenant déjà, plusieurs décennies auparavant, Coco Chanel, l’une des plus insignes femmes dandy du vingtième siècle, amie des plus grands artistes et écrivains de son temps : « La mode passe, le style reste. Chanel, c’est d’abord un style. La mode se démode, le style jamais. », se plaisait elle à dire d’elle-même. Le dandy : une vedette qui, n’étant pas nécessairement à la mode, ne peut, forcément, jamais être démodée !

Ainsi le vêtement, pour tout dandy qui se respecte, et donc pour Bowie lui-même, est-il beaucoup plus qu’une parure. C’est également un artifice destiné à lui cacher la réalité mortelle de la condition humaine. Aussi suggestif qu’édifiant, de ce point de vue-là, ce que Cioran, tenant du nihilisme schopenhauerien, dit, dans le chapitre intitulé philosophie vestimentaire, en son Précis de décomposition :

« L’habit s’interpose entre nous et le néant. Regardez votre corps dans un miroir : vous comprendrez que vous êtes mortels ; (…). C’est parce que nous sommes vêtus que nous nous flattons d’immortalité : comment peut-on mourir quand on porte une cravate ? Le cadavre qui s’accoutre se méconnaît, et, imaginant l’éternité, s’en approprie l’illusion. La chair couvre le squelette, l’habit couvre la chair : subterfuges de la nature et de l’homme. Duperies instinctives et conventionnelles : un monsieur ne saurait être pétri de boue ni de poussière… Dignité, honorabilité, décence, - autant de fuites devant l’irrémédiable. ».

Autre possible ingrédient de l'esthétique vestimentaire : plus qu’un simple quoique bel habit, c’est un efficace système de protection destiné à le préserver du monde, sinon à l’en isoler, que Baudelaire fit de ses fringantes mises. De fait, s’interroge-t-il, du fin fond de sa solitude, dans La Fanfarlo, l'une de ses meilleures nouvelles  :

« Quel est l’homme qui ne voudrait, même au prix de la moitié de ses jours, voir son rêve, son vrai rêve poser sans voile devant lui, et le fantôme adoré de son imagination faire tomber un à un tous les vêtements destinés à protéger contre les yeux du vulgaire ? ».

Ainsi, s'il est vrai que la mode passe, et trépasse même, le style, quant à lui, demeure, forgé aux limites de l'intemporel plus encore que de l'actuel : raison pour laquelle le dandy Bowie est, indépendamment même de son talent, transgénérationnel. Davantage : une icône des temps modernes ; la synthèse, de Londres, où il est né le 8 janvier 1947, à New York, où il s'est éteint, de toutes les tendances de la « pop culture  », d'Andy Warhol à Damien Hirst, en passant par son ami Jean-Michel Basquiat.

 

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

 

*Philosophe, auteur de Petit éloge de David Bowie - Le dandy absolu (Éditions François Bourin). http://www.bourin-editeur.fr/fr/books/petit-loge-de-david-bowie/420/

 


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19 réactions à cet article    


  • Alain 30 mai 2016 19:12

    Le dandy ? `Bon, déjà passons sur ses qualités musicales assez basiques qui feraient sans doute rire Verdi et Tchaïkovski, parce que euh... disons que la musique actuelle est d’une pauvreté harmonique et rythmique. Enfin, j’ai dit passons... donc passons....
    David Bowie, prenant source dans la culture Punk (et donc le rejet du système) n’hésita pas à devenir le dandy... enfin plutôt un capitaliste avec actions bowie Bonds et création d’une banque.

    Il n’est pas le premier punk à avoir retourné sa veste et sa crête, mais dandy sans doute pas : homme d’affaires oui sans doute. Alors, merci de ne pas faire passer les gens pour ce qu’ils n’ont jamais été et de dire ce qu’ils ont été.

    Bien à vous. Halte à la réécriture de l’histoire !!!


    • 65beve 65beve 30 mai 2016 19:31

      @Alain
      Ziggy Stardust est vachement punk, isnt’ it ?
      cdlt.


    • Fergus Fergus 30 mai 2016 23:31

      Bonsoir, Alain

      D’accord avec vous : Bowie n’a été qu’une toute petite étoile dans la galaxie rock où ont évolué des astres de grande magnitude. La faute à de piètres compositions. En revanche, il a été talentueux dans le... marketing. En jeu, un produit unique : sa propre personne.


    • Alain 31 mai 2016 13:00

      @65beve
      L’histoire de David Bowie ne se limite pas à Ziggy StarDust. Bowie a commencé en pleine punk et critiquait la société. Puis, l’argent a commencé à pleuvoir et le punk s’est mis à devenir un ultra-riche. Bon, la seule chose positive est qu’il n’a jamais voulu être anobli par la reine d’Angleterre.
      Mais le punk est devenu capitaliste, fondant sa propre banque.
      Et puis, de toutes les façons, la musique qu’il a faite est insipide et si elle marque l’histoire immédiate, elle ne marquera jamais l’histoire de la musique. De notre temps, dans quelques siècles, on se rappellera sans doute des Beatles, les autres ne seront que des anecdotes au travers de quelques livres, mais dans un point de vue musicologie, ce sera nada.
      Si on voulait associer Dandy et Musique, à la rigueur, on pourrait parler d’Erick Satie, mais de bowie, c’est un sacré raccourci


    • ZenZoe ZenZoe 31 mai 2016 14:57

      L’article porte plus sur l’aspect vestimentaire de Bowie que sur sa musique. Un dandy, oui, c’est vrai. Et ma foi, chacun fait ce qu’il veut de sa vie, et si le dandyisme lui convenait à Bowie, il a bien fait de suivre son inclinaison.
      En plus, son côté androgyne, ses personnages décalés, ses maquillages et tenues savamment provocatrices, tout cela a contribué à déverrouiller certains blocages, ce qui n’est pas plus mal. Si ses accoutrements lui ont en plus permis de devenir riche et célèbre, pourquoi pas ?
      .
      (Quant à la musique, chacun ses goûts. L’essentiel est que certains trouvent du plaisir à l’écouter (moi par exemple). Après, que Bowie soit ceci ou cela, précurseur ou escroc musical, m’en fous au fond. Je pourrais écouter Heroes plusieurs fois de suite sans me lasser.)


      • robert jones (---.---.100.21) 31 mai 2016 15:24

        ceux qui critiquent bowie n’ont assurement jamais ecoute le moindre album de celuici
        c’est un genie qui avait un sens de la melodie extraordinaire,de plus ,il jouait de pas mal d’instruments:toutes sortes de guitares,saxo,piano,batterie,melotron,harmonica,..
        comme on dit,la critique est aisee mais l’art est difficile
        ecoutez avant de critiquer..


        • Surya Surya 31 mai 2016 18:57

          @robert jones

          Entièrement d’accord avec vous, robert jones (votre pseudo parle de lui même). Je suis abasourdie de voir le nombre de gens qui n’ont rien, mais alors strictement rien, compris à David Bowie, et qui en parlent comme s’il s’agissait d’un artiste de seconde zone. Que connaissent-ils de lui ? Pas grand chose, assurément. Ces gens ont-ils acheté ses disques ? Les ont-ils écoutés en entier ? Attentivement ? Ou se sont-il arrêtés à Let’s Dance, entendu à la radio, que je n’aime pas non plus ? De toute façon, je crois que les années 80 n’ont pas été sa meilleure période. 

          Cela ne me dérange pas du tout si quelqu’un dit qu’il n’aime pas David Bowie, que ce n’est pas son truc, son style de musique, on a tout à fait le droit de ne pas aimer, mais décréter comme ça, de but en blanc, que cet artiste ne valait rien, que ses mélodies étaient nulles, alors que je serais prête à parier que les gens qui disent cela n’ont pas, chez eux, sa discographie complète, peut être même pas un seul de ses disques, et donc parlent d’un artiste qu’ils ne connaissent même pas...

          On peut aussi dire, tant qu’à faire, que les Beatles étaient nuls parce qu’on n’a pas été plus loin que l’écoute de Love me DO

          Love, Love me do
          You know I love you
          I’ll always be true
          So pleeeeeeeease
          etc etc...
          Alors évidemment, si on s’arrête à ça...


          Musicalement, artistiquement, oui, Bowie était un génie absolu. 

          Daniel Salvatore Schiffer, votre article est super intéressant, vraiment, je l’ai apprécié mais encore une fois David Bowie est réduit au statut de porte-manteau, à un simple mannequin dont on ne doit apparemment retenir que le fait qu’il faisait et défaisait les modes vestimentaires et changeait souvent son apparence physique. C’est un des aspects de la personne, mais moi personnellement je m’en fichais de sa dernière tenue vestimentaire, de ses costumes, de ses maquillages de scène, ou de savoir s’il était un dandy ou pas. Seule comptait la musique. 

          Depuis 1975/76, j’ai attendu la sortie de chacun de ses disques avec impatience, parce qu’il ne se renouvellait pas seulement au point de vue vestimentaire, mais aussi musicalement. Non, je n’ai pas tout aimé, loin de là, mais au moins j’ai écouté. J’ai écouté tout ce qu’il a produit. 

          Impossible, quand on le connait bien, de dire que Bowie était un mauvais artiste. 

        • Alain 1er juin 2016 09:05

          @Surya
          Bon, je connais Bowie, j’en ai pas mal écouté. On peut trouver cela bien, de là à dire que cela révolutionne la musique... Heureusement qu’on a inventé l’électricité pour faire tourner synthés, guitares, échantillonneurs et mixeurs, sinon, Bowie serait resté dans l’ombre. Comme si la fée électricité pouvait transcender la musique alors qu’elle a concentré le bruit sur pas plus de quelques instruments limitant la technique instrumentale et vocale à 2 ou 3 accords, parfois un peu plus mais c’est tellement rare.
          Quitte à écouter 3 accords et des voix pas terribles, encore faut-il mieux se tourner vers les Béruriers Noirs qui, eux sont restés punk et ont toujours eu quelque chose à dire sans devenir banquiers et qui n’en avait strictement rien à foutre de la manière de s’habiller pour paraitre les dandys de la rébellion.

          Revenons à Bowie et ses superbes qualité. L’autr jour, j’ai écouté une entrevue de Renatta Scotto qui disait que chanter juste et bien relevait de 2 facteurs :
          - Il ne faut pas s’écouter chanter
          - Il ne faut pas chanter pour soi
          C’est la seule manière de faire ressentir le chant, faire abstraction de soi-même et son égo. Revenons à Bowie. Ressent-on cela ? Absolument pas. La culture pop en soit c’est une soupe bruillante pour bons consommateurs qui ne connaissent rien à la musique. On vend un disque, n vend le look qui va avec et les moutons suivent.

          Ecoutez un autre roi du rock : Freddy Mercury, mettez le avec la soprano Montserrat Caballé et comparez. Le roi du rock ne sait pas vraiment chanter, c’est criard, la tessiture est pauvre et le vibrato n’existe même pas. On peut toujours appeler musique. Après tout, dans ce monde, où on vend de la merde dans les supermarchés et qu’on appelle cela nourriture, on n’est plus à çà près.


        • Surya Surya 1er juin 2016 14:27

          Alain, je vois pas du tout sur quoi vous vous basez pour dire, enfin laisser entendre, que Bowie s’écoutait chanter et chantait pour lui. Vous avez tout à fait le droit d’avoir eu cette impression mais moi personnellement n’ai jamais ressenti cela. Il y a des morceaux dans sa discographie où il y met tellement d’émotion qu’il est difficile de penser qu’il se regardait le nombril en chantant ça.


          La certitude que j’ai, vraiment, c’est que Bowie pouvait donner l’impression de se regarder le nombril en raison de son côté dandy, justement, son côté je change de coiffure tous les trois jours, je fais et défais les modes vestimentaires, etc... mais il est évident que l’on ne peut avoir cette impression que si l’on ne voit le monde que de façon superficielle. Il était bien, bien plus que cela. Quelqu’un d’incroyablement cultivé, qui avait, je le pense, une perception très fine du monde.

          Ecoutez ses interviews, je veux dire celles qui ont été faites par des gens qui se sont véritablement interessés à lui, pas les interviews faites par des gens qui n’ont pas été plus loin que de s’attacher aux détails croustillants de sa vie (du genre, « aloooooors, il a eu ou pas une histoire d’amoooouuur avec Mick Jaegger ? »)

          Je donne toujours comme exemple (mais il y en a plein d’autres) le lien de cette interview que j’aime beaucoup https://www.youtube.com/watch?v=TajCh41y17I  (passez le début avec l’extrait de concert, si du moins vous avez la patience de le faire, ce n’est pas représentatif de ce qu’il a fait de meilleur et c’est l’interview qui vaut la peine)

          Et sinon, vous pouvez toujours lire les deux articles que j’ai postés ici sur Agoravox sur David Bowie, ils valent ce qu’ils valent puisque je suis une simple fan, mais j’espère qu’ils vous pousseront à vous intéresser à lui un peu plus que ce que vous semblez en avoir retenu. 

          et 

        • Surya Surya 1er juin 2016 14:39

          Si les liens dans mes articles sur Bowie sont brisés (j’en ai déjà repéré un certain nombre qui le sont), vous pouvez toujours, par simple curiosité, faire une recherche sur internet avec les titres des morceaux. 


          La discographie de Bowie est TELLEMENT variée, il a abordé tous les genres, que c’est impossible que l’on ne trouve pas chez lui un morceau, un style, voire une période entière de sa carrière qui plaisent. C’est pour ça que j’ai intitulé mon deuxième article « A chacun son Bowie ».

        • robert jones (---.---.100.21) 1er juin 2016 07:50

          A SURYA...totalement de ton avis..les costumes ou les maquillages de bowie ,on s’en fout..ce qui importe ,c’est sa musique...des chansons comme space oddity,lady grinning soul,life on mars,ou five years et tant d’autres,c’est ca bowie..je plains les personnes qui le critiquent ,ils sont passes a cote d’un monumental artiste car ils ne lont jamais ecoute..


          • Surya Surya 1er juin 2016 14:36

            @robert jones
            Je suis partagée entre deux attitudes : 


            1) Tant pis pour eux, ça leur fera les pieds, na !

            2) On peut tout de même pas les laisser dans l’obscurité, les pauvres ! smiley

            Je me tâte... entre les deux, mon coeur balance... smiley

          • Surya Surya 1er juin 2016 15:01

            Je crois en fait que l’erreur fondamentale que font un grand nombre de personnes, c’est de décréter que quelqu’un (un artiste, la plupart du temps) est nul simplement parce que EUX ne l’aiment pas. Le jugement est tombé, implacable, et bien évidemment irréversible. 


            Ils ne parviennent pas mettre de côté leur opinion personnelle pour voir la la réelle valeur de la personne. On voit ça tout le temps. 

            Par exemple, Michel Sardou n’est pas ma tasse de thé, je n’ai jamais acheté un seul de ses disques, mais je vois bien que c’est un immense artiste qui a une voix absolument magnifique et un talent monumental. Mais ce qu’il chante n’est pas mon style, voilà tout. Je ne dis pas « Michel Sardou, c’est nuuuul ! »

            Quant à dire « tel artiste est nul, regardez plutôt Verdi ou Beethoven », là je comprends vraiment pas le rapport. Quel rapport vouloir absolument chercher (bien sûr un rapport de hiérarchie, du genre il y a la « haute » musique et le genre « bas »... c’est tellement pédant et prétentieux) entre deux styles musicaux qui n’ont strictemet rien à voir l’un avec l’autre ?

            C’est comme les gens qui méprisent le rap. Ils disent que c’est nul. Musicalement parlant, ça ne me plait pas trop, ou alors c’est rare, e c’est juste mon opinion personnelle parce que d’autres aiment, mais par contre, écoutez les textes, si vous avez des oreilles. Beaucoup sont tout simplement géniaux et donc j’aime écoute du rap, quand l’occasion se présente, pour le plaisir d’entendre les textes. 

            Il y a toujours quelque chose de positif à trouver et à retenir chez un artiste, ou dans un style musical... Les gens qui jugent à l’emporte pièce, qui font des jugement définitifs sur les choses qu’ils ne connaissent pas ou ne comprennent pas, bref, qui ne cherchent pas plus loin que le bout de leur nez, c’est très très très agaçant...

            • robert jones (---.---.168.61) 1er juin 2016 15:34

              @Surya
              j’etais au lycee quand j’ai decouvert bowie ..je suis litteralement tombe amoureux de sa voix et de son style ou plutot ses styles car ce’’est le seul artiste qui se renouvelle dans ses creations ,il n’y a aucune relation de style entre par exp les albums low et diamond dogs..on est toujours surpris par bowie ..elton john fait du elton ,les stones font du stones mais bowie fait du ziggy stardust,du white duke,du halloween jack,du alladin sane,du bowie..pour moi,il est inegalable....
              je suis sur que tu as les meme sentiments que moi a ce sujet..


            • Surya Surya 1er juin 2016 17:20

              @robert jones


              C’est exactement ça. Je suis totalement sur la même longueur d’ondes que toi. Une des choses que j’ai le plus aimées chez David Bowie, c’est justement qu’on ne savait jamais à quoi s’attendre quand il sortait un nouvel album. C’est aussi pourquoi j’attendais chacun de ses albums avec une telle impatience. Qu’est-ce qu’il va nous faire entendre la prochaine fois ? Moi aussi j’aime beaucoup Elton John, les Stones, ou des gens comme Paul Mc Cartney... mais comme tu le dis, ils ont leur marque de fabrique et s’y tiennent prudemment. Trop peur de décevoir leurs fans et donc de perdre de la clientèle. Peut être même ne le font-ils pas exprès, c’est peut être qu’ils n’ont pas cette capacité à se renouveller constamment. Je ne sais pas. 

              Ado, ce n’était même pas la peine de me demander ce que je voulais pour mon Noël ou mon anniversaire : le dernier Bowie, s’il en avait sorti un. Personne ne me posait même la question, on savait. A acheter dès qu’il sortait bien sûr, incapable que j’étais d’attendre la date de ces festivités. J’ai continué ensuite à acheter les nouveaux albums dès leur sortie. 

              Même si je n’ai pas aimé tous les albums (comme je l’ai dis, ce qu’il a produit dans les années 80 n’a pas toujours été à mon goût) j’ai toujours été contente d’avoir, au moins, écouté ce qu’il avait fait de nouveau. 

              Les années 70 ont été fabuleuses, et les années 90 vraiment formidables, avec Black Tie, Outside, et surtout Earthling (monumental !), 

              Puis il y a eu Heathen en 2002. J’aime tout l’album, sans oublier le remix de Sunday https://www.youtube.com/watch?v=KGh3Cp_ssgE (j’aime bien quand on a l’impression que le morceau est fini et en fait non) et le remix de Better Future par Air https://www.youtube.com/watch?v=YeE0TurSBLY Mais ça c’est aussi dû au fait que j’adore la musique électronique en général et la techno en particulier (enfin pas toute la techno). 

              Tiens, en parlant de techno, je sais pas si tu aimes la version remixée par les Pet Shop Boys de Hallo Spaceboy ? https://www.youtube.com/watch?v=yqkj_EtcyO8 C’est ce morceau qui m’a fait vraiment aimer la techno.

              Le fait qu’il n’y ait plus rien à attendre de David Bowie, maintenant, l’idée qu’il n’y aura plus jamais de nouvel album de Bowie à découvrir, avec un Bowie explorant de nouveaux horizons, me rend triste. 


              J’ai du mal à écouter Black Star, son dernier album sorti juste avant son décès, bien qu’il soit vraiment excellent, parce qu’au moment où le dernier morceau de l’album s’achève et que le silence (presque pesant) revient dans le salon, je ne peux pas m’empêcher de penser : « ça y est, cette fois, c’est fini, plus jamais de nouveau disque de David Bowie... » et je mesure alors l’immensité du vide musical qu’il laisse derrière lui. 

              Il va être très dur à remplacer... 

            • robert jones (---.---.52.192) 2 juin 2016 10:47

              @Surya
              surya,tu es un deuxieme moi meme...jc’est incroyable mais je ne pouvais pas ecouter blackstar ..
              depuis sa mort,je n’ecoute plus bowie..j’ai l’impression que ses chansons sont parties avec lui..
              peut etre que je n’arrive pas a faire le deuil de sa disparition...j’ai eu le meme sentiment avec la mort de jacques brel,un autre monument de la chanson..


            • Surya Surya 2 juin 2016 18:12

              @robert jones

              Impossible pour moi aussi d’écouter sa musique pendant des semaines, après son décès. Je m’y suis remise assez récemment. Par contre, je n’arrive plus à écouter Blackstar, j’ai le cœur qui se serre à chaque fois, pas seulement pour la raison expliquée plus haut, mais aussi car cet album est vraiment touchant du fait qu’il a été fait par un homme très malade qui savait certainement qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre. En plus j’ai trop l’impression d’entrer dans son intimité quand je l’écoute. 


              Amitié à toi  smiley

            • Surya Surya 1er juin 2016 18:11

              On ne m’a pas assez vue sur cet article ? Coucou me revoilou !


              C’est marrant, chaque fois que les media parlent de Bowie, on le montre toujours dans les années 70 (et bien sûr outrageusement fardé et costumé), comme s’il avait disparu de la scène musicale après ça. 

              Black Tie 1993 (album complet) https://www.youtube.com/watch?v=TITB3C3Ruys vraiment dynamique et intéressant à écouter, mais ce n’est pas celui que je préfère.

              Outside 1995 (album complet) https://www.youtube.com/watch?v=FQsXRyEiH40 Absolument super, même si je n’aime pas à égalité tous les titres.

              Earthling 1997 (album complet) https://www.youtube.com/watch?v=r4GiqEHisf4 Peut être le plus difficile d’accès, donc le plus intéressant, et par conséquent le plus génial. Une perle. J’adore cet album du début à la fin. 

              J’aime aussi Hours (1999) https://www.youtube.com/watch?v=R0XmIOzc_DU 

              Et la suite...


              Amis agoravoxiens, cette fois ci je vous souhaite une bonne nuit...

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