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La démocratie en question ( pamphlet )

Les gens sont étonnants : ils veulent qu’on s’intéresse à eux !

Jules Renard ( Journal )

Le vieux, il s’accroche à la vie, obstiné imbécile ! tout autant qu’à ses « privilèges « 

Ayant arraché au prix de grands sacrifices quelques droits par les luttes sociale à l’exemple de ses aïeux et par sa foi en des organisations qui avaient pour fonction de porter ses revendications , il ne conçoit pas, cette vieille ganache, qu’on pût revenir sur toutes ces avancées qui sont à l’origine du relatif bien-être grâce auquel il peut encore donner à ses enfants le léger viatique qui facilite leur entrée dans la vie, ce petit coup de pouce qui lui fut à lui si parcimonieusement mesuré.

 

De nos jours, suivant la vulgate à la mode chez ceux qui, bien à l’abri dans leur tour d’ivoire, ont réussi à changer le sens des mots et ont imposé leur contre-sens dans l’opinion publique, il faut voir la régression sociale comme un progrès et la volonté de maintenir ce qui a été chèrement et légitimement acquis comme une manifestation du conservatisme le plus rétrograde.

Admirable autant que stupéfiant renversement des perspectives qui fait de réactionnaires au sens propre ( la réaction : d’après le Petit Robert « mouvement d’idées, action qui s’oppose au progrès social issu des principes de la Révolution et vise à rétablir les Institutions antérieures » ) les chantres du réformisme qui devraient dicter la loi alors que ceux qui adhèrent au progrès social , s’opposent aux entreprises de démantèlement des droits et revendiquent plutôt leur approfondissement deviennent d’affreux obscurantistes engoncés dans leur refus des dogmes revanchards imposés par les médias comme autant de vérités révélées et d’obligations morales.

La culpabilisation va bon train de tous ceux qui s’opposent à la râpe libérale traités au mieux d’égoïstes au pis d’inciviques.

En Grande-Bretagne, le brexit a triomphé dans les milieux populaires notamment mais pas que, le sentiment que le pays a suffisamment payé son tribut à une Fiction Européenne qui devait apporter prospérité et progrès et ne charrie que désindustrialisation et chômage en soumettant toute initiative de redressement à la stricte observance de réglementations incongrues et inefficaces.

L’Europe est en état d’atonie permanente depuis le premier choc pétrolier ; c’est la seule région du monde dont les taux de croissance se situe durablement au niveau de la ligne de flottaison au point qu’un décime de croissance inattendu ou inespéré est accueilli comme un auspice divin de prospérité : le moteur hoquette-t-il un peu moins et les experts lui trouve une régularité d’horloge suisse !

 

Des taux de croissance ridiculement bas ( dont la persistance précipite n’importe quelle autre région du monde dans la perplexité et le désarroi et nécessite là-bas des réponses appropriées ) sont devenus normaux en Europe de l’Ouest : ils n’incitent qu’à la fuite en avant, ils conduisent à des aberrations comme des politiques de l’offre associées à une austérité qui anémie la demande et alimentent la mélopée de la cure d’amaigrissement des moyens de l’état quand il faudrait plus les accroître pour relancer l’investissement.

 

 

Les vieux vivent trop vieux et, d’après Cohn-Bendit qui a leur âge mais n'en a cure, ils ne jouissent plus de leur entier jugement, c’est du moins ce que l’on peut comprendre entre les lignes de ses vociférations sur ceux qui ont déjoué ses pronostics sue le référendum britannique.

 

Désireux de préserver l’avenir de leurs enfants en ne sacrifiant pas le présent, ces ancêtres rassis apparaissent maintenant comme les ennemis des jeunes qui, selon nos fumistes, ne demanderaient pas mieux que de se plier à la précarité pour explorer les voies de la connaissance encyclopédique des petits métiers et renouer avec l’époque de Dickens pour réapprendre la vie : la sénilité est d’ailleurs le propre des vieux croûtons.

 

Alors après le coup de semonce du Brexit, la propagande européiste en remet une couche.

Sans vergogne car c’est un sentiment que ne cadre pas avec l’efficacité capitaliste : le petit jeune qui vole son sac à une vieille dame est un monstre mais le financier qui la rançonne est un homme d’affaires, un manieur d’argent.

 

Les Britanniques ont donc voté sans savoir ( le conditionnel est superflu tant la chose est évidente à leurs yeux ) vers quoi ils s’engageaient.
On trouve opportunément quelques thuriféraires londoniens de l’Union Européenne pour dénoncer ce référendum dont les extravagances sautent aux yeux : ainsi, première incongruité, cette idée de demander son avis au peuple !

Aussi bien réclament-ils que le match soit rejoué au parlement majoritairement composé de partisan du maintien ; un acte de forfaiture est si vite oublié, on en sait quelque chose en France où le parlement a effacé 2005 et où les félons sont passés indemnes à travers les gouttes de l’opprobre pour continuer à parader, toute honte bue dans le champagne des réélections.

 

La gérontocratie, voilà l’ennemi.

Le retraité à 800 Euros par mois serait bien surpris de savoir à quel point il suscite l’aversion des forces vives et il n’est pas toujours conscient de participer du grand complot visant à empêcher les ploutocrates de danser en rond sur le tombeau des illusions perdues mais avec les applaudissements nourris des prébendiers et des songe-creux se confondant en remerciements pour l’obole qui gratifie leur nullité.

Alors, comme d’aucuns envisagent le retrait du permis de conduire aux gens d’un certain âge ( bien qu’ils soient rarement à l’origine d’accidents graves ), on devrait également retirer leurs droits électoraux à ceux chez qui l’âge tendrait à conforter des opinions contraires à la voix tracée par ceux dont l’innée sagesse dicte l’itinéraire.

Ils ne sont plus intégrés au processus de production, sinon négativement pour peser sur sa compétitivité en raison de leurs rentes, alors, s’insurgent les beaux esprits, quel droit ont-ils, tous ses retraités, ces laissés-pour-compte de la crise, ces chômeurs ou assistés de tout acabit, d’encore donner leur avis et de peser sur les choix de la nation ?

Et de favoriser, ces pelés, ces galeux, ces tondus de la mondialisation ! la victoire du brexit au point que les gens raisonnables en sont venus à devoir se lamenter sur les conséquences ( leurs lamentos sont remarquablement accordés à l’unisson ) 
les groupes financiers menacent de quitter la City pour aller à Francfort, chiche !

S’ils sont venus à Londres, c’est par respect pour la Livre Sterling et parce que l’Euro ne leur en inspire pas, du respect !
On sollicite dans des reportages orientés le crêpier français de Londres qui se demande si dorénavant les Anglais apprécieront encore ses douceurs ( de la mauvaise influence du brexit sur les perceptions gustatives reste un opuscule à écrire ) et tous ces Français ( et autres Européens) occupés à Londres qui s’interrogent sur leur avenir et à qui on fait croire que va se mettre en place une grande transhumance à grands coups de pied dans le derrière.

 

Rappelons tout de même à ces oiseaux de mauvais augure que, par exemple, le quartier de Soho à Londres a été fortement marqué par une présence française dès la fin du 17e avec les huguenots et ensuite les royalistes fuyant les conséquence de la révolution et tant d’autres pour des raisons de confort intellectuel.

 

En grossissant le trait sur les catastrophes à venir qui Dieu merci ! prennent le temps de la réflexion avant de se produire, on assiste aujourd’hui un peu partout à l’instrumentalisation du vote britannique à des fins intérieures afin de dissuader d’autres peuples lassés du Moloch d’exprimer leurs sentiments eurosceptiques.

Mission déjà réussie avec les Espagnols qui ont voté, la peur au ventre, pour les deux partis européistes préférant la calamité de les voir revenir au pouvoir à un renouveau incertain : on leur a tant dit que le ciel était tombé sur la tête des Britanniques qu’une majorité à préféré se préserver : comme Gribouille, ils se sont jetés à l’eau pour échapper à la pluie.

Il ne me viendrait pas à l’idée de contester leur choix et j’en aurais espéré autant de ceux qui se répandent sur les ondes et considéreraient volontiers le vote britannique comme nul et non advenu.


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6 réactions à cet article    


  • Spartacus Lequidam Spartacus 28 juin 2016 12:59

    Wahahahahahahha ! 

     smiley smiley smiley « des politiques de l’offre associées à une austérité »
    Politique de l’offre ??? avec 57% du PIB étatistes....Wahahahahahahha ! 
    Austérité ???Vous avez vu la dépense publique diminuer ? Non elle a augmenté ! 
    Des fonctionnaires en moins ? Non il y en a de plus en plus !
    Des fonctionnaires au revenus diminués ? Non c’est absentéisme sans compter et gamelles exceptionnelles en plus.
    L’ôôôôôoôôstériiiiitééééé !!!! Quelle rigolade.

    « Ces ses retraités, ces laissés-pour-compte »....Wahhahaha !!!!
    Pas tous ! 
    C’est la catégorie ,sociale la plus riche qui vit au dépens des autres...
    A commencer par les régimes spéciaux et statutaires..

    « ces chômeurs ou assistés » mais non, 1/3 des habitants n’asistent pas les chômeurs, les fonctionnaires, les employés de EDF ou SNCF ne payent pas eux aucune cotisation chômage...

    Et si les anglais dégagent c’est surtout à cause des sociaux démocrates et leur socialisme qui mettent normes et bureaucratie....
    Sans compter cette sécu collectiviste par répartition, pyramide de ponsi qui oblige à importer sans le dire au peuple des migrants pour payer les dettes laissée par un système qui n’est en rien capitaliste...



    • tf1Groupie 28 juin 2016 13:10

      De quels gigantesques « sacrifices » ayant obtenu des droits sociaux se revendique ce vieux ?

      Il est parti à la retraite à 60 ans en ayant arraché de haute lutte une dette faramineuse qu’il va laisser aux générations suivantes.
      Entretemps il a battu le pavé à maintes reprises pour que surtout rien ne change.


      • scorpion scorpion 28 juin 2016 16:08

        Et toi la Groupie qu’est ce que tu fais pour que ca change à par la lacher ta fiente journalière sur ce site ? Quels sacrifices tu as fais Dugland ? Ce que qu’on espère c’est que tu ne laisses pas ta faramineuse connerie aux générations futures.


      • Alpo47 Alpo47 28 juin 2016 13:33

        Sourions ...

        Il n’y a plus de « plan de licenciement », il n’y a que des « plans de préservation de l’emploi ».


        • tonimarus45 28 juin 2016 16:42

          bonjour—Desole quand je vois a la tele que l’on appelait a l’epoque «  »dany le rouge«  » (il s’est fortement decolore depuis)j’ai devant les yeux le chapitre de son bouquin ou il avouait , lorsque qu’il etait educateur, ce laisser tripoter par des enfants.Et j’ai la nausee.Mais parait que ce n’est pas bien de le rappeler ????

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