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Accueil du site > Tribune Libre > La condition humaine en question : Devons-nous avoir peur de la science (...)

La condition humaine en question : Devons-nous avoir peur de la science ?

« Essayer d'expliquer le début de l'apparition de la vie par le hasard, c'est admettre que lors de l'explosion d'une imprimerie, il ait pu se former un dictionnaire tout seul. »

Edwin Couklyn, biologiste

 

En ce mois de Ramadhan les musulmans sont appelés à une introspection sur le sens premier de ce pilier de l'islam. Au-delà du rituel suivi avec plus ou moins de conviction, l'on constate que la foi est vécue pour beaucoup dans le regard des autres, dans le paraître. La religion est instrumentalisée quelle que soit la religion pour l’hégémonie et non pour l’apaisement voire, un œcuménisme pour se pencher d’une façon apaisée sur le cheminement de l’humanité et ses perspectives prévisibles -à ce rythme d’anomie- vers son extinction, à savoir la sixième extinction que beaucoup de scientifiques n’arrêtent pas de nous annoncer.

De ce fait, il n'y a pas de mon point de vue de débat concernant la condition humaine et ceci quelles que soient les espérances des hommes. L'anomie actuelle fait que le monde court à sa perte, du fait de la perte de repères d'une course vers l'abîme qui peut se décliner de différentes façons : luttes pour des leaderships mortifères, convulsions climatiques exacerbées par l'ébriété énergétique.

Cependant, une révolution apparemment douce, mais inexorable est en train de se réaliser à bas bruit. Elle risque de problématiser la condition humaine en la banalisant, en la liquéfiant dans un continuum où l'homme n'est plus le résultat d'un miracle, voire d'un dessein de la création, mais celui d'une loterie qui a fait qu'un jour nous avons touché le gros lot du fait que les dés ont roulé du bon côté. Einstein disait que Dieu ne joue pas aux dés.

Ce tsunami invisible a un nom : le trans-humanisme, un mot nouveau qui fait peur : Le trans-humanisme se base sur le fait que l'homme est en amélioration constante et la science est là pour le conforter quitte à enfreindre les limites éthiques. Dans la Déclaration des trans-humanistes nous lisons : « L'avenir de l'humanité va être radicalement transformé par la technologie. Nous envisageons la possibilité que l'être humain puisse subir des modifications telles que son rajeunissement, l'accroissement de son intelligence par des moyens biologiques ou artificiels, la capacité de moduler son propre état psychologique, l'abolition de la souffrance et l'exploration de l'univers.

Les dernières prouesses d'une science sans garde-fous

Nous allons dans ce qui suit donner quelques exemples d'avancées scientifiques majeures sans garde-fous car elles touchent à l'intimité de la condition humaine. A l'heure actuelle, la biotechnologie utilise le système Crispr-Cas9 pour la modification de gènes. Cependant, selon Jennifer Doudna codécrouvreuse avec Emmanuelle Charpentier du système Crispr-Cas9 : « Il est trop tôt pour éditer génétiquement des humains ». Pour elle les capacités inédites du couper-copier-coller génétique offertes par Crispr-Cas9 ont soulevé nombre de questions éthiques, quant à son utilisation pour modifier le patrimoine génétique de la lignée humaine. La possibilité de modifier l'ADN des cellules stimule l'imagination de beaucoup de gens. (...) La question éthique est de savoir qui veut appliquer ces techniques, qui y a accès, qui décide de les employer. une troisième crainte est que certains fassent la course, pour commercialiser cette technologie, promettre à des parents un bébé avec telle ou telle caractéristique alors que nous n' avons pas les moyens de le faire. Si le premier bébé Crispr devait être conçu parce que ses parents rêvaient qu' il ait les yeux, bleus, ce serait une catastrophe. » (1)

Dans le même ordre, d'un manque de vigilance de l’éthique , en Chine, pays où les rapports à l'éthique sont différents, les applications potentiellement dangereuses pour la condition humaine telle que nous la connaisson, ne sont pas encadrées. Ainsi, on apprend l'installation ambitieuse et futuriste d'une « usine » qui espère produire en masse un million de vaches tous les 12 mois d'ici 2020. Non seulement elle va cloner du bétail, mais l'usine, va également répondre à des besoins plus spécifiques, par manipulations génétiques, des chiens policiers et des chevaux de course pur-sang. Pour Xu Xiaochun, P-DG de Boyalife, la société qui met en oeuvre le projet, « la viande et le lait de vache, de porc, et les clones de chèvre et la descendance de tous les animaux clonés sont aussi sûrs que les aliments que nous mangeons tous les jours. (...) actuellement, la seule façon d'avoir un enfant est d'avoir une moitié par la mère, une moitié par le père. Peut-être que dans le futur, vous aurez trois choix au lieu d'un. Soit vous avez cinquante-cinquante, soit vous avez un choix d'avoir 100 pour cent des gènes du père ou 100 pour cent des gènes de la mère. Ce n'est qu'une question de choix. » (2)

Dans le même ordre, des chercheurs de Harvard annoncent publiquement le 2 juin 2016 dans la revue Science leur volonté de créer un génome humain synthétique. Un projet controversé en raison des nombreuses interrogations éthiques qu'il suscite. La description de ce projet baptisé Human Genome Project-Write ou HGP-write est publiée dans la revue Science (...) « Les applications potentielles des résultats de HGP-write sont notamment la possibilité de créer des organes humains pour des transplantations et de produire des lignées de cellules résistantes à tous les virus et cancers », écrivent ces chercheurs. Le génome humain synthétique pourrait permettre de créer des embryons sans parents biologiques. (3)

Pour Arnold Munnich pédiatre-généticien de l'hôpital Necker à Paris : « Nous ne sommes pas réductibles à une molécule d'ADN. » Ce qui m'inquiète, c'est le glissement sémantique qui s'est opéré, et qui conduit à accréditer l'idée que, comme le gène est la cause de la maladie, alors il suffit de le remplacer et tout ira bien. La génétique n'est pas la solution...(...) Le gène explique le fonctionnement du vivant, mais ne dit pas la suite. Notre avenir n'est pas codé dans nos gènes, notre futur n'y est pas inscrit. Nous sommes évidemment programmés, mais pour autant nous sommes libres, et cette liberté n'est pas dictée par la séquence primaire de nos gènes. (...) Aux Etats-Unis déjà, il y a des entreprises qui proposent une lecture de votre génome. » (4)

Ainsi, par exemple, on annonce que la science s'attaque, frontalement, au bastion le plus profond, le plus secret, le plus intime, le plus mystérieux de l'humanité. Le décryptage du génome humain proche à 98% de celui du chimpanzé ouvre des horizons éthiquement contestables. Le professeur Patrick Gaudray a bien raison d'être inquiet. Pour la première fois, dans l'histoire, en effet, des scientifiques ont modifié les gènes d'embryons humains. En effet, des rumeurs soulevées dans un article de la MIT Technology Review intitulé « L'ingénierie du bébé parfait », soupçonnaient, déjà, que des scientifiques chinois travaillaient sur l'utilisation de cette technologie ». (5)

La science et moi : qui suis-je vraiment ?

C'est par ces mots que Miriam Gablier s'interroge sur son rapport à la science. Elle écrit : « Certaines données scientifiques nous questionnent sur notre identité. Car face à certains chiffres, nous sommes en droit de nous demander : mais qui sommes-nous vraiment ? La science nous dit que nous sommes faits en moyenne à 70% d'eau. « Mais si l'on compte les objets, c'est-à-dire le nombre de molécules présentes dans une cellule, celle-ci est alors faite à 99% d'eau. Il faut compter jusqu'à 100 pour trouver un objet qui ne soit pas de l'eau dans une cellule », nous dit le Pr Marc Henry, chercheur en chimie et spécialiste de l'eau. 99% des molécules qui composent nos cellules sont des molécules d'eau, de plus il y a, non pas deux fois, mais 10 fois plus de bactéries dans notre corps que de nos propres cellules humaines. 10 puissance 15 bactéries contre 10 puissance 14 cellules. « C'est-à-dire que (plus de) la moitié de moi-même, ce n'est déjà pas moi-même en quelque sorte », explique Jeremy Narby, un anthropologue. Que font-elles là, toutes ces bactéries ? Sont-elles en train de nous parasiter ? Pas du tout. « Nous avons besoin de ces bactéries pour préserver le bon fonctionnement de notre écologie interne. explique Dorion Sagan, fils et collaborateur de Lynn Margulis, une biologiste spécialiste des bactéries. » (6)

Qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains ?

« Comme l'explique l'article « la coopération du vivant, il y a de cela des milliards d'années, des bactéries ont accepté de s'emboîter pour être plus efficaces ensemble, ce qui a donné naissance à l'ancêtre de la cellule humaine. (...) Nous sommes composés des mêmes éléments chimiques et des mêmes bactéries qui composent la nature. (...) Nous partageons la très grande majorité de notre génome avec nos cousins les primates. Alors qu'est-ce qui explique nos caractéristiques ? Il est indiscutable qu'à grande échelle nous avons nos spécificités. La réponse ne se trouverait pas dans les composants de notre corps, « mais dans la manière dont ils s'organisent. (...) « Comme l'explique le biologiste Ludwig Van Bertalanffy, l'évolution crée à chaque étape une nouvelle stabilité dynamique d'une complexité supérieure. Une nouvelle conscience émerge, qui unifie les informations échangées entre les composants » », poursuit Erwin Laszlo. Nous sommes une sorte de table périodique des éléments organisée en une splendide mosaïque en 3 - et peut-être plus - dimensions qui donne la vie à la conscience humaine. » (6)

« Ce sont le même air, la même eau, les mêmes nutriments, les mêmes particules de lumière, qui sont à l'intérieur et à l'extérieur de nous et des autres êtres vivants. Nous sommes alors faits d'une danse de poussière d'étoiles car les atomes qui font notre corps sont vieux comme le monde et ils continuent de circuler(...) « Nous sommes un système vivant ouvert, qui échange continuellement de la matière, de l'énergie et de l'information avec l'environnement. Le monde n'est pas en dehors de nous et nous ne sommes pas en dehors du monde », explique Erwin Laszlo.. (...) Notre conscience humaine, précieuse, nécessaire à notre cohérence, ne serait qu'un bout d'une vaste conscience à laquelle nous aurions aussi potentiellement accès via notre matière et nos sens. » (6)

La conscience de nous-mêmes disparaîtra-t-elle avec la robotisation des fonctions vitales de l'organisme ?

Justement, cette conscience que nous avons de nous même est-elle un patrimoine unique par rapport aux autres créations ou une simple avance que l'on peut améliorer pour produire une nouvelle espèce : un homme réparé, un homme augmenté, un homme qui deviendrait à terme, une chimère : mi-homme, mi-robot. « La Science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d'être des hommes », disait Jean Rostand (biologiste). De nos jours, il est d'usage de dire et d'écrire que la science, à terme, a vocation pour tout expliquer et que rien n'arrête le progrès catalysé justement par une science conquérante dont on dit qu'elle s'oppose à la religion en ce sens que les miracles sortent, de plus en plus, des laboratoires, poussant, ainsi, les religions dans leurs derniers retranchements, surtout quand elles font preuve de « concordisme ».

S'il est vrai, par exemple, que la science nous a délivré des superstitions, qu'elle a permis à l'homme de bien- vivre, de reculer les limites de son destin, il n'en demeure pas moins, que la science, inexorablement, s'attaque d'une façon frontale à l'homme en ce qu'il a de sacré : sa nature, car les prouesses de la science problématisent les chasses gardées des récits religieux pris dans leur sens littéral. Quand un savant redonne la vue ou permet à un tétraplégique de marcher, est-il en concurrence avec la fameuse phrase du Christ : « Lazare, lève-toi et marche ! » La maladie, « la vieillesse et la mort ne sont plus une fatalité » Les technologies peuvent nous aider à endiguer ou retarder ces « maux », de rester en bonne santé tout en augmentant nos capacités intellectuelles, physiques et émotionnelles.

Conclusion

La boîte de Pandore du prométhéisme est, de notre point de vue, ouverte, il semble, malgré des protestations molles, çà et là. L'orgueil humain fait qu'il veut, lui-même, créer la vie ! En acceptant psychologiquement, d'abandonner une partie de nous-mêmes, de ce qui fait notre condition d'Homme, au profit d'une Nature, graduellement, hybride pourvu que l'on survive, voire que l'on rajeunisse, avec une promesse l'immortalité dans trente ans. Ces soi-disant « miracles » pour l'immense majorité, sont en fait, le reflet de notre ignorance et de notre naïveté en face de ceux qui font de la religion mal comprise, un instrument de domination des âmes.

Curieusement, peu de chercheurs se sont pas interrogés sur cette mélodie secrète qui fait qu'avec une complexité extraordinaire, la machine humaine fonctionne et que quelque part un « horloger transcendant » règle tout cela à partir de la création des mondes qui ne peut être le fruit du hasard. 

 Le professeur Trinh Xuan Thuan, astrophysicien àl'université de Virginie dont l'expérience scientifique se conjugue avec la philosophie bouddhiste, s'inscrit en faux. Il met en avant le « principe anthropique » selon lequel la vie n'est pas apparue « par hasard » mais faisait partie dès le départ du « projet » de l'univers qui tend à organiser la matière vers la complexité et donc l'apparition de la vie et de la conscience. Car comme le dit Trinh Xuan Thuan, « l'univers a été réglé très précisément pour l'émergence de la vie et de la conscience. Le réglage initial est d'une virtuosité époustouflante : on pourrait le comparer à l'habileté d'un archer qui réussirait à planter sa flèche au milieu d'une cible carrée de 1 centimètre de côté, éloignée de 15 milliards d'années-lumière. »

Allant plus loin Le physicien Michio Kaku l'un des créateurs et développeurs de la théorie révolutionnaire des cordes annonce début juin 2016 qu'il a trouvé des preuves de l'action d'une force « qui gouverne tout. » Il affirme avoir développé une théorie qui pourrait pointer vers l'existence de Dieu. « Je conclus que nous sommes dans un monde fait par des règles créées par une intelligence », a-t-il affirmé. « Pour moi, il est clair que nous existons dans un plan qui est régi par des règles qui ont été créées, formées par une intelligence universelle et non pas par hasard. » (7)

Enfin, pour Stephen Hawking c'est la science elle-même et non la théologie qui pose la question de l'existence d'un créateur. L'accordeur transcendant qui remplacerait le hasard. Pour les musulmans, le monde n'a pas été créé par hasard. « Je n'ai pas créé le ciel et la terre et tout ce qu'il y avait entre ces deux éléments sans aucun but. C'est l'opinion que tiennent les mécréants. « (Coran : Sourate Sad : 27). Pour Francis Crick, prix Nobel de biologie « l'origine de la vie paraît tenir actuellement du miracle, tant il y a de conditions à réunir pour la mettre en oeuvre. »

Peut être que le secret du bonheur serait dans une science responsable « al ‘ilm anafa'e », « le savoir utile » comme le prône le Coran, qui fait sien les découvertes merveilleuses de la science, mais qui s'auto-limite pour garder, plus que jamais à l'homme, sa singularité d'Homme, en tournant le dos à cette ivresse de puissance factice cet hubris humain que nous promet une science sans éthique. Car tout être humain ne peut vivre sans un principe porteur de sens c'est-à-dire sans transcendance.

Si nous ne voulons pas disparaitre du fait de notre égocentrisme, car il faut bien comprendre que l’univers continuera à fonctionner sans l’homme, nous devons nous interroger sur cette transcendance qui nous interpelle cet éternel horloger de Voltaire qui fait que malgré l’immense complexité, de la création de l’Univers, malgré le miracle de la création de la terre et de la vie sur terre, l’avènement de l’homme lui-même est un autre miracle qui nous interpelle. Il ne peut pas et les hommes de science le disent, y avoir de hasard ! il ya quelque choses ! Qu’est cela pourrait être ? Chacun de nous dans son cheminement de la vie à la mort est sujet à ce type de réflexion , Justement quel crédit accorder à l'annonce des transhumanistes à l'instar de R. Kurzell le gourou de Google qui nous promettent l'immortalité en 2045 ? la question reste posée

 

1. http://www.lemonde.fr/biologie/article/2016/03/21/science-23-3-entretien-jennifer-doudna-il-est-trop-tot-pour-creer-une-personne-genetiquement-editee_4887259_1650740.html#LBTEtpuMIaq7ek6U.99

2.. https://www.express.co.uk/news/science/658057/CLONING-factory-to-launch-producing-cattle-pets-and-eventually-HUMANS

3.AFP : Des chercheurs veulent créer un génome humain synthétique 06/06/2016

4. http://www.liberation.fr/debats/2016/04/28/arnold-munnich-nous-ne-sommes-pas-reductibles-a-une-molecule-d-adn_1449233

5. http://www.toolito.com/news/scientifiques-chinois-embryon-humain-genetiquement-modifie/

6. http://www.pressenza.com/fr/2016/06/science-moi-suis-vraiment/

7. http://ageac.org/en/multimedia/scientist-says-he-found-definitive-proof-that-god-exists-2/

Article de référence http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_ chitour/244732-devons-nous-avoir-peur-de-la-science.html

 

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

 


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31 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 2 juillet 2016 09:16

    Plus la science avance, plus il y a de morts (guerres) de par le monde...de pauvres de dettes de pollution et de chômeurs... !


    • mmbbb 2 juillet 2016 11:21

      @Le p’tit Charles c’est logique la premiere guerre mondiale a ete le resultat des avancees scientifiques du XIX siecle Chimie de synyhèse ( gaz yperite ) et de l’appropriation de la technologie de la revolution industrielle ( obus, char aviation ect ). Nous n’avons pas changer de « paradigme » pour faire pompeux depuis .


    • Le p’tit Charles 2 juillet 2016 12:40

      @mmbbb.....C’est la science au service de la barbarie...ou la connerie humaine... !


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2016 12:45

      @Le p’tit Charles
      Oui, vous avez parfaitement raison : c’est à cause de la science, et particulièrement de la recherche fondamentale, que l’Irak et la Syrie sont depuis des années à feu et à sang.
      Le génocide atroce des Yézidis(*), l’exil bientôt complet des chrétiens d’Orient qui n’ont pas encore été massacrés, ont bel et bien été commis au nom du rationalisme scientifique hérité de la période classique.

      « Descartes est grand ! ». « Spinoza est grand ! ». « Voltaire est grand ! ». « Einstein est grand », et quelquefois, dérisoirement, pour éviter le sexisme : « Marie Curie est grande ! »
      C’est en éructant les noms de ces parfaites crapules et de plusieurs autres tout aussi criminelles qu’auront ont été massacrés les spectateurs du Bataclan, les voyageurs de quelques gares et de plusieurs aéroports.
      Moi, je l’avoue, de la science et d’un rationalisme qui font tant de morts, je commence à avoir sérieusement ras-le-bol.

      (*) A cette page, le Père Patrick Desbois, qui s’est particulièrement intéressé au traitement que la science moderne impose aux Yézidis, répond à plusieurs questions. C’est à lire absolument ; seuls les faux culs et les salauds, dans dix ans pourront dire : « on ne savait pas ».
      http://www.letelegramme.fr/bretagne/pere-patrick-desbois-daesh-commet-un-genocide-contre-le-peuple-yezidi-20-02-2016-10964088.php


    • alinea alinea 2 juillet 2016 13:19

      @Christian Labrune
      Il faut reconnaître que les daeschiens ont un savoir vivre exemplaire.
      mais comment faisaient les inquisiteurs avec les Cathares et autres hérétiques ? Notre fine équipe avec les Amérindiens ? Les Hutus avec les Tutsis ? Les « hommes supérieurs » avec les « sous-hommes » ? Et le colon avec le colonisé ?
      Ne serait-ce pas plutôt une caractéristique « d’une certaine catégorie d’humains » ?


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2016 18:15

      @alinea
      Les bourreaux ont toujours leurs raisons, il faut les comprendre, il faut se mettre à leur place et il faut les plaindre. Les bourreaux sont infiniment plus à plaindre que leurs victimes. Si vous étiez du côté de Mossoul ou de Raqqa, munie d’un couteau et devant un type qu’on vous amènerait en chemise et les mains attachées derrière le dos, la tentation de l’égorger, avouez-le, serait si forte que vous ne pourriez pas vous en empêcher. Vous vous diriez : plutôt lui que moi, et vous trancheriez dans le vif. C’est très humain, n’est-ce pas ? Tous les hommes (et les femmes aussi, bien évidemment) sont comme ça, et il faut les comprendre.
      Dans le « Gorgias », Socrate est d’un avis tout différent. Il estime qu’il est plus honteux d’infliger un traitement injuste que de le subir. Cela choque beaucoup le bon sens de Calliclès. Entre Socrate et Calliclès, il faut choisir. Vous préférez visiblement Calliclès.
      Sur les chrétiens d’Orient et les Yézidis qu’on est en train de massacrer en ce moment même, pendant que nous tapotons sur nos claviers, je ne saurais trop vous conseiller de faire l’essai de votre relativisme : allez donc leur dire que ce qui leur arrive, ils ne l’ont pas volé, que ce qui se fait aujourd’hui au Moyen-Orient se faisait en France dans les jours qui ont suivi la Saint-Barthélémy de l’an 1572. Cela leur sera une puissante consolation, et cela vous donnera bonne conscience : au moins, vous aurez fait quelque chose.
      .


    • alinea alinea 2 juillet 2016 21:14


      Vous me décevez beaucoup Christian Labrune, je n’ose croire que c’est le vieillissement qui rend votre esprit d’habitude acéré, à ce point étroit, à côté du sentier !
      Je ne vois aucune excuse dans ce que j’ai écrit, une sourde rage au contraire parce que je pleure les victimes de cette engeance humaine à ce point monstrueuse. Mais la seule chose qui est certaine c’est que cela existe, je dirais, depuis que l’homme a inventé la civilisation.


    • gaijin gaijin 2 juillet 2016 09:46

      la question de l’humain est la tache aveugle de la science puisqu’il est dès le départ exclu du processus d’objectivation. il semble aujourd’hui se réintroduire comme question mais il déjà trop tard ainsi que le prouve la question :
      « La conscience de nous-mêmes disparaîtra-t-elle avec la robotisation des fonctions vitales de l’organisme ? »
      cela suppose qu’il y a une conscience de nous même mais a moins d’appeler conscience le vague sentiment de je suis qui nous anime notre conscience de nous même est minimale et principalement animée par des pulsions inconscientes ( biologiques et émotionnelles ) ainsi que par des conditionnement mentaux .......
      mais il paraît que nous avons une conscience puisque le mot existe ça doit être vrai et donc nous nous sentons dégagés de la question : suis je conscient de moi même ? de quoi de moi même suis je conscient ?
      contrairement a ce que dit je ne sais plus quel crétin cité dans l’article nous ne sommes pas devenu des dieux trop tôt nous nous sommes appelés humains trop tôt alors que nous ne sommes en tant qu’espèce que des singes sapiens. humain viendra plus tard peut être quand le singe sapiens aura pris conscience de son potentiel de conscience. la nouvelle espèce pourra alors être appelée homo consciensus consciensus ( conscient d’être conscient pardon pour le latin de cuisine )
      mais ainsi que j’ai l’ai dit il est déjà trop tard chacun étant persuadé d’être conscient ( y compris a 3 grammes ) personne ne veut faire l’effort de le devenir .......c’est tout le problème avec l’humain apparaît la notion d’effort et de responsabilité ( la notion d’évolution automatique cesse avec le singe ) posez vous maintenant la question avez vous dans votre vie fait le moindre effort dans le sens de votre conscience ? si oui vous êtes en voie d’humanisation si non vous avez décidé de rester un singe sapiens
      les questions soulevées par le transhumanisme ne sont pas des questions d’étique mais de rentabilité : pouvons nous le faire ? est ce rentable ? quoi que vous pensiez de n’importe quoi si vous répondez oui a ces deux questions cela se fera ......
      vous
      le ferez .....



      • Jean Keim Jean Keim 2 juillet 2016 11:59

        @gaijin
        La conscience localisée disparaîtra et l’autre non.


      • gaijin gaijin 2 juillet 2016 12:07

        @Jean Keim
        oui on peut en effet le formuler comme ça ......


      • Jean Keim Jean Keim 2 juillet 2016 09:48

        Merci pour cet article intelligent et j’adore la citation liminaire de Edwin Couklyn.


        Pour ce qui est de l’horloger ... , mais oui il y a de l’intelligence dans l’univers et il y a qq. chose de fondamental ; dans les rares moments où est le silence de la pensée , il n’y a rien sur quoi s’accrocher.

        • Phoébée 2 juillet 2016 10:33

          La citation liminaire n’explique rien. Le but du monde, si il en a un, ce serait la création d’un livre, au choix : Le Coran, la Bible..... votre bibliothèque ?


        • Jean Keim Jean Keim 2 juillet 2016 11:57

          @Phoébée
          Non c’est simplement une figure de style, un parallèle.


        • mmbbb 2 juillet 2016 10:40

          rien de nouveau sous le soleil. Ces memes questions ont été posées à chaque avancée significative de la science. Decouverte des groupes sanguins avec la transfusion,sanguine, vaccin etc . Dès l invention de la pilule contraceptive, les débats furent tres houleux puisque nous touchions a la conception de l’etre Certains medecins refuserent de la prescrire Quant a l’auteur il semble oublie l’eugénisme qui etait tres en voque au XIX et qui ne fut pas uniquement adopte par les nazis. Et pour finir, l’auteur devrait mettre en relation l’explosion demographique et l’avancee scientifique occidentale . Sans l’apport de cette science ( LOMS qui a eradiquée la variole par exemple ) , nous aurions une mortalite infantile tres elevee . Nous avons eu la volonté d’infléchir la nature. Quant a l’immortalité en 2045 je pouffe de rire, j’ai une collègue qui a un cancer elle bénéficie des derniers protocoles et pourtant il n’a pas de rémission. La biologie garde ses secrets Les scientifiques nous avaient fait la mémé blague avec la fusion thermonucleaire qui aurait du être maîtisée . Un peu plus d’humilité siérait à ces neo scientifiques.


          • Francis, agnotologue JL 2 juillet 2016 12:11

            « Essayer d’expliquer le début de l’apparition de la vie par le hasard, c’est admettre que lors de l’explosion d’une imprimerie, il ait pu se former un dictionnaire tout seul. »

             
            Comprendre qu’un dictionnaire ait pu se former tout seul au bout d’une infinité d’explosions d’imprimeries, c’est se faire une idée correcte de ce qu’est l’infini. Pour moi, la transcendance est là.

            • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2016 12:16

              Qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ?
              ---------------------------------------------------------------------------

              A cette très importante question, je réponds sans hésiter : c’est l’islam.
              C’est Allah qui a voulu et créé le monde, pour le bonheur de tous les musulmans, c’est-à-dire de tous les hommes puisque, selon la théologie islamique et la signification même même du mot « islam » il n’en est aucun qui ne naisse soumis à Dieu et promis, dans ce monde comme dans l’autre, à la grande paix d’Allah.

              Comme tout croyant sincère, il m’arrivait quelquefois de douter, mais au terme de ce mois de Ramadan, il me semble que le doute ne devrait plus être autorisé. Ma certitude désormais bien ancrée s’appuie sur une information miraculeuse que je viens de trouver au bas d’une autre paged’AgoraVox et que je livre à la méditation de tous ceux qu’une impiété diabolique pourrait encore quelquefois tenter. C’est là :

              http://www.dreuz.info/2016/06/24/liste-des-attentats-du-mois-de-ramadan-mise-a-jour-quotidienne-2/

              Tous ces salauds de transhumanistes, après ça, peuvent bien aller se rhabiller. Leurs rêveries criminogènes sont infiniment en dessous de ce tout que l’islam peut produire durant seulement les quatre semaines de son mois sacré.
              Allah akbar ! Allah akbar ! Allah akbar !


              • Jean Keim Jean Keim 6 juillet 2016 08:01

                @Christian Labrune
                Au terme d’un mois de ramadan, les corps et les esprits sont fatigués smiley



              • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2016 12:22

                ERRATUM

                Je vois que le lien, pourtant recopié à l’identique, ne s’ouvre pas. C’est dommage, la chose était des plus instructives. J’essaie donc encore une fois. Sinon, en transportant le lien dans la fenêtre du navigateur au lieu de cliquer dessus, ça marche.

                http://www.dreuz.info/2016/06/24/liste-des-attentats-du-mois-de-ramadan-mise-a-jour-quotidienne-2/


                • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2016 12:25

                  @Christian Labrune
                  Cette fois, ça marche. La première fois, le lien s’était copié en caractères gras, je ne l’avais pas remarqué, et c’était la cause probable du dysfonctionnement.


                • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2016 12:57

                  Je viens de parcourir rapidement les réactions à cet article. Le phénomène de la crédulité est extraordinaire à observer : un os à ronger a été jeté sur AgoraVox, et même s’il est en plastique, toute la meute des naïfs, sans le moindre esprit critique, commence à ronger avec application, à tonner en choeur, donc, contre la science et ses éternels méfaits.
                  Ah, le temps du silex et de la guerre du feu ! Fort heureusement, à Raqqa ou à Mossoul, on y revient tout doucement. Quel bonheur !


                  • tf1Groupie 2 juillet 2016 13:39

                    Je ne sais pas qui est cet Edwin Couklyn, mais à lire sa citation il ne m’a pas l’air très malin.


                    • Algérien (---.---.232.217) 2 juillet 2016 16:28

                       Ce qui me révolte, c’est le clonage de millions de vaches, de porcs, de chiens et de pur-sang : jusqu’où iront-ils ? 

                      Tout ça, à cause de Noé.Père de la société de consommation !

                      • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2016 17:51

                        @Algérien
                        Un clone de vous-même ne serait pas plus ce que vous êtes qu’un jumeau parfait n’est son frère. Il y a quand même beaucoup de jumeaux dans le monde, c’est une petite bizarrerie génétique qui n’est pas rarissime ; c’est comme de naître avec des cheveux roux ou d’être albinos, mais c’est même moins remarquable : quand les deux individus identiques ne sont pas côte à côte, personne ne risquera de deviner en voyant l’un qu’il en existe un autre avec lequel on pourrait le confondre à première vue.

                        Je ne plaindrai donc pas plus les animaux clonés que les jumeaux vrais, lesquels peuvent très bien mener, malgré cette particularité, des existences parfaitement heureuses et intéressantes.

                        Je parlais plus haut du génocide des Yézidis, de l’exil des chrétiens d’Orient qui n’ont plus guère d’autre choix, souvent, que de s’enfuir ou d’être exterminés. Voilà quand même un tout autre problème, et incriminer la science au nom de l’islam, une science dont on tire tant de bénéfices remarquables, quand l’obscurantisme islamique, qui est son contraire, massacre à l’envi des populations entières avec des raffinements de cruauté, je pense que c’est vraiment le se foutre du monde. C’est en tout cas une forme de cynisme particulièrement abjecte.


                      • DTC (---.---.85.183) 2 juillet 2016 18:21

                        La science c’est bien quand elle fait une pilule qui enlève mon mal de tête, mais c’est pas bien quand j’appuie sur un bouton qui ça fait tout péter.


                        • DTC (---.---.85.183) 3 juillet 2016 01:11

                          @mala testa

                           smiley


                        • clostra 2 juillet 2016 19:59

                          Bel article à la croisée de la Science. Sans ajouter « et de la religion » puisque la « croyance » en un « esprit efficient et supérieur » se pose désormais en terme « scientifique ».

                          La Bible exprimerait en quels termes la création aurait été confiée à l’homme dont la mission serait de nommer chaque chose. C’est ce dont notre cerveau « humain » est capable. Observer, nommer, décrire, contempler, admirer, comprendre. Homo sapiens.

                          Homo Faber lui serait inférieur ... malheureusement.

                          Evidemment, on ne doit pas tout confondre de ce que réalise l’homme comme de « réparer » des anomalies de la nature, les maladies génétiques. Ces accidents, ne sont que des accidents. Certains de ces accidents ont été sélectionnés comme profitables à un nouvel environnement. Ce constat est une des entrées d’une réflexion éthique.

                          Dans le domaine, si nous ne sortons pas illico d’un certain type de société dite de profit, l’humanité va à sa perte. C’est bien là la question.

                          Illustration : (elles foisonnent) un article récent basé sur une étude scientifique affirme que, contrairement à ce qui avait fini par être communément admis, le beurre n’est pas responsable des maladies cardiovasculaires. http://www.francesoir.fr/societe-sante/le-beurre-innocente-face-aux-maladies-cardiovasculaires

                          Nous savons depuis le début, que les études « scientifiques » destinées à désigner le beurre comme coupable de ces maladies ont été effectuées par la société Astra, du nom de la première margarine ...

                          Ainsi dans le domaine de la santé humaine, de sa constitution, de sa réparation, de son amélioration, que le scientifique reste à sa place, s’éloigne des financements cupides.

                          L’« inventeur » des Lois qui président au destin de l’Homme, s’il existe, si la connaissance peut arriver à le déduire, à le prouver, s’il est bien au-delà de la croyance et de la foi, devrait nous permettre de « co-créer » si nous remplissons la seule mission importante qui nous a été confiée et dans laquelle nous excellons : nommer chaque chose.


                          • Taverne Taverne 2 juillet 2016 20:32

                            @clostra

                            « La Bible exprimerait en quels termes la création aurait été confiée à l’homme dont la mission serait de nommer chaque chose. »

                            C’est ce qu’avait bien compris le poète Yves Bonnefoy qui vient de nous quitter hier.

                            VRAI NOM

                            "Je nommerai désert ce château que tu fus,
                            Nuit cette voix, absence ton visage,
                            Et quand tu tomberas dans la terre stérile
                            Je nommerai néant l’éclair qui t’a porté
                            .(...)


                          •  C BARRATIER C BARRATIER 2 juillet 2016 20:46

                            On peut faire toutes les hypothèses qu’on veut, on peut rester persuadé que l’être humain est le nombril du monde, cela n’empêche pas d’observer la réalité de la disparition d’un nombre fabuleux d’espèces.
                            Ce qui me plait c’est que mondialement aucune philosophie ou religion ne peut plus être imposée, même si cela reste encore le cas sur de petits nombres d’états ou de groupements humains. Des hommes dits des scientifiques ne seront pas stoppés par la force, et ils vont agir sur l’être humain lui même. Cela n’empêchera probablement pas cette espèce de disparaitre bien avant la disparition sûre du soleil et de la terre.

                            Cela ne change rien dans l’univers à ce qui fonctionne sans qu’il soit nécessaire d’inventer un début ou une fin qui sont des concepts inventés par nous mais non démontrés. Il est possible que les actions humaines comme les autres fassent évoluer l’univers et que finalement rien ne se perde
                            Voir en table des news

                            Sens de la vie, sens de l’univers

                            http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=59

                            Et pardon si je choque ceux qui ont une religion, je m’exprime librement comme eux, et ils ne me choquent pas.


                            • gaijin gaijin 3 juillet 2016 11:37

                              @C BARRATIER
                              " Ce qui me plait c’est que mondialement aucune philosophie ou religion ne peut plus être imposée, même si cela reste encore le cas sur de petits nombres d’états ou de groupements humains. « 
                               » Des hommes dits des scientifiques ne seront pas stoppés par la force, et ils vont agir sur l’être humain lui même "
                              et vous ne voyez aucune contradiction entre ces deux propositions ?
                              le modèle du rationalisme scientiste ( je ne parle pas ici de la vraie science ) s’impose dans le monde par le fer et le feu tout en s’appelant le bien et le progrès .............


                            • Christian Labrune Christian Labrune 3 juillet 2016 23:05

                              "On peut faire toutes les hypothèses qu’on veut, on peut rester persuadé que l’être humain est le nombril du monde, cela n’empêche pas d’observer la réalité de la disparition d’un nombre fabuleux d’espèces."

                              @C BARRATIER

                              Remarque tout à fait pertinente. En Syrie et en Irak, les espèces non-musulmanes paraissent en effet menacées d’une extinction tout à fait radicale. Si rien n’est fait, le phénomène risque de s’étendre rapidement.

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