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Accueil du site > Actualités > Société > Bac, fessée : jeunesse bisounours dans un monde barbare

Bac, fessée : jeunesse bisounours dans un monde barbare

Nous vivons décidément une drôle d’époque. Alors qu’une majorité de la jeunesse affronte une difficile entrée dans le monde adulte, entre chômage, pauvreté et déclassement social, notre société ne cesse de chercher à adoucir ses jeunes années en effaçant presque toutes les contraintes.

 
L’école des fans pour tous
 
En effet, il y a quelques jours, les partisans de l’interdiction de la fessée (déjà promulguée dans 49 pays), ont réussi à faire passer un amendement dans un projet de loi, visant « l’exclusion de tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles », après un premier essai raté il y a deux ans. Naturellement, le Conseil de l’Europe nous a condamné sur le sujet et l’article du Monde valorise l’expérience scandinave. Sauf que justement, l’article oublie de préciser qu’un débat a lieu dans ces pays pour remettre en cause la logique de l’enfant-roi, qui créé des petits monstres pas forcément heureux. Et, comme il y a un an, le Monde utilise à nouveau un visuel totalement biaisé, représentant une femme aux mains extrêmement disproportionnées pour faire peur.
 
L’autre nouvelle récente concernant la jeunesse, c’est le nouveau taux record d’admission au bac 2016 : 88,5% d’admis (et pas moins de 91,4% pour la filière générale). Logiquement, le taux de mentions s’est lui aussi envolé, avec 48,2%, et 55,4% pour la filière générale. Pas moins de 30,4% des bacheliers de la filière générale ont obtenu une mention bien ou plus (quand nous étions autour d’un sur vingt il y a 25 ans). Dans la filière S, plus d’un élève sur trois a une mention bien et près d’un sur six une mention très bien. Si encore l’envolée des notes se retrouvait dans le niveau des élèves, il y aurait de quoi se réjouir, mais les études semblent au contraire indiquer que le niveau stagne, voire qu’il baisse ! Quel paradoxe de voir cette envolée des notes sans le moindre progrès dans le niveau.
 
Bref, notre société ne cesse d’accroître le fossé entre la jeunesse et l’entrée dans le monde adulte. Bien sûr, la jeunesse doit sans doute être une période privilégiée. Mais est-il sain d’enlever toutes les contraintes et toutes les sanctions, par une notation façon école des fans, ou en stigmatisant les parents qui utilisent, même avec la plus grande mesure et de manière totalement exceptionnelle, une punition corporelle pour marquer le coup et sanctionner les bêtises les plus graves ? Dans le même temps, ce gouvernement retire petit à petit les protections de la jeunesse à l’entrée sur le marché du travail, en facilitant le travail dominical ou en déconstruisant le droit du travail, qui protégeait un peu les salariés dans une époque où le rapport de force est si favorable aux entreprises, surtout les plus grandes.
 
Même si ce n’est pas la seule raison, loin de là, ne faut-il pas voir dans ce grand écart qui s’accenture entre la grandissante douceur de vie enfantine et la dureté de la vie de jeune adulte une des raisons qui poussent parfois certaines personnes vers le fondamentalisme ? L’excès de refus des contraintes pour la jeunesse ne peut-elle pas provoquer souffrance, révolte, voire plus ?
 

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23 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 23 juillet 2016 10:06

    Attila, César, Néron ,Napoléon, Hitler, Ben Laden et bien d’autres ont subis des fessées c’est pour cela qu’ils ont fait des carnages .....


    • tonimarus45 23 juillet 2016 11:12

      @zygzornifle—bonjour— Enlevez moi un doute,c’est du deuxieme degre ??????


    • sirocco sirocco 23 juillet 2016 11:22

      @zygzornifle

      Vous étiez là pour le voir ?


    • François Vesin François Vesin 23 juillet 2016 12:46

      @zygzornifle
      ...pourquoi pas ? Mais n’auraient-ils surtout pas été bercés trop près du mur ?


    • zygzornifle zygzornifle 24 juillet 2016 17:16

      @sirocco
       oui je tenais la trique....lol 


    • zygzornifle zygzornifle 24 juillet 2016 17:18

      @sirocco
       je tenais la trique .....


    • Alren Alren 23 juillet 2016 12:54

      Dès trois ans, dès qu’il sait interpréter les situations, l’enfant possède un sens moral facile à mettre en évidence dans des tests. Ce n’est pas étonnant car certains animaux ont aussi ce sens moral qui doit être essentiel à la survie du groupe.

      Quand il fait quelque chose qu’il sait être mal, il trouve normal au fond de lui-même d’être sanctionné. C’est pourquoi il cherchera très vite à cacher son méfait.

      Quand il fait quelque chose qu’il sait être bien, il attend une récompense, à tout le moins une approbation. L’adulte doit systématiquement répondre à cette attente de sanction ou d’approbation car il est une balise morale sur laquelle l’enfant se repère.

      Bien entendu, l’adulte ne doit jamais faire quelque chose que l’enfant sait être mal, devant lui !

      Reste le cas fréquent où le jeune enfant ne sait pas si, en telle ou telle circonstance, telle action, telle parole, tel comportement est bien ou mal.

      S’il fait mal dans ce cas, il ne doit pas être sanctionné, même si le résultat est catastrophique. S’il est sincère en disant : « Je ne l’ai pas fait exprès ! », il doit être pardonné et si une explication est nécessaire pour lui dire que ce qu’il a fait est mal, elle doit être donnée tout de suite.

      Avec le sens moral, se développe le sentiment de justice-injustice. L’enfant n’est pas seulement acteur moral, il est aussi spectateur. Et le spectacle de l’injustice sera très perturbateur surtout si cette injustice est systématique.

      Ce sentiment d’injustice s’éveillera si un autre enfant n’est pas sanctionné pour une faute qui lui vaudrait, à lui, une punition. C’est à l’adulte de bien veiller à un traitement équitable entre les enfants qu’il (elle) contrôle.

      La sanction doit être différente selon l’âge : plus l’enfant est jeune, plus elle doit être immédiate. Il est absurde de le condamner à être privé de dessert lors d’un repas qui aura lieu dans trois heures !

      Car alors, son sentiment de culpabilité qui, au fond de lui, justifie la punition, se sera dissipé et la punition trop différée sera vécue comme un sorte d’injustice, au moins comme un manque d’affection de la part de l’adulte capable de rester si longtemps inflexible.

      Dans ce cas d’enfant très jeune et en l’absence d’une autre possibilité de punition immédiate, quelques tapes sur les fesses (jamais de gifles) peuvent être la seule solution.

      Bien entendu avec un enfant plus grand, qui peut comprendre qu’une sanction soit différée, les coups sont à proscrire. Ils sont contre-productifs car si la douleur est vite effacée, le ressentiment, la douleur morale persisteront longtemps dans le souvenir, le plus souvent jusqu’à l’âge adulte, ce qui est disproportionné.

      La punition doit consister à lui faire subir un désagrément. Dans certains cas se moquer de lui, le faire huer par les témoins de sa faute, est souvent la plus forte sanction qu’on puisse appliquer (parfois trop forte, il faut être prudent). Autrement, il y a tout le domaine des privations de ce qui lui fait plaisir.

      Il faut se garder de crier quand on fait des reproches car c’est vécu comme un sentiment de l’impuissance de l’adulte.

      Avec des adolescents de plus de quinze ans, qui ont déjà développé une personnalité marquée, et dont les valeurs morales, au sens kantien du mot, ne sont pas les mêmes que celles des parents, ceux-ci avant de sanctionner, doivent estimer si leur enfant a mal agi selon son système moral à lui et non au leur.

      Étant entendu que faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas subir d’autrui est forcément mal, même si l’adolescent dit le contraire.


      • cevennevive cevennevive 23 juillet 2016 13:55

        @Alren

        Bravo Alren !

        Se conduire ainsi avec ses enfants et ses adolescents demande beaucoup d’efforts, de réflexion et de maîtrise de soi (Je sais fort bien qu’il en est ainsi). Mais aujourd’hui, peu de parents font cet effort. Ils attendent des enseignants les « premiers gestes » d’autorité et d’éducation.

        Bien à vous.


      • Alren Alren 23 juillet 2016 15:05

        @cevennevive

        Merci beaucoup ! Vous me récompensez de mes efforts de frappe au clavier !


      • cevennevive cevennevive 23 juillet 2016 15:41

        @Alren


        Ha ! Ha ! Ha !

        Je vous « récompense » pour ce que vous pensez, pour ce que vous avez écrit, pour vos principes d’éducation, non pas pour vos talents de dactylo !

        Mais, à la réflexion, je le devrais aussi, car c’est très bien tapé, bien orthographié et bien exprimé. (mon instinct d’ancienne enseignante, mère de famille, assistante de direction et accessoirement assistante sociale...)

        Je puis vous « glorifier », car je ne pense pas que vous soyez un enfant, et donc vous ne deviendrez pas un enfant-roi devant mon admiration.

        Bien à vous.

      • fangio 23 juillet 2016 21:27

        @Alren
        Avec des adolescents de plus de quinze ans, [ses parents] avant de sanctionner, doivent estimer si leur enfant a mal agi selon son système moral à lui et non au leur.
        Sur ce point je ne suis pas d’accord  ! Les parents, d’un jeune enfant ou d’un ado restent les relais de la Loi, qui est la même pour tous. 


      • zutalors 24 juillet 2016 23:53

        Merci Alren,
        il m’est plaisant de lire pareils commentaires empreints de fond comme de forme.

        Seul bémol : s’agissant des fessées, il n’est pas rare que les filles évoluant femmes l’apprécient smiley


      • papakill papakill 25 juillet 2016 07:46

        @Alren

        Je soutiens cette analyse dans ses grandes lignes.

        Quant à l’article principal, l’auteur mélange l’interdiction des châtiments corporelles et l’enfant-roi. Je ne vois pas le rapport. J’éduque mes 3 enfants sans coups et ils sont loin d’être les rois à la maison !


      • Alren Alren 25 juillet 2016 19:40

        @fangio

        Je ne parlais pas de loi républicaine mais de ce que l’on nomme le Bien et le Mal.

        Emmanuel Kant le premier a établi que l’on ne pouvait pas préciser à l’avance ce qui est bien et ce qui est mal dans les cas quotidiens bien entendu.
        Il s’est contenté d’un formalisme qu’on peut résumer à ceci : est bien ce qu’on pense être bien en conscience, nous ajouterions : en toute objectivité, sans faire intervenir de préceptes extérieurs comme ceux de sa religion ou les préceptes de son milieu social.

        C’est évidemment un exercice difficile.
        Et le résultat de cette méditation peut varier selon les individus. Il appartient aux parents de respecter celui de leur enfant s’il est honnête, de bonne foi.


      • cevennevive cevennevive 23 juillet 2016 14:02

        Bonjour l’auteur,


        Votre dernière question est très édifiante.

        Il me serait facile de répondre « oui »...

        Mais ne généralisons pas. certains « enfants-rois » devenus adultes ne se font du mal qu’à eux-mêmes. Ils se retrouvent souvent seuls car leur entourage les fuit. Ils ne sont pas heureux car l’admiration qu’ils ont suscité étant enfant leur manque cruellement.

        Ils sont amers, désabusés et invivables, mais souvent faibles et velléitaires.


        • gogoRat gogoRat 23 juillet 2016 14:10

           Corrélation entre équilibre douteux et juvénilisme ?
          (juvélilisme ?
          - pas seulement ’jeunisme’ : des vieux encore en poste aux plus hautes sphères de l’UNESCO, agrippés en attendant à un pouvoir qu’il ne veulent pas lâcher, prétendant vouloir passer le relais directement à leurs petits-enfants en prétextant voir en eux des mutants précurseurs d’une ère formidable ...)

           Mais c’est pourtant vrai qu’il y a de quoi être déstabilisés : (saut de géant ?)
           
           Entre ouverture à la créativité, et recherche de discipline, il semblerait que des mondes parallèles aient quelques problèmes à se rejoindre avec ne serait-ce qu’un semblant de cohérence.
           Le cas du Japon pourrait illustrer ce dilemme :
            précurseurs de qui, de quoi ? (après ’’stupeur et tremblements’, irions-nous vers désinibition par et pour une meilleure subordination ? ) voir cette video :

          Salariés sous pression, défoulement sans limite, le double visage du Japon

          • gogoRat gogoRat 23 juillet 2016 14:23

            rectification du 2e lien : salariés sous pression ...


          • Allexandre 23 juillet 2016 19:44

            Tout ceci est rigoureusement exact ! On veut donner l’illusion aux jeunes que tout est facile et que l’on peut tout obtenir sans efforts et sans limites ! Quelle déconvenue une fois sortis de cette bulle. Cette jeunesse réalise que tout cela n’est pas comme on le leur avait promis ; Que les patrons ne sont pas les profs, qui n’ont plus aucune possibilité de faire respecter le minimum syndical. Mais ils auront connu une jeunesse « facile » ! Eh bien c’est faux. Il n’y a jamais eu autant de jeunes mal dans leur peau, dépressifs et tentant de se suicider. Ils ne sont pas fous ces jeunes, ils ont compris qu’il y avait un décalage entre le bac et l’après bac. Et c’est pour cela qu’ils sont de plus en plus stressés.

            Un grand merci à tous nos gouvernements et à l’Education nationale, poubelle à idées obsolètes !

            • Montdragon Montdragon 23 juillet 2016 20:41

              Ouf !! Encore une loi à destination des jeunes leucodermes, heureusement on les fermera sur les agissements d’autres parents.....
              Ben oui quoi en France un jeune n..... peut se faire tabasser sans problème par papa c’est culturel.

              Accusez moi de racisme je vous attends, bisous.


              • Allexandre 24 juillet 2016 09:53

                @Montdragon
                C’est simplement con comme tout ce que vous écrivez !


              • Montdragon Montdragon 24 juillet 2016 21:07

                @Allexandre
                Cher vieux, toi qui vis dans ta résidence secondaire (et pas moi) et qui considère que ton avis est absolument essentiel au reste de la plèbe...
                sors, vis, vois du monde...
                bisous.


              • smilodon smilodon 24 juillet 2016 21:26

                @ l’auteur : Dans 10 ans, il sera interdit aux hommes de faire pipi debout dans les chiottes !... Y’a plein de gouttes tout autour, et c’est la femme qui nettoie !.... Pipi assis !..... Plus de fessées, et plus de pipi debout !.. Et interdit de se gratter le nez !.... Ou autre chose !.. « Pu....n », elle va être belle, la vie !....... Belle, je sais pas... Mais elle va devenir « légale » !..... Et une « vie légale », ça aura une autre gueule qu’une « vie belle » ???... Non ????....... Adishatz.


                • shyroki (---.---.56.238) 25 juillet 2016 12:16

                  Moi je vois dans ce genre de débat une mauvaise évolution de notre société.

                  Il faut quand même qu’on n’est rien d’autre à faire pour se préoccuper d’interdire la fessé.

                  Nos générations ne connaissent pas la famine, les épidémies, les « vrais » guerres.

                  Du coup on perd le sens de l’important et aujourd’hui on doit créer des cadres à des problèmes qui faut l’avouer n’existaient pas avant, exemple : le bien être animal, la pollution, le racisme, etc ...

                  Tout cela volerait en éclat en cas de réel problème.

                  Je ne dis pas qu’il ne faut pas s’en préoccuper, mais avec le temps à force de détruire ou modifier les cadres existant sans en mesurer les conséquences, on fini par oublier qui on est et vers où on va.

                  En retirant aux hommes, leur rôle de « chef » de famille, leur rôle d’« autorité », aujourd’hui certain jeune garçon ont plus de mal à trouver une place, voir à devenir ce qu’on appel des « hommes », mais cela touche également les femmes qui ont de plus le sentiment d’être « perdu »

                  Pour nos enfants nous détruisons notre system éducatif, et en toute connaissance de cause des conséquences que cela va avoir.

                  C’est bien beau de vouloir faire évoluer les choses, mais il faut que cela soit mieux après et que ça dure dans le temps.

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