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Accueil du site > Tribune Libre > OGM : nouvelles menaces encore plus redoutables

OGM : nouvelles menaces encore plus redoutables

On pourrait considérer comme une bonne nouvelle le fait que, en 2015, les surfaces cultivées en OGM ont légèrement diminué dans le monde. C’est la première fois depuis 1996, date des premiers semis, que les surfaces sont estimées à la baisse par l’ISAAA , un organisme issu des grands semenciers et qui promeut les biotechnologies végétales dans les pays du Sud. L’ISAAA en profite pour encenser les "nouveaux OGM".

Nouveaux OGM ? Késaco ? Il s’agit d’une méthode nouvelle utilisant un système de défense immunitaire bactérien - CRISPR-Cas9 - et qui débouche sur un outil précis, simple et universel pour modifier les gènes de n’importe quelle cellule à volonté. C’est une véritable rupture et constitue une découverte majeure, de par son efficacité sur tous les types d’organismes vivants, sa facilité d’usage, sa rapidité de mise en œuvre et son coût modéré. Les opérations de sélection variétales qui prenaient jusqu’à présent des décennies pourront bientôt être réalisées en quelques mois seulement. Autrement dit c’est l’OGM à la portée de tous.

Cette technique, CRISPR/Cas9 apporte effectivement une universalité nouvelle (à peu près tout type cellulaire peut être modifié), une grande simplicité d’usage, qui la met à la portée, sinon de n’importe qui, du moins de nombreuses personnes disposant d’une formation minime (surtout pour modifier des micro-organismes !) et à très faible coût (moins de 100 euros pour les réactifs essentiels). Voilà donc une technique d’une puissance redoutable, classée par l’Intelligence Service américaine comme arme de destruction massive potentielle, à la portée de tous ceux qui auraient vraiment envie de s’en servir et pour laquelle on renoncerait à toute possibilité d’encadrement, de surveillance et de limitation d’usage ! Sans réglementation, ce qu’il est convenu d’appeler « la biologie de garage » pourrait, sans contrôle possible, aboutir à la production de n’importe quoi par des gens éventuellement peu avertis, voire pathologiques et, encore pire, délibérément malveillants.

Les officines « d’intelligence » (d’espionnage) étasuniennes s’y intéressent fortement. Elles s’alarment de la possibilité pour des pays à l’éthique douteuse (il savent de quoi ils parlent !), ou des groupes terroristes, de créer par cette méthode des agents ou des produits biologiques potentiellement nuisibles. Ils s’alarment du fait que ce process technologique permet soit de créer des moustiques tueurs permettant d’éradiquer la dengue voire le paludisme, soit des fléaux anéantissant les récoltes de base (blé, riz, maïs, pommes de terre, etc.), soit encore un virus s’attaquant à telle ou telle catégorie de population. C’est la porte ouverte à… l’éradication ethnique. Glaçant ! Sans oublier qu’un accident, un produit modifié qui échappe à ses créateurs peut créer des ravages irréversibles…

l’ISAAA se fait le chantre de ces nouveaux OGM et affirme sans aucune référence que « lorsqu’elle [Crispr/Cas9] est combinée avec d’autres progrès en matière de sélection variétale, Crispr permettrait d’augmenter la productivité des cultures selon une « intensification durable » sur le 1,5 milliard d’hectares de terres arables, et apporter une contribution essentielle à la sécurité alimentaire mondiale ». Les OGM transgéniques ne progressent plus, mais les entreprises semencières ont déjà en tête de continuer à vendre des semences « OGM » brevetées – en espérant ne plus avoir à passer par les fourches caudines de l’évaluation et de l’étiquetage (dans les pays qui l’imposent). L’ISAAA, d’ailleurs, annonce dans son rapport que la première plante issue de ces nouvelles techniques de biotechnologies, le colza SU, a été cultivée pour la première fois en Amérique du Nord.

Alors, avec TAFSA, on les aura dans nos assiettes ? Certaines organisations s’inquiètent de ces « nouveaux OGM ». voir ici la lettre ouverte envoyée à la Commission européenne à ce sujet :

En France, l’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médicale) a travaillé sur un éclairage éthique de ces nouveaux OGM.

Le comité d’éthique de l’Inserm peut être « saisi » ou s’autosaisir pour réfléchir sur les questions éthiques soulevées par la recherche scientifique médicale et la recherche en santé telle qu’elle est mise en œuvre au sein de l’Institut. Au terme de sa réflexion, il rend un avis sous forme de notes qui peuvent évoluer en relation avec de nouvelles contributions. En 2015, le PDG de l’Inserm a saisi le comité d’éthique afin qu’il examine spécifiquement les questions liées au développement de la technologie CRISPR et notamment :

1- Quelles sont les questions soulevées par la technologie en tant que telle ?

2- La rapidité de son développement soulève-t-elle des problèmes particuliers ?

3- Sa simplicité d’utilisation appelle-t-elle un encadrement de sa mise en œuvre en laboratoire ?

Compte tenu des avantages techniques de la méthode et de sa très rapide diffusion, la question est aujourd’hui d’évaluer où, quand et comment son usage pourrait poser un problème éthique. Il est apparu d’emblée important de distinguer trois domaines aux enjeux différents :

1/ l’application de la technologie à l’homme qui soulève essentiellement la question des modifications de la lignée germinale ;

2/ l’application à l’animal, en particulier aux espèces « nuisibles », qui soulève la question d’un éventuel transfert latéral de gènes et l’émergence de dommages irréversibles à la biodiversité ;

3/ des risques d’atteinte à l’environnement.

Le comité propose dans l’immédiat que l’Inserm adopte les principes suivants :

1- Encourager une recherche dont l’objectif est d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de la technologie CRISPR et des autres technologies d’édition du génome récemment publiées, dans des modèles expérimentaux pouvant permettre au cas par cas de déterminer la balance bénéfice/risque d’une application thérapeutique y compris éventuellement sur des cellules germinales et l’embryon. Cette information est essentielle pour pouvoir définir, dans le futur, ce qui pourrait être autorisé chez l’homme en termes d’approches thérapeutiques.

2- Les effets potentiellement indésirables du guidage de gènes doivent être évalués avant toute utilisation hors d’un laboratoire respectant des règles de confinement déjà en vigueur pour d’autres modifications génétiques. Les évaluations doivent se faire sur des périodes longues compte-tenu du caractère transmissible du gène guide. Des mesures de réversibilité devraient être prévues en cas d’échappement ou d’effet indésirable. De telles analyses et l’élaboration de scénarios multiples nécessitent la constitution d’équipes pluridisciplinaires.

3- Respecter l’interdiction de toute modification du génome nucléaire germinal à visée reproductive dans l’espèce humaine, et n’appuyer aucune demande de modification des conditions légales avant que les incertitudes concernant les risques ne soient clairement évaluées, et avant qu’une concertation élargie incluant les multiples partenaires de la société civile n’ait statué sur ce scénario.

4- Participer à toute initiative nationale ou internationale qui traiterait les questions de liberté de la recherche et d’éthique médicale y compris avec les pays émergents qui seront également impactés par le développement des technologies d’édition du génome.

5- Enfin attirer l’attention sur la question plus philosophique qui met en tension la plasticité du vivant avec l’idée d’une nature humaine fondée sur le seul invariant biologique. Il convient de susciter une conscience qui fasse la part de l’utopie et des dystopies que peuvent engendrer certaines promesses thérapeutiques.

Il n'est pas question de crier avant d'avoir mal et de rejeter en bloc cette technique nouvelle, mais il convient de rester vigilant. Et pour cela d'être informé. Voilà donc quelques quelques pistes pour se faire une idée sur ce qui peut être, comme toujours en matière de « progrès » technologique, le meilleur ou le pire.

Photo X - Droits réservés

 


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26 réactions à cet article    


  • Christian Labrune Christian Labrune 6 octobre 2016 16:45

    Ah, les OGM ! Le diable !
    Un peu la même chose que ces pommes de terre dont Parmentier préconisait de développer la culture, et que personne ne voulait manger. C’était un vrai poison, probablement et qui, comme on n’aura pas tardé à pouvoir le constater, aura tué beaucoup de monde depuis le XVIIIe siècle. ! On ne connaît pas un seul contemporain de Parmentier qui soit encore vivant. C’est dire !

    N’oubliez surtout pas de faire un article à propos de Jean-Pierre Sauvage, qui mérite bien son nom, et vient d’obtenir le prix Nobel pour son travail sur les assembleurs moléculaires. Les nanotechnologies inspirent les plus grandes craintes aux écologistes. Ils ont encore moins peur de leur ombre, quand il y a du soleil.

    Les précurseurs de nos écologistes, à l’époque de la monarchie de Juillet, étaient partis en guerre contre une autre diabolique invention : les chemins de fer. La vitesse terrifiante des machines de l’époque, qui pouvait atteindre 40km/h en descente, ferait courir les plus grands risques à l’espèce humaine : les femmes enceintes avorteraient, les personnes un peu fragiles mourraient subitement d’arrêt cardiaque, etc.

    Il ne faut pas s’étonner après tout cela que que l’espérance de vie se réduise comme peau de chagrin. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, elle était de l’ordre de 35 ans. Selon les dernières statistiques, elle ne serait déjà plus que de 82 ans à peu près. SI la culture des OGM devait se généraliser, Dieu sait ce qui pourrait arriver !


    • l’alsacien 6 octobre 2016 20:30

      @Christian Labrune

      Il n’y a pas si longtemps : ’’ Il n’y a pas de preuves scientifiques pour démontrer que l’amiante est dangereux pour la santé’’.


    • howahkan 6 octobre 2016 21:52

      @Christian Labrune
       Salut a l’age de pierre enfin Mr Pierre la longévité était de - 32 ans..c’est dire que nous sommes balaises..


    • Jean Pierre 6 octobre 2016 23:08

      @Christian Labrune
      Dans la catégorie des peureux et des rétrogrades, il y a même eu un scientifique du début du 20 ième siècle qui, par l’étude de la fibre d’amiante et à partir de ses caractéristiques (faut-il être stupide !) a prédit de grands dangers si on utilisait ce matériau. Fort heureusement, cet âne scientiste n’a pas été écouté et les bienfaits de ce produit miracle ont pu profiter au plus grand nombre.


    • Christian Labrune Christian Labrune 6 octobre 2016 23:14

      @l’alsacien
      Oui, c’est vrai, vous avez raison, mais il y a pire encore que l’amiante et tous les OGM. Je ne suis pas particulièrement méchant et je m’en voudrais de vous faire peur, mais enfin, si vous avez écrit cela, c’est bien que vous êtes tout à fait vivant. Or, si on avait pris soin de vous expliquer qu’il n’y a aucune preuve scientifique pour établir qu’un vivant sera toujours vivant, vous ne l’auriez peut-être pas écrit. De la plupart des maladies il y a souvent une petite chance de guérir, mais pas de la vie. Elle est mortelle à tous les coups et il se pourrait bien que vous et moi nous fussions condamnés, un jour, à disparaître. Encore une fois, mon intention n’est nullement de vous inquiéter, mais il vaut peut-être mieux quand même, si vous l’ignoriez, que vous le sachiez désormais. Profitons donc de ce petit instant où nous avons surgi, entre l’abîme d’un passé où nous n’étions pas et l’immense néant d’un avenir où nous ne serons plus. Carpe diem !


    • Osis Osis 7 octobre 2016 08:11

      @Christian Labrune
       
       
      Dommage...
      J’ai essayé avec l’anti pub, l’anti virus, l’anti malware, rien à faire...
      Certes vous n’êtes pas dangereux, juste une petite nuisance sans importance, mais cela m’agace un peu, à la longue de gaspiller ma bande passante pour des conneries.
       
       

       


    • Christian Labrune Christian Labrune 7 octobre 2016 11:51

      Dommage...
      J’ai essayé avec l’anti pub, l’anti virus, l’anti malware, rien à faire...

      @Osis
      Je suis assez satisfait de vos vains efforts. Ce qui va disparaître en premier dans la brève histoire d’homo sapiens, c’est l’homme du ressentiment rongé par ses passions tristes, le regard constamment tourné vers de mythiques paradis perdus. Quand on va de l’avant (et on est bien forcé : la flèche du temps est irréversible) en regardant derrière soi, vous en conviendrez probablement, c’est le meilleur moyen de se casser la gueule. Les craintes et les haines du type humain que vous paraissez vous faire une gloire d’incarner sont extrêmement préjudiciables à la santé, beaucoup plus que les pommes de terre de Parmentier, les assembleurs moléculaires de Sauvage, les centrales nucléaires, le Coca-Cola et les nourritures industrielles.
      Comme on ne peut plus guère mourir de faim, du moins dans nos pays développés, il faudra bien mourir quand même de quelque chose, et on peut bien mourir de peur.
      Bon, je vois qu’il est midi et c’est l’heure de la chasse. C’est bien à regret que j’abandonne cette petite causerie, mais j’ai encore deux bifaces en silex, très bien taillés, à ligaturer au bout de mes petites flèches. J’ai vu de très belles oies sauvages, hier, au bord du lac des Buttes-Chaumont. Si je parviens à en abattre au moins une, j’aurai de quoi manger pour toute la semaine.


    • vesjem vesjem 7 octobre 2016 13:45

      @Christian Labrune
      t’as oublié les centrales nucléaires, dans ta rubrique « les attardés mentaux qui ont peur de leur ombre » ;
      tu pourras revenir dans 100ans et nous faire la promotion des bienfaits des ogm


    • Osis Osis 7 octobre 2016 17:44

      @Christian Labrune

       
       
       
       

       
       
       
       
       


    • RICAURET 7 octobre 2016 23:17

      @Christian Labrune
      révisé la genèse
      regardez vos monuments aux morts
      regardez a quels ages ils sont morts faites la moyenne est vous verrez que nous sommes pris pur des cons


    • RICAURET 7 octobre 2016 23:23

      @Christian Labrune
      pourquoi modifier le vivant alors que les paysans on fait le nécessaire pour que nous puissions manger a notre faim voir plus
      les OGM devaient éradiquer la faim dans le monde en 10ans ils ont fait plus de mort que la guerre de 39 45 ET VIETNAM RÉUNIES 


    • mmbbb 9 octobre 2016 18:38

      @l’alsacien commentaire faux 1906 l inspecteur Auribault denonce la forte mortalite des ouvriers en 1945 tableau des maladies professionnelles est cree pour l amiante. Quant au genes vous en mangez tous les jours


    • UnLorrain (---.---.51.233) 7 octobre 2016 11:16

      Pour abonder dans le sens de Christian Labrune... Nous aimons l emission Thalassa non ? Personne de ceux qui voient celle ci ou l on voit ces images ou Georges Pernoud est a cote de 2 bacs contenant chacun un saumon de 6 mois d age...un des deux a le double de la taille de l autre..et Pernoud avec la gestuelle chuuuut de dire : Manipulation Genetique, secret professionnel ( ou d etat je suis plus sur)...avons nous compris ces images ?

      J entrevoie donc de ce fait que OGM sur le vegetal doit etre d une banalite...Le mefait que je soupconne de ces manipulations ? Perte de nutriments..le gout aussi me semble amoindri mais ce n est que mon avis. Portons nous bien cela dit.


      • Trelawney 7 octobre 2016 15:54

        Avant, on coupait les nucléotides de gènes d’un organisme vivant pour le coller sur ceux d’un autre organisme vivant. C’est ce que l’on appelle la « recombinaison de l’ADN » ou « Organisme Génétiquement Modifié ». Avec des risques non avéré, mais néanmoins inquiétant de toxicité sur l’organisme modifié. De plus le gêne altéré ne se transmet qu’une fois sur deux et n’interfère que sur une seule branche de la généalogie de l’organisme modifié. cela veut dire qu’au bout de quatre générations, l’OGM n’est plus OGM et la nature a repris le dessus.

        Maintenant par le procédé de « forçage génétique » (CRISPR Cas9) on peur modifier, réorganiser ou supprimer une séquence ADN d’un organisme vivant en envoyant une enzyme sur le nucléotide à modifier, réorganiser ou supprimer. Comme on n’importe pas d’organisme étranger, le gêne n’est plus altéré. l’héritage est assuré à 100% et au bout de quatre générations, l’organisme modifié a remplacé l’original. Cette technologie révolutionnaire a été mise au point par une française Emmanuelle Charpentier.

        Exemple 1 : le virus Zika qui sévit en Amérique Latine est véhiculé par le moustique Aegypti (1 espèce parmi les milliers d’espèces de moustiques dans le monde). Quand l’épidémie de Porto Rico sera terminé, 3.5 millions d’habitants auront contracté le virus soit des milliers de femmes enceintes potentiellement infectées. On se doit donc de bombarder Porto Rico d’insecticide pour tenter d’arrêter cette épidémie. Si l’on modifie le génome du moustique Aegypti pour le rendre stérile. Chose que l’on ne peut faire uniquement que par le procédé CRISPR Cas9, on détruit l’espèce et le virus Zika en 6 générations de moustiques soit environ 4 mois.

        Exemple 2 : le porc est génétiquement ce qui ressemble le plus à l’humain. On ne peut greffer certains organes de porcs sur des humains, car ce n’est pas compatible. Actuellement on utilise le procédé CRISPR Cas9 pour débarrasser le procs des virus nocif à l’humain et l’on pourra dans le futur greffer chez l’homme des organes qu’on aura prélevé sur l’animal

        Des exemples comme ceux ci il y en a plein. Toute invention n’est par forcément mauvaise pour l’homme et le progrès n’est pas nuisible


        • Christian Labrune Christian Labrune 7 octobre 2016 17:41

          Des exemples comme ceux ci il y en a plein. Toute invention n’est par forcément mauvaise pour l’homme et le progrès n’est pas nuisible

          @Trelawney

          C’est absolument monstrueux, ce que vous racontez là : on pourrait donc, par le recours au génie génétique, détruire délibérément toute sorte d’espèces vivantes, comme s’il n’y en avait pas assez qui disparaissent tous les jours. Ces braves moustiques, que vous ont-ils fait ? je plaiderais plutôt pour qu’on les protégeât, au nom de la biodiversité, comme aussi tant de bactéries qui peuplent nos systèmes digestifs et que de parfaits salauds - oui, des salauds, je n’hésite pas à le dire !- font périr par milliards en absorbant des antibiotiques. Le cri silencieux de tant de petites créatures innocentes, quelquefois, me réveille au milieu de la nuit.

          Vous avec des connaissances en biologie qui sont très supérieures aux miennes, je le vois bien, et c’est ce qui fait de vous un monstre, un apprenti sorcier qui semble n’avoir d’autre fonction sur cette planète que d’y bouleverser les grands équilibres naturels. C’est à cause de vous que la peste a disparu, et avec elle la très sympathique petite créature à laquelle Alexandre Yersin avait donné son nom : Yersinia pestis, Je crie son nom, quelquefois, en traversant les villes populeuses : Yersininia pestis ! Yersinia pestis ! Mais nul, sinon Echo, ne répond à ma voix.

          Le dernier paragraphe de votre intervention, enfin, témoigne que vous êtes non seulement un ennemi de tant de microbes et de moustiques amis de l’homme, mais même un ennemi de DIeu et un blasphémateur. En tant que musulman -et je le suis tous les jours entre 17h 35 et 17h42-, je ne puis souffrir ces considérations sur le porc, la plus immonde et la plus haram des cr’éatures, dont vous voudriez qu’on installât des morceaux au coeur même de la créature humaine. C’est donc « l’enfer où damnés sont bouillus », comme disait Villon, que vous nous proposez.

          Moi, je rends grâce à la sagesse des écologistes dont la prédication, sur cette page, aura fini par me convaincre. Ils n’entendent rien à la biologie et à ses mystères, pas plus qu’aux sciences de l’atome et aux technologies, mais ils ont peur du jugement de Dieu. La peur de Dieu, disent les Psaumes, est le commencement de la sagesse.
          En cette foi je veux vivre et... mourir, comme disait Villon

          Citer deux fois Villon que je n’ai pas relu depuis dix ans à deux minutes d’intervalle, c’est bien bizarre. Est-ce que des OGM pourraient induire un tel symptôme ? Mais je ne me souviens déjà plus de ce que j’ai mangé.

           


        • RICAURET 7 octobre 2016 23:19

          @Christian Labrune
          entre les mains d un con je ne donne pas cher de votre vie


        • Trelawney 8 octobre 2016 08:15

          @Christian Labrune

          J’en ai fait l’expérience, le second degré ici ça ne marche pas fort.

          Pour information, le CRISPR Cas9 est un procédé qui a été mis au point conjointement par une généticienne française Emmanuelle Charpentier et une Américaine Jennifer Doudna. Ce procédé a été développé grâce au financement du téléthon

          Victor a raison, CRISPR Cas9 est un procédé qui va bouleverser notre monde sur bien des points. J’apparente la découverte de ce procédé à l’invention de la machine à vapeur.

          Exemple 3 :on prélève des cellules souches sur une personnes hémophile. A l’aide de CRISPR Cas9, on corrige les anomalies génétiques causant la maladie. On réintroduit ces cellules souches modifiées dans le corps du patient pour repeupler son système sanguin.

          Exemple 4 : Cet exemple est en cours de réalisation. Le putois pieds noirs est un animal en voix d’extinction. En 1981, il ne restait plus que 7 individus. Actuellement tous les putois pieds noirs proviennent de ces 7 individus endogames. Cet animal manque de diversité génétique (car n’en déplaise aux adorateurs des races pures, seul le métissage garantit la viabilité d’une race). le procédé CRISPR Cas9 a permis de modifier le code génétique de certains putois et d’enrichir son patrimoine. On a pus ainsi sauver cette espèce


        • VICTOR Ayoli VICTOR 8 octobre 2016 08:25

          @Christian Labrune
          Je savoure le second degré !


        • Christian Labrune Christian Labrune 8 octobre 2016 12:42

          Victor a raison, CRISPR Cas9 est un procédé qui va bouleverser notre monde sur bien des points. J’apparente la découverte de ce procédé à l’invention de la machine à vapeur.

          @Trelawney

          Merci pour ces informations. Vous auriez dû nous mettre une petite bibliographie. J’ai été abonné à La Recherche jusqu’à la fin du XXe siècle et le profane que je suis était donc assez bien tenu au courant des avancées de la génétique, mais le niveau de cette revue est devenu tellement lamentable par la suite qu’il n’y a plus guère que l’internet et la BPI. Malheureusement, on ne fait pas régulièrement l’effort qu’il faudrait pour s’informer.

          Vous avez tout à fait raison de parler d’une nouvelle révolution scientifique et technique. La génétique, les nanotechnologies et l’informatique sont en train de converger et cela devrait produire assez vite des résultats beaucoup plus stupéfiants que ceux qui auront résulté de la mise au point des machines à vapeur. Et pourtant, ceux-ci auront été considérables et en moins d’un siècle auront radicalement transformé le fonctionnement des sociétés. Ce qui s’annonce sera bien plus spectaculaire.

          Je dois avouer que je ne comprends pas grand chose à ces grandes peurs, comparables à celles qui s’emparaient des populations du moyen-âge, lorsqu’il s’agit aujourd’hui de réagir aux avancées de la science et des techniques. Il y aura eu Hiroshima, évidemment ; de temps en temps il y a bien encore des catastrophes aériennes et des trains qui déraillent, et l’émergence des idéologies post-modernes a dû jouer aussi, à la fin d’une période où la recherche avait paru stagner, où l’on promettait l’imminence d’une fusion nucléaire qui résoudrait le problème de l’énergie, laquelle n’est toujours pas au point.

          Il reste que le monde change et continue de progresser à grands pas en dépit des horreurs qui ensanglantent encore bien des régions vouées à un obscurantisme et à une barbarie qui, au jour le jour dans presse, nous cachent l’essentiel : les progrès continus de la connaissance.


        • Christian Labrune Christian Labrune 8 octobre 2016 12:56

          @VICTOR
          Je vous dois quelques excuses : je confesse que j’avais réagi à votre article sans même l’avoir lu, simplement à cause du titre très alarmiste, et c’est seulement ensuite que j’ai quand même fait l’effort d’une lecture et que j’ai vu que vous en étiez l’auteur. J’en ai éprouvé d’autant plus de remords que j’avais beaucoup apprécié et assez longuement commenté plusieurs de vos publications récentes. Le contenu de l’article, qui fait état de faits objectifs (pour autant qu’en puisse juger quelqu’un qui n’est pas un spécialiste de ces questions), ne justifiait pas vraiment un titre qu’il aurait fallu prendre, peut-être bien, au second degré. Il est sûr en tout cas que votre stratégie, qui est celle du pêcheur à la ligne, était de bonne guerre : ça ne pouvait laisser indifférents ni les écolos indécrottables, ni leurs ennemis les plus féroces - dont j’ai l’honneur d’être !


        • Alren Alren 9 octobre 2016 12:47

          @Trelawney

          CRISPR Cas9 est un outil révolutionnaire. Avec un outil, tel un marteau, on peut réaliser des travaux ou tuer quelqu’un.

          Mais ce n’est pas un outil aussi simple à manipuler qu’un marteau. Il faut disposer d’un laboratoire très « pointu » et d’une équipe de niveau doctorat et ingénieur de process pour obtenir un résultat.

          Comme les terroristes rejettent la science moderne parce que non musulmane, ils ne pourront pas fabriquer des virus susceptibles de déclencher une mortelle épidémie mondiale ... dont ils seraient d’ailleurs les premières victimes surtout si leur laboratoire n’est pas hyper-sécurisé !

          CRISPR Cas9 est l’outil qui va changer le traitement des maladies génétiques lesquelles sont bien plus nombreuses que le public ne pense avec l’espoir de guérisons complètes dans certains cas.

          Pour les malades et les familles, quelle joie, une autre vie s’ouvrira à eux !

          Évidemment il faudra encore attendre des années avant d’obtenir des méthodes rodées et comme le traitement sera individualisé pour chaque malade  : il faudra travailler avec ses propres cellules en espérant qu’elles remplacent ensuite les anciennes de l’organe concerné qui pourront peut-être être détruites sélectivement, cela coûtera très cher surtout dans le mode de production capitaliste où devant la demande très forte les prix seront disproportionnés par rapport aux coûts de revient si la technique tombe entre les mains du privé lucratif.

          Comme c’est déjà le cas pour les traitements immunosuppresseurs importés des USA (La France pourrait sans doute en fabriquer mais les gouvernants préfèrent engraisser les requins d’outre-Atlantique au détriment de la Sécurité sociale.)

          Tout le monde pourra-t-il s’offrir ce traitement ? Pas en tout cas les habitants pauvres des pays du « Sud ». Il y aura ainsi des tensions terribles entre privilégiés et condamnés.

          C’est sûrement le plus grand danger que fait courir cette méthode de manipulation génétique : des conflits sociaux violents.

          Car les OGM végétaux, dont l’usage a commencé à décroître devant l’absence de supériorité évidente et leur coût supérieur aux semences naturelles, seront de plus en plus rejetées par les agriculteurs.


        • Christian Labrune Christian Labrune 8 octobre 2016 13:36

          @Victor,
          Je viens de relire votre article. Il est quand même alarmiste : tout cela est bien dangereux, dites-vous. De fait, ça peut l’être, comme tout ce que notre espèce a pu inventer depuis le néolithique et même avant : le feu a permis de faire cuire les aliments, et pour les sans-dents de la préhistoire, cela rendait la vie plus agréable et pouvait même la prolonger, mais en 356 avant J.-C., un certain Erostrate aura incendié et détruit le temple d’Ephèse. En 1666, des dizaines de milliers de Londoniens se seront retrouvés à la rue - ceux qui n’étaient pas morts !- à cause du grand incendie. Fallait-il condamner l’utilisation du feu ?

          Les premiers canons efficaces apparaissent au XIVe siècle. Invention diabolique, selon pas mal d’auteurs de l’époque, et qui va, de fait, radicalement transformer l’art de la guerre. On en est encore là, avec des moyens un peu plus efficaces. Le gaz moutarde, c’est bien pire, mais trop incontrôlable, tout comme les armes biologiques, pour qu’on puisse en banaliser l’usage,

          Les Iraniens ne devraient plus tarder, à l’imitation des Coréens du nord, à brandir la menace atomique sur les voisins de leur croissant vert qui s’étend jusqu’au Liban ; ces fanatiques représentent un très réel danger après des accords récents en tous points comparables à ceux de la conférence de Münich, mais je ne sache pas que les écologistes, en France, les aient dénoncés : il s’inquiètent plus de ce qu’il y a dans leurs assiettes que de ce qui risque, très réellement, de leur tomber un jour sur la tête.

          Quand on manipule des virus en laboratoire - et on en manipule de très dangereux ! - un accident est toujours possible, mais vous seriez bien embarrassé s’il fallait en citer plusieurs depuis deux ans. Les attentats terroristes, rien qu’en France, auront été bien plus calamiteux.

          Et combien de morts au bord des routes, causées par l’utilisation de ces cercueils ambulants que sont les automobiles ? Les statistiques font état de 500 000 morts, en France, depuis la dernière guerre. Si on rapporte ça à la population de l’ensemble des continents, cela fait peut-être autant de victimes qu’une guerre mondiale. Il reste, malgré tout cela, qu’on meurt beaucoup moins en proportion, du moins dans les pays développés, qu’on ne mourait au milieu du XIVe siècle, à l’époque de la grande peste.

           


          • smilodon smilodon 8 octobre 2016 21:53

            @ l’auteur : Vous qui avez accès à la parole sur ce site, pourquoi ne pas parler des « CHEMTRAILS » ??... Pourquoi ne pas diffuser les conférences de Claire SEVERAC ???... Le danger ne vient pas que du sol !!... Il nous tombe aussi sur la tête !.... Si je savais comment accéder aux « articles », j’en parlerai !.....Mais c’est pas grave... Je m’informe aussi ailleurs !..... J’aime bien Agora pour sa liberté de paroles, mais y’en à tant d’autres sur le « net » !.... Entre les abrutis qui nous font exploser ou nous écrasent, et les autres qui nous aspergent, on est un peu « mal barrés » quand même !.....Parlons-en !... Parlons de tout et de tous !...Avant de mourir..........Parlons !.... Franchement !... Avant de nous taire !... Définitivement. Adishatz.



            • Samson Samson 10 octobre 2016 15:02

              @VICTOR
              "Mais je reste très dubitatif. Ca ressemble trop à un hoax.« 
              Jamais très clair, mais très significatif d’une confiance de plus en plus généralisée du public aux »progrès" associés à notre futur, qui comme nul ne l’ignore s’annonce radieux.
              Un petit coup d’œil par ici !


            • Samson Samson 10 octobre 2016 14:15

              « Sans réglementation, ce qu’il est convenu d’appeler « la biologie de garage » pourrait, sans contrôle possible, aboutir à la production de n’importe quoi par des gens éventuellement peu avertis, voire pathologiques et, encore pire, délibérément malveillants. »
              Génial ! Tous les apprentis sorciers peuvent déjà sabler le champagne ! Et moi qui cherchais justement un moyen d’« améliorer » ma belle-mère avant son clonage, ...

              « Il convient de susciter une conscience qui fasse la part de l’utopie et des dystopies que peuvent engendrer certaines promesses thérapeutiques. »
              Au secours ! Pour la dystopie, c’était déjà gagné, mais nul doute que çà va permettre d’encore fignoler ! smiley

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