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Accueil du site > Tribune Libre > Les patrons français sont-ils si mauvais ?

Les patrons français sont-ils si mauvais ?

Parmi les innombrables raisons qu'avancent les "généreuses" âmes de Gauche en France pour expliquer le marasme social actuel de notre pays, celui de la responsabilité des "patrons" n'en est pas le moins récurent

Qu'avancent comme arguments les pourfendeurs du patronat ? (avec ses cigares et chapeaux haut de forme)

- Les patrons seraient des exploiteurs, travaillant peu et mal, n'investissant pas dans la recherche et le développement, ne cherchant qu'à échapper à l'impôt, incapables de bien payer leurs salariés (qui le méritent tous évidemment) et qui, crime suprême, ne chercheraient qu'à se "gaver de dividendes" ou enrichir leurs actionnaires (qui seraient eux-mêmes des rentiers se nourrissant du sang des ouvriers).

Avant d'examiner chacun de ses arguments il faudrait se demander pourquoi dans une société ouverte et libre (la France reste encore une démocratie) ceux qui critiquent les patrons

- ne s'installent pas eux-mêmes à la tête d'une entreprise (avec 7500 euros c'est possible, le prix d'une petite voiture coréenne !)

- ne créent pas des richesses et de l'activité en en faisant bénéficiers des milliers d'ouvriers et employés au chômage

- n'investissent pas toutes leurs économies dans des entreprises françaises (mais ils préfèrent sans doute la pierre ou les livrets)

- ne se demandent pas pourquoi si peu de patrons étrangers s'installent aujourd'hui en France pour produire (l'affaire Goodyear à Amiens les ayant peut être éclairé sur l'intelligence sociale de notre pays)

Que disent les indicateurs internationaux ? que dit Bercy sur l'attractivité de la France ?

Attractivité, la France de plus en plus distancée en Europe

Le nombre de projets d'investissements étrangers dans l'Hexagone a reculé de 2 % l'an passé, selon une étude du cabinet EY. En Europe, ils ont pourtant nettement progressé (+14 %) en 2015....
Le niveau des charges sociales, de la fiscalité et le manque de flexibilité du droit du travail sont cités comme autant d'obstacles..
 
La France décroche depuis 40 ans (étude du Trésor Public)
Extraits :

En ce qui concerne le taux d'activité, en particulier celui des jeunes et des séniors, le déficit de la France s’accentue sur l'ensemble de la période par rapport à la plupart des économies comparables de l'OCDE, notamment par rapport à l'Allemagne et aux pays du Nord de l’Europe, vis-à-vis desquels la France accuse également un déficit d'activité des femmes. Quant au taux de chômage, il est plus élevé en France que dans la moyenne des pays de l'OCDE depuis le milieu des années 1980.

Ce diagnostic permet d'identifier les différents leviers sur lesquels la France doit agir pour relever son PIB par habitant et qui correspondent à ceux décrits dans le programme national de réforme :

  • Accroître le taux d'activité, en particulier celui des séniors ;
  • diminuer le chômage structurel ;
  • soutenir les gains de productivité horaire (innovation, concurrence, flexicurité, formation professionnelle,...).

Les patrons français, victimes (comme d'autres) d'un système social totalement désuet

Les patrons ne sont sans doute pas plus "mauvais" en France qu'à l'étranger mais ils sont soumis à des contraintes que ne connaissent pas nos partenaires économiques
 
- un droit du travail toxique qui empoisonne littéralement les relations sociales dans notre pays (un syndicaliste allemand : " En Allemagne quand on se met autour d'une table avec la direction, on négocie toute la journée sur le développement de l'activité et la production. Tout en fin de journée on peut parler du social.
En France c'est exactement l'inverse, les partenaires sociaux discutent toute la journée des salaires, des conditions de travail, des avantages sociaux... et en fin de journée ils évoquent l'activité et le développement économique)
- une complexité, une bureaucratie et une instabilité règlementaire qui empêche de planifier tout développement, de se projeter dans l'avenir (il faut semer avant de récolter).
 
La guéguerre entre les syndicats et le gouvernement sur le droit du travail étaient dérisoires et nous a ridiculisé dans le monde développé
 
Songeons que durant 6 mois (mars-août 2016) la France, ce pays surendetté qui "trimbale" depuis les années 80 (ce n'est pas un hasard) de 3 à 10 millions de chômeurs, ce pays, malgré l'état d'Urgence qui en principe interdit les rassemblements sociaux, ce pays a joué (sous les yeux médusés des médias du monde entier) une pièce digne de la guerre froide avec des cégétistes se croyant en 1917 et un gouvernement qui a mis à la tête du ministère du travail une militante associative n'ayant jamais vu une entreprise de près.
La bataille dérisoire pour l'inversion des normes résume bien l'état et la clairvoyance des partenaires sociaux en France : face à un monde totalement bouleversé par la mondialisation et l'émergence de la Chine les Français se réfugient dans des batailles de mots et de concepts qui font hurler de rire ou appartiennent aux livres d'histoire.
 
La France est devenue l'idiot utile de la planète : notre pays consomme à tours de bras ce qu'il n'a plus le courage de produire
 
Le travail étant devenu si rare et cher il est peu de secteur économique où la France demeure auto-suffisante.
Ainsi nous importons massivement :
 
- tout (ou presque) notre matériel et composants électroniques (militaire mis à part) alors qu'il y a 30 années nous produisions téléphones, équipements électroniques, téléviseurs ou automates
- tout ou presque nos équipements de la maison (les meubles, l'électroménager, les ustensiles de cuisines...)
- la presque totalité de nos vêtements sont produits hors de France
- notre alimentation dépend de plus en plus des importations (fruit, légumes, poissons et même viande de porc ou lait)
- notre énergie est avant tout basée sur l'importation du pétrole (pas de gaz de Schiste dès fois que cela nous rendrait indépendants) et la production nucléaire avec des centrales vieillissantes que nous ne pourrons ni entretenir ni démanteler sans y consacrer des sommes extraordinaires 
- l'automobile reste un secteur français mais Renault produit l'essentiel de ses voitures à l'étranger, quant à Peugeot cette entreprise reste fragile du fait des attaques du gouvernement Ayrault en 2012 et 2013
 
Les secteurs qui surnagent en France sont rares (et ils représentent moins de 10 % de l'emploi)


- l'aéronautique (mais nos programmes sont avant tout européens)
- les armements (mais vendre des armes comporte de nombreux inconvénients)
- le tourisme (mais les attentats, sans doute dus à notre diplomatie filandreuse, font chuter le nombre de touristes)
- le luxe (mais les familles qui exploitent ces entreprises sont régulièrement stigmatisées et si elle sont trop pressurées elles pourraient elles aussi quitter la France)
 
Les entreprises du CAC 40 sont peut-être profitables mais elles n'appartiennent plus aux Français
 
Comme les Français ont une aversion pour la Bourse (et le risque qui va avec) ils investissent toutes leurs économies dans des domaines hors de la sphère économique productive
 
- dans l'immobilier : la Gauche aime autant que la Droite la pierre. Cette pierre permet tout a la fois de ne prendre aucun risque et de tondre les jeunes générations avec la spéculation immobilière des années passées.
- dans des livrets d'épargne et assurances vie : les rendements sont certes décroissants mais le risque est considéré comme nul (sauf que le gouvernement a introduit l'été dernier le droit de ponctionner ou de bloquer les sommes déposées par les épargnants)
 
La France est devenue toxique pour l'activité économique et les entreprises
 
A force de conflictualité entretenue par le code du travail, de charges et cotisations bien plus élevées que partout ailleurs en Europe (mis à part l'Europe du Nord), de complexité et de bureaucratie croissantes (nous avons par exemple le bulletin de paie le plus complexe du monde, le plus couteux à établir avec un emploi pour 200 bulletins de paie à éditer chaque mois) à force de lier les mains et d'entraver les entrepreneurs nous avons évidemment fait fuir le travail et l'activité économique
 
L'ISF joue aussi contre l'activité économie
 
Même si l'outil de travail est en principe exonéré de taxe, les actionnaires minoritaires par exemple sont redevables de l'ISF et la tentation pour tous les groupes familiaux (Peugeot, Mulliez ou autres) est donc de quitter la France ou de revendre leurs parts à des fonds d'investissements.
Les entreprises familiales risqueraient de disparaître en France si l'ISF était maintenue mais les pourfendeurs des patrons n'en ont cure, ils se rêvent héritiers des bolcheviks et des montagnards.
 
Les patrons français ne sont pas faits d'un autre bois que les patrons des autres pays
 
Les patrons français ne sont pas faits d'une autre trempe que les patrons européens (les travailleurs non plus d'ailleurs) mais par contre c'est bien notre système social et politique pérennisé depuis 40 ans qui ruine notre travail, notre école et notre activité
Si nous prétendons remonter la pente (une fois le socialisme définitivement écarté de la sphère politique) il faudra alors faire le deuil du marxisme, de la lutte des classes et autres billevesées qui parcourent encore la société française.

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17 réactions à cet article    


  • Laulau Laulau 15 octobre 2016 16:32

    « ne créent pas des richesses et de l’activité en en faisant bénéficiers des milliers d’ouvriers et employés au chômage »

    Vous mettez un s à bénéficier, ça augmentera les bénéfices ?
    Ce ne sont pas les patrons qui « créent des richesse », mais ceux qui les produisent. Je sais bien qu’on entend partout que les patrons sont des créateurs de richesse mais, cela n’en demeure pas moins un énorme mensonge. Les patrons créent une seule richesse, la leur !


    • marmor 15 octobre 2016 18:27

      @Laulau
      Le patron est .. un ouvrier, comme les autres.
      Pour creer de la richesse, l’ouvrier doit avoir un outil de travail..... Sans outil, pas de travail, pas de salaire.
      L’ouvrier crée de la richesse en travaillant, le patron donne les moyens de créer la richesse. C’est un peu normal qu’il en profite . Non ? Alors il faut que l’ouvrier devienne patron, et on tourne en rond......


    • Trelawney 16 octobre 2016 11:20

      @rocla+
      et si les ouvriers devenaient patrons que deviendrait le Parti Goumunisse ?

      Il continuerait à prôner la lutte des classes, mais cette fois il change de camp, comme à la mi-temps


    • escoe 15 octobre 2016 16:51

      Article indigent comme d’hab...


      • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 16 octobre 2016 02:05

        @rocla+

        « Maintenant Ouam , si tu pouvais , un peu , un tout petit peu , citer une phrase de moi parlant des conseils d’administrations dont ces fameux patrons que tu idole sont les memes actionnaires incompétents qui n’ont que la politique de la chaise musicale, ben excuse moi..

        Ce serait bien de ta part de me montrer ce genre de contexte .

        Merci par avance . » 

         

        Je n’ai pas dit que toi tu les citais, mais que justement à l’inverse tu n’en parlais pas assez.

         

        Pas de pb rocla, suffit de demander, le savoir se partage, si tu veut voir ce genre de contextes.

        Le echos (journal serieux d’eco), ca te va ?

        http://investir.lesechos.fr/actions/actualites/jeu-des-chaises-musicales-au-sein-du-conseil-d-administration-140225.php

         

        Il n’y à pas qu’en France, mais en France, dirons nous on pete le record de cette pratique.

        Apres je te laisse gratter un peu sous le tapis (rechercher) comme ca c’est toi qui te fera ta propre opinion, il n’y aura pas d’influence extérieure, et tu en tirera tes propres conclusions...

         smiley


      • foufouille foufouille 15 octobre 2016 18:05

        " En Allemagne quand on se met autour d’une table avec la direction, on négocie toute la journée sur le développement de l’activité et la production. Tout en fin de journée on peut parler du social.

        c’est pour ça qu’une grève a duré un mois il y a quelques mois.


        • pallas 15 octobre 2016 18:18
          Perceval,

          Pauvre ami, la totalité des entreprises Françaises appartiennent à d’autres nations.

          Il n’existe plus aucunes entreprises Françaises.

          La partie est fini, elle est irréversible.

          J’en suis désolé, la partie est fini, il n’y aura pas un rattrapage.

          Vous vivez dans un rêve, il faut se réveiller.

          Bienvenu dans le monde réel.

          Salut


          • mmbbb 15 octobre 2016 18:30

            @pallas exact il devrait lire le bouquin de De Villiers ou d’autres sur la faillite de l elite francaise .


          • flourens flourens 15 octobre 2016 18:59

            la France est championne du monde de distribution de dividendes, dans un pays que vous présentez tous comme en faillite, c’est du vol, les patrons ne sont pas mauvais (en gestion je parle parce qu’en morale !!!!!) ils sont des vampires
            parlons du centenaire de 14-18, les patrons c’est un peu comme les généraux buvant le thé dans de la porcelaine à 100km du front et exigeant que les poilus montent encore une fois à l’assaut malgré son inutilité et en laissant la majorité des poilus dans les barbelés,
            on dit que l’exemple vient d’en haut, si d’après vous les ouvriers sont si mauvais, c’est bien de la faute des patrons
            et pour ce pauvre rocla qui soit n’a rien compris soit est aux ordres de ses maitres, et oui c’est l’ouvrier qui fait la richesse, sans lui rien, les patrons font produire par bien plus d’ouvriers qu’il n’en faudrait en France mais à des conditions d’esclaves et ils revendent chez nous au même prix que si c’était fabriqué ici, le patron ne produit rien, juste de l’injustice et de la pauvreté, et le blé pour lui, c’est la définition d’un parasite


            • foufouille foufouille 15 octobre 2016 20:05

              @rocla+
              douze ans ?
              c’est une nouvelle version.
              tu as commencé à 8 ans ?


            • flourens flourens 16 octobre 2016 09:58

              @rocla+
              j’adore rocla et ses compères, on n’est pas d’accord avec eux donc on doit la fermer, ça leur fait mal au derche d’avoir tort, alors reste la méthode Pinochet et autres badernes fachos, tu la fermes, mais eux ne se gênent pas pour venir vomir leur doxa libérale devant la porte des miséreux
              mais bon, il ne faut pas leur en demander de trop, surtout pas de réfléchir et penser par eux même, leurs maitres le font pour eux, comme dirait Coluche, ils ont l’esprit d’équipe, une équipe un esprit, alors ils partagent


            • Pyrathome Pyrathome 17 octobre 2016 14:38

              @flourens
              Rocla a le QI d’un dévidoir de PQ.......
              Les vampires adorent ce genre de plouc et de péquenaud.....


            • flourens flourens 17 octobre 2016 13:08

              @rocla+
              bravo la novlangue, pour ceux qui ne comprennent pas esprit d’entreprise = incompétence
              bonne journée


            • foufouille foufouille 17 octobre 2016 13:23

              @flourens
              plutôt esclavage vu que sans codes.


            • Parrhesia Parrhesia 15 octobre 2016 20:38
              Faisons bref :

              >>> Faites-moi de la bonne politique et je vous ferai de la bonne économie !!! <<<

              Et inversement !

              Tout le reste c’est du pipi de chat !
              Et le reste, c’est ce qui se passait avant de Gaulle, et c’est ce qui s’est passé après de Gaulle à partir de l’émergence Giscard : Le capitalisme exclusivement financier, TINA et la cohorte politicarde franco européenne corrompue par les mondialistes !
              Du pipi de chat, vous dis-je !!!


              • gerard5567 15 octobre 2016 23:58

                Si. Les patrons français sont faits d’un autre bois que les patrons allemands. Il n’y a pas photo entre ces deux catégories.


                • Rmanal 17 octobre 2016 14:51

                  Ce qui est le plus attristant avec la pensée unique à la Française, c’est que les premiers à jouer la carte de la lutte des classes et d’opposer les patrons aux employés sont ... les syndicats patronaux eux-mêmes et leurs petits moutons.
                  Les Français n’ont rien contre les artisans, le boucher du coin, le petit entrepreneur à côté de chez vous, le mec qui vient de racheter une licence Casino pour la supérette du coin. Regarder tous les sondages sur ce sujet.
                  Il n’y a que la Droite Patronale représentative des 0.0001% de grands rentiers qui vient envahir les colonnes des journaux qui leurs appartiennent de ces mensonges.
                  Soyez intelligent, en temps que petit Patron, ne tombez pas dans ce simplisme de la confrontation continue que vous dénoncez. Et vous citez l’Allemagne, à juste titre, mais la première force chez eux est que leur patronat n’a pas ce discours de confrontation permanente et cherche à travailler en collaboration avec les employés.
                  Lorsqu’en France on comprendra que les représentants du personnel sont une des trois forces nécessaires à l’entreprise, on créera un vrai dialogue à l’Allemande et la CGT disparaitra d’elle même.
                  On n’a pas les pires patrons, loin de là, mais on a les syndicats patronaux les pires de l’Europe, et ce sont les équivalents Allemands qui en général le disent.

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