Maroc : Voici pourquoi le PJD islamiste mène la guerre contre l’Etat

Vous m’étonnez ! C’est toute le contraire qui est en train de se produire : une montée de l’islam.

@Abdelkarim Chankou

Oui, mais c’est une montée à contretemps. Quand l’islam dès les premiers Abbassides, au XIe siècle, s’étend de l’Espagne aux rives de l’Indus, il a un certain avenir, d’autant plus qu’il a déjà récupéré une partie des savoirs les plus pointus des Grecs, mais les Ottomans ne sauront pas gérer cette avance, et après Lépante en 1571, c’est déjà une très lente dégringolade qui s’amorce, et une fossilisation de la culture qui autorisera les processus de colonisation et finira par conduire au traité de Sèvres. Le monde islamique aurait dû, évidemment, connaître le même développement du rationalisme qui va assurer à l’Europe classique sa prééminence intellectuelle et sa domination mondiale après la révolution industrielle. Hélas, à l’époque où les philosophes des Lumières, sous le règne de Louis XV conçoivent des systèmes politiques et moraux qui puissent s’accorder avec une pensée rationnelle qui a déjà supplanté les conceptions théologiques héritées de Thomas d’Aquin, un Mohammed ben Abdelwahhab, dans le fond de l’Arabie, produit cette réforme de l’islam qu’on appellera le wahhabisme et qui est bien ce qu’on peut imaginer de plus obscurantiste. C’est ce système qu’on voit s’imposer partout actuellement, du Maroc à l’Afghanistan, et il n’a évidemment aucune chance de s’imposer jamais, malgré ses prétentions d’imposer un califat mondial. Les Européens regardent avec le plus extrême dégoût des manières de vivre médiévales, et sur le plan militaire s’il fallait en arriver à l’espèce de Saint-Barthélémy que rêvent les islamistes, le combat serait à peu près aussi inégal que celui des Mamelouks contre les canons de Bonaparte à la bataille des pyramides en 1798. Il n’est évidemment pas souhaitable qu’on en arrive là, et l’écrasement définitif de l’Etat coranique devrait suffire.
C’est donc bien à une agonie qu’on assiste. La mort de l’islam ressemble à celle de la Bovary après l’arsenic dans le roman de Flaubert : elle tire la langue, elle vocifère, mais à la fin elle crève et tombe subitement dans l’immobilité cadavérique. L’islam n’est pas moins un système politique qu’une religion, et en tant que tel, il présente tous les traits caractéristiques des totalitarismes du siècle passé, et c’est ce souvenir-là qu’il laissera aux prochaines générations de « musulmans » après l’ivresse djihadiste actuelle. Ce sera une formidable gueule de bois aussi pénible à dépasser que celle des Allemands après l’effondrement d’un rêve funeste qui avait prétendu pouvoir leur promettre une hégémonie de mille ans.

@Abdelkarim Chankou

je pense que le lecteur veut établir une différence entre l’islam en tant que culture et spiritualité d’une part, et en tant qu’outil politique d’autre part.

en tant que culture et spiritualité l’islam n’a aucun avenir. il se meurt depuis longtemps de son impuissance à se moderniser et de sa rigidité doctrinaire. Sa radicalisation actuelle est le signe de sa sénilité spirituelle. On devient réac’ en vieillissant.

Par contre vous avez raison que l’islam en tant qu’outil politique d’encadrement des masses financé à l’échelle mondiale par les pétrodollars est en pleine expansion. Pour plusieurs décennies sans doute... avec ce qu’il faut de sang versé et de drames.

La question à long terme est de savoir ce qu’il va rester de la culture arabo-musulmane en 2100... il est possible que l’islamisme discrédite pour longtemps cette culture, comme le nazisme a anéanti la grande culture allemande.

Personnellement je trouve dommage qu’une culture soit défigurée par son propre démon. J’espère que les ’’musulmans’’ apprendront à domestiquer leurs propres passions, sous peine de disparaître. Le sentiment de toute-puissance donné par le déchaînement passionnel finit toujours dans un crach final suicidaire... on appelle cela le ’’romantisme’’...

Vous parlez de l’islam éclairé,

@Abdelkarim Chankou

A vrai dire, je ne pense pas qu’on puisse parler de cet « islam des Lumières » dont se réclament aujourd’hui un certain nombre d’intellectuels d’origine musulmane, lesquels ont quand même par ailleurs, dans le climat actuel, il faut le reconnaître, bien du mérite.
Le christianisme se sera bien quelque peu « éclairé » au XIXe siècle, malgré le Syllabus de Pie IX qui fait un singulier contraste avec les efforts de Pie XI, plus tard entre les deux guerres, pour faire entrer l’Eglise dans le monde moderne, mais à chaque fois que l’Eglise aura fait l’effort de s’adapter à son temps, elle y aura laissé bien des plumes ; après Vatican II, elle ne peut plus offrir qu’une espèce de folklore puéril dont les chrétiens eux-mêmes finiront par se lasser. Il reste que lorsque la religion en arrive à ce point d’abâtardissement, elle ne dérange plus personne et mérite bien d’être encore entretenue comme on conserve dans les musées tous les témoignages du passé le plus lointain.

Si l’islam évoluait pareillement, ce serait très bien, mais l’islam ne le peut pas : le Coran est la parole de DIeu, à laquelle on ne peut rien changer. Il serait complètement absurde de vouloir expurger ce livre-là de tout ce qu’il peut contenir de violent et d’inacceptable. Les plus fanatiques publieraient aussitôt des recueils de tout ce qu’on aurait supprimé et qui seraient des condensés d’une ultra-violence encouragée par Dieu. C’est triste à dire, mais le véritable islam, c’est l’Etat coranique, tout comme le véritable christianisme, c’est dans l’Inquisition médiévale qu’on peut le trouver. C’est là seulement, à Raqqa ou à Mossoul, que le Coran est pris au sérieux et véritablement mis en pratique. Cela donne les horreurs dont on a déjà pu voir maints exemples des plus édifiants. Si le christianisme était resté le même, on élèverait encore des bûchers pour faire périr les sceptiques, comme on brûla encore Giordano Bruno en l’an 1600 !

Cette barbarie est aux antipodes de la pensée moderne et des valeurs qui fondent une civilisation capable de progresser en se complexifiant. Il n’y a donc pas lieu de trop s’inquiéter : l’islam est condamné, à plus ou moins brève échéance. Le problème, c’est qu’il va entraîner encore bien du monde dans son naufrage.